Glossaire Etymologique
du
Patois de Vinzelles
DU MÊME AUTEUR
ÉTUDES LINGUISTIQUES SUR LA BASSE-AUVERGNE
I. Phonétique historique du patois de Vin\elles, Biblio-
thèque de la Faculté des lettres de Paris, t. IV,
1897, un vol. gr. in-8 6 fr. »
II. Morphologie du patois de Virtuelles, Bibliothèque de
l'Ecole pratique des Hautes-Études, 1900, ivol. gr.
in-8 10 fr. »
III. Géographie phonétique d'une région de la Basse- Auvergne,
libr. Champion, 1906,1vol. gr. in-8 avec 8 cartes. 6 fr. »
En préparation :
V. Essais de géographie linguistique.
VI. Folk lore de V inities et des environs.
OUVRAGES DE VULGARISATION LINGUISTIQUE
La langue française d'aujourd'hui, Evolutions, problèmes
actuels,libr. Armand Colin, 1908,2e éd., 191 1, 1 vol. in-12. 3 fr. 50
La vie du langage (Evolutions des sons et des mots, Phéno-
mènes psychologiques, Phénomènes sociaux, Influences
littéraires), libr. Armand Colin, 1910, 1 vol. in-12 3 fr. 50
La Philosophie du langage, Bibliothèque de philosophie scien-
tifique, libr. Flammarion, 191 1, 1 vol. in-12 3 fr. 50
La Défense de la langue française (La crise de la culture fran-
çaise. L'argot, La politesse du langage, La langue interna-
tionale), libr. Armand Colin, 191 2, 1 vol. in-12 3 fr. 50
•
PUBLICATIONS SPÉCIALES DE LA SOCIÉTÉ DES LANGUES DOMANES, Tome XXV
Glossaire Etymologique
du
Patois de Vinzelles
PAR
Albert DAUZAT
Docteur ès lettres
Chargé de conférences à l'École pratique des Hautes-Études.
SOCIÉTÉ DES LANGUES ROMANES
MONTPELLIER
MCMXV
Self
j
GLOSSAIRE ÉTYMOLOGIQUE
DU
PATOIS DE VINZELLES
INTRODUCTION
y Ce quatrième volume d'Études linguistiques sur la Basse-
Auvergne suit d'assez loin les précédents (, quoique j'aie
commencé à recueillir dès 1895 ^es matériaux réunis dans
les deux glossaires ci-joints. La constitution d'un lexique
purement descriptif est déjà un travail de longue haleine,
* surtout lorsqu'on ne peut séjourner dans le milieu indigène
'< qu'un mois tous les deux au trois ans environ, comme
c'était mon cas : les mots les plus caractéristiques ne sont
|l pas donnés en réponse à un questionnaire précis ; ils
1^ viennent d'eux-mêmes, et il faut avoir la patience d'attendre
à loisir les circonstances qui les feront surgir spontanément.
Pour se présenter sous un tout autre aspect, les recherches
! étymologiques ne sont pas moins délicates, surtout pour
Jjj un patois qui est à égale distance géographique du français
et du provençal classique, et qui, plus apparenté linguisti-
^ 1. Phonétique historique du patois de Vin^elles (Bibliothèque de la
•^Faculté des Lettres de Paris), 1897 ; Morphologie du patois de V moelles
^ (Bibliothèque de l'École pratique des Hautes-Études), 1900; Géographie
CV7 phonétique d'une région de la Basse- Auvergne, 1906. Les limites étudiées
dans ce dernier volume ont été complétées sur quelques points par
^ M. B. Petiot, Les Patois du Puy-de-Dôme (Clermont-Ferrand, 1908),
brochure extraite d'un ouvrage publié à l'occasion du 37e Congrès de
£ l'Association française pour l'avancement des sciences.
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2
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZELLES
quement à celui-ci, a subi plus profondément en revanche
l'influence de celui-là. J'espère faire attendre moins long-
temps les deux derniers volumes (Études de lexicologie com-
parée et de syntaxe et Folk-lare de Vinzelles et des environs),
qui termineront la série.
La grande majorité des mots que j'ai recueillis viennent
de ma grand'mère maternelle (née en 1836); les autres
m'ont été fournis par divers autres habitants de Vinzelles,
spécialement en ce qui concerne les animaux et les plantes
sauvages :, ainsi que pour tous les termes relatifs à certains
instruments de culture. Je dois d'assez nombreux vocables
archaïques et pittoresques à Mme Marie Dondon (née en
1832) qui, la dernière d'une nombreuse famille, avait une
grande disproportion d'âge par rapport à sa mère : aussi
son patois était-il bien plus archaïque que celui de vieillards
plus âgés que j'ai connus.
Ce glossaire renferme environ cinq mille mots. C'est
dire qu'il n'a pas la richesse du Lexique Saint-Polois de
M. Edmont ni du glossaire d'Ambert dont M. Michalias
a publié récemment une importante fraction dans la Revue
de philologie française et dont il prépare la seconde partie.
Cette différence est due à deux causes. D'abord le vocabu-
laire d'une petite localité rurale, qui ne possède que très
peu de métiers, avec une organisation économique rudi-
mentaire, est forcément plus pauvre que celui d'une ville.
D'autre part je ne dissimule point que, n'étant pas né à
Vinzelles, n'y ayant pas vécu, y ayant seulement séjourné,
presque toujours à la même saison, pendant un ou deux
mois de vacances — fût-ce à dix ou quinze reprises — je
me trouve forcément, de ce chef, en état d'infériorité.
1. Malgré mes recherches et mes efforts, il reste quelques noms
d'oiseaux et de plantes que je n'ai pu identifier avec certitude (171 ,
901, etc.). Divers oiseaux, comme le roitelet, ont plusieurs noms ou
surnoms.
INTRODUCTION 3
Je n'ai donc pas la prétention de donner le glossaire
complet du patois de Vinzelles : malgré une longue enquête,
en dépit de mes recherches à travers toutes les parties du
vocabulaire, des confrontations avec d'autres glossaires
patois (comme celui de M. Michalias), et bien que j'aie
épluché minutieusement tous mes matériaux de folk-lore
local, je n'ignore point que ce lexique renferme certaine-
ment des lacunes. L'une de celles-ci est volontaire. J'ai fait
une part très large — trop large même, peut-être, pour
certains linguistes — aux nombreux mots, d'introduction
récente, que le français a déversés dans le patois. A m'en-
gager plus avant dans cette voie, je risquais toutefois
d'être submergé, car il se crée tous les jours, — à la faveur
de l'école, de la caserne, du journal, etc. — des néolo-
gismes, calqués sur le français, qui sont souvent forgés
pour la circonstance et ne survivent pas toujours à l'occa-
sion qui les a fait naître. Mon critérium à cet égard a été
le suivant : enregistrer tous les mots — et ceux là seuls
— qui ont vraiment pris racine dans le patois et y ont
acquis une véritable vitalité.
Ceci posé, et en rappelant d'autre part que j'ai collec-
tionné amoureusement tous les termes rares et les plus
anciens — les uns ayant terminé leur carrière avec les der-
niers vieillards qui les employaient, les autres embusqués
dans des proverbes, dictons, chansons, prières, où ils ne
sont plus compris depuis un siècle et plus, — le glossaire
que je publie ne donne pas (je tiens à le signaler) la phy-
sionomie exacte du patois de Vinzelles à l'heure actuelle,
mais un aspect plus archaïque, celui de la langue parlée il
y a trente ou quarante ans par la moyenne des habitants de
la localité.
Le patois d'un village, et a fortiori d'une commune, ne
présente pas, en effet, une unité rigoureuse, même dans
4 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
des vallées relativement isolées comme dans la région de
Vinzelles. Sur les quatre hameaux de la commune de Ban-
sat, Badarel, très à l'écart entre des montagnes boisées, a le
vocabulaire assez sensiblement différent, aussi bien que la
phonétique. Entre Bansat, Vinzelles et Féroussat, situés
cependant tout à proximité l'un de l'autre et dans les
mêmes conditions géographiques et agricoles, on relève
encore des nuances sensibles dans le parler : Vinzelles dit
pwo, trqzflâ, Bansat pwé, tréflâ ; Féroussat est influencé par
Lamontgie dans sa phonétique et garde souvent IV final
de la terminaison adur, disparu dans les deux autres loca-
lités. J'ai cité un terme spécial à Féroussat, bufyâdu (abreu-
voir) : il n'y a jamais eu d'abreuvoir à Vinzelles et à
Bansat, où on a toujours mené les bêtes boire au ruisseau.
A Vinzelles même, j'ai observé de nombreuses variantes
d'une famille ou d'un individu à l'autre. Mme Dondon avait
des mots qui n'étaient plus — ou à peine — compris de ses
voisines. Certains termes techniques, beaucoup de noms
de plantes sauvages ne sont connus que d'une minorité.
Les différences de prononciation sont assez sensibles : j'ai
signalé les principales, comme de et dâ pour les mots com-
mençants par « de », lyutsâ et lïvitsâ (laîche), etc. J'ai pris
comme type la prononciation de ma grand'mère, sauf pour
le mot luçêtâ (alouette), qu'elle était une des rares per-
sonnes du village à prononcer Iwiyètâ par une « étymolo-
gie populaire » inconsciente.
On remarquera dans ce vocabulaire une grande richesse
de synonymie pour certains qualificatifs comme « éco-
nome », « avare », et spécialement pour les termes de
dénigrement et d'injure (imbécile, lourdaud, écervelé, etc.).
Ceux-ci, venus de divers côtés, sont précieux, car ils ont
souvent recueilli des vocables qui ont par ailleurs disparu
de la langue, et dont le sens péjoratif avait tué les autres
acceptions.
INTRODUCTION
)
A côté de la traduction du mot, j'ai précisé les sens, par
des exemples ou autrement, chaque fois qu'il pourrait y
avoir doute.
Je renvoie une fois pour toutes à ma Morphologie pour
le détail et l'explication des formes nominales et verbales.
Les verbes sont cités à l'infinitif, et on sait que, pour la
conjugaison morte, la plupart des infinitifs, refaits sur les
futurs, ne reposent pas directement sur le type latin.
J'ai cité la plupart des formes pour les pronoms et les
adverbes (en, p. ex., a trois formes : e, ne, n) ; l'emploi de
ces formes est indiqué dans l'ouvrage précité. J'ai donné le
féminin des adjectifs, et — quand il existe — des substan-
tifs, mais non les pluriels, qui m'auraient entraîné trop
loin. Pour les dérivés, je rappelle les doublets morpholo-
giques (dus à la généralisation des formes toniques et
atones) et dont le type est -ïdïare, scindé en -ejar^> -êd^à
(ancienne forme tonique) et en -eiar Çeyar) >> -yà (ancienne
forme atone)
J'ai cru faire certains renvois d'un mot à un ou plusieurs
autres, non seulement en cas de forme double ou triple
d'un même mot, mais aussi, pour faciliter les recherches,
entre certains synonymes, entre le doublet français et
indigène, entre des mots de même famille ou se rappor-
tant à un même objet, comme les différentes parties de
l'araire, de la roue, etc.
* *
La partie étymologique appelle quelques remarques
importantes.
L'indication de l'étymologie — placée entre parenthèses
à la fin de l'article — spécialement lorsqu'elle porte sur
i. Morphologie du patois de Vi nielles, p. 146.
6
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
une forme du latin vulgaire ou sur une racine germanique,
n'a d'autre signification qu'une correspondance entre le
prototype originaire et le mot actuel. Bien que cette
relation ne soit indiquée que lorsqu'elle satisfait aux lois
de la phonétique locale, il ne faut pas en conclure, évidem-
ment, que tous ces termes sont indigènes et qu'ils
remontent directement, sur place, au latin parlé à Vinzelles
au moment des Grandes Invasions. Les nouvelles méthodes
de la géographie — ou mieux de la géologie linguistique,
qui ont été inaugurées avec tant de maîtrise par M. Gillié-
ron, nous ont montré combien les mots ont voyagé à
toute époque à travers le domaine roman. A l'aide de ces
principes, j'espère reconstituer bientôt l'histoire d'un cer-
tain nombre de termes dans la région auvergnate en m'ap-
puyant sur les données générales de Y Atlas linguistique.
En attendant, je le répète, dans un glossaire où la place
est forcément limitée, je ne prétends donner, si je puis
m'exprimer ainsi, que des correspondances étymologiques 1 .
D'ores et déjà, toutefois, la phonétique — avec quelques
critériums sémantiques à l'occasion — permet de déceler
une grande quantité d'emprunts, qui peuvent se ranger
en trois classes : formation savante, emprunts au Midi,
emprunts au français.
i. Une mention pour les formations où l'on trouve un i intercalaire,
comme setiar (Romania, XXV, 392, et XXXV, 188; Archiv fur das
Studium der neueren Spracheu, 191 1, 420-21). Elles sont souvent très
embarrassantes, car elles peuvent remonter à diverses sources : i° à la
forme atone eiar~> iar du sufif. ejar (voir plus haut) ; 2° à des mots
pourvus d'un i atone final (sufif. -lus savant) comme scti, engendrant
des formes féminines en ta ; 30 à une confusion entre les suffixes au
(— al ) et iau (= il) : cet /' s'est ensuite infiltré souvent dans les suffixes
alh^> ialh, alha > ialha, et même -drd et ô[n]. (Cf. nos 1281 et renvois,
1620 et 1621). Les mots simples correspondants ont empêché la chute
de r devant y, et plus tard Vy, à son tour, a fait obstacle à l'altération
de r intervocalique, éprouvée cette fois par les mots racines.
INTRODUCTION 7
J'englobe sous la dénomination de mots savants tous
ceux qui ont été repris au latin, depuis la première renais-
sance carolingienne jusqu'à l'époque où le français a joué,
par rapport aux patois, le rôle de langue savante. L'un des
premiers en date est parochia> parôtsâ, dont la forme
curieuse atteste que le mot a été introduit dans le parler
populaire à l'époque où cantare était déjà *kyantare :
pourrait-on en tirer des déductions historiques sur la date
de la formation des paroisses dans la région ? Tous les
mots savants de la première couche sont des termes
d'église : lampada> lâpfaa (lampe d'église) me paraît bien
rentrer dans cette catégorie, et ôleum>- olï> ôlyè a dû
désigner à l'origine l'huile sainte. Ensuite un assez grand
nombre de termes abstraits ont pénétré dans la langue
(notamment beaucoup de mots en zo[w]r> yœii) ; il n'est
pas toujours facile de les distinguer des termes analogues
qui plus tard ont été repris au français.
L'influence méridionale semble bien se manifester déjà
dans ces derniers emprunts : ceux-ci ont dû passer dans le
langage populaire par l'intermédiaire de la langue cultivée
qui s'était élaborée autour des foyers intellectuels de Tou-
louse, Béziers, Avignon, etc. La guerre des Albigeois, en
brisant l'unité naissante, politique et littéraire, du Midi,
contribua à faire refluer ce mouvement vers le nord : on
sait qu'au xivc siècle, l'Auvergne connut une période
brillante et fut le rendez-vous de nombreux troubadours,
notamment à Clermont et à Vodable, qui n'est pas très
éloigné de Vinzelles. Ainsi s'expliquent — et aussi, sinon
plus encore, par de fréquentes relations économiques avec
le Midi — les nombreux termes à physionomie méridio-
nale qu'on observe dans le patois de Vinzelles
i. Ajoutons qu'un des deux patrons de l'église de Bansat (l'autre est
saint Julien) vient d'Agen : sè grapàjè (saint Caprais).
8
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
La phonétique permet de répartir ces mots en deux
classes. Les uns, qui ont conservé le k devant Va latin,
ne peuvent venir — au plus près — que d'Aurillac, du
Rouergue ou du bas Gévaudan : il est probable que la
plupart d'entre eux sont originaires des plaines de Guyenne
ou de Languedoc, par ces deux grands courants naturels :
vallées de la Cère et de l'Alagnon, vallée de l'Allier. Ce sont
les emprunts les plus anciens. Un réactif nous permet de les
dater : ils ont pénétré dans la langue avant, ou au plus tard
pendant l'amuissement de s devant les consonnes sourdes,
qui était un fait accompli dans la seconde moitié du
xve siècle 1 : escambar (dérivé de camba) est ainsi devenu
tkàba.
Les autres sont au contraire des emprunts plus récents et
locaux. Il accusent la persistance de s devant consonne
sourde et parfois quelques autres caractères qu'on trouve
dès Issoire et Nonette, comme â, yâ au lieu de ït yè, pour
représentera, in. Quelques-uns sont toutefois venus encore
d'assez loin et ont remonté bien plus au nord : ainsi byskè
(bouquet) et surtout pâstânàdâ (carotte), qui est l'altération
de pasïenago = panais, et qu'on trouve jusqu'aux environs
de Clermont. Deux ou trois termes qui accusent b pour v
(bùmyiy vomir ; ibyi$u, vrille, de virar^> birar), sont
empruntés au sud-ouest, et peut-être seulement à Aurillac
à une époque récente. Enfin quelques mots paraissent venir
d'Italie ou d'Espagne (Cf. bâfyi, busà, kâmà, kâvqlâ,
lyâmà, etc.).
La région franco-provençale a fourni un apport bien
faible : l'Auvergne et le Lyonnais ont vécu longtemps très
i. On a gneype, beytias dans un fragment patois de 1477 que j'ai
publié en appendice de la Morphologie du patois de V "nivelles. A Herment,
l'amuissement apparaît dès la fin du xivc siècle (Cf. Comptes îles consuls
d'Herment, Annales du Midi, 1902).
INTRODUCTION 9
isolés l'une de l'autre. Cependant les mots désignant le chien
et le chanvre paraissent bien originaires de l'est, car ni tet
(d'ailleurs très ancien, xme s. chf), ni Uhêbrè (teârbè) n'est
indigène dans la région. Je compte rechercher l'histoire
de ces deux mots dans un prochain travail. Nous n'avons
relevé, jusqu'à présent, aucune influence limousine dans le
patois de Vinzelles. — Quelques mots comme pulyu, dou-
blet de pèçèlyu (pouilleux), viennent des patois limi-
trophes du nord, qui ont aussi marqué leur empreinte sur
des mots empruntés au français, comme Wrà^z (boulanger).
Comme l'ont fort bien remarqué MM. Gilliéron et
Roques, les patois du sud du Puy-de-Dôme ont été tirail-
lés longtemps entre les influences opposées du midi et du
nord : celle-là beaucoup plus ancienne et qui a duré plus
longtemps ; celle-ci plus récente mais en revanche plus
puissante (depuis le siècle dernier). Les parlers sont très
atteints, mais ils ont résisté non sans vigueur, et les luttes
qu'ils ont soutenues présentent nombre d'épisodes intéres-
sants. Les croisements de forme sont nombreux entre les
anciens mots et les nouveaux venus. Parfois le français
dépouille les termes indigènes de leurs sens pour y substi-
tuer les siens : ainsi gîta signifie aujourd'hui « guetter » à
Vinzelles : mais l'acception « regarder » est conservée du
côté d'Ariane et de Viverols. Souvent aussi se forment de
nombreux doublets, le néologisme gardant toujours le
sens le plus relevé, le plus récent, ou le sens dérivé (cf.
[yàsâ et glàsâ, d^âlàdà et jèlçyâ, tsinà et tsâdênâ, etc.) ; l'un
ou l'autre peut s'embusquer dans des composés (Cf. redô et
bunérô ; ègâ et jèdô, potâlo) ou dans certaines locutions
(cf. kôr g et kœr, àrmâ, nàrmâ et àmây ârgê et urgènâ, etc.).
L'influence du français, qui s'est substituée peu à peu à
celle du provençal, s'est manifestée dès le xvc siècle, tout
au moins dans la région de Clermont : le fragment patois,
10
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
auquel je fais allusion dans la note précédente, renferme
déjà plusieurs mots empruntés au français : mesme, serment,
trestout (qui ont vécu en patois), etc. Cette action a dû se
faire sentir lentement, peu à peu, dans les milieux ruraux
éloignés1. Jusqu'à la seconde moitié du xvme siècle,
l'apport français ne paraît pas avoir été considérable à
Vinzelles; mais après la Révolution et surtout à partir du
Second Empire, avec l'établissement des voies ferrées qui
favorisent l'émigration, par le journal et la caserne plus
encore que par l'école il a pris une extension considérable,
et submerge peu à peu le vocabulaire primitif : près de la
moitié des mots du glossaire sont précédés du signe (*J-)
qui désigne les termes empruntés au français ; la propor-
tion serait bien plus considérable si on défalquait tous les
archaïsmes, désormais hors d'usage, et surtout si j'avais
ouvert les portes toutes grandes au flot des néologismes
les plus récents.
Les plus anciens mots empruntés au français (il en est
qui sont devenus archaïques) ont subi en général des défor-
mations profondes, et ont donné lieu à plus d'une étymo-
logie populaire : le patois, à cette époque, se sentait plus
étroitement apparenté aux parlers du Midi et se montrait
rebelle, au contraire, à assimiler les mots d'une langue
dont l'aspect phonétique — transformé déjà, cependant,
par le français régional — lui était nettement étranger.
On a du mal à reconnaître par exemple giroflée dans
d^anèfrèyâ. Même guillotine, qui remonte à la période révo-
lutionnaire, a été transformée en gltityinâ. Pendant long-
temps la prononciation du français régional en Auvergne,
i. L'histoire de ces anciens emprunts devrait être faite en recherchant
l'itinéraire suivi ; tels mots patois remontent à des (ormes archaïques
ou régionales comme garlandage, joie (joie), empleier, ustensile sans le
premier s, lapin avec i nasal, etc.
INTRODUCTION
qui avait subi une forte influence bourbonnaise, dut être
fort éloignée de celle de Paris. D'anciennes chansons en
français nous prouvent, notamment, que la finale k était
prononcée éye. Us dans les mots savants (mais ceci n'est
plus spécial à la région) était muet devant une consonne :
ainsi s'explique que des mots comme ustensile, intro-
duits bien après l'époque où les patois ont amuï Ys dans
cette position, soient devenus itâ-eèlè, etc.
Je compte faire une place spéciale à l'emprunt et à l'assi-
milation des mots français dans mes prochaines études
lexicologiques. La phonétique ne suffit pas toujours poul-
ies découvrir, car beaucoup d'entre eux ont été reformés
sur le modèle des termes patois indigènes, et se présentent
comme de véritables trompe-Pœil : il importe de ne pas se
laisser prendre à ces « mirages phonétiques ». Quelques
vocables viennent seulement du Bourbonnais, comme le
nom de la danse la bourrée (Jm^cyâ). — Une étude attentive
des formes apparentées de Y Atlas linguistique permettra
sans doute d'augmenter encore le contingent, déjà formi-
dable, des immigrants septentrionaux.
Le travail analogique incessant, joint à la diversité des
emprunts, a créé un grand nombre de doublets et de
quasi-doublets dans la langue. Pour s'en tenir au seul cri-
térium phonétique, voici par exemple la racine camba qui
revêt quatre aspects différents : tsàbâ avec son dérivé tsâ-
bàlyâ (jarretière) doit être de formation régionale, sinon
locale ; ikâba (faire des enjambées) se rattache au type
provençal cambo ; les dérivés isolés d^âbyi, d^âbârdxà
remontent à un type d^àbâ appartenant à des patois plus
septentrionaux ; igâbyilyà vient du français (gambiller),
comme sans doute d%âbu (jambon) qui a dû suivre la
même voie que d%cibyi.
Autre exemple : je crois que l'examen des patois d'Au-
12
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
vergne permet d'éclaircir en provençal l'histoire assez
confuse cTimpactare et d'aboutir à des conclusions un peu
différentes de celles qu'a formulées M. Meyer-Lùbke. Le
français « empêcher », « dépêcher », a donné à Vinzelles
epîtsà, dtpïtsà, mais il n'a rien à voir avec le type empachar
(Vinz. èpâtsa), qui est certainement venu du sud-est (région
du cr> ch), et qui représente sans aucun doute impactare.
Celui-ci s'était développé antérieurement dans la région du
ct >> it, où il a pu également voyager : nous avons à
Orsonnette, par exemple, èpïta, qui représente impactare >>
empaitar, et qui peut être indigène ou originaire du Sud-
Ouest. Les deux types se sont parfois croisés : ëpwitsa, à
Vinzelles, est le produit de empachar -+- empaitar (qui
aurait donné phonétiquement *èpwita). Enfin il semble bien
que impedi'care a donné autrefois dans le Sud de la France
une forme parallèle à l'ancien français empedechier : Yepèdé
(subst.) de Vinzelles ne saurait se rattacher qu'à une forme
régionale empedejar ou méridionale empedegar, qui n'a pas
laissé d'autres traces dans ce patois.
On le voit, ces phénomènes, dont j'ai voulu donner un
simple aperçu, dépassent singulièrement le cadre d'un glos-
saire. Qu'il me suffise seulement de les avoir amorcés.
J'ai cité, aussi souvent que je l'ai pu, les mots intéres-
sants du français régional. Quelques-uns sont précieux.
Larmuse est le seul indice qui nous permette de reconsti-
tuer l'existence dans la région du type lacrimûsa, que les
patois ont perdu. Il n'est pas indifférent de savoir qu'en
français local chapre correspond au patois tsuprê (sainfoin),
et que pignon a pris le sens de « meule de blé » (patois :
plâdfu).
Le fonds primitif (je ne dis pas indigène) du patois —
débarrassé des emprunts révélés par l'analyse — apparaît,
au point de vue lexicologique, étroitement apparenté aux
INTRODUCTION 1 3
groupes méridionaux : les types fetge^> fêd~ê, péja> pèd^â,
camba> tsâbâ, et une foule d'autres, rattachent ce vocabu-
laire au sud bien plus qu'au nord.
L'étude des parlers d'Auvergne et de celui de Vinzelles
en particulier, permet de restituer quelques nouvelles
formes du latin vulgaire dans la France méridionale : j'ai
signalé naguère dans la Romania 1 *botusca> budïuitsâ,
bascauda> baschola, urgere>- dy,r%è. On en trouvera ci-
dessous quelques autres qui manquent dans le Rom. etym.
Wœrierbuch de M. Meyer-Lùbke, et qui paraissent bien
s'imposer, comme clïnïcare, mangonare, etc. La propor-
tion des mots celtiques n'est pas plus grande que dans les
autres dialectes méridionaux : il n'y a guère que mèrgê
(petit-lait) qui soit spécial à la région ; encore son origine
est-elle douteuse. Au contraire le nombre des mots germa-
niques anciens et généralement rares en France, est assez
remarquable, et prouve que la colonisation wisigothique,
puis franque, dut être importante dans la Limagne et ses
abords : citons notamment ipyegà (sauter), mâ^âdyi (four-
mi), d^afyi (croc), pàtsâ (joue), vâmu (goitre) etc.
Les mots pour lesquels nous n'avons pas à proposer
d'hypothèse satisfaisante sont encore assez nombreux : ils
le seraient bien davantage sans le précieux secours du
magistral ouvrage de M. Meyer-Lubke.
Parmi les mots à filiation certaine ou probable, la plu-
part des dérivés et des composés ont été créés après l'époque
du latin vulgaire : je renvoie entre parenthèses, à la fin de
l'article, à la forme romane, si la dérivation (ou la compo-
sition) paraît ancienne, et au mot du patois actuel si elle
semble moderne ou en cas de doute, pour ne rien préjuger
— la démarcation ne pouvant toujours être faite avec pré-
1. Voir le renvoi exact à l'article correspondant du Glossaire.
14 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
cision. Bien entendu les emprunts ont été susceptibles de
provigner à leur tour. Il est souvent très difficile de savoir
si les dérivés de certains mots venus du français ont été
empruntés eux-mêmes directement ou formés dans la
langue.
Lorsque le mot patois se rattache à un type roman
connu dont l'origine première est incertaine, je renvoie
simplement à ce type, à moins — fait infiniment rare —
que le patois ne puisse jeter quelque lumière sur l'étymo-
logie. Si au contraire tout ancêtre assuré fait défaut, il
peut être utile parfois, lorsque le mot paraît ancien, de
restituer le type roman conjectural, ancêtre des multiples
formes actuelles ; mais il est surtout intéressant de rappro-
cher le terme auvergnat des vocables apparentés qui existent
dans les dialectes actuels, et spécialement des formes enre-
gistrées dans Y Atlas linguistique ou le Trésor du félibrige.
Lorsqu'il s'agit d'étymologies très claires, je renvoie tantôt
à la forme latine, tantôt à la forme romane, suivant que
l'une ou l'autre éclaire mieux le type patois actuel ; je cite
au besoin les deux.
Les prototypes du latin vulgaire 1 sont toujours cités
sous la forme qui a servi de point de départ aux évolutions
ultérieures, c'est-à-dire en principe à l'accusatif débarrassé
de Y m final (sauf dans les quelques mots comme rem,
meum, où la consonne n'avait pas disparu, dès l'époque
impériale, de la prononciation populaire). Il me semble
qu'il est illogique de donner le nominatif (comme le fait
M. Meyer-Lùbke) : et si l'on s'en tient à l'accusatif, la
règle doit être générale et il faut supprimer Y m à toutes les
déclinaisons, ou le conserver à la première comme aux
autres.
i. Il en est autrement pour les mots savants.
INTRODUCTION 1 5
Les formes romanes sont, en principe, celles de la
langue aux xme et xive siècles (il est parfois utile d'indi-
quer ou de restituer des formes plus récentes). Les
mots sans astérisque figurent dans le Petit Dictionnaire pro-
vençal de M. Emile Lévy : je dis les mots et non les
formes, car je n'ai pas cru mettre d'étoile pour les variations,
conformes à la phonétique régionale, comme cha- pour ca-,
-uoc pour -oc, -uelh pour -olh, -eit pour -ech, etc. l. J'ai
réservé l'astérisque aux formes réellement conjectu-
rales .
* *
Le glossaire onomastique embrasse les noms de lieux
et d'habitants et les noms de personnes en usage dans le
patois de Vinzelles. Les noms de fêtes (Pâques, Noël, etc.)
figurent au Glossaire général.
La première catégorie comprend très peu de noms de
rivières, de montagnes et de pays. Les connaissances géo-
graphiques courantes du paysan ne s'étendaient pas loin
autrefois : le nom du Cantal et des Monts Dore eux-
mêmes ont été introduits à Vinzelles par le français. La
plupart des petites rivières du pays n'ont pas de nom : on
ajoute simplement, dans la conversation, le nom du village
le plus proche lorsqu'il est nécessaire de préciser. Il en est
de même pour les montagnes. Les noms de lieux se com-
posent donc surtout de noms de localités et de noms de
terroirs. Parmi les premiers, j'ai cité tous ceux qui sont
en usage à Vinzelles. Ceux de la région sont généralement
harmonisés avec la phonétique de Vinzelles; cependant
l'assimilation est loin d'être complète, même quand il
1. Je distingue en outre ss, s et % dans mon orthographe (M. Lévy
écrit s = ss et % = s ou
lé
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VIXZELLES
s'agit de villages assez voisins : ainsi Y s à'Esteil est conservé
(véstè), comme le v de kuvàd^à (Collonges) correspondant
à un / intervocalique. Le Puy (ville) (le pœu) n'a pas la
même forme que le Puy [de Dôme] (U pi de d%imâ). Les
noms d'habitants sont surtout employés comme sobriquets,
pour désigner ceux qui sont originaires de tel ou tel vil-
lage. Quant aux noms de terroirs, j'ai relevé les lieux-dits
du territoire de Vinzelles et ceux des environs désignés
dans le patois parce que les habitants de Vinzelles sont
susceptibles d'y avoir des propriétés.
J'ai donné tous les noms des familles de Vinzelles et la
plupart de ceux de Bansat, en y joignant les sobriquets
dont j'ai eu connaissance, ainsi que les prénoms les plus
en usage jusque vers la fin du siècle dernier : car aujour-
d'hui, comme partout, on a recours aux prénoms les plus
variés, employés avec leur forme française. J'ai mentionné
des noms de familles disparues, des sobriquets et des pré-
noms qui se sont en allés avec ceux qui les portaient.
Quelques-uns de ces noms ne m'ont été connus que par le
témoignage de ma grand'mère : ainsi les pàst\ê se sont
éteints ou ont émigré avant 1860, là komâ et les blodyè
avant 1870.
L'étymologie des noms propres pose de multiples pro-
blèmes. Ce sont les noms de lieux relatifs à la région qui
présentent le maximum de conservation : l'influence du
français ne se manifeste que dans quelques noms de do-
maines créés ou dénommés à nouveau à une époque relati-
vement récente, comme Bel Air (qui date toutefois de plus
d'un siècle), Beaurecueil, etc. Peu de noms de localités
ont été créés à l'époque romane : ce sont, en général, ceux
qui sont précédés de l'article (Lamontgie, etc.) ou for-
més d'un nom de saint. La majorité remonte à l'époque
latine : une grande partie se rattache à la formation en
INTRODUCTION 17
(i)acu, les autres à diverses origines (Celsinanicas >
susutèdxà, Vï\ncELLk> vyêtflâ, colonicas >> kuvàd^â, etc.).
Divers noms communs intéressants, qui ont disparu de la
langue, se sont cristallisés dans les noms propres (bois —
buxu dans lu bwèi, mas == mansu dans le mà, monge dans
lâmôdjâ, etc.). Enfin les noms prélatins sont nombreux
parmi les localités rurales (cf. Icioduru > swi\t, NonÂte >
lênêdè, *Orsonâte > rsiïnedè, Ucione > isu, etc.) ; je n'ai
pas l'intention de rechercher leur origine première, mais
simplement de restituer, si possible, la forme qu'ils avaient
en latin vulgaire : le Cartidaire de Sauxillanges, dont je
parlerai bientôt, nous en fournit souvent le moyen. J'ai
dit ailleurs 1 que les noms de lieux, dans un rayon très vaste
(jusqu'à Lyon), sont toujours précédés de la préposition vé,
qui a provoqué parfois des phénomènes d'aphérèse ou de
prosthèse par fausse perception (*vé vtidàblâ > v ùdàblâ,
etc.). — Les noms de terroirs, tous indigènes, sont en
majorité de création romane, souvent aussi de création
latine ; les formations prélatines y sont rares (sans doute
Alcena > usênâ, qui est d'ailleurs un nom de colline).
Beaucoup de ces mots restent obscurs et n'ont pas de tra-
duction dans le français local 2.
Si les noms de lieux de la région sont "en presque tota-
lité de formation indigène, c'est évidemment parce qu'ils
n'ont pas voyagé comme tant de noms communs et
comme la plupart* des noms de personnes. Les noms de
famille accusent déjà une influence française considérable :
seule une minorité est conforme aux lois de la phonétique
locale. Cela est d'autant plus remarquable que la plupart
de ces mots, d'après leur physionomie française, se sont
1. Morphologie du patois de Vinielles, p. 221-222 et 238.
2. Sauf indication contraire, les lieux-dits sont de la commune de
Bansat.
2
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
formés dans la région (cf. Abrial, Artige, Bost, etc.). Mais
lorsqu'un étranger à la commune vient s'établir dans un
village, c'est — depuis longtemps — sous la forme fran-
çaise que son nom est adopté et non sous la forme qu'il
pouvait avoir dans son pays d'origine. Même la parenté
avec des noms communs tout à fait courants n'est plus
perçue : Abrial devient Abriale (et non abriyô = avril),
Bost reste bostè, bien qu'il soit l'équivalent — déjà lointain
— de bbu= bois, et Ledieu lêdyœ (cf. dyœu = Dieu). Une
certaine assimilation était sans doute opérée autrefois :
ainsi IV intervocalique devenait £ {Giron > jè\p) ; la vita-
lité de ces mots est attestée par quelques substitutions de
suffixes (Vignal > vyinyàr), et surtout par la création de
féminins très caractéristiques (Ledieu > lêdyœ, f. lâ dyœtâ,
la fille ou la femme de Ledieu, etc.). Pour plusieurs de
ces familles (comme les Bost, les Giron, les Tixier, les
Vignal), l'installation à Vinzelles ou à Bansat remonte à
plus d'un siècle. Bien qu'autrefois on se mariât dans la même
commune ou dans la commune limitrophe, les unions
entre étrangers et même les migrations d'individus étaient
suffisantes pour qu'au bout de quelques siècles les noms
des familles fussent presque tous renouvelés dans un vil-
lage.
C'est avec les prénoms que l'influence du français
acquiert son maximum d'intensité : les noms indigènes
(parfois savants) ne sont conservés que pour quelques
saints locaux, patrons de villages, comme rô (Roch), luie
(Laurent), grâpàjè (Caprais) 1 . Même l'un des deux patrons
de Bansat — et le plus ancien — saint Julien, a perdu
i. Le nom de saint, qu'il faut souvent distinguer du prénom corres-
pondant, est surtout usité pour désigner les fêtes patronales, les foires,
et dans les dictons relatifs au temps, aux saisons, aux pronostics pour
la culture.
INTRODUCTION
19
depuis longtemps son nom traditionnel — , conservé seu-
lement dans un nom de lieu, Saint-Julien-de-Copel (se
il~uryâ) — et se dit aujourd'hui se à%ulye : faut-il en con-
clure que ce saint fut éliminé complètement, pendant un
temps, par le saint agénois Caprais (à l'anniversaire duquel
se célèbre la fête patronale), et a été ensuite remis en hon-
neur par le clergé ? Il figure cependant dans une légende
populaire, mais qui peut être d'origine ecclésiastique.
L'influence du français dans les prénoms est extrême-
ment ancienne et s'est manifestée à plusieurs reprises pour
les mêmes noms. La plus ancienne couche accuse naturel-
lement une plus grande assimilation et une dérivation fort
riche qui multipliait les variantes des quelques prénoms en
usage (v. notamment les dérivés de Antoine, Catherine,
Jean, Jeanne, Marie, Marguerite, Pierre). On remarquera
quelques prénoms d'hommes à terminaison féminine
(d~ânçtâ, pyârétâ, etc.) et inversement. Lôyè se rattache aune
forme française Lots, très archaïque même dans le français
régional. Presque tous ces diminutifs remontent au fran-
çais, bien qu'ils aient été parfois fort altérés (Marion >
miyô, Mariette > miyétâ, etc.). *Genevion > d^ânïyô a peut-
être été une création locale d'après Geneviève, sur le modèle
de Caton, Margoton, etc. La mode joue un grand rôle dans
les prénoms, et les paysans, depuis longtemps, donnent
des noms français à leurs enfants pour imiter les châte-
lains du pays *.
1 . On m'a raconté à ce sujet l'anecdote d'une fillette de Vic-le-
Comte (vers 1820) à laquelle le curé demandait son nom. « Je m'ap-
pelle Marie, dit-elle. — Marie! reprit le curé, c'est un nom de demoi-
selle, ce n'est pas un nom de paysanne. Tu dois t'appeler Miyette ou
Mayon. » A quoi la fillette riposta : « J'ai aussi bien le droit qu'une
demoiselle de porter le nom de la Sainte Vierge. » Ces diminutifs ont
cessé d'être en usage pour les enfants à partir de 1840-1850.
20
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
Le précieux Cartulaire de l'abbaye de Sauxillanges *,
qui va du milieu du Xe siècle à la fin du xn% nous donne
de très intéressants renseignements sur les noms de lieux
de la région, et quelques-uns sur les noms de personnes.
Il nous permet de reconstituer les noms latins de nom-
breuses localités dont la forme ancienne n'apparaissait pas à
première vue (Ucione, Nonate, par anal. Orsonate, etc.) et
de beaucoup de lieux-dits attestés déjà au xe ou xie siècle.
Vinzelles, qui est cité assez souvent dans le Cartulaire,
apparaît pour la première fois dans l'histoire au commence-
ment du règne du roi Lothaire2. Dès cette époque, on
trouve les noms d'un certain nombre de lieux-dits dont les
désignations n'ont pas changé : sous les noms latins de
Alcena, Badolentus, Cumbas, Riberia, Runaco, Sanias) Vive-
riis, on reconnaît aisément tts'enâ, bâdule, là kôbâ, lâ rib\la,
1 . Édité par M. Doniol dans les publications de la Société des Sciences,
Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand (Clermont-Paris, 1864).
Dans l'Appendice, Ant. Houzé a identifié, généralement avec exactitude,
la plus grande partie des localités citées dans le Cartulaire. Il est toute-
fois impossible d'admettre que Badaon soit Bansat : d'abord pour des
raisons phonétiques ; ensuite parce que, dès les premières chartes, Ban-
sat est représenté par Banciaco, Ban^aco (p. 102, 408, etc.). Genestinae =
Saint-Étienne-sur-Usson, est une bévue assez singulière, puisque Genes-
tine (hameau)existe un peu plus au sud. Illae Calmae n'est pas précisé-
ment Saint-Jean-Saint-Gervais, mais La Chaux, hameau de cette com-
mune, situé plus au nord. Persezell devait être, non pas Saint-Ger-
main-sous-Usson, mais une localité détruite entre Vinzelles et Char-
gnat (une vigne de la cultura de Persezell touche les terres de Saint-
Julien — de Bansat — , p. 95). Enfin Berço est Bergonne et non Bourg
La connaissance de la toponymie actuelle m'a permis d'identifier beaucoup
d'autres noms (Alcenna, Aràenna, Badolentus, Caranlonno, Casale, Illas
Cumbas, Po^ols, Royolas, Illas Sanias, vallis de Viveriis, etc.). J'ai aussi
retrouvé dans le texte quelques noms de lieux intéressants qui avaient
échappé aux éditeurs, comme Moni^ia (Lamontgie 476), Pratalis (Les
Pradeaux, 654).
2. La première mention de la villa de Vin^ella est faite sans date,
mais à la suite d'une donation datée de la 4e année du roi Lothaire
(958).
INTRODUCTION
21
là fwâ dêrunà, là sânyà, lâfwâ dè vyivèi. On apprend que
la montagne de Badolentus — aujourd'hui encore couverte
en partie de forêts — était déjà quelque peu défrichée,
puisqu'il est question de champs qui y sont situés. La
vigne était cultivée sur la colline d'Alcena, dans les Cum-
bas, et descendait, au terroir des Sanias, jusqu'au voisinage
des saulaies ; il y en avait à Montroy (p. 82, 805) où elle ne
vient plus depuis longtemps.
Les noms des localités actuelles, même d'infimes ha-
meaux comme Faugères, Montroy, etc., se retrouvent
tous, à de rares exceptions près. Il ne faut point s'étonner
si on ne mentionne pas Esteil — qui se développa plus
tard autour d'un couvent fondé en 1208, suivant la tradi-
tion, par un chevalier de ce nom, — ni la Malotière
(juala-osteira) créée par la route. Par contre, de nombreux
villages qui existaient à cette époque ont disparu, ce qui
tend à faire croire que la population rurale de la région,
au xe siècle, était au moins aussi élevée qu'aujourd'hui.
Signalons notamment Perse^ell (Persiell), situé entre
Vinzelles et Chargnat, et dont la tradition orale a con-
servé le souvenir (le nom représentait une formation
*persicellu, à côté de *vimicella > Vinxdlà) ; Avedo et
Merdan^one, voisin aussi de Chargnat, et dont je n'ai pu
identifier l'emplacement exact, pas plus que ceux de Cor-
naiago et de Badaon (celui-ci aux environs d'Aubiat) 1 ; Bell-
nat, Casale, Vinyellata sont conservés dans des noms de
terroir (btina, tsâ?py vyê^êlèiâ). Les deux principales loca-
lités de la région étaient Usson et Nonette, l'une et
l'autre chef-lieu de viguerie 2, et qui, bien déchues aujour-
1. Peut-être l'ancien nom de Lamontgie? Avedo pourrait être Saint-
Germain-sous-Usson (disparu aujourd'hui) et Mermech, Saint-Jean-en-
Val.
2. La vignerie d'Usson est dite parfois in comitatu Arvernico ; celle de
Nonette, in pa%o Arvernico ou in comitatu Brivatensi.
22
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
d'hui, montrent encore les débris de leurs puissants châteaux
féodaux. Vinzelles, sur les confins, est rangé tantôt dans la
viguerie d'Usson, tantôt dans celle de Nonette. Il n'est
question qu'une seule fois de la ville d'Issoire, avec laquelle
la rive droite de l'Allier (qu'aucun pont ne franchit avant
le xixe siècle) devait avoir peu de rapports. La traversée du
fleuve devait se faire surtout en dessous de Nonette, où il
existe encore un bac.
Les noms de personnes mentionnés dans le Cartulaire
méritent une brève mention. Les noms de familles n'exis-
taient pas encore, on le sait, au xe siècle, mais ils étaient
en germe dans les noms de personnes alors en usage et
dans les surnoms qui commençaient à apparaître. Beaucoup
sont d'origine germanique, comme Bertrannus, Rotbertus,
Odilo, Theobrandus, etc. (et souvent n'ont pas laissé de traces
dans la langue actuelle) : ce fait est significatif et tend à
prouver que la colonisation wisigothique et franque dut
être importante, même dans les parties reculées de la
Limagne. J'ai cité les formes des noms de familles (assez
rares) qui existaient alors et qu'on retrouve encore aujour-
d'hui.
Quelques citations du Cartulaire ont été aussi utilisées
pour certains noms communs (cf. imyinàda, kârtûnàdâ,
kudér, ôbrâ, iy\tà, etc.).
*
* *
La graphie phonétique des mots patois est celle que j'ai
employée dans ma Géographie phonétique d'une région de la
Basse- Auvergne, avec quelques précisions : y indique l'y
plus palatal placé devant i; /, d, l'articulation reculée de
l'élément /, d, dans les groupes te, dj ; à, Va tonique, tou-
jours bref sauf indication contraire.
INTRODUCTION 23
L'index renferme les racines étymologiques des mots
patois, à l'exception des mots français, qu'on retrouvera
facilement à la lettre alphabétique correspondante *. Les
mots racines sont seuls cités, en principe (quand ils ont
vécu en roman) ; les renvois concernent le mot simple et
les dérivés ou composés formés dans la langue originaire :
ainsi il faudra chercher bovariu à bove, etc. J'ai pensé
simplifier ainsi les recherches, surtout pour les composés,
où s'embusquent souvent des mots par ailleurs disparus.
Qu'il me soit permis en terminant d'exprimer ma
reconnaissance à mes maîtres, à M. Antoine Thomas, qui
m'a encouragé à publier ce travail et qui m'a obligeamment
prêté le concours de son érudition pour des étymologies
difficiles ; à M. Jules Gilliéron, dont le précieux Atlas et
les pénétrants travaux de géographie linguistique m'ont
souvent mis sur une bonne voie ; à Gaston Paris enfin,
dont tous les anciens élèves ont conservé un souvenir
ému.
SIGNES ET ABRÉVIATIONS
Signes.
* désigne les formes conjecturales,
indique que le mot patois ou que le sens est archaïque.
** indique les mots patois ou les sens très archaïques,
qui ne sont plus compris depuis longtemps, et qui existent
seulement dans les dictons, proverbes, prières, etc.
f indique les mots ou les sens empruntés au français.
\\ désigne les néologismes (et les sens néologiques)
1 . Et parfois à ts (te) pour ch, à £ pour si (et ci) .
24
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
parmi les emprunts français (mots introduits dans le patois
depuis moins de trente ans environ).
< placé entre deux formes, signifie que la première est
issue de la seconde.
>> a le sens contraire.
- est placé devant les suffixes ; à la fin d'un mot, il
signifie que ce mot est cité sous la forme de son radical,
abstraction faite de la terminaison.
Le prototype étymologique du mot est placé entre paren-
thèses à la fin de l'article : les mots latins, celtiques, ger-
maniques en petites capitales; romans, en italiques 2 ;
français en romain ; patois (dérivés et composés de for-
mation récente) en petites capitales. L'étymologie des em-
prunts français (désignés par le signe -j-) n'est pas indiquée
quand le mot patois a le même sens et sensiblement la
même forme que le mot français.
Les homonymes sont précédés, après le numéro, d'une
lettre grecque, a, (3, y.
Abréviations explicatives.
C. Mots d'origine celtique (gauloise).
G. Mots d'origine germanique.
Gr. Mots d'origine grecque.
M. Mots originaires de la France méridionale (cf. ci-
dessus).
S. Mots de formation savante.
SS. Mots savants de première couche (ou demi-sa-
vants) K
1. Les mots grecs, celtiques, germaniques sont cités sous la forme
qu'ils avaient revêtue en latin vulgaire, suivie des lettres Gr, C, ou G;
spécialement pour les mots germaniques, il n'est donné parfois que le
radical.
2. Les citations du Cartulaire sont également en italiques.
3. La distinction entre ces deux séries est évidemment approxima-
INTRODUCTION
25
adj. adjectif,
adv. adverbe,
art. article,
cf. conférer,
ch.-l. chef-lieu.
cne commune.
con canton,
conj. conjonction,
cp. composé,
d. dérivé.
f. féminin (le genre des substantifs n'est indiqué que
lorsqu'il pourrait y avoir doute),
fr. rég. français régional,
int. interjection,
h. hameau,
m. masculin,
on. onomatopée,
p.-ê. peut-être.
p. p. participe passé ; ppl, participe présent.
pl. pluriel.
pr. pronom.
préf. préfixe.
prép. préposition.
qc. quelque chose.
qqn. quelqu'un.
rac. racine.
s. substantif.
surT. suffixe.
v. verbe. (La forme tonique des verbes, — cf. Morph . ,
tive. Rigoureusement on devrait faire entrer dans les mots savants de
première couche tegula > teula, introduit (vers le ive siècle peut-être)
postérieurement à régula > relha. Je ne suis pas allé jusque là.
26
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
146 et 175, — est indiquée, s'il y a lieu, entre
parenthèses, après l'infinitif.)
Abréviations bibliographiques 1 .
A. M. Annales du Midi 2.
Arch. Archiv fiir das Studium der neueren Sprachen.
At. ling. Gilliéron et Edmont, Allas linguistique de la
France. (Les chiffres renvoient aux cartes.)
Cart. Cartulaire de l'abbaye de Sauxillanges (cf. ci-des-
sus). Les citations du Cartulaire sont pla-
cées entre crochets.
Clavellus Gilliéron, Laire clavellus, Neuveville (Suisse),
1912.
Dict. Gén. Hatzfeld, A. Darmesteter et A. Thomas, Dic-
tionnaire général de la langue française.
Ess. A. Thomas, Essais de philologie française,
Paris, 1897.
Géog. A. Dauzat, Géographie phonétique d'une région
de la Basse- Auvergne, Paris, 1906.
Herm. Comptes des [consuls d'Herment (Annales du
Midi, 1902). (Les chiffres renvoient au n°
des articles.)
Lévy Emil Levy, Proven^alisches Supplément Wœr-
terbuch.
M.L. Meyer-Liibke, Romanisches etymologisches Wœr-
terbuch, Heidelberg (en cours de publica-
tion). (Les chiffres renvoient aux numéros.)
1. Sauf indication contraire ci-jointe, les chiffres, dans le cours du
glossaire, après la mention de l'ouvrage, renvoient aux pages.
2. Les renvois pour 191 2 se rapportent à des Notes sur la syntaxe
du patois de Vinzelles que j'y ai publiées.
INTRODUCTION 27
MCI.
A. Thomas, Mélanges d'étymologies françaises ,
1 ans, 1 yKjz .
Mien.
R. Michalias, Glossaire du patois d' Anibert
(Paris, 1913).
iviorpn.
A Mn ^it" \Ar\i'h\i-^r\lr\ /ri /> ri 1 i h\ ri 1 r\ 1 c ri n 1/ •j.h'v/)/ I ,j r
rv. uauzai, ivior pnotogie au patois ae y in^eiies,
1 ans, 1 yoo.
IN. C.SS.
A. Thomas, Nouveaux Essais de philologie fran-
çaise, Paris, 1904.
i non.
î\. uauzai, 1 fjoiieiiu ue Historique au paiois ae
Virtuelles, Paris, 1897.
r r r
IV. .L. iv.
Revue des langues vomanes.
R n-n
iva} n .
Raynouard, Lexique roman.
R
IV.
Romama.
R. phil.
Revue de philologie f rançaise.
Très.
Mistral, Trésor du félibrige.
Zeit.
Zeilschrift fur romanische Philologie .
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
A
1 . à, ah ! interj. Exprime
l'étonnement; sert à appe-
ler; cf. Morph. 227 (on.).
2. â, à, prép. Emploi très
réduit : n'est plus guère
usité que pour désigner la
manière; cf. Morph. 204,
A. M. 1912, 555 (ad).
3. â, an, année. Usité
spécialement pour désigner
l'âge â vyët à, il a vingt
ans], la durée [ko fè tri à d
âkô, ça fait trois ans de ce-
la], et dans les expressions
kit â, cette année ; / â pâsà,
l'an passé ; / â kê ve3 l'an qui
vient, c.-à-d. l'année pro-
chaine (annu).
4. •fâbâdunà, abandonner.
5. âbàlrè, abattre [un
arbre, une maison | (abba-
tuere].
6. \ abâtyi, s. pl., abatis
de volaille.
7. abë, ah bien!, interj.
Exprime l'étonnement, à un
degré moindre que à (à,
ht).
8. f âbôdâ, abonder | kô âbô-
dâ gè^ê, çà n'abonde guère].
9. âbôdâ, fr. rég. « abon-
de », s. f . [ko fè ge\t d âbôdâ,
m. à m. çà ne fait guère
d'« abonde »] (s. verbal du
précédent).
10. f f âbomyinàblê, abo-
minable.
11. abrt, s. m., arbre (ar-
bore).
12. -j- âbrei, abri. Spécia-
lement dans la locution est
à l âbrei, être à l'abri ; sè bu-
ta â l âbrèi, se mettre à l'abri.
13. *j* àbrikô, abricot.
14. "j* âbrikulçi, abrico-
tier.
GLOSSAIRE
45. f abrita, abriter (qqn.
sous un parapluie). S'em-
ploie surtout pronominale-
ment.
16. âbriyô, avril (aprîle).
17. ■{■ âbulyi, abolir [lu
àee ^ à âbulyi lu démè, les an-
ciens ont aboli les dîmes].
18. âbulô, bouillon blanc.
S'emploie précédé de d(è)
comme beaucoup de noms
de plantes. [At. ling. 872].
19. âburyœii, f. -yu\â et
*-yivâ, hâtif, précoce [en par-
lant des plantes, des récol-
tes, de l'année] (aboriu).
20. âbutsu, seul1 dans :
tôbà d âbutsu, tomber la face
contre terre (d. de bâcha).
21. f âbu%à, abuser.
22. f âbyi, habit. S'em-
ploie généralement au plu-
riel.
23. f âbyilâme, habilement.
24. 7 âbyilt,-à, habile, au
sens de « adroit » .
25. -j- àbyima, abîmer, dé-
tériorer [Cf. gâtsà,itsârvâlyà,
pâtâfyulà, putâfyina].
26. -f -f âbyitudâ, habitu-
de.
GÉNÉRAL 29
27. -j" -J* abyitibà, habituer.
S'emploie aussi pronomina-
lement [Cf. kûtyumà].
28. -f â-eë, f. â-eénâ, an-
cien, s' appliquant à un objet.
Subs. lu âsè, « les anciens »
signifie « les vieux » et « les
gens d'autrefois ».
29. y -j- â-eénâme, ancien-
nement, autrefois.
30. âmu, s.f. pl., seule-
ment dans l'expression : d
deàu ou dè muvg^à eàu, de
mauvaises manières (actio,
s.).
31. âdarlèi, s. m., sorbier
des oiseleurs [cf. dârlà, dâr-
le\t\ (Existe dans tout le
Midi : Très, drulhié, drelié,
etc. Racine drulo, drelo,
alise : druppa ne convient
ni pour la forme ni pour le
sens).
32. âdé, s. m., trépied
pour chaudron (andcl <C
* AMITELLU, de AMÏTE ; cf.
M. L. 419, et A. Thomas,
Notes de lexic. prov., A. M.
1893).
33. -j- âdèjwï, s. m., ad-
1. Cf. Rolland, Flore populaire, V, 116 et 122-126.
30
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VIXZELLES
joint au maire ; instituteur
adjoint.
34. àdêlilâ, s. f., **étrier
de la crémaillère ; au figuré,
propre à rien (d. de andel).
35. âdhà et âdàeà, adieu.
S'emploie en général quand
on se quitte pour longtemps
(<7 Deu siat~).
36. âdôkâ et dôkâ, donc,
alors. N'a pas de sens explé-
tif, comme « allons donc ! »
(adonca).
37. j àdârnyâ, s. /., lour-
daud, propre à rien. (Semble
un emprunt ancien du fr.
« endormi » avec addition
d'une finale féminine
38. âdrèi, f. âdritâ, adroit
(de ses mains) (adreit).
39. 7 adÙ%à, adorer. A
généralement un sens iro-
nique (adorer et at tract, ho-
mon. de diï~a).
40. j àduiaeœu, adora-
tion, spéc1 : lésé en âdu-âeœu,
être en adoration, iron.
41. j* âdyénâ, indienne
[étoffe]. Le mot est venu
par la région issoirienne, où
à correspond à e de Vinzel-
les.
42. âdyilyu, aiguillon,
dard [d'abeille, etc.] (ac^-
leone).
43. f âdyœ, adieu, seul1
dans le proverbe : pâsàdâ la
fétây âdyœ 1ê se ; passé la fête,
adieu le saint [cf. âduà\.
44. 7 àd~é, m., âge. Em-
ploi restreint : kw ï e grât
àd^ê, c'est un grand âge [cf.
kâ as],
45. àà\è} ange. S'emploie
rarement au figuré (angé-
lus, SS.).
46. •f âfàr, m., enfer.
S'emploie au figuré.
47.
j- àfe, adv., enfin.
48. âfieœu, empressement
(affectio, S.).
49. âfe$à, f. -àdâ, féru,
épris. Semble un dérivé ré-
cent d'âfèfyè, plutôt qu'un
composé avec la racine de
ferir.
50. âfèzê, m.9 qqf. f. au
pl. [Morph. 47], affaire :
kw ï mun âfilè, c'est mon
affaire ; s ùtyupà dê su afe^è,
s'occuper de ses affaires ; ;/
âfiiê dtçâgriyàblè, une affaire
(ou une chose) désagréable
(afairé).
51. 7 âfrô, ;//., affront.
52. 7 àfré, f. -à\â, affreux
GLOSSAIRE
[au physique et au moral].
53. âfugà, f. -adâ, écroulé,
effondré [en parlant d'un
mur, d'un bâtiment] (de
afogar, M. Cf. R. XXXIX,
187).
54. \âfuslyb,s*pl., atours,
colifichets, souvent ironique
(fr. dial. « affutiau » ; Y s est
dû à un phénomène d'in-
version analogique).
55. 7 âgâsà, agacer, im-
portuner.
56. àgrà [d'], loc. adv.,
doucement, lentement (a-
grai).
57. âgrâdà, faire plaisir à.
S'emploie transitivement :
ko l âgràdâ, cela lui fait plai-
sir (* AD-GRAT-ARE ^> agVCl-
dar).
58. 7 âgràfâ, agrafe de ro-
be.
59. -j* -f âgriyablâmè, agréa-
blement.
60. -j- âgriyàblè, -â, agréa-
ble, [événement =]; plus
souvent aimable, en parlant
d'une personne, surtout
d'un enfant.
61. aï, aide, surtout dans
F expression : bïlà è ko d âï,
propr1 donner un coup d'ai-
général 3 î
de, c.-à-d. un coup de
main. La locution â l âï, à
l'aide [appeler à l'aide, etc.]
devient archaïque (s. verbal
de ADJUTARE > * AÏTARE,
Morph. 143).
62. 7 âkeêdë, m., accident.
63. [d]kèdâtyi, f. [â]kêlâ-
dâtyi, celui-ci [cf. Morph.
83; A. M. 1912, 393-4]
(aquel d'aquf).
^ 64. [â]kè[ll f. [â]kèl\â],
cet, celui [cf. Morph. 82 ;
A. M. 19 12, 393-4] (aquel).
65. 7 âkêsè, accent : % â
pà Vàkèse de vè Vyè^élâ, il n'a
pas l'accent de Vinzelles.
66. \â^êiyi3 f. [âjkèlâtyi,
celui-ci [Morph. 83, A. M.
19 12, 394] (aquel aqui).
67. 7 tlkètyifè, f. -ivâ,
actif.
68. àklyâ, f., gros éclat de
bois (hastula > ascla ;
manque M. L. 4073).
69. âkâ, plus souvent kô,
kw, ce, cela [Morph. 71,84,
97; A. M. 1912, 392-3]
(aco).
70. âkôr, m., accord.
fè£ê lâkér, s'accorder (acbrt).
71. -j- âkôrdéô, m., accor-
déon.
32
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
72. [â]kôtyi et [â]kôtyê, ce-
ci [Morph. 84, A. M. 1912,
393] (.acb àquï).
73. a) â&ré, f. haletant,
fatigué. (Se rattache sans
doute à « ancre », qui a
pris des sens assez variés
dans le Midi ; cf. ancrado,
douleur d'estomac dans le
Limousin, Très.).
74. (6)-f âkrè, s. f., encre.
75. âkurdà, accorder (un
violon); mettre d'accord.
Le sens pronominal [cf. âkôr]
semble venir du français
(acchordare).
76. -f âkurtsà, accrocher
[à un clou].
77. -j~ âkutsà, accoucher
(refait d'après kutsa).
78. a) àlâ, s.f., aile [d'oi-
seau, d'insecte] (ala).
79. (3) àlâ, s.f., hangar
(halla,G.).
80. -J- âlàr, alors, souvent
explétif en fin de phrase.
81. âlyâ, s. m., gland du
chêne [cf. glâ] (glande;
Morph. 234 et n. 1).
82. âlyë, adv., là-bas, au
loin (a-laïnt().
83. âlyid^èi, alisier (aliza,
G 1 ; suppose une forme ro-
mane alig-eir, dont le g
n'est pas clair; M. L. 350).
84. -j — âlyœr, ailleurs [cf.
edakâ mè\.
85. âlyâd\è, m., liège (lè-
viu, SS.).
86. -j* âlyumêtâ et -j- àlu-
metè, f., allumette.
87. f qmâ, f., âme [cf.
arma].
88. âmà, aimer. Même
sens qu'en français (amare).
89. âmàr, f. -à\a, amer.
N'a pas de sens figuré (ama-
ru).
90. àmur, m. et qqf. /.
[Morph. 47], amour; pâ
Vâmur de [inf.], pour, afin
de [Morph. 226] (amore).
91. âmyfyâ, s. f. mûre
(môra).
92. âmu^u, î.-u%à, amou-
reux (amoros).
93. âniyi, s. m.t ami (amï-
cu).
1. Il semble que pour expliquer surtout les formes provençales et
espagnoles, il vaudrait mieux remonter, non à un ancien haut-allemand
*aliza, mais à une forme antérieure *alita > *alïtïa, avec le suffixe
la si fréquent en latin vulgaire.
GLOSSAIRE
94. ânàdâ, f. année. On
dit Jàt ânàdâ à côté de kit â,
et spécialement avec des
qualificatifs : sivita la bitn
ânàdâ, souhaiter la bonne
année ; nâ mûvà% ânàdâ, une
mauvaise année [pour les
récoltes] (anada ; â est dû à
l'infl. de â <C ait).
95. âné, m., anneau; spéc1
l'anneau qui serrait jadis la
pointe de l'araire ; les an-
neaux qui reliaient le timon
à l'araire ; anneau de maria-
ge; bague quelconque.
96. anê, interj., allons !
souvent explétif (d. anar;
Morph. 133, 229).
97. ânei, aujourd'hui (ad-
nocte >> anueit, Morph.
39)
98. ânûrsà [Y], avaler de
travers, littéral1 « s'en-os-
ser » ; s enusè aux Martres de
Veyre (comp. de os avec le
préf. en ; IV est obscur).
99. ânyé, agneau [f. fêdâ]
(agnellu).
100. âpârnyê, apprendre
(= une nouvelle, de qqn.
ouàqqn. ; = une leçon à
l'école; par extension, s'ins-
GÉNÉRAL 3 3
truire; enseigner] (appre-
hendere).
101. âpârségrê, apercevoir
(ad-percipere ; infl. ségré,
Morph. 182.)
102. f âpèlyà, employer
[qqn.] (dufr., sous la forme
empiéter).
103. f âpesuluu-eàu [bîlà
l =], [donner l']absolution.
104. âpèsuldâmè, absolu-
ment [renforce l'affirmation
ou la négation] (absoluta-
mente, s., et infl. du fr.).
105. f f àpèsurdê, absur-
de.
106. -f âpêtyi, m., appétit.
Na pas de sens figuré.
107. f âpêtyisà, appétisser,
emploi neutre; mettre en appé-
tit, act.
108. f âplâtyù v. aplatir;
adj. aplati [f. -idâ].
109. f âplo : d âplô, [être,
ou mettre] d'aplomb, en par-
lant d'un mur, etc. ; fig.
aplomb, toupet.
110. âpre, prép. après
[sens restreints : l'un après
l'autre, vwe t âpre l qtrt ;
qu'as-tu après moi, néol.,
dakê % à âpré yœu ; duv â âpré,
deux ans après. Cf. pâsà\
34
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
111. âpurtsà, approcher
[qqc] ; s—, s'approcher (*ap-
propiare).
112. âputyi, adj., envahi
par les mauvaises herbes [en
parlant d'un champ] (*apu-
tit, de put).
113. f âpuyà, appuyer;
emploi pronominal. Pas de
sens figuré.
114. ârbàlâ, s. m., homme
arrogant. (Paraît être une
formation d'après « arbalè-
te », et signifiait sans doute
à l'origine « arbalétrier ».
Cf. aussi bâlà, 218).
115. ârdâlyu, m., extré-
mité de la ceinture qui sort
de la boucle ; ergot (arda-
Ihô).
116. -j- ârdwé^â, f. * ardoi-
se d'écolier ; ardoise des
toits, néol. [Les toits en ar-
doise sont fort rares et ré-
cents dans la région ; il n'y
a pas de carrières d'ardoise].
117. ârdqë, m., argent
[métal]; argent monnayé;
fig., richesse (argentu).
118. -j* âré, spécialement
dans l'expression : buta ïàré,
mettre l'arrêt, arrêter ; fig.
[y] mettre bon ordre.
119. ârè, et rè, rien, adv.
de négation, (rem).
120. arêvî^è, à revoir (yt%è
«).
121. *ârgô, s. m. pl., nip-
pes (Lévy argaut, de Leys, I,
220, cf. v. fr. h argaut. Du
Cange argavum, Très, ar-
gaut).
122. âribà, arriver, sens du
fr. [cf. ribà] (ad-ripare).
123. f ârkam, m., acacia.
[La présence de IV est peut-
être due à arkè] .
124. f f àrkâsyeU, arc-en-
ciel [cf. rèd^p].
125. f ârhy m., arc [*arc
d'archer, et jouet d'enfant].
126. * àrmâ, âme, seul1
dans : pâ mùn arma ! par
mon âme ! — et dans
de vieilles prières [Phon.
133-4] (anima).
127. f ârmânà, almanach,
calendrier.
128. f ârmwçiâ, armoire
[pour ranger les provisions
de bouche, fruits, œufs, etc.,
— ou pour ranger le linge].
129. ànjyâ, seul1 dans :
filé l àrnyâ, faire la nique
(de HARMJ-, G, OU HERNIA,
GLOSSAIRE
cf. Dict. Gén. « hargner »
et M. L. 1416).
130. ârnyàsâ, s. f., indivi-
du grincheux (àrnya).
131. *j* ârnyi, hernie.
132. àrpâ, s. f. herse
(harpa, G).
133. ârpyu, m., ergot du
coq (arpiot, et chang* de fin.).
134. ârs$â, hier (hert-
sera, cf. At. \ing. ); arsè^â
U se\â, hier soir.
135. ârtê, orteil (artïcu-
lu).
136. ârlïfu, m., petits in-
sectes qu'on trouve dans les
vieux fromages (* arteisô,
même rac. que le fr. « arti-
son »).
137. àrtsâ, /., coffre (ar-
ca).
138. ârtsà, frapper, co-
gner (*archar < * arc-are,
dér. de arcu ou de arca ?).
139. ârtsà [fyà d =], fil
d'archal (*archalc < auri-
chalcu).
140. ârtyilyà [*=], se heur-
ter le devant du pied [c.-à-
d. les orteils] (*artelhar, dér.
de artelh).
141. -j- •}• àrvwàr, au re-
voir (à revoir).
général 3 5
142. âryéy interjection pour
faire reculer les vaches (ad,
rétro).
143. âryœu et *uryœu, f.,
ruisseau (rivu ; cf. Morph.
50).
144. âsâ,f., anse [du pot,
du panier] (ansa).
145. \âsâ£ènà, assassiner.
N'a pas d'emploi figuré.
146. f âsâsê,m., assassin.
147. -[- âsâswàr, encensoir,
148. àsê, m., marc du vin
(acïdu n'est pas satisfaisant
phonétiquement, pas plus
que pour la forme aisse,
acide, Très. ; le sens n'auto-
rise guère de rapprochement
avec le limousin asse, incul-
te, N. E. 172).
149. âsèiy acier {aceir).
150. âsêmê, m., réserve
de graines pour la semence;
semence : d^âtyi mun âsêmè,
voici ma semence (semen1,
m. et f. ; Morph. 48).
150 bis. âsè-cœu, Ascen-
sion, fêle (Ascensio, S.).
151. âsêtu, seul1 dans l'ex-
pression adv. d âsètu : vw é
fè d âsètu, je l'ai fait « étant
assis » (d. de assetar).
36 GLOSSAIRE DU PA
152. -j- âspàrd^â, f. asper-
ge-
153. -j- âsumà, assommer;
fig. importuner.
154. a) àtâ, f., acte [de
vente, etc.] (a crus, s. >>
*ate, puis finale féminine).
155. g) * àtâ, f., tige de
la broche (hasta).
156. f âtà, enter,' greffer.
157. -j- âtàdrei, attendrir,
au sens fig. ; emploi prono-
minal.
158. âtêdrêjé, attendrir [la
viande par la cuisson] (*a-
tendre^ir, dér . de tendre <C
TENERU).
159. àtsâ, f.,hache(HAPP-
ja, G. >> apcha).
160. àtsâ, f., hanche;
plus souvent fesse (hanka,
G.).
161. âtsà, hacher (d. de
apcha).
162. âtsàdâ, fessée (d. de
àtsâ).
163. âtsu, m., petite hache
(d. de àtsâ).
164. âtyi, et plus souvent
tyi, adv., ici, là [Morph.
207, A. M. 19 12, 557]. Ren-
force les démonstratifs,
Morph. 83] (aqui).
)IS DE VINZELLES
165. âtyi^à, attiser [le
feu] (attitiare).
166. âtyiifi, attirer, au
propre et au fig. (a, tirai').
167. f âtyu^à, accuser.
168. f f âtyu?â-eœu, f.,
accusation.
169. âvà, adv., là-bas, en
bas (aval -\- s).
170. âvâm, f. -y,%â, adj.,
qui avance en besogne, ac-
tif (d. de avansar : type
* avansios).
171. âvâmà, m., nom d'oi-
seau [fauvette ?] (yâmu).
172. âvâsà, avancer, au
sens propre et fig. (avansar).
173. âvàsâ,s. /., avance
[sur un chemin ; dans son
travail]; avance d'argent,
sens venu du fr. (subst. verb.
à' avansar).
174. âvàsâmè, m., dot
[primif avancement d'hoirie]
(d. de avansar).
175. âvà%ê, -à, avare ; nu
âvqlâ, noix très dure (ava-
ru ; le premier sens doit être
repris au fr.) [cf. râpyà].
176. -\"f âvâ%isèj. , avarice .
176 bis. âvè, A vent (A-
vent).
GLOSSAIRE
177. f âvœglè, -â, aveu-
gle, subst. et adj.
178. \ âmikà, m., avocat.
Pas d'emploi figuré.
179. âvy%â> adv., mainte-
nant, en ce moment (ad-
horam >- aora).
180. a) f âvyi, haïr [M.
L. 4075J.
181. y âvyi, m., avis,
conseil.
182. -j- âvyivà, aviver.
183. f âvyivà [s =J9 s'avi-
ser [de qc.]; p. p. âvyivà,
avisé, habile.
184. â^àr, dans la locution
â l â%àr, au hasard (a^ar).
185. à%è, m., ane; fig.
ëtïtà kumâ n à%è rî,id%ê, en-
têté comme un âne rouge
(a si nu).
186. â\t, m., bélier
(ariete > arêt).
187. aje, m., hareng (ha-
ring-, G.).
188. â(è~é, m., araire,
ancien instrument aratoire,
encore en usage (aratru).
B
189. a) bà, m., b\t;fig.
ko lyi vè ktytnâ le bà bé l hutsu,
général 37
ça lui va comme le bat à un
cochon (bastu).
190. ;3) bà, f. basa, adj.
bas ; emploi adverbial : pu bà,
plus bas, etc. (bassu).
191. bà, m., banc: ancien
siège, dans les maisons,
usité encore dans les auber-
ges; banc en bois fixé sou-
vent devant les maisons;
petit banc mobile sur lequel
s'asseyaient les enfants
(bank-, G.).
192. bàbb, m., sorte d'o-
gre, personnage fabuleux pour
effrayer les petits enfants (mot
enfantin ba-bau, M. L. 999).
193. f bâbyilyà, babiller,
bavarder.
194. f bâbyilyàdiê, babil-
lage, bavardage.
195. bâdà, ouvrir [la
porte, l'armoire, un fruit,
un livre, etc.] ; s'emploie
intransitivement (batare).
196. -j* bâdâ, bande [de
gens]. Cf. bedâ.
197. bâdâ dr du , interj . ,
pouf, patapouf, pour expri-
mer une chute ; subst. m. : ^
â fè ebâdâdrôît, il a fait un
patapouf (onom.).
38 GLOSSAIRE DU PA
198. bâdâlyà, bâiller (ba-
taculare).
199. bâdâlyà, m., bâille-
ment; lu dâré bâdâlyà, les
derniers soupirs (d. de bâ-
dâlyà).
200. bàdâ^ây s. m., écer-
velé, niais [propr1 : ouvre-
yeux] (de bâdà et %é9 pl. de
à\
201. bâdèklyo, s. m., niais,
imbécile (peut-être de « Ba-
denclaud », h., com. de
Sainte-Alyre-ès-Montagne —
plutôt que de bada en clauf)
202. bâdo,f.-odâ, badaud,
niais (d. de badar).
203. *j* bâdà, bandeau [sur
les yeux]; [cheveux en]
bandeaux.
204. bâdàlâ, /., seuil d'un
four de boulanger (band-,
G.)-
205. -f bâdyinà, badiner,
plaisanter.
206. f bâdyinàd^è, badi-
nage, plaisanterie.
207. bâdyinâyâ, gén* au
pluriel, badinerie, plaisante-
rie (d. bâdyinà).
208. bàdyinâzu, m., gèn1
au pl. , plaisanteries (d. bâ-
djfinà).
)IS DE VINZELLES
209. *bàfyi, s. m. pl., les
favoris [barbe] (it. baffi).
210. f f bàgâ, bague [bi-
jou; cf. âné].
211. -j- bâgàd^è, m., pa-
quet; objet; chose; af-
faire : e diÇett bâgàd%é, une
jolie affaire, iron. (bagage).
212. bâgâd%u,m., petit pa-
quet, petit objet (d. bâgà-
213. f bâgétâ,/., baguette.
214. bàkâyà, haleter.
(Semble le même mot que
le prov. mod. bascalha, faire
du tapage, rire aux éclats,
propr1 « faire le Basque »,
M.).
215. -j- bâkâ^tâ, banque-
route, et aussi * faillite.
216. ol) b$lâ,f., balle [d'a-
voine] (bàla).
217 g) fbàlâ,/., balle [à
jouer]; balle [de fusil];
* balle [de colporteur].
218. **bâlâ, seulement dans
la vieille locution dont le sens
est perdu : %â nyi ifâ nyi bâ-
lâ, il n'a ni enfant ni [sou-
ci ?] (balans ?).
219. bâlàr, m., bard,
bayard ; brancard (sans dou-
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
39
te baiart influencé par bala
= ballot).
220. bâlàsà, balancer [sur
une balançoire] ; emploi pro-
nom.; fig. balancer [qc. par
la fenêtre], jeter (baîansar;
mû. fr.).
221. bâlàsâ, balance [à la
main] ; grande balance pour
peser le blé ; balance moder-
ne des commerçants (*bi-
lancia).
222. bàlâ^à, m., rassem-
blement de gens (dissimila-
tion de *branlaras == \bran-
lar -\- suff. arat%, influencé
sans doute par « branle-
bas ». Cf. Très, branlabas).
223. bâlâd\a, balayer;^.
h £Ô £ ï byè bâlâd^à, la eâr-
vetâ s i lèvàdâ dè bô tnâtyi :
le ciel est bien balayé, la
domestique s'est levée de
bon matin (balajar).
224. t f bàlè, m., bal :
% ôfè è bàlèy à lyù nusâ, ils
ont fait un bal à leur noce
[cf. dàsâ].
225. bâlê, m., balai; bluet
(balai).
226. bâlyi bâlâ, dans les
expressions : s e nà, mârtsa
bâlyi bâlâ, s'en aller, marcher
en se dandinant (onom.).
227. bctnâ, f., corne
[frontale des animaux]. Pas
de sens figuré [cf. kàyâ et
kornâ] (* banna, C).
228. *bânàr, -àrdâ, cor-
nu ; subst. : le colimaçon est
appelé bânàr dans une for-
mulette enfantine (bànâ).
229. bânyà, mouiller,
tremper [le linge dans l'eau,
etc.]; pronom, et passif : se
mouiller, être mouillé [de
sueur, par la pluie] ; -{- -j* se
baigner 1 (balneare >>
banhar).
230. bânyàdâ,/., trempée;
averse (d. banhar).
231. bânyâdytizâ,f., trem-
pée ; humidité (d. banhar).
232. bar a, f., barre [de
fer, de bois, cf. bâro]; bar-
reau ; raie; fig. pàsâ pa bàrâ,
il ne passe pas outre [propr1
il ne passe pas la barre]
(*barra).
233. a) bârà, barrer, fixer
i . La notion « se baigner » est toute récente à Vinzelles, où on ne
s'est jamais baigné, faute d'un cours d'eau important à proximité (cf.
be).
40 GLOSSAIRE DU PA^
ou fermer avec une barre;
rayer; ôbrâ bàràdâ, ombre
mêlée de soleil ; râjè bar a,
raisin mi-vert, mi-noir ;
pyitsu bârà, vàtsâ bâràda,
pigeon tacheté, vache tache-
tée (d. barra).
234. $) bârà, s. m.3 gen-
darme (propf barré, à cause
de son baudrier) (d. bârà a).
235. bàrbâ, barbe ; barbe
d'une chèvre ; filaments de
certaines plantes, arêtes de
l'épi ; barbe de capucin [sa-
lade] (barba).
236. bârbâ^èi, m., labiée
jaunâtre qui pousse dans les
étoules (type * barbant, d.
de barba).
237. bârbâ^ôtâ, f., petits
insectes qu'on trouve dans
le vieux pain, la farine, le
lard (d. barba).
238. bârbé, m., barbeau,
barbillon, commun dans V Al-
lier (barbèl, d. barba).
239. f bârbutà, barboter
[en parlant des canards, des
enfants).
240. bârbulàdie, barbo-
tage, saleté où l'on barbote
(d. bârbutà).
)IS DE VINZELLES
241. bârbu, -ndâ, barbu
(b^rbutu).
242. bârbudâ, f., tige de
vigne coupée pour être re-
plantée (bârbu).
243. bârdo, s. m., qqn.
qui trébuche; fig. lourdeau
(*bardof, de barda).
244. bârduusà, trébucher
(d. bârdo).
245. bàrà%à, broyer, écra-
ser, briser (brïk-are, G.).
246. bârd^àdâ, f., aliments
broyés, pâtée (bârd~à).
247. bârd^èi, 4(â, berger,
bergère ; *bârd%î$â, fr. rég.
« bergère », vieille chanson
de bergères [paroles en fran-
çais] (*berbicariu).
248. bârd~tiâ, bruyère
(*brûcaria).
249. bârd^zjuiâ, berge-
ronnette (dimin. de bâr-
dtfiâ, 247).
250. f bqrkâ, barque.
251. bârlèlà, impatienter
(type brelelar, qui semble
une variante de *lcbretar [cf.
lêbrètà] avec métathèse).
252. f bârlyà, briller (en
parlant du soleil, des yeux,
d'un ustensile, etc. |.
253. f bârlyà, f. -àtâ,
GLOSSAIRE
brillant. Pas d'emploi figuré.
254. bàrnâtsârâdâ, s. m.,
roitelet huppe (composé obs-
cur : le second élément,
type charrada, est un dérivé
de carru, aujourd'hui dis-
paru, cf. tsàr et tsârïfyâ ; le
premier représente peut-être
[emjbrenar : le sens serait
« qui embrène le char », ou
« la cour »).
255. bârnô f., -çàâ, som-
bre [en parlant du temps] ;
fig. renfrogné (d. de brun :
brunaud > *hrenaud).
256. bârnu, f. -ri"~à, bre-
neux ; sale [p. ex. en par-
lant d'un visage qui n'est
pas débarbouillé] (d. de bren
< *BRENNU, C).
257. bârô, s. m., [fr. rég.
« barrot » |, char traîné par
des vaches pour transporter
les récoltes : les côtés sont
formés de pieux parallèles
Ipâl'iiâ], penchés vers l'exté-
rieur, et relié par des traver-
ses \bàrâ] (barrât, de barra).
258. bârsélâ, f., voiture
de paysans à deux roues
(*berciu > bres + suff. èla,
ou bres -f- sèla ?).
GÉNÉRAL 41
259. bàrtâ, f., hotte f" fr.
rég. « berte »] (Berta).
260. bârlà, trébucher
(*bretar, de brittu ? Cf.
brètâ, Dict. Savoy, de Cons-
tantin et Desormaux).
261. bârtsâ, brèche [d'un
mur], dans la rangée des
dents (brecha, G.).
262. bârtsït, f., -udâ, qui
a des brèches [généralement
en parlant de qqn. à qui il
manque des dents] (d. de
bârtsâ ; la finale offre un
croisement entre les suff. -6s
et -///, -uda).
263. bâru-bâni, interj.,
onorn. pour exprimer le ta-
page.
264. bârutèd~à, faire du
tapage (d. baruta, blutoir ;
la forme actuelle postule rr).
265. j bânvélyâ, imbé-
cile, terme d'injure (de
« brueille », anc. forme de
« brouaille », terme de
de vénerie).
266. *|" bâriuélâ, brouette
(berouette).
267. -f *bqryâ, seulement
dans : ko vè de buts è btjryâ,
cela vient à rien, [propr1
de brindille en miette] cela
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
42
s'abîme [cf. butsâ] (« brie »,
de broyer ; cf. Mich. na
bria, un peu).
268. -f bâr%a, briser, écra-
ser, emploi restreint [cf. itet-
kêtà, rçprê].
269. bâr^â, s. f., miette
(subst. verbal de bâr%a).
270. bâr^ôtâ, s. f., petite
miette (d. de bar^â).
271. bàtàr, f. -àrsâ, bâ-
tard ; s'ajoute au nom de
certaines plantes sauvages
pour les distinguer de leurs
congénères cultivées, cf. sâr-
pî,dè, pâstânàdâ, etc. (*bas-
tardu ; le mot a subi l'infl.
du suff. -at^, -as sa).
272. bàtâr-eè, abâtardir,
employé surtout pronominale-
ment [en parlant des animaux,
des plantes] (d. *bastars).
273. j bâté, bateau.
274. -f* bâtéme', baptême.
275. -f bâtè^a, baptiser.
276. ff bâufcè, f.s bat-
teuse [pour battre le blé],
introduite vers 1895.
277. bàtrè., battre, frap-
per [qqn.] ; battre la laine,
le tambour, -j- les cartes ;
*j* battre une armée (bat-
tuere).
278. f bàtsâ, bâche.
279. bâtsà, m., auge en
pierre (bak-, G. -j-suff.a^).
279 bis. bàtsçlâ, f. , fr.
rég. « bachole », eu veau
portatif qu'on met sur les
chars et où on verse la ven-
dange recueillie dans les
hottes (*bascauda, C, et
chang* de suff., R. XXVII,
215, et ML. 969).
279 ter. bàtsulàdâ, f., con-
tenu d'une bàtsçlâ, fr. rég.
« bacholée » (d. bàtsçlâ).
280. bàtu, bâton (*basto-
ne).
281. bàtyi, bâtir, cons-
truire (*BASTIRE, G.).
282. bàtyimè, bâtiment
(bastiment, d. àebastir).
283. bâtyuslâ, s. f., ba-
taille, querelle (d'un type
*batustar, qui semble étayer
l'étym. de Caix, Stud. 191,
BATTUERE -|- *TUSITARE ; cf.
ML 996, et batestau, Lévy ;
batesto, batouosto, batusto,
Très.).
284. bàvâ, bave [d'une
personne, d'un mammifère;
cf. lyâpâ] (d. bavar).
285. bâvà, baver {bavar).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
43
286. f bâvàr, -àrdâ, ba-
vard, adj. et subst.
287. f bâvârdà, bavar-
der, cancanner.
288. ff bâvârdàd^è, ba-
vardage.
289. f bâvétâ, bavette
[des petits enfants].
290. *bâvt%â, s. /., empiè-
cement qui existait jadis sur
le devant des corsages ; ba-
vette d'enfant (d. bavar).
291. bâvu, -tp(â, adj., qui
bave {bava).
292. bâzité, m., cylindre à
farine (d. de baril, pron.
« bari »).
293. a) bé, prép., avec;
à attributif [Morph. 220-1-
4 ; AM. 19 12, 556] (de in-
médio >> en mei, croisé sans
doute avec une des formes
ab, amb, ambe ; mi ~ enrnei
existe avec les mêmes sens
aux Martres-de-Veyre et en-
virons).
294. g) *bé, m.,bec.Y.byà.
295. -;) bé, m., bouleau,
mot assez rare1 (*bettiu, C).
296. bê, adv.y bien, sou-
vent explétif [Morph. 217,
AM 1912, 385-6]; subst. m.,
bien : kô fè dè bê, ça fait du
bien. Le sens moral [adv. et
subst.] est rendu par byè
(béne).
297. f be m. bain. N'est
guère connu que pour les
petits enfants, spécialement
comme médication.
298. bteènà, vesser (ves-
sir -\- suff. -inar ; le b atteste
que le mot vient du Sud-
Ouest).
299. bteènâ, vesse ; butnâ
du lu, vesse de loup [cham-
pignon] (de butnd).
300. bèdâ, m., bélier, mot
archaïque ou enfantin [cf.
à\t\. (Surnom métaphorique,
du fr. bedeau : la forme bè-
dâ existe à Authezat, Co-
rent, etc.).
301. bèdâ, f., bande [d'é-
toffe, de linge ; cf. bâdâ]
(*BÏNDA, G.).
302. b'efè, -a, adj., qui
prononce s pour s [originaire-
ment : qui avance la lèvre
inférieure](BEFF-, onom., M.
L. 1017).
303. -j- *bèçë, m., béguin,
1. Les bouleaux sont très rares dans la commune.
44 GLOSSAIRE DU PA
petite coiffe noire très fine
qu'on mettait autrefois sous
le bonnet. Syn. bunêtâ.
304. -j- bégè, f. -â, bègue,
adj. et qqf. subst.
305. bêkà, becqueter (d.
de bec, ou forme mérid. de
beccare). Cf. bêtsà.
306. békàsé, m., grand li-
seron blanc des haies [cf.
gurd^àdâ] {bec aucel).
307. bèlâmë, adv., douce-
ment, lentement (belamen,
d. de bel).
308. f bélâ-me{è, belle-
mère [mère du mari ou de
la femme] ; s'emploie aussi
pour désigner la seconde
femme du mari par rapport à
l'enfant du premier lit.
309. f bflâ-sôr, belle-
sœur. (Refait, comme 308
et 587, d'après mç%é, sôr,
frè(è; ctr. 589).
310. a) *bèlè, f. bclèlâ, bi-
saïeul ; parfois grand-père,
grand'mère (*bèlet, d. de
bel).
310. g) bêlé, [le H> co"
lostrum. (Semble une méta-
thèse de lêbè, forme d'Am-
bert, cf. Mich. ; bt aux
Martres-de-Veyre).
)IS DE VINZELLES
311. ^bèfiiây blouse [vê-
tement] (Le mot suppose
une forme fr. « belouse »,
qui dut être l'antécédent de
blouse 2 comme de blouse 1,
cf. Dict. Gén.).
312. bèlyô, peut-être (be-
leu) .
313. bênâ, f., benne (ben-
na, C).
314. bênâdèeœu, bénédic-
tion (benedictio, S.).
315. bènàtâ, |f., hotte,
(type *benasta — benna C.
-f CANASTA, M. L. IO35).
316. bènatejè, m., porteur
de hotte (bènàtâ).
317. bènèjè, bénir ; pô bè-
nèjè, pain bénit (benedicere,
SS.).
318. a) f bèuyltâ [egâ =}
[eau] bénite).
319. g) bènyjtâ, s. f., bei-
gnet (croisement entre « bei
net » et « béni », au fém.).
320. f bènyitei, bénitier.
321 . f *b$sâ, abbesse, seu-
lement dans F expression : hu-
ma la me%è bésâ, comme la
mère abbesse.
322. bèsè, â, épais, gras,
dodu (*bïssu).
323. besènyè, in ter j. de
Glossaire
commisération [Morph. 228]
(bel senher). Ci. byosênyè.
324. *bêskwèi, biscuit.
Cf. byishbi.
325. hèsu, f. -uilnâ, jumeau
(bessô, d. *bîssu).
326. bêtœu, bientôt (ht
tost).
327. bétsâ, f., instrument
pour ramasser les cerises
(*becca, d'après beccu).
328. bêtsà, v.} becqueter;
ad/., bêlsà, -àdâ, marqué de
la variole (*beccare).
329. bêtsàdâ, L3 becquée ;
bouchée ; coup de bec (bê-
tsa).
330. bêtsu, m., pointe du
« ky,U » (même rac. -j- suff.
%n]J.
331. béiyâ, f., bête, ani-
mal ; fig. nâ bétyâ, un imbé-
cile ; adj., bête ; termes d'in-
jure : sàlâ bétyâ, d%ètâ bé-
tyâ (bestia, SS.) .
332. bê?ô, m., bief [en fr.
rég. « béai »], canal de déri-
vation pour arroser les prés
(*bed-ale, G.).
333. bêzunyâ, f., beso-
gne ; plus souvent affaire,
chose (besônha).
334. bêfiuè, m., besoin,
GENERAL 45
spécialement avoir besoin [de
qc. ou de qqn.] ; fè^ê su bè-
^we, faire ses besoins ; fè pà
bê^wè kê [subj.], il n'est pas
à souhaiter que... (besônh).
335. bê%é, f. -étâ, agneau,
jeune brebis, [plutôt comme
terme familier, caressant ou
enfantin. Cf. âffyé, fêdâ~\ (Cf.
Très, béret, Mich. berou ; bè-
rô [suff. -ot] à Vic-le-Comte :
d. de birru, M.L. 1117. En
Auvergne le mot vient du
Midi, car rr latin à Vinzel-
les devient r et non fy.
336. bïgêd^à, bégayer (d.
bégé).
337. bilày donner [au sens
ancien de « bailler » ; cf.
duuna\, procurer, mettre
entre les mains (bajulare
>- bailar).
338. ?)bisà, baisser [qc.];
= les yeux ; == les oreilles
en parlant d'un animal ; em-
ploi pronominal (*bassiare).
339. p) bïsà, bêcher (d.
blsiï).
340. bîsâ,f., bêche (beis-
sa, R. XXXIV, 203, <*bis-
sia ? cf. bessos dans les Sta-
tuts de l'abbaye de Corbie,
Arch. 191 1, 113)-
4<5
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
341. bïsçiê, s. m., bêcheur
(d. bisâ).
342. \ bityi^a, bêtise,
niaiserie, employé surtout au
pluriel.
343. bïtyb, bétail, nom col-
lectif (bestial, d. bestia).
344. bttyu, f. -uunâ, adj.,
bébête (bétya).
345. blà, m., blé, fro-
ment (*blatu) ; blà nei, blé
noir, sarrasin ; blà de turtvi-
lyà, v. ce dernier mot.
346. blà, f . blâtsâ, blanc ;
fig. tè vè%è pà blà, je ne te
vois pas blanc ; — s. m., le
blanc de l'œuf, de l'œil ;
'ancienne monnaie de billon,
valant le tiers du sou
(blank-, G.).
347. f blâkètâ, f. blan-
quette [de veau].
348. f blâma, blâmer.
349. f blasa, blessé, spé-
cialement être blessé [à la
guerre]. Cf. hàpà.
350. blàtstd%à, v. neutre,
blanchir, devenir blanc
(blanche j ar}.
351. blâtsu, f. -hua, un
peu blanc, pâlot (d. blanc).
352. blâ\o, m., blaireau
(*blaraud).
353. f blétô, béton.
354. f blô, f. blôdâ,
blond. Cf. rusé.
355. -j- blœ, f. blœvâ, bleu
(Le f. représente un croise-
ment entre « bleue » et l'an-
cien blava).
356. bluvêdr devenir
bleu [p. ex. en parlant du
ciel après la pluie] (d. blœ).
357. a) bô, forme de bu 0.
358. g) -j- bô, bond, saut.
359. bôbâ, serpent, terme
surtout familier ou enfantin.
Cf. sœr y., (bobb-, onom.,
M.L. 1181 ; cf. Très, bobo,
huppe, serpent).
360. bobq\p, tapage (bom-
ba -f- finale empruntée au la-
tin savant, Morph. 20).
361. -f bôdà, f. , -àdâ,
bondé [de gens].
362. bôdà, f., bonde d'un
tonneau, au sens d'ouvertu-
re (bund-, G.).
363. bôdu, m., bouchon
qui obstrue la bonde (d. bou-
da).
364. bôdunàdâ, petite
barrière de terre que les en-
fants s'amusent à élever
pour arrêter et détourner
GLOSSAIRE
l'eau d'une rigole, d'un
ruisselet (d. bôdu).
365. bôd^â, f., grand sac.
(Suppose un type roman
*bbja, [comme Mich . bojo] :
croisement entre bûlga et
boja ?)
366. bôd%ur, bonjour ! ;
sm., svAtà U bôd%ur, souhai-
ter le bonjour (bon-jôrn).
367. bâfâ, f., glume des
petites graines. Cf. byè (s.
verbal de bufo).
368. *bônyè, bonasse ; fig.
nd u tsè bônyè, aller se cou-
cher [littéralement : aller au
chien bonasse] (bon -f- suff.
atone -f).
369. bôr, m., bord [d'un
ruisseau, d'un champ, d'une
étoffe] ; bôr dè tsâm^â, col
de chemise (bord-, G.).
370. bârlyê, -â, borgne,
et 'aveugle ; fig. d%wà â là
tscitâ bôrlyà, être dans l'obs-
curité littéralement : jouer
à la chatte aveugle] (bor-
nhe, influencé par guérie [cf.
dyàrlyè] ; cf. M.L. I22i).
371. -j* borna, f., borné
[d'un chemin, d'un champ].
372. bôryâ, f., ferme, do-
maine (boria).
GÉNÉRAL 47
373. bçsâ, f., bosse [du
dos] ; fig. bosse, d'un objet
(bossa).
374. bôsà, vomir sans ef-
fort, en parlant des petits en-
fants .
375. -j- bôswàr, bonsoir.
Cf. sê(â.
376. f botâ, f. botte
[chaussure].
377 .bôtà, f., bonté (bontat).
378. bqu, m., bois, fo-
rêt ; bois coupé, bois à brû-
ler, etc. (*boscu).
379. bàlyà, f., abeille
(apïcula).
380. bœu, bœuf; viande
de bœuf (bove >» bueu).
381. brà, m., bras. Ne
s'applique guère qu'aux bras
de rhomme (brachiu).
382. brada, braiser (d.
branda).
383. brada, f., torche
(brand-, G.).
384. brâdu, m., petite tor-
che, tison, brandon ; lè dyime-
tsê dè lu brâdu, le dimanche
des brandons [premier di-
manche de carême, où on
brûlait jadis un mannequin
de paille] (d. branda).
48
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
brâlà. branler
385. f
osciller.
386. brama, appeler [qqn.
en criant] (bramm-are, G.).
387. brâsïiâ, f., brassière
[de petits enfants] (d. bratQ
387 bis. brâsu, m., petit
bras, spécialement en parlant
des bras d'un petit enfant (d.
brat~).
388. brâteèlyu, m., peti-
tite branche (brancha \ suff.
ilhô[nj).
389. brâtsâ, f., branche
[cf. broda, ràmâ] (branca).
390. bràtsu, f. -u%a, adj.,
qui a beaucoup de branches
(d. brancha).
391. brava, braver
[qqn.].
392. brâvâmè, très bien,
joliment, sert à renforcer un
adjectif on participe : kiv ï
bravante fè, c'est joliment
fait; bravement (d. bra-
vé).
393. bràvè9 f. -d, joli;
bien habillé ; f f brave
(barbaru > *brabu).
394. brâvu, f. -%inâ, adj.,
gentil, bien habillé (d.
bràvè).
395. bravùnè f. -une là,
gentillet, bien habillé, avec
un sens caressant (dimin. de
brâvu).
396. f br'âyâ, s. f. pl.,
culotte, et souvent pantalon
[cf. pâtelô]. (La forme vient
du fr. « braies », pron.
« brayes », probablement
du Bourbonnais par Cler-
mont ; les formes avec d~
sont seules phonétiques dans
la région : cf. At . ling., 373,
où p. ex. brayos, n° 719,
Aveyron, se trouve au sud
de formes avec d% ; le y em-
piète même sur le domaine
du g).
397. brâyû, m., une des
deux jambes de la culotte
ou du pantalon (d. braya).
398. brtfcâ, f., braise,
(brasa, G.).
399. a) brë, m., son
(brenn-, C.).
400. 0) brë, f. brunâ,
brun [en parlant des che-
veux, d'une étoffe] (brun-,
G.).
401. f brçgâ, s.f., brin-
gue, fille dégingandée, par-
fois dévergondée.
402. f brêkold, f., brico-
le, bibelot.
GLOSSAIRE
403. 7 brèkulà, bricoler,
au sens populaire de s'occuper
à des bricoles, à de petites
besognes.
404. f brêtélâ, f. pl., bre-
telles.
405. f brida, brider [un
cheval], garnir de sa bride.
406. f brida, f., bride
[du cheval].
407. -fbrifà, brifer, man-
ger gloutonnement.
408. y brigôlâ, s. f., qqn.
qui muse, qui lambine,
(bricole).
409. brità, brouter [l'her-
be] (* brust-are, G ; la forme
actuelle semble postuler un
o).
410. f briye, brin [de
jonc, d'osier] (de « brin »
prononcé bri).
411. broda, seulement
dans : bu de broda, bois à
brûler où on laisse les feuil-
les sécher après les branches
(BRANCA -f- FRONDE, M. L.
1271).
412. brôjènà, bruire [en
parlant des insectes qui vo-
lent] (peut-être dérivé de
bronda : %brona\e\ir, puis
*bron%inar ; le verbe aurait
général 49
exprimé d'abord le bruisse-
ment du feuillage).
413. -f brosâ, f., brosse [à
souliers, à habits].
414. brôtsâ, f., broche
[pour la cuisine] ; aiguille
de bas (brocca).
415. -f- brôtsà, broncher,
employé seulement avec une
négation.
416. brœlyà, f., touffes de
feuilles de la rave, de la ca-
rotte, etc. (*brogïlu, C).
417. brueèlya, faire sem-
blant de brosser, mal bros-
ser (d. brusa).
418. -fbrusà, (brô-), bros-
ser [les habits, les chaus-
sures].
419. bru, m., bruit, ta-
page (*BRÙGÏTU, Cf. Dict.
Gén.).
420. brada (brô-), broder
(brozd-, G. "> broidar).
421. brùdâyâ, broderie
(d. bruda).
422. brida, beugler, mu-
gir (M. L. 1263 et R. XVI,
305 ; les formes d'Auver-
gne et le lim. bréula, cf.
Très., supposent l'évolution
bra[g]ulare > *braular dans
cette région; prov. brag[u]-
50
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
lare >> bralhar ; cf. la for-
me mixte braulhar, Levy).
423. oc) brutà, autre for-
me de brità.
424. g) brutà, roter (ruc-
tare ; le b est dû à brotar).
425. brùtàdâ, f. rot (d.
brut a).
426. a) bu, bout, extré-
mité; moyeu de la roue [cf.
iso9 plôtâ, ré] ; fig. terme ; sé
â bu, je suis à bout [de
forces, de patience, etc.];
ne podê pà vènyi l â bu, je ne
peux pas en venir à bout [/
est obscur dans cette expres-
sion]; bu de l â, bout de l'an
(de botar).
427. 6) bu, proclit. bô et
bun, f. bifnâ, bon [en par-
lant d'un mets, d'un fruit
bon à manger, etc.]; favo-
rable : e bô te, un bon
temps; bon au moral : e bô
droit, un bon enfant; doux,
avec une négation, en parlant
à! une personne ou d'un ani-
mal : ï pa bu, il n'est pas
doux, il est méchant
(bonu).
428. bubyilyâ, f., chassie
(doit se rattacher à balbu
par le verbe *abalbir, d'où
d. *\a]baubilhar).
429. bubyilyu, f. -ti^â, chas-
sieux.
430. -f bubyinâ, f., bo-
bine ; fig. sârà lâ bubyinâ,
être orgueilleux.
431. buduflà, sangloter
(botenflat = bot, outre -f-
enflat; cf. ibudènà et Très.
boudenfle et boudenfla ; être
enflé, gonflé, d'où « être
gonflé de pleurs »).
432. budibitsâ, f., cire de
miel (*botusca > bodoscha,
R. XXXIV, 299, et ML
1242; les sens provençaux
du mot, Très, boudousco,
paraissent le rattacher à la
famille de botulu).
433. -fbudyè, boudin. Pas
de sens dérivés.
434. bùd^à, bouger, re-
muer; ôter, enlever, actif et
pronom. : bod^â te d âtyi, ôte
toi de là (bullicare).
435. bufà, v. n., souffler
[en parlant d'une personne,
du vent, du soufflet, etc.] ;
■f bouffer, en parlant d'une
étoffe; f bouffer, au sens
populaire de manger (bofar,
on., ML 1373).
GLOSSAIRE GENERAL
51
436 . bîi fâ-tsàlyè, m . , propr* .
« bouffe- chou », personne
grosse et joufflue (bufà, tsç-
437. bufâ(ô, f. -odâ,
joufflu (d. bufà).
438. bufè. m., soufflet (bo-
fét, de bqfar).
439. *f kifétâ,pièœ d'étoffe
placée autrefois au-dessus
de la bâvftâ (bouffette).
440. bufyâ, f., cloque
(représente bolfiga = vessie,
prob1 sous une forme fr°. -
prov. Cf. màrfyè. Etym.
BULLA + *FICA OU *BULLIFI-
CARE?).
441. faigrâtsu, f. -unâ,
prop1 petit bougre, polisson,
galopin, terme badin, em-
ployé en parlant aux enfants
(d. bugrè).
442. 7 bugrè, f. -ésâ, bou-
gre, drôle, terme d'injure,
souvent asse^ atténué et usé. —
bugri ! interj. , exprime Véton-
nement.
443. bùjè, abonder (abau-
pr).
444. -j- bujèlyà, bousiller.
445. f bujiyâ, bougie.
446. bukéfé, m., œillet
du poète (bouquet fait).
447. bukô, m., bouc (bôc
<C bûkk-, G -f- suff. -aut).
448. bulâj boule; chauffe-
pieds qu'on met dans le lit
(bûlla).
449. bulàdâ, f., bâton de
charretier, terminé en bas par
une grosse tête (bolada, d. de
bûlla, cf. A. Thom., Notes
de lexic. prov., AM 1893).
450. bulôdçâyâ, boulan-
gerie (d. bulôd^êi).
451. f bulod^ei, f. 4\â,
boulanger (venu du fr. par
les patois de la région de
Sauxillanges-Chargnat, qui
changent à en 0) .
452. bulyà, f., boue (bo-
Iha, sans doute s. verbal de
*bulliare, [cf. bouiller,
Dict. Gén.], peut-être in-
fluencé par « boue »).
453. bulyà, m., flaque
d'eau; le grù bulyà, terme
plaisant, la mer, propr1 la
grosse flaque (d. bulyS).
454. bulyigà, bouillonner,
s'agiter, [en parlant de l'eau
qui bout, d'un torrent];
mousser, pétiller [en parlant
du vin] (bullïcare >> bole-
gar >» *buligà,M; cf. budget).
hdyid^â, f., étincelle
52 GLOSSAIRE DU
(bïlûca >> beluja, boluja,
influencé par bulyiga).
456. a) bulyu, m., bouil-
lon [de l'eau ou d'un li-
quide qui bouillonne]; bouil-
lon de viande (*bullione)
457. (3) bulyu, m., petite
botte de paille [cf. klyàsâ]
(forme contractée de *bote-
Ihô = bottillon).
458. bulyunà, bouillon-
ner, faire des bouillons,
moins employé que bulyiga
(d. bulyu a).
459. bumyi, vomir (*vo-
mïre >> vomir, M : le b
atteste une influence du Sud-
Ouest).
460. bunâdzè,interj ., bon-
ne gent! [exprime la pitié,
la compassion] (bôna gent).
461. b%inâyàrd%â, interj.,
bonne Vierge! [exprime
l'étonnement], souvent sui-
vie de ma miyâ (bunâ, vyàr-
d%a).
462. by,nè, m., bonnet,
coiffe {bonet).
463. -J* bunérô, bonnet
rond, genre de coiffe.
464. *bunHâ, f., petite
coiffe noire fine qu'on pla-
ns DE VINZELLES
çait sous le bonnet. Cf. bège
(f. de bune).
465. f bunœr, bonheur.
466. bunyitsu, petit bon-
net, terme badin (d. bq,riê).
467. bunyô, f. -odâ, adj.,
bonasse. S'emploie surtout
avec une négation (d. bônyi).
468. a) burà, v., bourrer
donner des coups (borras, d.
bûrra).
469. (3) burà, s. m., pièce
rapportée sur un vêtement.
Cf. pèlà [6. (bûrra >> bon a
-\- suff. -ai\ < -aciu).
470. b%irâ,ï., bourre (bûr-
ra).
471. burâ-eênà, rapetasser,
mettre des pièces ; raccom-
moder grossièrement (d.
borras, avec suff. inar).
472. buràda,i., bourrade,
poussée, coup (d. burà a).
473. buràsâ, f., chiffon de
laine (burra + suff. acia).
474. f buràlsâ, f., bour-
rache; infusion de bourra-
che.
475. burdâ, f., tête du flé-
au (de bordé, ML 1404,
par dédiminutivisation).
477. burdà, border [une
étoffe ; un lit] (d. bord-, G).
GLOSSAIRE
477. burdèlïlâ, f., vache
stérile. Cf. vâ-eèvâ (borde-
leira, de bord-, G. : les
filles publiques étant répu-
tées stériles).
478. burdjènà, fourrager,
tisonner fréquemment (d.
et fréquentatif de burd^a).
479. y.) burdyi, m., petite
pierre (d. hp'dâ).
480 ,3) burdyi, cri pour
appeler les oies (onom. —
ou du précédent ?)
481. burd^à, fourgonner
tisonner, fourrager (*burrï-
CARE, OU *BURDÏCARE, ML
1402?).
482. \ burdiibè, s., bour-
geois.
483. hp'ê, m., taureau
(*borret, de burru -f- suff.
ïttu, ML 1416).
484. -j- burikâ, bourrique,
mauvaise bête; plus souvent
personne désagréable, d'un
mauvais caractère.
485. burlà, brûler [une
étoffe, la peau, etc.]. Emploi
pronominal (bruslar).
486. burlâdyii{â, f., brû-
lure (d. bùrla).
487. burnyâzp, f. -odâ,
augmentatif du suivant.
GÉNÉRAL 5 3
488. burnyb, f. -odâ, re-
vêche, acariâtre; terme
d'injure (d. bornhe, pris dans
un sens injurieux).
489. burnyu, m., essaim
d'abeilles, de guêpes (bor-
nhô, de boron-, G + suff.
ione. Cf. A. Th., N. lexic.
prov. AM 1893 ; ML 1224).
490. b%irsâ, f., enveloppe
du raisin ; bourse (bôrsà).
491. bursulàdâ, f., centau-
rée ; scabieuse (portulaca -f-
byrsa) M ; cf. vx. prov. borlo-
laiga, infl. aiga, Très, pour-
toulago, etc.
492. burtsadâ, f., brochée
(d. brôtsâ).
493. burtulà, flamber (d.
brut-, G, ML 1347).
494. burtulàdâ, f., flam-
ber (burtulà).
495. buru, f. -udâ, bour-
ru, velu ; fig. de caractère
bourru (d. bûrru).
496. bùskâfyp, s. m. : kw
ï e buskàzp, c'est un grognon,
un homme grincheux; ter-
me d'injure (d'un nom pro-
pre, cf. Gloss. onom.).
497. b%iskè, m., bouquet
[de fleurs] (bosquet, d. de
bôsc, M).
54
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
498. busu, f. -iidà, bossu
Çbossut, d. bossa).
499. buta, mettre [un ob-
jet; le feu, etc.] ; placer.
Emploi pronominal (^BOT-
ARE, G).
500. *butû3 f. , outre (butte
>> bot -\- a final du fém.).
501. buté, ni., mollet {bot
+ suff. ét).
502. butèlyà, f., vessie de
porc; petite grappe de rai-
sin; -j- bouteille (bûttïcu-
la).
503. butèlyà, grappiller
dans les vignes [quand la
vendange est faite] (butêlya).
504. butèlyèfyê, f. \ia, celui
ou celle qui grappille (butê-
lya).
505. buttlyu, m., toute
petite grappe QiiUlyâ).
506. butsâ, f., lèvre (bûc-
ca > bâcha).
507. butsà, boucher [un
trou, etc.] (*bosc-are, ML
1226).
508. butsâyâ, f., boucherie
(d. butsèi).
509. bftsè [lu =], s. m.
pl., tuiles terminales du toit
(bochêt, d. bôc = bouc ? ou
de hocha passé déjà au sens
de « lèvre » >> « rebord »,
cf. 536).
510. f butsèi, f. -f|i#, bou-
cher, s.
511. bûtsô, m., la porte
du four (bucca -f- suff.
a le).
512. but su, m., bouchon
(d. but sa).
513. tew, m., bourgeon;
bouton à la peau; bouton
d'habit (boto).
514. f buiuna, boutonner
[un habit].
515. -j* butyikâ, f., bouti-
que; boutique de marchand
ambulant; marchandises,
génx péjoratif-, passé au sens
vague de chose, affaire, surtout
en mauvaise part.
516. a) butyina, accro-
cher la peau, égratigner, orV
pronominal (d. bot — bout,
au sens de « pointe »)
517. (3) butyina, faire ses
petits, en parlant de la chèvre
(d. bâté, outre, plutôt que
de bât = bout, au sens de
« terme »).
518. butyôlâ, f., cloque,
ampoule (boiiola, d. bâta).
519. buyèi, f. -\\d, bou-
GLOSSAIR
vier (boariu >> boeir ; cf. ,
Gloss. onom.).
520. h^â, f., bouse (bo^a,
ML 1225).
521. hi^iuizâ, f., ven-
traille (bo%a et suff. oira <
ôria).
522. f buiçyâ, L, bourrée,
danse auvergnate (doit venir
du Bourbonnais.)
523. budë, m., boyau
(bôtellu > budel, ML
1230).
524 a), bùd^â, f., buire,
cruche de terre pour l'eau.
Cf. mêlàr (*bùca, G, cf.
Dict. Gén.).
525. f£) fti^i, f., friche
(peut-être de *bodïca, mais
alors le mot serait emprunté
à des patois septentrionaux.
Cf. Du Cange bugia 3).
526. bud^àdâ, lessive, ac-
tion de laver. Cf. ÏUœu
(*BUC-ATA, G).
527. budçâdèi, m., chau-
dron où on fait la lessive
(bud^àda).
528. bud%è [prà ==], et
aussi [prà] budçà, [pré] non
irrigable (d. budget jâ).
529. f bufè, m., buffet:
ancien meuble, qui est une
GÉNÉRAL 5 5
sorte d'étagère avec des por-
tes, où on met la vaisselle
(a dû être emprunté jadis
au français).
530. bulyaip, m., bour-
don, insecte (augmentatif de
bœlyâ; suff. -araut).
531. bulyè, f. -etâ, bouil-
lant, brûlant (bulyi).
532 . bulyêtà, bouillir dou-
cement (dimin. de bulyi).
533. a) bulyi, v., bouillir
[en parlant d'un liquide];
[faire] bouillir la viande,
etc. [bullire > bolir, puis
bolhir d'après le subj . , et
bulhir par l'action phon. du
groupe Ihi Qyi) sur 1 0 >> u).
534. (3) bulyi, s. m.,
bouilli, pot-au-feu. (Du pré-
cédent)
534 bis. bulyidâ, bouillie,
pour les petits enfants ; boue
liquide (bulyi).
535. -j- burt, m., beurre
(ancien emprunt au fr. sous
la- forme « burre » ; la for-
me indigène serait buire >>
*bwi{è).
536. burina, f., vase en
bois où on met la crème
pour faire le beurre (biirt).
537. bûrsâ, f., ruche d'à-
56
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZÈLLES
beilles; fig. pwètà la bursâ,
pointer le derrière. Cf.
ibursè (*bruscia, de bruscu ;
cf. brusc, et ML 1342 et
7516).
538. busà, pousser (qqn.
ou qc] (bursar ; semble un
mot du S.-E., cf. Très.
bussa, it. bussare, ML 1367).
539. butsâ, f., brindille,
vétille, petit débris (*bûsca).
540. butyi, pousser la
porte contre le chambranle,
sans la fermer au pêne (de
*bût-, G, cf. ML 1428).
541 . buvç$è, buveur (d.
beure).
542. bu^â, buse, seul1 au
sens fig. de personne bornée
(*butia, de buteo). Cf. màr-
gàlâ.
543. bu%à} abreuver, faire
boire [des vaches, chevaux,
etc.] (adbiberare ;> abeu-
rar).
544. bu%âdu, abreuvoir,
mot spécial à Féroussat, cf.
Introd. (abeurar).
545. bulâd%è, breuvage,
mot asse% rare (d- abeurar).
546. a) b%\t\ boire (bi-
bere >» beure).
547. fS) b$lê> s. m., petit-
vin, piquette. Cf. bwisu g,
igàdâ (s. verbal du préc1.).
548. bwà, *bouse; saleté,
chose malpropre (*bovaceu,
cf. ML 1244).
549. *bwàda, corvée fai-
te gratuitement [avec les
vaches] (boada < *bovata).
550. bwâkà, verser, pen-
cher de côté, trébucher
(semble un croisement en-
tre [emjboscar >> bousca, M,
et « boiter » ; cf. bwità).
551. *bwémè~, bohémien,
romanichel (Bohemus, S.).
552. f bwétâ, f., boîte.
553. bwilèsâ, f., femme
chargé d'entretenir l'église
(bailêsa, de bajulu).
554. bwilyâ, f., petite
mare sale (*bovïlia et infl.
bylyâ ?)
555. bwinà, f. -àdâ, ridé,
confit [en parlant d'un fruit]
(d. de bovinu, ML 1247,
d'après l'aspect ridé des bou-
ses).
556. a) bwisu, m., buis-
son ; arbrisseau (*buxone >
boisso; le prov. écarte bosca,
ML 1226).
557. (3) f bwisu, f., bois-
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
57
son ; autre nom de la piquette.
Cf. bti{è ,3, igàdâ.
558. bwita, boiter (d.
*bûxta, Dict. Gén.).
559. bzuitu, f. -u%a, boi-
teux (d. huit a).
560. *hvi?à, v., baiser,
embrasser (basiare).
561. bwilàdâ, f., corvée
[effectuée avec les vaches] .
(^boeirada, d. boeir <C bova-
riu).
562. bwifyu, n., estomac
des bêtes dépecées, ventraille
(*botryone, Gr, Mél. 35,
ML 1238).
563. byà et *bé, m., bec
[d'oiseau] (bëccu, C).
564. byâlà, bêler (bëlare).
565. fywr, m., sorte de
houe. Cf. byigô, isàdâ (*bi-
arcu ? ou d. bilha, cf. 579 ?)
566. byàrsâ, f., besace
(beassa; Yr, obscur, est p .-
ê. dû à byàr).
567. *byàtâ, s. f., béate
(beata, s, ou du fr.).
568. a) byè, m., biais;
p/ws souvent, adresse ma-
nuelle : kèl êfâ % â pà dê byè,
cet enfant est maladroit
(*biasiu, Ess. 256, M. L.
1072).
569. $) byè, m., balle de
blé. Cf. bofâ. Cbisalh, dér.
de bis. Cf. byi).
570. f fyê, adv.y bien
[Morph. 206, 217-218, A.
M. 1912, 385-6] ; ko fê byèdè
bè, fr. rég. « ça fait bien du
bien » ; s. bien [sens moral],
emploi rare.
571. byi, adj., bis, seul1
dans : de pà byi, du pain bis
[cf. t%irtâ] ; dê bre byi, du son
bis {bis).
572. byidiâÈlâ, f., cha-
tière, fr. rég. « chatonnière »,
trou pratiqué en bas de cer-
taines portes pour laisser
passer les chats (d. *bijal >
byidço).
573. byid^ârà, contrarier
(d. byidiàrè).
574. byid^àrê, â, adj., qui
contrarie, grincheux (esp.
bi^arro, venu probt par le
Midi, ou peut-être par le fr.
« bigearre » du xvie s.).
575. byidxp, m., trou, au
propre et fig. (*bijal, de bija,
poutre [trou fait par la pou-
tre], ou même rac. que Fit.
buco; pour Yi, cf. lomb. bi-
lôl, M. L. 1376).
516.byigâlé,m., dermeste,
)8
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
coléoptêre [A une bande roux
clair, avee des points noirs,
sur les élytres] (*bigarel, du
fr. ?).
577. byigô, m., houe à
deux pointes. Cf. byàr, isàdâ
(bigbs ? le mot semble plutôt
correspondre à un type *bi-
got, ou *bigorn <*bicorne).
578. f byilyâ, habiller;
emploi pronominal.
579. byilyâ, f., bille de
bois; fig. sârà là byilyâ,
propr1 serrer les fesses, être
orgueilleux (bilha <C *bïlia,
C).
580. byilyu, m., grosse
canne, gèn1 pour les vieillards
(d. byilyâ).
581. byinà, travailler la
vigne [à la houe] pour la se-
conde fois. Cf. prîsedrè, târ-
sà (binare).
582. f byirbâ, f., gros
morceau de pain. Cf. eêgô
(argot fr. « birbe » = bri-
be).
583. byitsâ, f. pot, avec un
sens ironique. Cf. dwi\è. Le
mot désigne le pot dans les
patois situés à Test (type
*bicha 1 du grec pfteôç, M. L.
1102, introduit sous la for-
me *bîca vers le vne-vine s.).
584. byfoâ, f., bise, vent
du nord (bïsa, G, M. L.
1 120).
585. f *byà, f. bélâ, beau.
Usité seulement dans fà byô
te, il fait beau temps, — dans
quelques vieux dictons, cf.
félâ, et dans les composés
byô p$â, byô fre%t, bélâ me\è,
bélâ sôr. (bel, au m. sous la
forme du plur. bels >»
*beaus).
586. *byodâ,î., ancienne
veste (« bliaude », f. de
bliaud).
587. f byo-frèiê, beau-frè-
re.
588. byokô, adv., beaucoup
(bel co[ï]p).
589. f byo-péiâ, beau-père
[père de l'époux; second
mari de la mère] Cf. pç^ê et
ci-dessus bélâ meit.
590. byosèyyè. V. béstnyt.
591. bybie, m., été (bel
temps).
i. On a, dans l'ancienne langue, le dérivé bichet, ancienne mesure de
grains (E. Lévy, PfiHt Dfct. prov.).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
59
592. eà, seul1 dans : dè m
é dè €è, à brûle-pourpoint
(Morph. 217, n. 4, eà =
siat^, €è = si-, ou altération
du fr. « de çà et de ci », ci
>> et, dont le voisinage au-
rait changé ça (*sa) en cri).
593. f eàdronyê et ff ^0-
dronyé, chaudronnier.
594. 7 chameau,
comme terme d'injure,
de mépris.
595. mrkyk, f. #<i/.,
naïf, bébête (peut-être d. du
nom de lieu eârku, Gloss.
onom.).
596. -J* mru\a, labourer
avec la charrue. Cf. lâbulà.
(D'un fr. rég. « charrurer »
formé sur « charrue ». Cf.
tsà\iiyà, emprunt plus an-
cien).
597. eârvè, m. huissier,
ancien sens de sergent (sirven,
p. pl de servire).
598. mrvetâ, f., servante,
domestique ; étrier de la cré-
maillère (f. du préc1).
599. -J- tàsèla, chasselas.
600. tàtsâ, interj., soit
(subj. de ésè).
601 . a) £è, adv. affirmatif
d'emploi restreint, Morph.
212 (sic >> si).
602. (3) -et, conj., si. Cf.
Morph. 225, A. M. 1912,
559. (si).
603. se, rarx eïk devant
voyelle, cinq (quinojje >
* cïNQjjE > cinc). Cf. £0.
604. f eèblâ, f., cible.
605. teeqmt, s. m. pl.,
matines; litanies (*cinque>
■ce + psalmus, S : propr1 les
cinq psaumes de la péni-
tence).
606. f ïêddevrê, m., chef-
d'œuvre dans un sens ironique,
en parlant d'une action ou
d'une personne.
607. *€edryâ, f., punaise
des lits (p.-ê. cïmice >> *cin-
%e confondu avec cindria,
cintre, ou crois1 a\ ec cendre).
608. ted^ayà, f., singerie,
grimace, gén1 au pl. {éed^f).
609. f £éd%t, m., siège.
Cf. sétè.
610. f £~ed%è, m., singe;
fig. qqn. qui fait des grima-
ces, ou des drôleries. De
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
60
« singe » pron. stjé). Cf.
munyi.
611. *f* ïéfê, m., chef [de
cuisine; = de gare, etc.].
612. f-eéfô, chiffon.
613. éèfrê, chiffre.
614. -eègàlây f., cigale (cir
gala, M. Uè est obscur).
615. f £ègàrè et f -j* si-
gàrè, m., cigare.
616. 'feègô, m., gros mor-
ceau de pain. Cf. byirbâ (chi-
cot).
617. ۏjo) m. pl., ciseaux
[à couper]. Cf. st%î (cisel-
los >> > *ciseaus,
Morph. 35.)
618. -j- sèkànâ et &êkànâ,
chicané.
619. éëkàlâ, cinquante ;
emploi indéterminé : vw é fê
tèkàtâ ko, je l'ai fait cinquan-
te fois (quincluaginta >>
* cïnquaginta >> cincanta).
620. eèkâtyémâ, cinquan-
tième (eèkàta).
621. -eèkâtènâ, f., cinquan-
taine [de choses, de gens] ;
la =, âge {eekaïa).
622. f -eêkô, chicon, lai-
tue romaine.
623. f £èkolà, m., cho-
colat.
624. -J* ■eèkufyyây chicorée.
625. €êlàjê et eèlofè, seulr
dans : na u eèlajt (eèlbfè),
aller se coucher, propr1 aller
au sommeil (ail. Schlaf,
alsac. Schlof, cf. R. Phil.
1911, 308).
626. £èmâ, f., cime, som-
met [d'une montagne, d'un
chemin en pente, d'un toit]
(cyma, Gr., >> cima).
627. eëmUy m., bord d'é-
toffe, lisière (d. cima).
628. ^ £èm%dyâ, semoule
(fr. pop. « semouille » ; le
passage de se- à si-[^> €è-] est
obscur).
629. etmuna, reborder une
étoffe (fèmu).
630. ehià, signer [une
lettre, un acte] (signare >
signar, S.).
631. £ènèy m., signe [de la
main, etc.] (signum, S . ).
632. £eplàd%è, m., s emploie
au pl. y bêtises, niaiseries, fo-
lies (feplt).
633. €~eplty ây simple d'es-
prit, fou ; bête, niais (*sïm-
PLE OU *SÏMPLU).
634. \€èplè]y f. -ùtây niais,
bébête (dim. de eïplty
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
61
635. eèplèlti, f. unà, di-
minutif du précédent.
636. 7 eêputà, chipoter,
marchander.
637. -f-eérd^è, cierge.
638. f eèstemè, système,
procédé, moyen.
639. f 4tâ, f. assiette [de
vaisselle].
640. eètœu, sitôt (si, tost).
641. £ètrè, m., cidre (si-
CERA, Gr., > *CISERA >> *CîS-
tre; peut-être emprunté à
un fr. dial. « citre ». Il y a
tj. eu beaucoup de pommiers
en Auvergne ; on y fait peu
de cidre à l'heure actuelle).
642. eètyémâ, cinquième
(d. cinc).
643. etvàdâ, f., avoine
(*cibata > civada).
644. eèvHy m., civet (du
fr., avec chang1 de suff.).
645. eèvélâ, f., petit an-
neau dans lequel rentre l'a-
grafe; crotte de pigeon [d'a-
près la forme] (fibella -|-
subula > *sivèla. Cf. M. L.
3276).
646. €èv\iâ, brouette ;
civière (cibaria ? M. L.
1895 ; 1% postulé par le
mot, l'est aussi par civada).
647. €è%ê et [par métath.]
sèjé, m., ciseau de menuisier
(cïsellu > ciseï). Cf. eêjb.
648. f £è\à, cirerfdessou-
liers, un parquet]. Cf. sè%â g.
649 . f €è\àd\t, cirage [à
chaussures].
650. tèzegâ, seringue (sy-
ringa >> *siringa, S.).
651. -j* €è$ô} sirop.
652. €Ô, m. ciel. Pas de
sens dérivés (cel > *ceau).
653. eô, crase, dans : €ô
sei, cinq ou six Çeê -{-«)•
654. a) eœu, suif (sëbu>
seu > *siu).
655. g) eœu, s. neutre,
sien : kw ï eœu, c'est sien ;
tsâtywe ko mu, chacun ça
sien. Cf. etinè (sêu > sieii).
656. eur-eèi, f. -\za, sor-
cier, sens pr. et fig. (crois1
entre *sorceir et « sorcier »).
657. eunt, à [lè =, la WJ,
le sien, la sienne (*seune,
*seuna [>*sieune, a], d'après
*meune, Morph. 75).
658. -cuplé, s'il vous plaît
(sius *plaitz, Morph. 68 et
I3i).
659. mprà [sè — ], se re-
dresser par fierté, être or-
62
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
gueilleux [propr1 : se soufrer]
(d. etiprè).
660. eiiprè, m., soufre
(sùlphure > sulpre > *sm-
pre).
661. -eùsêsâ et susêsâ, f.,
saucisse (métath. de *su-eèsâ
<C salsïcia ; jtetô est un
compromis entre et
^tr-).
662. éùsèsu et sûsèsu, m.,
saucisson (d. etisesà, sûsêsâ).
D
663. forme ancienne
et rare de la prép. [Morph.
219, Phon. 1 18].
664. dâ, altération de tant
> ta, dans dâ mè — tant
plus..., dâ myœ, tant mieux,
etc. Morph. 216.
665. -f dâbôr, loc. adv.,
d'abord ; aussitôt ; dâbôr kê,
aussitôt que.
666. f ààdzei, m., danger
(ancien emprunt, suff. re-
fait).
667. dâd%$u, f., u\â, dan-
gereux; % ï dâdtffu kè..., il
est à craindre que... (d.
dàd^ei) .
668. dàkè, quoi, interr.,
Morph. 86; %âpà dâkè, il
n'a pas de quoi (de que).
669. dâlè, prép., de l'autre
côté de, au delà de ; adv. de
l'autre côté, au delà ; subst.
I àmè pà u dâlè, je ne l'aime
pas à la folie (de lai).
670. dâlè, m., énergie
physique (prop1 souffle), em-
ployé surtout avec une néga-
tion : % é pà di dâlè, je n'ai
pas d'énergie (de -\- alen, de
alenar < anhelare).
671. dàlyâ,î., faulx(*DA-
cula >> dalha).
672. dâlyà, faucher (da-
Ihar).
673. dâlyèzè.m., faucheur
(dâlyà) .
674. f dâlyikà, f. àdâ,
délicat, difficile pour la nour-
riture : dâlyikà hpmâ nâ tsà-
brâ, délicat comme une chè-
vre.
675. f dâmà, m., damas,
espèce de raisin.
676. \ dàmâ, f., dame.
677. dâmàdzè, dommage ;
loc. « c'est dommage »
(damnât ge).
678. dâmu(à et dêmufrk,
demeurer ; rester (de-mo-
rare).
GLOSSAIRE
679. âânà, damner, sens
souvent très atténué (damnar;
infl. savante).
680. dânâ-eàu, damnation
(damnatio, S.).
681. dàprê, adv., de reste,
de trop (d-en-prô, prob1 M.).
6&2.*dârhi,m., quenouil-
lée de gros fil de chanvre,
tflyâ ou itypâ (sens métaph.
de darbô, M. L. 2473 — ?).
683. a) dâré, adv. et prép.
(de-retro i. Cf. ère), der-
rière.
684. f) dâré, s. m., le der-
rière [du corps, d'un objet].
(Du préc1).
685. dârei, f. \\â, dernier
(dereir, dareir).
686. dârïyâ, f., automne
(derairia) .
687. dârlà, v. n., avorter
en parlant d'un fruit] (rac.
*drela — alise, cf. Marie).
688. dâr la, f., peur, terme
trivial et iron. (sens métaph.
de *drela, prop1 alise. Cf.
âdârle) .
689. dârle%è, m., raisin à
petits grains à demi avortés,
GÉNÉRAL 63
fr. rég. « demoiselle » (dâr-
la). '
690. dàrtâ, f., mite (*der-
bita; cf. les deux sens de
« teigne »).
691. dàsà, danser (*dans-
ARE, G.).
692. dâsâ, f., danse; bal
de fête publique (dansa).
693. dâsè, adv., [en]deçà,
en ici; prép. en deçà de (de
saî).
694. dâsè(è, f. -ifâ, dan-
seur (dâsa).
694. *dâsu, adv., en haut
(de sus).
695. dâsïinb,adv., en haut,
là-haut (de sus en aut).
696. dâvâ, prép. et adv.,
avant ; devant ; s. m., devant
(davant < de-ab-ante).
697. àâvàla, v. n., descen-
dre; act., descendre [une
côte, un escalier] ; faire des-
cendre [un escalier ; de che-
val] (devalar, de valle).
698. dâvâlâdu, m., des-
cente, spécr chemin en pente
(dâvâlà).
699. dâvâsà kê, avant que,
1 . La forme actuelle ne peut se rattacher phonétiquement à de-reire,
qui a été altéré en *de-rer.
64
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
régit Vinf. (de + avansas, de
avansar).
700. dâvâté, m., tablier de
femme (*davantel ; cf. da-
vantaï).
701. dâvàtêlî{â, f., tablier
de grosse toile pour les gros
ouvrages (â.*davantel).
702. dâvyinà et dtvyina,
deviner (divinare).
703. f dâvyinétâ, devi-
nette.
704. dâvyin$è, s. m., ce-
lui qui devine facilement.
705. f. udâ, niais,
bête (cf. Très, darut).
706. a) dé?, dix (dëce).
707. (3) dais [d'église]
(discu ; profr repris au fr.).
708. a) d[è], plus rar* dâ,
prép., de; partitif, du, des.
Cf. Morph. 96, 203 (de).
709. g) m., doigt (di-
GITU >> *DÏTU).
710. de, f., dent (dente).
711. dè£tf, loc. adv., d'en
bas (d'en bas).
712. m., dé à cou-
dre ; digitale (*dïtale > de-
daï).
713. *dêdodâ, f., ancien dé
de tailleur (dêdd).
714. dèdyè, adv., dedans
(de dint\).
714 bis. dèdyi, dédit [dyi].
715. dedywe, plus rar* de-
dyô et dfdtyd, personne, nég{
(dengun et *desgun, Morph.
94)-
716. f dèfietU, â, diffi-
cile.
717. difedri, défendre,
protéger ; interdire (défen-
dre).
718. f dèfesâ,}., défense,
spèâ interdiction.
719. dèfô, m., [faire] dé-
faut, manquer; défaut, vi-
ce; défaut en justice (de et
fauta).
720. dèjô{à, adv., dehors
(de foras). Cf. f<$â.
721. déjémâ, dixième,
(det%; sunr- &•)•
722. dèjè^à, désirer; sè fà
déjémâ, il se fait attendre
(desiderare ; prob1 repris au
fr.).
723. dejçeu, dix-huit (det%-
uoit).
724. dèjùiyêmâ, dix-hui-
tième (dejœu; suff. fr.).
725. dêkâkêlyâ, quelque-
fois, parfois (de co[l]ps que
lai a).
GLOSSAIRE
726. dètnâdà et dâmâdà,
demander (de-mandare) .
727. *dçmê, s. m. pl., la
dime (decimu >> desme).
728. dêniènà, remuer, se-
couer ; emploi pronom, (de-
menar).
729. 7 dèmènyà, dimi-
nuer.
730. *j* dèmènyiieœii, dimi-
nution [de prix].
731. dèmô, demain (dé-
ni an e).
732. -j- dèmivi%elà, f., de-
moiselle, jeune fille bien
élevée.
733. dënô, d'en haut (d
en mit).
734. y dêpèdrè, dépendre
[de qqn ou de qc] ; ko dipe,
ça dépend; le p. p. est qqf.
dîpèdyu (du fr., pron. « dé-
pendre »).
735. dèpœu et dïpœu, prép.
et adv., depuis (d-en-pois,
des-pois, Morph. 94, 211).
736. dèrsetè, dix-sept (det%.
set >> des-set).
737. dèrsètyémâ, dix-sep-
tième (dèrsêt; suff. fr.).
738. f désàbrè, décembre.
739. dêsu, adv. et s.,
dessous (de-subtus).
GÉNÉRAL 65
740. dès%ibrê, adv. et s.,
dessus (de-super).
741. f dëtélâ,î., dentelle.,
742. dètà, m. y pièce trian-
gulaire de l'araire, sur la-
quelle repose l'instrument.
(dentale).
743. -j- dèvô, -ôtà, adj.,
dévot.
744. -j* dèvueœu, dévo-
tion ; Jçiê sa =, faire ses
dévotions, se confesser et
communier.
745. a) dèvyi, m., devin,
qui devine (devinar).
746 ,3) j dèvyi, m., de-
vis [de maçon, etc.].
747. divyidxezê [m ï ==],
et m ï d^e, il me semble
(m'es [de] vejaire; apocope
pour la 2e forme ; vejaire est
sans doute formé avec le
subj. deve^er).
748. deXènâ, f., dizaine
(deti).
749. f dê^êstyœu, f., indi-
gestion.
750. dè^nô et de^èno, dix-
neuf (det^ nôu).
751. dè^nôvyémâ [et dè%è-~\,
dix-neuvième (dè^nô, suff.
fr.).
752. dibânà, -àdâ, décorné,
66 GLOSSAIRE DU PA'
en parlant d'un bœuf, etc. ;
fig.9 déchaîné, furieux (bà-
na).
753. f dïbârâsà, débarras-
ser. Cf. dîtrâmà.
754. dîbàtrê, débattre [un
prix]; pron., [se] débattre
(pâtre).
755. f f dîbrâlyà, -àdâ,
débraillé.
756. dïbrâyà, déculotter ;
emploi pronom . (brayâ) .
757. dibubyilyà, enlever la
chassie (bùbyilyâ).
758. dïbùdr à, gâcher, faire
du gâchis (Cf. Très, bôudro,
bourbe).
759. dïbunètà, décoiffer,
enlever le bonnet ; pronom,
(bipnè).
760. dïbùtsà, déboucher
[une bouteille, etc.] (butsà).
761. dïbyilyà, déshabiller;
pronom, (byilyà).
762. a) f dUèdà, décider;
pronom, se décider.
763. (2) dï-eèdà, -àdâ, dé-
cidé, vif, réveillé (Fusion
entre l'ancien deissidat ,Mél.
123, [deHxciTARE], et « déci-
dé »).
764. -[dîdïnyà, dédaigner,
mépriser.
)IS DE VINZELLES
765. didinyu, u^â, dédai-
gneux, méprisant (dîdinya).
766. dîdyô. V. dèdywe.
767. dïd^à, déjà (fa, re-
fait sur le fr.).
768. dïd^ârdyinà, faire le-
ver de bonne heure, terme
plaisant (dyàrdyï).
769. didçâryà, déchausser
la vigne (*des-farr-eiar, de
garra, C. ; M. L., 3690).
770. *dïd^unà, variante
archaïque de d^unà.
771. dïfi(ê, défaire (des-
faire).
772. dïfàdrinà, f. -àdâ,
qui a l'air égaré, affolé (de
pldre <C fulgure).
773. dïfûlà, f. -àdâ, dé-
coiffé, nu-tête (*desfolat, de
fullare).
774. àigâà%a, dégager ;
emploi pronom. ; dïgâd^à, -àdâ,
dégagé, leste, adroit (gàd~è).
775. digârnyi, dégarnir
(gârnyi).
776. f digârpyi, déguer-
pir.
777. dîgrâmà, enlever le
chiendent, défricher (grà-
mè).
778. dïgràpyi [sè =], se
GLOSSAIRE
délasser, se remettre de sa
fatigue (grâpyi).
779. dïgrâvà, enlever les
pierres {grava).
780. digrwâlyà, décrasser
(grwilyâ).
781. "j* dîgîirdyi, dégour-
dir, au propre et fig. ; dlgur-
dyi, -idâ, dégourdi, déluré.
782. -j* dîgttlà, dégueuler,
vomir, terme trivial, spéc* en
parlant des bêtes.
783. dïgutà, dégoûter
(gostar).
784. dïgut-eè, dégauchir,
remettre d'aplomb, arran-
cher gauchir, cf. gotsè).
785. digzvi^à, [se =\
parler avec recherche (des-
goisar, rac *gôs-).
786. dïkâka, enlever de
sa coque [un fruit] (kàkâ).
787. dtkâlyà, décailler ; n.
et pronom, (kâlyà).
788. dikàreœu, discrétion;
gage | dans les jeux de société]
(discretio, S.).
789. dîkâtsètà, décacheter
[une lettre] (kâtsè).
790. y dikâtyi [se ==], se
décatir, vieillir.
791. dïkâ%à, f. -àdâ, grin-
cheux, grognon (" 'descarat,
général 67
M., de car a < cara, Gr.).
792. dïkâ%tmà [sè =], se
décarêmer, faire bombance
en sortant du carême (kâ%ï-
niâ).
793. dlklyàvtla, désar-
ticulé, en parlant d'un cou-
teau (Jrfyâvé).
794. f diUyàza, déclarer,
spècx en matière d'impôts.
795. f diklyâfyâecpu, décla-
ration , id.
796. dikôgrei [sè =], se
démunir; èsè —, être dé-
pourvu (kôgrèi).
797. dïkôpâsà; dépasser
(qqn. en marchant) (^"dès-
compas sar, de passar).
798. dïkôvèdyudâ, f. dé-
convenue (d. desconvenir).
799. dïkbvènyi, [en] dis-
convenir (desconvenir).
800. dïkrâsà, décrasser,
spécx débarbouiller ; emploi
pronom, (kràsâ).
801 . dîkrttyânà, devenir
fou (krityâ).
802. dïh^è, découdre
(k%i%è).
803. j dikupà, découper
[une volaille, etc.].
804. dïkurdyd, décorder,
68 GLOSSAIRE DU PAT
délier (descordiar, ou -deyar).
805. dikurtsà, décrocher
(rac. de hprtse).
806. dtkùrtsêtà, spéc1 : sè
d. I êstumà, propx se « dé-
crocheter » l'estomac, en par-
lant des efforts quon fait en
vomissant beaucoup (d. hir-
tsè, ou du précéd.).
807. dïkutà, dégoiser [de
méchants propos], (discu-
tare, S).
808. f dikuiâdià, décou-
rager; emploi pron.
809. dïkùtyilyà, v. act.,
enlever la coquille à (kutyi-
W).
810. dikwânà, f. -àdâ,
[animal] qui a la queue cou-
pée ; [pot] qui a perdu son
anse (kwà).
811. dïlàdà, -àdâ, dé-
voyé, coureur ; [chien]
errant, qui court les champs
(landa, C).
812. dilï%à, enlaidir; em-
ploi pron. (^deslai^ar1 <C
*dis-laid-ire, -are, rac. G ;
cf. tydê).
813. dïmà, entamer beau-
coup [un gâteau, etc.] (des-
mar9 de décima).
i . L'ancienne langue a îai^ar,
même racine que ht il = laid.
OIS DE VINZÈLLES
814. dîmâdrèlyà, f. -àdâ,
dépenaillé (profr de « man-
drille »).
815. dïmârfyi [sè =r], se
dégourdir, se réchauffer les
doigts (màrfyè).
816. dïmâtsà, démancher;
emploi pron. ; fig. sè =, se
donner beaucoup de mal
(niàtsè).
817. *dimei, dîmeur,
agent chargé jadis de lever
la dîme (desmeir').
818. dïmè^ûlà, -àdâ, très
fatigué, propt « dé-moellé »
(jnèxjdâ).
819. dimôtà, démonter ;
fig. stupéfier ; pp. dkmôtà, dé-
monté, furieux (montar).
820. dînâryà, -àdâ, dé-
charné, maigre (*desnerviat,
de nèrviar).
821. dinû^çi, dénouer
822. dïnyi\à, dénicher,
emploi rare, cf. fulà; empê-
cher de couver [une poule];
p%dâ dmyixàdâ, poule « sor-
tie de son nid », ahurie
[s'emploie comme terme de
comparaison] {jiyi^à).
823. diôlyà [sè =], s'arra-
souiller, laiçura (et laidura), etc.,
GLOSSAIR]
cher ou se tordre un ongle
m).
824. dïpârlà, parler sotte-
ment, déraisonner {parla).
825. f dîpârtâmè, dépar-
tement [division de la
France].
826. dïpârtyi, répartir
[Fimpôtj ; sè =, se brouiller,
se fâcher {partir).
827. dlpârtyuœu, f., ré-
partition [de l'impôt] {dï-
pârtyi).
828. dîpartyitœr, répar-
titeur (crois1 entre dipârtyi
et « répartiteur »).
829. dïpârlà, déprécier
(pânà).
830. dtpatà [sè =], se dé-
pêtrer, sortir de la boue
(pàtâ).
831. dïpâtèlà [sè =], se
disloquer ; fig. se dépêcher
en s'agitant (semble une fu-
sion entre ipàlâ et « pante-
ler »).
832. dïpâzêd^à, dépareil-
ler, placer irrégulièrement
(pâlêdtf).
833. dîpèdrê, dépendre,
détacher (pedrè).
834. dlpêd^à, enlever la
poix ou qc. de gluant ; em-
GÉNÉRAL 69
ployé surtout pronom1 (pèd?â).
835 . f f dïpètsâ, f. , dépêche
télégraphique .
836. f dîpïtsà [dïpèts-] [sè
=], se dépêcher.
837. dïpîtârnà [sè =],
littér1 se « dépoitrailler »,
mettre sa poitrine à l'air
(pïtàrnâ).
838. dïplâzè, -etâ) déplai-
sant, désagréable (plâ^e).
839. diplelè, déplaire (plè-
840. dïpœu. Cf. depœu.
841. *j- dïprâvàdâ, seul1
dans : lyegâ dïprâvàdâ, mau-
vaise langue, personne médi-
sante (refait d'après « dépra-
vée »).
842. dïpîità, dépoter (de
pot — pot).
843. -j- dîputà, s. m., dé-
puté.
844. dïpivi^ima, littér1
« dé-poisonner »; fig. pu-
rifier (pwi%u).
845. dïrâêênà, déraciner
(râtènâ).
846. duàgânà, vomir,
terme grossier (râga).
847. dirâmà, écarter le
foin pour la première fois
(ràmâ).
7o
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
848. dtrâlsêlà, enlever le
brou des noix (rat se).
849. dïrèdyi, déraidir
(rêdè).
850. (ùrèdyidâ, s. /., [en
dire une] raide (dirèdyi).
851. -J- dîrèjœu, s. f., mé-
chant propos, mauvaise
action ; cf. rêvâlyi (dérision).
852. dîrêtèià, désaltérer
(rètèia).
853. -j- tÊrutà, dérouter,
désorienter.
854. dîrutyi, dégourdir,
rendre leste (rutyt).
855. dîrunyi, fondre en
parlant de la neige (contrac-
tion de desrev[e\nir ; doublet
morph. de d\\tvtnyi).
856. dirunyimè, m., fonte
de la neige; dégel (dîrunyi).
857 . disâbà, pressurer
(sàbâ).
858. dis abat à, -ad a, fu-
rieux (d. sabat = sabbat;
cf. ensabatat).
859. dttâtsà, détacher (tà-
tsâ).
860. dïtedrè, détendre
(tçdrê a).
861. d'ilôrst, détordre
(torsè).
862. dttrâmà, débarrasser
de la vaisselle la table ou la
pièce ; mettre en ordre (*de-
straminare).
863. ditràmâ, f., réduit,
débarras (dïtràmà).
864. * dltrâpânà, [se =]
ïèstuma, s'abîmer l'estomac
[par des efforts] (estrepar).
865. ditrâsunà, réveiller
en sursaut (*destre-sonar
pour *desentresonar, où sonar
d. somnu; cf. Très, destres-
souna et entresouna).
866. dïtred^è, mettre en
ordre, ranger (de-stringere)
867. dïtrèpà, détremper
(trepa).
868. dïtripânà, adj. [êstu-
ma =], [estomac] déchiré
[par des efforts] (*estripar, de
tripa).
869. dîtsàbâlyà, enlever la
jarretière; p. p. -à, àdâ, qui
a perdu sa jarretière (tsâbà-
¥)■
870. dttsârd%à, décharger
(jsârd^à).
871 . dïtsârnà, -àdâ, dé-
charné (charn).
872. dîtsà, seul1 dans : âpé
dttsô, déchaussé (deschaus, s.
v. de deschaussar).
873. ditsârà, litlx dése>
glossair:
chauffer, rafraîchir (tsttra).
874. dits usa, déchausser
(tsusà).
875. dtvârdyà, cueillir
avant la maturité (desverdiar
ou *desverdeiar, rac. vert).
876. dïvedrè, déprécier une
marchandise (vçdrè).
877. -j- dîvù%a, dévorer;
fig. =, se dépêcher.
878. dtvulyày réveiller (vu-
lyà).
879. dïvwidà (dtvwè-),
dévider (ywidà).
880. dîvwidi(â, f., dévi-
doir (dïvwidà, suff. -eira).
881. dïvyi^ây f., limite de
deux champs (* 'desvisa, pour
devisa),
882. dévier, «. (en
parlant de l'araire, etc.) ;
fig. ^ =, se démettre [l'é-
paule, etc.] (desviar, de via].
883. dïiètà, déshériter
Qlètà).
884. dïièvènyi, reprendre
connaissance, revenir à la
vie (desre-venir . Cf. dîrunyi
< des-rev[e]nir) .
885. fif/V, m., touffe de
feuilles; cf. kré(s. verb. de
886. d/é, nég. plus forte
GÉNÉRAL 7 1
que pà (genus > gens >
887. djèbrê, givre (gibre).
888. 4jêbrêlyà, moucheter,
saupoudrer (djèbrè).
889. f et f f
gifler.
890. f et f f
gifle.
891. 4jêdjêvâ, sorte de
mal de dents, agacement des
gencives (gingïva >> gengiva;
cf. d%ûje).
892. f i/^o, et f f /^o,
gigot de mouton.
893. ijegb, joncs verts
[non cueillis]; cf. dzp, dçiï'è
(juncu > d^ile -f- suff. #/;
w à l'at. > y).
894. djêklyà, fr. pop.
« gicler » [vient du S.-E.],
jaillir (gisclar).
895. djêklyàdâ, f., jet
(djêklya).
896. f i/We et f f
gilet.
897. 4jêpà [sè =], se col-
ler [les doigts] (*gispar, de
gypsu, SS. ; cf. gip, gipier
et Très, gispa et agipi).
898. f m., éry-
sipèle ([éry]sipèle -f- infl.
« père » et djèpa).
72
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
899. ijètà, jeter; pousser
ses feuilles Çgitar).
900. ijèvà, juter, jaillirez
parlant du pus, d'une, tige de
pissenlit coupée, etc. (p.-ê. d.
de jus après la chute de s ?)
901. djèvâ, plante à fleurs
blanches qui jute.
902. djèyâ, f., géri au
pl., giries [faire des =], céré-
monies (*giria de girar).
903. 4j$è, m., moineau
(*girét de girar). Cf. pàsê\a.
904. djuijèlyà, coupeter,
bousiller, abîmer.
905. f daube.
906. dôbrezp, terme d'in-
jure (dombre <C domine -|-
fin.-RUM, S., cf. bôbqlp).
907. dàfà, dompter (do-
mitare).
908. -fdôtâ, f., dot.
909. f dœlyè, deuil.
910. i$r; /., orvet (ana-
dolh, amputé par confusion
avec a de l'art, la, et avec
l'art. [u]na ; IV est dû à une
fausse régression ; cf. At.
ling., 952)
911. dœu, dû, spécx dans :
tsâtywesô dœu, chacun son dû
(s. verb. dti%è).
912. drà,m., drap {drap).
913. drâd^ènâ, criblure
(^dragena, d'un type préla-
tin, du S.-E., *DRAG1A =
crible à blé; cf. 915).
914. drâmà, appeler, faire
venir (altération de brâma).
915. drâyà, se sauver,
courir (d. drai, tamis [Lé-
vy], même rac. que drâ-
d^ènâ).
916. drei, f. dritâ, droit
(en droite ligne) ; opposé à
« gauche » ; s. f. la dritâ, la
droite ;fig.,s . m. drei, [avoir
le] droit (directu > dreit).
917. drisa, dresser (un
cheval, un enfant, etc.) (*di-
rectiare).
918. drôlà, sangloter {de-
rotlar ?).
919. a) f droit, -à, s.,
enfant, adolescent; garçon,
— fille.
920. g) f f drflèy-âM)',
drôle.
921. drôlyâ, f., sentier;
perche pour abattre les noix
(Cf. Très, draio <^*dralha).
922. dru, f., drudâ, fort,
robuste (druth-, G.).
923. a) du, f. diisâ, doux
(au goût) ; fig. doux (de
caractère) (dulce).
GLOSSAIR
924. 3) du, f. dwà, deux
(duos, duas).
925. dulur, f., douleur
(dolore).
926. d%irlè, f., durlêtâ,
petit garçon, petite fille
(dim. droit a).
927. durlyà, abattre les
noix (drôlyâ).
928. durmyï, dormir (dor-
mire); p. p. durmyi, -Ida,
endormi.
929. durmyilyu}-ti%a, adj.,
dormeur ; somnolent (dur-
myï) .
930. dtpr^è, ramener à l'é-
table [un animal] (urgere,
R. xxx, 119).
931. f dûblà, doubler [un
vêtement].
932. dublê, double (dobte).
933. f dublnlâ, doublure
[de vêtement].
934. dudçè, douze (duo-
deci > * doigt, au lieu de
dot^e).
935. dud^ènâ, douzaine
Cdotge).
996. dudzjémâ, douzième
(dùdtf et suff. fr.).
937. dujè, doisil de ton-
neau (*dûcîculu).
938. dulë, -lia, adj., do-
général 73
lent, qui se plaint (dolent,
pp* dolere).
939. âumçtrè kê, pendant
que (dum interi >> do-
mentre, puis *deumentre d'a-
près Fart, deu < ^/).
940. dwwà, donner, faire
cadeau de. Cf. bilà (do-
nare).
941. dunèlê, f. -îlâ, don-
neur, qui aime a donner
(rf /mÂ).
942. dusa, t., quartier de
noix (*dolsa, N. Ess. 244,
M. L. 2726).
943. dusâmê, doucement,
lentement (du a).
944. f dutè, spéc1 dans :
se dutê, sans doute.
945. dtiià, dorer (daurar).
946. v., devoir (de-
bere).
947. dibélâ, f., douve de
tonneau (dogella).
948. divjzê, m., petit pot
à anse (ûtre).
949. dyà, m., fouet (de
l'interj. « dia » ?)
950. dyâblâtu, diablotin,
au sens propre et fig. (dy ci-
ble).
951 . dyàblè, diable ; fig.
74 GLOSSAIRE DU PAT
enfant remuant, et adj.,
remuant ; poêlon (diabolu,
SS.)-
952. dyàrâ, guerre (wer-
ra, G.).
953. dyàr[yè, -â, plus rarx
gàrlyè, louche (guérie, de
DWERH-, G.).
954. dyàsâme, on dirait
[régit « que » et l'ind.]
(type *dyqsâ -\- suff. adv.
-âme, cf. Mich. diasso ; *dya-
sâ dérive peut-être de
diriat^).
955. dye, dans (dé-ïntus
>> dint%).
956. f dyedâ, f., dinde
(du fr., pron. didè).
957. dyèdu, dindon (dyç-
dâ).
958. dyi, s. m., dit, affir-
mation, mot rare, spéc1
opposé à dèdyi (d. dire).
959. -fdyidà, guider, con-
duire.
960. f dyidâ, £., guide
[du cheval].
961. dyid^œu, jeudi, et
[lè] d^àu. Cf. dyilyu (di-
jueus).
962. f f dyifè(è, -~etâ,
différent ; f loc, kw i dyi-
fèzè, c'est différent.
)IS DE VINZELLES
963. f -f dyijt\a, digérer.
964. -j- dyïlyqmè, m., pâté
aux pommes (Guillaume).
965. dyilyu, lundi (dilus).
S'emploie après l'article
sans dyi-, comme tous les
noms de la semaine, sauf
« dimanche » : cf. ve dyilyu,
il vient lundi, et ve lè lyu,
il vient le lundi.
966. dyimàr, mardi, et
[lè] màr (dimart%).
967. dyimé, demi (*dimë-
diu).
968. dyimékrè, mercredi,
et [lê\mékrê (dimercres).
969. dyimetsè, dimanche
(die dominica ctr en *dïe-
mïnïca >> dimenche).
970. -\djimovâ, guimauve,
médicament. Cf. uwlà
971 . f dyinà, dîner, emploi
rare — dans un proverbe —
ou néologique ; faire dîner,
rare.
972. f dyiyyà, guigner.
973. f dyinyâ, guigne,
guignon.
974. f dyirlàdâ, guir-
lande.
975. dyisàtè, samedi, et
[lé] sàtè (dissapte).
976. f f dyishir, dis-
GLOSSAIRE
cours; au pl., bavardages.
977. 7 dyishwcpu, discus-
sion.
978. 7 -fdyiskutà, discuter.
979. f dyisputà, disputer;
emploi pronom.
980. f dyisputà, dispute.
981 . dyivçdrê, vendredi,
et [lé] vedrè (divendre).
982. f 4ykà [â sa =], [à
sa] guise.
983. dyfiê, dire (dïcere).
984. dyœu, Dieu (Deu >
dieu).
985. dyulyâ, aiguille
(acûcula > agulha).
986. dyur, f. dyii^â, dur;
fig. sans pitié, avare(DÛRu).
987. dytîtê, m., dette
(dieute < debitû).
988. dyu^à, aiguiser (acu-
tiare >> agu\ar).
989. dyu^â, f., pierre à
aiguiser (dyu%a).
990. dyu\a, durer ; endu-
rer (durare).
991 . a) d%à, et d^â, d^âtyi,
Morph. 209 et 229-30,
voilà, voici (Ja < Ja[m],
ja-aqw).
992. g) ^à, s. m., touffe
d'herbe (*jaciu).
GÉNÉRAL 75
993. d^àbârdzh, piétiner
(Jamba -f- brejar).
994. *d^âbrê, écrevisse.
Cf. tkârvyisê (*gammaru
pour cammaru, Gr.).
995. d\àbu, jambon (Re-
fait sur le fi:., cf. Introd.).
996. d\cibyà, f., cage
(*gavea pr. cavea ; le trait1
du v montre que le mot
n'appartient pas à la couche
ancienne du latin vulg.
Cf. fr. cage, et geôle).
997. dxâbyi, se tenir tran-
quille, cesser (d. de jamba ?)
998. d^àfyi, crocfdechienj
(jaf + suft- ~h de *gafa,
M. L. 3633).
999. d$kê, jacque, imbé-
cile {Jaque < Jacob).
1000. d*âlà, geler, sens
propre (gel are).
1001. d^âlàdâ, gelée,
sens propre. Cf. jêléyâ (d^âlà).
1002. ffdiâlu, f.
jaloux.
1003. d\àlyinà, f., * vieille
poule ; truie stérile (gal-
lina).
1004. d^âlyu, jeune coq
(d. *jalh < *galliu, cf. d%ë).
1005. *d%âmê, jamais. Cf.
jâmè (Ja niais).
76 GLOSSAIRE DU PA
1006. d^âné, genêt com-
mun. Cf. gri%u (*genistu).
1007. d^ânêbrà, m., gené-
vrier (*JENIPERU, M. L.
4624, -(- Suff. ACIU).
1008. f d^ânèfréyâ, f . ,
œillet mignardise (giroflée
pron. « geroflée » >> *gero-
frée [assim. r -f- 1] '> *d%ere-
fréya > *d%enefreya [dissim.
r + r]).
1009. d^anu [â =], à ge-
noux. Cf. d^wânèi, Morph.
37 (genolh%).
1010. d^âpà, japper,
aboyer (japp-, on.).
1011. d^ârdyi, jardin
(*GARD-INU, G.).
1012. d^ârdyinà, jardiner
(d^ârdyi).
1013. d^ârdyinèi, f. -f^,
jardinier.
1014. d^ârd^è, jabot des
poules, fr. rég. « pitre » (gi-
geriu > *gegeir > *gergeir :
l'addoa de IV est obscure).
1015. d^drè, jarret (*garr-
ïttu, C).
1016. décida, f., cruche de
terre (gerula).
1017. d^ârmènà, germer
(germïnare; cf. èd^ârnà).
1018. d^ârmôy f. -ônâ,
)is de vinzelles
[cousin] germain (germanu).
1019. dxarnddxh. Cf. èdâr-
nâdçà.
1020. d^ârtyivu, f. -%%à>
hardi, audacieux (*jarret-iv-
os, propf « qui a du jar-
ret »).
1021 . d$$sâ, pie (*agatza,
G.).
1022. dzâtyi, voilà, r/. ^
(ja-aqui).
1023. dçâvçlâ, javelle
(*GABELLA, C ?)
1024. d^âvyilyâ, cheville
[du pied]. Cf. tsâvyilyâÇcLA-
vicula > *cavicula >
*gavicula).
1025. a) d^è, coq (*gal-
liu > *jalh, cf. d^âlyu).
1026. p) dxe dè bou,
geai (gaju> jai : la phon.
a amené la confusion de
jalh et jai, d'où ^ ^ bou,
« rf^ » de forêt).
1027. d^érmè, germe
(germine).
1028. d%esà, arranger [le
feu, la mèche d'une lampe]
(gensar, d. genïtu).
1029. d^ëtâme, gentiment;
surtout lentement (d?J>tè).
1030. d^çtè, -â, gentil, jo-
li, beau (genitu > gent; le
GLOSSAIRE
m. actuel est refait sur le f.).
1031. d-ètyilyâ, lentille,
légume (lenticulu > len-
tilha -f- gent).
1032. d$ê. Œdèvyid^iê..
1033. *j* ch$nà3 gêner;
emploi pronom.
1034. d^Jsâ, gesse (geissa).
1035. * dyzè, seul1 dans :
nà d^j^ê, aller se coucher
[dans la grange, ou par terre]
(jacere).
1036. a)d~d, jeu (jocu).
1037. ,3) dqôj dans : no
de d%ô\ nom de...! juron
(Semble une altération de
dieu).
1038. y d%ô, jonc de van-
nier. Cf. djëgd, d%we 7.
1039. dzonè, -â, jaune
(galbïnu).
1040. f d^çyâ, f., joie ;
iris de l'œil (fr. « joie »,
pron. jote; cf. go).
1041. dçœrbâ, gerbe avec
épis. Cf. çôrbâ, klyàsâ, plâdçu
(garba, G ; postule un e,
comme le fr. clas.,dû peut-
être à une forme germ. avec
Umlaut).
1042. d%œu. Cf. dyid^œu.
1043. d%uk â, jusqu'à de)
usqjue > *josque [josca] ; Ys
GÉNÉRAL 77
paraît avoir disparu de bonne
heure, pour une cause obs-
cure).
1044. d^ukà, jucher, em-
ploi spéc1 pronom, et passif
(*jûk-are, G., > *jocar, M.).
1045. d^ukâdu, m., per-
choir [pour les poules]
(d%ukà).
1046. d%ur, jour (diur-
nu >> jorn).
1047. d^urnàdâ, journée ;
journée de travail (d. jorn).
1048. dçurnô, s. m. pl.,
osier coupé (j ornai).
1049. a) d%Ui jus (jûs).
1050. p) d%u, joug [des
vaches]. Cf. d^ulyd, médiane ,
rèdôdâ, rèsênâdwjiâ, tâlâdiuiia
(jùgu ; P« de rf^w vient de
d$lyâ).
1051. dtfibàr, niais, naïf
(La phon. fait préférer Jau-
bert [Gauibertus, Cart. 476,
G.,] — cà « jobard »).
1 052 . d^dà, aider ( adj u -
tare >> ajudar).
1053. diudâ^iàtÇdiudà).
Cf. ai.
1054. ^//drt, juger (judi-
care> jutjar).
1055. d~iid^âmè, juge-
ment (jutjament).
78
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
1056. àxudxt, juge(/W/V,
de jutjar).
1057. d%ujf\ jouir (gau-
dire >► jaunir).
1058. dxfyjt, f., gencive
(Est-ce une forme masc. de
GINGIVA : *GINGIVU > *GIN-
civu comme en fr. ? Il fau-
drait supposer un chang1
de suff. ivu > inu, puis la
dissim.du iern en/; et com-
ment expl. le fém. ?N'ya-t-il
pas plutôt infl. de jaunir ?)
1059. dtfilyâ, f., lanière
pour atteler les vaches ; bave
(jugula).
1060. f d^ulyé, juillet.
1061. dqtinà, etfdïd%unà,
jeûner (jejunare > [je]ju-
nar, et *desjunar).
1062. d^unèd^à. v. n.,
jaunir (jaunejar).
1063. d%uslà9 ajouter
(ajostar, M., ou conf011 avec
dyjistè).
1064. f d^ustâmè, juste-
ment, précisément.
1065. f dtystè, juste,
étroit ; [c'est] juste, exact ;
juste, conforme au droit.
1066. f chpyà» j°yau>
bijou .
1067. dxuqt, imbécile
(d%u%L, Gloss. onomast.).
1068. d{ulà, jurer, prêter
serment ; dire des jurons
(jurar) .
1069. *d%ulâmê, action de
jurer (jurament).
1070. -f d%wà, jouer. Cf.
a\o a.
1071. d^wâ-fenâ, propr
« Jean-femme », homme
efféminé.
1072. d%ivànâ, f. narcisse
(Joana)
1073. dçwânçi,' genou.
Cf. àxanu (genuculu >
genolh)
1074. dzivârio, fromage du
pays [fait à la Saint-Jean]
(Joan + suff. aï).
1075. a) dywè, juin (jû-
NIU).
1076. g) d%iùë, [à] jeun
(jejùnu > {je]iun).
1077. y) *d%wè, petits joncs
qu'on mettait jadis dans les
anciens corsets [cf. kôr] des
robes (juncu).
1078. c) dtfuë, joint (junc-
TU).
1079. f d^ivêdrè, joindre.
1080. *f dzwèi, juif (du
fr. « juif » pron. juï).
1081. d%wftâ3 f. pl., join-
GLOSSAIRE
tures [du membre] (junc-
TAS).
1082. d^wjnè, -a, jeune
(juvene > joven ; refait
sur un f. *jovena ^> *joena).
1083. d^ibinésâ, jeunesse
(croist entre d^ïvinê et fr.
« jeunesse »).
E
1084. a) ê, conj, et (et).
1085. £) é, seul1 dans : dé
mâtyi, ce matin (d'est mati ;
< iste).
1086. y) é> interj., eh!
pour appeler ; pour expr. la
surprise.
1087. è, m., ail (alliu).
1088. iu ter j., pour arrê-
ter les chevaux, les vaches.
Cf. r.
1089. a) è, prép. en,
Morph. 163, 221 (in).
1090. p) £ Cf. «2.
1091. y) h interj. hein?
1092. 0) ë. Cf. ww.
1093. èfà, loc. adv., en
bas (g« bas).
1094. f êMrà, embarras;
fig. [faire des] embarras.
1095. -çèbârâsà, embarras-
ser.
GÉNÉRAL 79
1096 . ebê, interj . , eh bien,
interr. ou excl. (è, be).
1097. f ebècèlè, -â, s.
imbécile.
1098. êbïtyà, embêter ;
emploi pronom, (d. bétyâ,
sous rinfl. du fr.).
1099. j ëbrâsa, embrasser,
donner un baiser. Cî.bwi^à.
1100. ebràse^t, qui
aime à embrasser (d. èbrâsà).
1101. ebràya, charger [un
char de foin] (brâya).
1101 bis. ebunyi, nombril
(embonilh).
1102. eeê, ainsi (*antius-
sic).
1103. èdâkâ, quelque part
(p.-ê. en-de-qu-on, où on <C
unde ; à Ambert, Mich.,
Gramm. anv., p. 133, con
(ko) — où relatif, <C qu-on,
et m dorow = qq. part ; la
finale aurait été influencée
par celle de quicbm, etc.
Morph., 92).
1104. edàrlyè, m., dartre;
vide dans la barbe. Cf. dartâ
(derti [M. L.] > Htrli —
infl. ? 1— préf . en).
1105. èdârnâd^à et d%âr-
nâdfà, m., pie grièche
DARN-, C. ?, + AGATZA,
80 GLOSSAIRE DU PA
G. > damajas, M. L. 2478 ;
la ire forme a ajouté le préf.
en, la 2e a assimilé d à d%).
1106. edjènà, s. f., per-
sonne très désagréable (de
engenhar, tromper < *inge-
niare ; on devrait avoir ny
et non n).
1107. edrei, endroit, lieu
(endreif).
1108. *èdyâlâ, f., anguille
(anguïla, M. L. 461 >
anguiîa, enguila, >> *enguia-
la).
1109. -J- edyilyà, anguille.
1110. èdytilê, m., hièble
(èbulu > avec agglu-
tination de cf. iu>?^, et
préf. en).
1111. ediâlâdyiilâ, f., en-
gelure (àegelar, et infl. fr.).
ili2M%ârnà} f., -4^, en-
raciné, jé/zj propre et fig.
(forme contractée de *in-ger-
min-atu, cf. dzârmèna).
1113. èfâ, pl. ifâ, enfant
(infante > efant; Yi du pl.
est dû à de fausses percep-
tions de finales atones pl.
es > i : de dç&l [>]/2 >
ifà, et, par anal.,/// ////,
etc.)
1114. ^rt/'/^, enfariner,
)IS DE VINZELLES
rouler dans la farine (infa-
rinare).
1115. êflâmà, enflammer
(jlàma).
1116. efurtsà, enfourcher
(fyrtsâ).
1117. efyâlà, enfiler [une
aiguille] (Jyâlà).
1118. egà, eau ; êgâ de sâ-
blu, propr1 « eau de savon »,
saponaire ; egà dé vyidâ,
eau-de-vie (aqua >» aiga).
1119. egâfà, empoigner
(*engafar, de M. ; cf.
d^àfyi).
1119 *çgê, m., aine
(*/#tt£ < INGUÏNE-).
1120 7 èglê, m., aigle
[Très rare à Vinzelles, plus
fréquent dans les Monts
Doré]; fig., parfois iron., in-
dividu très intelligent.
1121. ègrâvà, creuser de-
dans {grava).
1122. ègrè, -â, aigre, sens
propre (*acru > * aigre, le
groupe cr dégage un i à
Vinz., Phon. 13 ; cf. iyigri-
mâyinègrè).
1123. f f cgrelè, f., ai-
grette.
1124. ègrhà, engraisser
(engraissai).
GLOSSAIRE
1125. êgrifeyâ, s., grognon
(griinyà).
1126. êgrutàyi. -$dâf tran-
si de froid [propr1 plissé, ri-
dé](Rac. gràîâ, et cî.grfityi).
1127. ègugâdu, entonnoir
pour faire le boudin, le sau-
cisson (gâgâ).
1128. egupà, enrouler,
envelopper (engolar, M. L.
4434, -j- envol[o]par << ix-
*VOLUPP-ARE [ = VOLVERE -f-
FALUPPAj M. L. 3173, 3];
cf. prov. mod. engouloupa).
1129. bjè, dans : vér à èjê,
être choyé \propr\ avoir des
aises] (ai%e, avec surf, atone
f ; cf. faè).
1130. fifr^i, encore (e/z-
quera).
1131. èklyâvà, -àdâ, [clou
0» pointe] trop enfoncé (???-
c lavât).
1132. 7 eklyumè, enclume.
1132 bis. 77 éksêprèse,
tout de suite.
1133. É/fl, hélas (7, /af)".
1134 7 êlèkè&pu, élection
[politique].
1135. 7 élfilê, pp. 7 élu,
élire.
1136. êlyô, nulle part (en-
htoc).
GÉNÉRAL 8l
1137 ■féniémwà, m., myo-
sotis (aimez-moi).
1138. ènêd^à, noyer Çen-
nejar < xecare).
1139. 7 ènifé, en effet.
1140. eno, Joe. adv., en
haut; s. m., grenier (en-aut)
1141. ènyiblà, [cielj nua-
geux (nyiblé).
1142. ènxid~n, ennuyer;
emploi pronom, et passif (ix-
odiare ; vient de la forme
ton. euueja).
1145. enyid^è, s. ni., en-
nui ; adj., î.-â, ennuyé (s.
verb. ènxid~à).
1144. èpâtsà, adj. [raisin]
qui a reçu un coup de soleil
(du v. empacbar <C impac-
tare, M.).
1145. èpêdé, ;;/., personne
e m harassée et embarrassante
(s. verb. àeempedejar < im-
PEDICARE, • SS).
1146. 7 èpUsà, empêcher ;
p. p., {.-àdâ, embarrassé, em-
pêtré. Cf. ïpwitsà.
lUl.èplûdzà, adj., [ciel]
pluvieux (plcfd^â).
1148. Ipô, impôt (empans,
depansar).
1149. 7 êprêtà, emprun-
24
82
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VTNfcELLÈS
ter ; p.p., f. -àdâ, fig. embar-
rassé, timide.
1150 f eprëtœr, emprun-
teur.
1151. ëpy,lâ, ampoule
(ampolla, et infl. préf. em- ;
cf. M. L. 431 et port, em-
pota),
1152. êpurtà, emporter
Çpurtà; p.-ê. refait d'après
le fr.)
1153. "fëpurtyumà, impor-
tuner (fr., et infl. finale de
kùtyumà, etc.).
1154. -f jputèkà, hypothé-
quer (h y- = i a été pris
pour le préf. /- << es-, et
remplacé par le préf. è
< en).
1155. èpwitsà, {.-àdâ, em-
barrassé Ç*empaitar <Z îm-
pactare + empacbar M.,
ou -|- « empêcher ». Cf. ci-
dessus, Introd.).
1156. epwi%u, m., poison
(epwi^ûnà).
1157. epwi^unà, em-
poisonner .
1158. f ëpyilà, empiler.
Cf. pyàlâ.
1159. êrâbfinà, mettre en
colère (rabina, de rabia,
ss.).
1160. êrâdçà, î.-àdâ, en-
ragé; fig., furieux; enragé
au travail ; v., [faire] en-
rager (ràd^â).
1161. -f tri, n. air ; fig.
[avoir l'Jair.
1162. eré, en arrière (in-
retko).
1163. eruteè, enrouer ;
emploi pronom . et passif '(*'//-
rauchir, de rauc).
1164. ësâtsà, tasser (*in-
sacc-are).
1165. êsè [l =] [Morph.
71] et f être [/ =:], être
(ëssere).
1166. èsêbèlyi, ensevelir
(iN-SEPELIRE, SS.).
1167. esêblè, ensemble (in-
simul).
1168. f êskâlêtâ, f., sque-
lette ; fig., personne très
maigre.
1169. f [èlpkuzà, excuser;
emploi pronom.
1170. ff tska\à, excuse.
1171. f [è]spésd, espèce,
génx injurieux : espèce de...
1172. èsplè, exploit d'huis-
sier (esplech, M . ).
1173. f [è]spl$ikà} expli-
quer ; emploi pronom.
1174. y èspiyikâecjeu, ex-
GLOSSAIRE
plication ; spéc* : avoir une — .
1175. f [t\sprê, [faire]
exprès.
1176. [ê]spri, "esprits,
personnages fantastiques ;
intelligence : perdre l'esprit;
réparties.
1177. jêstâfyé, tenue d'in-
jure (estaffier).
1178. f \?]strâmdyinàzei,
f. -%â} extraordinaire (du
fr., avec la finale -ari de
contrari >> kâtrà^èi^ etc.).
1179. -J* èstumày estomac.
Cf. itutnà.
1180. êtâmènà, entamer
(intaminare).
1180 bis. etârà, enterrer
(tàrâ).
1181. ètârpyidê, -à, hardi,
effronté (intrépide).
1182. eUèvùtsa, emmê-
ler [du fil, de la laine] (type
*enchivalchar [enchavalchar]
< *INT-CABALLICARE, qui doit
venir du fr°-prov., comme
le prov. mod. chivan = che-
val).
1183. y eteeœu, attention
(infl. de entencio).
1184. etedrè, entendre
(entendre).
général 83
1185. ëtçtâ, f., intelligence
(cul enta, de entendre).
1186. èlîtà, entêter, sur-
tout au passif [être] entêté
[par le feu, le vin, etc.] ;
fi g. s'obstiner ; p. p. entêté
au propre et au fig.
1187. étrâ, f., palier de
l'escalier extérieur des mai-
sons (extera).
1188. ètrà, entrer ; p. p.,
couché [en parlant du soleil]
(intrare).
1189. ètrà, seul1 dans : la
sèuiànâ ètrà, la semaine pro-
chaine (entrant).
1190. ëtràdâ, entrée, sens
concret et abstrait (entrai ).
1191. ètràd^ê, m., entrée
[d'une maison] (ètrà).
"J" être, Cf. (si.
1192. être, entre (inter).
1193. ètrêfêd^à, embrouillé
(prob1 de fèd~ê).
1194. ëtrèmé, dans l'inter-
valle (iNTER-MEDÏÏj).
1195. êtrêsênyê, intelli-
gence, jugement ; entregent
(entre-]- sen < sïnn-, G. -f-
suff. atone -i).
1196. êtsueênà, chauler
(in-calcînare).
84 GLOSSAIRE DU PA1
1197. èlnrtyilyà, entortil-
ler (de tort).
HQS.etûnà, entonner [du
vin] (entonar).
1199. êtûnâdu, entonnoir
à liquides. Cf. ègygâdu (d.
entonar).
1200. ètyipà, v., [faire]
enrager; p. p., f. -àdâ, très
avare (*entipar d'après cos-
iipar et estipar; ou pom*en-
tripar, cf. itripà).
1201. èvâlà, avaler; fi g.
oublier (*in-vall-are).
1202. èvàr, envers(iN-VER-
su).
1203. cvénèmà, événe-
ment.
1204. èvêfyênà, envenimer;
emploi pronom, (de veren).
1205. Ivulà [s — j, s'en-
voler.
1206. *j* evuyà, envoyer.
1207. f èvyità, inviter.
Cf. htvyidà.
1208. è~ô, s. m., place :
ffytsâ ml d %l9 fais-moi de la
place; aise, gènx au pl. ; adj.,
| être bien] aise (adjacens>
ai~e, Rss. 217 ; uno ai%e in
Sagnaco, Cart. 130, etc.).
US DE VINZELLES
F
1209. fà, f. fàdâ, fade
(*FATIDU, M.L. 3223).
1210. f ffcçlè, -à, facile.
1211. f fàdâ, fée,
dans : dû te de là fâdà : du
temps des fées (fata).
1212. fâdàr, dadais, im-
bécile (d. fat < FATUU,
avec suf. al\ ; IV est dû à
une fausse régression, cf.
aux Martres fade) .
1213. fâd%ôlâ} espèce de
grosse fève (fabeola ; man-
que M. L. ; cf. it. fagiuolo,
pr. mod. faïou, etc.).
1214. fâgânà, chiffon; qc.
de chiffonné (prov. mod.
faganas, M.).
1215. fâjùlyu, f. -fcâ,
adroit, habile Ç*fa%Hhos9
d'une des racines de faire ;
cf. fr. « faiseur »).
1216. i'fâkêtœr, facteur
[des postes]. Cf. pyetô.
1217. faim, L-odâ, brail-
lard (de faular < fabulare,
d'où *faularaud, puis, par
assim. de r, *faulalaud} et
falalaud par dissim. vocal.).
1218. fqh\{. -ùld, gris, en
GLOSSAIRE
parlant d'un animal, d'une
étoffe (*falet, p.-è. apparenté
à FALLïREj cf. prov. mod.
jour-fali, crépuscule ; ou fr.
« falot », adj., ?).
1219. yâlji[sê = ], se per-
dre, s'égarer (*fallïre).
1220. ft fâljitâ, faillite.
1221. fâmyilyâ, famille
(familia).
1222. fâmy i [y èi, -lia, fami-
lier(probt refait d'après le fr.).
1223. far, fer ; y fàr-blâ,
fer-blanc (ferru).
1224. fârà, ferrer[un che-
val, etc.] (d. fer).
1225. fârâlyà, ferrailler,
remuer la ferraille (fâràlyâ).
1226. fâràlyâ, ferraille (d.
fer).
1227. fârd^à, forger (fa-
bricare >> farjar).
1228. fàrd^â, forge {farja).
1229. fârjènà, frissonner,
(de esfrexir avec suf. -inar.
Cf. ifârjè).
1230. far jênàdâ, f., frisson
(fârjênà).
1231. fâ rmà, affermer (d.
ferma, ou du fr.).
1232. -\ fârmcue, pharma-
cien.
1233. -{fàr inculpé, fermage.
GÉNÉRAL 85
1234. far met à, fermenter
(fermentar, avec le sens du
fr.
1235. -j* fârmctâ-eœii, fer-
mentation.
1236. farnâ, farine (fari-
na, refait sur èfàrnà, fârnu)
1237. fârnu, î.-u^â, fari-
neux (farinosu).
1238. fârnu^â, s. f., ansé-
rine (fârnu),
1239. fàrnyi, frémir (fré-
mir < *fremire, et infl. de
FRËNU ?).
1 240 . fârnyidâ , f . , fré m i s-
sement, frisson (fârnyi).
1241. ffârô, f. -ôdâ, fa-
raud.
1242. /^, frotter (fretar)
1243. fàrtâ-muiàlyâ , pro-
prl « frotte-mur » , paresseux.
1244. fârteiè, frotteur [de
parquets] (fàrtà).
1245. jâru, verrou (fer-
rolh < veruculu -f - ferru)
1246. fârulyà, verrouiller
(ferrolh).
1247. fârudê, charbon
contenant de la pierre (fer +
suf. ûtu -f- SllfT.-ÉLLU).
1248. fâsu, façon (fac-
tion e > *fassô [faisso])
86
GLOSSAjRE du patois de vinzelles
1249. f fâtsà, tacher ;
emploi pronom.
1250. fâtyi, f. -intf, enfan-
tin (d. efant)
1251. f fàtyicjà, fatiguer ;
emploi pronom.
1252. f fâtyigâ, fatigue.
1253. f fàtyilyàd\è, enfan-
tillage.
1254. fàvâ, fève, haricot
(faba).
1255. fâvèi, tamis poul-
ies glu mes (fàvâ).
1256. fâiÂ^â, f., champ de
fèves (fàvâ).
1257. f fâvu{èi, s. m. pl.,
favoris [barbe]. Cf. bàfyi.
1258. fâyê, m., fouine
(*faginu > *faï \faïna], M.-
L. 1344. Cf. jwinâ).
1260. /^, m., faix, charge
[de bois, etc.] (fa:-;ce).
1261. a) />, f., foi, mot
rare : spéc1 dans : par ma fè !
[par] nia foi ! (fïde) .
1262. g)/é,m.,foin(FSNu)
1263. /^, f., jeune bre-
bis, f. dV/y)'t/(i ÊrA).
1264. fèdàs'f f, grande
ente (fïnbere et suff. acia).
1265. fcdji\ figer, cailler
(7W<>7r, d.
1266. fidrè, fendre (ffn-
dere) .
1267. jêd^ê, foie (fètgé)
1268. *7^3 /. de l'an-
cien adj. fel, seul1 dans le dic-
ton : kâ là lyiinâ tôrnâ bèlà,
dyè tri d%ur ^ï fêla, quand la
lune revient belle, dans trois
jours elle est mauvaise(*FEL-
lo).
1269. /^, femme; femme
mariée; épouse (femina) .
1210. fènà, faner; pp.,fig-,
[teint] fané (fenar).
1271. fènàsâ, f., grandes
herbes (*fën-acia).
1272. fènétrâ, fenêtre
.(fenestra).
1273. fênï(â, f., fenil, fr.
rég. « fenière », grenier à
foin (fën-ariu).
1274. fènwei, fenouil (fe-
CULU).
1275. ï \ènya, f. -^ fai-
néant.
1276. jeta, f., fête [reli-
gieuse, = du village] ; *j*
[faire la | fête (festa).
1277. fêta, fente (fin-
dïta).
1278. frire, m ., faîte du toit
(fïrst-, C. > fresl [M. L]
>*festre ; la forme actuelle
GLOSSAIRE
suppose un è roman ; cf. esp.
enhiesto, M. L. 3321).
1279. fè(ê, faire (faire).
1280. f4u} f. -unâ,
mignon (d. fer <C féru).
1281. ftryô, m., foirail,
champ de foire (*feirial
[feiral] , cf.Introd. et krùtefylyâ,
fnryè, kîryê, rnryo).
1282. fità, fêter (à.festa).
i2SB.fl(â, foire (feria).
1284. flâ, flanc, côté
[du corps] (flanc).
1285. f flàbwé^a, fram-
boise (fr., et infl. flâbà. Cf.
flâmâsu).
1286. flâkà, gifler (onom.
Cf. tâkà).
1287. flàmâ, flamme
(flamma).
1288. f flâbà, flamber.
1289. f flâmâsu, franc-
maçon (fr., et infl. flàmâ).
1290. -f flâner; w-
/ow/ flatter, flagorner (du fr.,
pron. flâné ).
1291. flânçlê, flatteur, fla-
gorneur (flâna).
1292. f /a/à, flatter, ca-
resser [un chien, etc.].
1293. yforâ, fesser (fïssa,
et infl. de fia).
1294. y/;/v/', fléchir, céder,
GÉNÉRAL 87
et au fig, (*flectïre ; man-
que M. L.)
1295. flt(à, flairer (flai-
ra r).
1296. flîjtfttyâ, clique
(*fraironha3 àefraire, > *flai-
ronha, pardissim. Cf. M. L.
3485 friroha, Valteline).
1297. flâtâ, f., mèche de
cheveux (floca, M., forme
fém. de floc < floccu, et
infl. flota).
1298. ftur, f., fleur; flur
de se rô, fleur de Saint-Roch,
[composée à fleurs jaun.es];
dé %œ flur de télâ, des yeux
fleur de tête, c.-à-d. saillants
(flore).
1299. flujènâ, f., taie d'o-
reiller (floisina < *fluxina,
Mél. 77 ; la forme actuelle
suppose s sonore).
1300. fliîmè flan (phleg-
mône > *fleum(n)e ; Les
Martres-de-Veyre fyôunê <
* flieu[m]ne).
1301. flûtd, flotter (d.
flota).
1302. y.) flû(èi, fleurir
(florire).
1303. ,3) flûiei, m., char-
rie (de flor, au sens de « cen-
dre »).
88
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VLNZELLES
1304. a) fô, hêtre, fr. rég.
« fayard » (fagu).
1305. g) fô, f. fosâ, adj.
faux (falsu).
1306. fô, fond (fundu).
1307. fodâ, fronde (fun-
da).
1308. fôdrê, fondre (fun-
dere).
1309. fçiâ, folle. N'a pas
de masc. (folle).
1310. fonyè, -â, lambin
(argot « fogne », ou refait
sur funyàr).
1311. for, î.fôrtâ, fort,
robuste; [goût] fort; [raisin]
rouge de Badoulin (forte).
1312. fôrsâ, force; â for sa
[dè], à force [de] (*fortia).
1313. fçsâ, fosse (fossa
<C * faussa, sols l'inA. de
faussa < falsa).
1314. fôtâ, f fonte [d'un
corps solide] ; •fonte, mé-
tal (fundïta).
1315. jfôtôgràfè, f., pho-
tographe.
1316. j fôtôoràfyi, photo-
grafie.
1317. f fôvè, -à, fauve.
1318. ffââ, dehors (fo-
ras). Cf. dêffââ.
1319. filé, maréchal-fer-
rant; f. la fçiâ, femme du
maréchal (fabru >> faure).
Î320. fâlyâ, feuille;/^
^ £ê M/Â, propr1 « feuille
de cinq côtes », plantain
(folia).
1321. a) frâ, front (fron-
te).
1322. g) /rà, f. jfrfltal,
franc (frank-, G.)
1323. fràlyô, s. m., -
sonne sans soin (rac. de
\ï\jrâlyà -f-suff. fr. deCaton,
Marion... Cf. Gloss. ono-
mast.).
1324. f frâpà, frapper.
1325. jràsâ, vesce (fran-
sa).
1326. frà tyo, pièce d'étoffe
qu'on met sur le front des
vaches attelées (d. front).
1327. frçi, [f.fridâ], froid,
adj. et subst. (frigidu).
1328. frèsè, frêne (fra-
xinu).
1329. f frfcâ, fraise. Cf.
mâdyfâ.
1330. f frilâ, frère, reli-
gieux.
1331. frè~ë, frère (fraire
< fratke).
1332. frigulètâ et fridû-
Iftâjy colchique dautom-
GLOSSAIRE
ne [propr1 «frileuse »] (freid-
oleta; le ^doit venir de gola,
cf. gurdçàdâ et « gueule de
loup »).
1333. 7 fripa, friper;
emploi pronom.
1334. frit se, -à, frais
(frisk-, G.).
1335. fritsti%â, fraîcheur
(frescnra -f- frescha).
1336. f friiyu{â} friture.
1337. /n'^â, friser.
1338. f fri%u$â, frisure.
1339. friiè9 frire (frïge-
re).
1340. frô-eèlyà, diminutif
defrôsà.
1341. y frôsà, froncer
[une étoffe]; -J* -J* = le sour-
cil.
1342. f frôsâ, f. fronce.
1343. fru, fruit (fructu).
1344. frutâ [dè =], du
fruit, termecollectif (*fructa).
1345. 7 frwisà, froisser
[du papier, etc.].
1346. fud^à, fouir, creuser
avec les pattes (fodicare).
1347. jud^àsâ, fouace,
galette, fr. rég. « fougeasse »
(*focacea).
1348. fud^çi, foyer de
cheminée (focariu).
GÉNÉRAL 89
1349. fùd~\iâ, fougère
(filicaria).
1350. fugô, feu de joie,
feu de la Saint-Jean (Jogal
ou foc-gai ich, M.).
1351. fiignlàdâ, flambée
(*fogalada, M., de fogal).
1352. fulà, fouler aux
pieds ; spéc* : fulà è nyi,
propr1 « fouler un nid »,
dénicher (fullare).
1353. /^, f. -êtâ, follet;
spèc1 : pyo fulê, poil follet (jo-
îet).
1354. fulètàdâ, f., acte
de folie (d. folet).
1355. fulêtu, f.
petit fou, terme d'affection
c/wo.
1356. fnlyiçà, f. -âfof,
grand fou (d'un v. *folegar
d'après folejar, M.).
1357. ////v0y/, f., folie.
1358. fumaià, fumier
(Jemoreir < *fimorariu, de-
venu fomoreir, puis *fomareir3
infl. femar).
1359. funyàr, -arda, fai-
néant (argot « fognard »).
1360. /v/yyé, f. -#ûf, dimin.
def'mye.
1361. /wr, four banal ;
90
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
[cuire au] four (fûrnu).
1362 j fur à 9 fourrer.
1363. fùràd^è, fourrage
(d. foire <C fodr-, G.).
1364. -\furbyi, fourbir; s.
m., objet, affaire (de l'ar-
got « fourbi ))).
1365. \ fur ma, former.
1366. furmà, fromage du
Cantal, fr. rég. « fourme »
(forma).
1367. furmàd^è, fromage
[de vache du pays, de chèvre,
de Saint-Nectaire (forma-
ticu).
1368. furmê, froment
(frumentu).
1369. -f furyyi, fournir.
1370. fursa, forcer ^for-
tiare).
1371. furtâsu, -unâ, un
peu fort (d. fort, suff. ass-ô).
1372. furtsàj m., fourche
en fer {for chat).
1373. fyrtsâ, f., fourche
en bois; sens fig. (furca).
1374. furtyi, affirmer
{aforlify de fort ).
1375. f furtyynâ, fortune,
richesse.
1376. fusà, fossé (*foss-
ATU).
1377. fotrt, foutre, y., s.
m., et interj. ; se f... dê, se
moquer de {foire).
1378. futrô, -odâ s., im-
bécile {fiitrè).
1379. fulrtidu, f. 4nâ,
d'uni h. de futrô, terme d'af-
fection.
1380. fùtsèi, m., manche
de la faux (falcariu).
1381. fu%éd%è, -à, sauvage,
en parlant d'un animal do-
mestique fores je < foras-
ticu, infl. par domesticu).
1382. fud*ê, fuir (fuge-
re).
1383. f fu je, fusil.
1384. fulyâ(à, m., tas de
feuilles (d. fàlyâ, suff. ar-
at$.
1385. f fulyètâ, feuillette,
tonneau de bière.
1386. a) fumà, fumer [un
champ | (fïmare >> femar)-
1387. ,3 )fumà , v . n . , fu m e r ,
en parlant du feu; f n. et
act.y fumer [du tabac) (fu-
ma re).
1388. fumèfdâ, fumée (fu-
ma r).
1389. fumçlâ, femelle
{femela).
1390. futâlè, fût [de vin]
( *fust-arel,de fûste).
GLOSSAIRE
1391. 7 )u~à, fondre,
en parlant de la chaux.
1392. jmè, fuseau (*fus-et
de fûsu).
1393. fu{è} furet (furet,
de fur).
1394. ffu(êtà, fureter.
1395. /w|f/4 vrille (*forcta,
de forare, et infl. de furet).
1396. 7WÂ, fureter
partout (suppose un ancien
*furentar, à côté de furetar).
1397. a) /«/À, w.', faim
< famé, et infl. de
fwà <C /b»/).
1398. $) fwâ, L, source
(fonte).
1399. fwë, m., fumée
(ju m).
1400. 7 /wè/, m., fouet
(du fr., et infl. du suff. -«V).
iAOi. fwidàdà, f., contenu
d'un tablier (faldada <C
FALD-, G.).
1402. fiuinâ, faîne (pagina,
M. L. 1343. Cf. fâyè).
1403. fiuisélâ, éclisse, fr.
rég. « faisselle » (itscella,
infl. par les dér. de iasce).
1403 bis. fwità, fouetter
(fivèi, et fr.).
MM.fwilà, foirer (fiuj(â).
GÉNÉRAL 9 1
1405. fwfiâ, foire, diar-
rhée (fôria).
1406. fwile, houer [la
vigne] (fodere >> foire).
1407. fw$u, f. -//^,
foireux;/^, peureux (fwi%â).
1408. fwi$u%â, f., prune
blanche précoce (fwtiîî).
1409. f [rf =], se
fier.
lAlO.fyâlà, filer fia laine,
etc.] (filare).
1414. fyâl$rd%ê, m., bord
d étoffe qui s'effiloche (fiai
— fil -f- làrd^è).
1412. fyârbélà, f., petits
brins qui s'effilochent
(*fibrela, de fibra, SS. ;
Mich. ferbello).
1413. fyêd%ulà, -àdâ,
maigrelet (D'un type *finio-
lare, demi-savant, >> fin-
jolar ; cf. fignoler).
1414. f fyér, f.^y^, fier,
moi; surtout bien habillé.
1415. fyê^âme, beaucoup,
énormément (tj. devant un
adj.) (fyér).
1416. 2)fyi, f., fin (fine).
1417. g)/j>*\ ï.fyinâ, fin,
menu ; intelligent ; rusé
(*FÏNU).
1418. y ) fyi, seul1 dans :
92 GLOSSAIRE DU PA1
parnyè [ou purtà] fyi bé. ..,
ajouter foi à, croire à (Je <
fïde, infl. par « fier » ou
par fi. Cf. fè).
1419. ffyidyu(â et ff
fyifjuiâ, figure, visage.
1420. fyigd, figue (figa,
M.).
1421 . fyigèi, figuier (fyigâ ;
il y a quelques figuiers à
Vinzelles).
1422. fyigçrnâ [de =],
expression iron., équivalent à
« des dattes ! » (figa +
corna).
1423. f fyilà, filer, se
sauver.
1424. ffyilâ, file.
1425. fyilyâ, fille, avec sens
de parenté. Cf. drçlê. (filia).
1426. fyilyâ, f. -àdâ,
gendre, bru. (fil ha t).
1427. fyilyô, f. -çlâ, fil-
leul (filiolu).
1428. f fjinâsâ, vête-
ment, em/>/(M ironique (fi-
nance).
1429. y/yisélà, ficelle.
1430. f fyisêlà, ficeler.
1431. /)'(», feu (///f^ <
FOCU).
1432. -y.) /v«\ fil; kâ tôrH
â fyà, à tort ou à raison
)IS DE VINZELLES
[propr1 « à fil », c.-à-d. à
« droit », opposé à « tort »] ;
*tsâtà à fyà, en parlant d'un
oiseau, chanter « à fil », c-à-d.
d'affilée (filu > fi au).
1433. ?>) fyà, fiel (fèl).
1434. fyolâ, fiole (*fiaula
\fiola] <C phi al a, Gr. ; Y au
est peut-être dû [au couple
fiau-fiala, fil, filer).
1435. fyqit, fièvre(FEBRE >
fèure >> *feaure).
1436. fyulà, enivrer, fr.
rég. « fioler » ; emploi pro-
nom. ; pp. fyutà, -àdâ, ivre
(d. fyolâ).
1437. fyufyi, février
(februariu > feureir).
1438 /y/% f. -ftçJ, fié-
vreux (d./^é).
G
1439. f c;à, gant.
1440. çfibyinè, cabinet (it.
gabinetto, venu par Lyon ou
le Midi).
1441. gâdê, seul1 dans :
/v/'~// lègâdè, traîner la misère,
propf « tirer le verrou »
(forme mérid. de tsâdè).
1442. (,y/*/à, individu stu-
pide (gand|ur], arabe, -f
suf. an! ; M. L. 3671).
GLOSSAIRE
1443 **gâdôlâi seul1 dans
dyiyà kè trtnû là môlâ de
gàdâlâ, on dirait que tu
traînes un poids énorme
[propr1 : la meule de voleur]
(ar. gaxd[ur], et suff. -ola,
M. L. 3671).
1444. gâdwilà, remplir
d'eau, en parlant de la pluie
tombant sur un chemin
(gâdïLjif).
i&4!5.gâdwi%ê, -à, [chemin ]
plein d'eau jusqu'aux bords
(type *aigadoh\ d. de *aigar
<C*a$gar, forme contractée
de a daeq.ua re, et dont jègà-
^êgà est le doublet morpholo-
gique. Cf. Mich. eiga, arran-
ger, et gadoueiro, planchette
pour niveler les grains).
1446. qâd^à, gager, parier
(gatjar).
1447. gad\t, gage, garantie
de paiement ; 7 gage au jeu ;
7 gages d'un domestique
(galge < *\vadjo. G.).
1448. y f;âd~u~â, gageure.
1449. gâgà, -à du. très
fatigué, exténué.
1450. f c;ùlâ, gale.
1451. gâlâyï.i crotte (type
*gat\o]la, d. de gâta, M, au
sens « gousse ». Cf. gâta).
général 93
1452. gâlà [sê =], s'a-
muser, se divertir (galar, de
wall-, G.).
1453. f gâlâ, s. m., ga-
lant, amoureux; *j-*J- adj.,
galant.
1454. gâlâpyâ, vaurien
(galopin -\-gapian, M., agent
du fisc, apparenté à «gabelle »
et infl. p. -è. par gap, plai-
santerie).
1455. fgdlâ, galop ; â =-,
au galop.
1456. gâlu, f. u%â, galeux
(gala).
1457. -j- gâhipà, galoper.
1458. y gâlyôtsâ, galoche
(/ > ly est obscur).
1459. -\ gâinè, f. gâmyinâ,
gamin.
1460. f gâtnélâ, gamelle,
plat de terre.
1461. gâmêlàdâ, f., con-
tenu d'une gamelle (jgâmçlà).
1462. gâmu, espèce de
raisin [cépage généralement
en usage autrefois] (Gamay,
nom de lieu du Lyonnais).
1463. gânà\à, m., gue-
nille (rac. de « guen-ille »
-f- suf. arat%).
1464. y gânyà, gagner.
94*
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
1465. çânyi, canif (knif-,
G.).
1466. gânyjlyâ, guenille.
1467. gânyilyu, f. -u\â,
déguenillé (gânyjlyâ).
1468. f gâyyipâ, guenipe.
1469. gàpâ, f., lait de
beurre (*gaspa, At. lin g.
1605-B, — même rac. que
« gaspiller » ? Cf. Dict. Gén.)
1470. *gàrâ, f., joue (cu-
ra, M.). Cf. pàtsâ, et gârôlâ,
gâru.
1471. garda, s. m., garde
champêtre ; garde d'une
propriété (gârdà).
1472. garda, garder;
neutre, garder les vaches
*WARD-ARE, G.).
1473. gârdàdâ, f., action
de garder les vaches (gârdà).
1474. gâré, f. -élâ, sale,
surtout à la figure (gara).
1475. f gdrgtVyid-à [sè=],
1476.
gargè
auriculaire.
petit doigt (on. garg-, M. ?
M.-L.3685).
1477. gârgé, f. -éla. folâ-
tre; niais, simple, (on.
garg-, M..?).
1478. -J- gârgulyà, gar-
gouiller.
1479. gârguîyâ\u, f., gar-
gouillis (gârgulyà).
1480. gârgwé, m., insecte
parasite des moutons (cur-
culio >> gorgolh, infl. par
GARG-).
1 481 . j gdrgwé~â . i m bécile
(Grégoire).
1482. f gàrjè, grésil.
1483. f gàrlâ, grêle.
1484. f gârlà, grêler.
1485. -f gârlâdàd^ê, galan-
dage (anc. forme garlandage).
1486. a) gârlè, grillon
(*grelet [grelh], de grïllu).
1487. 3) qarlè, grelot;
crotte qui reste attachée au
derrière des vaches (*grelet,
dériv. sém. du préc1, cf.
Dict. Gén. « grelot »).
1488. gârlètà et gârlêtà,
faire un bruit de grelots
(gârlè £).
1489. gârlêtïlâ, mauvaise
terre, propx « grillon nière »
(gârlè y.).
1490. gdrlôpd, varlope
(worlop-, G . ; cf . « vuarlope »
1762, Dict. Gén.).
1491 . gârlu , grêlon (gàrlii).
1492. f gàrhà, griller [au
feu).
1493. y gar/ya, grille.
GLOSSAIRE
1494. jgàrlyàdâ, grillade
(gârlyà).
1495. gàrlyê. Y. dyariyè.
1496. f garlyt, gril [de
cuisine].
1497. gâr[\id~à, loucher
(gàrlyê).
1498. gàrnâ, branche de
pin (garna ; mot répandu
dans la Haute-Loire, et le
Lyonnais au sens de « pin »).
1499. gàrnyi, garnir
(*\varn-ire, G.).
1500. gârçlâ, f. pl., oreil-
lons (d. gara).
1501. gçrsâ, garce, terme
d'injure (garsa, ou repris au
fr.).
1502. gârsu, garçon; fils
(qorso).
1503. gâru, menton (d.
gcprà).
1504. gcispyihh, gaspiller.
1505. gâsâlyà, osciller,
ballotter (gancilhar, et chang1
de suf.).
1506. gàtâ, gousse (M.
[S. 0.]gata <C catta; pour
le sens, cf. « chaton »).
1507. gâtà, gâter, abîmer
(*WAST-ARE, G.).
1507 bis. f ça ta, gâteau.
1508. f çâtsà, gâcher.
GÉNÉRAL 9)
1509. gâvé, fagot (M.
gavel, de gabella, C. ?).
1510. gavèle^è, bûcheron
(gâve).
1511. gâvô, s. pl., monta-
gnards (M. [S.-E.] gavot,
cf. Dict. Gén. « gavotte »).
1512. gàvqiè, précipice
(M. gava < *gaba, M. L.
3623, et *vaure, [prov. mod.
vabrej).
1513. gàyé, -à, [tulle]
léger (gai, = gai, refait sur
fém. gaia). Cf. gè.
1514. guéer, passer
le gué (*\vad-are, G.).
1515. gâ^âdu, gué (d.
1516. gâ%u, gazon, herbe
des prés(wASONE, G.).
1517. gâ%à, garer, écarter ;
se =, s'écarter (garar).
1518. gâ%è, guéret, friche
(*WARACTU, de VERVACTU).
ïM§.gâ%H, guérir (*war-
ire, G.).
1520. çfizènâ, garenne
(*WARÈNNA, G.).
1521. gâ%è0, garantir
(*WERENT-IRE, G.).
1522. gè, f. gela, gai (gai;
f. refait sur m. ; d. gàyé).
1523. \ gepa, guimpe.
96
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VlNZELLES
1524. f gétâ, guêtre (de
la forme fr. « guette », cf.
Dict. Gén.)-
4525. g£è9 et pà gelé,
guère, peu (*waigaro, G.).
1526. f ginâ, gaine.
1527. a) guetter
(wakt-are, G. ; sens repris
au fr. ; à l'est, Viverols, etc.,
le sens est « regarder »).
1528. $)gîtà, f., gaieté.
1529. fglâ, gland d étoffe.
Cf. âlyâ.
1530. f glqsâ, glace, mi-
roir; glace, entremets. Cf.
lygsâ.
1531. glgryâ, f., orgueil
(gloria, S.).
1532. f glùtyinâ, guillo-
tine (du fr. prononcé « guilo-
tine» >>« guelotine »).
1533. fçô, dans : /fré dé £0
ou = tu de gô, être joyeux
[proprx — de joie], tout
joyeux (M. gauch <C gaudiu;
cf. d%àya).
1534. (/(), gond.
1535. gçdâ, mauvaise
viande (« gaude » ?).
1536. g$gâ, f., boudin
(rac « gogue » ?).
1537. q$lâ, gaule (*gaula).
1538. gtyyâ) f.j coin de
la lèvre (M. gaunha, M. L.
3623).
1539. £<?Vy?, vieille vache
engraissée pour la boucherie
(gôrr-, M. L. 3820).
1540. gorbâ, meule d'orge
quadrangulaire (M. garba,
cf. dçœrbâ et gurbà, gurbê ;
0 pour # est obscur).
1541. cfird-â, bouche
(*gorga).
1542. gormâ, morve. Cf
vurmei. (*gorma, M. L. 9879,
R. XXXVIII, 583, et
XXXIX, 186).
1543. gotsè, -à, gauche,
oppose à droit ; maladroit (de
"gauchir < *wank-ire, G.).
1544. f <$/4, gueule.
Cf. gui a à .
1545. a) *Ç/77,gré(GRATTj).
1546. g) f., pràa?,
gras (^w).
1547. 2) grà, f. t;rf/</</,
grand ; vhj\i grâ, grandir
(grande > gran).
1548. ?) *£râ, 5. m. et
/ . , g ran d - pè re , g ra n d ' m è re
(gran).
1549. e/ï/r//, grâce (gracia,
S.).
1550. grâtà, ~#dâ, dans :
GLOSSAIRE
byl = ou mô =, [bien] ou
malj disposé {gràea).
1551 77 grâdyi, grandir.
1552. grâd%â, grange
(granja, dufr?., M.L. 3845).
1553. gràd^èi, f. -ï%â, fer-
mier, métayer [et sa femme]
(d. granja).
1554. gràfyâ, griffe de
chat (f. de grafi < graphiu,
SS., cf. M. L. 3847, — ou
du G. krapf-). Œgrifà et
gràpyâ.
1555. grâfyinyàj griffer
{grafinar > -nhar, de grafi).
Cf. grupyinyà.
1556. £7Y?/ô, coquelicot
(gladiolu > gJaujol >
granjol; lesuff. -0/ a été rem-
placé par -iiffZ, ou èls [forme
pl.]> eaus, iaus).
1551. grâmâsè,mtxc\{gran-
mercé).
1558. gràmê, chiendent;
= r%fd%è, millefeuille (gra-
mixe).
1559. grànâ, graine (gra-
na).
1560. grânà, grainer
(grànâ).
1561 . grand, grenier
(granariu).
1562. grânètâ, reinette (d.
général 97
rana, et infl. grana. Cf.
gurnêlya).
1563. grânyivu, -ty>%â, gre-
nu, chargé de grains {grana,
et suf. iv-os).
1564. a) £r#/w?, crampe
(kramp-, G. , et infl. des mots
en grap-)
1565. 3) (ç>'#tf> graPPe ;
caille-lait (krappa, G. >>
1566. grâpô, crapaud (jgra-
paut, d. grap <C krappo, G. ;
M. L. 4760).
1567. grâpèdu, seul1 dans :
â kàtrê g., à quatre pattes,
proprlà quatre petit crapauds
(d. grapaut).
1568. gràpyâ, griffe de
chat, autre forme de gràfyâ
(L'alternance p-f serait due à
l'infl. de la rac. krapp- >
grap-, si on admet l'étym.
GRAPHIU, M. L. 3847).
1569. grâpyi, crisper ;p. p.
crispé ; fatigué (gràpâ a).
1570. grâsèlyu, f. ûnâ, un
peu gras {gras, et suff. ilhô).
1571. grâlà, gratter
(*kratt-are, G.).
1572. grâtâ^u, f., déman-
geaison (grâtà).
98 GLOSSAIRE DU PA'
1573. grâtyilyà, diminutif
de grâtà.
4574. grâtyisêprôded, gratis
(gratis pro deo, S., par le
fr.).
1575. gravâ, petit caillou
(grava, C).
1576. grava, graver.
1577. grâvèi, caillou (d.
grava) .
1578. grê, corbeau (gra-
culu > *gralb [gralhaf).
1579. grèij fr. gri%â, gris
[couleur, cheveux, temps]
(gris-, G.).
1580. -j* grèpà, grimper.
1581. grèsâ, graisse (grais-
sa < *crassia).
1582. -j* grèsà, grincer.
1583. grifà, greffer (*gra-
phiare > *graifar;d.grafyâ,
grqpya).
1584. grifu, houx (*acrï-
fôlu >> *agrjfol [agrefôl]).
1585. -fgrifunà, griffonner
1586. -fgrimàsâ, grimace;
fig, au pl. simagrées.
1587. grimâsèlè, f. -ï(â,
grimacier (grimàsâ).
1588. f gripà, gripper,
en parlant d'une étoffe.
1589. -[- gripà \parnyd.
| prendre en] grippe.
)IS DE VINZELLES
1590. f grjvâ, grive.
1591. gri~u, genêt de mon-
tagne, court et gris. Cf. d^âné
(d. gris).
1592. gri~ïïnà, grison-
ner.
1593. grô, grain (granu).
1594. f grodà, gronder.
1595. grœu, f. grâsâ, gros
(grossu).
1596. "fgrulyà, grouiller.
1597. grupê, croup
(pron. op. « group »).
1598. grusur, grosseur
(d. gros).
1599. fgrûnyà, grogner.
1600. grupyinyà, égrati-
gner, griffer (est à gràpyâ ce
que grâfyinyà est à gràfyâ ;
mais u = au [pour w]est ob-
scur).
1601 . grîftâ, merise (agrio-
ta ; confondu avec la rac.
greut-, 1602).
lQ02.gr util, creton; pelo-
ton [de fil, etc.] (*greutâ.
Cf. Très, greulo ; d'un type
*GREVITONE OU *CREVITONE ?
Cf. « creton »).
1603. grûtûnà [sê = ], se
pelotonner (grutiï).
1604. gnïlyi, -idâ, froissé,
GLOSSAIRE
grippé, en parlant d'une étoffe
(grutu.)
1605. grûtyîlyà, grigno-
ter (jjrutu).
1606. gru~élâ, groseille
(* grau sel a < kraussel-, G.).
1607. grù^êlèi, groseillier
(gru^élâ).
1608. grwe, groin (grû-
xiu).
1609. grwilyâ, f., crasse
des porcs (même rac. que
« grouiller », prov. mod.
groua, cf. Dict. Gén.).
1610. grû'ilyu, f. u^à,
[porc] crasseux (grwilyâ).
1611. f gu, goût.
1612. gubé, gobelet (gobel).
1613. gubèlè, et
iQiA.gubèlu, diminutifs de
gubé.
1615. gfyd%â f., espèce de
pomme; [ràbâ =], bryone
(gôja < gubia).
1616. gulà, engloutir,
manger gloutonnement (d.
gola < gûla).
1617. gulâlyu, gosier,
souvent ironique ou péjoratif:
tût âkô ly à pâsà pà le gulâlyu,
tout ça lui a passé par le
gosier, Cf. gurdçè (gola
et suff. alh-ô).
général 99
1618. gule\t, glouton (d.
gulà).
1619. gulôfrè, goinfre
{gola [impér.], Onfre).
1620. gulyàr, -arda,
goinfre (goliart).
1621. gulyu, [pois] mange-
tout (goliô).
1622. **giiinélâ, jupe, seul1
dans un dicton : tô kutyilyu
pasâ mè kê là gunélâ, ton ju-
pon dépasse la jupe (gonéla,
d.*GUNNA, C. ?,M. L. 3919).
1623. gur, m., creux où
on amène de l'eau (gurgu).
1624. gurbà, gerber; rap-
procher, sens pr. et fig. (d.
gôrbâ).
1625. gurbé, gerbe d'orge,
d'avoine. Cf. d\ârbâ (gôrba).
1626. gurbyilyâ, bille [à
jouer] (*bilha < bikkil-, G.
[ou du fr.] et infl. gorbilh).
1627. fgureé, î-i%à, gros-
sier, malotru.
1628. gur-$ê, grossir (gros-
sir).
1629. f gurdyâ, f. gour-
de [pour boire] ; fig., imbé-
cile (La fin. ya <^ia est ana-
logique).
1630. gurd^à, gorger(<#r-
d^â).
100
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
1631. gùrd^àdâ, f., bou-
chée ; petit liseron des prés
1632. gurd^ê, gosier, gor-
ge [intérieur]. Cf. kurnyôlâ
(gôrdia).
1633. gurèi, f. -inâ, petit
veau; adj. caressant (d.
gérâ).
1634. gurinà, caresser
(gurèi).
1635. giprlâ, s. f., imbé-
cile [origin1 « savate] (gur-
TIL-, G.).
1636. -j- gurmâ, f. -âdâ,
gourmand.
1637. gurmâdà, v. act.,
manger [qc.]en gourmand
(gurma).
1638. ff gurmâdyixâ,
gourmandise.
1639. giprnà, miette (igur-
na).
1640. -J- gurndyâ, gre-
nouille (du fr., avec méta-
thèse vocalique).
1641. gurnêtâ, f., petite
miette Çq%trna).
1642. gurnyi, murmurer
(gronhir, M. L. 3893 : fu-
sion entre grundire et
*grunjare).
1643. gîprsè, -êtà, replet,
dodu [poulet = etc.] (*gros-
set, de gros).
1644. gursèlyu, -jjnâ, un
peu replet (giprse).
1645. guryà [se —], s'ac-
croupir (d. *gorra, suï. -eiar).
1646 . guryà \f\zt le =],
[faire la] moue ; se dit des
poules quand il va pleuvoir
(*gorril, de *gorra).
1647. gîfitâ, goutte ; f
[boire une] goutte ; f eau-
de-vie (gûtta).
1648. f gutà, v., goûter ;
faire le goûter; s.m.,
~\"f goûter des enfants. Cf.
kàtrè.
1649. ff guvârnà, gou-
verner.
1650. -f guvârnâmï, le
Gouvernement.
1651. f gtlxct, gueuse.
1652. -j* gwâlyà, plaisan-
ter ; godailler (gouailler).
1653. gwàpâ, gouape,
terme d'injure.
1654. gwinà, pleurnicher
(crois1 entre [lan]guinar et
gaina), ou représentant de
*VAGIRE > *WAGIRE ? Cf.
lâgwiia).
GLOSSAIRE
I
1655. ibârbyilyà [sb =],
[ciel] nettoyé {barba).
1656. \ibluyi, éblouir.
1657. ibrâtsà, ébrancher
(bràtsâ).
1658. ibùdênà[s =], pouf-
fer de rire (même rac. que
« bedon »).
1659. ibufâlinàdâ, bouf-
fée, giboulée de neige, de
grésil {bofar + farina).
1660. ibujêkà, écraser
(h\â).
1661. ibur, m., petite
miche cuite derrière la por-
te du four. (Cf. Très, tour-
na, four).
1662. iburlyà, éborgner
(borlyê).
1663. ibursê, m., ruche
d'abeilles (bursâ).
1664. ibyiiu, m., grande
vrille de menuisier ; fig.
pwètà l = , pointer le derrière
(*esbirô9 forme S. O., devi-
rar. Cf. vyi%à).
1665. iet\a9 faire rage, en
parlant du vent, de la neige.
(Cf. Très, siro, sir ado.)
1666. Uô, essieu (axîle).
GÉNÉRAL IOI
1667. idetà, édenter, sur-
tout au p.p. {dent).
1668. -J* idéyâ, idée.
1669. idjèbulàdâ, giboulée
(Doit venir d'un type gîbb-,
gimb-, auquel se rattache
peut-être aussi «gimblette»).
1670 . idjtilà, vagir ; crier
(ejulare, M. L. 2836; sou-
lève diverses difficultés
phon.).
1671. idit-eê, adoucir [un
mets] ; emploi fig. {du 7.).
1672. -f idyô, -ôtâ, idiot ;
imbécile.
1673. idyulyàdâ, f., aiguil-
lon pour toucher les bœufs
[Cf. itôbé] ; aiguillée {agulha-
da, etinfl. du préf. es- > ï).
iQlk.id^ârmêtàdâ, f., élan-
cement [douleur] {germe).
1675. *id^ârmyùnà [s =],
s'égosiller {*esjarrar, rac.
garra [ = ruerj -f- myunà).
1676. id^ârunyà [s =], se
rebiffer, s'émoustiller (^esjar-
rar + runyà. Cf. Très.
esgarra).
1677. ifâ, pl. deêfâ.
1678. ifàdâ, f., grand
éclat de rire. (Cf. Mich.
eifà, appeler, Très, csfa, et
102
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
Creuse yufà, crier [common
de M. A. Thomas]).
1679. ifâdî'izei, f. -idâ,
qui a froid, qui a la chair
de poule (dissim. de *esfredo-
rit, d'après esfrede^ir).
1680. ifâmà, -àdâ, affamé
(fam).
1681. ijârjè, refroidir (es-
fre^ir, cf. fârjènà).
1682. f ifâsà, effacer.
1683. ifâi -eè, m., bruit,
rumeur, émoi (d. esferar,
finale al\ -j- f).
1684. f //Reflet, impres-
sion ; en ifé, en effet.
1685. iflà, enfler (infla-
re). Cf. ujè.
1686. iflâdtf, fléau [à blé]
(flagellu;/ analogique d'a-
près l'ancien excussoriu,
Gill. 67).
1687. iflêj-â, enflé (iflà).
1688. f enflure.
1689. f ifôdrà [s=], s'ef-
fondrer.
1690. ifrâlyà, déchirer
(*frangulare; M. L. 3479).
1691. \ if raya, effrayer.
1692. ifrutà, effruiter ;
s =, s'effruiter, et fig.
(fruit).
1693. ifurnà, enfourner
(*in-furn-are >> efornar, et
anal. préf. i <C es).
1694. iftilyà, effeuiller
1695. ifurnà [lèvyi], propr1
« fumer le vin », faire brû-
ler une mèche soufrée dans
le tonneau (fuma).
1696. f igâbyilyà, gambil-
ler, sautiller.
1697. igàdâ, piquette,
petit-vin (d. aiga).
1698. f tgàlê, -à, égal ;
surtout indifférent : kô nà b
îgà/ê, ça m'est bien égal.
1699. f igânô, -àdâ, hu-
guenot, protestant (du fr.,
avec suf. -aut).
1700. f igê^àplè, exemple,
spéc1 dans ïexcl. : par igê~àplè,
par exemple !
1701. igràdyi, agrandir;
emploi pronom, (de grande).
1702. igrei, aigrir (d. * ai-
gre).
1703. igrèlyu, -uua, aigre-
let (d. * aigre).
1704. /çniv/, ad]., aigri
aigre et suf. ///).
1705. igrûfiyà, égratigner
(forme contractée du sui-
vant).
1706. igrtipyinyà, égrati-
gner (grtip\in\a).
1707. igurdçà, égorger
1708. igurd^âdu, coupe-
gorge, endroit où on égorge
(tgurd^à).
1709. igurmâdyi, rendre
gourmand (gurmâ).
1710. igurnà,égrener(grô).
1711. igutà, égoutter
1712. igunyà [s\, grima-
cer en relevant le coin de la
bouche (gonyâ).
1713. ikâ [â l =], [jeter,
etc.] dehors, au rancart (es-
camp, M.).
1714. ikâbà, faire de
grandes enjambées (escambar,
M.).
1715. ikàbàdâ, grande en-
jambée (ikâbà).
1716. ikàbânà, f. -àdâ,
déhanché, aux jambes tor-
dues (camba,M.;\r\t\. banaï).
1717. y ikàlyâ, écaille.
1718. f ikâjyà, écailler.
1719. ikâpâlyà, écarter de
la paille, du foin, etc. mis en
tas (escampar M., -f- pal ha).
1720. ikàr, écart (ikârtà).
1721. ihârâsàdâ, f., [faire
GÉNÉRAL IO3
un] écart, une ruade (d.
ikàr).
1722. ikàrbyilyà, -àdâ,
bien réveillé, au regard vif
(prov. mod. escarbilhat, M.).
1723. -j- ikâfèi, équarrir
[une poutre].
1724. ikârgô, escargot
(prov. mod. escargol, M., avec
suff. aut).
1725. ikârkâsà, -àdâ, fen-
dillé [sabot =3, etc.] (it. car-
cassa. Cf. kàrkàsa).
1726. f ikârpyê, escarpin
(du fr. prononcé eskarpi).
1727. ikârtà, écarter (ex-
clu art are).
1728. -j- ikârvyisê, éc re-
visse. Cf. d^àbrè.
1729. iklyà, éclat [de bois,
etc.] (iklyâtà).
1730. iklyâfà, [nez] épaté
(*esclafat [prov. mod. esclafa],
de klapf-, G.).
1731. iklyârjê, éclaircir;
emploi pronom, (esclarxir).
1732. iklyârjèdâ, éclaircie
[ de forêt] (iklyârjê).
1733. iklyâtà, éclater (es-
clatar).
1734. iklye{ê, m., vieille
lampe à huile. Cf. tsalè
(iklyi{à).
104 GLOSSAIRE DU PA
1735. iklyïià, éclairer (ex-
clariare >> esclairar).
1736. iklyïjjfydâ, éclaircie
du ciel (iklyï^à).
1737. iklyô, sabot (esclop).
1738. iklyçlê, sevrer (de
claure < claudere).
1739. iklyutei, sabotier (d.
ik[yo).
1740. a) ikô, écot [de bois]
(skot-, G.).
1741. g) f ikô [pâyà
sun =], [payer son] écot.
1742. v) -j- ikô, écho.
1743. ikô[â l], [être aux]
écoutes (iktità).
1744. ikôdyà, faire sortir,
chasser [une poule, etc.]
(*escondeiar ou *escondiar,
de escondre << excondere.
Cf. rikôdrê et ikôdyu).
1745. ikôdyu : # / =, en
cachette ; s. m., marcotte
(escondre).
1746. ikôlâ, école (scho-
la, SS.).
1747. ikrà, crachat (s. v.
escrachar).
1748. ikrâlyà, avoir habi-
tuellement une toux grasse
(*EX-KRAK-ULARE, G . ?>*£J-
cralhar, cf. it. sc[a]racchiare).
1749. ikrâtsà, cracher à la
)IS DE VINZELLES
suite de la toux. Cf. ikupyi
(escrachar, de krak-, on. ou
G.?).
1750. ff ikrâ%h, écraser.
1751. ikrïmà, écrémer
(krîmâ).
1752. ikrô-câ, écorce du
choux (*escorsia, de escorsa).
1753. ikrôpyi, être mala-
dif (clop < cloppu -|- « es-
tropié »).
1754. a) ikrœu. V. krœu.
1755. (3) ikrœu, s. m.,
écrit [opposé génx a « parole »]
iih-tàf).
1756. f ikru m., écrou.
1757. f ikruvë, f. -^fl,
'écrivain public ; qqn. qui
écrit, souvent iron.
1 758 . ikrufyè, écrire (escrime
<C scribere).
1759. z£uM, balayer le
four (escobar).
1760. zfo/fo?, f., balai du
four (scôpa > escoba).
1761. z^drê, battre le blé
(excutere).
1762. f ikul^â, maîtresse
d'école (ikôlâ).
1763. ikupji) cracher en
salivant. Cf. ikrâtsà (escopir).
1764. ikurnà, ccorner[une
table, etc. \(kôniâ).
GLOSSAIRE
1765. ihurnyulà [s =],
s'égosiller (kurnyçlâ) .
1766. ikurtsà, écorcher
(excorticare).
1767. iku$êla, écrouelles
(scrofellas ; prob1 repris
au fr.).
1768. ikùtà, écouter (es-
coltar) .
1769. y flâ, île.
1770. ilâvà, essanger (la-
và).
1771. ilàvâmè, lavement
(du fr., refait d'après ilâvà).
1772. ilâyà, -àdâ, affaibli
(làyâ).
1773. 7 ilêvà, élever [les
animaux, les enfants].
1774. ilôd~à, allonger (es-
Ion jar).
1775. Uyâ,e\\e (ilh + fin.
a, Morph. 70).
1776. ilyâbwifa, mettre
en bouillie; s —, s'écraser ;
fig. s'avachir, s'étaler pares-
seusement. Cf. ivèlà. (es -f- ?
+ *bouira, mot à deux va-
leurs : i° rac. de btvi^u, cf.
Très, bouira brouiller, re-
muer ; 2° d. de boeir, cf. Mich .
GÉNÉRAL 105
boueira, exécuter un travail
avec des bœufs).
1777. ilyâd^à, -àdâ, échau-
dé au sens fig., propr1 effrayé
(*exgladiare, >> esglajar,
cf. M. L. 3773).
1778. ilyu-eà, faire des
éclairs [cf. 1821]; battre des
paupières (*esluciada, de lut%
<i luce, avec fin. at. -f1).
1779. ilyumdâ, éclair. Cf.
ipârnyidâ (Uyueà).
1780. ff imâblâme, ai-
mablement.
1781. f iniàblè, -â, ai-
mable.
1782. f imâdjênà et ~pj-
imâjênà, imaginer ; emploi
pronom .
1783. "j" imâdjènâ-eàn et
imâjènâeœn, imagination ;
invention, sur tout au pl.
1784. ~\ imàd^ê, m., ima-
ge ; fig. e d%èt imàd^è, un jo-
li individu.
1785. imârità [s — ], être
chagrin, ennuyé (*esmarri-
tar [esmarrir], de marrjan,
G.).
1786. imirlyunà [s =],
1. Cf. K. Gôhri, Die Ausdrïicke fur Blil^ und Donner itn Galloroina-
niscben, Hambourg, 191 2, p. 14-15.
106 GLOSSAIRE DU PA
s'égosiller (d. esmerilho, ou
de merle).
1787. imàrvulyà [s =],
s'étonner ; regarder en l'air
(mârvœlyâ).
4788. imâyà [s=\, se pré-
occuper (*EX-MAG-ARE, G.).
1789. imê, m., ennui,
préoccupation (esmai, s. v.
â'esmaiar).
1790. fmèj jugement, in-
telligence (esme, s. v. esmar
<C .estimare).
1791. imènyuxa, émietter
(de menuxar < minutiare;
cf. mènyu^alyâ).
1792. imornâ, aumône
(*alemosyna >> almoma, et
initiale analogique).
1793. f imœr, humeur,
fig. ; spéâ : dè bun imœr, dè
mùvà% imœr, de bonne ~,
de mauvaise humeur.
1794. f imula, aiguiser à
la meule (tnôlâ a).
1795. imulàdèlè, rémou-
leur (imula).
1796. itnulïfyu, rémouleur
{imula).
1797. itnumà, mâchon-
ner; ruminer, sens pr. cl fig.
(m%rt).
1798. imûtsè, protége-
ais DE V1NZELLES
mouches [pour les chevaux]
(mut sa, suf. -alh).
1799. imwi\è, mettre en
train; troubler [unéfourmil-
lière] (ex-movere).
1800. \ imyârwè, miroir,
glace (préfixe analogique).
1801. imyid^à, émietter
(myid^â. Cf. imènyuxa).
1802. -f imyinàdâ, mesure
agraire valant 4 kârtûnqdâ
(d. hemina, Gr. : tresémina-
das de terra, Cart. 120, etc.).
1803. -f inà, -àdâ, aîné.
1804. t inésâ, aînesse.
1805. inyeta, anéantir,
affaiblir (*esnientar [anien-
tar]).
1806. inyetyiml, inanition ;
jï\t kifaè. d =, faire cuire à
feu doux (de nient ir).
1807. a) inyu. Cf. nyii.
1808. g) inyu, oignon
(uni one >> unhô >> inhô).
1809. inyudàlyê, muscari
(unhô-d'alh, et fin. atone i).
1810. inyuse, -lia, inno-
cent; surtout idiot (inocent,
s.).
1811. inyu%à} enivrer
(*en-ieurar ; cf. ny$%è)
1812. \inyu~à,-àld, igno-
rant.
GLOSSAIRE
1813. ipàJâ, épaule ; fig.
vér l ipàlâ pu grâsâkê lê kârtèi,
avoir l'épaule plus grosse
que le côté, c'est-à-dire être
orgueilleux (spatula > es-
patla > *espanla).
1814. ipàlà, heurter avec
l'épaule ; s =, se luxer l'épau-
le. Cf. dtpâUlà (ipàlâ).
1815 . ipàrlâ, perle (pïru-
la3 et infl. ipârlu).
1816. ipârlu m., broche
du tonneau (Cf. Les Martres-
de-Veyre ipyàrlb, f. : G. speer-
et suf. ula).
1817. ipârmènà\s\, se pro-
mener (es-per-menar).
1818. ipârmènàdâ, prome-
nade (ipârmènà).
1819. ipârnyà, épargner,
économiser (espar nhar, rad.
SPAR-, G.).
1820. ipânjyà, -cita, qui
épargne, économe (ipàrnyà).
1821. ipârnyi,, faire des
éclairs. Cf. ilyueà. (Semble
dû à une confusion entre
espar l et esparnir. Cf. Gôh-
ri, op. cit., au n° 1778, pp.
23-26.)
1822. ipârnyidâ, f., éclair
(ipârnyi).
GÉNÉRAL IO7
1823. ipârsu, goupillon
(espar sa, de sparsu).
1824. ipârsûnà, bénir
avec le goupillon (ipârsu).
1825. ipârtyi, m., repas
de midi, fr. rég. dîner ; qqf.
repas (ipârtyina).
1826. ipârtyina, v., dîner
(vespertinar, et infl. part).
1827. ipârvei, épervier
(sparvari, G.).
1828. ipâtsûnà, gifler
(pat su).
1829. ipèi, f. /pfM, épais ;
gros (spïssu).
1830. ipêlûnà, battre des
cils (pèlu).
1831. //té/_yz', éclore [en
parlant des oiseaux]. Cf.
ipyqit (*expellïre >> espelir).
1832. ipêsà, détailler [le
bois] (espessar ; cf. pesa).
1833. ipêsur, épaisseur
(d. espes).
1834. f ipçyâ, épée ; fig.,
personne qui se dorlote.
1835. ip\\a, enlever les
pierres (pria).
1836. iplità, f., mauvais
outil (espleita, < explicita).
1837. -j- ipuvàtà, épou-
vanter.
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
• ro8
1838. ipu%à, épouser
(sponsare).
1839. ipù^èjè, efTrayer
(*espaore%ir [espaorsir], d.
paor).
1840. ipwètà, épointer
(pwêtâ).
1841. ipyà, regarder (speh-
ARE, G.).
1842. jpyâ, exclam., vo-
yez ! (ipya).
1843. ipyàdâ, f. coup d'œil
(ipyà).
1844. ipyêgà, sauter
(*SPRÏNG-ARE, G.).
1845. ipyègàdâ, f., saut
(ipyêgà).
1846. ipyetur, m., barre
en bois ou en fer qui assu-
jettit la partie fixe d'une porte
à deux battants (de espintar,
tiré de Expïntu, p. p. de
de expingere [de pangere],
M. L. 3048; cf. Très, espin-
ta).
1847. ipyid^à, épier, mon-
ter en épi (ipyjd^â).
1848. ipyidiâ, f., épi (spi-
ca).
1849. ipy/nii, épine ; buis-
son ou arbuste épineux :
épine vinette, prunellier, etc.
(spina).
1850. ffipyinàr, épinard,
légume inconnu autrefois.
1851. ipyçdfâ -sœr, m.,
libellule, propr1 épluche ser-
pent » (ipyudfâ, sœr).
1852. ipyq\t, éclore [en
parlant des oiseaux]. Va-
riante de ipêlyi, prob* refait
sur un ancien futur).
1853. ipyûd%à) épucer ;
pouiller ; éplucher (*expuli-
care).
1854. ipytinâ, épingle
(SPÏNULA > *SPILNA > esplll-
na).
1855. ipyunei, étui (ipyà-
na).
1856. ipytinètà, piquer
comme une épingle (ipyunâ).
1857. irêlyà, érailler,déchi-
rer (rèlyâ) .
1858. -\ irètà, éreinter; fa-
tiguer.
1859- isâ, essaim [d'abeil-
les] (examen).
1860. isàdâ, houe à tran-
chant. Sert surtout pour
enlever les mauvaises herbes,
pour arracher les pommes
de terre ; sert aux maçons.
Tend à disparaître. Cf. byàr,
byigô, et Addenda (asciata).
GLOSSAIRE
1861 . isâd~à, essayer (exa-
giare).
1862. isàd%ê, essai (isâd%à).
1863. isâmà, essaimer ;
avoir une quinte de toux
(eissani).
1864. isâmàdâ, quinte de
toux (jsâmà).
1865. isârlyà, -àdâ; écer-
velé (*eisserv[e]lhal, de cervel
< CEREBELLU).
1866. isârtà, gratter, en
parlant d'une poule (*ex-sar-
ritare).
1867. isârtàdâ, action de
gratter (isârtà).
1868. isâyu, sureau, spé-
cialement la fleur, emploi par-
titif(*SABUŒJ > saùc ; i anal . ) .
1869. isâyunîzâ, sureau
[arbuste], plant de sureau
(d. isâyu).
1870. isèittyiséi, eux, cf.
Morph. 69, 82 (aicestz).
1871 . isélâ, aisselle (*axel-
la).
1872. f istwé(â et f [ê]s-
twéiâ, histoire, passé au sens
de conte, récit; événement;
chose, affaire.
1873. -f isuflà[s], s'essouf-
fler ; p. p. essouflé.
1874. isurbà, assourdir ;
GÉNÉRAL 109
'assommer (de sur ; confu-
sion avec eissorbar = aveu-
gler).
1875. *isurbyi, -idâ, ba-
lourd (de sur -j- eissorbir ; le
verbe a disparu).
1876. isurbyisà, assourdis-
sant (isurbyi).
1877. isuvâlyà [s —], se
mettre au soleil (*eissolelhar,
avec infl. de la forme suvê
<C solelh, des patois du sud,
Géogr. 35).
1878. isud^à, enlever la
suie. Cf. isuyà (siid%a).
1879. f isûlâ, -âtâ, inso-
lent.
1880. isulâtà, injurier
{isûlâ).
1881. isûnyà, enseigner ;
montrer, indiquer (*insigna-
re >> ensenhar > essenhar;
infl. de sûnyà pour Vu).
1882. isûnyâme, m., indi-
cation, mot rare {isûnyà).
1883. -f isuyà, essuyer.
1884. isu\à, mettre à l'air,
faire sécherfdu linge] {eissau-
rar, de aura).
1885. a) isùlêlyà, mettre
à l'air (d. isu\a).
1886. g) isu{tlyà, gifler
(eissaurelhar, de aurelha).
110
1887.
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
ikèUètà
isà^
gifle
(isu^èlyà ,3).
4888. a)ità, p. p.de[/]£ré.
1889. (3) ità, état, situa-
tion ; métier ; -j* •{* Etat (es-
tât).
1890. f itàblê, m., étable
(Repris au fr., cf. tabula >>
tblâ, ebulu > \èd\yy,U).
1891. f fcM, établi.
1892. f itâeèlè, ustensile.
1893. ità-dèsu, manche du
fléau (ità, dêsu).
1894. f itàd^ê, étage.
1895. f italyâ, -àdâ, ba-
vard (du fr. « italien », par
la région du sud, où ye >>
yà, Géogr. 93).
1896. f î7$wà, étamer.
1897. f itârlyà, étriller.
1898. f itârlyâ, étrille (du
fr., cf. gàrlyâ).
1899. -\\itârnà, étrenner.
1900. f itârnâ, étrennes.
1901. itârsèlè, tiercelet,
faucon (de *terselet [tersolet],
d. ter ti).
1902. f/tf/iÀ, attacher (tà-
isâ).
1903. iuïvànyi, évanoui ;
exténué (estavanif).
tat., îfcêteètà, briser [un car-
reau, un verre, une aiguille,
etc.] (même racine que « dé-
chiqueter ))).
1905. ifcêlâ, sonnette agi-
tée pendant la messe (skïlla,
G. > *esckinla [eschila]. Un est
obscur).
1906. iteèlà, sonner avec
Yit-eèlâ.
1907 . itêènâ, échine ; dos ;
derrière du corps (skïna, G.).
1908. f iteèna [s =], s'é-
chiner (sens repris au fr.).
1909. ite, étain(*STANNiu).
1910. itèdrê, étendre (ex-
tendere).
1911. itélâ, bûche (astela,
de hasta, et i analogique).
1912. itèlyà, [s —], se ré-
duire en fibres [en parlant du
chanvre quand il est roui]
(têlyâ).
1913. itèvâ, manche de
l'araire (stïva > esteva).
1914. ità, étau (stock-,
G. ; prob1 repris au fr.).
1915. itobè, aiguillon pour
les bœufs. Cf. hj\ii[yàihi.
(Cf. R. XXXIX, 2).
1916. itâfd, étoffe ; 'drap
1904. ileèhètà et, par mé- fait autrefois avec la laine
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
III
des moutons du pays1, mar-
ron pour les hommes [plus
longtemps en usage], teint en
bleu, vert, etc. pour les fem-
mes (stoff-, G.).
1917. ilràd^H, -î%â, étran-
ger (STRAXEARIU, SS. >> CS-
trangeir).
1918. itrâlyà, étrangler;
[se] pendre (strangulare).
1919. itregb, individu très
mince (M., de *stringare,
pour STRINGERE, cf. it. Stftn-
gare, Très, estringef).
1920. itrêi, f. itritâ,
étroit (estreit).
1921. **itr$è, seult1 dans
le dicton : dâkê vênt fçfè ?
tsârdà u itre'iè. ? — que
venez-vous faire ? carder ou
[extraire ?] (extrahere).
1922. itripà, mettre en
colère (tripâ).
1923. itrô, étron (stront-,
G.).
1924. itsâbulyâ,-adâ, éche-
velé; ébouriffé (de chabel
< CAPILLU).
1925. itsâkrà, accrocher;
7 échancrer (de *cancru,
class. cancere).
1926. itsâkrà, m., branche
d'arbre tombée qui accroche
(itsâkrà).
1927. itsàlâ, échelle (sca-
la).
1928. itsâlèi, escalier (itsà-
lâ).
1929. itsâh, échelon (itsqt-
lâ).
1930. itsâpà, échapper (ex-
cappare).
1931. itsârfœ, cerfeuil
(caerefoliu ; le ts est dû
à l'infl. de char [chère-
feuille], cf. At. ling., 2ié).
1932. f itsàrpâ, écharpe
[d'étoffe].
1933. itsârpb, chardon.
Cf. tsàrdâ, tsar du, tsueèdâ
(de escarpir).
1934. a) itsârpyi, Méchi-
rer; faire de la charpie (es-
ebarpir, de *carpire).
1935. 3) itsârpyi, charpie
du préc1, avec infl. du fr.).
1936. itsârpyilyunà, cou-
peter, mettre en charpie
(itsârpyi).
1937. itsârvâlyà, abîmer,
gâcher. Cf. âbyimà, pâfyi
puiâ fyinà (de scarabaeu >
*scarabu >> *eschar[e]ve ; cf.
« écarbouiller »).
i. Mélange de laine blanche et brune.
112
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
1938. itsâvé, écheveau (es-
chavel < scabellu, Dict.
Gén.).
1939. itsàfâ-lçi, chauffe-
lit, bassinoire (itsûfà, lei).
1940. itsûdà, échaudé,
sens pr. et fig. (eschaudar).
1941. itsudêlè, m., échau-
dé, gâteau (itsûdà, suf. -elet).
1942. itsufà, échauffer
(tsufà).
1943. *itsutâ, pelote de
laine. Cf. grutu, pelota, (de
*eschautar[eschauta] <C *escha-
vetarou*eschavotar;tf. escha-
vot, et Très, escauta).
1944. itufà, étouffer;/^,
avoir très chaud (estofar).
1945. itùfâmè, étouffe-
ment (itufà).
1946. *ituma. Cf. èstumà.
1947. itupâ, étoupe; chan-
vre roui de moyenne gros-
seur. Cf. plô, t'elyà (stûppa).
1948. iturd^à [s =], se
piquer aux orties (iturdçè).
1949. iturd^è, m., ortie
(urtica, avec métathèse vo-
calique et chang* de finale).
1950. iturné, étourneau,
oiseau (sturnellu).
1951. ilunjyi, éternuer
(estornir).
1952. iturnyidâ, f., éter-
nuement (iturnyi).
1953. iturpyà, estropié (it.
stroppiato).
1954. itûrsà, trousser
(ex-thyrsare).
1955. *itÛ£è. Cf. tû-eè.
1956. f itûdyà, étudier.
1957. itûdyà, étude, tra-
vail intellectuel (itûdyà).
1958. itûdyà, ménager,
épargner, mettre de côté
(*estaljar; prov. estalbiar).
1959. itiîlyâ, éteule (*stu-
cla pour stipula, Ess. 238).
1960 f itiïnà, étonner.
1961. f itûnâ, -âtâ, éton-
nant.
1962. -f-fitûnâmâ, étonne-
ment.
1963. itùnâmè, étonnam-
ment (itîina).
1964. itycilâ, étoile (*ste-
la pour stella).
1965. ityeta [s =], se
briser (*ex -quint are). Mot
rare, surtout en usage plus
au nord [Serpoil, etc.].
1966. ilyiblà, tendre [un
fil, une corde, etc.] (tibia).
1967. ityivà, mettre un
champ en jachère (*esti-
vare).
GLOSSAIRE
1968. ilyiv#ch@3 m., cul-
ture en jachère (ityivà).
1969. ityivà, repasser du
linge (de tirai)-.
1970. ih'ii, écu, pièce de
5 fr. ; * aussi pièce de 3 fr.
(SCÛTU).
1971. ityudêlâ, écuelle
(::;scûtella).
1972. ityudèlètâ, petite
écuelle (ityudêlâ).
1973. ilyumâ, écume [du
pot-au-feu ; de la rage, etc.]
(SKÛM-, G.).
1974. ityumà, écumer [le
por-au-feu ; = de rage]
(ityuma).
1975. iiyuiiiâdiiija, écu-
moire Qtyuma).
1976. *J* ityiqiyà, écurie.
1977. ilywèlàdâ et ityolàdà,
écuellée (forme contractée
de escud[e]lada ; d'I >> ni,
cf. ivèlà, ipâlâ).
1978. ivâlyà, efflanqué, qui
n'a pas de ventre (Cf. Très.
vanc, esvanc).
1979. ivàr, m., hiver;
neige (hibernu).
1980. ivârà, chasser [une
poule] (*EX-VERRARE de VER-
rere ; cf. esvarrat, égaré,
probl1 pour *esverraf).
général 1 1 3
1981. ivârnà, neiger (de
ivern).
1982. ivàr sa [inô =],
[main] retournée, c.-à-d. re-
vers de la main (ex-versa).
1983. ivàr si, courant d'air
■(de versu).
1984. ivâtà [s — ], se dis-
siper [en parlant de nuages,
d'un mets qui digère vite]
(*EXVERT-ARE ? Cf. Tl'és. CS-
vata,esvarta et avala, avaria).
1985. ivêd~à, envier, ja-
louser Qvêd%â).
1986. ivia\à, envie, jalou-
sie (invïdia).
1987. ivêd^u, -û%â\ en-
vieux, jaloux (ivêd%â).
1988. oc) ivékê, gui (viscu
> vesc, et infl. du suivant?
Cf. At. ling., 675).
1989. (3) f ivékê, évêque.
1990. ivèlà [s=]9 s'allon-
ger comme un veau (forme
contractée de esved[e]lar, de
vedel <C vitellu).
1991. ivètrà, éventrer
(vètrê).
1992. ivu\à, effaroucher
(ex-vorare ; cf. sens fig. de
d\vû\a).
1993. f ivyità, éviter.
1994. i%h, -àdâ, aisé, fa-
II4
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
ci le ; kw e^â bê à %%à vî%ê
(pour : t%à de vï%è)3 c'était
bien aisé à voir (e%ê).
1995. i%à, -àdâ, agacé
(irar, de ira).
1996. i\tsu, hérisson; fig.
individu désagréable (ericio-
ne >> irisso).
1997. i\ità, hériter (here-
ditare).
1998. i^ètei, 4(â, héritier
(ilètà).
1999. f /'|j^'M5hirondelle.
2000. i%u, -u^â, heureux
(aûros, de *aguriu).
2001. iiii^âmë, heureuse-
ment (jlu).
J
2002. f jâmè. Cf. d~amè.
2003. "J" jâvyè, janvier.
2004. f jedô, jet d'eau.
2005. jégà. Cf. {êgà.
2006. f jêléyâ, gelée de
fruits, confitures. Cf. d^âlàdâ.
2007. f jerôfltyâ, giroflée.
Cf. d~ânêfrêyâ, kârâfé.
2008. f je%u, propr1 jésus,
terme ironique .
2009. jà'ii, œuf (du pl.
ueuSj de ovu). Cf. /v/'/.V).
2010. ff/ô, jonc. Cf.
2011. f jurnàlêj journal,
gazette.
2112. f .;Vi^, f. f /atfwî,
juif. Cf. dzwei.
2013. a) kà, dans : <;rà
kà, pasgrand'chose, pas beau-
coup {cas, M. ; cf. Mich.
cas, et Très, pas grand cas,
v° cas).
2014. g) kà, car, ddw* :
lyâ tltd^uiâ ekà ue £ê, il y a
toujours un « car » ou un
« si » (au are).
2015. a) kâ, combien ;
kâ[^â],qud âge [a-t-il, etc.]
(quantu).
2016. p) kâ, quand, interr.
etrelat. (ojjando).
2017. kâbà, cabas, sac à
main en cuir (cabas, M.,
ou du h\).
2018. f kàbànà, cabane.
Cf. tsâbçnâ.
2019. hase, -êdâ, tassé, dur,
mal levé [ fr. rég. « cassi »],
en parlant du pain, de la
pâte (Cf. Mich. car ci, id.,
Très . [porc] carci, à la chair
ferme, propr1 porc du Quer-
cy, de quercij adj. Cf. aussi
Très, carcuiou, fromage sec
[et dur]).
2020. •;- kâdQbrè) cadavre ;
GLOSSAIK
fig. è gril kâdàbrè à âme, un
grand cadavre d'homme (A
subi Tinfl. de àbrê < arbre,
et. Les Martres-de-Veyre
kâdebrè et ebre < *aybre < ar-
bre).
2021. f kâdé, -étâ, cadet.
2022. kâdênétâ, tresse de
cheveux ; fig. fe\ê sâ kâdênétâ,
s'enivrer (cadeneta, M.).
2023. jkâdyidà, candidat.
2024. f kâdyù [mô =],
mal caduc, épilepsie.
2025. f kâfàr, blatte.
2026. kàfâzp, -odâ, [pomme
de terre, etc . ] creusée, ron-
gée par les bêtes (d. cavar,
M., et infl. kâfar) .
2027 . kâfâ^iînà, -àdâ, même
sens (d. cavar, M.).
2028. fkâfé, café.
202$. y kâfètyé(â, cafetière.
2030. kâfur, f., forte cha-
leur (calôr, M. -f~ Jwr <C
font).
2031. kâgà, chier. Cf.
Icà (cagar < cacare, M.).
2032. h) je, quasi, presque.
For me rare, d. kèjé etMorph.
217 (quasi, S.).
2033. kâjèmôdâ, Quasimo-
do. Cf. phlsâzp. (quasi-modo,
s.).
GÉNÉRAL I I )
2034. kàkâ, f., baie [fruit]
(M. [S. E] caca pour coca <
cocca [coccu], M. L. 2009.
Le sens a passé de « coque » à
«fruit », « baie » par l'inter-
médiaire des fruits à coque).
2035. oî)kâkà, mot enfantin,
f., fruit ; m., caca.
2036. $)Mkà [sè =], s'é-
caler [de kàkâ, au sens pri-
mitif de « coque »).
2037. -j- kâkâlyutsâ, coque-
luche (refait d'après kàkâ).
2038. kàkânà, chanter, en
parlant de la poule qui va
pondre. Cf. tsâta (Onom.).
2039. kâkânélâ, f., bigar-
reau (kàkâ).
2040. kàkânyô, m., bes-
tiole ; fig., terme d'amitié
pour les enfants (dimin. de
calha, avec imitation du cri
de la caille : cancalh-ol >>
*cancanhol, dimin., cf. Mich.
can-calha !).
2041. kàkâ(élâ, f., crotte
de chèvre, de brebis (forme
nasalisée tirée de *cacar <
cacare SS. ; cf. Mich. caca
2).
2042. kâkâ{b} -àdâ, chieur ;
niais, sot (cacar).
u6
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2043. kâkèlà, manger [son
bien] (MM).
2044. kâMÏ{â, f., tas [de
noix] (MM).
2045. kâkô, œuf. Cf. jœu
(De MM, au sens primitif
de « coque »).
2046. -fkâlà, caler ;çsêk.9
être fourni [de..].
2047. f kâlo, -odâ: budé=,
rectum ; [vache] qui a une
raie blanche sur 'le front
(*cul-aul).
2047. a) kâlyà, cailler
(coagulare).
204^.p)M/^,m.,laitcail-
lé ; fromage caillé (kâlyà a).
2050. Mlyâ, caille (forme
nasalisée âecalha,p.- ê. pour
imiter son cri ; cf. MMnyô).
2051. kqlyê, m., caillette
[des ruminants]. Cf. uijnâ
(kâlya).
2052. Mljyttà, petite caille
(Mlyâ).
2053. jMlyikô, calicot.
2054. Mma [sè nà =],
| aller sej coucher (de Pesp.
cama, venu par le S. O.).
2055. y kâtnfyr, -arda, ca-
mard.
2056. '['kaiiui , -/rxa, camus.
2057. y.) y /iv/ nây cane.
2058. ,3) f Mnâ, f., canne,
bâton.
2059. y) kànâj f., roseau
(cana <Z canna, M.).
2060. f Mnqlyâ, m. et/.,
canaille.
2061. fkânàr, canard.
2062. -j- Mnôtâ, calotte
(Un est obscur).
2063. Minu, caneton (d.
Mnâ a).
2064. kàpâ, f., grand man-
teau (capa, M.).
2065. "J- Mpàble, -â, capa-
ble, exercé, habile.
2066. \ Mpufè, capucin
(du fr., prononcé « — l »).
2067. f kâpyitçnè, capi-
taine [de pompiers, etc.].
2068. kâpyô, échaudé. Cf.
itstidèlè (M. capels}).
2069. a) f kàr, quart ;
quart de livre (quartu).
2070. £) kàret Mit, cher-
cher, au sens ancien de qué-
rir [aller chercher de l'eau,
= des violettes dans un jar-
din, — la clef qui est der-
rière la porte]. Cf. tsârtsà
(guerre) .
2071. y.) f Mrà, s. m.
carre.
GLOSSAIRE
2072. p) f kârà [sê =],
se carrer, s'étaler.
2073. f hàrhjâ, carafe.
2074. kârâfé, m., giroflée
jaune. Cf. jêrôfléyâ, vytilé
(CARYOPHYLLU, M. OU SS.).
2075. 7 kârâkô, caraco.
2076. kârba, crever [qc] ;
crever, mourir (crebar).
2077. kâré, métier à bro-
der (carrel <C quadrellu,
venu par Ambert, La Chaise-
Dieu, pays de brodeuses).
2078. kârèi, -jnâ, jeune
porc (même rac. que le piém.
kurin, M. L. 2328 ; de
*CRÏXOS, C. ?).
2079. kârgylâ, citrouille
(cogorla, altération de cogorda
< cucurbita ; le mot doit
venir du S. E, cf. lang.
hiÇjïtrlo).
2080. kârinu, dimin.de kâ-
rèi.
2081 . -J* kârkâ, vieux che-
val (carcan).
2082. kârkàsâj carcasse
(ïi. car cassa, venu parle S. E;
cf. ikârkâsa).
2083. kârkunà [sê=], s'a-
genouiller par terre (prob1
altération de acropouar, —
i n fl . de k rok — cf. krunyu — ? ;
GÉNÉRAL II7
cf. Très, acroupouna et sa-
crouchouna?)
2084. -fkârkulà, calculer.
2085. -j- kàrnâ, carne ; in-
jure.
2086. fkârçsâ, f., voitu-
re ; carrosse.
2087. f kârâtâ, betterave.
Çf. pâstânàdâ.
2088. kàrpâ, carpe, poisson
{carpd).
2089. a) kàrtâ, quarte,
mesure de capacité valant
2 litres. Cf. pyetâ, tsùpyinâ
(quart a >> carta).
2090. (3) f kàrtâ, carte,
spéâ carte à jouer.
2091. *\kârtàble, sac d'é-
colier (cartable).
2092. kârtèi, quartier [de
viande, etc.] ; côté [du corps,
d'un objet,d'un pays](o.UAR-
tariu "> carteir).
2093. kârtï~u, quarteron
(kârtèi).
2094. kârtb [pwô =],
espèce de grosse pomme [à
l'orig. : — pesant un quart]
(cartal).
2095. kartsâ, crèche [de
l'étable] (krippj a, G. , > crep-
cha).
2096. kârtû, fr. rég. « car-
n8
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
ton », mesure de capacité
pour les grains [double déca-
litre] (cartâ).
2097. kartiinàdâ, fr. rég .
« cartonnée », mesure
agraire [ à l'origine : sur-
face ensemencée avec un
« carton » de blé : 5 a. 70
à Vinzelles, 4a. 75 auxMar-
tres-de-Veyre, 7 a. 60 à
Ambert, — variations sui-
vant la fertilité originaire
d es terres] (cartonada ; pa-
raît s'être substitué à carta-
Jada, Cart. 127, etc., comme
sans doute cartô à cartaï).
2098. kârunà [se =], di-
min. de kârà
2099. kârutiiâ, f., champ
de betteraves (kârôta).
2100. f kâryflâ, carrière
de pierres [Il y en a plu-
sieurs dans la commune].
2101. kâsà, couvrir [une
casserole, = le feu, == d'une
étoffe] (*cassar <*cattiare
M., cf. Dict. Gén. casse 1 ;
à Orsonnette, etc. kâtà
<C*cattare) .
2102. kâsâdu, couvercle
(kâsà).
2103. fMx4?/4casserole.
2104. kâsé, carré de pois
(kâsà).
2105. kàtâmàtâ m . , spécx :
fçlè sô =, faire le bon apôtre
(M. cata [chatte] et mat, M.-
L. 5401).,
2106. -f kâtâplàmè, cata-
plasme.
f kâtàrè, catarrhe.
*j- kâtêsèmê, caté-
2107
2108
chisme.
2109
kâtô, canton,
circonscription administrative .
2110. kâtôrdxè, quatorze
(ojJATUORDECl).
2111. kâtârdxyemâ, qua-
torzième (kâtôrd^è, suf. fr.).
2112. kàtrè, quatre; kàtrè
vye, 80; kàlrè vye dé, 90
(quatuor) .
2113. kâtriyémâ, quatrième
(kàtrè, suf. fr.).
2114. kâtsà, casser [une
noisette, une pierre] (*coac-
ticare).
2115. f kâtsè, cachet [de
cire].
2116. f kâtsêtà, cacheter.
2117. kâtiïnà [se =], se
pelotonner; se reposer sur
les talons quand on est age-
nouillé à terre (d. acatar, de
cal < cattu, M.).
GLOSSAIRE
2118. "f* kàtûnçi, canton-
nier .
2119. f kàvâ, cave.
2120. kâvàlâ, jument (it.
cavalla. Cf. At. ling.).
2121. f kâvâlyé, cavalier;
champignon [lepiota pro-
féra, coulemelle, grisotte].
2122. hàyâ, corne [du sa-
bot d'une vache].
2123. kâ%îmâ, f., carême
(ojjadragesima).
2124. a) kè, que, couj.
(quod).
2125. ,3) f kè, quoi (ojjid)
Cf. dâkê.
2126. v) kè, qui (que[m]).
2127. tyjè, quasi, presque
(quasi, SS., Morph. 217).
Cf. kàjè.
2128. 7 kèkâlyèi, quin-
caillier.
2129. kèsâ, caisse (câis-
sa, M.).
2130. -j- kèstyœu, ques-
tion, interrogation ; sujet.
2131. -j-j- kêstyùnà, ques-
tionner.
2132. kç%ê, coin, angle ;
côtéfd'un objet] (quadru>>
c aire) .
2133. kïryè, tas de pierres
[a forme carrée]. Cf. kâkè-
GÉNÉRAL 119
//-//, tà, pudçô Ç*cairialb, àl
cairia).
2134. kfa, â, cet... ci
(aquest).
2135. klâpyi, -idâ, tassé,
mal levé [tarte =, pâte -=,
etc.]. Cf. M^(klapp-, G. ;le
f1, par dissimilation, a rame-
né kly à kl, qui passe par-
fois à kr. Cf. krâpyï).
2135 lûaiin'età, clari-
nette.
2136. klyânà [sè =], s'as-
seoir par terre (clTnare).
2137. f., barde de
lard ; terme d'injure (klapp-,
G.).
2138. a) klyàr, f. -$,{â,
clair (claru).
2139. $)klyàr,ghs(clas >
*£/#r par fausse régression).
2140. -j* klyârmçdâ, esclar-
monde, prune.
2141 . a) fyyàsâ, botte de
paille. Cf. dxàrbà, gurbé,
plâd~u.
2142. 0)f classe;
école.
2143. klyâtsà, plus rarx
klyètsà [sè =], se pencher
(clîn-icare; cf. klyânà; Y à
de la ire forme vient de la
région issoirienne).
120
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2144. klyâvé, petit clou
qui maintient la lame du
couteau (clavellu ; résidu
de l'ancien mot « clou ».
Cf. klyœu).
2145. klyâvèlà, fixer le
klyâvé.
2146. klyâvètâ, cheville
qui maintient les tedyilyâ
dans l'araire ; targette en
bois de chêne, retenue par
une ficelle à l'intérieur de
la porte, et qu'on passe sur
la clenche, entre celle-ci et
une armature métallique
fixe, pour fermer la porte
en dedans (^claveta, de
clave).
2147. hlyàlâ, f., glaire
(cl ara).
2148. klyèi, enfant de
chœur {clerc).
2149. klyjdâ, claie (clê-
ta ; H est dû à une régres-
sion).
2150. k\yb,l, clef (clavi).
2151. f klyokâ, cloque.
2152. klyçlè3 enclore [un
jardin, un champ] (clau-
dere).
2153. a) f klyqsu, clou;
klyâ dè jèjtfflâ, clou de
girofle (Repris au fr., pro-
noncé klôu. Cf. Clavellus,
et ci-dessus klyâvé).
2154. 3)%^w,glui(*CLO-
DIU pour *GLODIu).
2155. klyu-cênà, glousser,
appeler les poussins, en par-
lant de la poule (klyùsâ).
2156. klyud^à, faire un
glui (*clodiare).
2157. klyusâ, poule cou-
veuse (*clôcia de *CLOCIRE
pour glocire).
2158. klyusàdd, couvée
(klyiisa).
2159. klyuvà, clouer (d.
klyœii).
2160. a) ko, kzv. Cf. âkô.
2161. [3) ko, coup ; fois
(colp >> cop).
2162. ko, qui ? (quale).
2163. f kôblà, combler.
2164. f kçblê, comble.
2165. kobrè [dê =], [en]
réserve, [de] reste, [de] cô-
té (de cobrar).
2165 bis. f koeê, s. m., co-
cher, conducteur.
2166. "J" kô-eçsâ, conscience.
2167. kôdènà (condem-
NARE,SS.).
2168. h5d$â9 f., amas,
fondrière de neige (*conge-
ria, Mél. 54).
GLOSSAIRE
2169. hôtk$à[sè=\ se ra-
masser en fondrières, en par-
lant de la neige; s'emploie
au p. p. comme adj. (kod^a).
2170. f tyrè, coffre.
2171. f kôfyityu'iâ, f. s.,
fruits confits, mot rare (con-
fiture). Cf. jeléyâ.
2172. kôçrèi [sè =], se
pourvoir [de] ; au passif,
être pourvu [de] (conquérir).
2173. kôkclryâ, coqueret ;
fig. bêtise (*concaria, d'un
type kok = coq, venu du
Nord, ou de *côcca -f con-
CHA, M.).
2174. Iwkè, -a quelque
(qualque).
2175. itiktcâ, n'importe
qui; qui que ce soit [..qui]
(quai que sia).
2176. kôkènô, quoi que ce
soit [..qui] quai queïom,
Morph. 86).
2177. -\koku, coucou, oi-
seau-, primevère sauvage (fr.
« cocu », quia supplanté co-
gul;cougyos en 1477, Morph.
254 ; cf. At. ling. 1 580).
2178. -\kôlà, colle.
2179. f Mèpôrtœr, col-
porteur.
21 dQ."fkôm{jirsês com m erce .
GÉNÉRAL 121
2181. ho[n\ f. kçn[â],
quel, exclam. (qual-\u\n).
2182. konâ, f., terrier
(*cauna, M., d. de *cavo,
M.-L. 1794).
2183. kôpânyâ, compa-
gnie, société ;f$è h . , accom-
pagner (companhia).
2184. kôpânyàdâ, seul1
dans : la kôpânyàdâ du pâfyâ-
dyi, la compagnie du para-
dis, dans la formule de sou-
haits que les enfants disent
au nouvel an (kôpânyâ).
2185. kôpârnye, compren-
dre (pârnyè).
2186. -j*f kôplé, -étâ, com-
plet [dans une diligence].
2187. f kôplô, complot,
au sens familier.
2188. f kôphilà, complo-
ter.
2189. ot)kôr, corps; *corps
de robe, ancien corsage balei-
né qui a précédé le corset (cor-
pus).
2190. fi) f far, cor aux
pieds.
2191. y) *kôr, cœur, seul1
dans : *dè bô kâr. Cf. kœr,
mlkôr (cor).
2192. hfrdâ, corde (chor-
da).
122 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2193. kornây corne, trom-
pe; f corne [de la lune] ; f
[faire les] cornes. Cf. bànâ
{corna, de cornu).
2194. korpê, -â, blet (carp,
M.).
2195. kôr%è, ramasser [des
récoltes] ; si =, rentrer des
champs (*cor^er < corrige-
re).
2196. -j- kôsèlyê, conseil
municipal. Cf. hiseljyè.
2197. f kôsèlyé, conseiller
municipal.
2198. *kosu, percepteur
(cosol, magistrat municipal ;
encore Herm. i, 13 etc :
< consule).
2199. f kôsûlà, consoler.
2200. -J* kôsultà, consul-
ter [un médecin, etc.].
2201. kôsultâ, consulta-
tion de médecin (kôs //////).
2201 bis. kôsûlà, f., en-
semble de deux roues du
char montées sur l'essieu-
Cf. Très, counsiiro, cou mes
suro, Mich. consuro {cornes-
sur a).
2202. kôlà, compter (com-
putare).
2203.7.) kôli\œm\nc(kôh)).
2204. P)f#«, conte.
2205. T) te, f. -èsâ, com-
te (comité) [Plusieurs fa-
milles comtalestrèsanciennes
aux environs de Vinzelles].
2206. kôte, -et à, content
(CONTENTU).
2207. kôtrâ-rèlyâ, pièce de
l'araire qui s'oppose à la rèlyâ
(contra, relhà).
2208. kôtrâyà, contrarier
de (contrariât^.
2209. kôtràiêi, f. -à(â,
contraire, spéâ dans : ù kôtrà-
%êi [au f .] et */ / kôtrà\èi [les
c], au contraire (contra-
riu, SS.).
2210. kôtrê, contre (con-
tra, avec chang* de finale).
2211 -j- kôtrèva, contrevent;
persienne.
2212. a) *kôtsâ, truie ;
èruie, d'injure (cocha).
2213. p) kàtsâ, coche, en-
taille [du fuseau], etc. ; par
extension taille du boulanger
(cocha, cf. M.-L. 2009; p.
ê. pris au fr.).
2214. kôtunyà, continuer
(contunuar, Herm. 47, S.).
2215. kolxi et kâlyê, ceci,
cela (aco-aqui).
2216. kôtyy-rbê m., en-
GLOSSAIR
nui, embarras (de conturbar,
S.).
2217. kôtyzi'è, quelqu'un
(qualque un).
2218. kôvênyi, convenir
[cela me convient; ne pas
vouloir en convenir] (vênyi ;
p.-ê. repris au fr.).
2219. ko%â et èko\â, cause,
spéc1 : [en être la] cause
(causa M., prov. mod. en-
can soi).
2220. \hzr, cœur. Cf. kôr.
2221. a)Mz*,cuir(coRiu).
2222. p) kcpu, f. kiitâ,
cuit, adj., Morph. ij^Çcoit,
p. p. coire).
2223. krâeè, -édâ, [sol,
terre] tassé (*crass-it, de
crassu. Cf. grà).
2224. krâmà, roussir [une
étoffe] (cremare).
2225. f krâmâtrâ, carna-
val (prob1 du fr. « carême-
entrant ».)
2226. krânyà, craindre
(crenhar, m., altération de
tremere comme en fr.).
2227. krâpyi, au Ire forme
de klâpyi.
2228 . kràsâ , crasse (c ras sa) .
2229. krâsu, -u%â, cras-
seux (kràsâ).
GÉNÉRAL 123
2230. krâtâ, quarante
(quadraginta).
2231. kràthid, quaran-
taine (krâtâ).
2232. krâtyémâ, quaran-
tième (krâtâ, suff. fr.).
2233. -j- krâvàtâ, cravate.
2234. kré, m., touffe de
feuilles. Cf. djè. (*crést, de
crésta <C crïsta).
2235. krébâ-fivâ, proprx
« crève-faim», meurt-de-
faim ; mets composé de mies
de pain et de pommes de
terre dans de la sauce blan-
che (kârbà, fiuâ).
2236. a) krèi, cri (kridà).
2237. (3) krèi, m., crois-
sance (krisê).
2238. f krltà, crainte.
2239. kretycpu, -u%â, crain-
tif; timide (kretâ).
2240. kridà [kré-], crier
(cridar).
2241. kridàdâ, f., grand
cri (kridà).
2242. kridâ^u, f., criail-
le rie (kridà).
2243. kridèiê, criard, cri ail-
leur (kridà).
2244. krïmâ, crème (crês-
ma).
124 GLOSSAIRE DU PA
2245. '[ krinyé~â, crinière
[de cheval].
2246. krtsè, croître (creis-
sef) .
2247. krïta, crête [du coqj
(c resta).
2248. krîtà, faire la crête
[d'un mur] (krltâ).
2249. krïtyâ, crétin (cres-
tià < CHRISTIANU, SS.).
2250. krïtyânu, dimin. de
krïtyâ.
2251 . kntyiv^â, f. de krï-
tyâ (infl. de creatura, S.).
2252. f kriyâlà, crier, en
parlant du coq et de la poule
qui est effrayé '(fr. criailler >>
*crialer ; cf. fr.pop. « pialer »,
argot « chialer » <chiailler).
2253. kriyâlàdâ, f., cri [de
la poule effrayée] {kriyâlà).
2254. kriyàlè, dans : e
bô h., un bon crieur, iro-
nique (kriyâlà).
2255. krî%è} croire ; s e k.,
être orgueilleux (credere).
2256. x)krœit, m. et Hkrfyu,
creux; paume [de la main]
(corrosu).
2256 bis. fi) krœu, m.,
coffre ou plancher du char
Ç*cros \crossar\, berceau ; cf.
kursà, et Mi ch. cros).
)IS DE VINZELLES
2257. Â'n^,croupe(KRUP-
pa, G.).
2258. km, f. hii~â, cru
(crùda).
2259. krùnyu, quignon
(cronhô ? ou contraction de
*croquignô, var. de « croqui-
gnole », a ne. krok-, onom.
- M. ?).
2260. krtitâ, croûte (crûs-
ta).
2261. krntmlyâ, f. pl.,
reste des pommes, poires,
qu'on mange en laissant le
milieu (kruska, G., M.-L.
4788, et suff. alha, avec i
interc, ci-dessus, Introd.).
2262. krutu, croûton
(kràtâ).
2263. fkruyçlê, -â et *\ku-
ryçlè, -â, cruel.
2264. kubàrtâ, couverture
[de lit] (cooperta)
2265. kubârlwizâ, couver-
ture [d'une maison], etc.]
(kubàrtâ),
2266. biibyê, -â, envieux
(cupidu).
2267. kuccJ~çi, méteil ;
mélange d'orge et d'avoine
(*consecaliu >consejalh >>
cossejalhî).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
125
2268. ku€èd%t%à, moudre
le méteil (hieèd^eî).
2269. ku£é^à, gémir (cossi-
rar < considerare).
2270. ku-eod~â,î., chatouil-
lement;/^ la k., chatouil-
ler (Altération de *hi-eédzâ}
d'un verbe *cossijar parallèle
au prov. mod. coutiga [d.
cotir], avec la même rac. que
l'it. co~iare : *kottj- au
lieu de *kott-).
2271. kudà, [pain, pâte]
ciré, mal levé (d. côte; cf.
Très, couda et acoudi).
2272. kudàkê, terme d'in-
jure (du cri de la poule, cf.
Mich. coudaco, Très, cou-
dasco).
2273. kudèi, étui en bois
dans lequel le faucheur met
sa pierre à aiguiser (cota-
riu).
2274. kudènâ, couenne
(codena, d. cûte).
2275. kudênà, m., petit
espace gazonné sur une hau-
teur et formant parfois une
clairière (kudènâ).
2276. kudér, m., sens du
préâ [ixe s. : in loco qui vo-
catur ad Codercos, Cart. 130]
(coder c, d. cûte, cf. sens
hidenà et Très, coudenas ;
suff. obscur).
2277. kudur, m., gros
poids (Cf. Très, çoudours et
R. xxxviii, 377).
2278. kudunçi, cognassier
(*codoneir, pour codonheir, de
codonh).
2279. kudunyà, raisiné
(codonh).
2280. kudïvè, coing (coto-
neu >> codonh).
2281. kufèeœu, confession
(CONFESSIO, S.).
2282. kufèsiinàlé, confes-
s\onn^\(cofessiô,Qt suf. ari S .) .
2283. kufèsà, confesser
(CONFESSARE, S.).
2284. f kufêsœr, confes-
seur (refait d'après le fr.).
2285. kuflà, gonfler (con-
flare).
2286. hpflà-bœu, « gonfle-
bœuf », salamandre (kuflà,
bceu).
2287. htfè, -à, gonfle
(kuflà).
2288. -fkùfréyâ, confrérie,
parfois péjoratif.
2289. f kufyjzê, confire;
fig. fabriquer [un men-
songe].
2290. kujêlyà, fréquenta-
126 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
tif de ky^ê [sens ironique].
2291 a)f hdà, coller.
2292 (3) hdà, couler
(côlare).
2293 j kulâdér, courant
d'air.
2294. kulâdu, tamis pour
passer le lait (colador, de
(colare).
2295. *kitlanyàdâ, que-
nouillée de plô. Cf. plo j3
(kulênyâ).
2296. kutâvyi^à, poser les
bandes des sabots (Jeulâvyjfyâ) .
2297. kulâvyiiâ, bande de
cuir qui retient certains sabots
(métzthèse âecolariva,â.colar
[collier], plutôt que colar
[tirer] -f- virar).
2298. kulè, m., ancien
châle des femmes terminé
en pointe dans le dos (colet'
de collu).
2299. hdènyâ, quenouille
(colucula >> conolha >
*kenolha, et métathèse / et
n9 o et e).
2300 f hdê(â, colère.
2301. kutftâl f., petit
chemin creux Ç*coleira, de
colare ou de collu ?).
2302. hdôbèi, colombier
(columbariu). [Beaucoup de
colombiers anciens dans la
région.]
2303. hdôfâvàr, goinfre
(cohmb-favar, pigeon ramier,
c.-à-d.-« mange-fèves ») .
2304. kuîur, f. couleur
(colore).
2305. hulula, colorer (ku-
lur).
2305 bis. kylyâ, f. testicule
(colha).
2306 f hdyé, collier
[barbe]; bijou.
2307 -j- hdyidor, corridor.
- 2308 f hdyikâ, colique.
Cf. fwi^â, lôdxâ (2.
2309 . kumà , m., fromage
ratatiné (de coma, M.-L.
2071).
2310. kumà, comme ;
comment {coin, et finale a).
2311 . -j- kumâdà, comman-
der.
2312. kuinekà, commen-
cer, variante de hunèsa.
Expliqué par coinensar +
eficar < inchoare, par
Herzog et A. Thomas ; phén»
de régression, d'après sa
répartition géogr., par Gillié-
ron. Cf. At. ling.).
2313. y kumèyyà, com-
munier.
GLOSSAIRE
2314. f kumênycpu, com-
munion.
2315. kumesà ,commencer
(*cuminitiare).
2316. htmèsàlyâ, f., com-
mencement (Jzumesà).
2317. kumesâmè, com-
mencement (kuniësà ; p.-ê.
repris au fr.).
2318. kumèsà^èi, com-
missaire (commissariu, SS.;
a repris les sens du fr.).
2319. f himétrè, com-
mettre.
2320. kumu, -unâ, com-
mun, ordinaire; vulgaire
(commune).
2321. kumrmâ, commune
(de commûne).
2322. kumunb, s. m, com-
munal (kumunâ).
2322bis. -f kumyi, commis
[de magasin].
2323. kumyi-ecpu, co mis-
sion (comissiô).
2323 bis. kanyà [ko- 1, co-
gner, frapper (*cuneare).
2324. y kiiuyisèsâ, [faire]
connaissance; bonne amie
(refait d'après k/ujyiliè).
2325. kunyjlrê, connaître
(conoisser, refait sur futur).
2326. kupà, couper ; se—,
GÉNÉRAL 127
se blesser (copar ; cf. Dict.
Gén. « couper » et M.-L.
2409).
2327. kupâ, première
coupe du foin ; coupe d'arbres
(s. verb. de copar).
2328. kupàdâ, mesure
agraire [quart de la hârtûnàdâ]
(de cuppa, M.-L. 2409).
2329. kupâié, couperet
(d. copar).
2330. hppè, m., nuque
(d. cûppa ; suff. et).
2331 a) kur, f., cour de
la maison (cohorte >
*curte).
2332 0). kur, f. hp-tâ
court (curtu).
2333 7). kur, f., croix
(cruce ; métathèse de *kru
< crâii).
2334. Jfj kurâdêr, autre
forme de kuladér.
2335. kurâdu, jeune porc
qui commence à courir (d.
ky,rè; suf. -ador).
2336. kuràdyinà, courir
le guilledou (kurè).
2337. kuràdyinà, s. f.,
coureuse (Jmràdyinà).
2338. Tmrbà, courber
(curvare).
128 GLOSSAIRE DU PA
2339. kirbâ [fè(ê =],
[faire] la courte échelle.
2340. kurbyi, semer, spéà
des légumes. Cf. sèmènà, râ-
byinà (métathèse de cobrir).
2341. kurbyilyâ, corbeille
(corbicula).
2342. kurbyfcu, f. ense-
mencement (kurbyi).
2343. kuréêdwizâ, carti-
lage (*crossidoirà, de *crossir3
var. de croissir -<*cruscire.
Orig. ?G. *krustjan est pho-
nétiquement impossible).
2344. kur-eènà, craquer
(*cïossiimr, de *crossir, cf.
le préc1).
2345. kurdàdâ, cordée
(kçrdâ).
2346. kurde, cordeau (cor-
dèl, d. chorda).
2347. -j* kurdfinèi, cordon-
nier.
2348 oc), kurdyà, corder;
fig. traîner les jambes (cor-
deiar, de chorda).
2349 t3). kurdyà, -àdà, ra-
tatiné (du préc*).
2350. knrdyn^à, :àdâ,
ridé (hirdyuza).
2351. kur4yit(â, couture :
ride [ de la peauj (cosdura).
2352. ky,rd%â> tresse [de
DIS DE VINZELLES
laine, de corde, etc.]. Cf.
kâdènétâ (corrigia > cor-
reja) .
2353. hprè, courir (cur-
rere).
2354. kuridyudà, f, course,
action de courir (p. p. de
kurè).
2355. kurku, pomme de
pin ; petit hangar fait avec
des piquets et recouvert de
branches (d. de croc, crac,
onom. ?).
2356. kurmê, m., crémail-
lère du foyer(*CREMACLU,Gr;
l'altération e >> o, u,sq trouve
dans d'autres patois, M.-L.
23 10).
2357. kurnà, corner, trom-
peter (ko ma).
2358. kurne, cornet [de
dragées, etc.] ; trou de la
bobine du tisserand ; étui à
aiguilles (cornet).
2359 **kurnèlyâ, corneille
(cornelha), dans un vieux
récit satirique, avec les
verbes plaisamment forgés
kurnêlyà et kurnêlfô.
2360. kurni~à, couronne
de paille pour attacher les
vaches (d. corna).
2361. kuryyflâ, f., carti-
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
129
lages du pharynx ; gorge [vue
del'extérieurjcf.^r^j : sârà
là k.} serrer la gorge (cor-
neola).
2362. kurpyinyô, croupion
(cropa, suff. -inhal).
2363. *j- htrpyô, croupion.
2364. kursà, bercer (cros-
sar, cf. Lévy ; Très, croussa,
Alpes, Forez ; Mich. crossa).
2365. -j-J- hprsâ, course
[pour affaires].
2366. a) kursê, corset
(corset, d. cors).
2367. g) kursê, berceau
(kursà).
2368. kursï%â, raccourci
[chemin] (corseira,d. cursu).
2368 bis. kurtâ,î., parasite
des vaches et des moutons qui
s'accroche à la peau (kur ,6).
2369. h,irtsê, crochet
(krok-, G., et suff. ïttu).
2370. kurtsu, -udâ, crochu
(kyrtsê).
2371. kurtyâ, f. pl., linge
sale (d. crbta, avec fin. iaï).
2372. -j* kuryé, courrier,
voiturier.
2373 *-fkuryéle, -à. Cf.
kruyélè.
2374. kurtftâ, ruelle (d.
crôt%).
2375. kusêlyà, conseiller
(cosselhar).
2376. f kusélyè, conseil (re-
fait sur kusêlyà). Cf. kôsèlyè.
2377. kutànâ, effilochure
(d. cota << kotta, G.).
2378. kutâ{élâ, crotte de
brebis, de chèvre. Cf. gâlâ,
hâkâiélâ(à\mm.àQ *crotarela$
d. crbta).
2379. kuté, couteau (*co-
tel, dissim. de coltel).
2380. kutsà, cocher, mar-
quer d'une coche (kotsâ k8).
2381. kutsu, cochon; fig.
personne malpropre ; fruit
du colchique d'automne ;
k. dê màr, cochon d'Inde
(kotsâ a).
2382. kutsûnâyâ, cochon-
nerie, malpropreté (kutsu,
et infl. fr.).
2383. kutu, coton (cotô).
2384. kuiûnàdà, coton-
nade (M. ou fr.).
2384 bis. -j* kutûné, m.,
gros fil en coton (fr. rég.
« coton net »).
2385. f kutïvé(â, m.,
cautère (infl. des mots fr.
en -oire >> -wé^â).
2386. kutyi, f. -inâ, coquin
(coqut).
9
130
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2387. kutyilyu, m., jupon
(cbta).
2388. kutyinâyâ, coqui-
nerie (kutyi).
2389. f kuvàr, toit (cou-
vert; cf. kubàrtâ).
2390. kuvè, couvent (con-
ventu, p.-ê. repris au fr.).
, 2391. "f"i* kuvrei, couvrir.
Cf. pour la forme kurbyi,
pour le sens kâsà.
2392. *huvyi, invité
(kuvyidà).
2393. kuvyidà, inviter
(covidar).
2394. kuyœu, faucheur
[araignéeJCW rîu= coureur,
ou coa-ueu — couve-œuf?).
2395. hf^è, coudre (coser).
2396. kufyà, fatiguer (aco-
rar, de cor).
2397. /^, quand ? (au a-
hora >> cor a).
2398. hi%adâ, f., viscères
d'animaux de boucherie (co-
rada, d. cor).
2399. kufyâdà, [raisinj con-
fit (hufàdS).
2400 ku{âdyi, [jeune porc]
qui commence à courir (*co-
radis, plutôt de \a\orar que
de corré).
2401 . kuzqd%ê, courage
(coratge, ou du fr.).
2402. kulènà, couronner,
mot rare (ku$ènâ) .
2403. ku£ènâ, couronne
(corona > *kerona > *korena).
2404 .kusê, coussin (coiss
<*coxinu).
2405. kudè, coude (cu-
bitus coude).
2406. Mklyê, m., coquille
de noix. Cf. kùtyilyâ (Cf.
kâsklyê à Chalus \ etc.,
Mich. cuéucle, coquille : type
*coscle refait d'après coscolha,
de cusculiu, cf. M.-L. 2424).
2407. kysâ, cuisse (coissa).
2408. kusêiâ, couette, lit
de plumes (*culcera pour
culcita, N. Ess. 215).
2409. kùtà, coûter (con-
stare).
2410. a) kùtâ, f., côte [de
la poitrine; d'une mon-
tagne] (costa).
2411. g) kàtâ, f., action
de cuire : kw ï dè fou m kutâ,
cela se cuit facilement. Cf.
kÛ%U (p. p. k$$ê a).
2412. kutâd^â, f., coût,
dépense (kùtà).
2413. kàtsà, coucher;
X. Le mot a pris le sens de « noyau » dans une partie de la région.
GLOSSAIRE
emploi pron., cf. €ê~làfê,kâtnà ;
se coucher, en parlant du
soleil. Cf. etra (colchar) .
2414. kîïtsâ, couche
[femme en =] (kùtsà).
2415. f kùtyilyâ, coquille
d'œuf. Cf. kàklyê.
2416. kutyivà, ameublir
la terre [en parlant de la
gelée]; \ cultiver (coltivar).
2417. kùtyumà, accoutu-
mer, habituer, surtout pro-
nom, (kutyumâ).
2418. kutyumâ, coutume,
habitude (consuetudine,
avec infl. du fr.).
2419. kuçu, f., cuisson
(coctione > coissô, et infl.
co^er).
2420. a) ku(ê, v., cuire
(cocere, refait sur le futur).
2421. g) k%%ê3 m., ancien-
ne marmite à couvercle
rond et à trépied. Cf. màr-
myitâ {coure — cuivre).
2422. -u^â, curieux.
2423. kwà, couver (cu-
bare).
2424. kwâ, f., *queue,
cf. kwétâ ; verge ; kwâ dé
pâdélâ, tussilage, pas d'âne
(coda > coa).
général 131
2425. kwâdyi, m., corps
noir et dur qu'on trouve au
fond des alvéoles des ruches
(d. de cubare; cf. Très.
couvadis).
2426. kwàkè, quoique.
2427. hwàr, timide ; te
kwàr, temps gris (coart, de
coa).
2428. kwé, cou ; grû kwé,
goitre (collu, cf. Morph.
36).
2429. kwe, coin, pièce de
bois, p. ex. dans l'araire ;
coin d'une pièce ; recoin
(CUNEU).
2430. kwétâ, queue d'ani-
mal; = d'une poêle; ipyà
dè la kwétâ dè l œ, re-
garder de la queue de l'œil
(d. kwâ).
2431. kwifà, coiffer, met-
tre un bonnet ou un cha-
peau ; emploi pronom, (kwifâ).
2432. kwifâ, coiffe, bon-
net (côfea).
2433. kwina [kwè-] [en]
cuire, sens fig. (*cocinare,
M. L. 2214, cf. Très, cou-
sina et couina).
2434. -j- kwivrê, cuivre.
Cf. kitlê 0 .
132 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
L
2435. ql) là,m.,hc(LACv).
Il y a un petit lac dans la
commune. Cf. là, Gloss.
onom.
2436. g) là, m., côté. En
voie de disparition (latus).
2437. -j- lobe, f. labyinà
lambin.
2438. lâbrèi, et ta lâbrèi,
chien de berger. (Cf. Mich.
labri, Très, labrit = chien
d'Albret).
2439. lâbuifL, labourer
avec l'araire (laborar, S.). Cf.
0 h <
earuia.
2440. flàdrè, [porc] ladre;
avare.
2441. f lâdyi, languir,
s'ennuyer (languir).
2442. f lâdyisâ, -âtâ, lan-
guissant, qui s'ennuie.
2443. lâdyisâmè, ennui
(lâdyi).
2444. lâgivèlâ, s. m., qqn.
qui parle piteusement ; pa-
resseux (làgwiia).
2445. lâgwiyi \-gwe-],
parler piteusement (lan-
guir + gwinà ?).
2446. lànâ, laine (lana).
2447. lânyà, vagir plain-
tivement (lanhar <C *lania-
re, N. Ess. 151).
2448. f lâpâ, lampe de
maison (qui a remplacé
Yiklyèiê), d'abord à huile,
puis à pétrole. Cf. lapida.
2449. lâpftâ, lampe
d'église (lampada >> lam-
pe%a, SS.).
2450. f làpye, f. lâpyinâ,
lapin (du fr., prononcé lapï).
2451. làr, lard (laridu).
2452. lârdà, larder [la
viande] (de laridu).
2453. làrd^a, f., laiteron
(làrd^ê).
2454. làrd^è, -â, large
(largu, refait sur le f.).
2455. f làr ma, larme.
Cf. lyigrimâ.
2456. làsà, adj. f., lasse
[masc. inusité] (lassa).
2457. a) làsà, lasser, fati-
guer, surtout pronom, (lassa-
re).
2458. g) làsà, lacer ^la-
ce are < laqueare).
2459. làsà, lancer (lan-
ceare).
2460. làsè, lacet, cordon;
lien qui réunit les deux par-
ties du fléau (laqueu >
lût-, et suff. -et).
2464. làso, drap de lit
(linteolu> lensol; Venu de
la région issoirienne. où en
+ cous. > a).
2462. MM', latte (latta,
G.)-
2463. lâtânyâ, litanies;
/7V. jérémiades (letanias, S.).
2464. 7 làtàrnâ, lanterne
[Rôle rempli autrefois par
le tsalè].
2465. -J* làtârnà, lanterner,
lambiner.
2466. M/.M, lâcher (las-
char, ou du fr.).
2467. \ Icitsè, lâche, non
tendu ; fig. sans énergie ;
surtout paresseux Cf. fr..
pop. de Paris « courageux»
== travailleur.
2468. lâvà, laver (lava-
re).
2469. làvâd\ià, laveuse
(lavandeira, de lavare).
2470. lâvâdû, lavoir, en-
droit où on lave (lavato-
riu).
2474. làyâ f., limon
(Même rac. que fr. « dé-
layer ».Cf. ilâyà).
général i 3 3
2472. a) lè, m., lait(LAC-
te > lait).
2473. g) lè, là-bas, au
loin ([il]lac > lai).
2474. y, adv. de lieu
(Forme proclit. de M <C Mi).
' 2475. a) lè, f. M, le, la,
art. et pron.([iL]LU, [il]la).
2476. p) fe, f. few4, lisse
(léne).
2477. lébrè, f., lièvre (le-
pore).
2478. lèbrêtà, trépigner
d'impatience (lébrè).
2479. flêbrèyâ,L ; 'livrée
de la noce ; signet, faveur
(livrée).
2480. lèbro, levraut (lébrè).
2484. M5, laid (laid-,
G., refait sur le f. ; dtlt^à =
*deslai%ar prouve que laid(a)
> Vedè a été réimporté).
2482. lèdèmô, lendemain
(démo).
2483. /ê#",f., lente (*len-
dïne > lende -\- suff. -/).
2484. lèd%a, glisser (len[e]-
jar < *lën-icare ; Yn a
disparu sous l'infl. de lè 3).
2485. légâ, lieue (légua
< leuca).
2486. lêgàdâ, espace ou
durée d'une lieue (Içgâ).
134 GLOSSAIRE DU PA
2487. ff legumè, m.,
légume.
2488. lèi, lit (lectu).
2489. lêjè, lire (legir).
2490. lèkà, lécher, autre
forme de lêtsà (lecar, M . ).
2491. f lénâ, {., boucle
de corde (prob1 du fr.
«alêne », d'après certaines
alênes recourbées).
2492. lènâ, alêne (aléna).
2493. lènyei, tas de bois
(lignariu).
2494. lésa, laisse [de chien]
(laissa).
2495. léstâmè, leste-
ment; promptement.
2496. f léstè, -â, leste,
vif.
2497. lêsu, f., leçon [à
l'école] ; correction (lessô,
forme rég. de lectione, cf.
fâsu < factione, etc.).
2498. lêtra, lettre [de
l'alphabet] ; missive (letra).
2499. lètsà,\écher(lechar;
cf. lèkà).
2500. Ittsèlê, f. -ï(â, qui
lèche; fig. qui embrasse sou-
vent (lètsà).
2501. lètsœr, f. -œr%â,
même sens (lêtsà).
2502. f letu, f., laitue.
OIS de vinzelles
2503. f lètye, lutin (du
fr., prononcé lutï ou lètï).
2504. act., lever [la
main, etc;] ; lever [en
parlant du blé, du pain,
etc.]; /z^. : lésé lêvà, être sur-
pris attrapé (levare).
2505. oc) lêvà, levain (le-
vamen).
2506. (3) lèvâ, levant, est
(levant, de levar).
2507. lêvàdâ, levée, digue
(levar).
2508. lévâ-nà, s. m.,
« lève-nez », distrait, écer-
velé (lêvà, nà a).
2509. •flêvyidôr,\ou\sà>oi\
Valait autrefois 24 fr. ; mode
de compter en usage pour
l'achat des bœufs. Cî.pyistôlâ.
[Cf. les formes Içyè, luyi au
Gloss. onom.]
2510. f feç£r, m., lézard
vert. Cf. myèçrôlâ.
2511. lè^ê, seul1 dans :
/ esè dê lê%è, littér1 « être
de loisir » (l%er <C licere).
2512. /î£$#, m., lessive
[dissolution], fr. rég. « les-
sif » (lixivu >> leissiu).
2513. lïsà, laisser (laxa-
re).
2514. lîtà, donner du
GLOSSAIRE
lait [en parlant d'une vache,
etc.] (lactare).
2515. là, lot (hlaut-, G.
Cf. Dict. Gén. AVinzelles,
ô vient de au).
2516. lô, f. lôd^â, long
(longu).
2517. a) f., longe
[lanière] (Jtonja <C longea,
Dict. Gén.; cf. aussi M.-L.
5ii9)-
2518. 3). M^, f-, diar-
rhée (lumbea ou Jonja <
LONG A ?).
2519. lôd^ur, longueur Qô).
2520. f lôryô, loriot.
2521. louche, cuil-
ler à pot. Cf. Dict. Gén .
louche 2.
2522. lâtsâ, loche.
2523. /oté, longtemps
(Jonc, temps).
2524. /?/, f. loup
(lu pu).
2525. lubâlu, louveteau
(lobat et suf. 6).
2526. /?/r, f. hirdâ, lourd
(luridu).
2527. li\ètâ, [plus rar1
lïvi^êtâ, infl. « Louise »],
alouette {alau^eta, d. alau-
DA, C).
GÉNÉRAL I 3 5
2528. 2) s. f., im-
bécile < lutra).
2529. 3) lèvre,
mot rare. Cf. fo/fri (laura
<C labra, refait sur le pl.).
2530. lti{è. Cf.
2531. f Iwè, f., loi.
2532. Iwè et £yu^,
loin; adj., f. [jyiZ'è/fl],
éloigné (luenh <C longe).
2533. Iwitsâ. Cf. lyîltsâ.
2534. f Huixètâ, petite
herbe des prés ; alouette
[Cf. lutftâ] (Louisette).
2535. lyà, lier (ligare).
2536. /)>5,lien (ligamen).
2537. lyàdâ, f., temps de
travail pour les vaches Qyà).
2538. lyâdènâ, f., lierre
(liad-ena, d. liar).
2539: lyâdèn\{â, endroit
rempli de lierre Qyâdènâ).
2540. lyâmà, trop parler
(esp. llamar. Cf. 574 et
2054).
2541. lyâmà, grand ba-
vard; glouton (lyâmà).
2542. lyânà, glaner (gle-
NARE, C).
2543. ghneQyânà).
2544. bavarder
(lapp-, G. + [yâmà. Cf.
lyâpà).
i36
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2545. lyâpà, lapper(LAPP-,
G. -f- klapp-, G.).
25AQ.lyâpâ, f., bave d'es-
cargot [qui pend comme
une langue, M.-L. 4905]
Qyâpiï).
2547. f lyàr} liard.
2548. f lyârdà, liarder.
2549. lyàsâ, glace [eau
congelée]. Cf. glàsâ (*glacia).
2550. lyâsà, glacer; spéâ
au passif : être glacé, transi
Qyàsâ).
2551 . lyâsu, glaçon (lyà-
sâ).
2552. lye. Cf. âlyè.
2553. "flyêd^ê, MngeQinge,
SS. ou du fr.).
2554. lyègâ, langue ; fig.
[mauvaise] langue ; armon
du char (lingua).
2555. lyègà, prévenir,
donner le mot, styler [un
témoin] (lyegâ).
2556. lyêgô, m., luette
Qyf$à).
2557. a) lyi, lui (//)
2558. ^)/j)/,m.,lin(LiNu).
2559. lyibrê, s. m., livre
(libre, SS.).
2560. f lyigâ, f., tapage
(ligue).
2561. lyigr\mâ, larme ;
fig. bave d'escargot (lacri-
ma). Cf. làrmâ.
2562. lyigrimà, pleurer.
Cf. piiià Qyigrimâ).
2563. lyimâ, lime (lima).
2564. lyimà, YimtrQyimâ).
2565. *lyimàr, colima-
çon [surtout dans des for-
mulettes enfantines. Cf.
lyimâsu'] (fausse régression
de limât?).
2566. lyimàsâ, limace (*li-
macea).
2567. lyimâsu, colimaçon
Qyimàsâ).
2568. f lyinôtâ, linotte;
fig. personne écervelée.
2569 . lyinyà , ligne [planter
en ligne, etc.] (linha).
2570. f lyipâ, terme d'in-
jure (lippe).
2571. a) lyitâ, f, bande
de terrain [IV listas de vinea,
Cart. 105] (lista, G.).
2572. £) lyitâ, f., arête
| d'épi, de poisson] (altéra-
tion de arésla. Cf. At. ling.).
2573. f lyitsà, licher (for-
me dufr. du Centre).
2574. -j* lyitsâ, tranche
[de pain] (fr. pop. et dial.
« liche »).
GLOSSAIRE
2575. lyjvâ, f., limon (lia
< LÏGA, C).
2576. lyfcâ, église ([e]glei-
sd).
2577. lyi%p, -odâ, nigaud
(lirô, avec chang1 de suff.
[aut]).
2578. lyô, mou, poumon
des animaux de boucherie
Cf. bêlyà (levé).
2579. *[yâ, lieu, mot 1res
rare. Cf. elyà (liioc < locu).
2580. lyceu, crase de
« lui »et « le », Morph. 72.
2581. lyur [lé =], [le]
leur (lor, et infl. il h).
2582. lyu. Cf. djilyu.
2583. x)lyu, forme pro-
clitique de lyœu.
2584. lyn, leur, ad,.
(Cf. Morph. 79)
2585. a) lyuà%h} louer.
Cf- lyugà (locare).
2586. $) y lyud^à, loger.
. tyiid^â, s. f., marché
où se louent les ouvriers
agricoles (lyud^à 2).
2588. y lyud^âmê, loge-
ment.
2589. /y//^/, -$f, léger
(*LEVIARIU).
2590. lyûbà, f., rejeton
GÉNÉRAL I37
de plante, d'arbre (globa
G., M.-L. 3790).
2591. lyugà [nà =] aller
demander dans le village si
l'on veut cuire au four
banal (\a]lugar, variante de
alogar < allocare, M. —
Cf. Très, alouga et surtout
alougaire).
2592. lyykè, loquet (*/»-
quet, altération de loquet, de
LOK-, G.).
2593. lyumà, allumer
(refait sur lum, ou du fr.).
2594. lyunâ, lune (lûna).
2595. lyunà. -àdâ, luné
[bien ou mal =] (lyunâ).
2596. lyûnàr, -àrdd, niais
(Leonart).
2597. f lyunètà, lunettes,
besicles.
2598. f lyustrà, lustrer.
2599. flyvstrâ, loutre. Cf.
a (refait sur « lus-
trer» ).
2600. f lyv&àt lutte
[faire la=J.
2601. f lyutà, lutter.
2602. lytilsâ et M<//^,
laîche; roseau (liska, G.;
semble postuler un î).
2603. -flyu^àrnâ, luzerne.
I38 GLOSSAIRE DU PA'
2604. lyu^arnà, étinceler
(d. luxer nà).
2605. lyu^ê, -ètâ, luisant
brillant (lurent, p. p* de
luxir <*lucïre. Cf. rêlyujè).
2606. lyu^ètà, luire, bril-
ler (d. lurent).
2607 . lyîi%â, livre [poids] ;
'monnaie Qiura < libra).
2608. lyùià mettre
bas [en parlant d'une vache
(liurar <C libéra re).
2609. lywedd, f., montant
d'une porte (dédiminuti-
visation de lyïuèdàr).
2610. lyzuèdàr, m., mon-
tant, chambranle (limita-
re >> lundar).
M
2611. mà, mais; [ne]...
que : m vol? mà vive, je
n'en veux qu'un ; adv. de
menace ou de défi : vényê mà !
viens un peu ! (mas, forme
atone de magis).
2612. mâeè, -esâ, massif,
épais (massis).
261 3 . f màefoià , machine \
chose, affaire.
2614. màdà, faire dire
»IS DE VINZELLES
[qc] ; envoyer [qqn.] (rnan-
dar).
2615. -j- mâdàmâ, mada-
me [Déjà Herment 38, 39,
etc.],
2Qi6.-fmâdâmiuizélâ; raa-
demoisQ\\e(damoisela, dufr.).
2617. viàdei, -t%â, s., lour-
daud (madeir <C *materiu).
2618. mâdïsâ, s. f.,
imbécile (Semble un sens
métaphorique de madaissa,
refait sur le pl.).
2619. f mâdrà, madras,
vieux bonnet.
2620. mâdrâ, -àtâ, lour-
daud (*madrant ou *madram,
d. madré <C masar, G. ;
cf. Très, madran, lim.).
2621. *mâd%ifâ, f., fraise.
Cf. frfoâ (altération de ma-
jofa, d. maju, M.-L. 5250).
2622. f màdyà, mendier.
2623. y màdyà, -àtâ,
mendiant; m., séneçon.
2624. mâdyur, -nia, mûr
(maturu).
2625. mâ4yu$â, mûrir (d.
madur).
2626. mâdzà, manger ;
démanger (jnanjar <C man-
(ducare .
GLOSSAIRE
2626 bis. mâgâjê, magasin
(du fr., prononcé -/).
2627. mâgôr, -çrtâ, mala-
droit (jnagorri).
2628. mâgunà, radoter,
grogner (de mangomir ou
mangonal ?).
2629. mâgunâxu, t., rado-
tage (iiiâgiinà).
2630. -j- màjôr, sergent-
major ; 77 médecin major.
2634. -f majœr, -œrâ, ma-
jeur.
2632. mâkàj manquer,
risquer [de] ; froisser, fig.
(uiancar, M., de Fit.).
2632 bis. f mâkâ^onyi,
macaroni.
2633. miïklyê, -â, [chau-
vi mâle. QA.mcdi (jnasclè)',
2634. y màlâ, f., malle.
2635. y mâle, -â, mâle,
[animaux]. Cf. màklyê.
2636. mâle, -eltî, méchant ;
[caractère] difficile (d. mal).
2637. f màlêgré, malgré ;
= quoique.
2638. mâli'ïqsà, f., mal-
heur, infortune (maîaû-
ransa).
2639. mâlî%u, -//-//, mal-
heureux (malaùros).
GÉNÉRAL 139
2640. mâloté, -â, malade
(malaute).
2641. f mâlœr, malheur ;
accident; exclamation.
2642. mâltityâ, maladie
(malautia).
2643. mâlùtrâsâ, f., mal-
heur, infortune {malaiiransa
-\- malaute).
2644. mâlutu, -unâ, un
peu malade (d. mâlotè).
2645. màlyâ, maille [du
tricot, d'un filet, etc.]
(malha <C macula).
2646. mâ[yê, m., maillet
(malhet).
2647. mâljjeâ, f., malice,
méchanceté ; colère ; &o
ivàmâ de mâlyuâ, il neige
de colère [quand la neige
tombe en rares flocons par
un temps très froid] (mali-
cia, S.).
2648. mâlyieu, -ït^'î, mé-
chant, désagréable (jnali-
cios) .
2649. ff màlyô, maillot
[de nouveau-né]. Cf. mâlyû-
%-k s
nyia.
2650. mâlyûnà, emmail-
loter (variante de malholar).
2651. mâlyunî^â, f., mail-
lot (d. mâlyûnà).
I40 GLOSSAIRE DU PA
2652. *màmâ, mère ou
grand'mère. Désignait tou-
jours la personne la plus
âgée de ia famille (mamma
M.-L. 5277).
2653. mâmà, maman, mot
enfantin .
2654 . màmélà , m a m e 1 le
(mamêla).
2655. mânôbrâ, f., ma-
nœuvre, ouvrier (manobra).
2656. mânijstyà, f., pate-
nôtre (manu -f- ?, — d'après
le mouvement des mains
pour égrener le chapelet. Y
a-t-il eu confusion avec
ustvâ = hostie ?).
2657. -f mânyà, manier.
2658. j mânyêia, manière ;
pl., bonnes ou mauvaises
= ; faire des =.
2659. j-j- mânyilyâ, ma-
nille [jeux de cartes].
2660. -j- mânyiyâ, manie,
mauvaise habitude.
2661 . -\ mâ'nyigâsâ , f. pl . ,
manigances.
2662. -J- mânyigâsà, ma-
nigancer.
2663. 2) màrs f., mer;
% à tudrjjiâ pu kè là mâr
d^àlê, il a toujours peur que
la mer ne gèle [en parlant
)IS DE VINZELLES
de qqn. de timoré] (jnar
< mare).
2664. f)màr9 mzrs(mart%
<C martiu).
2665. *()màr. Cf. dyimàr.
2666. a) niàrâ, f. pioche,
dont un côté a souvent deux
dents. Sous cette forme, sert
au travail de la vigne (mar-
ra).
2667. g) màrà, f., bruit,
tapage. (Cf. M.-L. 5369.)
2668. -j- mârà, piocher
(tnàrâ a).
2669. f màr-eè, merci.
Cf. grâmâsê.
2670. màrdà, merde ;
terme d'injure (merda).
2671. màrdâfàr, mâche-
fer (jnerdafer).
2672. mârdu, -tl%â, mer-
deux, sale (inàrda).
2673. mârdxi, morbleu !
(Altération de mort-Dieu).
2674. f mârdyilyei, em-
ployé de l'église qui fait
fonction de chantre, de
bedeau et de croque-mort
(m argu illier).
2675. -J- mârflâj marelle
[jeu d'enfants].
2676. '["[" màrÇnè, marrai-
ne. Cf. mwi\tnâ,
GLOSSAIRE
2677. mârfôdâ^u, f.,
rhume (tnârfôdrè).
2678. mârfôdrê \sê =],
s'enrhumer (marfondre <<
MORBO FUNDERE).
2679. mârfôdyu, -udâ,
enrhumé (p. p. mârfôdrê).
2680. màrjyè, -à, transi de
froid (altération de marci-
du sous l'infl. de marfondre}
Cf. marce^ir et marfe^ir, et
Très, marfi, morfi, flétrir :
le sens primitif serait « ridé
par le froid »).
2681. mârgàlâ, f., oiseau
de proie, prob1 la buse. Cf.
mytilàr, ipàrvèi, hizà (altéra-
tion de *margassa, M., cf.
Très, margasso — agace de
mer — ? ou de *mergolk, cf.
2685).
2682. màrgàlyâ, t., [se
réduire enj bouillie (même
racine que mârgulyà, cf.
Très, margaia 2).
2683. mârgâljtâ, f., mar-
guerite [sauvage ou cul-
tivée] ; anthémis ; pâque-
rette (Margarita).
2684. màr-grà, mardi-
gras (margras).
2685 . mârgulyà, barboter
(*merguliare).
GÉNÉRAL 141
2686. mârgulyâ^u, f.,
action de barboter {mâr-
gulyà).
2687. a) màrkâ, marque
(mârka).
2688. (3) màrkâ, seuP dans :
de là màrkâ, négation ren-
forcée (Semble une atténua-
tion de màràa).
2689. mârkà, marquer
(fr. ou M.).
2690. jmârkâtâ, marcotte.
2691. màrlê, m., merle
(nier le).
2692. mârlusâ merluche;
morue (f. de merlus, M.).
2693. mârmâ, radoteur.
(Cf. Très, marman, bête
noire.)
2694. *j* mârmàlyâ, mar-
maille.
2695. màrml\p, -ôtâ, celui
[celle] qui fait faire un ma-
riage.
2696. mârmôlâ, glande.
Cf. mérmâ. (Cf. Mich.mar-
mola, même sens.)
2697. -j- mârmôlâ, mar-
motte; gin1 personne pares-
seuse ou sujette à dormir.
2698. -j- mârmulà, mar-
motter.
2699 . mârmute^è, -lia,
I42 GLOSSAIRE DU
qui marmotte, radoteur
(mârmutà).
2700. mârmwia, murmu-
rer (murmurât}.
2701. -fmârmyitâ, f., mar-
mite à couvercle ovale. Cf.
ku(ê g.
2702. | mârô, m., marron,
châtaigne brute. Cf. tsùtà-
nyâ ; adj. [couleur] marron.
2703. mârœr, -œr^â, tapa-
geur (màrâ £).
2704. marte, marteau ;
fig., personne toquée (mar-
TELLU).
2705. f mârtï-p\tse\è,
martin-pêcheur (Le 2e mot
a été refait).
2706. mârtèlà, marteler
(d. martel).
2707. a) mârtsà, marcher
(*MARK-ARE, G.).
2708. t3) mârtsà, m.,
marché (mer chat).
2709. mârtsà, -àdâ, mar-
chand (merchant, ou du fr.)
2710. -|- mârtsàdà, mar-
chander.
2711. mârtusu, m., per-
sonne un peu toquée (d.
mârté).
2712. ~\ màrunà, grogner,
)IS DE VINZELLES
murmurer (du fr. pop.
« marronner »).
2713. -j- mârunei, mar-
ronnier, châtaignier [peu
nombreux dans la commune]
(refait sur le fr.).
2714. mârvœlyâ, mer-
veille, souvent ironique (mer-
velha).
2715. f mâryàd^è, ma-
riage. Cf. mâ%idà.
2716. màsâ, masse, quan-
tité (massa).
2717. mâsà, ramasser
[= des fruits ; — qc. par
terre] ; amasser (amasar, de
massa).
2718. mâsà, -âtâ, écono-
me, propr* « qui amasse »
(mâsà).
2719. mâsàr, -àrdâ, [che-
min] âpre, raboteux ; [per-
sonne] gauche, maladroite.
(Cf. fr. « mansard » =
pigeon ramier ; Très, man-
çard, gaucher [Velay]: d.
*MANCIU pOUr MANCU ?).
2720. mâsè, m., pièce qui
relie l'avant-train d'un char
à l'arrière-train (*massalh,
d. massa).
2721. mâsôlâ, f., battoir
à linge ; jeune têtard sans
GLOSSAIRE
pattes (inassola, d. mattea).
2722. mâsu, maçon (*ma-
CHIONE, G.).
2723. mâsûlà, donner des
coups de battoir (d. mâsôla).
2724. mâsunà, maçonner
(mâsu).
2725. *mâtâ, mante, an-
cien manteau de femme
(mania).
2726. mâtâla, matelas
(matalas).
2727. mâtâlâsei, -f|a, ma-
telassier (matalas, et infl.
du fr.).
2728. màte'dyà, mâchiller
(mâtsà).
2729. mâtê, lourdaud (d.
MATTA, M.-L. 5424).
2730. màté, manteau (man-
TELLU).
2731. mâtsà, mâcher; fru
— , fruit meurtri (maschar).
2732. mât sa, f., manche
[d 'habit] (w^n^a <manica).
2733. maisàia, noircir,
salir de noir, barbouiller,
surtout au p.p. (maschar ar).
2734. màtsê, m., manche
[d'outil] (de mâtsà mascu-
linisé).
2735. -j- mâtsà, -ôtâ, man-
chot ; fig. maladroit.
GÉNÉRAL I43
2736. mâtsûnà, mâchonner
(jnâtsà).
2737. \ mâtsweiâ, f., mâ-
choire.
2738. mâtji, matin (mail).
2739. mâtyinâ, f. pl.,
matines ; angélus du matin
(matinas).
2740. mâtyinàdâ, matinée
(matinada).
2741. mâtyinèi, -via, mati-
nal (maiineir).
2742. mâyéiâ, f., saulaie.
2743. mâ^âdà, m., four-
milière (mâ%adyï).
ITikk. mâçâdyi, f., fourmi
(amaitja, G. : R. XXX, 1 1 5
et M.-L. 394).
2745. -f mâ%wi%â, masure
(û'i pour u est obscur).
2746. mazjda, marier
emploi pronom . (maridar) .
2747. mâ^idâdèi, -i^â, ma-
rieur, termeironique (mâ%idà).
2748. -j- màzjna, mariner,
terme de cuisine.
2749. a) mè, (mois de)
mai ; *mât qu'on plantait
jadis le ier mai (maju).
2750. (2) mè, adv., plus,
davantage (mais, forme ton.
de magis. — Cf. ma).
2751. y) mè, *tête du mail-
144 GLOSSAIRE DU PA
let, du marteau ; fig. : la
kwétâ pé^â mè kê U mè, la
queue pèse plus que la tête
[se dit d'une famille qui se
ruinej (malh < m alleu).
2752. o) mè, f., maie,
huche (magide).
2753. mè, conj. : renforce
un second membre de phrase :
la vole, mè l u\è, je la veux,
et je l'aurai ; remplace un
second « maigri » : màlêgré
sô peit mè sa me\è, malgré
son père et sa mère (forme
atone de mais ; cf. 2750 et
Morph. 215, 223, 225).
2754. mè, me, forme atone
du cas régime. Morph. 67
(me).
2755. mtda, v. act. chan-
ger de lange (tnudar).
2756. mèdàdâ, f., groupe
de nuages orageux (tnuda-
da ^changement de temps).
2757. f mêdàlâ, f., mé-
daille (/ pour ly est obscur).
2758. mtàUt, médecin
(medecf).
2759. mèdèeènâ, médecine,
remède (medeci, et infl. fr.).
2760. médrè, moissonner
(medre).
DIS DE VINZELLES
2761. mêd^ànâ, f., gros
lin (mejana <C mediana).
2762. médiane, m., pièce
du joug (*mejanel, de me-
jana).
2763. méd^â-nèi, minuit.
Cf. m\dyâ(meja, nueit).
2764. mègrê, -a, maigre
(maigre ; cf. egrè).
2765. a) mei, mois. Le
mot précède toujours le
nom du mois : on ne dit pas
« en avril », mais pâ lè ml
d âbriyô (mes < mense).
2766. |3) mieux. Cf.
myœ (melh\ < melius).
2767. mèjè, moisir (*mu-
cïre).
2767 bis. -j- mèkânyikâ, f.,
mécanique ; frein du char,
d'une voiture.
2768. mékrê. Cf. dyimékrê.
2769. mêlàr, m., cruche
en terre. Cf. bud\à * (melar,
d. mël).
2770. f mèlô, melon; ff
chapeau melon.
2771. milyur, meilleur
(melhor).
2772. mèlyûià, améliorer
(mèlyur).
2773. f mçmâ, adv., mê-
me.
2774. mémâmè, même-
ment.
2775. mémê, -â, même,
adj. et subst. [déjà mesme en
1477, Morph. 252].
2776. mémê, adv., et plus,
encore davantage : ï ta lô
mémê, il est aussi long et
plus (mais mais).
2777. j mêmwè^â, f., mé-
moire.
2778. mena, mener [des
vaches, etc.] ; conduire (me-
nar).
2779. mênàsâ, menace
(menassa).
2780. mênâsà, menacer
(menas sar).
2781. *mèné, f., marraine.
Cf. mwi\énà, mhrené (terme
enfantin ; rac. min-, M.-L.
5581).
2782. 7 ménôtd, menotte.
2783. ményu, -udâ, menu,
mince (menât << minutu).
2784. ményudà, traiter
doucement (ményu).
2785. mènyuzqlyâ, f. pl.,
débris de porc ; chair coupée
fin (d. menu^a < minutia).
2786. "j* mère, s. m., maire.
2787. mèrgè, m., petit lait.
Ci.gàpâ, et At. ling. B. 1605
GÉNÉRAL I45
(*mesïgu, C, M.-L. 5537).
2788. f mérita, mériter.
2789. -[mérité, m., mérite.
2790. mérmâ, f., glande.
Cf. mârmôlâ.
2791. mésà, messe (méssa).
2792. misé, m. et f., ca-
pable [de] (mens salv ? Cf.
les sens de sauve, Très.).
2793. mèsçd^â, f., men-
songe (messonjd).
2794. mèsôd^ei, -î%â, adj.,
mensonger ; menteur (mes-
sonjeir) .
2795. meta, menthe (men-
ta).
2796. mètânè, maintenant
(croisement entre « main-
tenant » et mantenen).
2797. f mètœr, -œr%â,
subst. menteur.
2798. f métré, mètre [me-
sure de longueur ; instru-
ment].
2799. f métsâ, f., mèche
[de lampe ; de tonneau].
2800. mètsà [lé tyubé], faire
brûler une mèche soufrée
[dans le tonneau] (d. met sa).
2801 . metu, aussi . Cf. phmè
[plus employé] (enmei [au
sens « avec », cf. bé] et tôt).
10
I46 GLOSSAIRE DU PA
2802. mètyi, mentir (men-
tir).
2803. mê^ulâ, f., moelle.
Cf. nyulâ a. (me%ôlà).
2804. m&(u£à9 mesurer
(mesurar).
2805. mêtyfyâ, f., mesure
(mesura).
2806. f 'mèlâklyà, faire
un miracle (d. mèiaklye).
2807. mêlàklyè, m., mi-
racle ; merveille ; [faire des]
cérémonies (miraculum, S ).
2808. mç%è, f., mère; ma-
trice (maire < matre).
2809. mîdyâf f., midi,
; [exposition au] midi ;
le midi [de la France] (mei-
dia).
2810. f mtfyà [sê =], se
méfier.
2811. niîgrei, maigrir (d.
maigre).
2812. mlgrêlu, -ilnâ, mai-
grelet (d. maigre).
2813. inïgrèlunê, -êtâ, di-
minutif du précédent.
2814. mîklyâ, f., nèfle
(mespla, mot venu d'une
région orientale où le grou-
pe pi s'est palatal isé : le kly
est dû à une fausse régression,
facilitée peut-être par mesclar.
)IS DE VINZELLES
Les nèfles sont d'introduc-
tion assez récente dans la
contrée).
2815. wïklyà, mêler, au
sens propre. Cf. mwilà (mes-
clar).
2816. mîklyê, seul1 dans :
leva lu m. f lever les épaules
(muscle).
2817. mïklyèi,m., néflier
(mîklyâ).
2818. mîkly\za, f. , épaule
du corsage (d. muscle).
2819. mîkor[dè =], à con-
tre-cœur (*mescor, de cor
avec préf. mes-).
2820. f milyàr, milliard.
2821. -j- milyémâ, milliè-
me.
2822. f milyo, m . , million .
2823. *mtnà [mô ===], -àdâ,
[mal] luné (variante mor-
phologique de mwinà).
2824. -j- minyutâ, f., mi-
nute ; moment.
2825. minyu^â, f., miette,
débris (memqa ; Yi est dû à
l'infl. du y).
2826. mïpârçà, mépriser
(mespre^ar).
2827. m'ipâr^â, -âtâ, mé-
prisant, dédaigneux (p. pl de
msepreiar).
GLOSSAIRE
2828. misu, f., moisson
(mrisso).
2829. misûnà, moisson-
ner (meis sonar, et infl. fr.
Cf. médrè).
2830. misunçfe, moisson-
neur (misûnà).
2831. mîtà, (., moitié ;
/ ésê dè lês à mita, proprx être
de laisse à moitié [en parlant
des gens sans ténacité] (imi-
tai).
2832. mttây milieu (croi-
sement entre « mitan » et
meitat) .
2833. mitàdèi, -iiâ, celui
du milieu, le second de
trois (d. mttâ, sans doute
influencé par meitadenc).
2834. mitèi, m., métier,
profession (mesleir).
2835. j mttrésâ, maî-
tresse [celle qui commande ;
patronne ; amante].
2836. \ mïtsâ, -âtâ, mé-
chant.
2837. -j* mïtsàsètà, mé-
chanceté.
2838. mitsàtu, -unâ, un
peu méchant. S'applique sur-
tout aux enfants (d. mît sa).
2839. "j- mitwâyè, -çnâ,
mitoyen.
GÉNÉRAL I47
2840. f miyâ, f., bonne
amie; [mâ — ], terme de ca-
resse s* adressant aux enfants
([ajmie).
2841. miyunâ, diminutif
du précédent [surtout dans le
premier sens et dans les
chansons].
2842. mb, s. et adv.,mA ;
mb kâdyu ou mb du bô se
d\wâ, épilepsie (mal^> mau).
2843. mâ, f., main (mâ).
2844. mo et mun, f. mâ,
mon. Morph. 77 (mon, ma).
2845. ff môdâ, f., mode
[pour les costumes ; être à
2846. mode, m., nom collec-
tif, gens ; *j- monde [le monde
est grand...] (monde, S.).
2847. -j- modelé, modèle
[d'écriture, etc.] ; surtout
fig. := de patience, de con-
duite, etc.
2848. môdrè, mordre (mor-
dre).
2849. modyi^è, -etâ, mé-
disant (mal-di^ent ; cf. mù-
dyifyè, où le ier élément a
cessé plus anciennement
d'être indépendant).
2850. a) molâ, meule [à
moudre] (màla).
I48 GLOSSAIRE DU
2851. g) môlâ, mauve
(*maula < malva, cf. Très.
maulo ; on devrait avoir à et
non 6).
2852. a) môr, m., mors
(màrs, de mordre).
2853. g) mo>i f., mort
(môr/ <C morte).
2854. y) môr, f. môrtâ,
mort, ad j. (mor/ <Cmortuu).
2855. mfrtâ, f., fesse.
2856. môtà, monter, n. et
0c/. (montar).
2857. mp/Â3 m., montant
[d'un char, etc.] (montai').
2858. môtàdâ,{., montée,
côte (montada).
2859. môtànyâ, f., mont,
montagne ; région monta-
gneuse à l'est de Vinzelles
(montanha).
2860. môlânyèi, -lia, mon-
tagnard (monianheir).
2861. môtânyilâ, s. f.,
bourrée [danse] spéciale dan-
sée dans la région monta-
gneuse (f. du précédent).
2862. molôr [dû —], loc.
adv., mal à propos (mal-loi l).
2863. môlrà, f., montre
DIS DE VINZELLES
[chronomètre] (s. v. de mu-
trà} sens pris au fr.).
2864. môvâlèsà, f. pl.,
commérages, ragots (mal-
val ensa).
2865. môyâ \pâ à
contre-cœur (moria ; cf.
Très. moid).
2866. f mœblè, s. m.,
meuble.
2867. \ mœnyé, m., han-
neton à duvet blanchâtre ;
dytique, coléoptère aquatique 1
(meunier).
2868. f métré, meurtre.
2869. a) moeu, [le] mien,
neutre, Morph. 76 (meu).
2870. g) wwpw, ww, mwe
de « me » + « le », Morph.
72 (mel > m£w).
2871. m, m., mot (mot).
2872. "j* mudçlè, m., mo-
dèle (Autre forme, plus em-
ployée autrefois, de modelé) .
2873. màdyiiè, m audire
(maldire).
2874. * nmdyii~d, f., mou-
ture retenue parle meunier
comme salaire (molitura).
Gf. mytâ.
I. Sens rare, employé seulement par quelques enfants.
GLOSSAIRE
2875. 7 inùdyuzà, prélever
la mouture (d. mùdyipjji).
2876. mud%à, fouir, fouil-
ler la terre [en parlant des
bêtes] (mojar).
2877. mud^-ïtrô, m., bou-
sier [coléoptère, genre geo-
tnipes] (mud^à, itro).
2878. mitfè, -ètâ, doux,
soyeux (jnoflét).
2879. tm/flâ, s. t., lour-
daud (sens dérivé de muf-
fula, gros gant).
2880. muflâip, -odâ, aug-
mentatif du précédent.
2881 . mukà [-Ô-] [sè = ],
se moquer (môcar).
2882. mukâyâ, f., moque-
rie (nwcaria).
2883. mukâ\è, -élâ, mo-
queur (d. mocar, suff. -èl).
2884. -j- mukœr, -œr%â,
moqueur. Plus employé au-
jourd'hui que le précédent.
2885. a) miplè, -ètâ, adj.,
mou [objet = ; fig. person-
ne — ] (tnolét).
2886. p) f m%lty s. m.,
moule [à gâteaux, etc.].
2887. mul\iâ, f., ciment
qu'on met dans l'encoignure
entre le haut du mur et le
plafond (*moleira, d. mol ou
de « mouler » ?).
GÉNÉRAL I49
2888. mulyà, mouiller,
tremper. Cf. bânyà (jnolhar).
2889. mùlyâdyy^â, f., hu-
midité (niolhadura).
2890. mulyi, moulin (mo-
//).
2891. mulyigà, -odâ, un
peu mou [sens propre et
fig.] (d. mot).
2892. mumè, moment [es-
pace de temps]; [bon ou mau-
vais] moment (moment, S.).
2893. -f mumiyâ, f., mo-
mie [au sens fig. : « personne
apathique »].
2894. mumou, s. m., per-
sonne désagréable, boudeuse
(mçu-mou, on. ; cf. M.-L.
5437)-
2895. rmpnâ, f., moue(rac.
«moue», et infl. de Fit.
mônna, guenon ; cf. murpyi
et Très, mouno, mougno).
2896. munèdâ, f., mon-
naie, argent ; [faire de la] =
(moneda).
2897. mùriçi, 4%â, meu-
nier (jnolneir).
2898. munyi, m., singe
(d. mônna, it.).
2899. murâlyu, m., mou-
ron blanc ; m. bàtàr, mou-
ron à fleurs rouges ou bleues
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VFNZELLES
150
(remonte phonétiquement à
morralhô).
2900. murdyudâ, f., mor-
sure (p. p. mordre).
2901 . murd^ci, couvrir de
baisers; sê=, tomber la face
contre terre (*morrejar, d.
môrri).
2902. muré, m., museau,
groin, mufle (tnôrre, M.-L.
5762).
2903. muré, moudre (mo-
lere).
2904. murnè, -â, morne,
plutôt sombre, taciturne
(môrn, <C mornan, v., G.).
2905. murô, m., muse-
lière (d. môrre, suff. -aï).
2906. mur se, morceau
(morseï).
2907 mursèlu, m., petit
morceau (d. morseï).
2908. murtèi, mortier [ci-
ment]. Cf. 3385 (morteif).
2909. murtîfo, -odâ, s.,
lourdaud, badaud (sens mé-
taphorique de mortairol,
avec chang* de suff.).
2910. murtidà, museler
(d. murô).
2911. musâ, mousse
[plante]; m. dè lu àbrè, li-
chen ; f mousse de savon
(môs-, G.).
2912. mustrè, monstre ;
personne dénaturée ; sens
très atténué, en s" appliquant
aux enfants {mostre, M.).
2913. f mustâtsâ, f. pl.,
moustache.
2914. a) musu, Monsieur
(mossur, du fr.).
2915. g) musu et musu,
f. -udâ, moussu (d. musa).
2916. a) muta, f., motte
[de terre] ; [paya] â m%itâ,
[payer] tout ensemble (mot-
ta, G. ; suppose 0, comme
le prov. mod. mouto).
2917. (3) mytâ; adj. f.,
[ chèvre] sans cornes (mûtt-,
M.-L. 5793).
2918. mutâ, f., mouture.
Cf. mudyu\a {molta, p. p.
moler).
2919. mutàrdâ, f., mou-
tarde [plante], et en général
toute crucifère sauvage ;
moutarde [condiment] (mos-
tarda).
2920. muté là, mettre en
mottes (d. myiâ a).
2921. mutrà, montrer
(mostrar ; u, au lieu de i,
est irrégulier).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
2922. mutsâ, mouche;
vésicatoire (jnôscha).
2923. mutsà, moucher ;
emploi pronom, {môchar).
2924. mutsâdu, mouchoir
(d. môchar}.
2925. mut su, m., mou-
cheron (d. môscha).
2926. mùtu, mouton {mol-
tô).
2927. mutyàlâ, (., belette
(mûstëla).
2928. mutyu, -udâ, émous-
sé {mutâ £).
2929. mùvà, -à%â, mau-
vais, sens propre et fig. {mal-
vat\).
2930. mifaè, traire {mol-
w)-
2931 . muzei, mourir {mo-
rir).
2932. musela, f., plante
herbacée à fleurs jaunes
[réputée pour faire d'excellent
foin] {morèla).
2933. mu\tnà, f., bande
de terre en bordure des
ruisseaux, affouillée en des-
sous {moréna, M.-L. 5754).
2934. mu, f. mudâ, muet
(mûtu).
2935. my-dâ, f., mue des
151
bêtes. Cf. médà (d. mudar <<
mutare).
2936. -j- mugé, m., mu-
guet, plante 1 ; maladie.
2937. *j- mujUe, -j-j* -énà,
musicien, subst. et adj.
2938. mujékâ, musique ;
instrument de musique, spé-
cial1 trompette {musica, S.).
2939. mylè, -à, mulet.
Avant les routes, les mulets
servaient au transport du
vin, de l'huile, de la farine,
etc. Il n'y en a plus dans la
région (mùlu; m. refait sur
le f., cf. Clavellus, 6).
2940. munê,-â, [le] mien,
m. et/., cf. mœu z (meum;
Morph. 75).
2941. murd^è, f., musa-
raigne ; verrue, cf. vàrdtjt
(mûrïca, M.-L. 5757 ; è, au
lieu de a, est obscur).
2942. muskà, muscat [rai-
sin ; win] {muscat, M., ou du
fr.).
2943. f mutâ, meute de
chiens.
2944. muia, murer, mot
rare {murar).
2945. mu\alyà, f., mur,
muraille (muralha).
1. Seulement dans quelques jardins : il n'y en a pas dans les bois.
152
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
2946. -j* mwè, moins. Cf.
pà-tâ.
2947. f mwilà [se =], se
mêler [de qc.J Cf. miklya
(Déjà meylar, Herm. 78 ;
le w n'est pas clair).
2948. mwilyâ, s. f., lam-
bin (tnwilya).
2949. mwilyà, lambiner.
2950. mwinà, apprivoiser,
adoucir Cf. mina (Suppose
un verbe *maisnar, d'après
maisnada, etc.).
2951. mwinâd^à, ména-
ger ; épargner (d. maisnatge).
2952. mwinàd?ê, ménage
[faire le =, etc.]; ustensiles
de ménage {maisnatge).
2953. mwinâd%ï!(â, ména-
gère [bonne =, etc.] (d.
maisnatge).
2954. mwjnè, moine
(moine < monachu, SS. ;
la forme doit être venue du
nord : cf. lâmôdjâ au Gloss.
onom.).
2955. mwinyu, moignon
(même mot que le fr.).
2956. mwitrè, maître [de
la maison] ; patron ; [être
le] maître ; m. d ikâlâ, maître
d'école (jnaestre).
2957. mwitrêd^à, faire le
maître (maestrejar).
2958. mwizîi, f., maison ;
pièce principale de la mai-
son, qui servait jadis à la fois
de cuisine, de salle à man-
ger, et de chambre à cou-
cher [au moins pour les
vieux] (maisô).
2959. miuiyunàdâ, mai-
sonnée, famille nombreuse
(d. mwi^u).
2960. mwiiènâ, mar-
raine. Cf. màrènê, mène
Ç*mairena, pour mairind).
2961. myàrâ, f., ànesse
([sau]miera, M.).
2962. myègrçlâ, f., lé-
zard gris, fr. rég. « larmu-
se » (*mingola, d. minuare,
M.-L. 5593, — avec addi-
tion de r).
2963. myègyrlê, -êtâ, mai-
grelet (dimin. de myègrçlâ).
2964. myid^â, f., mie (mï-
ca).
2965. myilâ, mille [seul ou
après d'autres chiffres] (*mz-
la, de mil, d'après milha).
2966. niyilàdâ, f., millier
(d. myilâ).
2967. a) uiyinâ, f., mine
GLOSSAIRE
[de charbon : il y en a à
Brassac] (mina).
2968. f myinà, f.,
mine du visage [bonne =,
mauvaise ==]; faire la =.
2969. a) *myiné, m., peti-
te quenouillée de laine (d.
emina ? suff. el.)
2970. 3) ntyiné, au f. ,
myinénâ, mot pour appeler
les chats [ou les chattes]
(\iix-, M.-L. 5581).
2971. a) uiyinœr, mi-
neur, ouvrier de la mine.
2972. (S) 7 myinœr, -œrâ,
mineur [qui a moins de 21
ans]. Cf. myinur.
2973. *myinur, mineur
| d'âge], cf. myinœr l. (minor).
2974. f myitâ, f., mite.
2975. f myitsà, miche;
gèrù pain blanc. Cf. lyttâ.
2976. y myi%érérè [kulyikâ
dè =], coliques hépatiques
ou néphrétiques (miséréré).
2977. -J- myitfzâ, misère,
pauvreté ; vermine.
2978. myô, miel (mél).
2979. y myœ, seul1 dans :
GÉNÉRAL 153
dâ myœ, tant mieux. Cf.
mei g.
2980. myùlàr, milan (d.
milvu; cf. malvu > * mau-
la >> môlâ).
2981. myûnà, miauler
(*miaunar, de miau, on.).
2982. mytirieit, -ï$â,
[chat 0« chatte] qui miaule
beaucoup (d. myûna).
N
2983. a) nà, m., nez (nas).
2984. 3) «à, v., aller
(anar).
2985-f -çtâ, nabot.
2986. nâeœu, f., nation
(naciô; probf repris au fr.
pendant la Révolution ').
2987. nâdà, nager [cf.
nâdçà]; flotter [sur l'eau, le
bouillon, etc^Çnadar).
2988. *nââçzê9 nageur (id.)
2989. **nâdô, Noël. [Phon.
136; cf. tsâlàda] (nadaï).
2990. *iiàdxilyâ, f., pièce
de bois mobile autour d'un
clou, pour fermer les portes
1 . Le mot figure dans une bourrée issoirienne de cette époque
(Revue des Traditions populaires, 1898, p. 464).
154 GLOSSAIRE DU PAT
d'étabies, etc. Cf. klyâvêtâ
(anadilha).
2991. f nâa\à, nager. Cf.
nâdà.
2992. nâtb$fe, nageur
{nàd%a).
2993. nàfrâ, f., blessure
(narwa, G.).
2994. nâreèlyà, nasiller
(d. naret^, suff. ilhar).
2995. *|* nârinâ, narine.
2996. narmâ, personne,
négatif. Cf. dèdywè (ne,
anima).
2997. fnârvœ, -de\à, ner-
veux, impatient, irritable.
2998. f nàtu{â, nature ;
caractère.
2999. f ndluièldrne, natu-
rellement, bien entendu.
3000. nâvàdâ, nausée (d.
nà a, in fi. navada ?).
3001. nâvètâ, navette
(navéta).
3002. «[é], ne, nég., ar-
chaïque ou rare. Cf. pà.
Morph. 212,237 (forme ato-
ne de non).
3003. cl) ne, e, n, en, pron .
et adv., Morph. 72, 207 :
ne vole, j'en veux; ne véiit,
j'en viens ; û è, j'en ai ;
m e tsô nà, il faut m en aller
)IS DE VINZELLES
[m. à m., il m'en faut aller]
(en < inde).
3004. g) f ne, f. nltà,
nain ; personne très petite.
3005. nèbu, neveu [f.
nésâ] (nebôi).
3006. ff néd^â, neige.
Cf. ivàr.
3007. a) nèi, f. noir
(neir).
3008. ,3) f., nuit
(nueit).
3009. wer, nerf, muscle,
tendon ; fig. vigueur ; liga-
ment qui attache les deux
parties du fléau (nervu;
peut-être repris au fr.).
3010. nésâ, nièce (nèpsa).
3011. nèsè, naître (*nas-
cere).
3012. nèsêsà(èi, f. 4(â,
adj . , nécessaire (necessari, S .) .
3013. ff néspà, n'est-ce
pas ? Cf. paré.
3014. nètè, -à, net, propre,
bien nettoyé (nét, m. refait
sur le f.).
3015. nêtyà, nettoyer
(neteiar).
3016. nê^ï}trèi et ni\otrèi
[forme plus rare], nous, sujet,
apposition ou après une préposi-
tion : kw 1 nê^çtrèi, c'est
GLOSSAIRE
nous; / âve vèdyu, nê^otrèi,
nous l'avons vu, nous; kw i
pâ nfiffirèi, c'est pour nous.
Cf. nœu (nos autres).
3017. riuêdà, naissance
(p. p. nesè).
3018. julglêd^à, négliger.
3019. n\ia, f., puce (net a).
3020. nt^èd^à, devenir
noir (neirejar).
3021. a) nô, neuf, numê-
;tz/(nove).
3022. g) nô, f. nova, neuf,
nouveau (novu).
3023. no, f. notâ, haut
(ûm/, Morph. 237).
3024. «0, non.
3025. ,3) «0, on (ow <i
homo, Morph. 237).
3026. 7) j nô, nom,
les jurons : W0 ^
d%ô, etc.).
3027. f «0%, noble, s.
et tfd;.
3028. nôbrê, nombre
(nombre; p.-ê. repris au fr.)
3029. j nonâ, nonne,
religieuse.
3030. nôpà, conj. : rempla-
ce ou accompagne « que »
dans certaines comparaisons :
ko vô mi nôpà d ïtrâd^ei, ça
vaut mieux que des étran-
GÉNÉRAL 155
gers ; pu d^ètè kê nôpà l ôtrê,
plus joli que l'autre (non-
pas, p.-ê. du fr.).
3031. j nosâ, noce, fig.,
dans l'expression : fè$è lâ nô-
sà, faire la noce. Cf. nusà.
3032. nota, honte ; timi-
dité (ont a <C haunita, G. ;
Morph. 237, cf. ôtu).
3033. novâbrè, novembre.
3034. nôvyémâ, neuvième
(nô a, et suff.fr.).
3035. nçyè, -a, fiancé ;
marié [le jour de la noce]
(novï).
3036. nœu, [atone nu],
nous [complément non
précédé d'une préposition,
cf. nê^çtrêi] : ikutà nœu,
écoutez-nous ; nu dyijâkè...,
il nous disait que. . . (nos).
3037. a) nu, m., nom
(nom).
3038. $) nu, f., noix(w<?/?).
3039. numà, nommer,
appeler par son nom ; élire
[un député]; nommer [un
fonctionnaire] (nomar).
3040. j nurèi, nourrir.
3041. -j- nurisâ, nourrice.
3042. -J- nurisu, nourris-
son (noirissô, refait sur le fr.).
3043. a) nu, f. ni, pl.
né
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
de « un », dans : nu [ou
>m] du trèi, quelque deux
ou trois, Morph. 95 .
3044. ,3) nu, crase de «o«
et 0 dans rf<?, neuf ou dix.
3045. nunâ, f., caillète du
bœuf (sens dérivé de nonna,
on., M.-L. 5817,— ?).)
3046. nusâ, f. pl., noce,
mariage ; nà de 11 usa, aller à
la noce. Cf. nôsâ(nosas).
3047. **nûsènyè, Notre
Seigneur, Phon. 134 (nos-
senhe?').
3048. niïtà~èi, notaire (no-
tari, S.).
3049. niitè, -â, notre (for-
me atone de nostre).
3050. niitrù [le =], -à,
le nôtre (forme tonique de
nostre).
3051. nu t-ur, hauteur
(autôr, cf. no).
3052. ;///zr, -f'/<7, nouveau
[vin =, légume =, etc. ;
événement =] (novèl).
3053. f n&uflâ. s. f.3
nouvelle.
3054. ////;//, nouer (no-
dare).
3055. nû%ê} m., nœud
(d. nftfà).
3056. nii~à'u, crase denous
et le, Morph. 72.
3057. *j* nwi$ê} nuire.
3058. 7 nyà, nier. Ne
s'emploie guère qu'à l'inf. :
vu pôdê pà nyà, je ne peux
pas le nier.
3059. nyàdâ, f., bande de
vauriens (niada — nichée,
forme venue du . nord, cf.
1jyi\à).
3060. yyârnyôlâ, s. m.,
lambin (on. ?).
3061. nye, crase de lui(/v/)
et en (e) : nye vôlê, je lui en
veux, Morph. 71.
3062. nyçlâ, nielle, plante
(nigella).
3063. a) ttjî} ni (ni,
Morph. 224).
3064. 3) nxi, autre forme
de lyi (lui), devant « en »,
Morph. 71 : nyi n é tsâtà,
je lui en ai acheté.
3065. 7) nxi, m., nid
(nidu).
3066. nxiblà, courir com-
me le vent (d. nyiblê).
3067. nxiblè, f., nuage (la
nibles, Boèce 133; cf. N.-E.,
210 n., et M.-L. 5975).
3068. vyjfiâj., lèvre, avec
sens prejoratif; leva là ijyiflâ,
GLOSSAIRE
everla lèvre supérieure (nif,
G.;M.-L. 5914).
3069. rjyiflàr, -àrdâ, qui
lève la lèvre supérieure;
terme d'injure (d. nyiflâ).
3070. nyiflï^à, flairer
(*nifla = nez -f- flairai ).
3071. "j* ftfigb, -odâ, s. et
ad]., nigaud.
3072. j nyjkâ \fè(ê lâ=],
[faire la] nique.
3073. nyimé, ni, dans un
second membre de phrase,
ou pour renforcer : nyi
nyimé yœu, ni lui, ni moi;
vu) â pà fè — nyimé yœu, il
ne l'a pas fait — ni moi non
plus' (m' mais).
3074. ■{■ nyipâ, f., gén* au
pl., nippes.
3075. -{* nyipà, nipper,
ironique ; p. p., byè nyipà,
bien nippé.
3076. *j" nyitsâ, f., niche
d'un chien ; fig. [faire une]
niche.
3077. nyi\à, nicher, faire
son nid (nidare).
3078. nyixp, m., vieil
œuf qu'on met dans le nid
pour faire pondre [ou cou-
ver] la poule (*nidale, M.-
L. 5908).
GÉNÉRAL 157
3079. nyokè, -â, lourdaud,
lambin (Cf. Mich. niaco,
Très, niéucaet gnoc : paraît se
rattacher à nidu comme
« niais »).
3080. nyonyè, -â, lambin,
paresseux (rac. de nualhar
ou plutôt on.; cf. fr. pop.
« gnan-gnan », Très, gnau-
gna).
3081. nyud^è, m., nom
collectif, noix prêtes à pres-
surer (nojalb > *nujalh).
3082. nyud^çi, s. m., noyer
(nojeir > *nujeir).
3083. 2) nyulà, moelle.
Cf. mèçulâ (meula — forme
de medulla venue du nord
— influencée p.-ê. par niola,
luette, ou par le suivant).
3084. nyulâ, f., brouil-
lard (neula <C nebula).
3085. nyulà, [blé] niellé
{nyulâ (3).
3086. nyiJié, -a, ivre
(ieure < ebriu).
O
3087. a) à, interj., mar-
que La surprise, l'admira-
tion.
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3088. 3) % oui. Cf. obê,
vwèi. (oc).
3089. à, interj., marque
une grande surprise.
3090. *% où,Phon. 134.
Cf. çtè (ont < unde).
3091. obâ, f., aube, aurore
(alba).
3092. ôbâtyi, interj., ah !
vraiment ! (obê -âtyi).
3093. obê, brûlant [en
parlant du temps, d'un ins-
trument en fer. . .] (de alba,
plutôt que de albu).
3094. a) obê, interj., oh!
bien ! (ô a, bê).
3095. p)ofe,oui(<jp, fe).
3096. pfo', m., obit (ofo'f,
S. ; 0, au lieu de 0, est obs-
cur).
3097. ôbïpyi, m., aubépine
(albespi, At. ling. 68, M.-L.
323>
3098. ôbobè, oui certes;
souvent ironique (obè-obê).
3099. ôy, f., fr. rég.
« œuvre », mesure agraire
pour la vigne [égale à hkâr-
tûnàdâ] (opéra ; sens actuel
dans le Cart., opéra et opera-
ta).
3100 . çbrâ, f . , ombre (om-
bra).
3101. f ôbrèlê, f., om-
brelle.
3102. * f ôbretè, f., om-
brelle (formealtéFée du fr.).
3103 . f ôdrê, ordre [avoir
de Y=, mettre en =, etc.]
(ordre, du fr.).
3104. ô~4jê, oindre (un gè-
re, inf. refait).
3105. f ôkêtôbrê, octobre.
3106. ôklyè, oncle (oncle) .
3107. ô[yâ, f., ongle
[chez l'homme] (ongla).
3108. ôlyà, égratigner
avec l'ongle (ôlyà).
3109. ôlyàdâ, f., coup
d'ongle (ôlyà).
3110. çlyè, huile (oit <
oleu, SS.).
3111. ôlyu, m., sabot des
vaches, etc. (ôlyâ).
3112. orné, homme; mari,
chef de maison : kytnâ vè 1
ômè, comment va l'« hom-
me »? ; homme marié, s'oppose
à « gârsu » : on dit d'un
jeune homme qui vient de
se marier ko je e gârsu dê
mwe é n ômè dt tnè, ça fait un
garçon de moins et un
homme de plus; s'oppose à
« prêtre » : kw ï pà è tyu%à,
kw i ma n çmé, ce n'est
GLOSSAIRE
pas un curé, ce n'est qu'un
homme (ome <C homine).
3113. *onâ, pl. unâ, f.,
aune, ancienne mesure (au-
na < alina, G.).
3114. y.) 7 ôr, s. m . , or .
3115. t3) **à>', jardin,
seul* dans un ancien récit.
Le mot existe encore dans
la région d'Ariane (ort
< hortu).
3116. -j* orfèlè, -lyinâ, or-
phelin.
3117. j çrgè, m., orgue.
Cf. urgènâ.
3118. 7 ârgœlyè, orgueil.
3119. \ôrgùlyù) -//^or-
gueilleux.
3120. f orjblè, -à, horri-
ble; étonnant, prodigieux.
3121 . ôrlè, ourlet {prie).
3122. *çsâ, once, ancienne
mesure de poids (misa).
3123. çsè, os; noyau (os,
refait sur le pl . os ses) .
3124. ôlè, où, relal. et
interrog. (otite, forme allon-
gée de unde; cf. ô).
3125. ff mêle, hôtel.
3125 bis. "j-j" otô, m., au-
tomobile.
3126. otrâme, autrement;
sinon (autrament).
GÉNÉRAL 159
3127. otrè, -a, autre (au-
tre) .
3128. ôtrêtë, autrefois
(autre temps).
3129. ôtsâ J.,om (aucha).
3130. ôtu, -ïï\â, honteux;
timide (d. onta ; cf. nôtâ) .
3131. ô$%â, f., cheville de
l'essieu.
3132. ô(â, vent (aura).
Œ
3133. œ, pl. œil(ocu-
lu).
3134. œrbâ, herbe.
3135. *œrçljè, m., orge.
Cf. pamulà (ordi <C hordeu,
SS.).
3136. /n/, août; ww/a
m/f d éw, Notre-Dame d'août,
l'Assomption (aôsl).
P
3137. pà, s. m., pas ; nég.,
ne... pas: n'est précédé de
ni que dans des formules im-
pératives avec « avoir »,
comme n âd%a pà pou, n'ayez
pas peur (pas).
3138. pà, p[â\r [devant
les personnels], 'pà\ [devant
ârê] [Morph. 221], pour;
i6o
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
par, emploi restreint : pâ kè te,
par ce temps ; dans, sur : nà
pâ là tsârï%â, aller dans les
rues ; vw é trubà pâ U tsâmyi,
je l'ai trouvé [un objet] sur
le chemin ; à, sens temporel :
pâ le mï d âbriyo, au mois
d'avril ; vedrâ pâ là setè, il
viendra à sept heures. Cf.
A. M., 1912, 555 et 557
(per).
3439. a) pâ, s. m., pan
[de chemise, etc.] (pannu).
3140. 3) pâ, s. m., ban
(*des vendanges ; de mariage]
(ban-, G., avec infl. récente
du précédent).
3141. y) f pâ, f. pânâ,
paon.
3142. 0) pâ, pan ! interj.
(on.).
3143. pâeè, -etâ, patient
(patient, S., et infl. fr.).
3144. pâeesâ, patience
(paciensa, id.)
3145. f pàeetà, patienter.
3146. pâeetâml, patiem-
ment (p&rë).
3146 bis. pâeœu [lâ = \, la
Passion du Christ ; la Pas-
sion,/^ (passiô, ou du fr.).
3147. pâdakè, pourquoi
(per de que).
3148. pâdèkùtè, f., Pen-
tecôte (pandecosle, S.).
3149. pâdélâ, f., poêle à
frire (padèla).
3150. pâdèlâdâ, poêlée
(padelada).
3151. pâdêlètâ, petite poêle
(d. padèla).
3152. pàdrê, perdre (per-
dere).
3153. pâdrei, f., perdrix
(perdrit^).
3154. pâdrl\u, -unâ, per-
dreau (d. pâdrei, où -èi a
été pris pour le suffixe
-ariu >> -eir: t%u = tir 6).
3155. pâdyi, pâtir, souf-
frir (patire, M.-L. 6294).
3156. *pâd%à, payer. Cf.
paya (pajar < pacare).
3157. pâfyi, abîmer. Cf.
abyimâ, itsàrvâlyâ, putâfyinâ
(p.-ê. composé de pâ < per
et fi < FINE ?).
3158. pâkâ, -âdâ, rustre,
grossier (packan, G., M.-L.
6137).
3159. f pakê, paquet.
3160. pàlâ, pelle; pal â
fyrtsâ, fourche à quatre
pointes, instrument récent,
d'origine américaine, qui
GLOSSAJF
remplace le byigôr ; — omo-
plate (pala).
3161. pâlcidâ, pelletée
(pàlâ).
3162. f pàU, -â, pâle.
3163. pallia, f., rangée de
pieux ; palissade avec des
pieux; ranchet du char (d.
pal < palu).
3164. pâl\(â[nàâlâ=l
[aller à ] vau l'eau, [être en]
désordre (contraction de *pa-
deleira, d. padèla ; cf. Mich.
panladd) .
3165. f pâlœretpâhir, f.,
pâleur.
3166. pàlyâ, paille (pa-
le a).
3167. pâlyà, m., corbeille
en paille très aplatie où on
met les œufs; 'ancienne
forme de coiffe qui s'élar-
gissait par derrière comme
un cadran 1 (d. palha).
3168. pâlyàdâ, première
rangée de paille étalée sur
l'aire (pàlyâ).
3169. pâ[yàsâ, f. paillasse
du lit. Les sommiers ne sont
GÉNÉRAL I 6 I
pas encore usités (palhassa).
3170. pâlyè, toit en chau-
me. [Il n'y en a plus dans
la région depuis le milieu
du xixe siècle] (*palhenc, d.
palha et suff. enc <C ing-,
G.).
3171. pàlyetsà, couvrir
en chaume ; rempailler une
chaise (d. *palhenc).
3172. pâlyètsçiè, *cou-
vreur; rempailleur (pâlyètsà).
3173. f pâlyi, pâlir.
3174. pâlyisâ, haie
(palissa).
3175. -j- pâlyisàdâ, palis-
sade, mot peu ancien.
3176. pâlyitsu, -unâ, pâlot
(d. pqlt).
3177. pâlyitsunè, -êtâ, di-
minutif du précédent.
3178. pâlyu, m., petit
faisceau de paille (d. palha).
3179. pâlyûnà, mettre de
petits faisceaux de paille
dans une éteule, pour dé-
fendre qu'on y laisse paître
(d. pâlyu).
3180. pàmè, aussi [Syn.
i. Les dernières femmes qui la portaient ont disparu dans la région
vers 1885-90; cette coiffe a persisté un peu plus longtemps à Saint-
Babel. Dans toute la région elle a précédé le bunèro (bonnet rond).
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
de meiu]: ne vôlê pàmè, j'en
veux aussi ; vw à dyi, ê yu
pàmè, il l'a dit, et moi aussi
(pas mais).
3181. pamylâ, f., orge. Cf.
œrdjê (palmola).
3182. a) pana, essuyer
[avec un torchon, une ser-
viette] (panar, d. pannu).
3i83:$)f pânà,~$dâ, pané
[pied de porc, côtelette — ].
3184. -J* pânàdâ, panade.
3185. f pânâiçi, panaris.
3186. -j- pânè, panais.
3187. pânei, panier (pa-
neir).
3188. pânïiâ, panière (d.
paneir).
3189. pânyi, m., pain de
noix (panit%).
3190. pàpâ, *père ou
grand-père [le plus âgé de
la maison] ; pape (pappa).
3191. papa, papa, terme
enfantin.
3192. pâpèi, papier (papeir).
3193. pâpô, pain, terme
enfantin. Cf. pô.
3194. a) par, f., part
(parte).
3195. y.) *pàr, f., viande
(abrév. de part de charn ; à
Saillant pêr dè tsèr)
3196. f pârtè, persil.
3197. pârsèdxâ, f., pêche,
fruit (persica).
3198. pdrMxei, m., pêcher
(d. pâreèd^â).
3199. pàrdâ, f., perte
(perda).
3200. pârdu, pardon (per-
dô, et infl. fr.).
3201. pârdûnà, pardonner
(perdonar).
3202. pârdyi, pardieu ,
interj. (fr. pop. pardi).
3203. pârdyigtfnâ, f., per-
drigon (f. de perdigon, M.).
3204. pârdyobè, pardieu
oui ! interj. {pârdyi, obè).
3205. pârdyu(â, f., pari
(de « parier » avec infl.
pàrdâ).
3206. pàrd^â, perche (per-
ja < (pertica).
3207. pârdià, prier [ =
Dieu, = qqn.] Cf. pâry$â
{prejar).
3208. pârd^âdâme, ins-
tamment, avec insistance
(pârdxa).
3209. paré, n'est-ce pas ?
(pà, me).
3210. f pârfê, -etâ, par-
fait, spêc1 en parlant d'une per-
sonne.
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
3211. pârfœlyâ, f., plan-
chettes qui recouvrent le
toit sous les tuiles (d. *per-
folhar, de folha).
3211 bis. pàrgê, m., parc
à moutons (pargue <*par-
rïcu, G., M.-L. 6253).
3212. *pârgunè et *pârgâ-
né, m., ancienne robe cour-
te assez voisine de la robe à
paniers.
3213. -j- pârjèdâ, président
[= du tribunal ==, de la
République, etc.].
3214. "j- pârkoeœu, pré-
caution ; parnyè nâ =, satis-
faire un besoin.
3215. parla, parler (par-
lât).
3216. f pârlœr, -œr^â,
[grand] parleur.
3217. par métré [p. p. -mè-
tyu\ permettre (permette, et
infl. fr.).
3218. pârnyè et *prênyè,
prendre (ptenet, Morph .
3219. pârôtsâ, paroisse
(parocha < parochia, SS.,
cf. Introd. LV actuel suppose
une ancienne prononciation
rr: parrocha, Herm. 63, 73,
etc.).
163
3220. pârpâlyu, papillon
(par pal ho).
3221. pârpânàdâ[ràtâ=\
chauve-souris (rata, pet-pe-
nada, d. pena <C penna).
3222. -fpârpâià, préparer.
3223. pârpb, propos,
parole (prepaus).
3224. pârsègrè, pour-
suivre, sens propre et fig.
(persegre).
3225. f pârsèpyità [sè =],
se précipiter, se dépêcher.
3226. pârtétâ, viande,
terme enfantin (par g).
3227. pâttl(â[â =], [pio-
cher, bêcher..] par rang
(per teita, confusion avec les
radicaux part-).
3228. *j" partît, partout.
3229. pârtyi, v. act., par-
tager ; n. partir (partir).
3230. pârtyu, pertuis,
trou (per tus).
3231. pârvêjcpu, provision,
surtout au pl. (pervesiô).
3232. -j- pâry'eiâ, prière
[religieuse] ; demande, sens
rare. Cf. pârd^à.
3233. pâr^à, priser, esti-
mer (pre%ar).
3234. a) pâr%è, présent,
cadeau (présent).
164
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3235. g) f pâr#[â=] et
à pârzâ, à présent, mainte-
nant.
3236. -j- pâr^ètà, présenter.
3237. pàryiiia, présure
(presura).
3238. pàr%u\à, faire cail-
ler, mettre de la présure
(presurar).
3239. pâsà, v. n., passer,
traverser, aller ; passer à
travers un tamis ; passer [en
parlant du temps] ; trépasser ;
act. passer [un bon mo-
ment. . .] ; subir [des cha-
grins] ; dépasser ; passer [une
page] ; passer [du linge à
l'eau] ; tolérer (passar).
3240. pàsâ, panse, ventre
(pansa).
3241. pâsà-dè-te, autrefois
(passât de temps).
3242. pâsàdâ [kïfâ=], ces
temps derniers (pâsà).
3243. pâsèkè, parce que ;
pourquoi ? [syn. pàdâkê](per
ço que).
3244. f pâsèmètâyâ, pas-
sementerie [très répandue na-
guère dans la région] (refait
d'après le fr.).
3244 bis. -f pâsèmëtèi, pas-
sementier, entrepreneur de
passementerie.
3245. pâsêià, m., passe-
reau, moineau. Cf. ijèiè
(passer at, d. passer).
3246. pâstânàdâ, f., ca-
rotte; p. batàrsâ, fausse ca-
rotte, ombellifère sauvage
(pastenaga, M., et chang* de
finale; cf. fr. « pastenade ».
Cf. aussi kârôtâ et pane).
3247. a) f pàtâ, f., partie
inférieure de la patte ; griffe;
grosse main. Cf. pàtâ.
3248. pàtâ, f., pâte;
fig. caractère très doux : kè\
ômè,kw ï nâ pàtâ, cet homme,
c'est une bonne pâte (pasta).
3249. pàtà, pas tant ;
moins (pas tant).
3250. *pâtâflodâ, adj. f.
[entendu seul1 auf.] l, bouf-
fie : sâ jyidyu'ia ^ i pàtà pâ-
lâflçdâ, sa figure est moins
bouffie (d. pàtâ a ; cf. Très.
pataflo, paiaflot). '
3251. pâtâfyulà, abîmer
(d. pàtâ a + fyûîà ? Cf. pa-
tafioula, Très, et N. dePuits-
pelu, et Très. pata).
1. Dans la bouche d'une vieille femme, Jeanneton Belot, morte en
95-
GLOSSAIRE
3252. pâtânèd^à, piétiner
(d.pàtâ y).
3253. f pâtâtbiâ, f.. ra-
dotage, litanie, (prétentaine ;
cf. Très, patanteino).
3254. pâtâtqsUyinterj., pa-
tapouf ; s. m., lourdaud
(on.).
3255. pâtâ(à, m., lour-
daud (d. pàtâ a).
3256. *pâtâ~tîsâ, grosse
patte ; ~â dè pâtâ\âsâ dè mô,
m. à m. « il a de grosses
pattes de mains », c . -à-d. il a
des mains énormes (forme
f. du préc1).
3257. *pâi-eâ~p, -odâ, jouf-
flu (à.pàtsâ y, avec interca-
lation d'un y, cf. Introd.).
3258. ptitè, m., pâté de
viande (*pastét, d. pas ta).
3259. 7 pâtêJô, pantalon.
Cf. brayâ .
3260. pâti pâtâ, [mar-
cher...] à petits pas pressés
(on.).
3261. f pâtâ, -odâ, pa-
taud, lourdaud (refait sur le
fr.).
3262. y.) pat sa f., joue
(*packa. G., cf. ancien haut
ail. pacho, ail. Bachen ; At.
ling. 724).
GÉNÉRAL lé)
3263. ,3) ftftaî, f., pâtis
(refait d'après pascatge, où
c > f/; sous Pinfl. du sui-
vant?).
3264. pàtsà, f. pl., Pâques
(Paschas).
3265. pàtsàdâ, crêpe
[qu'on devait faire jadis à
Pâques] (d. pàtsà).
3266. **pàtsâ$ô [lu =] ou
**pàtsâdètâ [là =], Quasimo-
do [dans un vieux dicton,
Morph. 268, n° 53]. Cf.
kâjèmôdâ (d . f jfl ) .
3267. pâtsâ(ô, -odâ, jouf-
flu. Cf. *pâttâ{à (à.pàtsâ y).
3268. pàtsèi, pâtis (d.
3269. pâtsu, m., gifle (d.
a)-
3270. pàtsn. pan de che-
mise, terme plaisant(d. pà y).
3271. pâtû pâti), [mar-
cher..] à petits pas lourds et
hâtifs (on.).
3272. pâtiVyâ, patouiller,
gâcher (d. pàtâ y, cf. 3277).
3273. pâtùsu, -unâ, adj. et
s., lourdaud (diminutif ré-
cent de pâtô).
3274. pâtutœn, autre forme
de pâtâtœu.
i66
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3275. ' 'pâtu~â, seul1 dans :
rôda pâtiï~à [pl.], anciennes
roues des chars non ferrées
[entourées d'un cercle de
bois] (d. pàtâ a).
3276. 7 pâtwè, patois.
3277. pâtû'èi: djètà pâ
la =, jeter aux ordures,
gâcher (pâtulya).
3278. pâtyà, s. m., boue
ou bouillie épaisse ; soupe
ou mets trop épais, grossier
[fr. rég. « patias »] (d.
pàtâ ,3).
3279. pâtyHyu [ê =], en
chemise, ternie plaisant [ïr.
rég. « pantillon »] (d. pâ a).
3280. piltxi(~â, f., mélange
de foin et de paille qu'on
donne au bétail (pastura).
3281. pâvà, paver (pavar).
3282. pâvçi, pavé en brique
des maisons (pâvà).
3283. 7 pâyô, pavot [des
jardins] ; tisane.
3284. 7 paya, payer (la
forme actuelle vient du fr.,
cf. brayâ, pâd^à, et At. ling.
« paver » ; déjà payar, Herm.
.0."..).
3285. payante, paiement
(d. pâyà).
3286. 7 pâyi, pays, con-
trée, patrie.
3287. 77 pâyj~â, payse.
3288. 7 pâyiiâ, -àtâ,
paysan .
3289. pâ~ênâ, charnière.
Cf. tsârnt%â (Parait être un
sens dérivé de pessulu,
influencé par pesar : cf.
Très, peseu, pesel, pesen, où s
=0-
3290. pâ{à, détourner,
éviter [un coup, etc. ]; écarter
[une bête d'un champ] ;
^chasser, faire sauver [le
loup] (parar).
3291 . pâ^âdyi, paradis {pa-
radis, S., ou du fr.)
3292. a) paie, s. m.,
paire ; couple [d'animaux]
(pare! h).
3293. pâ{è,s.î., paroi;
mur d'une pièce ; murs bor-
dant un chemin étroit (par et).
3294. pâ^è, etâ, parent;
ascendant, seuP au pl. (pa-
rent).
3295. pâ~ed^à, appareiller;
accoupler (parejar) .
3296. x) pà~ei, y p. s.
ind. prés, d'un verbe défec-
tif « être égal, indifférent »,
GLOSSAIRE
usité seulement à cette per-
sonne : tu lyi pâzèi, tout lui
est égal (de partis ser ; cf.
pâ(étrê).
3297. $)pâ(èi, -ï(â, pareil
(pareir).
3298. pâ(èjèyâ [dè môdè]
f., foule de gens.
3299. pà\étrê, paraître,
sembler (par tisser ; inf. re-
fait sur le fr., ainsi que la
3e p. s. ind. prés. pà\é, cf.
pâ%ei ci-dessus. Cf. aussi
Morph. 175, 178).
3300. pà\qlà, parole (pa-
raula).
3301. pet, interj., chut
(on.).
3302. 2) pê, s. m., pied
[— d'homme ; ~ de vache,
decheval, etc; cf. pàtâ a et
pôtâ] (péde).
3303. pé, s. f., peau
(pelle) .
3304. y) f pé, s. f., paix:
fè%è la pé, faire la paix, se
réconcilier ; futâ mê là pé,
fiche-moi la paix.
3305. pê, m.,pet(pËDiTu).
3306. pè-eœu, pension :
rente allouée aux parents
âgés qui laissent en échange,
de leur vivant, leurs biens à
GÉNÉRAL 167
leurs enfants, ouneveux,etc. ;
pension de retraite; -j* pen-
sion pour enfants (pensio, S.).
3307. a) pë-eûnà, v., faire
une pension à ses parents;
p.p., qui a une pension (pen-
sionar).
3308. (j) f pemnà, s. m.,
pensionnat.
3309. pédâ, f., pièce de
terre (pèda : ne peut se rat-
tacher à *péda, Ess. 354,
M.-L. 6340: p.-ê. *pèdïta).
3310. pèdè, prép. pendant
(pendent).
3311. pèdjê, peindre [un
mur,..] peindre (pingere,
inf. refait en -ir).
3312. pèdrê, v. act., pen-
dre [du linge .]; suspendre ;
n., être pendu, suspendu
(pendere).
331 3. pedyiljyà, v.act., sus-
pendre ; n.. être suspendu ;
se balancer en l'air (d. pèdrê).
3314. pèdyilyotâ, f. pl.,
boucles d'oreilles (d. pêdyi-
lyà).
3315. pèd^â, f., poix ; ré-
sine [des cerisiers et autres
arbres fruitiers], cf. tê%â
(péja).
i68
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3316. pêà%a, poisser
(pèdqâ).
3317. pêgâ, -àdâ, terme in-
jurieux (d. pega, M.).
3318. pègulà, v., poisser;
p. p. ptgula, -àdâ, gluant,
poisseux (d.pegola, — M. ?).
3319. a) pèi; m., poids
(pensu > pis).
3320. (3) pèi, m., pis
[d'une vache,...] (pectus
> peiti).
3321. pêjè, pois (pïsu, et
suff. -i).
3322. pèlà, appeler, nom-
mer; sè =, se nommer
(apektr).
3323. f pèlè{é~, pèlerin.
3324 . f pêlêljnâ, pèlerine
[manteauj.
3325. f pèlôtâ, pelote
[= de fil, = à épingles].
Cf. grùtu, itstitâ.
3326. pèlti\ m., cil (*pelô,
d. pél < pïlu).
3327. pêlyâ, peau écor-
chée [de lapin, etc.], cf. pé;
guenille, haillon ; fig. dè dé
pêlyâ, doigts de chiffe [qui
laissent tomber ce qu'ils
tiennent] (jpèlha).
3328. pèlyà : mô bra ni
pulyâ pu pèlyà, mon bras
n'en pouvait plus remuer
(pelhar, variante de pilhar,
ou du fr. arch. « pleier » ?).
3329. pèlyâlô, -M, mar-
chand de peaux de lapin (d.
pêlyâ).
3330. pèlyeiè, sens du pré-
cédent (d . pêlyâ).
3331. pèlyisâ, pelisse,
manteau (pelissa).
3332. pèlyâfâ, f., morceau
de peau qui pend (d. pêlyâ,
finale obscure).
3333. pêlyu, m., petite
peau (d. pêlyâ).
3334. pênâ, peine, châti-
ment, sens rare; effort péni-
ble ; chagrin, tourment :
purta ph pènâ, m. à m. « ne
portez pas peine », ne vous
inquiétez pas; sens atténué :
kw t pà la pênâ, ce n'est pas
la peine (péna).
3335. -j* pena, peiner, se
donner du mal.
3336. pènédrè [sè =], se
repentir (penedre << pœni-
tere, cf. pètyi) .
3337. pênu, m., petit pied
(d. pi ; confusion avec
pend ? ) •
3338 . pesa, pièce [d'étof-
fe, de terrain, etc.]; pièce
GLOSSAIRE
de monnaie; pesa dè te, espa-
cede temps, moment (*pèt-
tia, C).
3339. pèsà, v. n., penser;
act., panser [le bétail], c.-à-d.
lui donner à manger; réfl.,
se pesa kê..., penser que...
(pensar).
3340. a) pètà, v. n., péter ;
craquer, se casser, se déchi-
rer ; éclater ; détoner [en
parlant d'une arme à feuj
(pëditare).
3341. fî) pètà, s. m., mor-
ceau d'étoffe pour rapiécer
{pet as, Gr.).
3342. pèlàdâ, f., pétarade ;
détonation (pètà).
3343. pètâ-frq,, silène
enflé, plante {pètà, frâ : les
enfants s'amusent à fairecra-
quer la capsule du fruit sur
leur front).
3344. f petàr, pétard ;
77 bruit.
3345. pètâràbà, clifoire
(altération de *petarrada, cf.
Très, petarrot).
3346. pètârueè, m., folle
avoine {pètà y. et met, p. p.).
3347. pètâsà, rapiécer;
raccommoder (pètà).
3348. 7 pelrè, peintre
GÉNÉRAL 169
[en bâtiment] ; f 7 artiste
peintre.
3349. y) pètsà, v., pécher
(peccare > pechar).
3350. ,3) pètsà, s. m., pé"
ché (peccatu).
3351. peisa, pencher ; em-
ploi pronom, (pendicare, ou
du fr.).
3352. ** pètsâdn, petit pé-
ché, dans une vieille prière,
Phon. 134 (d. pechat).
3353. ** pêtsi^u, petit pé-
cheur, dans une vieille prière,
Phon. 133 (dimin. de pe-
chaire).
3354. f pètsœr, -ér^â, pé-
cheur.
3355. pètyi[t], -itâ, adj.,
petit. Ne s'emploie que
comme épithète, cf. pètyitu:
e pètyit ômè, un petit hom-
me ; — s. m . , petit d'un ani-
mal ; m., f. -itâ, jeune en-
fant; fils et fille; petit-fils,
petite-fille (*pettîttu, C. >
petit).
3356. pètyi [sê — ], se re-
pentir (pentir <C * pœnitîre,
doublet morph. de pênédrè).
3357. pètyità, s. f., pupille
[de l'œil] (pètyi).
3358. pètyitu, -ânâ, adj.,
170
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
petit. Employé toujours
comme attribut, cf. pètyi :
kèl âme % ï pêtyitu, cet^ hom-
me est petit (d. petit).
3359. pêtyitunê-,-ètâ, dimi-
nutif du précédent.
3360. *j* pëtyuiâ et -j* pè-
ty%â, peinture [passée sur
les murs, etc.]
3361. pê%à9 peser, act. et
n. (pesar).
3362. pê%â, -àtà, pesant,
lourd (pè^à).
3363. pè^àdâ, pesée (pè^à).
3364. pe^êlyu, -u%â, pouil-
leux. Cf. ptdyu (d. pezplh).
3365. pè^vbé, et pè%u
[Morph. 37], pou; charan-
çon (pe%plh < peduculu).
3366. f p'e{â [èyô ==],
beau-père. Cf. pefè.
3367. p$â, poire (pïra).
ï
pt\pbult, lonc
litanie (préam-
3368.
discours,
bule).
3369. *pè%fldâ, s. f., pé-
ronnelle; braillarde.
3370. *pè{âdà, faire la pé-
ronnelle, la braillarde.
3371. pe'iâkô, inlerj '., pour
le coup! (per, acb).
# 3372. pêlâlyè, par là-bas
(per-a-laïnt^).
3373. pèiâtyi, par là, par
ici (per-aqui).
3374. père (paire).
3375. a) p^î, v., périr
(périr).
3376. (3) s. m., poi-
rier (pt{â).
3377. />é|%, s. m., petite
poire (pè^â).
3378. pèziieè, par ici (/w
et zW).
3379. pfty interj., pour
exprimer qu'un liquide ou
un gaz fuit, que quelqu'un
se sauve, etc. (on.).
3380. pïryê, m., gésier
(*peirialh, d. peira).
3381. a) pîsu, m., poisson
(peisso).
3382. ;>) m . , petit
pis (d. pei g).
3383. pttà [-è-], attendre
(*ASPECTARE, M.-L. 3039).
3384. pïtarnâ, f., poitrine,
terme de boucherie; poitrine
[de l'homme] (peitrina).
3385. pltçi, mortier, pilon
(*pesleir, de pestar).
3386. pïtsâ, f., pêche [au
poisson] (pitso).
3387. pîtsà, v., pêcher
(peschar).
3388. pttsçfy, pêcheur
(peschaire).
3389. pJ^â, pierre; rocher
(peira).
3390. filêtâ, petite pier-
re ; jeu qui consiste à jeter
de petites pierres en l'air et
à les recevoir sur le dos de
la main (pila).
3391. y.)plà, s. m., plat
[de faïence, etc.]; contenu
du plat ; mets (plat).
3392. p) plà, -àtâ, adj.,
plat (plat, sens primitif).
3393. a) *plâ, m., soupir :
lêvà è plà, soupirer (planh).
3394. (3) m., plant
(d. plantai-).
3395. plâd^à, plier [une
étoffe] ; ployer [en parlant
des bras, etc.] (plicare).
3396. plàd~è, plaindre ;
sê =, se plaindre, gémir
(plangere).
3397. plâd^u, m., botte
de foin (plâd^à).
3398. plâd^u, m., meule
de blé [conique |, fr. rég.
« pignon o (dissim. de
*plonjô, de plonjar).
3399. -J* plàkâ, {., plaque
de tôle [pour porter les tar-
tes au four, etc.]
GÉNÉRAL I7I
3399 bis. f plâkàr, pla-
card.
3400. plana, plaine {pla-
na).
3401. plàsâ, place [du
village]; place où se trouve
qqn.; [faire de la place];
situation : nâ plàsâ du gu-
vârnâmè, un emploi du Gou-
vernement [c.-à-d. de l'Etat]
(plassa).
3402. plâsà, placer (pfysâ).
3403. plàsu, m., plant de
peuplier, de saule (*plan-
tione).
3404. plàsûnàdà, f., pépi-
nière (plàsu).
3405. p/(//tf, plante; =du
pied (planta, ou du fr.).
3406. plàtà, planter ;
sê =, rester en place (plan-
tare) .
3407. plàthdâ, f., vigne
récemment plantée (plàtà).
3408. f plàtànâ, f., et
y platànè, m., platane.
3409. plàtâ-pêkei, m.,
culbute (plàtà, pejei ,3).
3410. ~\ plâtra, plâtras.
3411. f plàtrê, m., plâtre.
3412. f plàtriyé, plâtrier.
3413. phllsà, planche;
172 GLOSSAIRE DU PA'
pont en planches [sur le
ruisseau] (plancha).
3414. plâtsètâ, petite
planche (plàtsâ).
3415. plâtu [l ésè dê =],
être de planton, être debout
(plâtà).
3M6.plàyâ, plaie (plaid).
3417. plâyê, m., plaisir
(placer << placere, cf.
pièiê).
3418. plâ%è, -çtâ, plaisant ;
agréable (placent).
3419. p/e, m., colonne
vertébrale et chair qui l'en-
toure [dans le porc tué]
(plais).
3420. plè, -ma, plein; au
f., grosse [en parlant des
animaux] (plënu).
3421. f plèi, pli.
3422. p/^, plaire (pla-
cere, refait sur le futur. Cf.
plâ\ê).
3423. plldèd%à, plaider
(plaidejar).
3424. f pltdœr, plaideur.
3425. ** pliyà, paraît si-
gnifier cautionner ou rache-
ter [dans une vieille prière,
Phon. 134] (d. pleia).
3426. a) plô, m., billot
(plot).
)IS DE VINZELLES
3427. p) plô, adj. m.
[sans f.], plan, uni ; s. m.,
chanvre à filer [le plus fin,
cf. itypâ, ièlyâ] (planu >
plâ).
3428. a) plâ, -çdâ, profond
(preon, inft. de plomb ?).
3429. g) plô, plomb; fil
à plomb ; fig., matière très
lourde, mets indigestes
(plomb).
3430. plôbà [na muiàlyâ],
vérifier une muraille avec le
fil aplomb; f plomber [une
dent] (d. plomb).
3431. f plôbyé, plombier.
3432. plôd%à} plonger
(plonjdr).
3433. plôtâ, f., jante de
la roue. Cf. bu, ùô, rè (f.
de plot).
3434. p\uie(ploja).
3435. plùdjênyà, pleuvoir
faiblement ou par intervalles
(d. plœdzà).
3436. plud^à, m., grosse
pluie (plojati).
3437. pltidiâ~u, f., petite
pluie tenace (d. plcéd^â).
3438. plnmâ, plume d'oi-
seau; duvet ; f plume à écri-
re (pluma).
3439. pluma, plumer
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
173
[une poule, etc.] (plumar).
3440. plumar, m., chan-
tier [à tonneau] (d. pluma,
sans doute par les sens in-
termédiaires : « lit de plu-
me » [argot mod. « plu-
mard » r=lit] et « support^ ;
cf. aussi Très, pluma, tronc
dépouillé de l'écorce).
3441 .pluiè, pleuvoir (jplou-
re).
3442. y)pô, pain (pà).
3443. rOt M pot, dans les
composés : pô-dè-gré, pot de
grès [où on met le porc salé];
potâlâ, pot à l'eau [pour la
toilette] ; pô-dè-tsâbrâ, pot
de chambre ; — mesure
pour le vin, valant T5 litres.
Cf. pwb.
3444. a) pà, peu, seul1
dans : e pb, un peu ; e pb mè
[ou miue\ un peu plus [ou
« moins »]; tâ pà mè [ou
mwe]y si peu plus [ou
« moins »]. Cf. pu 3 (paucu).
3445. (3) pà, pieu (palu).
3446. pôdrê, pondre.
Cf. kâkb.
3447. f polyityikâ et -è,
s. f., politique.
3448. f pôpâ, pompe
[pour l'eau] ; puits muni
d'une pompe ; pompe à in-
cendie.
3449. f pôpà, pomper.
3450 . f popyé, pompier 1 .
3451. pôpye, m., pinçon
(pôpyinà) .
3452. pôpyinà3 pincer [qqn.
en jouant, cf. pyêtià] (altéra-
tion de *popinar, d . popar) .
3453. por, porc, mot
rare. Ne désigne guère que
la viande de porc. Cf. kutsu
{porc, ou du fr.) .
3454 . pçrtâ, porte (porta).
3455. -|* pôrtâ-plumâ, m.,
porte-plume (refait d'après
le fr.).
3456. -j* pâstâ, f., poste
[aux lettres].
3457. potâ, f., patte [jam-
be]; pied d'une chaise,
d'une marmite, etc. Cf.
pàtâ a. (pauta, G.).
3458. ff pote, m., potin,
tapage ; charivari qu'on
fait au veuf ou à la veuve qui
se remarie, cf. tyèbârlàd^è.
3458 bis. pôtsâ, poche (po-
cha).
1 . La compagnie de pompiers de Bansat date de près de quarante
ans.
174 GLOSSAIRE DU PA
3459. f pot 6, m., poteau.
3460. pàiij., peur (paôr).
3461. po(ê, -â, pauvre,
miséreux [et s. m.]; qui est
à plaindre: lè po^èHe pauvre
homme! ; interj. , marquant
la commisération, souvent
presque explétive ; s'emploie
devant le nom des défunts:
ma po'iâ mçfyè, feu ma mère ;
gçrd^â pç^â, [avoir] mau-
vaise bouche (paure).
3462. prà, m., pré, prai-
rie (prat).
3463. prâd%ï%â, sieste
(*prandiaria ; Mich. pra-
nieiro a aussi le sens « col-
lation ») .
3464. f prâtyikâ, s. f.,
[donner. . . sa] pratique
[chez un marchand].
3465. a)pré, prép. etadv.,
près ; après, sens rare ; loc.
adv., f â pu pré, à peu près
(près).
3466. ;3) f pré y s. m.,
prêt.
3467. f prèeèpàlè, princi-
pal de collège.
3468. f prèfé, préfet.
3469. (x)prei, s. m., prix
(pretiu).
3470. ,3) prfa f., prjsâ
)IS DE VINZELLES
adj., pris ; au f., pleine,
grosse (près, p. p. prener).
3471. pré-mïdyâ, s. m.,
après-midi (pré a, midya).
3472. prêsâ, adv., après
(près, avec a final).
3473. présènôpré et présûnô-
pré, adv., après [pour insis
ter] (près sot% l' auprès ?) .
3474. f prêsépètœr, per-
cepteur. Cf. kosu.
3475. f préskè, presque.
Cf. kàjê.
3476. prête, printemps
(primu-tempus* ou du fr.).
3477. prima, v. uniper-
sonnel, faire un temps tiède
[après la pluie] (â.prim).
3478. prima Htsà \jè\i
là =], [faire le] dégoûté
[m. à m. « la bouche déli-
cate »] (f. prinï).
3479. prisa y presser, hâ-
ter; emploi pron. ; p. p.,
pressé, qui se dépêche
(preissar, ou du fr.).
3480. prisedrè, donner le
premier labour [à la vigne, à
un champ]. Cf. byinà, târsà
(prae-scindere).
3481. prttà, prêter (pres-
tar).
GLOSSAIRE
3482. prttê, -â, prêt, pré-
paré (prest) .
3483. j prîtsà, prêcher.
3484. prïtxi, pétrir (pes-
trir >> prestir).
3485. prïtyidu, m., pièce
où l'on pétrit (prestidor).
3486. 7 privyilédiè, m . ,
petit repas pris en acompte
[en attendant le déjeuner
ou le dîner] (privilège).
3487. prïçu, f., réduit où
on met des provisions ou des
ustensiles ; prison (preisâ).
3488. f prôbâblâmè, pro-
bablement.
3489. f fré^te, proba-
ble.
3490. *j~J- prôfësœr, pro-
fesseur.
3491 . -j- prôfôdur, profon-
deur. Cf. plô y..
3492. 7Y prôgré, progrès.
3493. -j- prôpè, -â, propre.
3494. 7 prupriyà, appro-
prier, rendre propre,
3495. prt, interj., pour
exprimer certains bruits.
3496. pst, interj., pour
appeler.
3497. a) pu, m., puits
(PUTEU).
3498. m., respira-
GÉNÉRAL 175
tion : tyi\a sô pu, respirer;
souffle : ly â pà e pu d o^â, il
n'y a pas un souffle de vent
(pulsu).
3499. pu£è, -èdâ, poussif ;
haletant (d. pulsu).
3500. \ pueèblè, -â, pos-
sible.
3501 . pudê, orgueil (podér
< *potere; cf. fâdrê, v.).
3502. pudrè et pwiiè, v.,
pouvoir (*potere ; inf. re-
fait, d'après le futur, en *pô-
dre et * poire).
3503. pud%o, tas (podio-
lu).
3504. pûjè, ênâ, poussin
(*PULLICÏNU).
3505 . -j* pujètœu, f . , posi-
tion ; situation, emploi.
3506. pùjènàdâ, f., cou-
vée de poussins ;les Pléiades,
constellation (d. pujè).
3507. p%dâ, poule ; = dû
bô dyœu, coccinelle. Pour
les cris de la poule, cf. kàkâ-
nàj klyu-eènà, kriyâlà, tsâtà
(pulla).
3508. pidâdrèi, m., fruit
de l'aubépine (d. pullï-
tru?).
3509. piflè, -êtâ, poulet et
poulette (polét,d. pullu).
i76
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3510. a) pulyi, -inâ, pou-
lain et pouliche (pullinu).
3511. g) pulyi, v., polir;
p. p., f. -idâ, poli, lisse ; fig.
f poli, bien élevé {polir).
3512. pumà, -àdâ, |chou]
pommé (pomat).
3513. pumêlà, -àdâ, [che-
val, ciel] pommelé (pome-
lat et infl. fr.).
3514. pumèi, pommier
(pomeir).
3515. punyàdâ, poignée ;
poignée [de mâm](potihada).
3516. pipnyé, poignet (po-
nhèt).
3517. pùpà [sê —] (-à-),
se dorloter (palpar).
3518. *J* pupyçiâ, paupière.
3519. a) pur, assez : n é
pur, j'en ai assez ; % i pur
grâ, il est assez grand (pré)
3520. 3) f pur, pour,
seul1 dans ipursurt, pour sûr.
3521. puràdâ, f., poireau
(porradd).
3522. pureUœu, proces-
sion Çprocessiô, S.).
3523. puretnâ, renouée,
polygonum oviculare (porcina).
3524. purdyâlà, donner
du renfort Çpurdyô).
3525. purdyô, m., timon
de l'araire ; renfort de bœufs
(protëlu).
3526. f purfyiîà, profiter ;
grandir [et grossir], en par-
lant des enfants, des bêtes,
des plantes.
3527. -f purityu\a, pour-
riture.
3528. purko-eœu, précau-
tion, autre forme de pâr-
koeàu.
3529. purmèi, -ï^â, pre-
mier; le purmt dè l à ou lê
d^ur dè là, le premier de l'an
(prumeir).
3530. f purmèsâ, promes-
se.
3531. purmétrè, p. p. -myi
et -mêtyu, promettre (pro-
metre, et infl. fr.).
3532. py,rnâ, prune ; p.
kufyidâ, pruneau {prima).
3533. pumèi, prunier
(pruneir).
3534. purnçlâ, prunelle,
fruit ; prunelle de l'œil
(prunèla).
3535. putneïïi, prunellier
{purnçlâ).
3536. purtà, porter ;purta
pà pènâ, d.pènâ (portai ).
3537. purtqdâ, portée [du
GLOSSAIRE
cordeau, etc.] ; portée d'ani-
maux (purta).
3538. purtâné, m., petite
porte pratiquée dans une
grande (portaneï).
3539. purtsï%u, porcher
(*porchâiro).
3540. purtô, portail [d'une
cour, d'une grange, etc.]
(portai).
3541. pusâ, pousse [des
plantes] (d. polsar).
3542. pusà, v. n., pous-
ser, croître [cf. busà] ; respi-
rer (polsar).
3543. p-fisê, pouce; *an-
cienne mesure (pollice).
3544. pési^â, poussière
(polseira).
3545. pust%u, -â%â, pous-
siéreux (pùs\iâ).
3546. \ pustémâ, f., pus-
tule, bouton ; pus (apos-
tème).
3547. *f pustyu{â, s. f.,
terme d'injure (imposture ;
cf. N. de Puitspelu pous-
tura).
3548. putè, m., petit pot
(potét).
3549. pàtètâ, petite patte ;
petite jambe, en parlant à un
enfant (d. potâ).
GÉNÉRAL î 77
3550. putu, m., baiser;
fç%è putu, donner un baiser,
embrasser : fâyâ putu etrè la
bânà d e bukd, il donnerait
un baiser entre les cornes
d'un bouc [en parlant de
qqn. de très maigre] (d. pot,
lèvre).
3551. putu y m., extrémi-
té du pied chez certains
animaux [porc, etc.]; un des
deux bras qui prolongent
le mâsè dans le char, et qui
supportent le frein (d. potâ).
3552. putïïnà, embrasser
(d. putu).
3553. puvyilyâ, poulie
(dissim. de polilha, d. de
PULL-, G.).
3554. pu\à, puiser de
l'eau (*puteare).
3555. pû%à, poser, dépo-
ser ; sê —, s'arrêter, se repo-
ser (pausar).
3556. pù^ê, -êtâ, pauvret
(d. paure).
3557. pùztta, f., pauvreté
(pauretat).
3558. pù$u, -ifcâ, peureux
(paoros).
3559. a) pu, ne... plus :
ne vçlê pu, je n'en veux
plus ; plus, davantage, devant
I78 GLOSSAIRE DU P,
un adjectif [cf. tnë] : %ï pu
dfêtè kè l être, il est plus beau
que l'autre (altération de
plus : déjà pus, Herm. 12,
etc.).
3560. pu, peu, seul1
dans : à pu pré, à peu près.
3561. 7) pu, s. m., pus
(pus).
3562. pubri^â, poivrière
(pebreira).
3563. pudâ, f., huppe,
oiseau (d. pudir).
3564. pude, -çtâ, puant
(p. pl de pudir).
3565. pudrê, puer {pudir,
inf. refait sur le futur).
3500.pudyi, m., cornouil-
ler (pudit%).
3567. pujœr, plusieurs.
3568. pukè, diminutif de
peu (pauquet).
3569. pùlyù, -utJi, pouil-
leux (forme venue du nord,
cf. pê^êlyu).
3570. punyi, punir (punir,
ou du fr.).
3574. f punyieœu, puni-
tion.
3572. f pupéyâ, poupée.
3573. pupyidâ, pépie (pepi-
dd).
OIS DE VINZELLES
3574. f pur, f. pu(â, pur
[vin, etc.]
3575. -j- purd^à, purger.
3576. -j- piird\à,{., purge.
3577. putâ-fyi \fè(è =],
*faire une mauvaise fin ; gén\
s'abîmer (puta, fi) .
3578. putâfyinà, gâcher,
abîmer. Cf. itsârvâlyà, pâtâ-
fyulà (d. putâ-fyi).
3579. putœu, plus tôt;
plutôt (plus, tost).
3580. putyi, autre forme
de âputyi.
3581. pu^è, m., furoncle
(d. pus).
3582. puià, pleurer (plo-
rar, et infl. purare?).
3583. pu(â^u, f., pleur-
nicherie.
3584. pu%ei, pourrir, act.,
n. et pron. (poirir ; oi >> u
n'est pas phonétique).
3585. f puiêjêyâ, pleuré-
sie.
3586. pu(è(è, pleurard
(pulà).
3587. pwà, pont (ponte).
3588. piuânè, -è^â, punais
(punais).
3589. fpLùâné^â, punaise.
Cf. eedryâ.
3590. a) pwè, point [de
GLOSSAIRE
couture, de tricot, etc.] ;
point, petite tache; -j- signe
d'écriture; [être sur le] point
de...; [cuit] à point; (punc-
tu).
3591. ,3) pwè, poing
(PUGNU) .
3592 . piuèbrê, poivre ;fig.,
m à t-eà dê p., il m'a chié du
poivre, c-à-d. il m'a planté
là (pebre -f- poivre).
3593. -j- pwèlê, m., poêle,
fourneau.
3594. pwèsu, m., poin-
çon, tonneau. Cf. tyubé.
3595. pwètâ, pointe [d'une
aiguille...]; f pointe, clou
(jnvêtà).
3596. pwetà, pointer [le
derrière, etc.] (*punctare).
3591. pwètyu, -udâ, poin-
tu (pwetà).
3598. pwilà, lier la vigne
à l'échalas. Cf. pwisêlà
(*paxellare).
3599. pwil\ia, f., barrage
dans un ruisseau (*paxel-
laria).
3600. pwisé, m., échalas
(*paxellu) > pais sel).
3601. pzvisèlà, échalasser.
Cf. pwilà (paisselar, d . pais-
sel).
général 179
3602 . pwisu, poinçon
[pour percer] (punctione,
et infl. fr.).
3603. pwisûnà, poinçon-
ner (pwisu).
3604. a) pwjiê, v., pou-
voir. Cf. pudrê.
3605. $) pwjlê, parrain
(pairï, et chang* de suff.).
3606. pwiip, m., grand
chaudron (pairol, < *pariu,
C, cf. M-L, 6245-6).
3607. pwiiplâ, f., chau-
dron (pairol a).
3608. pwi%ul$ê, chau-
dronnier (d. pairoï).
3609. pwo, pwè à Bansat,
pot. Cf. pô g (forme diphton-
guée de pot, pot; doit venir
du nord).
3610. pwô, m., pomme
(POMU).
3611. pwônà, bouder,
tergiverser [dans une affaire :
pour ne pas paraître pressé
de conclure, et pour que
l'autre personne fasse des
propositions plus avanta-
geuses] (prob1 forme contrac-
tée de *pot(i)nar, d. pot,
lèvre ; cf. Très, poutina,
murmurer).
3612. pyàlâ, pile [d'un
i8o
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
pont]; tronc d'arbre. Cf.
pyilâ. (pila).
3613. pyâlà, peler; p. p.,
fig., chauve (pelar, avec
infl. *piaus < pèls et prob*
piau << pél, cf. pyolo).
3614. pyâtà, pitié ; piété
(piatat, S.).
3615. pyâvàlyâ, pelure
(pelalha;e >> ya par infl.
pyâlà ; l ^> v devant Ih, cf.
puvyilyâ).
3616. f pyéd^è, piège.
3617. ^yè/a, pinte, mesure
d'un litre [pour le vin] (pin-
ta).
3618. £yètà, pinter (d.
pyetâ).
3619. *f pyetô, m., fac-
teur [de la poste], Cï.fàkètœr.
3620. />j>/, pin ; souvent
sapin [arbre rare dans la
commune] (pinu).
3621. pyihflà, f., peu-
plier (j>ibold).
3622. pyibulàdâ, f., en-
droit planté de peupliers (d.
pyibiplâ).
3Q23. pyid%à, -àdâ, tacheté,
moucheté [vache, etc.] (d.
pija < pïca).
3624. -f pyifrà, empiffrer,
manger gloutonnement.
3625. *pyifrê, m., fifre
(it. pijjero).
3626. *j* pyikâ, pique [jeu
de cartes] ; le ri di pyikâ (roi
de pique) est l'objet de diver-
ses comparaisons.
3627 . pyikâ, v. act., piquer
[avec un aiguillon, une ai-
guille ; en parlant d'un ser-
pent] ; becqueter; produire
une sensation cuisante ; fig.,
froisser, choquer (picar).
3628. pyikàdâ, piqûre, ac-
tion de piquer ou d'être pi-
qué (pyikâ).
3629. -J- pyiké, piquet.
3630. -j* pyikè, pic, outil;
pic, oiseau.
3631. pyikâ, m., surtout
au pl., petits points, petites
taches [sur la figure, etc.]
(picot).
3632. pyikâtâ, f., variole
(picota).
3Q33. pyiku, -ip^a, piquant ;
fig., susceptible, irritable (d.
picar).
3634. pftkutà, marquer de
pyikâ ; picoter ; démanger
(pyikâ).
3635. pyikutàdâ, déman-
geaison (pyihità).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
3636. f fifflày Pile [de
coussins, etc.]. Cf. pyàlâ.
3637. f pyilyé, pilier [de
Yétrâ, etc.].
pyinâtêlâ, f., endroit
planté de pins (d. pinu).
3639. p\iné, [raisin] pi-
neau, [très doux](d. pinu, cf.
fr. pineau ; mot importé).
3640. j pyinyà, peigner,
coiffer, emploi pron.; peigner
le chanvre; fig., se pyinyà,
se prendre aux cheveux, se
battre(dufr. dial. «pigner»).
3641. pyinyâ, f., peigne
[à cheveux, à chanvre] (pyi-
nya).
3642. pyinytidâ, f., pei-
gnée, raclée (pyinya).
3643. pyinyçzê, peigneurde
chanvre (pyinya).
3644. f pyipâ, f., pipe.
3645. pyisà, pisser ; couler,
en parlant d'une fontaine,
d'un robinet, d'une gout-
tière, de la pluie (pissar).
3646. pyisà, f., urine, pis-
sat; purin (pyisà).
3647. pyisàdà, action de
pisser ; flaque d'urine (pyisà).
3648. pyisàié, -élâ, pis-
se ur (pyisa).
181
3649. f pyisèlèi, pissenlit,
plante (refait sur le fr.).
3650. pyisêtâ : \je\t sâ] =
pisser, en parlant des enfants
(suff. fr.).
3651. f pyistôlâ, pistole
(io fr.) : on compte en pis-
toles pour la vente et l'achat
des vaches, cf. lèvyidôr.
3652 a) pyisu, -u^â, pis-
seux (pyisà).
3653 (3) pyisu, m., bec
d'écoulement ; jet d'urine
(pyisà).
3654. pyitsçi, pichet (pi-
cheir).
3655. pyitsu, f. -una, pi-
geon et colombe (pipione).
3656. -j- pyivêr et pyivàr,
pivert.
3657. f pyivwànè, f., pi-
voine.
3658. f pire et pis ;
drt pyilê, tant pis.
3659. poil ; cheveu
(pél),
3660. pyo- lô, tendon (pel-
lonc, confusion entre pèl <
pelle f. et ^7<Cpïlu, m.).
3661 . pyùlà, piauler ; chan-
ter [en parlant des petits
oiseaux] ; siffler (piular, on.).
182
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3662. pyùlê, m., sifflet;
*espèce de fifre (piulet).
3663. pytdèiê, [oiseau] qui
chante continuellement ; [en-
fant] qui siffle souvent
(pytdà).
3664. pyùpyinyà, manger
comme un oiseau.
3665. pyùpyinyà, s. m.,
personne qui mange comme
un oiseau (pyùpyinyà).
3666. pyù^ê, f., ventre de
mouton (piu%e ?).
R
3667. r /, cri pour arrêter
les bêtes attelées (on . ) .
3668. rà, m., rat; souris;
mulot, campagnol (rat).
3669 oc) j rà, m., rang
[sens propre et figuré].
3670. g) rà, m., orage
(sens dérivé de ram; cf.
râmàdâ).
3671 y) m, f., nlft7, rance
(rancidu).
3672. rave (raba).
3673. râbâlyà, être dans
l'ennui, dans les tracas. (Cf.
Très, rambalha.)
3674. râbâlyu, -u^â, en-
nuyeux, triste :
/vw^a, vie pleine de tracas
(râbâlyà).
3675. râbânà, enlever, ra-
masser (rac. de rapere, ou
d. raba}).
3676. râbânêlâ, f. pl., ger-
çures (d. raphana).
3677. ràbè, m., ennui, tra-
cas (râbâlyà).
3678. râbl^â, f., champ
de raves (d. raba).
3679. -j- râbô, rabot.
3680. -j* râbuta, raboter.
3681 . *J- rabuljyà, embrouil-
ler (forme dissimiiée de
« r-e m brouiller »).
3682. râbyi, m., semence
de raves (d. raba, suff. -/).
3683. râbyinà, semer des
raves (d. raba, suff. -inar).
3684. râbyisâ,(., feuillage
de rave (d. raba, suff. -issa).
3685. "[* râeè, -èdâ, rassis
[pain=, etc. ](f. analogique,
d'après le suff. -it, -ida).
3686. râeè, rancir; p. p.
ranci, adj. (rancire).
3687. f râtênâ, racine.
3688. f ràdrè, rendre
[sens rare, cf. turnà]; atté-
nuation de vomir ; fatiguer.
3689. t râdiità, radoter.
3690. f râdutàdiè, rado-
tage.
GLOSSAIRE
3691. râdûtè£è, 4%â, rado-
teur (d. râdûtà).
3692. '\ râdûtœr, -œr^â,
radoteur.
3693. *j* râdyu, -iidâ, très
fatigué, exténué (sens popu-
laire : être a rendu » de
fatigue).
3694. ràd%â, rage; grande
colère (*raja < *rabia, ou
dufr.).
3695. rad^ibinyi, rajeunir ;
emploi pron. (d^winè).
3696. ràfâ [â là =], à la
volée [pour couper l'herbe
à la faucille au lieu de la
prendre par poignées] (râfà).
3697. râfà, ramasser en
raflant (raff-, G. ; Très.
rafla, rafà).
3698. râfâné, m., halète-
ment rauque de la gorge [se
dit des personnes, des pi-
geons] (râfânèd^à).
3699. râfânèd^à, respirer
péniblement, haleter (sem-
ble de même rac. que « ra-
fale », esp. rafaga).
3700. *j- râfulày rengai-
ner, radoter (refouler >
*renfouler).
3701. y râfurmà, [con-
GÉNÉRAL 183
scrit] réformé («ren-» pour
« re- »).
3702. râgà, jaillir (jajar :
j >> g par fausse régression
sous une influence méridio-
nale; ou regar, d. rega, M.,
cf. Très. rega).
3703. râgànyi, -inâ, rata-
tiné (M., cf. Très, raganit,
aganit).
3704. râgânyinà, ratatiner
(râgânyi).
3705. râgwenâ, f., ren-
gaine; m. et f., personne
qui rengaine, qui radote
(râgwinà).
3706. -j* râgwinà, rengai-
ner, radoter (du fr., avec
une prononc0" « -gaïner »).
3707. ràjêj prép., près, le
long de : ràjê là pâ\t, au ras
du mur (ras, et suff. -î).
3708. râjè, raisin (ra^im).
3709. râkânàdâ, f., éclat
de rire (d. *racanar, M., cf.
Très, racana, regagna).
3710. râklyà, racler; râler
(rasclar).
3711. râklyàdâ, f raclée;
grande averse (râklyà).
3712. ràklyê, râle de la
gorge ; râle, oiseau, plus
souvent petit-duc (râklyà).
184
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3713. f râkôtrà, rencon-
trer; faire qc. à point.
3714. -j- râkçtrâ, f., [faire
une] rencontre.
3715. f ràkôtrè [dé = ],
de rencontre, par hasard.
3716. râkzvânà, racler la
gorge (d. râklyà -f- toz; cf.
dïkwânà pour la finale).
3717. râlâmé, rarement
(ràlê).
3718. ràlè, rare (dissim.
de rar[e], S, ou du fr.).
3719. ràmâ, f., feuillage;
échalas pour les haricots,
cf. pzvisé (rama).
3720. râmàdâ, f., petite
averse (sens dérivé de râmà-
dâ, cf. râ g).
3721. râmènà, rappeler
souvent; radoter (remenar,
influencé sans doute par
« ruminer »).
3722. \râmunà, ramoner.
3723. râmunàdâ, semonce
(d. râmunà, sens fig.).
3724. -f- râmunœr, ramo-
neur.
3725 . f râmyiiè [pyitsu =],
pigeon ramier (mot confon-
du avec « Rémy », cf. râ-
myiiè, Gloss. onom.).
3726. râijyàdâ, araignée;
toile d'araignée (arànhada).
3727. fràpâ, râpe [usten-
sile].
3728. f râpà, râper.
3129.râpâim.,bu\s;lu=,
les Rameaux [fête] (rampalm
> *rampam > *rapam par
dissim. ; Rapans, Herm.68).
3730. *j- râpà, ramper [en
parlant des serpents].
3731. ff ràpâ, rampe.
3732. râpé : filé râpé, ren-
dre la pareille (forme indigè-
ne de râpô,d. Très, rampêu).
3733. f râplâsà, rempla-
cer.
3734. ràplt, remplir
(r-emplir, etinfl. ample).
3735. f râpô, m., endroit
planté d'arbres, dans le vil-
lage, où l'on jouait aux bou-
les (vx.-fr. rampeau, cf.
Godefroy).
3736. a) râpyà, grimper
(*rapiar ou rapeiar, de rapar,
ramper).
3737. g) râpyà, -adâ, ava-
re (d. rapir ou rapar, saisir;
cf. argot « rapiat »).
3738. râpyânétâ, m., roi-
telet, troglodyte {râpyà (3).
3739. f râpyjdè, -â, rapi-
de ; [vent] froid.
3740. f ràsâ, race [de
poules, etc.].
3741. râsâ^à, rassasier;
emploi pron. (*r-assa%ar, de
*ad-satiare).
3742. râsènà [sè=\> re-
prendre ses sens, revenir
d'un évanouissement (d.
sen <Z sïnn-, G.).
3743. râsklyà, pleuvoir à
verse (rasclar, M.).
3744. râsHyqdâ, f., forte
averse (râsklyà).
3745. -f- râsu%à, rassurer.
3746. râtà, chasser les rats
(en parlant d'un chat) (d.
rat).
3747. j ràtâ-bœu> arrête-
bœuf, plante. (Cf. R., XLII,
384 et n. 3).
3748. ràtâ pârpânàdâ, f.,
chauve-souris (rata,per-pena-
da).
3749. râtâlyà, retailler [les
arbres], émonder (retalhar).
3750. râtâlyu, m., gros
morceau de pain (d. reta-
lhar).
3751. raté, m., râteau
(ras tel).
3752. ràtèlà, ratisser (ras-
telar).
général 185
3753. râtvjji, ratière, souri-
cière (rateira).
3754. râtïÇîi, grimpereau,
oiseau (rat ai roi).
3755. râtsà, arracher (*ex-
radicare).
3756. râtsê, m., coque,
brou des noix (d. racha,
marc [de raisin]),
3757. râtu, m., petit rat;
terme decaresse; petite dent
(ratô).
3758. râtunê, 'diminutif de
râtu.
3759. râtwê [d iliVyâ],
chanvre d'éteule (rastolh
<C *restuculu ; as- >> à
n'est pas phonétique).
3760. râvâlyunâ [çiâ =],
[vent] de directions variables,
qui n'est pas fixé (d. *revolu-
nar, variante de revolinar, cf.
Très, revoulun).
3761. -f râvuyà, renvoyer;
chasser.
3762. f râvulyà, -àdâ, ré-
veillé; fig., éveillé, vif (re-
fait sur le fr. ; cf. dïvulyà).
3763. -j- ràyâ, raie [sur
une étoffe, un papier]. Cf.
rêd%â.
3764. f râyà, rayer.
i86
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3765. rà^â, f., rigole dans
un pré (ras-, G.).
3766. f râ%à, raser.
3767. râqu, f., propos:
muvqzâ r., mauvais propos;
raison [avoir =](ra^ô).
3768. a) râ^ûnà, raison-
ner ; être raisonneur (râ%uy
et infl. fr.).
3769. (3) ranima, réson-
ner (resonar).
3770. -j* râçiï'àr, rasoir.
3771. ré, m., rayon de
la roue. Cf. rôda {rai
<C RADIU).
3772. rê, cf. art.
3773. f rèbrikâ, f., gêrf
au pl. 9 mauvais desseins;
ntuvâ^a rèbrikà, id. (rubri-
que).
3774. rèbiflây f., repas
offert aux ouvriers après
l'achèvement d'une maison
(d. re-bolar, cf. Très, reboulo).
37 75. f rèbyifà [sè =], se
rebiffer.
3776. *j- rèdâmè, rudement
[joli, etc.], très(« rudement »,
confondu avec le suivant).
3777. rèdê, -â, raide, ri-
gide ; fig., arrogant (rede).
3778. rèdèjè et rêdfrê,
mettre en ordre, ranger
(reder%er ; rèdèjè représente
une forme récente en -ir).
3779. rèdô, -ôdâ, rond;
replet (redon <C rotundu).
3780. rèdôdâ, f., boucle
du joug (rèdô).
3781. rèdôdà, v. n., s'ar-
rondir; rebondir (redondar).
3782. rèdotâ, f., brioche
(redorta < retôrta).
3783. rèdôtsu, -unâ, un
peu replet (d. rèdô).
3784. rèdyi, raidir (rèdê).
3785. rèdxâ, f., sillon;
raie des cheveux, cf. ràyâ
(rïga).
3786. rèd%à9 faire des sil-
lons ; p. p., sillonné, rayé
(rêd^â).
3787. rèd^à, ranger; ar-
ranger (renjar, d. ring-, G.
Cf. râ a).
3788. rèd%ô, s. m., rou-
geole ; arc-en-ciel (rojol
< RUBEOLU).
3789. f rèfre, refrain.
3790. f rèfu^à, refuser.
3791 . rêgârdâ, regarder,
faire attention, cf. ipyà ;
regarder à la dépense, être
économe (regardar).
3792. règârdâ, -âtâ, éco-
nome (jègârda).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
l87
3793. f rêgrètà, regret-
ter; regretter ce que l'on
donne.
3794. règrètyu, -u%â, qui
regrette ce qu'il donne,
avare (règrèta).
3795. a) rèi, m., roi ; la
fêta dê lu rèi, la fête des Rois,
l'Épiphanie (rei).
3796. g) f ra, m., ris de
veau.
3797. 7) rèi, m., riz
(m).
3798. -f rèklâmà, récla-
mer.
3799. 7 rtklàmà-eœu , f.,
réclamation.
3800. rêkôgrèi, même sens
que kôgrei.
3801. -j* rêkârtâ, récolte,
surtout au pl.
3802. rèkàr^è, ramasser
[des récoltes] (kôrçè).
3803. rèkubrà, recouvrer,
recevoir (recobrar^).
3804. rèlèvà, relever
[= la vigne, qqn. qui est
tombé, etc.] (lèva).
3805. f rèlèvalyà, f. pl.,
relevailles.
3806. rèléd^è, m., ancienne
horloge de maison à grand
balancier, enfermée dans une
armature en bois vitrée
[im 50 à 3111 de haut] (relotge
< horologiu, SS.).
3807. rèlyâ, tige en acier
terminée en pointe aplatie et
qui sert de soc à l'araire
(relha < régula).
3808. -f rèlyid^ù, -ù%â, adj. ,
religieux, pieux; s. m. et
f., religieux, religieuse; f.,
religieuse, plante.
3809. rêlyikâ, f., surtout
au pl., relique ; restes, objets
sans valeurs qu'on a mis de
côté : fê\è de rèlyikà (relica,
S.).
3810. rèlyï(â, f., perce-
oreille, forflcule (aurelheird).
3811. rèlyujê, reluire (re-
lu^ir).
3812. rêmêdà [se =],
changer de place (remudar,
cf. mèda).
3813. rêmêdà, repriser un
bas, lui refaire le pied (re-
mendar).
3814. rèmédyi, m., remède
(remedi, S.).
3815. f rêmétrè [se =],
se remettre [d'une maladie,
d'une émotion].
3816. rêmulyà, -àdâ,
moite (mulya).
i88
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3817. rêmudâ, s. f., vieil
objet, effet usé (d. remudar,
forme ton., ci. rèmêdà).
3818. rêmyunà, bougon-
ner, grogner (myunà).
*rîpèlei, de resperir : l'infl.
de la particule rè a altéré le
début du mot).
3828. rêpo, m., repas ;
filé U rêpo dê l à^ê, m. à m.
3819. rênà, s. f., animal faire le repas de l'âne, c.-à-d.
aquatique mal déterminé : manger sans boire (repais
gros têtard, triton, etc. (ra-
fla, influencé par renar).
3820. rênà, coasser [en
parlant de la rènâ]; grogner,
murmurer; bruire [en par-
lant des orges qui baissent
la tête sous le vent] (renar).
3821. -j- rènosà, renon-
cer.
confondu avec repaus).
3829. rêprôtsè, reproche
(repropchè).
3830. rêpurtsâ, reprocher
(repropehar).
3831. rêpu'tyègà, se sauver
en grognant [en parlant des
porcs] ;ruer(d. pot = lèvre ?
cf. pwônà ; Très, poutinga,
3822. rêmi, -ù%à, grognon poutringa, droguer, tripoter,
(renos, d. renar).
3823. rênumà, -àdà, re-
nommé (p.p. renomar).
3823 bis. rênumàdâ, re-
nommée [d'une marchan-
dise] ; [avoir bonne ou mau-
vaise] renommée (renomada).
bousiller; et M.-L. 6698).
3832. j-républikè, f., répu-
blique.
3833. f républikë, f. ff
-ènê, républicain.
3834. *J* rêsà, rincer.
3835. rêsébrê, recevoir
3824. rê/nyid^à, exciter, (recébre).
agacer [un lézard, etc.] (d.
rênà).
3825. rènyiflà, renifler,
flairer (nyiflâ).
3826. rèpâ(à} réparer (ré-
parât),
3827. rêpêzei [sê =], se
refaire, se restaurer (pour
3836. rêségrê, suivre à
nouveau ; réparer [un toit]
(sççrè).
3837. rêsênà, reculer.
3838. rèsènâdwilâ, f., piè-
ce du joug sur laquelle on
appuie pour faire reculer les
vaches (d. rêsênà).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
]89
3839. rèsétâ, £., récepta-
cle, refuge : kêîâ mwi^u ï lâ
rèsétâ dè tutâ'lè mçdè, cette
maison est le refuge de tout
le monde recette, somme
reçue ; f recette des finances ;
-j- recette de cuisine (recèpta).
3840. j rêskà, et, par
abrév., skà [3e p. sing. ind.
prés, skâ, etc.], risquer.
Gén1 à la 3e pers. avec le
sujet neutre « ça ».
3841. -frêspé, [et en com-
binaison pâ spé, par res-
pect], respect.
3842. j-J" rèspyiza, respi-
rer. Cf. pusà.
3843. f resta, f., reste
[d'un repas, d'une récolte,
d'une histoire].
3844. resta, v. n., ar-
rêter; emploi pron. (arres-
tar, M.).
3845. rèsur, [taches de]
rousseur (rossor > *r -essor).
3846. retâ, rente (rendï-
ta).
3847. reta, renter; *vyi-
yyâ rètàdâ, vigne sur laquelle
était constituée une rente
{retâ).
3848. f rètârdà, retar-
der, act. et n.
3849. rètard^a, retarder,
act. et pronom. Tend à
vieillir (*re-tardiare).
3850. rètènyi, retenir
(tènyf).
3851. rètè{à, -àdâ, altéré,
qui a soif (altération de
« altéré » > *artéré, cf.
rèkçrtâ, vàrsâ, et Très, ar-
tera).
3852. -j- rètôr, -ôrtâ, retors,
rusé.
3853. rètrà, rentrer,
v. n.
3854. rêtrUè, rétrécir
(pour *rïtrUè [cf. rêpêièi], de
*estreissir, variante de estreis-
sar).
3855. Jfrêtur[dèlâfétâ..\,
lendemain de fête, de noce,
où l'on continue à festoyer
(retour).
3856. rêtyiià, retirer (re-
tirai-, et infl. fr.).
3857. ff rètyulà, reculer.
Cf. rêsênà.
3858. rêvâlyi,s. m., mau-
vaise chose, méchanceté (d.
revalar, cf. Très, revaladis ;
mot venu de l'est).
3859. -j- rèvàr, revers.
Cf. trâve et trâvàr.
190
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3860. *•{* rêvênçsâ, révé-
rence, salut.
3861 . rèvyùkà, ravigoter
(*reviscar, variante de revis-
colar, M.).
3862. rèvyify, s. m., re-
gain, seconde coupe du foin
(reviure).
3863. -j* rêçârvà, réser-
ver.
3864. réservé, f., scrofu-
laire, plante ; réserve (d.
reservar).
3865. -j- ré%ilyê, f., résille.
3866. *rjbâ, rive (riba).
3867. r/M, v. act., ren-
trer [des gerbes, etc.] (forme
apocopéede#n7w, cf.âribà).
3868. f rz'M, ruban.
3869. ribàd^è, m., pâtu-
rage bas, ;«of rare (ribatge).
3870. *riVt%â, rivière (ri-
foz'ra, cf. n'M^J au Gloss.
onom.).
3871. f n^, rideau (an-
cien emprunt à un fr. rég.
« ridel »).
3872. ridélâ, ridelle (rfcfc-
fo).
3873. rikôdrè, cacher (res-
condre).
3874. rikwâlyâ, f. pl.,
objets mis en réserve [sans
valeur ou abîmés], sens
ratif (rikwâlyâ).
3875. rikwâlyâ, faire des
réserves d'objets inutiles
(*res- co[v]alhar, de càva ou
de coar, cf. Mich. ricoualho,
Très, rascoualho).
3876. r/'wà, brûler [le
lait]; p.p. [lait] brûlé, fr.
rég. « rimé » (rimar).
3877. a) rimur[dêfyçlèl
f., mouvement de fièvre
(rwwor).
3878. (3) rz'//ftfr [cte foteê-
5a], m. pl., remords de con-
science (remort, confondu
avec rumor).
3879. rinâ, reine (reina).
3880. nVztfr, renard ; térM
<fe r., herbe au renard, p/atwte
(reinart < Reginhard-, G.).
3881. -J- rinê-glode, reine-
claude.
3882. n/w, point de côté
(*responh, de ponh).
3883. ripôdrê, répondre
(res pondre).
3884. a) f n>àw, f., ré-
ponse (refait sur le fr.).
3885. g) f n/wfl, rai-
ponce.
3886. ritsâme, richement
(ritsè).
GLOSSAIRE
3887. ritsê, -â, riche (rie
<C Rick-, G. ; m. refait sur
le f.).
3888. f ritsêsâ, richesse.
3889. 7 rïueè, réussir,
avoir du succès ; arriver [à
faire qc.].
3890. f rivà, river [un
clou...]. Pas de sens fig.
3891. rivâlà, couler (d.
rival) .
3892. f rivé, rivet.
3893. rivà, ravin (rival).
3894. ridule, -etâ, rieur,
qui sourit (d. ris <C risu).
3895. ri^unà, rire à demi,
sourire [souvent : d'un air
moqueur] (d. ris).
3896. a) ri(è, rire, v. et
s. (rire).
3897. g) rfa, prép., ar-
rière, seul1 dans : ri\ê-bêlè,
-êtâ, trisaïeul [parfois bisaïeul,
cf. bêlé] ; ri^-èdèmâ, surlen-
demain (reire < rétro).
3898. rô, m., échine,
dos (sens dérivé de raus
< raus , G.).
3899. robâ, robe (rauba,
d. raubar).
3900. rôdâ, f., roue ; ter-
rine (rôda).
GÉNÉRAL 19 t
3901. -j* rôdâmè, ronde-
ment, vivement.
3902. rôdêlà, v. n., rou-
ler. Cf. rulà (redolar -f- re-
don et métathèse ê-ô, ou
inû.rondéla, petit tonneau ?).
3903. rôdêlû, m., action
de rouler (rôdêlà).
3904. f rrçfj)/ [sê =], se
gonfler ([ar]rondir).
3904 bis. -j- rogâ-eœu [/#—],
les Rogations.
3905. f rote, rôle [de no-
taire], sens rare ; [jouer un
vilain] rôle.
3906. râlyè, m., gros mor-
ceau [de pain, etc.] (rogle
< rotulu, SS.).
3907. -j- romè, rhum.
3908. rôprê, rompre, cas-
ser, briser [un bâton, une
vitre, etc.] (rompre).
3909. *J- râsâ, rosse, vieux
cheval; terme d'injure.
3910. rotsê, -â, rauque
[par accident, cf. rufê] ; en-
roué (raucu, m. refait sur
le f.).
3911. rô^â, s. f., rose;
r. dé munyi, rose sauvage,
églantine (rôsa).
3912. ro^ê, -â, adj., rose
(rô^â).
î<?2 GLOSSAIRE DU PA
3913. rç^ê, ronce (rû-
mïce).
3914. rôqfcâ, f., buisson
de ronce (d. rô%ê).
3915. ru, f., ry,sâ, roux
(ros).
3916. -j* rubyinè, robinet.
3916 bis. rusé, roussir
(rossir).
3917. rueènà, hennir ;
fig. manifester sa joie par des
gestes (d. *rossi= roussin).
3918. rueènyô, rossignol
(rossinhol).
3919. rudàblè, fourgon
[tisonnier du four banal]
(rutabulu).
3920. rydê, s. m., vieil-
lard impotent (sens dérivé de
rodét, rouet, objet disparu).
3921. rudêdçà, rougeoyer,
devenir rouge (forme dissi-
milée de *rud%ed%a << roge-
jar).
3922. rudènâ, f., ornière
(*rodena, d. rôda).
3923. ryd^è, -a, rouge
[peau —, sang =, feu =,
fer =, vin = | (fâge, m.
refait sur le f . ; la forme
phon. roi se retrouve dans
un nomdelieu, Gloss. onom.
223).
DIS DE VINZELLËS
3924. rufà, ronfler; ron-
ronner [en parlant d'un chat]
(roflar).
3925. rufàdâ, f., ronfle-
ment {rufà).
3926. rufâdu, m., han-
neton (d. rufà, suff. -atore).
3927. f rufyâ, terme
l'injure (rufian).
3928 . rùfyilyà , fréquen tatif
ae riifà.
3929. f rulà, v. act., rou-
ler qc. [= un papier, etc.];
fig. tromper. Cf. rôdèlà.
3930. rulyàdâ, f., bruit
qui accompagne la diarrhée
(d. *roglar < rotulare, SS. ,
cf. rôlyè).
3931. rumànâ, roumaine,
peson (j'omam).
3932. *rumanyâ, f., pèle-
rinage; petite médaille
achetée aux pèlerinages
(*ro mania, d. româ).
3933. rynyâ, rogne ;
humeur (ronha).
3934. runyu, rognon
(ronhô).
3935. rypâ, f., vieille
veste (esp. ropa ; cf. roupo,
Très, et N. de Puitspelu).
3936. rusé, -élâ, roux ;
*blond, cf. blô : locution
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
193
iron., % i rusélâ hum è màrl
â l ôbrâ, elle est blonde
comme un merle à l'ombre
(*rossel, d. rôs).
3937. f r&â, route :
désigne les chemins d'inté-
rêt commun, de grande
communication, les routes
départementales et natio-
nales, et s'oppose à tsâmyi,
qui désigne les anciens che-
mins [vicinaux] 1 ; [faire]
route avec qqn.
3938. rutyi, -idâ, en-
gourdi (d. rôt < ruptu ?).
3939. ru%à, arroser (ar-
rosar).
3940. ru^adâ, rosée (rosa-
da).
3941. raiâdu, arrosoir
{rurji) .
3942. ru%èi, rosier (ro-
seir) .
3943. rûbà, dérober, voler
(jaubar < *raub-are, G.).
3944. *J- rudà, rôder.
3945. -J* rudè, -â, rude
[peau — etc.] ; fig., grossier.
3946. rud^â, f., pli ru-
gueux, crevasse [sur l'écorce
des arbres, etc.] (d. rud^à,
plutôt que SS. de ruga).
3947. rud%à\ ronger (ro-
Xejar, M.-L, 7359-80).
3948. rud^èlè, m., pavie :
pêche adhérente au noyau,
et qu'il faut par suite ron-
ger (d. rud^a).
3949. rufê, -â, enroué [de
nature, cf. rotsê), [voix]
voilée (ruf).
3950. rtinyà (-0-), gro-
gner, marmotter, bou-
gonner (Cf. Très, raugna :
d. « rogne » ?).
3951. rutyi, v. n. et act.,
rôtir ; frire; s. m., rôti
(*RAUST-IRE, G.).
3952. -j- rtfââ, ruse.
3953. -J* m%à, -àdâ, rusé.
3954. rivâlyà, rouiller
(rivàlyê).
3955. rwqlyè, m., rouille
[= du fer, = des blés]
(roïlh, avec une voyelle
finale d'après le verbe).
1 . La première route qui a touché à la commune (au nord) est celle
d'Issoire à Ariane (départementale) qui date du milieu du xixe siècle ;
dix ans plus tard est venu le chemin de grande communication de
Sauxilianges à Jumeaux, qui a desservi Bansat et Féroussat, et en
1885 le chemin d'intérêt commun des Pradeaux à La Chapelle, par
Vinzelles et Bansat.
194
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
3956. rwilyà, v. unipers.,
bruiner.
3957. rwinà, (-è-), gro~
gner [en parlant des porcs]
(p.-ê. de romiar <C RUMi-
gare : romiar >> *runyq >
* ruina).
3958. f rwinà, ruiner
[qqn.].
3959. *j- rwinà, ruine [édi-
fice]; ruine financière.
3960. rïvitsâ, f., écorce
des arbres (*rûsca, C ?).
3961. ryïvâ, f., rue de
ville. Cf. tsârifâ (rua).
S
3962. a) sà, m., sac (sac).
3963. 0) sà, sauf, seul1
à ans : sà vutâ gràeâ, sauf
votre grâce (salv).
3964. sa, sang; flur de
sà, dysenterie (sanc).
3965. sàbâ, sève (saba).
3966. f Aï, sabbat, ta-
page.
3967. sâbètâ, civette (d.
ceba).
3968. m., sable
(sablé).
3969. \ sâbl\lâ, f-, sablière
[d'un toit].
3970. sâblu, m., savon
(sabô et infl. sable : déjà
sabla dans Mulomedicina,
R. XL, 370).
3974. sâblunà, savonner
(sâblu).
3972. sâblûnàd^è, savon-
nage, blanchissage (sâblûnà
et infl. fr.).
3973. sâbulà, m., ciboule
(d. cebola).
3974. sâbuzuy-u^â, savou-
reux (saboros).
3975. -j* sàeèblè, -a, sen-
sible, douloureux ; facile-
ment ému.
3976. sàdà, santé (mw-
dat).
3977. sâdrçlyâ, m. et f.,
personne qui salit (d'un
fr. rég. « cendrouille », cf.
Dict. Savoyard sandrou-
lia).
3978. sâdu, -u%â, rassasié
(sadôl, et chang1 de finale).
3979. sàdurlyà (-drô-),
salir en jetant du sable, du
liquide, etc. (d. sâdrolyâ).
3980. f sàdxa-jenâ, sage
femme.
3981. f sâd^âmë, sage-
ment.
GLOSSAIRE
3982. f sàdtf, -â, sage ;
[enfant] tranquille.
3983. *J* sâd^ésâ, sagesse
[gén1 en parlant des en-
fants].
3984. -j- sâgétâ, mets fait
avec du sang de poulet frit
à la poêle comme une ome-
lette (fr. rég. « sanguette »).
3985. sâkà, v. act., frap-
per de coups de cornes (d.
sac, p.-è. M. ; cf., pour le
sens, Très. sacà).
3986. a) sâkàdâ, f., coup
de corne (sâkà).
3987. ,3) 77 sâkàdâ, f., sac-
cade.
3988. sâkêfa, -odâ, bour-
ru, désagréable (d. sâkà).
3989. -j- sâkrifyà, sacrifier
[q. c.];se= .
3990. -j- sâkrifyisè, sacri-
fice. Gén1 au pl. au sens
de : dépenses [surtout : pour
l'éducation des enfants].
3991. f sàlâ, f., salle.
3992. sâlà, v., saler ; s.
m., porc salé (salar, -at).
3993. -j* sâlàdâ, salade.
3994. sâlâdu, saloir (sa-
lador).
3995. f sait, -â, sale.
3996. f sâlêtà, f., saleté.
GÉNÉRAL 195
3997. fsâlïiâ, salière (sa-
kir a).
3998. f sâlà, salaud, terme
injurieux.
3999. f sâlâpâ, f., salope,
personne sale; terme inju-
rieux.
4000. sâlupà, salir (d.
sâlâpâ).
4001. f sâlupâyâ, salope-
rie ; obscénité.
4002. a) sâlyi, sortir.
Tend à vieillir (salir).
4003. $A.sél$i> salir..
4004. sâlyigô, -odâ,
saligaud.
4005. -f sâlyisâ, -âtâ, salis-
sant.
4006. sànâ, plante sau-
vage ayant un petit tuber-
cule estimé, à enveloppe
noire et à chair très blanche,
voisin du topinambour (sana,
f. de sa, ou de sanar).
4007. sànà, saigner (sanc-
nar).
4008. sânàdâ, saignée
(sànà).
4009. sânè, m., pois de
senteur à fleur rose (d.
sanar — suff. -alh — , prob1
à cause de propriétés cura-
tives supposées).
î96
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4010. sânu, -û%â, sai-
gnant ; sanglant (sancnos).
4011. sânu^â, s. f., prêle
[pq. elle fait saigner](^nw).
k012.sànyâ, f . , sangsue
(d. sanhar, doublet morph.
de sancnar).
4013. sâpâ(d [là =1 m.
pl., gros intestin des ani-
maux [qui est d'aspect
noueux comme un cep] (d.
cép, suff. araut).
4014. sâpyi, sapin, mot
rare. Cf. pyi (sapi).
4015. sârày serrer, pres-
ser; enfermer; ranger [dans
une armoire, etc.] ; fermer
[une porte, un tiroir..] ;
sâr ë klyà, fermer à clef
(serrar).
4016. sâràdâ, f., action
de serrer, etc. ; série [de
mauvais temps] (sâr a).
4017. sâràlyâ, serrure
(serralhd).
4018. sârâlyà, fourgonner
dans la serrure (d. sâràlya).
4019. sârâlyei, serrurier
(d. sàràlya).
4020. sârâmê, serrement
[de gorge, fig. = de cœur]
(sâr a).
4021. sàrâ-lyœu, m.,
fruit de l'églantine (sârà,
tyœiî).
4022. ff sârdyjnâ, f.,
sardine [en conserve] ; au
pl., galons de caporal, de
sergent.
4023. sàrd^â, f., serge
(sarja).
4024. *sârd%èi, cerisier
(ceresiu, cf. sârd^îiâ).
4025. sârd%èlè, m., arti-
san fabriquant la serge
(sàrd^a).
4026. sârd^â, f., cerise ;
s. d ipyinâ, cerise d'épine
[grosse cerise noire, qui mûrit
la dernière ; s. dt kœr,
variété de bigarreau ; cf.
kâkânélâ, grutâ (ceresia >>
cerèira >> *cerieira >> *cer-
jeira ; plus au N. [Les
Martres-de-Veyre, etc.] on
a cereira > sèleiro).
4027. sârgô, m., personne
débraillée (d. serga = serge,
M.).
4028. f sârjâ, sergent [de
l'armée] ; sergent de ville.
4029. -fsârmàtâ, f., lita-
nie, rengaine (prob* de Sar-
mate).
4030. oi)\sârmè, serment.
Cf. sêlâmè (déjà serment à
GLOSSAIRE
Clermont en 1477, Morph.
25é).
4031. g) sârmè, sarment
(SARMENTU).
4032. sârmti, sermon ;
semonce (sermà).
4033. sârmunà, sermon-
ner (sermonar) .
4034. f sârô, sarrau.
4035. sàrpâ t serpe sans
talon, cf. sârpé (sarpa).
4036. f serpent. Cf.
4037. sârpé, m., serpe
avec talon (d. sàrpâ).
4038. sârpipk, thym culti-
vé ; 5. bàlàr, thym sauvage
(d. serpoï).
4039. sârpyilyâ, -àdâ,
terme d'injure (d. serpilhar).
4040. sârpffîlyê, surplis [du
prêtre] (sobrepelit%, influen-
cé par *serpilheira).
4041. sârpyilyt{â, f., ser-
pillière (*serpilheira).
4042. f *2rtë, -ératf,
adj., certain ; [fruit] sain.
4043. -j* sârténâmè, certai-
nement.
4044. sârunà [sè =], se
serrer, s'envelopper frileuse-
ment (d. sâra).
GÉNÉRAL 197
4045. sârvà, conserver
(servar).
4046. sârvèlâ, cervelle
(cervèla).
4047. sârvyi, servir qqn. ;
servir [à boire...] ; être en
service, être utile (servir).
4048. sârvyub, -àdâ, ser-
viable (servicial, et chang1 de
suffixe).
4049. f sârvyisè, service
[demander un =, être en
=, etc.].
4050. sâsânà, répandre de
tout côté un liquide (*sanc-
sanar, d'un lat. vulg. san-
nare, Arch. 191 1, 183 et
sqs. ?).
4051. sâsànâ, s. m., qui
répand des liquides, qui
salit (sâsânà).
4052. f sâswey s. m.,
personne sans soin.
4053. sait. Cf. dyisàtê.
4054. sâtûlyà, jeter de
l'eau de tout côté (de
« touiller » ?).
b055. sâtûlyàdâ, f., action
de sâtûlyà (sâtûlyà).
4056. sàtûlyi, m., sens du
précédent (sâtûlyà).
4057. f sâvè, -etâ, adj.
I98 GLOSSAIRE DU PA
savant, instruit ; s. m.,
savant.
4058. sâyi , saindoux (sai).
4059. sâ%u, L, saison ;
labours successifs donnés à
la vigne [fr. rég. « mauvai-
son »], cf. prtsedrè (sa^o).
4060. sâzunà, donner les
labours à la vigne (sâ^îi).
4061. sê, \c\(sai < çaï).
4062. a) sé, adv., y [avec
sens de proximité, Morph.
207J : é yù sé sépàmè, et moi
j'y suis aussi (forme pro-
clitique de sat).
4063 [5) sé, m., siège,
banc. Tend à disparaître,
cf. sétè (rac. sèta).
4064. y.) sè, se, soi,
Morph. 74 (se < se).
4065. (3) ce, antécédent
neutre de que, Morph. 82 (ço).
4066. 7) sè, m.,cep(cép).
4067. z) *sè, m., sein (se
< SÏNU).
4068. s) ^, m., [Morph.
48], soif (^/ <C sïti).
4069. a) sans (sine).
4070. p)j?(f)j cent (cen-
tu).
4071. y) «M, f. 5^, saint
(sanctu).
4072. 2)7 hê, f. .sfW, sain.
)IS DE VINZELLES
4073. sèblà, sembler ;
ressembler i,act. : seblô lyù
pe\t, ils ressemblent à leur
père (semblar).
4074. sèdâ, f., soie, #0$; ;
tamis pour la farine (seda).
4075. sède$è, m. ouvrier
en tamis (sèdâ).
4076. jftfré, f., cendre
(cendre).
4077. 7 sèdutè, sansdoute,
probablement.
4078. *sêdyur, sûr, j^//t
dans : dè sèdyur, pour sûr
(segur).
4079. faucher (se-
jar).
4080. 5^^, seize (sedeci).
4081. sèdze\è, faucheur
(sedza).
4082. sèd^yçmâ, seizième
(sêd^e, suff. fr.).
4083. ségâ [dè =], de
suite, à la suite. Cf. switâ(à.
segre).
4084. ségâ-tyœu, m., per-
sonne qui vous suit cons-
tamment (impér. de segrè
et tyœu).
4085. sêgô, -ôdâ, second
deuxième (segon).
4086. -f sègôdâ, seconde ;
instant.
GLOSSAIRE
4087. *pj- sègôdà, seconder.
4088. ségrê, suivre (segre).
4089. sèiy six (seii).
4090. tf/é, saisir (*sacire,
G., >> ^~/r : a >> é n'est
pas phon.).
4091. sèjêdâ, saisie (^).
4092. sêkê : fec / sêkê,
c'est la difficulté, c'est la
question (co que, avec ellipse
d'un verbe).
4093. f sèkré, secret.
4094. ft sèkrupulè, scru-
pule.
4095. sèkydrê, secouer
(secodre).
4096. sêfafidyudâ, forte
secousse, action de secouer
(sêkudrê).
4097. sêkur, secours (se-
cors).
4098. sêkur ei, secourir
(secorrir, ou du fr.).
4099. 7 sèhpsâ, secousse ;
secousse morale.
4100. sélâ, f., escabeau ;
chaise [gén1 sans dossier] ;
f selle (jèla).
4101. f sêlà, seller.
4102. f céleri.
4103. sèlu, m., petit
escabeau (d. sélâ).
GÉNÉRAL I99
4104. y.) selxà, f., baquet
(sélha).
4105. 3) ^i)'^ f-3 seigle
(-reg7tf, et a final d'après le
genre) .
4106 . sçlyâ, sangle (cengla) .
4107. a) sèlyà, sangler
(cenglar).
4108. g) 7 sèlyà, cingler
(peut être aussi un sens
dérivé de 4107).
4109. sèlyàdâ, f., contenu
d'un baquet (sêlyâ a).
4110. sèlyàr, sanglier (sen-
glar).
4111. sèlyu, m., seau (d.
sèlyâ a).
4112. sêmànâ, semaine
(semana).
4113. sèmênà, semer [gén*
des céréales : cf. kurbyi,
râbyina] (semenar).
4114. sêmênMwi\a, f.,
instrument ancien pour
semer (sèmênà).
4115. sèmènalyà, f. pl.,
semailles (semenalha).
4116. sèmèneiê, semeur
{sêmêna) .
4117. sèmèié\è et sèmeïé\ê,
cimetière (cemeteri, cemen-
teri, SS.).
4118. 7 sènâtœr, sénateur.
200 GLOSSAIRE DU PA'
4149. -j- sênèfyà, signifier.
4120. sênèpyâ, f., petite
pointe à large tête (senepia
d. < sneppa, G.).
4121. *sènyè, Seigneur,
seul1 dans besênyê, byosènyè,
nùsènyê. V. ces mots (senher).
4122. sènyur, seigneur :
lu sènyur d ôtrèlè, les sei-
gneurs d'autrefois (senhor).
4123. sèpâ, m., cépage (d.
cep y suff. -am ou -ant).
4124. sêpàtà, mettre un
cépage (d. sèpâ).
4125. f sèpâ\à, séparer;
emploi pronom.
4126. -j- sèpà\“u, sépara-
tion.
4127. -j- sêpêdè, cepen-
dant, néanmoins ; pendant
ce temps, sens rare.
4128. sér, cerf, mot rare1
(cer, ou du fr.).
4129. sçrvâ, f., citerne
(serva).
4130. sèsà, cesser, s'arrê-
ter (cessa)-).
4131. sesâ, f., convention
d'après laquelle on vend les
noix sur l'arbre [et parfois
des châtaignes sur arbre en
sus] moyennant une quantité
i . Il n'y a plus de cerfs, depuis
•IS DE VINZELLES
d'huile à forfait (f. de cens,
forme savante de census).
4132. sésu, endroit où se
rejoignent les deux pans de
la chemise, fr. pop. « suçon »
(dissim. de *sussô, d. sussar).
4133. sètà [sè — ], s'asseoir
(assetar).
4134. sêtâdï(â, f., siège
(sètà).
4135. sètâdu, m., siège
{sètà).
4136. setâ-mâdèlçnâ , raisin
précoce [qui mûrit pour la
sainte Madeleine].
4137. sçtê, m., banc, siège
(sètà).
4138. setè, sept ; setyœu,
sept ou huit (set).
4139. sètèbrè, septembre
(setembre).
4140. setènq, centaine
(centena).
4141. sçtrè, sentir par
l'odorat ; sentir, éprouver
(sentir, inf. refait).
4142. sètsà, sécher, n. et
act. (siccare).
4143. sètsâ(êsâ, séche-
resse (sètsà).
4144. sètsè, -à, sec (siccu,
m. refait sur le f.).
longtemps, dans la région.
GLOSSAIF
4145. sêtsïlu, -u?â, à sec,
[sol] qui manque d'eau (d.
sêtsê).
4146. sètsu, billot. Cî.plô,
3(dimin. de sochô,àt sécha).
4147. sètyêmâ, septième
(d. setè, sufF. fr.).
4148. sètyémâ, centième
(sè\t], suff. fr.).
4149. f sètyimâ, f., cen-
time.
4150. sètyimè, sentiment
{sentiment, ou du fr.).
4151. setyii\â, ceinture
(cent urà).
4152. a) sê(â, m., soir.
Cf. bôswàr (sera; le genre
vient de matï).
4153. 3) cire
(r^Va).
4154. soirée (d.
.fera).
4155. sè\âme, serment
(altération de sagrament).
4156. f .téfè, s. m., serein,
air du soir.
4157. ff Cf.
4158. f f sigàfetè, f., ciga-
rette.
4159. f ^çw, f., ciguë.
4160. sijémâ et sï^yémâ,
sixième (d. s#, suff. fr.).
GÉNÉRAL 201
4161 . sïsâtâ, soixante ;
sisàtâ dé, soixante-dix (seis-
sanla).
4162. sisàtènâ, soixantaine
[nombre ; âge] (d. sïsâ-
tâ).
4163. sïsàtyêmâ, soixan-
tième (sïsâtâ, suff. fr . ) .
4164. sïtà, scier (sec-
tare).
4165. sïtâ, f., scie (sttà).
4165 bis. sitàdâ, f . , sciure
(sità) .
4166 . sîtèi, setier [mesure
de capacité pour les grains,
valant 8 doubles décalitres]
(sesteir).
4167. site\t, m., scieur
de long (d. sïtà).
4168. àti\àdà,{., seterée,
mesure agraire valant 8 fois
la kârlûnàdà (sestairada ; cf.
Cart. 130, etc.).
4169. a) sô, m., sâut(salt).
4170. £) sô, f., sel (sal).
4171. a) jo, m., aire
pour battre le blé (soi).
4172. [i) sô, f. sain.
4173. a) sô, f. sa, son, sa
(suum,sua).
4174. £) f jô, s. m.,
son [de la voix, d'un instru-
ment].
202
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4175. -f sôbrè, -â, sombre
[temps =] ; mélancolique,
revêche.
4476. -j* sobriké, sobriquet.
4177. fsôdiê, m., songe,
rêve. Cf. sûnyà.
4178. -J* *sôkâ, socque,
ancienne chaussure.
4179. soklyê, m., cercle
de tonneaux (d . suklya).
4180. sôlâ, 'semelle,
seul1 dans : trïnà nia sôlà,
traîner mes semelles; sol
du four, d'un pré (solo).
4181. *sôlântè. Cf. sûlâmè.
4181 bis. f solèy, m.,
tournesol (soleil; cf. 4242).
4182. somâ, charge de
raisins valant deux « bacho-
lées » , cf. Appendice 279 ter ;
meule de blé terminée en
tronc de cône, Cf. plàd^u;
•j* [bête de] somme (sagma
!> sauma, Gr.).
4183. f f somâ, f.,
somme d'argent. Cf. syniâ.
4184. a) sôr, f., sœur.
Cf. sœr (sôr).
4185. 3) sôr, m., sort,
destin ; [jeter un] sort {sort).
4186. f sôrtâ, f., sorte,
espèce.
4187. sçsâ, sauce (salsa).
4188. sôtrè, sortir, n. et
act. {sortir, inf. refait en
*sortre).
4189. so\è, saule (salice).
4190. f sœlè, -â, seul :
ï sœlâ d ifâ, elle est seule
d'enfant. Cf. suit et A. M.
1912, 396.
4191 a) sqsr. f., sergent.
Cf. sârpâ, bqbà (jerp).
4192. $) f sœr, f., sœur
au sens de « religieuse ».
Cf. sôr a.
4193. a) sœu, m., sou
(sôlïdu).
4194. (3) f sœu, dans :
màd^à sô sœu, manger son
soûl.
4195. f f statu et |- seta-
tu, f., statue.
4196. stb, m. pl., demeure,
maison : se turnà dye nûtu
stô, nous sommes revenus
chez nous (pstau, M.).
4197. su, en haut(sus).
4198. subrà(-ii-), abonder
(sôbrar).
4199. sybrâ, [de] reste
(subra).
4200. subrè, sur (sobre).
4201. sudfurnàj ménager
[qqn.] (sojornar).
4202. f jw/?à, act.,
GLOSSAIRE
souffler [une bougie, etc.];
n., souffler [sur le feu]. Cf.
bufà.
4203. y sufrâsâ, souffrance.
4204. sufrèi, souffrir (so-
fur).
4205. sipnà, somme
d'argent. Tend à vieillir, cf.
sômâ (soma).
4206. sumâ-s^crdâ, f.,
lourdaud, personne endor-
mie (soma, sorda).
4207. 7 sumétrè (p. p.
-ètyu), soumettre.
4208. sumyilyà, sommeil-
ler (somelhar).
4209. suniyïïyu, -ii^â, qui
sommeille, qui s'assoupit
souvent (somelhos).
4210. sippâ, soupe (sôpa).
4211. supà, souper, dîner.
Désigne le dîner du soir
[vers 7 heures](sopar < G.
SÛP-).
4212. supà\àdà, f., grosse
soupe (siipa).
4213- 7 supudrà, saupou-
drer.
4214. 7 supyé^â, soupière.
4215. sur, f., sî,irdâ, sourd
(sârt, sôrda).
4216. sur bulyu, m., bouil-
GÉNÉRAL 203
Ion de l'eau qui bout, d'un
torrent (sobre, bolho).
4217. sijrdâjS.ï., cétoine,
coléoptère (f. sur).
4218. surd~é et Sî,ir~è, v.
n., se lever, se mettre sur
son séant (sor~er).
4219. surljidâ, sortie ($0f-
tida).
4220. j/f, prép.,sous(^o^).
4221. 5/)£r<?, f. rc. : j. bu,
être agréable, 5. mô, être
désagréable [fr. rég. « ça
m'a su mal »]; act., savoir ;
connaître [un endroit] ;
faire [dire] : nô vu le sùbrâ
dyiiè, on vous le fera dire
(saber, inf. refait).
4222. 7 siibyi, subir, sup-
porter.
4223. a) 7 siieè, m.,
souci, plante.
4224.3) ^ sÛ€è, m., souci,
inquiétude.
4225. v) siUê, m., sour-
cil (altération de *sur£ê <
sobrecilh, par confusion avec
les précédents).
4226. ^sudà, f . , étable à
porcs (*sûta, variante de
*sûte, Ess. 385).
4227. j sudàr, soldat (sou-
dard).
204
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4228. sudrâlyà, abîmer,
patauger (d. sostre, cf.
Mich. séutralha, et infl. de
de durlyà, sâdurlyà).
4229. sud%â, suie (suja).
4230. f sud^é, sujet ;
spéc1 : muvà sud%éy mauvais
sujet.
4231. sufyi, suffire (sufir).
4232. *j* sufyi^â, -âtâ,
arrogant; -J-J* suffisant, qui
suffit.
4233. sufyiçâsâ, arro-
gance, suffisance.
4234. j sukeUàu, f., suc-
cession, héritage.
4235. sukê, pic [mon-
tagne], butte (*suquet, d.
suc).
4236. a) suklyà, sarcler
(jaîclar <C sarclar).
4237. fi) suklyà, cercler
les tonneaux (celclar <C cer-
clar).
4238. sukrà, sucrer ; p.
p., sucré; fig. pincé, poseur
(sukrè).
4239. sukrè, sucre (sucre,
ar., ou du fr.).
4240. sûlà, -àdâ, [aire],
préparée; [terre] tassée par
la sécheresse ; [sol du four]
échauffé (assolât, d. soi).
4241. sulàml, seulement
(solament).
4242. a) suit, soleil (so-
lelh).
4243. 3) -4, seul,
toujours précédé de « tow/ » :
% ï tu sîilè, il est [tout] seul.
Cf. sœlê (sôlu, m. refait sur
le f.).
4244. y) suit, -ètây seulet
(solet).
4245. sultdra, m., vent
d'est, ferme rare (d.
*soledre, vent solaire, et suff.
-a/^;; cf. Très, souledre, sou-
ledras).
4246. sulttàme, seulement,
forme rare. Cf. sûlâmè(*sole-
tament).
4247. sûlèvà, soulever
(sot^levar).
4248. f Jâiy, soulier,
bottine.
4249. sûlyidàme, solide-
ment (sûlyidè).
4250. sûlyidê, -à, solide.
4251. sùlyb, s. m., haut-
le-cceur (*sot%lèu, subst.
verbal de sot^levar).
4252. su mu, saumon.
Assez abondant dans l'Allier
(salmô).
4253. siïuà, v. n., sonner
GLOSSAIRE
[en parlant des cloches, ou
de clochettes] (sonar).
4254. sunâ, seul1 dans :
nâ du sunâ, une pièce de
deux sous (d. sœu a).
4255. siïnàdâ, f., coup de
cloche (sonada).
4256. sûnàlyâ, sonnaille
(sonalha).
4257. sûnâyâ, sonnerie
(sonarid).
4258. sïïnô, en haut [plus
précis que su\ (sus en aut).
4259. sunyà, faire un
songe, rêver (somniare).
4260. supttu, -U\â, sus-
ceptible, qui se froisse aisé-
ment (sopeitos).
4261. f suplê, -à, souple
[étoffe =, etc.].
4262. f sûplésâ, souplesse.
4263. supurtà (-Q-), sup-
porter ; endurer.
4264. supyiià, soupirer
(sospirar).
4265. f surê, f f sûr, cf.
su\a ; pur surê, pour sûr ;
byë surê, bien sûr.
4266. susà, sucer; snsà lê
butsu, boire beaucoup,
s'enivrer (sussar).
4267. a) sûsà, (-à-), sau-
GÉNÉRAL 20$
cer; fig. sê ==, ff se
tremper [de pluie](.ràftf).
4268. g) ],(-£-)>
se soucier (.ç##>, (3).
4269. ^wM, sauter; cocher
[la poule] (saltar).
4270. fsûtâfylâ, sauterelle
ailée ; criquet. Cf. tsàbrâ.
4271. sutèdyudâ, f., que-
relle (p. p. sutènyi).
4272. sutènyi, soutenir ;
fig. soutenir une cause, une
querelle (sostenir).
4273. sutsâ, souche (sécha).
4274. sùtsà, -àdâ [arbre,
bois] qui a de vieillessouches
(d. sutsa).
4275. sûtyilè, susceptible,
irritable (sotil, m. refait sur
le f.).
4276. suvà, sauver; sè = ,
se sauver, fuir (salvar).
4277. suvâdçâyâ, sauva-
gerie ; action d'être timide
(suvàd^ê) .
4278. stwàd^ê, sauvage ;
craintif, timide (salvatge).
4279. suvâd^u, -unâ, un
peu sauvage ou timide; s.
m., rejeton non greffé (d.
suvàd^ê).
4280. sûvê, souvent (so-
ven).
206 GLOSSAIRE DU PA'
4281. sùvèriesâ, f., souve-
nance, souvenir (sovenensa,
refait en *sosvenensa).
4282. suvênyi [sê =], se
souvenir, se rappeler (sove-
nir, refait en *sosvenii;).
4283. suvqit, -à, non tassé
(jot^-vaure} cf. gâvo^è).
4284. su%a, suer (su%ar).
4285. suçàdâ, suée (d.
4286. sttjàdâ, saulaie (d.
4287. su^ur, sueur (su^or).
4288. a) f suia,-àdâ, sûr,
certain, assuré (assuré).
4289. g) f ™|à,v. , assurer.
4290. sulâdâmè, assuré-
ment (su%a).
4291. f sulêtà, sûreté.
4292. swâ, sommeil (som-
nu).
4293. f siuè, souhait.
4294. a) swèi, soin (sonh).
4295. g) f ratë, suint.
4296. \ swllà, suinter.
4297. f swinyà, soigner.
4298. swità (-zOè-), sou-
haiter.
4299. f siuitâ [dê ==l
tout de suite. Cf. ségâ.
)is dë VinzeLles
T
4300. tài tas [Cf. kiryè,
pud^ô] ; grande quantité (jas) .
4301. tâ, adv., si, tant,
devant un adj. ; aussi [-)-
adj... que]. Cf. A. M. 19 12,
558 (forme dénasalisée de
tew/).
4302. a) tâ, tant. Cf.
A. M. 1912, 558 (to/ <
tantu).
4303. g) /à, m., tan {tan
< *tannu, C).
4304. f tâbà, tabac.
4305. f tâbâtyé(â, taba-
tière.
4306. tâbè, aussi. Cf.pamè
(là, ht).
4307. f /àW, tambour.
4308. tàbuiei, tabouret
(*taboreir, d. tabor).
4309. -j- /^j)/, pendant ce
temps (tandis).
4310. tâkà, heurter.
Emploi surtout pronominal
(d. tac, on.).
4311. lâkèlâ, suffisam-
ment (tant que tant),
4312. mâdwitH f., atte-
loire [des vaches] (*atela-
doira).
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
4313. tâlô, m., grosse
pièce de bois pour entraver
les vaches (d. « talle », suff.
-ot).
4314. tâlu, talon (talô).
4315. tàlyâ, taille des
arbres [action de tailler] ;
7 taille [d'une personne, etc.]
et \ tour détaille ; 'impôt de
la taille, auj. impôt direct
(talha, d. talhar).
4316. tàlyâ, tailler [les
arbres, le bois, un morceau
de pain, etc.] (talhar).
4317. tâlyà, s. m., tran-
chant [d'un couteau, etc.]
(talhant).
4318. tâlyàdâ, f., coupe
d'un bois; tranche de pain
(p. p. tâlyà).
4319. f tâlyœr, tailleur;
carabe doré.
4320. -f- tâlyœr^â, coutu-
rière (f. de tâlyœr).
4321. tâlyu9 m., gros
morceau de pain. Cf. elçp
(talhô).
4322. tâmyi, tamis [à
l'exception du tamis à farine,
cf. sêdâ] {tamis C . , ou du fr.)
4323. tâmyi^à, passer au
tamis (tamisar).
4324. tânà, tanner (tanar).
4325. tânâlyà, f. pl.,
tenailles (tenalhas).
4326 . tâné, interj . , tenez !
(pour Une, 2e p. pl. ind. prés,
de Unyi).
4327. f tapa, f., tape,
gifle.
4328. a) f tapa, taper.
4329. 3) tâpà, et [plus
rare] trâpà, attraper, saisir
(atrapar, influencé par tâpà).
4330. f tâpàdtf, tapage.
4331. f tâpâd^œr, -œr^â,
tapageur.
4332. tâpunà, tapoter (d.
tâpà a).
4333. tâpyi, tapis (tapit,
ou du fr.).
4334. f tâpyisà, tapisser.
4335. tâpyisâyâ, tapisserie
(tapissaria, ou du fr.).
4336. tâpyisèi, tapissier
(tapisseir, et infl. fr.).
4337. f tâpyokà, m., tapio-
ca.
4338. tàr, tard Qart).
4339. tàr à, terre (terra).
4340. târàlyâ, f., vaisselle
en grosse faïence ou en terre
cuite (*terralha, d. terra).
4341. târâlyèi, -\ia, mar-
chand de vaisselle [générale-
ment ambulant] (d. târàlyâ).
208 GLOSSAIRE DU PA
4342 . tarda, tarder (tar-
da?-).
4343. târdyivà, mettre
en retard, attarder (d. tar-
diu).
4344. târdyœu, f. -yivâ,
et [plus souvent] -yti^à, tar-
dif (tardiu).
4345. tardât, treize (tre-
DECl).
4346 . târdzé- lyçgà , m . ,
bavard, prop1 « treize
langues ».
4347. târd^yémâ, treizième
(tardât, et suff. fr.).
4348. târçi, terrier (ter-
reir).
4349. f târjblê, -â, ter-
rible ; désagréable.
4350. tarlyâ, treille (tre-
Iha).
4351 . târlyëkà, retarder,
amuser.
4352. târsâ, tresse [de
paille, de jonc...]. Cf. kâdê-
nétâ (tressa) .
4353. a) târsa, tresser,
(tressar),
4354. 3) tàrsà, v. act.,
donner le troisième labour
[à la vigne]. Cf. prïsedrè,
byinà (tersar).
'OIS DE VINZELLES
4355. târsèlà, tortiller (d.
tressar).
4356. târsênyi, maigre (d.
ter s an a ? ou plutôt de trasê).
4357. *târs\zâ,ï., ancienne
mesure de capacité pour les
liquides, valant le tiers de la
pinte. Cf. pyetâ (terseira).
4358. târtâ, autant (atre-
tant).
4359. târlâsèeâ, tout
autant (atrétant s'en sia).
4360. târtâdwilâ, f., nom
de plante [rhinanthus crisla
galli] (variante du suivant).
4361. târtâltdtf, f.,
mélampyre rouge (d. tar-
tan).
4362. f târtyinâ, tartine.
4363. târtyinâ, tartiner
(târtyinâ).
4364. tàsâ, tasse (tassa).
4365. tâsà, tasser (d. tas,
ou du fr.).
4366. lâsàdây tassée \spêcl
de vin] (d. tassa).
4367. *tàlâ, tante. Cf.
tâtâ et tâtà (mot enfantin :
suppose un *tatta à côté
de mamma, pappa).
4368. f ta tel tante. Cf.
tàtâ.
4369. a) tâtà, t., tante,
GLOSSAIRE
terme enfantin (formation
postérieure à tàlâ).
4370. \) tâtà, v., tâter;
goûter [qc] (instar).
4371. tàtâ-tyù-dë-pnlâ, s.
m., touche-à-tout [prop1 :
tâte cul de poule] .
4372. tàtrê, f., tarte [aux
fruits ou aux confitures].
Cf. flâmèj tofétâ (tartra, et
infl. fr.).
4373. a) tàtsâ, f., tache
[d'encre, de vin, etc.] (tacha).
4374. ,3) tftag, f., gros
clou (tacha).
4375. r)t^3 f-, tache.
4376. a) tâtak, tacher
(tachai).
4377. f ftfoA, tâcher.
4378. tâtsâ, m., raisin à
jus très noir (d. tachai).
4379. tàvèl\{â, f., montant
du char (d. tavela < ta bel-
la).
4380. tazei, tarir (tarir).
4381. f chier. Cf.
kâgà.
4382. •ffcfoâ, f., diarrhée;
m. et f., le dernier né [d'une
famille ou d'une couvée,
d'une portée] (chiasse).
4383. ter, f. ttèaâ, chien
(chi, forme très ancienne,
GÉNÉRAL 209
qui fut importée de l'est :
cf. At. Iing. 277).
4384. *icébrê et tjqrbè, f.,
chanvre (repose sur une
forme *chirbes qui n'est pas
phonétique et vient d'une
autre région : cf. At. Iing.
234)-
4385. teelè, m., putois
(chi et tais < taxo, G.).
4386. te, in ter/, tiens!
(te, de tenir).
4387. tè, m., dos de la
lame du couteau (talh ; cf.
tâlyà).
4388. tè, te [comph
direct et indirect] (te).
4389. tè, temps [beau ou
mauvais] ; espace de temps ;
lu kàtrê tè, lesQuatre-Temps
(temps).
4390. f tebrè., timbre-
poste ; sonnette portative.
4391. tètàu et ètè-cœu,
attention (atenciô, S., et
confusion avec entenciô).
4392. y) tèdrê, v., tendre,
étendre [du linge, etc.]. Cf.
ityiblà (tendere).
4393. (3) tèdrê, -a, ten-
dre [en parlant de la viande,
des fruits, des pousses d'arbre,
etc.] (teneru).
210
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4394. tèdyjlyâ, f. pl.,
lames de fer courbes, réu-
nies par le bas et fixées dans
le haut par une cheville,
qui réunissent le manche de
la charrue (itèvâ) à l'âge
(tsâmyi^â g) (tendilhas).
4395. téd%â, interj., tiens,
voilà (té, d%â).
4396. fëd^ë, teindre (tin-
gere; refait sur lesubj.).
4397. teklyâ, f., languette
de bois (tingel, G., Mél.
r$8).
4398. teku, m., coin en
bois qu'on enfonce dans
l'araire entre Yiièvâ et la
rèlyâ ; il porte une protubé-
rance sur un côté pour
donner prise au marteau
quand on veut démonter
l'araire (même rac. que
tecola ? ou altération de
tacô; le mot est tâkù plus à
l'est : Saint-Etienne-sur-
Usson, etc.).
4399. f teïâml, tellement.
4400. ftflt, tel, adj. Cf. tô.
4401. tèlyâ, f., chanvre à
filer [la plus grosse qualité;
cf. ilypd, plô\ (télha < ti-
lia).
4402. Utlyà, m., tilleul.
Cf. tyilyœU(à. télh, suff. -aut).
4403. *tènè, -â, mince
(tenue).
4404. thjyâ, f., teigne
(tênhd).
4405. tênyi, tenir [qc] ;
[cela ne peut pas] tenir ;
[se] tenir [droit, = bien,
etc.] (tenir).
4406. a) tfrntê, m., tertre.
Cf. turô (terme).
4406 bis. 3) f térmù, [venir
à] terme.
4407 . f tèstâmâ, testa-
ment.
4408. tçtâ, tète (taftà).
4409. fê^, téter (tetar).
4410. tétâ-nï(â, f. et m.,
mésange charbonnière
nef).
4411. f /èM, tinter.
4412. a m user [qqn.]
pour le tenir éloigné [de
qc] (d. tentar).
4413. tètsà, f., noix à
coquille fine (sens métapho-
rique de tençha <C tïnca ?
La tanche n'est pas connue
à Vinzelles).
4414. têtu, téton, mamelle,
sein (tetô) .
4415. f tè$inâ, tétine.
4416. f lètyïvè, seul1 dans :
GLOSSAIRE
ku> i e tètywe, c'est bien fait
[propr1 : c'est un chacun,
îMyii'è <C quecuri).
4417. tè\à, f.3 résine du
pin ou du sapin. Cf. pèd^â
4418. 77 tt(àr et jf&4r,
tsar [de Russie].
4419. tè^ètè, adv., de
temps en temps {temps en
temps).
4420. tU, cri pour appeler
les porcs (forme allongée et
diphtonguée de té).
4421. tïpyâ, interj., tiens !
0'> tes*) •
4422. a) tisser (te/j-
4423. p) Cf. //^.
4424. fà£i, tisserand ;
tïsï$ât femme du tisserand
(teisseir).
4425. tïtei. Mot dont le
sens n'est plus compris,
dans une formulette enfan-
tine qui accompagne la
fabrication des sifflets avec
des tiges de saule : sàbâ,
sàbâ dè tïtèi, ly à pà d egâ
dyët âlei, etc. sève, sève de ?, '
il n'y a pas d'eau dans
l'Allier {*testeir, d. testa?).
GÉNÉRAL 211
4426. titêtâ, L, petite
tête (d . testa).
4427. tïtïzu, nom d'oiseau
[pinson ?], d'après son cri
(on., et non *testeirô, de
testa) .
4428. tityu, -uda, têtu
{testut).
4429. ù%à, et ùsè, taire ;
emploi pronom, (jaisar et
taissér).
4430. t$â, f., rangée de
ceps de vigne {teira << teri,
G.).
4431. a) tô, m., grosse
noix dont les enfants se
servent dans certains jeux
(Cf. Très. toc).
4432. tô, adv., dans :
tô jà\t ht, ainsi fais-je
[employé aux autres temps et
personnes] (forme atone
de tal > tau, cf. tô).
4433. tô, m. et f., [un]
tel. Cf. télé et tô {tal y tau,
forme tonique).
4434. tô, f., ta, ton, ta
{ton, ta).
4435. tôbâ, f., tombe
{tomba).
4436. tôbà, tomber;
raire [ou laisser] tomber
(*tumb-are, G.).
212
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4437. tçdrê, tondre [les
brebis, les chiens] (tondre).
4438. ftofétâj:, flan aux
cerises [très cuit et roussi],
fr. rég. « milliard » ou tôt-
fait, tôt-faite.
4439. tolâ, table (tauïa).
4440. tçlyê, ni., gros
morceau de pain. Cf. bxir-
bâ, eègô (altération de talh,
s. v. de talhar, — et sufT. -/).
4441. f tothàtê, f., tomate.
4442. topâ, taupe (jalpa).
4443. /or, s. m., tort
[avoir ==-, etc.] ; adj., i.
ârtâ, tordu ; tôt hue [propr1
« cou tordu »], grimpereau
{tort).
4444. tôrsè, tordre (tor-
ser).
4445. tôrtsâ, f., torchon
pour la vaisselle (d. tor-
char).
4446. f tôrtu, f. tortue ;
sens fi g.
4447. /œ, m., tesson
(forme altérée de test).
4448. «) /(iv/, tôt. Mot
rare à l'état isolé ; cf. bè'cjeu,
eètepUy tueètcpu (tosf).
4449. g) Ai'//, taon (*ta-
BONE >
4450. p) f£w [//)], r««
<fr « te » -f- « le » [neutre] :
tu dyi^è, je te le dis (tel).
4451. trSâlyà, travailler
(trabalbar, variante de Ire-
bal har).
4452. trâbâlyèiê, f. 4{â,
travailleur (d. trabalhar,
suff. 0/7?) .
4453. f trâbâlyér, -(fr;ti,
travailleur. Plus usité que
le précédent (d. trâbâjyà,
suff. fr.).
4454. //77/v, m., travail
(tràbalh pour trebalh).
4455. trâbulyà [-ip-\v. n.,
danser devant les yeux [en
parlant de tout ce qui peut
troubler la vue| Ç'trebolhar,
de trebolar).
4456. trâbulyunà) fré-
quentatif du précédent.
4457. trâkçdrè, dispa-
raître à un tournant; se cou-
cher [en parlant du soleil |
(trans-condere).
4458. trâkulâ, f., pièce
de l'araire, en fer, rectangu-
laire, avec une large ouver-
ture au milieu pour laisser
passer les tëdfylyâ, et qu'on
applique sur Yitêvâ pour
caler la tsâvtylyâ [placée au-
dessus], à l'aide d'un coin
GLOSSAIRE
en bois (*trascolar, cf. M.-L.
2041).
4458 bis. trâkulètâ, tar-
gette de porte (trâhplâ).
4459. trâpà. Cf. tâpà 3.
4460. tràpyâ, trappe
(trappa, G., et sùff. -ia,
récent).
4461. tritsâ^.j xx2.cz Qras-
sa).
4462. //ùté, -i, maigre,
décharné ; pauvre, misé-
reux ; déguenillé ; laid.
4463. f tràtsâ, tranche.
4464. \ trâtsà, trancher;
si =, se cailler, se tour-
ner [en parlant du lait].
4465. 7 trcVyilê, -â, tran-
quille.
4466. 7 trâvàr [h — ], au
travers ; dè =, de travers ;
77 m., travers, défaut.
4467. trâvàrsâ,ï., chemin
de traverse ; traverse en bois?
vent d'ouest [qui traverse
la vallée de l'Allier] (tra
versa).
4468. trâvârsà, traverser
(traversât, ou du fr.).
4469. trâvârsl(â, f., tra-
versin du lit (traverseira).
4470. trâvé, m., ruelle
GÉNÉRAL 213
(travers, avec chute de r
devant s ; cf. vé < vers).
4471. tri, trait [de l'atte-
lage] (trait < tractu).
4472. 7 trèbâlà, trim-
baler ; emmener de côté et
d'autre ; emploi pronom.
4473. irèbâlâ^u, f., action
de trimbaler, ou de se trim-
baler.
4474. 7 trèfle, m., trèfle.
Cf. trulètâ.
4475. a) trèi, trois (très).
4476. ,3) trèi, m., lutrin
(dégluti nation de letri <
LECTRINU, SS.).
4477. 7 train «m
populaire de bruit,
tapage; train [de chemin de
fer].
4478. 7 trèkà, trinquer.
4479. trèhiné. Cf. tyè-
kuné.
4480. trêpà, tremper [la
soupe, du linge, etc.]
(temprar >> trempât, avec
infî. fr.).
4481. tretâ, trente (tr en-
la).
4482. tretènà, trentaine ;
[avoir la] = (trentena).
4483. trètyémâ, trentième
(d. trenta, suff. fr.).
214
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4484. trèvà, fréquenter
(trevar).
4485. f trê^ôr, trésor;
fig. : kêlâ fçnâ, kw i ê trésor,
cette femme, c'est un tré-
sor; sens ironique.
4486. treiè, lancer, jeter
[une pierre] (traire).
4487. f tribunâ, f., tri-
bune de l'église.
4488. f tributsà, trébu-
cher.
4489. f trikutà, tricoter.
4490. trihitœrzâ, trico-
teuse (tribut a).
4491. trînà [~è~], act.,
traîner [qc.]; traîner [en
longueur]; [objets qui] traî-
nent (tr dinar).
4492. trînàdâ, f., traînée,
fille des rues (trînà, et infl.
fr.).
4493. trjpâ, f., tripe;
boyaux de corps, sens iro-
nique (tripa).
4494. f tripàlyâ, f., tri-
paille, amas d'entrailles d'a-
nimaux.
4495. f triputà, tripoter.
4496. f triputà d^è, tripo-
tage.
4497. f tristâmè, triste-
ment.
4498. f tristê, -a, triste.
4499. f trïtà, [bienou mal]
traiter.
4500. *trité, m., que-
nouillée de laine.
4501. tritsà, tricher au jeu
(trichar).
4502. trlts$è, tricheur
(trichaire).
4503. /j* fritfw, tous, subst.,
(déjà très lotit en 1477,
Morph. 253).
4504. £r/)'Â, éplucher [des
haricots] (triar).
4505. et [plus
rare] /rz^Â, piler, broyer
[du sel] (*tritiare >> tri-
iar).
4506. a) trop ;
beaucoup (trop, < G.
thorp ?).
4507. g) fro, s. m. : ê
trô dé \kuté\ un mauvais
[couteau] (tros).
4508. y) K conjec-
ture pour : tôk, jusqu'à (?),
dans une vieille prière, Phon.
134, n. 6 (troque).
4509. trôpà, tromper
(trompât).
4510. Irôpd, f., trompe,
cor (trompa <C trumpa,
G.).
GLOSSAIRE
4511. f trôpér, -œr^â,
trompeur, subst . et adj.
4512. irôpétâ, f., trompette
[instrument] ; * = [musi-
cien] : kw i e bô tsâvô dè
trôpêtâ, c'est un bon cheval
de trompette [en parlant
d'une personne active] (trom-
peta).
4513. trôpètà, jouer de la
trompe ou de la trompette
(trôpêtâ).
4514. trôtâ-t€è, m., trot-
tin [propr1 « trotte-chien »].
4515. tréj m., pressoir
(tràlh).
4516. trœd^â, truie (trà-
ja).
4517. trœflâ, f., pomme
de terre (de l'it. tartuffola,
influencé par « truffe » :
cf. At. ling. 1057, et Léo
Spitzer, Wœrïer und Sachen,
IV, 155-6).
4518. trubà, trouver (tro-
bar).
4519. 7 trublà, troubler.
4520. trifpâ, troupe,
quantité [de | gens •<
TRÔPPA G. ?)
4521. trufl\ia. f., champ
de pommes de terre (d.
trœflâ).
GÉNÉRAL 2 I 5
4522. irijlâ, f., brique
de carrelage (altération de
teula).
4523. trîïlè, m., tuile du
toit (altération de teuie).
4523 bis. trùljlâ, tuilerie
(trtilè).
4524. trttlètâ, f., nom de
plante [patte d'alouette
jaune] (d. treule < *tri-
FOLU).
4525. -j- trùuyu, m.,
entamure (trognon).
4526. trutsà, trouer ;
percer (trauchar).
4527. 7 trwâjémâ, troi-
sième.
4528. 7 triuélâ, truelle.
4529. 7 trïvitè, f., truite.
4530. tsà, f. tsàtâ, chat ;
dçwà â la tsàtâ bôrlyâ, m. à
m. « jouer à la chatte
borgne », être dans l'obscu-
rité (chat).
4531. a) tsà, champ
(CAMPU).
4532. $) Isa, chant (d.
chantar).
4533. tsâbà, achever,
finir ; se tsâbà, agoniser
(achabar).
4534. tsâbà, jambe ; tsâbà
du si\lè, « jambes du soleil »
2 lé GLOSSAIRE DU PA
[rayons passant entre les
nuages] (chamba).
4535. tsâbàlyâ, f., achè-
vement, fin (tsâbà).
4536. tsâbàlyâ, î.9 jarre-
tière; intestin grêle des
mammifères (chamba-lia [de
liarj).
4537. tsàbâlyà, entourer
d'une jarretière (tsâbàlyâ).
4538. *tsâbônâ, cabane
(capanna).
4539. tsàbrà, chèvre ; sau-
terelle verte sans ailes pour-
vue de frottoirs sur le dos,
parfois toute espèce de saute-
relle, cf. sutâfyélâ ; berce,
ombellifêre; dâlyikà kumâ nâ
tsàbrà, délicat [pour la nour-
riture] comme une chèvre
(capra > chabra).
4539 bis. tsàbrà, chambre
(chambra).
4540. tsâbrçi, chevreau
(chabrit).
4541 . tsàbrchçi, -i^à,
chevrier (*chàbrelheir ,de cha-
brèl).
4542. tsâbu, -iidâ, ad].,
qui a le front bas (*cap-
utu).
4543. isâbyj, m., chevet ;
US DE V1NZELLES
coussin de tête (*chàbit%
pour chabct^ << capitiu).
4544. tsâdâlï{â[itelâ =],
[bûche] de Noël (d. tsâlâdâ,
par métathèse des groupes
âl-âd).
4545. f tsâdâlyé, chande-
lier.
4546. tsâdè, m., verrou
(*chàdalh, de chadaula par
changement de finale).
4546 bis. tsàdélur [lâ =],
la Chandeleur (Chandelor).
4547. tsâdènâ, f., grosse
chaîne [du char, etc.]. Cf.
ts'lnâ (chadena).
4548. tsâdènâ, mettre une
chaîne (tsâdènâ).
4549. tsâdïiâ, chaise à
dossier; chaire de l'église.
Cf. sélâ (chadcira).
4550. tsàdyàlà, chandelle
(candëla).
4551. tsâdfà, changer
(chanjàr < cambiare, t.).
4552. tsàd^âmè, change-
ment (chanjament).
4553. tsàhè, -â, chaque
(chasquc, Morph. 23, 98).
4554. tsàkuyo, écureuil
(chai -esc 11 viol ; le mot a été
influencé par ccrrc, et -aut
s'est substitué à -ol).
GLOSSAIRE
4555. tsàlàdà, Noël (cba~
lendas ; à <C en prouve que
le mot est venu par la région ,
issoirienne; il a remplacé
nâdo).
4556. tsàlê, m., lampe
portative à huile, munie
d'un crochet pour la sus-
pendre. Les modèles les
plus anciens étaient en
cuivre, les derniers en fer ;
c'est le type de lampe le
plus ancien. Cf. iklyè%è,
Itlpà.. Loc. : gurmâ hum c
tsali (chalelh < caliculu).
4557. tsâlur, f., chaleur
(calore).
4558. tsâmâià, m., objet
encombrant (* chaîna rat, d.
*CAMARARE pour CAMERA RE,
R. XXXIX, 209 ; le mot
signifie « grenier » aux
Martres-de-Veyre).
4559. tsâmyi, chemin ;
— dè si d^ctkè, voie lactée ;
Y= dè fàr, chemin de fer
(chaini <C Cammïnu, C).
4560. tsâmyinà, cheminer
(chàminar).
4561. \ tsâniyinéya, che-
minée.
4562. 2) lsâmxi~â, f.
GÉNÉRAL 217
chemise (chamisa <C camisia,
C).
4563. jâ) tsâmjixâ, f., âge
de l'araire (*cambica, C.
[Bull, de la Société des Par 1er s
de France, n° 4-5, p. 107-
io8,etM.-L. 1 541], influencé
par chamisa).
4564. tsanâ, f. pl., fleurs
du vin, fr. rég. « chanes » ;
/ ésè dyl là tsanâ, être dans
l'embarras (f. pl. de canu).
4565. tsânâbï^â, chène-
vière (chanabcira, d.*CANAPU
pour cannabe) .
4566. tsànàlm, chènevis
(chanabo).
4567. tsânélâ, cannelle de
tonneau ; bobine de tisse-
rand (chanèia, d. canna).
4568. tsânèîà, briller [en
parlant des yeux quand on
est enrhumé] (d. chanèia :
le sens primitif devait être
« couler »).
4569. tsànô, f., chéneau,
spécial1 tuyau terminal de la
gouttière, en saillie hors du
toit ou du mur (chanaï).
4570. tsâijxi, -inà, [fruitj
sur (chani, d. cane).
4571. Isânyilyà, chenille
(canïcula).
218
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4572. tsàpâ, chape, mot
rare ; màd^ayâ là Iscipâ dê n
ivékê, il mangerait la chape
d'un évêque [en parlant de
qqn. de très hardi] (chapa).
Cf. kàpâ.
4573. tsàpânyô, champi-
gnon (champanhol, M.-L.
1 5 57)-
4574. tsâpé, chapeau (cap-
PELLU).
4575. tsâpélâ, chapelle
(cappella).
4576. tsâpèlàdâ, f., sorte
d'anneau semi-circulaire,
en bois, qui sert à rattacher
les deux parties du fléau. Cf.
by,rdâ} iflâd^é, ità-dèsu, nér.
(d. chapel).
4577. tsâpêlè, chapelet
(chapelet).
4578. tsâpulà, tailler la
vigne (cha polar < *cappu-
lare, doublet morph. de
chaplar. Cf. tsâpyà).
4579. tsâpulà, faire des
copeaux (chapu^ar).
4580. Isâpyà, tailler du
bois; couper en menus mor-
ceaux (*chapleiar, de chap-
lar).
4581. Isilpyddvi, endroit
où on charpente (d. tsâ-
pyà).
4582. tsâpyisn, rabâcheur
(d. champ is ?).
4583. a) tsàr, m., char
agricole, cf. dyulyâ, d%u,
hôsyfyâ, krœu, lyègâ, tnèkâ-
nyikâ, pâlira, putu, rôda,
tsârdéla, tsârdèlu, tyiniu ;
lêgrâ tsàr, la Grande Ourse
(char < carru, C).
4584. ,3) *tsàr., f., chair,
viande. Cf. vyàdâ (chant).
4585. y) tsàr, f., ts$(â}
cher (char < caru). -
4586. tsâràklyâ, f., éclat
de bois (*charrascla [cf. cat.
carrasca\à. carr-, C, M.
L. 1716).
4587. tsârâsu, m., chicot
de dent (charrassô, rac. du
précédent).
4588 . tsârbu, charbon
(carbone). Il y a des mines
de charbon à Brassac.
4589. f tsarbunà, char-
bonner [en parlant d'une
mèche de lampe].
4590. tsàrbunèi, charbon-
nier (d. carbone).
4591. tsàrdd, f., chardon
à foulon. Cf. itsdrpà, tsârdu,
GLOSSAIRE
tsusêdâ ; étrille (charda <C
C ARDU A).
4592. tsârdà, carder
(chardar).
4593. t tsârdélâ, f., ridelle
du char (djar + ri delà ?).
Même forme à Saint-Yrieix
(Creuse)1. Cf. ridélâ.
4594. tsârdêlu, m., un des
montants verticaux du char
plantés dans les ridelles ; cf.
tsàr y., (d . tsârdélâ).
4595. tsârdèfy, cardeur
(tsânlà).
4596. tsârduj m., bardane.
Cf. lsàrdâ(chardo).
4597. fsàrd-â, f., charge ;
grande « bachole » [cf. /w-
/joM] Qsârd^à).
4598. Isârd~à, charger
(charjaf).
4599. tsârd^âmèj charge-
ment (tsârd%à).
4600. tafr&J, charrette
(charrètd).
4601. tsârêtàdâ, charretée
{tsârèta).
4602. tsârètei, charretier;
foi m ë —, jurer
comme un charretier (d.
tsârètâ).
GÉNÉRAL 219
4603. tsâr\lâ,î., cour de
maison ; rue de village, cf.
ryiùâ (charreira).
4604. tsârlè, chardonneret
(*chardelet, d. carduële >
*cardellu; cf. prov. mod.
cardelino).
4605. tsar Iota, échalotte
(altération d'eschalonha, Gill.
2 5)-
4606. tsârnâsei, carnas-
sier, bête de proie (charnas-
seir).
4607 . tsârnei, cellier {char-
neir).
4608. tsàrriija, charnière.
Cf. pâ~ênâ (charnel ra <C car-
dinaria).
4609. tsârnu, -u%âf char-
nu; Inidé —, duodénum des
mammifères. Cf. kâld,sâpâip
(charnos).
4610 . tsârnyigà, m . ,
petit morceau de chair qui
sort [de la gencive, etc.]
(charn -f- suff. Pour le
thème -/ç-, cf. hu\jigà,
fulyigâ, mulyigo) .
4611. tsârpètà, charpenter
(charpentar, ou du fr.).
1. Communication de M. A. Thomas.
220
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4612. f tsârpetâ, char-
pente.
4613. tsârpètèi, charpentier,
menuisier (charpenteir).
4614. isârpyilyâ, f., copeau
(de *charpilhar, d. charpir).
4615. tsârtsà, chercher
[p. ex. aller chercher des vio-
lettes dans les bois ; cher-
cher sa clef qu'on a perdue.
Cf. 2070] (cerchar, et assim.
du s [c] au ts).
4616. tsârivçi, m., cam-
bouis (*charrôlh, d. char <
CARRU).
461 7 . tsàsà, chasse [action
de chasser] ; chasse | gardée] ;
produit de la chasse (chassa).
4618. tsâsà, chasser [les
bètes sauvages]; faire fuir;
mettre dehors (chassar <C
captiare).
4619. f tsàsà, chance,
spéc* bonne chance.
4620. "tsâs&â, f., dot
qu'on donnait autrefois au
fils ou à la fille comme part
d'héritage (cancere, Mél.
47)-
4621. "tsâsèjjfi, doter par
avancement d'hoirie (tsàsf-
là).
4622. f tsâsœr, chasseur.
4623. a) tsâsu, f., chan-
son (chansô).
4624. f tsâsu, -ïi~a,
chanceux (suff. refait).
4625. tsâtà, f., f. de tsà;
chaton de noisetier, etc. (Cf.
tsà).
4626. tsâtà, acheter (achap-
tar).
4627. tsâtà, chanter; dé-
signe le chant de la poule
qui vient de pondre, cf.
kriyàlà, klyusà ; tsâtà lè d%è,
« chanter le coq » [en par-
lant des poules] est consi-
déré comme signe de mal-
heur et a pour résultat de
faire tuer la poule (chantar).
4628. tsâtànyâ, châtaigne
pelée. Cf. mârô (chastanha).
4629. tsâtâuyu, porcs du
Bourbonnais (d. chastanha).
4630. tsàtâié, -élâ, qui
chantonne souvent (tsâtà).
4631. tsàté, château (chas-
tel).
4632. tsàté, chanteau [de
pain | (chantêl).
4633. tsàïe~e, chanteur
(tsâtà).
4634. f tsâtér, -àr{â,
chanteur (refait d'après le
fr.).
GLOSSAIRE
4635. tsâtrà, châtrer
(cbastrar).
4636. tsâtûnà, chantonner
(d. tsâtà, ou du fr.).
4637. tsâtiïnizâ, même
sens que bxid~âll~â, qui est
plus usité (d. chat).
4638. tsâtyilyâ, f-, éclat
de bois (d. tsàtâ).
4639. tsâtx-wè, -ymiâ, cha-
cun (chascitn, cf. tsàhf).
4640. taW, creuser,
fouir, [gén1 en parlant d'une
bête]; pousser à dire
qc. (cavare).
4641. Usâvâlu, petit che-
val [dans une chanson en-
fantine] (d. chavaï).
4642. tsâvânyâ, m., chat-
huant, hibou, grand-duc.
(*chavanhol, d. chavana. Cf.
tsibitâ).
4643. /j&tf, cheval. Cf.
kâvàlâ {chavaï).
4644. isâvyilyâ, f., che-
ville de bois. Cf. à^âvyilyâ
(chavilha).
4645. tsâvfilyà, cheviller
(isâvyilyâ) .
4646. tsâ^â, f., cage à
fromages (d. caseu).
4647. /^(i, masure en
ruines (chasal, d. casa).
GÉNÉRAL 221
4648. tafe -ètâ, [mar-
chand] qui fait des prix trop
élevés (d. char < caru).
4649. tsâfypnyâ, charogne,
[spéc1 comme terme d'inju-
re] (charonha).
4650. y tsâzuyâ, charrue.
. earu^a, a%$%t.
4651. f /.sr, chez.
4652. fj#a m., molaire
(c/mt/j <C caps a ; èz, au lieu
de è < az, est obscur).
4653. tsenè, chêne (re-
monte à * chaîne <C *chasne
< *cassanu C, plutôt
qu'à *chaisne <C *caxinu
comme en fr. Cf. tsâsànyâ,
Gloss. onom.).
4654. f tshiâ, petite chaî-
ne [de montre, etc.]. Cf.
tsâdènâ.
4655. f tsttyjfè, -ivâ, ché-
tif, malingre.
4656. y.) tsô, f., chaux
(calce).
4657. g) tsô, f., plateau.
Mot rare qui vient de la rive
gauche de l'Allier [la tsô du
Broc, etc.] (calme, C. ?).
Cf. Gloss., onom. 173.
4658. v) tsô, f. tsôdâ,
chaud.
4659. tsqfâ, t., chauffage,
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
222
au sens concret [avoir du
chauffage pour l'hiver] (tsù-
fà).
4660. tsofur, chaufour
[terra Calcis Fùrnum, près
d'Eglise- Neuve- des -Liards,
Cart. 553, etc.] (tsô a,
fur).
4661. tsofurnei, chaufour-
nier (tsofur).
4662. tsokœu, [bois] ver-
moulu (chau <C cavu et
coït. Cf. Mich. tseucut, [lé-
gumes] conservés l'hiver et
devenus filandreux).
4663. tsôlyê, chou (chaul
+ suff. -ri ; cf. pèjè).
4664. tsomâ, friche (for-
me f . de chalm <C calme,
cf. tsb ,3) .
4665. tsomè, m., chaume
(CALAMU).
4666. tsosâ, f., bas [de
laine ou de coton] ; partie
inférieure et élargie de l'âge
[tsâmyiiâ] de l'araire, qui
est perforée pour laisser
passer Yilèvâ (calcea).
4667. tso\ây f., chose
(chausa) .
4668. tsfaè, m., chose :
è pêtyi tsù^ê, une petite chose
(forme masculinisée du pré-
cédent) .
4669. -j- tsukà, choquer,
ginx au sens fig. : froisser,
mécontenter; emploi pro-
nom.
4670. tsukà\é, -élâ, suscep-
tible, qui se choque facile-
ment (tsukà).
4671. isubrè, contenir
(chaber ; inf. refait d'après le
prétérit et le futur, cf. su-
brè).
4672. tsueèdâ, f., cirse,
chardon aux ânes (chaussi-
da).
4672 bis. tsucèriei, chau-
fournier, fr. rég. « chau-
nier » (chaucineir).
4673. tsudè, -ètâ, un peu
chaud, tiède (chaudet).
4674. tsijdrè, falloir (cim-
ier; inf. refait sur le fut.
4675. tsàfâ, chauffer
(chaufar).
4676. Isujê, choisir (chan~
sir < KAUSJAN, G.).
4677. tsuprè, m., sainfoin,
fr. rég. « chapre » ; = bâ-
tàr, aigremoine. (Les formes
tsèprè [Martres-de- Veyre],
tsàprê [région de Clermont]
semblent postuler un type
GLOSSAIRE
*charpre, devenu d'une part
tsàpre ou tsèprè par amuïsse-
ment de r, de l'autre *chal-
pre >- *chaupre par dissimila-
tion en / du premier r :
tsijprê représenterait *chau-
pret . Cf. Rolland, Flore po-
pulaire, v° « sainfoin »).
4678. tsupyi, fouler aux
pieds (*chaupir, Ess. 148).
4679. 7 isupyinâ, chopine
[ancienne mesure valant
1 2 litre environ]; spéct cho-
pine de vin, boire une cho-
pine.
4680. tsûrà, échauffer par
la chaleur du corps [en ser-
rant quelqu'un de près ou en
se mettant à côté de lui] ;
s'emploie en parlant des ani-
maux ; mettre en chaleur.
Emploi pronom. : s'échauffer;
se mettre en chaleur; pas-
sif, être en chaleur (forme
contractée de *chalorar, d.
chai or).
4681. tsusà, chausser ;
emploi pronom, (chaussar).
4682. f tsnsètâ, chausset-
te. Les hommes portaient
des bas l'hiver, et mar-
chaient nu-pieds [dans les
sabots] l'été.
GÉNÉRAL 22 3
4683.7 ts iïsu~â, chaussure.
4684. tsïi'itâ, chouette ;
metœr hf,mâ nâ tsibitâ, men-
teur comme une chouette
(Semble emprunté au fr. ;
cf. tsâvânyo).
4685. tu et tiï[t], f. tûtâ,
tout. Cf. Morph. 89 et sqs.
(tôt).
4686. f tod&r. Cf. tit-
affila.
4687. 7 Uijâ, touffe [de
cheveux, de poils]. Cf. d%à.
4688. tupyi3 m., f., per-
sonne sourde (jopi, pot).
4689. 7 iupxiyâ, toupie.
4690. y.) hir, m., *rouet à
filer ; ancien tour des hos-
pices ; le tour d'un objet,
d'un endroit; faire le tour;
tour de clef, tour de roue ;
7 faire un tour, une prome-
nade; à son tour; fig. f
[jouer un] tour (tôrn).
4691. ,3) tur, f., tour [de
l'église, du château] Qôr).
4692. tursè, -èdâ, tordu ;
contrefait (p.p. târsè).
4693. turlyà, pressurer,
passer au pressoir (irolbar).
4694. t-urhii, torchon
pour essuyer la marmite.
224
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
Cf. tôrtsâ, turtsu, tiuàlyâ,
twâlyu (d. trolhar).
4695. turlyunà, passer le
torchon dans la marmite ;
salir, gâcher (turlyu).
4696. turmè, tourment
{forment).
4697 . turmètà, tourmenter
(tormentar).
4698. turniètu, -ij^à, [en-
fant] insupportable (turmë-
ià).
4699. turnà, v. n., re-
tourner, revenir; act. rame-
ner, remettre, rendre. De-
vant un verbe, sert d'auxi-
liaire en jouant le rôle du
préfixe « re- » : turnà but à,
remettre ; turnà tâpà, rattra-
per, etc. (tornar).
4700. turb, m., tertre
(*torral et non toraï).
4701. turpé, troupeau;
fi g. : è turpé de kô, un grand
nombre de fois (tropèl, d.
THORP-G. ?).
4702. *tur sà , t ro u sser( / ros-
sar).
4703. *J* tursô, trousseau
| de mariée].
4704. turtâ, tourte; spécx
pain bis [qui est cuit en
tourtes]. Cf. myjtsa (lôrta).
4705. turtà[irô-\ trotter;
bouillir (jrotar).
4706. turtei, trotteur ;
trottin (turtà).
4707. turtsà, torcher (for-
char) .
4708. turtsu, torchon or-
dinaire. Cf. turlyu {tor-
ché).
4709. tîirtûlyà, bouillir à
gros bouillons (d. turtà).
4710. turtûltlâ, tourte-
relle (d. tortora).
4711. tiirtyilyà\blàdè=\
maïs, « blé de Turquie »
(altération de Torquia, infl.
tortilhar : cf. Worter und
Sachen, 1912, 136).
4712. turtyilyà, tortiller
(tortilhar).
4713. tÛ£êf tousser (tos-
sir).
4714. tiUênâ, f., toux
(*tossina, d. tossir).
4715. tu-cênà, toussoter,
parfois tousser (*tossinar, d.
tossir).
4716. tmènàdâ, f., action
de tousser ; quinte de toux
(tïietnà).
4717. tueêtœu, aussitôt
(tost si tost).
4718. ttohtflà et *tm!{ur,
GLOSSAIRE
toujours (tôt jorn, avec finale
féminine. Cf. Gill. 116).
4719. tàlà [se =], s'atta-
bler (atàular).
4720. tiiîàdâ, tablée [de
gens] (taulada).
4721. tûltiâ, petite table
(tauleta).
4722. t tûlyipâj., tulipe.
4723. fttttà, tonner (to-
xare).
4724. j#n2, tonnelle, //-.
rêg. « tonne » (fdwa <C "TON-
NA, C.?).
4725. tûnàdâ, f., coup de
tonnerre (tuna).
4726. y tûnàrê, tonnerre.
4727. tufnlà, m., taupi-
nière (talpa, suff. -eir-ati).
4728. ^rfe, m., petits
échalas cassés (de trucar, M.,
ou de Turc?).
4729. tusê[lâ—], la Tous-
saint (/o^ saintx).
4730. f tf*4/2 et fti/î;
tout à fait.
4731. f tafcn*, tuteur;
support pour les plantes.
4732. tutsà, toucher (tâ-
chât < *tùkk-are, G. ?).
4733. Itïtûnà, lambiner
(cf. Très, toustouna).
GÉNÉRAL 22 5
4734. tiïtnnâ, m., f., lam-
bin (tutiïna).
4735. tavela, lisière d'un
champ. (Cf. tavela et Très.
tanvero).
4736. -j- tuyô, tuyau.
4737. tù%ii, imbécile, lour-
daud (*taurô, d. taur).
4738. f twâletâ, [faire sa]
toilette; [une belle] toilette.
4739. twàlyâ, f., grand
linge, mot rare (toalha <
THWAHLIA, G.).
4740. twâlya, linge | géné-
ralement pour couvrir un
panier] (toalho).
4741. y twfoâ, f., *toise
[ancienne mesure de lon-
gueur] ; [passer sous la] toi-
se, en parlant des conscrits.
4742. twifà, -odâ, sot,
bête (type *tôiraut — ?) .
4743 . tyàlâ, toile (tëla).
4744. tyâJà, atteler (ate-
lar, d. télu, forme toni-
que, cf. 43 12).
4745. tyâtyà, m., espèce
de grive (on.).
4746 f tyèbârlà, faire du
tapage (trimbaler).
4747. tyèbarlad\ê, tapage;
charivari qu'on fait à un
226
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
veuf ou une veuve qui se
remarie (tyëbârlà).
4748. f iyjiè, -à, tiède.
Cf. tsfidè.
4749. tyëdênà, tinter (d.
*iindar < *tinnitare).
4750. tyejémâ, quinzième
(d. tyè^ê, et sufï. fr.).
4751. tyèkèiiâ, f. patte de
poule [plante] (semble un
sens métaphorique de *qniu-
taina, avec métathèse de k-
t ; cf. Très, quintaino).
4752. tyehiné et irëkuné,
m., personne toute petite.
4753. f tyér, [le] tiers.
4754. 2) tyîto, quintal
(quintal).
4755. g) troglodyte
[oiseau].
4756. tyè^ê, quinze (quin-
4757. tyè^ênâ, quinzaine
(quin^ena).
4758. tyëiênàdâ, période
d'une quinzaine de jours (d.
£yê%ênâ).
• 4760. a) /y*. Cf.
4761. g) /)V, : /y/
pmèhlèl [es]t-il possible !
4762. tige (///V).
4763. / y/7t-<7, quelque chose
(*t]iiiroui , Morph. 92).
4764. f quille [à
jouer] ; màd~â\â lè $à é là
tyilyà, il mangerait le sac
et les quilles [en parlant d'un
prodigue].
4765. y ixilydlè, m., til-
leul [arbre; tisane]. Cf. fé-
4766. $inWj timon du
char. Cf. purdyô (limé).
4767. fv/Yrt, servant à
appeler les poules (apocope
de pètyita).
4768. tyità, quitter (<////-
/rtr, ou repris au fr.).
4769. -j* tyitàsâ, quittance.
4770. tyitsu} m., meule
de foin (*cuchô, M.-L.
2340).
4771. /y/^m, tison (titio-
ne).
4772. tyiqunà, tisonner
Qyi%u).
4773. tyi^ûnèi, tisonnier
Qyi&).
4774. \yi\k, tirer (///y//).
4775. lji~â, tirant [de sou-
lier, de bas]; tirant d'eau
4776. tyiiâsà, traîner avec
effort (jirassar).
4777. lyi(âlèlè, m., per-
GLOSSAIRE
sonne embarrassante (tira
te en lai) .
4778. ijifetâ, f., grand
tiroir des anciennes tables,
où on mettait le pain, le
fromage, parfois la viande,
— ou les objets de couture :
fils, laines, étuis, bas en
cours de tricotage, livres de
messe, etc. Qyi$a).
4779. tyi(ëtu, m., petit ti-
roir [réservé dans les vieilles
tables aux cuillers, four-
chettes et couteaux](/v/|^).
4780. a) tyœu, cul; partie
postérieure d'un objet (cul
> *kiu > *kieu).
4781. (3) tyœu, le tien, au
neutre. Morph. 75 (jieu).
4782. tyu, tu et toi, A. -M.
1912, 390-2 (tu).
4783. tyu [kàtrê], trois ou
[quatre] (crase de trèi -f- u).
4784. tyubâ, cuve pour
faire le vin (cuba).
4785. tyubà, cuver (d.
cuba).
4786. tyubàdyè, cuvage,
endroit où sont les cuves
(d. cuba).
GÉNÉRAL 227
4787. tyubé, m., tonneau.
Cf. pivesu (cubel, d. cuba).
4788. tyud^à, tutoyer
(tuejar).
4789. tyujê, -ènâ, cousin,
cousine (cosi >> eu si).
4790. tyujênâ, cuisine
[préparation des mets]; piè-
ce où on fait la cuisine 1
(cu^ina <C *cocina).
4791. tyujènà, cuisiner
(tyujéna).
4792. tyùjènï%às cuisinière
[domestique] ; \ grand
fourneau (tyujéna).
4793. tyulyei, m., cuiller,
surtout grande cuiller. Tend
à vieillir. Cf. tyulyiza (eu-
Iheir).
4794. tyulyi, cueillir (ciïlhir
> culhir).
4795. tyulyidâ, cueillette
[des fruits, etc.], récolte
(culhida).
4796. tyulyï'iâ, f., cuiller.
Ct. tyulyei (culheira).
4797. tyulyiiadà, cuillerée
(culheirada).
4798. tyulyi^u, m., petite
cuiller (d. culheira, suf. -6).
1. Il n'y en avait pas autrefois chez les paysans, cf. 2958, mais seu-
lement dans les châteaux, les auberges et quelques maisons bour-
geoises.
228
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
4799. lytinê, 4, [le] tien,
m. et f. Cf. tyœu et A.-
M. 19 12 (*teuw > * tienne,
fait sur * menue, cf. ni fi né).
4800. iywkâlp, si m.,
terme d'injure (Turc, et suff.
-ar-aut).
4801. tynrlà, boire beau-
coup (Cf. Mch. chou iln,
Très, chourld).
4802. tynrlér, -œr\ki qui
boit beaucoup (tyurlà).
4803. £y///^ m., petit cra-
paud qui crie après les pluies
d'été (On. ; cf. Mich, eu le).
4084. y.) iyèf^à, s. m.,
curé; prêtre [Il n'y a pas de
vicaires à Bansat et aux en-
virons] (curai).
4805. (3) tyuià, v., curer,
nettoyer ; fig. : n é nid ko tu
lyn~à, « je n'ai que cela
tout curé », c.-à-d. je n'ai pas
autre chose (curai)..
4806. *tyu~àklyè, m., er-
got de poule (^curascle, de
curar).
4807. tyufotâ, instru-
ment pour nettoyer les sa-
bots (curar).
4808. f lyïvà, tuer ; étein-
dre | la lampe, le feu] (lunr,
du fr.).
4809. èywëj txun devant
voyelle, f. tvunâ, quel ?
(*cun[h], variante de qitiuh,
Morph. 87).
4810. lxû>c-lyîuè, s. m.,
rouge-gorge (On.).
4811. u, ou, owy. Cf.
Morpb. 100, pour les crases
(<')•
4812. *j* îirâçutâ, orang-
outang ; terme d'injure.
4813. îirdèuâ, f. pl., céré-
monies religieuses de la vie;
plus rarement ordination (d.
ordenar < ordinare, SS.).
4814. urdènà, ordonner
un prêtre (ordenar).
4815. urdfi, ourdir le
chanvre. Mol vieilli (ordir).
4816. f uràyin&ii -à~a,
ordinaire.
4817. y urdyufâ, ordure,
terme d'injure.
4818. "urgènâ, seul1 dans :
tsatà kifiua 11 =, chanter
comme un orgue. Cf. <frgè
(orguena < organa, SS.).
4819. ff urijinàlèy -à,
GLOSSAIRE
original [pris en mauvaise
part].
4820. 7.) urlà, ourler (or-
lar).
4821. ,0 f urlà, hurler.
Cf. idjulà.
4822. urlàdâ, f. hurle-
ment.
4823. urnà, orner (prnar,
ou du fr.).
4824. ~\ urnàme, orne-
ment.
4825. ursâ, f., ours et
ourse; personne sauvage.
4826. *uryqeu, forme ar-
chaïque à'àryœu.
4827. f uvriyé, t. yy ~é%â}
ouvrier.
4828. y.) Cf. uzet.
4829. variante de
r> h O
avty$a.
U
4830. //,interj.,hue(On.).
4831. u, au, crase de a
-f le (al).
4832. y nbàdà, [donner
l']aubade.
4833. /tbàrd;;à, auberge
(alberga < haribekga, G.).
4834. ubârd^à, héberger
(alberjar).
GÉNÉRAL 2 29
4835. ubârd^èi, -l^â, au-
bergiste (d. alberja).
4836. * iibèlâ, seul1 dans :
mê^àklyê d ttbèlâ ! miracle
de — ? [en parlant d'une
chose surprenante].
4837. y àbêyi, obéir.
4838. f ubèyisa, -à là
obéissant [gén1 en parlant
des enfants].
4839. àblèdà, oublier
(oblidar).
4840. ublêd^i, obliger
(oblijar, ou du fr.).
4841. nbràdiè, m., ouvra-
ge, travail ; résultat ou pro-
duit du travail (obratge).
4842. usé, ici (aissi, con-
fondre avec al-si, Morph.
207, 2lé).
4843 . Ùdur ,f. , odeur (odor).
4844. 'Ùdiiià, avoir de
l'odeur (odora?) .
4845. uduià, -Ci là, odo-
rant (odorant, ou du fr.).
4846. -à, [gâteau]
soufflé ; [temps] vaporeux
(de uflar, variante de enflar,
qui a perdu / comme ru fa ;
cf. iflè).
4847 y î/l&ï, offenser.
4848. ///m, offrir (ofrir).
230
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1XZELLES
4849. 7 ùfyué, officier [rare dans la région] (ùmç-
[de l'armée].
4850. j àfyfsê, m., office
religieux.
iâ).
4866. fùmèlçtâ, omelette.
4867. umêlyà, humilier
4851. iïjê, entendre (an- (umeli(ir,&.^
4852. ii j cela, f., tempe (d.
au^ir).
4853. tijclyà, oseille (type
*osilha).
4854. uké, hoquet (type
*oquel).
4855. tilànyâ, noisette
(aulanha).
4856. tdânyi~a, f., noise-
tier (aiilanheira).
4857. ulyà, ouiller ; gon-
fler (olhar).
4858. ff ulyàââ, œilla-
de).
4859. f Ùlyé; œillet.
4860. ul% -â, gonflé (d.
ulyèi).
4861. ulyivà, huiler (pliar;
cf. lia >► lyiva).
4862. y lilxivd, olive ;
gén1 [huile d1] olive.
4863. ùmé, m., orme (pl-
me).
4864. âmçlâ, f., amande
(altération de amehlo).
4868. umèlyaecpu, humi-
liation (umêlyà, et infl. fr.).
4869. umètà, augmenter
[de poids ..]; act.9 = les
prix, des gages (aumentar).
4870. niiiètâïœu, f., aug-
mentation (umëta).
4871. unçtâ, f., lange de
toile, couche.
4872. f tinçlë, -â, honnê-
te ; *poli, bien élevé.
4873. Ùnur, m., hon-
neur [faire =, en 1'—]
(pnpf) .
4874. uny^à, honorer
(pnorar).
4875. 7 unyi, unir, sur-
tout au p. p. pl. : unis, qui
vivent d'accord.
4876. y y uyyikê, unique ;
extraordinaire.
4877. upyitô, hôpital (os-
pital > -au, S.).
4878. ///7>(7//, petite herbe
(qrbâ).
4879. //;7//, hcurtcr(//r/^).
4880. usà} hausser; em-
4865. iuiic'li'i, amandier plot pronom, et fig. (aussar).
GLOSSAIRE
4881. usé, oiseau (aucèï).
4882. iïsëlu, petit oiseau
(aucelo).
4883. iistyâ, hostie (ostia,
S.).
4884. f ///i, autant Cf.
târtà.
4885. /t///r, autel (altar).
4886. «ttai [//^-j, retour-
ner les crêpes ou les pommes
de terre dans la poêle (d.
hoc-, G., M. L. 4160; cf.
houchi, N. du Puitspelu).
4887. utsu. m. petit de
l'oie ; jars (otsa).
4888. 7 utur, autour,
prép. et adv.
4889. utûfytà, f., autorité ;
énergie (aiitoritat, S., et infl.
fr.)-
4890. 7 ùtû$i%à, autoriser.
4891. 7 utu%i%âeœu, auto-
risation.
4892. 7 utyi, m., outil.
4893. 7 niyilê, -â, utile.
4894. 7 utyupà, occuper
[qqn. à qc.]; emploi pronom.
4895. hlyupàeœu, oc-
cupation [travail].
4896. iUyivè\iilyii}i devant
voy. |, f. tityunâ, aucun,
Morph. 93 (akurï).
4897. ù%à9 oser (ausar).
(.lnéral 231
4898. //là [et n~â dans
dyimé = demi-heure], heu-
re (hora).
4899. 7 u~àd%ê, usage,
[faire de 1'—, etc.]. Cf. m%à.
4900. 7 uçuryé, usurier.
4901. 7 u%$lâ, usure, dé-
térioration ; usure, prêts
usuraires.
4902. u~àdâ, f., moment,
[bonne ou mauvaise] heure.
~ \ nuê à là mûvà% h~àdâ, il
est né à la mauvaise heure
Ç*orada, d. ôra : p. ê. ïnfl.
de orar ?)
4903. ufydçè, orage (au-
ratge, et infl. fr.).
4904. u(è et Jfyfa m.,
rebord d'un pâté, d'une tarte,
etc. Ç*oret, d. or, bord).
4905. îïzèlyâ, f. oreille;
fig. oreille d'une écuelle (au-
relha).
4906. ti'ièlyb, -ôdà, qui a
de grandes oreilles ; fig. sot
v
4907. vàetvà, f., vache
stérile (*vaccïva, appuyé
par vaciit, antenois, et prov.
mod. vaciéu, troupeau de
vaches).
2^2
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZELLES
4908. f vàkàsâ, vacances
[d'écoliers, d'employés].
4909. valê, m., domesti-
que de ferme (vasïet, d. vas-
su, C).
4910 vàhur, valeur [d'une
marchandise] Çyahr).
4911. vàlyè, efflanqué ;
qui n'a pas de ventre (mê-
me rac. que ivàlyà, forme
contractée d'un type *esven-
trelhat, ou apparenté à van-
cle [Mél. 161-2] ?).
4912. vàlyè, -lia, vaillant;
plus souvent vigoureux (va-
lent, et infl. de « vaillant »).
4913. vàtuà, -àdà, [fruit]
avorté (rac. du suivant :
doit remonter à *ivâmà).
4914. va mu, m. goitre
(rac. germ. wamm- [ail.
Wamme, fanon du bœuf], où
le iv a été assimilé au v ;
Ess. 320). Cf. ci-dessus
171, 4913, et AU Ungi 545
(point 815) et 653.
4915. vânêdçà [estomac]
délabré, sans forces (vanejar
d. vanu).
4916. y.) vàr, m., ver de
terre ; var ilè fyé | plus rai'1
2= â Jyô\, ver luisant (verme
> vertu).
4917. 3) vàr, f. vàràa,
vert (viride > vert),
4917 bis. f vârà, m.,
verrat, porc mâle reproduc-
teur. Cf. but su.
4918. vârdèd^à, verdoyer ;
devenir vert (verdejar, forme
tonique ; cf. dîvârdyà et vàr-
dyïO-
4919. -j- vàr-dê-grèi, vert-
de-gris.
4920. vàrdèlê, m., vairon
[poisson], fr. rég. « verde-
let » Q ''verdelet, d. viride).
4921. vârdèlètâ, f., verdi er
[oiseau] (*verdeleta) .
4922. *vàrdjë, f. verrue
(yerruja [cf. correja >> hpr-
d~à\ avec changement de fi-
nale, i pour a).
4923. vârdyèi, verger
(verdeir, influencé par ver-
deiar ; cf. dîvârdyà).
4924. v$rà%à% verge ;
osier; la tri ràra\à, le bau-
drier d'Orion [étoiles] (i/érja
<C virga).
4925. vârmtnpx -àdà, vé-
reux (verttienoSi d. î/étww •<
vermine | cf. vàr y.\, avec
changement de suff.).
4926. -j- vàriuyisèlè, m.,
vermicelle.
GLOSSAIRE
4927. vfrrnyê, vergne, au-
ne (*VERNIPj C).
4928. y.) vàrsà, t., van-
ne ; loc. tôbà a vàrsà, tom-
ber [pleuvoir] à verse (versa,
d. versar).
4929. ;S) vtyrsâ, t., valse.
4930. vàrsà, verser (en
parlant du blé ; d'une voitu-
re, etc.) (versai).
4931. vârsàlyà, seul1
dans : nà à la ou nà à =,
s'endormir, proprement : al-
ler a la renverse (versa, et jeu
de mots avec « Versailles »).
4932. vàrté, m., anneau
en pierre où on passait le
fuseau (verlelh, de ver tir).
4933. vârvwçi, s. m., per-
sonne remuante (venu voit
[de voidar] ?).
4934. f vàtà [sè se
vanter.
4935. y vâtàr, vantard.
4936. vàtsà, vache (vao
ca vacha).
4937. vàtsei, -i~à, vacher
(vacheir).
4938. vâtst^u, m., berge-
ronnette. Cf. bàrd(i~iinà (d.
vacheir, suff. -()).
GÉNÉRAL 233
4939. f vâiuçâ, ventouse.
4940. f f-? résidu
vaseux de charbon, qui brûle
très lentement (vase).
4941. ff -i^, m., vase.
4942. và\tnâ, f., avant
clou.
4943. vâzu, m. , courtilière
(varô, pustule ? Ct. Très.
varoun, « ver » et « pustu-
le », varaia, etc. ; Savoie 1
vàrâ, « ver blanc » et « œs-
tre », varan, œstre, varâ,
excréments des vers. Il sem-
ble y avoir un croisement
entre z#r[m]et l'ancien varô).
4944. vé, prép., vers ; à,
sens locatif [d. Morph. 221,
228 ; A. -M. 191 2, 5 5 6-7 1 :
nà vé lu tsâ, aller aux
champs ; 11 à [ou / ésé] vé
vyè~élà, aller [ou être] à Vin-
zelles. Accompagne toujours
les noms de lieux de la ré-
gion : ko ~ / ké vvàlàd^é ?
vé vyë^lâ, quel est ce villa-
ge ? Vinzelles; — dèvè sç~ii,
ce soir [de vey seir, Statuts,
154] (VERSU).
4945. ve, m., et tyfcg de
vè, h, vent du sud. Cf. byi^â
1. Constantin et Désormaux, Dictionnaire savoyard, Paris 1902.
234 GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZELLES
ô~a, mlèârà, trâvàrsâ (ven-
TU).
4946. vêdé, -élâ, veau, gé
nisse (yedel).
4947. vêdêlà, vêler (yede-
lar).
4948. vèdênyâ, vendange
4958. vèjè, -e~nâ, voisin
(ye%i < vicinu).
4959. vêjèblè, -à, visible
4960. vèjênà, voisiner (d.
vicinu).
4961. vèjètà, visiter, aller
(yendemia y> vendenha, voir (vesitar, S.),
changement analogique). 4962. vêjêtâ, T., visite (d.
4949. vëdèny'à, vendanger vesitar, et infl. fr.).
(yendenhar).
4950. vèdênyè~ê, -$â, ven-
dangeur (d. vendenhar).
4951. vêdjêlâ, f. pl. vigile
(vegilia, S. > *végila, infl.
fr.).
4952. a) iyV/y'', vendre
(vendere) .
4953. g) çftfrti Cf.
4954. vêdjinei, osier ; fig.
tétâ dèv., proprement « tête
4963.
JLJL
I 1
•i^7â, m., vélo-
cipède, bicyclette.
4964. vc maryâ, m. pl.,
grains de chapelet (ave
Maria, S.).
4965. vènây f., veine [du
corps] Cf. 4967 {vend).
4966. vênà, -àdâ, veiné
(vénal).
4967. vê.nàdâ, veine d'un
objet (du précédent).
4968. véprà, f., veille
d'osier », terme d'injure de fête ; 'espace de temps
(*vedineir, d. *vitinu).
4955. vcdyudà, f., arri-
vée : pâ sa vcdytuià, •{ ave
tywà l d%ê, pour son arrivée,
(yespra). Cf. 4988.
4969. vér, avoir (avcr\ Y
a été restauré).
4970. **vérbd, seul1 dans
nous avons tué un coq (p. là vérbà dycjzu, la parole de
p. vêuyi).
4956. vêdqà, vengetfyen-
jar).
4957. vMtfsâ, ven-
geance (yèd~à, et infl. fr.).
Dieu [dans une ancienne
prière] (verba).
4971. f m///, f., * veste
d'homme ; manteau de
femme ; pardessus d'homme ;
GLOSSAIR
fig. vyiiçt sa vèstâ, « tourner
sa veste », changer d'opi-
nion politique; parijyê nâ=,
« prendre une veste »,
échouer [en parlant d'un
candidat].
4972. vëtà, vanner le blé
(ventar) .
4973. a) vçtâ, f., vente
(vendit a).
4974. g) vçtâ, f.j toile à
vanner (d. l'ë/rt).
4975. vctàclit, van (venta-
dor).
4976. îy//v, m., ventre;
estomac (ventre).
4977. vètrulyàdâj t., co-
lique (d. vitré).
k918.vëvàd~é, veuvage (d.
4979. mV', veuf (w<7
<C vidua ; m. refait sur le
g.
4980. vê{â, haleter (forme
indigène de visire > -are,
qui aurait gardé Vs simple
du latin classique : bê-eênà,
vesser, vient du S. O. Cf.
Très, vesa, souffler [Fo-
rez]).
4981. v$t, m., venin;
poison (veré <C vexexu).
4982. veiènàdà, f., érup-
GÉNERAL 235
tion de boutons qu'on sup-
pose causée par un venin (d.
ver mat).
4983. vè%ê.nu, -u%â, [ani-
mal] venimeux, [végétal]
vénéneux (verenos).
4984. vi$ità\ vérité (veri-
tat, S.).
4985. 7 vè(itàblê, -â,
véritable.
4986. mpâ, f., guêpe ;
frelon (vespa).
4987. vipèi, m., guêpier
(d. vespa).
4988. vtprà, f. pl.,
vêpres. Cf. véprà (vespras) .
4989. vtryb, m.;, soupi-
rail (veinai).
4990. a) 1'/^, m., verre
[de vitre, de bouteille, etc.] '■>
verre à boire ; [prendre un]
verre (veire < vitru).
4991. g) v., voir
(veire, substitué à vexer
d'après le futur).
4991 bis. vô, cri pour faire
avancer les vaches (ancien
impératif de « aller »).
4992. vçr%ê, f., espèce de
saule très rare [terme très
rare lui-même, et qui paraît
venir de la région monta-
gneuse de l'est] (Cf. R.
236 GLOSSAIRE DU PA'J
XXXIII, 229, et XXXVII,
138).
4993. vô~è, onze (un-
DECl).
4994. iv~yéniâ, onzième
(vô%è, et suff. fr.).
4995. a) f vœ, vœu.
4996. g) wf, f., v$iyâ}
vieux, adj. et subst. ; âgé :
kèl êfâ } pu vœ kè I dire, cet
enfant est plus âgé que
l'autre (vèlb < vetulu).
4997. a) vœlyâ, veille
(vélha, d. velhar).
4998. f vcélyà, vielle
(infl. de vœlyâ = vieille).
4999. vœu. huit (oit).
5000. m. f., vrai. Cf.
pari (ver ai).
5001. oc) m, \yw devant
voyelle], le [neutre] : kw 1
vtè ? vu kréyê, c'est vrai ?
je le crois (ô, forme atone de
hoc).
5002. ^) vu, vous [com-
plément et atone] : vu
pfyrléj je vous parle; m lésa.
il vous laisse. Comme pro-
nom de politesse, il joue en
outre le rôle syntaxique
de vu^àtrèi (vos).
5003. vydrè, vouloir
(voler, relait sur le futur).
DIS DE VINZELLES
5004. viuirê [refait sur le
futur] et vâlè, valoir; kèl
êfâ vb pà, m. à m. « cet
enfant vaut peu », c.-à-d. il
est désagréable ou tapageur
(yaler).
5005. j vukâecjïu, voca-
tion.
5006. vulà, voler [avec
les ailes] (volar).
5007. vulâ, m., faucille
[non dentelée]. Il y a une
petite faucille pour couper
la luzerne, l'herbe pour les
bêtes, etc. ; une grande
pour moissonner [sauf l'a-
voine qui est généralement
fauchée] (vola m).
5008. vulàdd, voléefd'oi-
seau] ; [couper de l'herbe à la
volée (vola la).
5009. ville, m., volet,
persienne (d. volar, et infl.
fr.).
5010. f vulôtàj volonté.
5011. -\- vulœr, -<pr%â, s.
et adj., voleur.
5012. vnnà, v. acL, dire
« vous » |à qqn. |. Cf. tynd~à
(d. vu $).
5013. Viiriuèi, m., morve
des chevaux; morve [hu-
GLOSSAIRE
meur] (*vormeir3 variante
de vonuat~).
5014. vu nuit, -v/~<7, mor-
veux (d. vormd).
5016. vytâ, voûte [d'une
cave, etc.] (yoltd).
5017. a) i'utà, voûter
(voltar).
5018. fi) 7 i/wfâ, voter.
5019. vy,tè> -â, votre
(vostre, forme atone).
5020. [fej -é„ le
vôtre (vostre, forme to-
nique).
5021. -j* viiyàd~à, voyager.
5022. 7 vuyàd~è, vovage.
5023. 7-j- wyâdqér, -œr~à,
voyageur, qui vovage beau-
coup.
5024. vu^çtrèi, vous, en
parlant à plusieurs personnes
[forme forte, cf. vu : kw
i pâ vu^otrèi, c'est pour vous ;
dâkê dyjié, vu^ôtrèi} que
dites-vous, vous ? (vos-
a lires).
5025. v-u~œu [-//], crase
de « vous » + « le »
[neutre] : vu%u dyi^è, je
vous le dis (*vosel, d'après
mel, tel).
5026. vulyd, veiller (ve-
Ihar < vigilare) .
GÉNÉRAL 2^7
W\.;vuly$dâ, veillée. Les
veillées avaient surtout
lieu, autrefois, dans les
érables, Phon. 1 1 9 (velhada).
5028. vùlyâtsu, -ipu't,
un peu âgé (d. velh).
5029. 7 vulyésu, vieil-
lesse (refait d'après le fr.).
5030. vulyi, vieillir (d.
velh).
5031. vutènâ, huitaine ;
huitaine de jours (oitena).
5032. vutyémâ, huitième
(d. oit, et suff. fr.).
5033. viiTci, user [d'u-
sure]; détériorer; p. p., être
usé de vieillesse (usar).
5034. f vwè, f., voix.
5035. vwè, f. vunâ [forme
tonique], — e, n devant
voyelle, f. n[â] [forme
atone], un : ne vole vive,
j'en veux un ; e bo drôlê, un
bon garçon (un).
5036. "j* vwei, oui. Cf. à.
5037. vivesâ, f., coudrier
(vaissa, cf. N. Ess. 232 ; wè
pour ai n'est pas phoné-
tique, à moins que le mot
ne fût trisyllabe à l'origine
— vaïssa — ce qui semble
peu probable).
5038. f iwétii-ii, voiture.
238
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VlNZELLËS
5039. vwidà, vider (yoi-
dar).
5040. vividê, -â, vide (d.
vwida).
5041. vivilyâ, f., brebis
(ovicula).
5042. vwisélâ, f., vais-
selle [ranger la =, faire la
— , etc.] (yaissèla).
5043. vwisèlà, faire la
vaisselle (viviséla).
5044. vms»êïï%ij:, meuble
où on range la vaisselle,
fr. rég . « vaisselière » (vwi-
sélâ).
5045. vyàdâ, viande.
5046. vyàd^è, m., fois
[moins employé que kâ] :
kïtè vyàd^è, cette fois-ci
(yiatge).
5047. vyàlâ, ville (vila).
5048. vyâlàd^è, village (i>z-
5049. f vyàrdiâ [la setâ
— , plus souvent /J hipw
=], la sainte Vierge.
5050. vyè, vingt (vint).
5054. vyetènà, vingtaine
(vintena).
5052. vyèJyémâ, ving-
tième (d. wtf, sufT. fr.).
5053. u^/j vin (17 <
VINU).
5054. vyidâ, vie (vida*).
5055. f vyigœr, vigueur.
5056. vfigufù, -â%â,
vigoureux [en parlant d'un
animal, d'une personne] (vi-
goros).
5057. f vyile, -ênâ,
vilain, désagréable [surtout
en s'adressant aux enfants].
5058. vyinàsâ, f., gros
vin désagréable (innassa).
5059. vyinègrè, vinaigre
(vinaigre).
5060. vyinégretè, f.,
vinaigrette [sauce].
5061 . vyinlgrei , m . ,
épine-vinette, fr. rég. « vi-
naigrier » (d. vinaigre).
§Q§2.vyinyâ^\gne(vinha).
5063. vyinyolà, m., vigne-
ron (d. vinholar).
5064 . vyinyt£u , m . ,
oiseau qui chante au
moment de la vendange
(*vinheirô).
5065. *}• vyipéiâ, m., vi-
père. [Le genre est dû à
Pinfl. de « père » ].
5066. f fy/.m, visser.
5067. f vyjsà, f. vis [ins-
trument].
5068. f i')V^, vice, .w/r-
tout malice.
GLOSSAIRE
5069. vyitâmê, vite. [Tend
à devenir archaïque] {vista-
mmt).
5070. f vyjtè, vite.
5071. f vyitriyé, vitrier.
5072. vyivà, équarrir [un
tronc] (avivai-).
5073. vyivâmè, vivement
(d. vyœu).
5074. y vyivàsê, -a,
vivace, vigoureux [en par-
lant de telle ou telle espèce
de plante].
5075. vyvuâ^é, m., tronc
équarri (vyivà).
5076. f vyi^à, viser.
5077. vyi%à, tourner, n.
et act.; retourner [qc] ;
emploi pronom, (virar).
5078. vyi(â, m., tournant
d'un chemin.
5079. f vyiiâburtyè, vile-
brequin (du fr., prononcé
-t, et infl. virar).
5080. vyiiplâ, virole (vi-
rold).
5081. vyizida, remuer qc.
en le tournant [p. ex. des
confitures dans une casse-
role] (virolar).
5082. vyiiulè, sorte de
tourniquet [jeu d'enfant]
(virole l).
GÉNÉRAL 239
5083. vyiliîâmè, s. m.,
action de vyi%ulà.
5084. vyô, et *vyô dî pé,
m., sentier (viol, d. via).
5085. ~[ vyolô, violon.
5086. *vyârlâ, viole [an-
cien instrument de mu-
sique]. Cf. vœlyâ (3 (altéra-
tion de viola).
5087. vyœu, f. vyivà, vif,
actif ; [mettre qc] à vif;loc. :
x'v/) ktytnâ là dzalàdâ, vit
comme la gelée (vin <C
vïvu).
5088. f î/yw/à, -tf/rt, vio-
lent, emporté.
5089. *j- vyulâmè, violem-
ment.
5090. f vyulàsâ, violence,
emportement.
5091. vyiïlé, m., renon-
cule ; giroflée (d. viola ; suff.
-el ?).
5092. vyulê, -êtâ, violet
(violet).
5093. vytilèd^à, v., devenir
violet (*violejar, d. viola).
5094. vyulêtâ, violette
[fleur] (violeta).
5095. vyi)iê, v., vivre; s.
m., [avoir le] vivre (viure
< vivere).
24O GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLF.S
Y Z
5096. % eux (///;).
5097. yisèiy eux (aicesl^,
et infl. ///;).
5098. yçeu, moi : vényê,
yœu, je viens, moi; hu 1 par
yœu, c'est pour moi (Jeu <C
ego).
5099. ~è, lui [Même em-
ploi syntaxique que yœu]
5100. %ègà et jêgà, arran-
ger, préparer (açegar <C
ad^equare ; la forme jègà
se rattache à une variante
azigar).
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
A
1. àblàr, Amblard, nom
de famille[Terram Amblardi,
Cart. 61].
2. j- àbriyàlè, Abrial,
nom de famille (La formation
du mot, à l'origine, a été
indigène dans la région :
aprile).
3. y àdèlè, Adèle, pré-
nom.
4. yaglàdê, Anglade, nom
de famille (même remarque
qu'au 2; cf. ci-dessous 6).
5. âlei (sans article),
Allier, rivière (Elaver, avec
finale analogique ; Cart.
Aleyr, 507).
6. âlycidâ [vé /'], lieu-dit
(angulata) [Langlada. ter-
rit. de Vinzelles, Cart. 476]
7. -j- ânètè, Annette, pré-
nom.
8. àtiyâ [vé set —\ Saint-
Agne, cne, con d'Issoire
(Anianu).
9. -j* àrèi, Henri, pré-
nom et nom de famille.
10. j âriyijë, Artige, nom
de famille (Le nom à l'ori-
gine est de formation indi-
gène : *artïca, Bull. Soc.
des Parler s de France, n° 4-
5, P- 133)-
11. + âstyè, Astier, nom
de famille (La formation a
été jadis indigène : terfam
Asterii [à Vinzelles], Cart.
119).
1 2. f âtibénâ et \-\ àtiuànè,
Antoine. La première forme,
rare pour le prénom, est
16
242
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
seule usitée pour le nom du
saint.
13. àvà [vé =]a Vais,
cne, con de Jumeaux [In villa
qui dicitur Vallis, Car t. 60]
(valles, cf. Morph. 36).
14. àvà [l — \ f. àvàdâ
[l — ], sobriquet : celui qui
est originaire de Vais, et
sa femme.
B
15. bâbé [vé se =], Saint-
Babel, cne, c°" d'Issoire.
16. bàdà\é [vé\, Badarel,
h., cne de Bansat (D. de
badar?).
17. bâdâ(é, f. -élâ, habi-
tant de Badarel.
18. bâdûlè, Badoulin;
montagne, cne de Bansat
[Campo qui est in Badolentoy
Cart. 80; supradicto loco in
Badolent, Cart. 106] (D. de
badar ?)
19. bàrbâ, Barbe, prénom,
sainte (Barbara).
20. bârdyi, Bardit, nom
de famille; f. là bârdyjnâ, la
fille de Bardit (d. barda).
21. bàrd^âpàlyâ, sobriquet
(De bàrd^à et pàlyâ).
22. bârd^{â[vé là—\ La
Brugère, domaine, cne de
Saint-Jean-en-Val (*brûca-
ria, C, cf. Gloss. gén. 248).
23. bàrgônà[vë\, Bergonne,
cne, con d'Issoire [Bergo,
Cart. 1 66].
24. bârnà [vé =], Brenat,
cne, con d'Issoire [Brennaco,
Cart. 49] (Brennacu).
25. bàrsà [vé—]y Brassac,
cne, con de Jumeaux (2?rà-
ciacus, Cart. 20 : Brac-
ciacu).
26. Berthe, ^>/'e-
norn (Berta, G.).
27. bàrtumœu, Barthé-
lémy, prénom (Bartholo-
M^U, SS.).
28 . bàsà [vé =], Bansat,
cne, con de Sauxillange
[Petrus de Banciaco, Cart.
1 3 1 ; Ban^aco, 102 ; Banciaco,
408]. (*Banciacu).
28 to. [/a =],
femme de Bansat.
29. bèlô, f. [là] bèlôlà,
Belot, nom de famille, et la
femme de Belot (D. de
bel).
30. bèlyô [vé =z\ Beau-
lieu,cne,con de Saint-Germain-
Lembron (bel- lu oc).
GLOSSAIRE
31. benne [vé =], Berme,
h., cne de Saint-Etienne-
su r-Usson [Berme, Cart.
137].
32. bêté [vé =], Bethel,
domaine, cne de Saint-
Martin-des-Plains [In cul-
tura de Bethel, Cart. 230]
(sans doute *bett-éllu,
même racine que *béttïU7
bouleau, C).
33. bê£u [vé =], Buron,
h., cne d'Yronde (con de Vic-
ie-Comte).
34. f bïlér [vé —], Bel-
Air, domaine, cne de Bansat.
35. blciTè, Biaise, prénom
(archaïque) et nom de saint
(Blasiu, SS.).
36. blï(â [vé ], Blesle, ch.-
I. decon (Blasila).
37. j blôdye, Blondin,
nom de famille-, f. là blô-
dyinâ, la femme de Blon-
din.
38. f bobé, f. -étâ, Baubé,
nom de famille; f. : [la]
femme de Baubé (ancien
dérivé de balbu : Ugo
Balbus, Cart. 131; la for-
mation a été jadis indi-
gène).
39. y borèkœr, Beaure-
MOMASTIQUE 243
cueil, domaine, cn? de No-
nette.
40. f bostè, Bost, nom de
famille (L'origine première
est bosc >> *bost). Cf. bou.
41. brœ [vé U —], Le
Breuil, cne, con de Saint-Ger-
main-Lembron (brôgïlu,
C.)[Cart.2?/'0//ttf»,3 6i etc.]..
42. brô [vé U —\ Le
Broc, cne, con d'Issoire.
43. brùdê \ vé =], Brioude
(Brîvâte).
44. -J* bubô, Boubon, nom
de famille [Petrus Bobols,
Cart. 412, est de même
racine (*bobb-, M. L. 1 181),
avec un autre suffixe |.
45. bifdè [vé =], Boudes,
cP% con de Saint-Germain-
Lembron.
46. budèi, f. -via, origi-
naire de Boudes, sobri-
quet.
47. b%mè (vé se —], Saint-
Bonnet-le-Chastel, cne, con
de Saint-Germain-l'Herm.
(5. Bonitus, Cart. 335).
48. bùrdô, Boudon, nom
de famille; la burdodâ, la
femme de Boudon.
49. burgôd^u [vé zz=], Ver-
gongheon, cne, con d'Auzon
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
244
(Vergungo, Cart. 493 :
*Verecundione).
50. bùrigb [vé], Boisri-
gaud, domaine, cne d'Usson
(bosc-Rigaut) .
51. btprlâtyœu, f. -tyunâ,
sobriquet (burlà, tyœu).
52. burnyâ [lâ =], so-
briquet de femme (famille
de burnyo).
53. hprsâ [vé ~], Brousse
cne, con de Cunlhat.
54. buskâzp, nom d'un per-
sonnage légendaire, seulement
dans la locution : kw i huma
buskâzp kê butàvâ d ârd^e
dyë la pôtsa dê lu\ ôtréi,
c'est comme Bouscaraud qui
mettait de l'argent dans la
poche des autres (d. bosc -f-
suff. araut, M.).
55. bùteèlyu [vé lè =],
lieu-dit, où il y avait jadis
un petit bois, cne de Char-
gnat (bosc -f- suff. ilho).
[Boschet, lieu-dit, est cité,
Cart. 134, territ. â'Avedo].
55 bis. buyei, Boyer, nom
de famille; f. lâ buy\{â, la
femme de Boyer [Boeyr,
Herm. 1, n, 21.,] (Imyei,
Gloss. gén.).
56. bunà\vê=], Bionat,
lieu-dit, jadis village [In
villa quevocatur Bellnat, Cart.
150] (Bellinacu).
57. bur)ià [vé =], Beu-
rières, clie d'Ariane [Berlerias,
Cart.] (Beril- G.1, sufL
arias).
58. bwei [vé lu =z], Les
Bouis, domaine, cne de Sauxil-
langes (buxos) .
59. bwisu [vé lè =J Le
Buisson, lieu-dit (bwisu,
Gloss . gén.).
60. *byâtrâ, Bertrand,
nom d'homme [Bertranni de
Vinzella. Cart. 119] (*Ber-
THRAMNU, G.).
61. byitâiîi, Bitaroux,
lieu-dit t cne d'Auzat.
62. f eàbrqlè, Chabrol,
nom de famille [De forma-
tion indigène à l'origine :
Chabrols, à Vinzelles, Carti
476] (CAPRA -|- Suff. ÔLU).
63. mrgè[vé se —], Saint-
Cirgues, cne, con d'Issoire
(Cyrïcu, SS.).
64. eârku [vé —], Cir-
1. Cf. R. XXXVII, 390.
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
245
coux, h., cne de Lamont-
gie (cultura de Circou, Cart.
263 — *Cyric-one ?).
65. -pj* mrlt, Charles,
prénom.
D
66. dâvâ [vé lu =], Les
Devants, lieu dit, situé près
de Vinzelles, à l'ouest et en
aval (dâvâ, Gloss. gén.).
67 . dèjulyi [vé =], Di j oly,
h., cne de Saint-Étienne-sur-
Usson.
68. ijèmyà [vé =], Ju-
meaux, ch.-l. de con(*Giméls).
69. •{* [vé se =],
Saint - Genès - la - Tourette,
h., con de Sauxillanges.
70. djènyà [vé =], Gignat,
cne, con de Saint-Germain-
Lembron [Gimniaco, Cart.
49l-
71. f rfoûfô, Dondon, nom
de famille.
72. -J* doré [lu mô ==], les
Monts Dore.
73. dyàrnâ [vé la =], La
Derne, domaine et bois, cne
de Chargnat (sans doute
Arduenna > Ardena >
*Adérna : ûi cultura de Car-
niaco silva que dicitur Arden-
11a, Cart. 89).
74. dyilye [là fivâ dè =],
source et lieu-dit (Wilhelm,
G.).
75. dyiiè [vésè =], Saint-
Dier, ch.-l. de con, Puy-de-
Dôme (Sanctu Desideriu,
s.).
76. j dyœ[lè =], Ledieu,
nom de famille ; f. la dyœtâ,
la femme ou la fille de
Ledieu.
77. f d%àkê, Jacques, pré-
nom.
78. f *d%âkétâ, Jacquette,
prénom de femme.
79. f*d%ânétâ, Jeannette,
prénom.
80. -j- dçânêtô, Jeanneton,
prénom.
81 . d^ânetyinâ [vé],
Genestine, h., cne de Saint-
Etienne-sur-Usson [Genis-
tinas, Cart. 262](genista -f-
suff. -ina).
82. f dxanïyô, Geneviève,
prénom (diminutif de « Ge-
nevion », formé sur le
modèle de Jeanneton, Caton,
etc.).
83. -fAd^ânâ, Jeannot, pré-
nom.
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
246
84. f *d%ânôtâ} prénom
d'homme (variante du précé-
dent).
85. d^ârdyinâ [vé la
La Jardine, lieu-dit (gard-
ina, G.).
86. diârdiâ [vé lâ =],
La Jarrige, domaine, cne de
Chargnat [in Ma Jarigia,
Cart. 48] (garrïca, C).
87. d^armâlé [vé se =],
Saint-Germain-l'Herm., ch.-
I. de con (Sanctu-Germanu-
ILLU-EREMU).
88. diârmâlèi [se = |, f.
sè-d^ârmâlïia, habitant de
Saint-Germain-l'Herm.
89. d^ârmànâ, Germaine,
prénom (Germ an a) .
90. d^ârmô [vé se —\
Saint - Germain - Lembron,
ch.-l. de con (saint Germa)
[ancien nom : Li^iniaco, in
vicaria Licaniacensi, Cart.].
91. d?arvàjè [vé se = ],
Saint-Gervazy, cne, con de
Saint - Germain - Lembron
(Gervasiu, SS.).
92. diâvyilyà [vé =],
Gevillat, /;., cne de Paren-
tignat (Gaviliaco, Cart.
348).
93. d^çrd^ê, Georges,
prénom; saint.
94. d%u dè bàfyi [vé se —],
Saint-Just-de-Baffie, cne, con
d'Ariane (Justu).
95. "J- d^ulyè, Julien, pré-
nom; un des deux patrons de
r église de Bansat.
96. d^iiryâ [vé se sir],
Saint-Julien-de-Copel, cne,
c011 de Billom (Julianu, SS.).
97. d%u%é} Joseph (Jo-
seph).
98. ïdqustftâ, prénom de
femme (d. du précédent).
99. dçurâ, Jean (Jo-
hanne); [vé] se d^zuâ, Saint-
Jean-en-Val, cne, con de
de Sauxillanges. (L'ancien
nom était Mermech, Cart.
passim : ? -|- mediu ; la loca-
lité est à la jonction de deux
vallées.)
400. dzwâ dêgulfeê [vé se
—\ Saint-Jean-Sain t-Ger-
vais, cnc, con de Jumeaux
(JOHANNE, et DECOLLATIO,
SS.).
401. d^îuàdu, prénom
d'homme (d. de d^ivà).
102. \l^Luànâ, Jeanne (f.
de Joan).
GLOSSAIRE
E
103. egà-mele, Eau-Mère,
ruisseau {aiga, maire).
104. êspè{u, Espéron, nom
de famille [Rotbertns Espé-
rons, de Sauxillanges, Cart.
145] {Espéré, M.).
105. esté [v], Esteil, cne,
con de Jumeaux. (Le mot est
conforme à la phonétique
d' Esteil, qui garde s devant
consonne.)
106. f ètyénè [set =],
saint Etienne ; nom de Saint-
Etienne-sur-Usson, cne, con
de Sauxillanges, et de Saint-
Étienne (Loire).
F
107. fârd4(â [vé =],
Frugères-les-Mines, cne, con
d'Auzon.
lOS.fârsà [vé =r], Férous-
sat,h., cne de Bansat [in cul-
tara de Ferrnciaco, Cart.
151] (*Ferruciacu).
109. fâyè [vé lè = j, Le
Fayet-Ronnayes, cne, con de
Saint-Germain-l'Herm
(*fag-êtu).
110. flà [w=],Flat, cnccon
d'Issoire [Flaiaco, Cart. 76;
ONOMASTIQUE 247
Flacio 159] (Flaviacu).
111. f fo€c, Faucher,
nom de famille ; f. la foeetâ,
la femme de Faucher.
112. fôtânyilyà [vé =],
Fontenille, h., cne de Saint-
Jean-en-Val (d. de fontana)
[Font anel las, Cart. 222, etc.].
113. frâsâ [la =], la
France (Fransd).
114. f frasé, f. -foâ,
Français, s. etadj.
115. f f fràswà, François.
116. f frâsivè, François.
117. *frâsû'étà, François
(d. de fràswe).
118. fùd$ là [vé =], Fau-
gères, h . , cne du Vernet-la-
Varenne [Falgerias, Cart.
62; Felgeria, 294] (fili-
caria, cf. Gloss. gén. fû-
119. ffutyibàr, Philibert,
prénom.
G
120. *j* gàrgàtywa, Gar-
gantua, personnage légendaire.
121. "j* gargivé^a, Gré-
goire, prénom.
122. glèglè, sobriquet; f.
lâ glegletà, la femme de
Glinglin (on.).
248 GLOSSAIRE DU PA
123. f glodè, Claude,
prénom d'homme (Le mot a
été pris au français sous la
forme « Claude »).
124. f gltidyinâ, Claudine,
prénom.
125. gradua [vélâ=], La
Grange-Fort, château, cne des
Pradeaux (granja).
126. grâpàjè [se —], saint
Caprais,undes deux patrons
de l'église de Bansat; là se
grâpàjè, la fête patronale
(Caprasiu, SS., prob1 du
Midi, cf. Introd.).
127. grâvï(â [vé là], La
Gravière, lieu-dit, voisin du
ruisseau (grav-aria, C).
128. gur [vê iiï], lieu-dit,
voisin du ruisseau (gur,
Gloss. gén.).
129. -j* gutô, Goton, pré-
nom de femme.
130. gudyivélâ [vé là —\,
La Godivelle,cnc,cond'Ardes
(d. de wald, G. >gaud-\-
iv -f- ela).
131. -j- gustt, Auguste,
prénom.
132. -f guste, Augustin,
prénom.
)IS DE VINZELLES
I
1 33 . igonyè [vé set —] , Sai n t-
Yvoine, cne, con d'Issoire
(TEoniu; Evonius, xes.,SS.;
cf. Phon. 52 et n. 2).
134. isu [v], Usson, cne,
con de Sauxillanges [Cart.
Utione, 49, et généralement
Ucione, surtout dans le
dérivé Ucionensis, et Ycione
dès le xe siècle] (*Uciône,
C.?).
135. i(ôdè [v9], Yronde,
cne, con de Vic-le-Comte
[Cart. Hyrundis, 362].
j
136. jâ, Jean, prénom
[cf. dziua].
137. f jâ bâtyistâ, Jean-
Baptiste, prénom ; saint.
138. -J~j* jànë, Jeanne [cf.
d^tuànâ].
139. f jànètê, Jeannette
[cf. d^ânétâ].
140. \ jânyi, Eugénie.
141. \ jêfô, Giraud, nom
de famille-, f. lâ jè^âtâ, la
femme de Giraud [rarta
GLOSSAIRE O
Geraldi in Vin\e\la, Cart.
182; Giraldus, 116, etc.J
142. 7 jè$Ô3 Giron, nom
de famille ; f. là jè\odâ [Giro-
nus, Cart. 40 5 J.
143. 7 julê, Jules, pré-
nom.
144. julye, Julien,
prénom [cf. dxidye et
145. *h jidyenè, Julienne,
prénom.
K
146. j kâké, Caquet,
sobriquet; f. la kâkétâ, la
femme de Caquet.
147. kânâ [vé là ==], lieu-
dit [marécageux] (kànâ,
Gloss. gén.).
148. f kàtàlè [lê =], le
Cantal.
149. kâtâ~jnâ, Catherine,
prénom ; sainte (Catherina,
SS.).
150. f M/à, Caton, pré-
nom de femme.
151. *kâlûné, prénom de
femme {diminutif du précé-
dent).
152. klyâmë, Clément,
prénom (Clementu).
DM ASTIQUE 249
153. klyârmu [vé =],
Clermont-Ferrand (claru-
monte).
154. kôbâ [vé la =], La
Combe, lieu-dit, cne de
Chargnat [vinea una de
Cumbas, Cart. 59; illas
Cumbas 113] (cumba >
comba, C).
155. kôbélâ [vé la =], La
Combelle, h., cned'Auzat (d.
CUMBA, C).
156. f koku [lê tsâtè tfc=],
Le château Cocu, en ruines
(cne d'Auzat).
157. *komâ [lâ =:], flrôn-
quet de femme.
158. gçrd^â, Coupe-
Gorge, h., clie de La Cha-
pelle-sur-Usson (copa-gbrjà).
159. kôtà [bû dé lâ =],
bois de la Comté, près Vic-
ie-Comte (comitatu).
160. krfoâ [lâ], la Croze,
chemin creux et lieu-dit, au-
dessus de Vinzelles, de Saint-
Martin-des-Plains, etc.
(corrôsa >» *crosa) [Alla
Cro%a, près d'Auzat, Cart.
260].
161. krœu [vé lu — ], Le
Creux; domaine, [situé dans
un creux], cne de Bansat
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
250
[Illo Croso, Cart. 48) (cor-
ROSU > *CRÔSU).
161 bis. hpmâmàrlè, Com-
memerle, nom de terroir,
cne de Chargnat (com [m.
de comba] a merles).
162. kurpï^â [vé], Cour-
pière, £/>.-/. de con .
163. kurtyb [vé U =], Le
Courtial, h., cne de Saint-
Jean-Saint-Gervais (cohor-
tile >> *curtile).
164. kutèlàdâ [vé], Coute-
lade, domaine, cne de Bansat
(coltelada ; cf. 158).
165. hivâd%â [vé], Col-
longes, cne, con de Saint-
Germain-Lembron [Co-
longas, Cart., ch. 727](colo-
nïcas) (Le mot est conforme
à la phonétique de Col-
longes, cf. Phon. 34-35).
166. ky%â [lâ =], La
Couze, nom de plusieurs riviè-
res de la région (*Côsa, C. ?)
[Aqua Cosae, Cart. de
Brioude, ch. 233].
167. kïïdè [vé—\ Coudes,
cne, con d'Issoire (Cosde,
Cart., 507. Paraît supposer
un type *Cosâte. Coudes
est au confluent de l'Allier
et de la Couze <C *Côsa).
168. kûtâ [vé là =], Les
Côtes, lieu-dit à Badoulin
(hutâ, Gloss. gén.).
L
169. là [vé U =] lieu-dit,
près d'un petit lac (lacu)
[cultura de Lacu, Cart 393 ;
Lacus, 400 J .
170. f lâbrô [U ±=% le
Lembron, nom d'une petite
région aux environs de Saint-
Germain-Lembron [in vicaria
Ambronensi, Cart. 102, etc.].
171. làlâ [vé — ], Lalle,
domaine, cne de Bansat (art.
+ HALLA, G.).
172. lâmçdjâ [vé =], La-
montgie, cne , con de Jumeaux
(dérivé roman de monachus,
SS., avec suff. id) [Cart,
476. Martinus de Monizia].
173. latsâ [vé —], La
Chaux, /;., cne de Saint-Jean-
Saint-Gervais [Cart. Illae
Calmae] (*calme, C. ; cf.
Gloss. gén. 4657).
174. lâvçlâ (vé =], La-
velle, h., cne de Saint- Vin-
cent, con d'Issoire [Lavella,
Cart. 501].
175. lâvbr \vé ~], Lavor,
GLOSSAIRE i
domaine, cae duBrocÇLavaur) .
176. ledâ[vé—\ Lempdes,
ch.-l. de c. [Lenda, Car t. pas-
sim] .
177. lélé, sobriquet (on.).
178. lènêde [vé —], No-
nette, cne , con de Jumeaux
[Nonate, Cart. passim ; ]Slo-
nede 68] (Noxâte, C. >
Nonede > *nunèdè > *nênêdê
179. =], Lezoux,
ch.-l. de c. (Lodôsu).
180. *t %^ Louis, pré-
nom {yx.fr. Lois).
181. lûdesà [vé ==], Lu-
desse, cne , con de Champaix
(Lopdes s a, Cart. 507).
182. lutsâ, Luce, prénom;
sainte (Lucia, SS.).
183. 7 liïyi, Louis, pré-
nom. [Cf., pour la forme,
lèvyidôr, Gloss. gén.J.
184. 7 luyi^â, Louise,
prénom.
185. lu$ë, Laurent, pré-
nom; saint, patron d'Issoire ;
là se lùzè est la foire d'Is-
soire.
186. lyimànyâ [la =], la
Limagne, nom de région
(*Lîmania).
•NOM ASTIQUE 25 I
187. 7 lyinmje, Limousin,
province; nom des habitants
du Limousin.
188. *lyi^ây Lise, prénom
(Elisa).
189. f Ij'i^àj Elisa, pré-
nom.
190. f lyi^àbetè, Elisabeth,
prénom .
191. lyi^â nôvâ [vé =]
Eglise-Neuve des Liards*
cne ^ con je Sauxillanges
(egleisa, nova) [Ecclesia Nova,
Cart. 509].
192. lyi^u, prénom de
femme (d. lyi^â 188).
193. lyi^itnâ, prénom de
femme (d. du précédent).
194. 7 lyô [vé—\ Lyon,
ch.-l. dedép1.
M
195. ma [vé lè = ], Le
Mas, /;., cne de Saint-Jean-
en-Val (mansu).
195 bis. * 7 mâdèlô, Ma-
delon, ancien prénom.
196. "j* mhjbr [Je], le
Major, sobriquet ; f. là
màjortâ, la femme du Major.
197. mâliltj(â [vé là =],
La Malôtière, /; . , cne de
252 GLOSSAIRE DU PA
Chargnat (jnala *osteira [à.
os te]).
198. malyà [vé ===], Mal-
hat, h., cne de Lamontgie
(*Maslhac < Massiliacu)
[Masiiaco, Cart. 235 ; Max-
liacus, Cart. 476 J.
199. màlyàdâ [lâ trz],
sobriquet, la femme de Mal-
hat (d. malyà).
200. mânustyâ [lâ], sobri-
quet d'homme, propr* la pate-
nôtre » (Gloss. gén. 2656).
201. mârdànyâ, Mer-
dogne (auj. Gergovie), h.,
cne de La Roche Blanche,
seulement dans un blason popu-
laire : ursé, lâ rotsâ blâtsâ t
mârdànyâ kô je trèi, Orcet,
La Roche-Blanche et Mer-
dogne ça fait trois (*merd-
ônea ?).
202. -j* marœjè, Mareuge,
nom de famille (Du nom de
lieu Mairoialu > Mareu-
gheol 1 ? Mairoialum, Cart.
259)-
203. mârgâ{itâ, Mar.
guérite, prénom (Margarita,
S.).
)IS DE VINZELLES
204. mârgutô, Margo-
ton, prénom de femme.
205. f màrtsâ [lâ], la
Marche, province.
206- -j* mârtsiuè [lu], les
Marchois, généralement des
maçons.
207. mârtyi, Martin,
nom d'homme; saint (Mar-
tin u).
208. mârtyi [ye se zzz],
Saint-Martin-des-Plains, cne ,
con deSauxillanges. (Le nom
primitif paraît être z=r de
Clais : S. Martini de Clais,
Cart. 483 ; et ailleurs :
Ecclesiam S. Martini [que
vocatiir Classi. Le mot
Clais semble représenter
classicu > *classiu; cf.
Dict. Gén. v° glas, et Gloss.
gén. 2139).
209. f màryà, Maria, pré-
nom.
210. *f màryànâ, Ma-
rianne, prénom.
211. *f màryo, Marion,
prénom de femme.
212. màlrâ, Marthe, pré-
nom ; sainte (Martha).
1. Cette petite localité n'est pas connue à Vinzelles, et par suite n'y
a pas de nom en patois.
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
253
213. màtrèi [vé là—], Les
Martres, h., cne de La Cha-
pelle-sur-Usson [Martres,
Cart. 339]. Désigne .aussi
Les Martres-de-Veyre, cne ,
con de Veyre-Monton (illas
martyres).
214. -|* mâtyœ, Mathieu,
prénom. La forme indigène
mâtyœu est conservée dans
une formulette enfantine :
à%è mâtyœu, tsâvô buru, et
tyu mè mtyrâêi, ee\à bâtyu
[âne Mathieu, cheval bourru,
si tu me mords, tu seras
battu] (Matthieu, SS.).
215. mâ^é, Mazé, nom de
famille ; la mâ\ètâ, la femme
de Mazé (d. mas <mansu).
216. f màzei, Marie, pré-
nom.
217. *mâ\iyâ, Marie, pré-
nom (Maria, S.).
218. média kçstâ [vé =],
Mègecoste, lieu-dit, près
Brassac ; le second mot est con-
forme à la phonétique de
Brassac (média costa).
219. \ melyi, Amélie,
prénom.
220. •f miyçtâ, prénom de
femme (D'un prototype *Ma-
rieta — Mariette, > *mayeta
>» miyéta).
221 . f miyô, prénom de
femme (contraction de Marion
analogue à la précédente).
222. *miyotâ, ancien pré-
nom de femme(à . miyétâ, avec
changement de suffixe).
222 bis. mïiqdyâ, quartier
de Saint-Martin-des-Plains
(meira am dia}).
223. mo-no [vé le], groupe
de maisons du haut Serpoil,
cDe de Saint-Jean-en-Val
(mas aut} ci. 195, et Gloss.
gén. 3023).
224. môfârâ [vé], Mont-
ferrand, prèsClermont (mont
Ferrant).
225. môrwei [vé], Mon-
troy, h., cne de Saint-Jean-
en-Val [Monte Rubrio, Cart.
82; Monte Roio 105 J (monte
rubeo) .
226. môtè [lâfwâ dè =],
La Font de Montel, source
et lieu-dit [le Cart. a plu-
sieurs Montilio pour repré-
senter divers « Montel »
de la région] (monticulu).
227 . môùnei [vé —], Mon-
taigner, h., cne d'Usson [in
254 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
Monte Asinario, Car t. 49,
135] (monte asinariu).
228. mujèli [vé se =],
Saint-Maurice, con de Vic-
ie-Comte (Mauritiu, SS.).
229. mwei [vé li =:], Le
Mouy, cne de Saint-Jean"
en-Val.
230. f mywelè, Michel,
prénom et nom de famille.
231. myilâflur [vé z=z].
Mirefleurs, c ne, con de Vic-
ie-Comte (mira flors).
232. myinur[îê —], sobri-
quet (minor; cf. Gloss. gén.
2973).
232 bis. [rivô dé] myitsà,
nom d'un ravin derrière Badou-
lin (Michel).
233. myitsà, Michaud,
ancien nom de famille ; f. la
myitsodâ, la femme de chez
Michaud (Michel et sufî.
-aùt).
N
234. 7 nâné Uè — »
Morph. 47], prénom de
femme (variante du sui-
vant).
235. f nânétâ, prénom de
femme (Annette).
236. *j* nôè, Noé : kw ï e
pèfyè nôé, c'est un père Noé
[se dit d'un grand buveur].
O
237. f ojyé, Augier, nom
de famille (Formation indi-
gène à l'origine :Aldigerius}
Cart. 76; G.).
P
238. pâdtfné, Pagenel,
nom de famille ; f. là pâdçâ-
nétâ, la femme ou la fille de
Pagenel (d. paganus, SS.,
cf. R. xxx vu, 389).
23$. pâlutyâ [vélâ—\ La
Palautie, h. en ruines, cne de
Lamontgie. (*Palautia : ce
mot paraît être le dérivé d'un
ancien mot *pelaut > *pa-
îàùt, conservé en français
régional de Clermont — les
« pelauds », les monta-
gnards, les paysans grossiers
— et qui représente pêl +
sufT. aut : primitivement,
ceux qui sont vêtus de
peaux).
240. pârdyinà [vé =],
Pardines, cne , con d'Issoire
(prat-inas).
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
241. pàrèdô [vé —], Pas
Redon1, domaine, clie de
Chargnat (Peut-être dissi-
milation de *prat-redon :
Prato Rolundo, Cart. 581).
242. pârsï{â [vélà =],l!teu-
dit (peut-être du nom du vil-
lage disparu * Perse! < *per-
sicellu, ci-dessus, Introd . ,
— qui était à peu près au
même endroit ; ou de par-
cela, avec changement de
suffixe dans les deux cas).
243. pârtyu [vé =], Pertus,
moulin, cnj de Chargnat
(pertus, Gloss. gén. 3230).
244. p/fryâ [vé là —],
La Prias, château, cnt de
Bansat.
245. *pdsêzc, sobriquet d'une
famille disparue (d. passer;
cf. Gloss. gén. 3245).
246. f pâfyi, Paris.
247. f pâ(èjè, f. pâ{èj'enâ,
Parisien .
248. pédalé, sobriquet (pé-
jaire).
249. pèlyâ(à[vé =],Peil-
laras, h., cne deBrassac (pélha
-f- sufT. arati).
250. pèlyisâ, Pelisse, nom
de famille (pelissa) .
251. pè\è [vé—], Perrier,
1 . La carte de l'Etat-Major
c'ie, con d'Issoire [Perarios,
Cart. 805] (pïrarios).
252. pi dé dîpnâ [lé —],
le Puy de Dôme, montagne ;
département) (pue i < podiu,
Dôma).
253. pîd yu | vé\ , Pégut, h . ,
cne du Vernet-la-Yarenne.
254. pï(èlyèi [ve U —],
lieu-dit (pÉT R-ÏGUJL ARIU ?).
255. plàtei [vé U —],
lieu-dit (planteir).
256. plat sa, Planche, nom
de famille (plancha).
257. f pqU, Paul, prénom.
258. pôtè [vé le —], lieu-
dit, cne de Lamontgie (pont-
Ci).
259. pou [vé =], Paux,^'.,
cne de Saint-Jean-en-Val
[Po^ols, Cart. 266, 572]
(*pôd-ûlû d'après pôdïu?).
260. pœu [vé le], Le Puy,
ch.-l. de dép1 (pôdiû,> puoi
forme venue du midi, cf.
252)
261. pràdâ [là —], lieu-
dit (nom d'une prairie), cne de
Saint- Jean-en- Val (prata).
262. prâdo [vé lu =], Les
Pradeaux, cne , con de Sauxil-
langes (pratales) [Petro a
Pratalis, Cart. 654].
thographie à tort Pardon.
256
GLOSSAIRE DU PATOIS DK YINZELLES
263. pràtyinyà[vé], Paren-
tignat, cne , con de Sauxil-
langes [Parintiniaco, Cart.
125 J (Parentiniacu).
263 bis. prè-tè-gàrdâ, lieu-
dit, à Vinzelles [où existait
jadis une tour] (prànyé, tê,
garda).
264. purnïfyâ, Pruneyre,
nom de famille (pruneira).
265 . put su [vé =], Po li-
chen,/?. | situé dans un creux,]
cnc de Saint-Etienne-sur-
Usson (d. de pocha?).
266. pwilt^à [vé =:], Pes-
lières, cne , con de jumeaux
(*PAXELLARIAS, cf. GloSS.
gén. 3598-9).
267. pyâlu, Pialoux, nom
de famille (prop1 « chevelu »,
d . de pél > piaf).
268. f pyàrê, Pierre, pré-
nom; sainte.
269. ~\ pyârélà, prénom
d'homme (Pierrette).
270. * "J* pyârô, prénom
d'homme (Pierrot).
271. pyârtu, prénom
d'homme (c'est l'ancien
Peyrotâ, Perrelâ — cf. Herm.
2, 8. — , dont la racine a été
refaite d'après « Pierre »).
272. pyiiu [lâ kur dé =],
la Croix de Pirou, ancienne
croix et lien-dit Ç*Pirô) .
212bis.pyâ, f. pyôtâ, sobri-
quet.
R
273. râmyi^è \sè —], saint
Rémi ; vé —, Saint-Remy-
de-Chargnat, con de Sauxil-
langes (Remediu, SS . ).
274. ril$â [vé lâ =], La
Ribeyre. nom d'une vallée \ in
Riberia appendariam unam,
Cart. 49] (Cf. Gloss. gén.
3870).
275. f rinèyâ [vé lâ =],
La Reinerie, château, cne du
Vernet-la-Varenne .
276. rô [se =], saint
Roch, patron de Lamontgie
(Roch).
277 . rolsâ [vé là —], La
Roche, h.,cne de Saint-Jean-
en-Val [Rocco, Cart. 1 1 1 ]
(*rocca). — lâ rôtsâ blàtsà
[vé =], La Roche-Blanche,
près de Clermont.
278. rsunede [vé =],
Orsonette, cnc , c°" de
Jumeaux [Orsonide, Cart.
499 1 (fQRSONÂTE, à donjec-
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
NONÂTE >
turer d'après
lènèdè).
279. ru, Roux, nom de
famille; f. là rutâ, la femme
de Roux (rôs).
280. rubàr, Robert, pré-
nom [Rotbertus, Cart.] (Rot-
BERTU, G.).
281. runà [vé la fwâ
dè=\, lieu-dit [Cart. Runaco,
96, représente peut-être
Ronnayes, con de Saint-Ger-
main-l'Herm].
282. r$i [vé =], Roure,
h., cne d'Issoire (robore).
283. rvyultà [vé =], Rio-
lette, h., cne de Saint-Jean-
en-Val [Roirolas, Rtiirolias,
Royolas, Cart. 266 et 267,
n. 1, année 942] (*robo-
RIOLAS[cf. CASSANIOLÂS, 322]
> *Rouriolas > Rouyolas -\-
suff. -etas) .
284. sâdurnyi [vé se =|,
Saint-Saturnin, cne , con de
Saint-Amant-Tallende (Sa-
TURNINU).
285. sâlâmb [vé\f Salamot,
h . , cne de Saint-Jean-en-
Val.
257
sâlêdè [vé =], Sal-
c°" de Vic-le-
\ S alitas, Cart.
286
lèdes, c
Comte
3621.
287. sânya [vé là =±]3 Les
Sagnes, lieu-dit [yineam de
Sanias curn salceda, Cart. 141]
(sanha).
288. f sârpzvé [vé], Ser-
poil1, /;., cne de Saint-Jean-
en-Val (Le mot patois paraît
venir de la forme fran-
çaise).
289. stlk [vé ==], Céla-
mine, h., cne d'Auzat (cel-
las).
290. sô-diî-hi [vé lé =],
Le Saut-du-Loup, h., c ne
d'Auzat (saltdel lôp).
291. supàiar, sobriquet ; f.
M supâtàrdâ (sôpa tari).
292. sud^â [vé —\
Sugères, cne , con de Sauxil-
langes [Cart. Saugerias, 633]
(salicarias ?).
293. sûlâttyà [vé =], Soli-
gnat, cne , con d'Issoire (So-
LEMNiACu)[5o//mnîWo,Cart.
383]-
294. susûlçd^â \vé —],
Sauxillanges, ch.-l. de con ,
[Celsinanicas , Cart. 57, etc..
1. Sarpoil sur la carte d'État-Major.
17
258 GLOSSAIRE DU PA'
et aussi Celsinanias] (*Cel-
sinanïca).
295. suvânyà \vé =], Sau-
vagnat, cne , con d'Issoire
(SlLVANIACU).
296. f swàsô, Soisson,
nom de famille.
297. swjiê[vé — ], Issoire,
ch.-l. d'an1 (Icioduru) [adj.
Yciodorensem, Car t. 361].
T
298. tâlyèi [vé lè =], lieu-
dit, cne de Lamontgie (d.
talhar, avec sens « taillis » :
c'est un endroit planté d'ar-
bres le long d'un ruisseau).
299. taré [vé U =], Le
Terrail, h., cne de Lamont-
gie {terrai h).
300. tâsà [vé Tansac,
/;., c,ic d'Auzat.
301. Un4 \ vê la lieu-
dit ; chemin eu pente qui k tra-
verse (le mot paraît dérivé de
tenir comme le suivant, la
finale est obscure; cf. les
« ten urcs» féodales).
302. ttnidrft [vé =1
lieu-dit (*leucJri~, du verbe
le ucr, représentant le su il.
iIS DE VINZELLES
-ëtrice, influencé par-ËTORE
> edor).
303. tiiâ-mia, sobriquet
d'enfant {testa neira).
304. f «fetô Thérèse,
prénom.
305. tovâ [vé =], Tauves,
ch.-l. de c°" [Talvas, Cart.].
306. trivyiïyit [vé=]9 Tri-
veille1, h., clie de Saint-
Jean-en-Val (Trebelliacu
ou Triviliacu).
307. tsàbâfâr, Chambe-
fort, 110m de famille; f. la
tsàbâfârtâ (chamba fort).
308. isàbâlévâ \vc =|,
Chambelève, h., cne du
Vernet-la-Varenne (chamba,
leva).
309. isàbdt-i/ \vé=zl Cha-
batoux, h., cne du Vernet-
1 a- Va re n n e {achaba -tôt).
310. tsâbonâ [vé là
lieu-dit (Gloss. gén. 4538).
311. tsâbrà, Chabriat,
nom de fa mille, f. la Isdbràdâ
(d. chabra).
312. Isâbn~à |>v=],Cha-
breyras, h., cne de Saint-
Etien n e - s u r- U sso n [ Cabra-
raco, Cart. 88] (Capriarach)
d. CapriÛs).
1 . Trèvillc sur la cane d'Etat-Majoç
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
59
313. tsâdèmè, Chademai
nom de famille, f. la tsâdê-
inètâ {chat de mai).
314. t salât à, lieu-dit
[profr in villa que dicitur
Carantonno, Cart. 58]. (Le
mot suppose un 0 ouvert,
peut-être *Carantomagu.)
315. tsâmyànâ [vé =],
Chaméane, rnc, con de
Sauxillanges (casa médian a)
[Casa Meiana, Cart. 234].
316. tsâpânyâ [vé —],
Champagnat-le-Jeune, cne ,
con de Jumeaux (Campa-
NIACU).
317. tsâpâftyigê [vé =],
Champagnaguet, b.9 c"e de
Champagnat (diminutif du
précédent, de formation ro-
mane).
318. tsâpélâ [vé la =], La
Chapelle-sur-Usson, cne ,
c on de Jumeaux (cappella)
[Geraldi de Capella, Cart.
477 1 . — lâ tsâpélâ tnârkusâ,
La Chapelle-Marcousse, r"c ,
con d'Ardes.
319. tsàrlê, Charles, pré-
nom {Char le).
320. tsârnyà [vé =],
Chargnat, cne , con de
Sauxillanges (Carniacu).
321. tsàsànyâ [vé lâ =],
La Chassagne, domaine, cne
de Bansat (cassania, C.)
[Cassania, Cart. 275; \La
Chas s an a, 651].
322. tsàsânyùlà [vé sfc],
Chassignoles, c"e , con d'An-
zon (*cassaniolas) [Casa-
niolas, Cart. 248].
323. tsâvà, Chevant, nom
de famille de Lamontgie.
324. tsâ%b [vé lé —\, lieu-
dit (Gloss. gén. 4647).
325. tsïlyu [vé —], Cha-
lus, c"-c , con de Saint-Ger-
main-Lembron (Castel-
luciu) [Castellucio, Cart.
172; Caslu\ 428; Chalu^
326. tsïtyivâ [vé là =],
Les Chétives, lieu-dit (chai-
livas).
327. tsôsê [lé bu du =],
nom d'un bois (s. verbal de
chaussât-).
328. isùmètâ, Chomette,
nom de famille de Lamont-
gie (*chalmeta, d. de chalm)
\Chalmeta, n. de lieu, Cart.
607].
329. tsuvâyà [vé—, Cho-
vaye, h., cne de Saint-
260 GLOSSAIRE DU PA
Etienne-sui-Usson (chalv-
arias ?).
330. tïïmà, Thomas, nom
et prénom ; saint (Thomas,
SS.).
331. *j- tivàrietè, Toinette,
prénom de femme.
332. * -j- tiOénê, Antoine,
prêncm.
333. twiià [v é Toiras,
h.,cne du Vernet-la-Varenne.
334. *tyânà, ancien prénom
devenu sobriquet {tyénê -f-
suff. aut ;> o).
335. -j- tyénê, Etienne,
prêncm.
336. -J* tyifé, Tixier, nom
de famille; f. là tyieètâ.
337. tyigulè \vé —], Ti-
goulin, h., cne de Saint-
Etienne-sur-Usson.
338. tyinâ tsàbrâ[vé —],
Tire-Chabre, /;., cne du
Fayet-Ronnayes (jira-cha-
bra et dissimilation du pre-
mier r).
339. lyiuèlyà \vé —\,
Cunlhat, ch.-l. de c°" [in
vicaria Cumliacensi, Cart.
u
340. ifrbè [vy], Orbéil,
)IS DE VINZELLES
cne, con d'Issoire [0tihf,
Cart. 425].
341. Ùr€èv\iâ[v\, Valssi-
vière, chapelle, au sud du Puy
de Sancy {Valssiveird).
342. f ursé, Orcet, cne ,
con ^e Veyre-Monton,
seulement dans le dicton
cité n° 201.
342 bis. urêjênô[vé Y\,lieu-
dit.
U
343. ubyà [v], Aubiat, h.y
cne d'Esteil [Albiacus, C. 63]
(Albiacu).
344. àd&tâ:{v%V6à*bk,
rne, con d'Issoire \Vodabla,
Cart. 62].
345. f ujenê, Eugène, pré-
nom.
346. ff ujényi, Eugénie,
prénom, [cf. 140].
347. [V], Saint-
Martin-d'Ollières, cue , con
de Jumeaux [Oleiras).
348. ///yà[V], Aulhat, rlie,
con, d'Issoire|^w/îrt<://.s. Cart.
123, etc. | (Auliacu).
349. umètây Homette,
nom de famille (d. de orne).
350. tisèna |V|, nom d'une
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
26l
colline, cne de Saint-Martin-
des-Plainsf^/tt'fttf, Aucenna,
Cart. 62, etc.J.
351. àvàrnya [/'J, l'Au-
vergne, province (Arvernicu
> Aivernhe).
352. Ùvârnyà, f. -d/dl,
subst.} rarx adj., Auvergnat
(d. du précédent; suff.
-attu > at).
353. u\à [v], Auzat, cnc ,
c(,a de Jumeaux [Ave\ago,
Cart. 158 etc.] (Avitiacu).
354. ti^élâ |V], Auzelles,
cnt, con de Cunlhat [An~c-
las\
355. Ù.~a [v] Auzon, ch.-
/. de con [Alsoii; Cart. 575]
(alisone, mot ligure, cf. R.
xxxvii, 551).
356. vâlètâ [vé la =], La
Valette, domaine, cne de
Saint-Jean-en-Val (yaléta).
357. vârnà [vé =], Va-
rennes, r
de Sauxil-
langes [Varennas, Cart. 55,
etc. | (Varennas).
358. a) w£rw^ [z# lè =],
Le Vernet-la-Varenne, cne ,
con de Sauxillanges (vern-
êtu, C. ; cf. Gloss. gén.
4927)-
359. ,3) Vernet,
mwi de famille (même ori-
gine).
360. vârnèdâ [vé là =],
La Vernède, h., cne du
Vernet-la-Varenne (vern-
ëta, C).
361. vârsana [vé la —\
Les Versanes, lieu-dit (ver-
sanas) | mesure agraire, au
moyen âge : campus de duas
versanas, Cart. 321].
362. vâ^èià [vé —\ Aze-
rat, cnt , con d'Auzon f Va^e-
raco, Cart. 118; Va^erago
114].
363. vètrè [vé =], Ventre,
/;., cne de Sauxillanges
[Ventre, Cart. 94 1.
364. v&fâu [vé—], Veze-
zoux, cue , con d'Auzon [Fe-
ledoni, Cart. 495].
365. f icwé [vé z=], Vois-
set, «ow ûfc famille 1 (vais set ;
cf. Gloss. gén. 5037).
1 . Ce nom, qui était celui du meunier d'un ancien moulin, aujour-
d'hui en ruines, près de Pouchon [cn« de Saint-Étienne-sur-Usson],
est donné par erreur pour le nom du moulin par la carte d'Etat-Major .
2é2
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
366. vyàlâ [vé lâ =],
autre nom de Sauxillanges
[cf. susûled^a] (yila).
367. vyàlâ-nâvâ [vé =],
Villeneuve, cn'- , con de Sain t-
Germain-Lembron [Villa
Nova, Car t. 64] (w/a nom).
368. vyèçélâ [vé ==],
Vinzelles, /;., £ne de Bansat
[m de Vinçella, Cart.
57, etC.| (*VÎMICELLA OU
*VÏNICELLA
369. vyé%èlètâ[vé — ],
t$ i^e colline, clie de
Lamontgie \Vin~ellata, loca-
lité, Cart. 49] (d. du pré-
cédent).
370. vyèièle(è, f.
habitant de Vinzelles, mot
assez rare (d- de vyêçêlà).
371. z$ lâ kôtè [vé —\,
Vic-le-Comte, ch.-L de con,
(crois1 entre vic-la-contat et
z=z lo conte).
372 . **vyido, nom d'homme,
seulement dans le dicton :
râpé vydo, h^mà tyu mê fà,
yu le fi; « rampé »2, Vidal,
comme tu me fais, je te
fais (Vitale > Vidal) [Vi-
talis, Cart. 75, etc.].
373. -f vyinyàr, Vignal,
nom de famille ; f. lâ vyi-
nyàr dâ (Vignal, et change-
ment de finale) .
374. vyitsei [vé — ],
Vichel, cM, con de Saint-
Germain-Lembron. Le mot
est conforme à la phoné-
tique de Vichel, qui change
le suffixe roman êl en ci.
375. vyivèi [fïuà dè —],
source et lieu-dit [vallis de
Viveriis, Cart. 150] (yi-
veir).
Z
376. làrdè [vé =], Ardes,
ch.-L de con.
377. iè\à [vé —], autre
forme de Azerat [Cf. vâ\è-
là]-
1. C'est-à-dire le « pavs de l'osier » ou le « pays du vin ». En
laveur de la seconde hypothèse, on peut alléguer: [«que le Cartu-
laire, dès le xc siècle, donne toujours n et jamais m pour ce mot; 2»
que les vignes étaient nombreuses à Vin/.elles dès la même époque.
2. Faire râpé à qqn., c'est lui rendre la pareille (Gloss. gén. 3732).
La forme fb est également archaïque pour /(/^(Morph . 121).
INDEX ÉTYMOLOGIQUE
I
NOMS COMMUNS 2
ALLEMAND MODERNE
Backen 3262 Schlaf 625 \Vamme4915
ARABE
gandur 1442 3
CELTIQUE (gaulois et ligure)
(formes du latin vulgaire)
ulauda 2527
*alisone jfj
"banna 227
bascauda 279 bis
beccu 505, 327-8, 563.
benna 313, 315
*bettiu 295, ;2
"bilia 579
*braca 396
brag (?) 422
*brennu, 256, 399
"brogilu 416, 41
*bruca 248, 22
bulga 363
calme (?) 4657, 4664,
cambiare 455 1
*cambica 4563
camisia 4562
camminu 4559
carpentu 461 1- 1 3
*carr- (chêne) 4586-7
*carru 254, 4583,
4616
*cassanu,*caxinu46) 3,
cleta 2149
*crinos 2078
cumba 154, i $%
dam- (?) 1 105
'derbita 690
Mragia 91 3
*gabella (?) 1023,
1509
*garra (?) 769, 1015,
1470 Addenda 1675.
garrica 86
glena 2542
grava 1573, 1577
727
gubiu 161 5
*gunna (?) 1622
landa 81 1
leuca 2485
liga 2575
"mesigu 2787
'pariu 3600
1. Les chiffres renvoient aux numéros du Glossaire, les chiffres en
italiques au Glossaire onomastique. — Les noms de fêtes figurent à l'index
des noms communs.
2. ' Les racines qu'on ne trouvera pas au « latin » doivent être cher-
chées au « provençal » et vice versa. Nous avons donné le relevé aussi
complet que possible des racines celtiques et germaniques assurées ou
probables, pour permettre d'apprécier l'importance respective de ce double
apport à l'heure actuelle dans les mots pouvant être indigènes,
264
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
*pettia 3338
*pe«ittu 3 3 5 5
rusca 3960
sapone (?) 3970
tamisiu 4322
tannu 4303
tinca (?) 4413
tunna (?)472 5
yassu 4909
*verniu 4927, 358-60
bizarro 574
cama 2054
bet 310 Addenda.
ESPAGNOL
llamar2 540
rafaga 3699
ANCIEN FRANÇAIS
mingre 2962 Addenda.
ropa 3935
GERMANIQUE
GOTHIQUE, FRANCIQUE, ANCIEN ET MOYEN HAUT ALLEMAND,
ANCIEN NÉERLANDAIS
agatza 1021, 1 105
alina 311 3
aliza 83
amaitja 2744
bak- 274
band- 204
bank- 191
bastjan 281
bed- 332
bikkil- 1626
binda 301
bisa 584
blank- 346
bord- (bord) 369,
476
bord- (planche) 477
boron- 489
botan 499
bramm- 386
brand- 383
brasa 398
brecha26i
brik- 245
brozd- 420
brun- 400
brust- 409
brut- 493
buk- (bue-) 524, 526
bukk- 447
bund- 362
but- 540
dans- 691
druth- 922
dwerh- 953
fald- 1401
first- 1278
fodr- 1363
frank- 1322
frisk- 1334
garba 1041
gard- 10 1 1, 8)
globa 2590
gurtil- 1635
halla 79, iji
hanka 160
happja 159
hariberga 4833
haring- 187
harmjan 129
harpa 132
haunita 3022
hlaut -251 5
hoc- 4886
juk- 1044
kausjan 4676
klapf- 1730
klapp- 2135, 2145
knif- 1465
kotta 2377
krak- 1748
kramp- 1564
krapf- 1554
krappa, 1565-6,
kratt- 1 571
kraussel- 1606
krippja 2095
krok- 2369
kruppa 2257
kruska 2261
*krustjan 2343
laid- 812, 2481
lapp- 2462
liska 2598
lista 2571
lok- 2592
machione 2722
magan 1788
markan 2707
marrjan 1785
masar 2620
1568
INDEX
265
mornan 2909
skilla 1905
tumpa 4510
mos- 291 1
skina 1907
tukkan 4732
skot- 1740
tumban 4436
oarwa 2993
skuma 1973
ttwahlia 4739
nif- 3068
sneppa 4120
wad- 15 14
spar- 18 19
packo, *packa 3262
sparvari 1827
wadjo 1447
packan 3168
*parrïcu 321 1 bis.
speer- 1816
waigaro 1525
speh- 1841
wakt- 1527
pauta 5457
spring- 1843
wald 130
stock- 1914
wall- 1452
raff- 3697
stoff- 19 16
warara- 4914
ras- 376$
stront- 1923
*wankjan 1543
rauban 3943
sup- 421 1
wardan 1472
raus- 3898
warenna 1 5 20
raustjan 395 1
taxo 4385
warlop- 1490
rick- 3887
teri 4430
warnjan 1499
ring- 3787
thorp 4506
wasone 15 16
*sacire (satjan) 4090
tingel 4397
werent- 1521
trappa 4460
werra 952
sinn- 1 195, 3742
tropp- (?) 4520, 4701
baffi 209
bizôl (lombard) 575
buco 575
bussare 538
carcassa 1725, 2083
cavalla 2120
cozzare 2270
GREC «
ixo; 583 reoXtSrov 3553 Addenda .
ITALIEN (et dialectes)
monna 2895, 2898
piffero 3625
gabinetto 1440
fagiuolo 121 3
frirona (Vidteline)
1296
kurin (piémontais)
2078
stnngare 1920
stroppiato 1953
tartuffola 4517
LATIN
1. Mots de formation populaire ancienne (latin vulgaire)
ab 696
acidu 148
acinu 148 Addenda
acru 11 22, 1584
acucula 985
aculeone 82
acutu 988
ad 2, 97, 142 ...
adjutare 61, 1052
aequare 1445, 5101
aestimare 1 790
aestivu 1967
agnellu 99
*aguriu 2000
ala 78
*alemosyna 1792
alliu 1087
amare 88, 90, 93
amaru 89
amite 32
ampolla 1 1 5 1
anellu 95
anguila 1108
anhelare 670
anima 126
annu 3
ante 696, 1 102
apicula 379
aprile 16, 2
aqua r 1 18
1 . Tous les mots grecs introduits dans le latin vulgaire figurent ci-
dessous sous leur forme latine.
266
GLOSSAIRE DÛ PATOIS DE V1NZELLES
aratru 188
arbore 1 1
arca 137, 138
arcu 138
argavum (bas latin)
121
argentu 1 1 7
ariete 186
*artica 10
articulu 135
*asciata 1860
asinu 185, 227
*aspectare 3383
aura 3122
aurichalcu 139
avaru 175
axe 1666, 1871
bajulu, -are 337. 553
balbu 428, 38
balneare 229
barba 235, 241
barbaru 393
*barra 232
basiare 560
bassu 190, 338
bastu (bâton) 280
*bastu (bât) 189
batare 195, 198
battuere 5, 277, 283
belare 564
bene 296
*berbice 247
*berciu 258
biasiu 568
bibere 543, 546
*bilancia 221
binare 581
birru 335
: bissu 322, 325 (et
Addenda), 340
blatu 345
'bodica 525
boja 365
bonu 427
*bosca 378, 507, 556
botryonc 562
botulu, -ellu 432. 523
bove 380, 519, 548-
9> 554-5, 561
*bragulare 422
branca 389, 411
brittu 260
brocca 414
brugitu 419
bruscu 537
bucca 506, 511
bugia (bas latin) 525
bullu 440, 448
bullire 434, 440, 454,
456
burdo 481
burra 468-70, 473,
481, 495
burru 483
*busca 539
buteo 542
butte 500, 502
*buxta 558
buxu 556, j 8
byrsa 491
caballu 1182
cacare 2031, 2041
caelu 652
caerefoliu 193 1
calamu 4655
cake 1 196, 4656
calcea 4666
caliculu 4556
calore 4557
caméra 4558
cammaru 994
campu 4531
canasta 315
cancere 1925, 4620
candela 4650
cana 4570-1
canna 2059, 4567
cannabe , *canapu 4565
canu 4564
capanna45 38
capillu 1924
cappa 1464, 1930,
2068,4574-5, PS
*cappulare 4578
capra 4539,
capsu 4652
captiare 4618
caput 4542-3
carbone 4588, 4590
cardinaria 4608
carduu 1591. |6o.|
carpere 1 934
caru 791, 4585, 4648
casa 4646-7, jij
*cattia 2101
cattu 2105, 2117,
4530
cavu, -are 2182, 4640,
4622
cella 289
centu 4070
cerebellu 1865
ceresia 4024, 4026
chorda 75, 2346,
2348
cibu 643, 646
cimice 607
cimussa 627 Addenda.
:'cinque. V. quinque
cisellu 616, 647
*cisera. V. sicera
claru 1735, 2138, ISS
'classiu 20S
claudere 1738, 2152
clave 1024, 2144,
2146, 2150
clinare 2136, 2143
"clocire (glocire) 2157
:clodiu(*glodiu)2i 54,
2156
cloppu 1753
coactare 21 14
coaguiare 2048
COCCLl 2034, 2173.
*cocere 24 19-20,243 3 ,
4790
coda 2424
cofea 2432
cohorte (*curte) 23 3 1 .
163
colare 2292, 2294.
2301
collu 2298, 2301,
2428
colonica r6j
colore 2304
colu 2299
columba 2302
coma 2309
comité 2205, iff
commune 2320-1
computare 2202
coucha 2173
conflare 2285
INDEX
267
*congeria 2168
considerare 2269
constare 2409
consuere 2418
consule 2198
contentu 2206
conventu 2390
cooperire 2264
cor 2396
corbe 2341
coriu 2221
cornu 577, 2122
corpus 2189, 2193,
2361
corrigia 2352
corrosu(*crosu) 2256,
161-2
cortice 1766
costa 2410, 218
cote 2271, 2273
cotoneu 2280
coxa2404
crassu 1546, 1581,
2223
credere 2255
*cremac)u 2356
"crevitone 1602 (cf.
gr-)
crista 2234
cruce 2333
crudu 2258
crusta 2260
cubare 2423, 2425
cubitu 2405
cucurbita 2080
culcita, *culcera 2408
cuneu 2323 bis, 2429
cupidu 2266
cuppa 2328
curculio 1480,1633 bis
Addenda
currere 2353, 2368
*curte. V. cohorte
curtu 2332
curvu 2338
*cusculiu 2406
cute 2274, 2276
cyma 626
*dacula 671
damnare 678
de 36..., 708...
debere 946, 987
dece 706, 727, 813
dente 710, 742
desiderare 722
deu 984
dicere 983
die 969, 1046
digitu (*ditu) 709,
712
directu 38, 916-17
divinare702
discu 707
doga 947
dolere 925, 938
*dolsa 942
domesticu 1381
dominu 906, 969
domitare 907
donare 940
dormire 928
drupa 3 1
ducere 937
dulce 923
duni 939
duos 924, 934
durare 990
duru 986
ebriu 3086
ebulu 11 10, 1890
ego 5098
ejulare 1670
eremu 8y
ericione 1996
*essere 1 165
et 1084
exagiare 1861
exame(n) 1859
excondere 1744
excitare 763
excutere 1686, 1761
explicita 1836
extera 11 87
faba 121 3, 1254
fabru 1227, 1319
fabula 1207
facere 1248
f'agu 1258, 1 304,
1402, iocj
*alce 1380
*fallire 12 18-9
falsu 1 305, 1 3 1 3
faluppa 1128
famé 1397
familia 1221
farina 1 1 14, 1236
fasce 1260, 1403
fata 12 10
*fatidu 1209
fatuu 1212
febre 1435
februariu 1437
fel 1435
*fello 1268
femina 1 269
fenestra 1272
fehu 1262, 1271,
1273
feria 1283
ferru 1223, 1245
feru 1280
festa 1276
feta 1263
fibella 643
ficu 440
fide 1261, 1418
nlicariai349, TiS
filiu 1425, 1427
filu 1410, 1432
fimu 1358, 1386
findere 1264, 1266
1277, 1293
fine 1416, 3157
finu 141 7
fiscella 1403
flagellu 1686
flamma 1287
*flectire 1294
floccu 1297
flore 1298, 1303
fluere 1299
focu 1347-8, 143 1
fodere 1275 bis Ad-
denda, 1346, 1406
folia 1320, 1584
folle 1309
fonte 1398
forare 1395
foras 720, 1 3 18, 1 381
foria 141 5
forma 1 366-7
forte 1 3 1 1-2, 1 370
fossa 1376
frangere 1690
fratre 1331
fraxinu 1328
268
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZHLLES
*fremire 1239
frenu 1239
frigere 1339
frigidu 1 327
fronde 411
fronte 1321
fructu 1343
frumentu 1368
fugere 1382
fulgure 772
fullare 773, 1352
fumu 1387
funda 1307
fundere 1308, 13 14,
2678
fundu 1306
fur 1393
furca 1373
furnu 1 361, 1693
fuste 1390
fusu 1392
*gaba 15 12, 1538
gafa 998, 1 1 19
gaju 1026
galbinu 1039
gallu 1003-4, 1025
gaudiu 1057, 15 3 3
gelare 1001
*genistu 1006, 81
genitu 1028, 1030
genuculu 1073
genus 886
germine 1017, 1027,
1 1 12
gerula 10 16
gigeriu 1014
gingiva 891, 1058
*glacia 2549
gladiu 1556, 1777
glande 8 1
*gorga 1 541
*gos- 785
gracula 1 578
gramme 1558
grana 1559, 1561,
1593
grande 1 >47, 1 701
graphiu 2568, 1583
gratu 57, 1545
*grevitone. V. *cr-
grillu i486
grossu 1 546, 1 595
grundire 3892
gruniu 1608
gula 161 6
*gurgu 1623
gutta 1647
hasta 68, 1 54, 191 1
hemina 1802
heri 1 34
hernia 129
hereditare 1997
hibernu 1979
hoc 5001
homo 3025 , 3 1 1 2
hora 179, 2397, 4898
hortu 3 1 1 3
illac 2473
illu 2475
in 1089
inchoare 2312
inde 3003
infante 11 13
infîare 1685
ingeniu 1106
inguine 1 1 19 bis
initiu 2315
inodiare 1142
intaminare 11 80
inter 1192, 1 1 94
intrare 1 188
intus 95 5
invidia 1984
ira 1995
iste 1085
jacere992, 1035, 1208
jam 991
jejunare 1061, 1076
*jeniperu 1007
jocu 1036
judicare 1054
jugu 1050, 1059
juncu 1077
jungere- 1078, to8i
juniu 1075
jus 1049
juvene 1082
labra 2529
lacrima 2561
lacté 2472, 25 14
lacu 2435, 169
lampada 2449
lana 2446-7
lancea 2459
langura 2962 Addenda
laqueare 2458, 2460
longu 2454
laridu 2451-2
lassu 2456-7
latus 2436
lavare 2468-70
laxare 2513
iectione 2497
lectu 2488
lendine 2483
lene 2476, 2484
lenticula 103 1
lepore 2477
levare 2504-5
levé 2578, 2589
liber are 2608
libra 2607
lierre 251 1
ligare 2535-6
lignu 2493
lima 2563
limitare 2610
lingua 2554, 2962
Addenda
linu 2558
lixivu 2512
locu 2579, 25*5
longu 2516-8, 2532
luce 1778
luna 2594
lupu 2524
luridu 2526
lutra 2528
magide 2752
magis 261 1 , 2750
maju 2621, 2749
malleu 275 1
m al va 2851, 2980
mamma 2652, .1367
mancu 2719
mandare 726
manducare 2626
mane 73 1
mansu 19/, 21 $
mantellu 2730
manu 2656, 2732
mare 2663
INDEX
269
marra 2666
martellu 2704
martiu 2664
martyres 213
massa 2717
"materia 2617
matre 2808
matta 2729
mattea 2721
maturu 2624
mediu 293, 1194,
2761, 218, 31 j
medulla 3083
mel 2769, 2978
melius 2766
mense 2765
menta 2795
merda 2670, 201
*merguliare 2686
mensu 2040
mica 2904
mil vu 2980
minare 728
minuare 2962
minutu 1 79 1 , 2783,
2785
molere 2874, 2903
monte 133, 22J-J
môra 91
môra 679
morbu 2678
morte 2853-4
movere 1799
mucire 2767
*mufTula 2879
mulu 2939
^murica 2941
mustela 2927
mutare 293 5
mutu 2934
*nascere 3011
nebula 3084
*necare 1 1 38
nervu 3009
nidu 3065, 3077-9
nigella 3062
nocte 97
nodu 3054
non 3002
nove 3021
novu 3022
oculu 3133
opéra 3099
ovicula 5041
ovu 2009
pacare 3156
pactu 1 144, 1 1 5 5
pala 3160
palu 3163, 3445
pangere 1846
pannu 3182
pappa 3190, 4367
parte 3194
*patire 3155
paucu 3444
*paxellu 3598-600,
264
peccare 3349-50
pectus 3320
*peda 3309
pede 3302
pedica 1145
peditu 3305, 3350
peduculu 3365
pelle 3303, 3660
pellere 183 1
pendere 3312
penna 3221
pensu 3319
perdcre 3152
persica 3197, 242
pertica 3206
pessulu 3289
petra 3389, 2^4
phiala 1434
phlegmone 1300
pica 3623
pilu 3326, 3660
pingere 33 1 1
pinu 3620, 3638-9
pipione 3655
pira 181 5 , 3367, 2ji
pisu 3321
placere 3417, 3422
plangere 3396
plantare 3405, 3405-6
planu 3427
plenu 3420
plicare 3395
podiu 2J2, 2 s 9-60
pœnitere 3337, 3356
pollice 3544
pomu 3610
ponte 3587
portulaca 491
*potere 3501-2
*prandiara 3463
pratu 3462,240,261-2
prehendere 100
pretiu 3469
primu 3476
prope 1 1 1
pugnu 3591
pulice 1853
pullu 3504, 3507-10
pulsu 3498-9
punctu 3590, 3596,
3602
purare 3582
pus 3561, 3581
puteu 3497, 3554
quadraginta 2123,
2230
quadru 2072, 2132
quale 2162
quando 2016
quantu 201 5
quare 2014
quartu 1727, 2069,
2090, 2092
quatuor 21 10, 21 12
que, qui, quod 2124-
26
quinque (*cinque)
603, 605, 619
quintu 1965
*rabia 3694
radice 3755
radiu 3771
rana 1562
rancire 3671, 3686
rapere 3675
raphanu 3676
raucu 3910
régula 3807
rem 115
rendere 3846
*restuculu 5759
rétro 142, 683, 1 162,
3897
ridere 3895
riga 3785
ripa 122
rivu 143
270
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZELLES
robore 282-3
rocca 277
rosa 391 1
rotundu 3779
rubeu 3788, 225
ructare 424
rumice 3913
rumigare 3957
rumpere 3938
rutabulu 3919
*sabucu 1868
saccu 11 64
sagma 4182
salice 4189, 25? 2
salsa 661
sanctu 407 1
*sannare 4050
sarmentu 403 1
sarrire 1866
satis 3741
scala 1267
scarabaeu 1937
scindere 3480
scopa 1760
scribere 1758
scrofella 1767
scutella 1971
scutu 1972
se 4064
sebu 654
secale 2267
sectare 4164
sedeci 4080
semente 1 50
sera 134
servire 597
si 602
sic 601, 1 102
siccu 4142, 4144
sicera 641
signu 1 88 1
*simplu 633
simul 1 1 67
sine 4069
sinu 4067
siti 4068
solidu 4193
solu 4243
somnu 865, 4259,
4292
sparsu 1823
spatula 181 3
spica 1848
spina 1849, ^54
spissu 1829
sponsare 1838
*stanniu 1909
Stella 1964
stipula 1959, 3759
stiva 191 3
straminare 862
strangulare 19 18
stringere 866, 19 19
stuppa 1947
sturnellu 1950
subtus 739
subula 645
sulphure 660
super 740
*sute 4226
suum 4173
*tabone 4449
tabula 1890, 4379
tardu 3849
*tatta 4367
te 4388
tela 4743
telu 3525, 4744
tempus 3476
tendere 1910, 4392
teneru 158, 4393
tenue 4403
terra 4339
thyrsu 1954
tilia 4401, 298
*tinca 4413
tingere 4396
"tinnitare 4749
titione 165, 7771
tonare 4723
torquere 3782
trahere 4471
transcondere 4457
tredeci 4345
tremere 2226
*trifolu 4524
*tritiare 4505
*tusitare 283
umbra 3100
unde 1103, 3090,
3123
undeci 4993
ungere 3104
unione 1808
urgere 930
urtica 1949
usque 1043
utre 948
vacca 4907, 4936
vagire 1654
valle 697, 1201, 13
vanu 4915
vendere 4952, 4973
venenu 4981
ventu 4945
vermen 4916, 4925
verrere 1980
versu 1202, 198 1-2
1944
vertere 1984
veru 1245
vervactu 15 18
vetulu 4996
via 882
vicinu 4958
vidua 4979
vigilare 5026
*vimicella 368
vinu 5053
virga 4924
viride 4917
viscu 1988
visire 4980
vite 4954
vitellu 1990
vivere 5095
Volupp- 11 28
volvere 11 28
vomire 459
vorare 1992
INDEX
angelu 45
2. Mots de seconde couche (demi-savants)
*finiolarei4i 3
benedicere 317
bestia 3 3 1
caryophyilu 2074
cavea, *gavea 996
christianu 2249
commissariu 2318
condemnare 2167
contrariu 2208
decollatio 100
diabolu 95 1
fibra 1412
graphiu 1554
gvpsu 897
hordeu 3133
horologiu 3806
impedicare 1 145
lampada 2449
lectrinu 4476
*leviu 85
monachu 2954, 772
oleu 31 10
ordinare 481 3
organa 4818
paganu 238
parochia 3219
quasi 2127
*rabia 11 59
rotulu 3906
ruga 3946
schola 1745
sepelire 1166
straneu 191 7
3. Mots de formation savante
absolutus 100
actio 30
actus 154
affectio 48
Ave Maria 4964
beata 567
benedictio 314
census 41 31
confessare 2281-3
damnatio 681
discretio 788
discutare 807
miraculum 2807
psalmus 605
quasi 2032
quasi modo 2033
gloria 1531
gracia 1549 signum 630-1
gratis pro Deo 1574 syringa 650
:mpola 1 1 5 1
PORTUGAIS
PROVENÇAL (au sens large) 1
1. Types médiévaux indigènes
a 35, 82
ab 293
abauzir 443
aboriu 19
aceir 149
achabar 4533
achaptar 4626
aco 69, 72, 3371
agrefol 1584
agriota 1601
agulha 985, 1673
aguzar 988
aicest 1870, 5097
aiga 11 18, 1697, 103
*aigar, 'azgar. V.
azegar
*aigrc 11 22, 1702-3,
5059, 506]
aizt 11 29, 1208
aizel 5099
ajudar 1052
alauzeta 2527
alba 3091, 3093, 3097
alberja 4833-5
1. Pour les homonymes, le timbre est noté ou le sens français est
mis entre parenthèses.
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
alcun 4896
alen, alé 670
alena 2492
alh 1809
almorna 1792
ait, aut 695, 733,
1140, 3023, 3051,
4258, 22j
altar 4885
altre, autre 3016,
3126-8, 5024-5
amb, ambe 293
amenla 4864
amoros 92
ample 3734
an 94
anadilha 2990
anadolh 910
anar 96, 2984
ancara 1 1 30
andel 32
anguila, eng- 1 108
ansa 144
aora 179
aost 3136
apcha 159, 161
apelar 3222
aquel 63-4
aquest 2134 •
aqui 72, 164, 991,
1022, 3373
aranhadà 3726
*archalc 139
*archar 138
ardalho 1 1 5
aresta 2572
aret 186
argaut 121
arpiot 133
artelh 115 Addenda,
140
Ascensio 1 50 bis
ascla 38
*assazar 3741
assetar 151, 4132
astela 191 1
atelar 4312, 4744
atencio 4391
atretant 4358-9
aucel 4881-2
aulanha 485 5-6
aumentar 4869
auna 3 1 1 3
aur 945
aura 1884, 4903
aurelha 1886, 3810,
4905
aur 2000, 2638-9
ausar 4897
autoritat 4889
auzir 4851-2
avansar 170, J172-3,
699, 700
Avent 1 76 bis
aver 4969
azar 184
azegar, azigar, 5100
badar 201-2, 16, 18
baiart 219
baile, -ar 337, 553
bala 216, 219
balai 223, 225
balansa 218, 220
balb 428
banhar 229-31
barba 236-8, 242 bis
Addenda, 1654
barda 243, 20
barra 233, 257
baruta 264, 292 Ad-
denda.
bas 711, 1093
bastir 282
batre283, 754
bavar 284-5, 29°
be 312, 326
beassa 565
bec 305-6
beissa 340
bel 307, 310, 323,
585, 588, 591, 29,
30
beluja 45 5
besonh 333-4
besso 325
beure 543, 546
*bigarel
biy,os 577
bija 575
bilha (bille de bois)
)65, 579
*bilha (bille à jouer)
1626
bis 569, 571
blanc 350-1
*blaraut 352
blau 355
boc 447, 509
bocha 20, 506, 509
*bodoscha 432
bofar 435, 438, 1659
*boja 365
bola 449
bolar 3774
bolha 452
bolir, bolhir 533,4216
boluja 455
bomba 360
bo(n) 366, 368, 377,
460
bonda 363
bonet 462
bordo 475
boria 372
bornhe 370, 488
borra 468-9
*borrét 483
borsa 490
bosa 520-1
bosc378,40, ;o, S4S
bossa 498, 495 bis
Addenda
bot (outre) 431, 500-1,
5i3> 5I7-8
bot (bout) 516-7
bota, -elha 457, 471
botar 426
bralhar, braulhar 422
brancha 388, 390
branda 382, 384
bratz 387
brejar 993
bren 254, 256
bres 258
*bretar 260
broidar 420
bronda 41 1-2
brotar 424, 493
brun 255
brusc 537
bruslar 485
budel 523
bueu, boada, boeri
380, 519, 549>
1776
buire 535
bursar 528
INDEX
273
cacar 2041-2
çai. V. sai
caire 2132-3
cal 2174-6, 2 181,
2217
carrel 2077
cart 2090-2, 2094,
2096-7
ceba 3967, 3973
cel (ciel) 652
cemeteri, -enteri4i 17
cendre 607, 4076
cengla 4106-7
cens 4 1 3 1
cent 4140
centura 415 1
cep 4013, 4066, 4123
cer 4128
cera 4153
cerclar, celclar 4237
cereira 4026
cervel 1865, 4046
cessar 4130
chabel 1924
chaber 4671
chabetz 4543
chabra 4539,4540-1,
chadaula 4546
chadeira 4549
chadena 4547
chais 4652
chaitiu $26
chaleîh 4556
chalendas 455 5
chaler 4674
chalm 4664, 77?, 32$
chalor 4680
chalv ?2<?
*chamarat 4558
chamba 4534, 4536,
307
chambra 4539
chami 4559-60
chamisa 4562-3
champ 4573, 4582
chanabo, -eira 4565-6
Chandelor 4546 bis
chanela 4567-8
chani 4570
chanjar 4551-2
chantar, chanso45 32,
4623, 4627
chantel 4632
chapa 4572
chapel 4576-7
chap(o)lar, 4578,
4580
chapuzar 4579
char (char) 4583,
4593, 4600, 4603,
4613
char (cher) 193 1,
4585, 4648
charda 4591-2, 4596,
4604
charjar 4598
charn 871, 4584,
4606-7, 4609-10
charneira 4608
charonha 4649
charpentar 4611-13
charpir 1934, 4614
*charpre, *chalpre
4677
*charrascla 4586
charrasso 4587
chasal 4647
chascun, chasque
4553.4639 ,
*chasne, *chaine 465 3
chassar 4617-8
chastanha 4628-9
chastel 463 1
chastrar 463 5
chat4530, 4554,4637
chau 4662
chaufar 4675
chaul 4663
*chaupir 4678
chausa 4667
chausir 4676
chaussa 872, 4681,
327
chaussida 4672
chaut 1940, 4673
chautz 4672 bis
chaval 1182, 4641,
4643
chavana 4642
chavilha 4644
chi 4383, 4585
*chirbe 4384
cilh 4225
cima 626-7
cinc 603, 619, 642
cimossa 627 Addenda
cindria 607
*cinze 607
cisel 616, 647
*cistre 641
civada 643, 646
*civela 645
clar 1731, 1735, 2147
clas 2139
clau 202, 113 1, 2146
claure 1738
clerc 2148
clop 1753
ço 3243, 4065, 4092
coa 2424, 2427
coar 2394, 3875
cobrar 2165, 3803
cobrir 2340
*cocha (truie) 22 1 2
cocha (entaille) 2213
codena 2274
coderc 2276
codonh 2278-80
cofessio 2282
cogorda, -la 2080
cogul 2177
coire 2222
coissa 2404, 2407
col 2297-8
colar (couler) 2294
colar (tirer) 2297,
4458
colchar 2413
coleira 2301
colha 2305 bis
colomb 2303
colp, cop 588, 725,
2161, 2326-7, 158
coltel 2379, 164
coltivar 2416
com, comba 1J4,
i;6, 161 bis
comensar 2312
comessura 2201 bis
companhia 2183
comissio 2323
conoisser 2325
conolha 2299
consejalh, coss- 2267
contra 2207
8
*74
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
contrari 2208
contunuar 2214
conturbar 2216
coqui 2386
cor 2191, 2396, 2398-
9, 2819
cora 2397
corda 70, 804, 2346,
2348
corn, corna 1422,
2122, 2193, 2358,
2360
cornelha 2359
corona 2403
corre 2394, 2399
correja 2352, 4922
cors 2356
corseira 2368
*coscle, coscolhà 2406
cosdura 2351
coser 2395
cosi 4789
cosselhar 2376
*ccssijar 2270
cossirar 2269
cossol 2198
costipar 1200
cota 2377, 2387
cotir 2270
coto 2383
coude 2405
cougyos. V. cogul
eoure 2421
covv 3875
coidaar 2393
cozer 2419
crassa 2228
*crassir 2223
crebar 2076
creisser 2246
crenhar 2226
crepcha 2095
cresma 2244
cresta 2234, 2247
crestia 2249
cridar 2240
croissir, *crossir 2343
cronho 2259
cropa 2084, 2362
*croquigno 2259
crossar 2256 bis, 2346
crôta 2371, 2378
crotz 2333, 2374
cuba 4784-7
*cucho 4770
cul 2047, 478o
culheir 4793, 4796-8
culhir, colhir 4794-5
curar 4805-7
curât 4804
cuzina 4790
dalha 671-2
damoisela 2615
damnar,-atge 678,680
dansa 692
darbo 682
darnajas 1105
davant 696
de 668-70
défendre 717
deissidat 763
dengun 7 1 5
dent 1667
dereir 685-6
*derti 1104
"desgoisar 785
desme 727, 813, 817
detz 721, 723, 736,
748, 750
Deu, Dieu 35, 984
1037, 2673
devinar 745
devisa 881
dia 2809, 222 bis
dieute 987
dijueus 961
dilus 965
dimartz 966
dimenche 969
dimercres 968
dire 954, 958, 2849,
2873
dissapte 975
divendres 981
doble 932
dolent 938
dombre 906
domentre 939
dotze 934
drai, *dragena 913
*dralha 921
drap 912
dreit 916
*drela 687
drut 705
efant 1113, 1250
egleisa 2576, 191
eissam 1863
eissorbar 1874
eissorbir 1875
embonilh 1 101 bis
emina 2969
empaitar 1155
emplir 3734
en 293, 1093, 1 136...
encar 2312
enflar 431, 4846
engenhar 1 ic6
engue 1 1 19 bis
enguila. V. ang-
enojar 1 142
enquera 1 1 30
ensenhar 1 88 1
entencio 1 183, 4391
entendre 11 84
*entipar 1200
entonar 1 198-9
entrar 1189-90
envolopar 1 1 28
eschalonha 4605
*eschareve 1937
eschauta 1943
eschila, *eschi nia 1905
*esclafat 1730
esclatar 1733
esclop 1737
escoba 1759-60
escoltar 1768
escoudre 1744, 3873
escopir 1763
escorsa 1742
escrachar 1747, 1749
*escralhar 1748
escriure 1758
escudela 1977
escuriol 45 54
esfrezir, -fredezir. V.
freit.
esgtajar 1777
esmar 1790
esmerilho 1786
esparnhar 18 19
csparnir 182
esparso 1823 1
espatla 181 3
espelir 183 1
espes 1833
"espintar 1846
INDEX
275
espleita 1836
esser 133, 592
est 1085
estalbiar 1958
estât 1889
estavanit 1903
esteva 191 3
estipar 1200
estofar 1944
estornir 195 1
estrangeir 191 7
estreit, -eissar 1920.
3854
esvarrat 1980
faï, faïna 1258
faire 50, 771, 121 5,
1279
taisso, *fasso 1248
falda 1401
*falet 12 18
fam 1397, 1680
farina 1659
tarjar 1227
fat 121 2
faular 1 2 1 7
faure 13 19
faus 131 3
fauta 719
fava 2303
fe, fenar 1270
fe (fois) 141 8
feira 1281
femar 1358, 1386
femela 1389
fer (fier) 1280, 1683
fer (fer) 1224, 1226,
1247
ferir 49
ferm 123 1, 1234
ferrolh 1245-6
fessor 1275 bis Ad-
denda
festa 1282
fetge 1265, 1267
feure 1435
feureir 1437
fi (la fin) 3157, 3 577
*fibrela 141 2
fil, fiai 141 1, 1432
filha 1426
*finjolar 141 3
fiola, *fiaula 1434
rlairar 1295
flanc 1284
*fleumne 1300
fioisina 1299
flor 1303, 25/
rïota 1297, 1301
foire (fourreau) 1363
foire (fouir) 1406
fol 1353-4
folar 773
foldre 772
folha 321 1
font 1398, 112
forcha 1372
*foresje 1381
*foreta 1395
forn 1693, 2030
fort 1 371 , 1374, 307
fossa 13 13
fotre 1377
fraire 1296, 1331
freit, esfrezir 1229,
1332, 1679, 1681
frenir 1239
fresc 1334
frest 1278
fretar 1242
front 1326
fruit 1692
fum 1388, 1399
fuoc 143 1
furet 1393, 1395-6
fus 1392
fust 1390
gai 1513, 1522
gaïna 1654
galar 1452
garar 15 17
gardar 3791
garna 1498
garsa, -o 1 501-2
gatge 1446-7
*gauchir 784, 1 543
*gaiila 1537
*gegeir 1014
geissa 1034
gelar un
gengiva 891
genolh 1009, 1 1 7 3
gens, gis 886
gensar 1028
gent 460, 1030
germe 1674
gibre 887
gip 897
girar 902-3
gitar 899
glaujol, graujol 1556
gobel 161 2
goja 161 5
gola 11 28, 1332,
1616-7, 1619-21
gonela 1622
gorbilh 1626
*gorgolh, 1480, 1633
bis Addenda
gorja ij8
gorma 1542
*gorra 1645-6
gostar 783
grafi 1554-5, 1583
graissa 1124, 1 581
gralha 1578
grana 1562-3
granja 1552, 12;
grant 1547-8, 15 57
grapa 1564-5
grapaut 1568
gras 1546, 1570, 2684
grat 56-7
*grausela 1606
grelh, *grelet 1486.7
*greuto 1602
gris 1591, 1643
gronhir 1642
gros 1598, 1628
guérie 370, 953
ieu 5098
ieule 11 10
ieure 181 1, 3086
ilh 1775,2581, 5096-7
inho. V.unho.
intz 82, 714, 955
irar 1665, 1995
irisso 1996
ivern 1981
ja 766, 991, 1005,
1022
jai (geai) 1026
*jalh 1004, 1025
jamba 993, 997. V.
chamba
276
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
jarra 769, 1020, 1675-
6
jaune 1062
jauzir 1057-8
(je)junar 1061, 1076
jorn 366, 1046-8,
4718
josca, *josque 1043
joven 1082
jurar 1068-9
jus 900
jutjar 1054-6
laborar 2439
lai 669, 725, 2473
laïntz 82, 3372. V.
intz
laissar 2494
lait (lait) 2472
lait (laid) 812, 2481
languir 1654, 2441,
2445
lanhar 2447
las 1 1 3 3
laschar 2466
latz (lacet) 2460
lavar 2469
le, lenejar 2484 (cf.
Addenda)
lebre 251
lechar 2499
legir2489
légua 2485
leissiu 2512
lende 2483
lentilha 103 1
lesso 2497
letanias 2463
letra 2498
letri 4476
leu 312
levar 2506-7, 4247*
4251
lezer 25 11
lia 2575, 4862
liar 2538, 45 36
libre 2559
limatz 2565
linge 2553
*lingrola2962 Adden-
da
linha 2569
liro2577
lista 2571
liura 2607
liurar 2608
loira_2 528
lonc 1774^2523, 3660
lop 2525, "290
loquet 2592
lor 2581
luenh 2532
lum 2593
lundar 2610
luoc 1336, 2579, 30
lutz 1778
luzerna 260
luzir 2605-6, 381 1
ma(n) 2655, 2796,
2843
madeir 2617
madré 2620
madur 2624
maestre 2956-7
magorn 2627
maigre 2764, 281 1-2
maire 2808, 2960, 103
mais 1005, 2750,
2753, 2776, 3073
3180
maisnada 2950-3
maiso 2958
majofa 2621
mal 2636-9, 2643,
2842..., 197
malaute 2640, -42
malh 2646, 275 1
malha 2642, -50
malicia 2647
malvatz 2929
mamela 2654
mancha 2732
mandar 2614
mangonal 2628
mangoneir 2628
manjar 2626
manta 2725
mar 2663
marcezir, -fezir 2680
marfondre 2678, -80
maridar 2746
marrir 1785
martel 2706
martz (mars) 2664
martz (mardi) 2684
mas (demeure) 2/5.
223
mas (mais) 261 1
maschar 2731
mascharar 2733
mascle 2633
massa (masse) 2612,
2716-7
massa(massue)2 7 20- 1
mat 2105
matalas 2726-7
mati 1085, 2738-41,
4152
*maula 2851, 2980
me 2754, 2870
medeci 2758-9
medre 2760
mei,meja293, 2761-5
2801, -09
meirar ? 222 bis
meisso 2828-9
meitat 2831, -33
mel 2769
melhor, melhz 2766,
-7i
menar 1807, 2778,
3721
menassa 2779-80
mens 2792
mentir 2802
menut 1791, 2783,
-85, 2825
merce 1557
merchat, -ant 2808-9
*mergolh 2681
merle 1786, 2691
merlus 2692
mervelha 2714
mes (mois) 2765
mes-(préf.) 2819, -26
mesclar 2814-5
mesme 2775
mespla 2814
messa 2791
messonja 2793-4
mesteir 2834
mesura 2805-6
mètre 3217, 3523
meu, *meune 657,
2869, 4799
meula 3o83.V.mezola
INDEX
277
meylar2947. V. mes-
clar
mezola 2803
*miaunar 2981
mil (mille) 2965
mina 2967
*mingre 2962 Addenda
minor 2973, 232
mirar 231
mocar 2881-3
mochar 2923-4
moflet 2878
moine 2954
mojar 2876
mol 2885, -87, -91
mola 2850
molhar 2888-9
moli 2890
molneir 2897
molto 2926
molzer 2930
moment 2892
mon, ma 2844
monde 2846
moneda 2896
mont, -ar 819, 2856-
6c
mordre 2848, -52,
2900, 3878
morela 2932
morena 2933
moria 2865
morir, mort 2673,
2853-4, 2931
morn 2604
morre 290-2, -05
morsel 2906-7
morteir 2908-9
moscha 2922, -25
mossur 2914
mostrar 2921
mostre 2912
mot 2871
mudar 2755-6, 2935,
3817
mur 2944-5
murmurar 2700
muscle 2816
musica 2938
nacio 2986
nadal 2989
nadar 2987
naretz 2994
nas 2983
naveta 3001
nebot 3005
necessari 3012
neir 3007, -20, 302
nejar 11 38
nepsa 3010
nervi^820
net 3014-5
neula, nieula 3084
ni (ni) 3063, -73
niar (nicher) 3059
nible 3067
nient 1805-6
*nifla 3070
noirir 3042
nojalh 3081
nojeir 3082
nom 3037,-39,3822-3
nombre 3028
non 3030
nos 3016, -36
nossas 3046
nostre 3049-50
notari 3048
notz 3038
nou (9) 750, 3021
nou, nova 3022, 191,
367
novi, -el 3035, -52
nualhar 3080
nueit 97. 2763, 3008
o (cela) 5001
o (ou) 481 1
obit 3096
oblidar 4839
oblijar 4840
obra 2655, 4841
oc 3088
odor 4843-5
oit 4999, 5031-2
olhar 4857
oli 3 110, 4861
olme 4863
om 2176, 3025
orne 3112, 349
oncle 3106
ongla 3107
onor 3873-4
onsa 3122
ont 1103, 3090, 3123
onta 3032, 3130
*oquet 4854
or 4904
ora 4898, 4902
orar 4902
ordena 481 3-4
ordi 3135
ordir 481 5
ordre 3103
orguena 4818
orle 3 121, 4820
ornar 4823
ort 3115
os 3123
*osilha 4853
ospital 4877
oste 197
ostia 4883
pa 3442
pacient 3143-4
padela 3149, -63
paire 3374, 3605
pairol 3606-8
paissel 3600-1
paisser 3826
pajar 3156
pal, -issa 3163, -74
palha 17 19, 3169-71,
-78
palmola 3 181
palpar 3517
panar 3182
Pandecoste 3148
paneir 3187-8
panitz 3189
pansa 3240
paor 1839, 3460, 3558
papeir 3192
par 3292, -5, -7
paradis 3291
parar 3290, 3826
paraula 3300
parcela 242
pareisser 3296, -9
parent 3294
paret 3293
pargue 3 2 1 1 bis
parlar 321 5
parocha 3219
parpalho 3220
part, -ir 826, 1821
3195, 3229
278
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
pas (nég.) 3030, 3137,
-80, 3249
Paschas 3264
passar 797, 3239, -41
passer 3245,24;
passio 3146 bis
pasta 3248, -58, -80
pauc 3568
paure 3461, 3556-7
pausar 1 148, 3555,
3828
pavar 3281
payar 3284. V. pajar
pè 3337
pebre 3562, -92
pechar 3349, -52-3
peda 3309
peira 3380, -89
peisso 3381
peitrina 3384
peitz 3320
peja33i5, 248
pèl 3613, -15, -60,
pél 3326, -31, 3613,
-59-60, 267
pelha 3327, 249
pena (plume) 3221,
3748
pena (peine) 3334
penedre 3336
peno 3337
pensar 3339
pensio 3306-7
pentir 3356
pepida 3573
per 3138,-41, 3 371-3,
78
perdo 3200-1
perdre 3199
perdritz 3153
périr 3375
perja 3206
pcrtus 3230, 243
pervesio 3231
pes, pesar 3289,
3319,-61
pcschar 3387-8
pessa 1832
pestar 3385
pestrir, prestir 3 48 | - î
petar 3345
petas 334 1
petit 3355,-58
pezolh 3364-5
piatat 3514
pibola 3621
picar 3627, -31-2
picheir 3634
pija,3623
pila 3612
pilhar, *pe- 3328
pinta 3617
pissar 3643
piular 3661-2
piuze 3666
pla, plana 3400,-27
plaia 3416
plaidejar 3423
plais 3419
plancha 3413, 256
planh 3393
plantar 3394, 254
plassa 3401
plat 3391-2
plazer 658, 3417-8
pleia 3425
ploja 3434, -36
plomb 3428-30
plonjar 3398, 3432
plorar 3582
plot 3426, -33
ploure 3441
pluma 3438-40
plus, *pus 3559, -79
pocha 3458 bis, 20$
poder 3501
poi. V. puei
poirir 3584
pois 735
pol 3509
polilha 3553
polir 351 1
polsar 3541-2
polseira 3544
pom 3513-4
ponh (poing) 3515-6
ponh (point) 3882
pont 2j8
popar 3452
porc 3453, 3523, -59
porrada 3521
porta 3454, 3538, [0
portar 3536
pot (pot) 842, 3548,
3609
pot (lèvre) 3 5 50, 361 1
prat 3462, 241
preiso 3487
preissar 3479
prejar 3207
prener32i8, 3470
preon 3428
prepaus 3233
près 3465
présent 3234
prest 3482
prestar 3481
presura 3237-8
prezar 2826, 3233
prim 3477-8
pro 681, 35 19
processio 3522
prumeir 3529
pruna 3532-4, 264
pudir 3563, -65
puei, poi 2 s 2- 3, 260
punais 3588
punir 3570
put ni, 3577
que 668
quecun 4416
querre 2070
*quicom 4763
quinh 4809
quintal 4754
quinze 4756-7
quitar 4768
raba 161 5, 3672, -75,
-78, -82-4
rabia 1 1 59
rai 3771
*raja 3694
rajar 3702
ram 3670, 3719
rampalm 3729
rana 3819
Rapans 3729
rapar (ramper) 3736
rapar, rapir 3737
rar 3718
ras 3707
rasclar 3710
rastel 3751-2
rastolh 3759
rat 322, 3668, 3746,
-48, -57
INDEX
279
ratairol 3734
raubar 3899, 3945
rauc 1 163
raus 3898
razim 3708
razo 3767
recebre 3835, -39
rede 3777
rederzer 3778
redolar 3902
redon 3779,-81, 3902,
241
redorta 3782
rei 3795, 3878
reinart 3880
reire 3897
relha 2207, 3(So7
relotge 3806
remedi 3814
remendar 3813
renar 3819, -22
renjar 3787
repropchar 3829-30
resperir 3826
respondre 5885
revolinar 3760
riba 3866-7, 69-70
rie 3887
ridela 3872, 4593
rimar (brûler) 3876
rire 3894-6
ris (riz) 3797
rival 3891, -93
roda 3900, -20, -22
roflar 3924
roge, roi 3921, -23
rogle. Cf. rotlar
roïlh 3955
rojol 3788
roma 3932
romana 3931
romiar 3957
rompre 3908, -38
ronha 3933
ronho 3934
ros 3845, 3915, -16
bis, -36
rosa 3942
rosada 3940
rossinhol 3918
rotlar, rogle 918,
3906
rua 3961
ruf 3949
rumor 3877-8
sa 4006. Cf. sanar.
saba 3965
sa bat 858
saber 4221
sable 5968,-70
sabo 3970
sabor 3974
sac 3962, -85
sadol 3978
sagrament 4155
sai, çai 693, 4061-2
saï 4858
saint, sanh 4729
sal 3992, -94, -97,
4170
salir 4002
salmo 4252
salsa4i87
saltar 4169, 4269, 290
salv, -ar, 2792, 3963,
4276, -78
sanar 4006, -09
sanc 3964, 4007, - 10,
-12, -50
sandat 3976
sanha 287
sapi 4014
sarja 4023
sarclar, sal-, 4236
sarpa 4035
saùc 1868
sauma 4182
sazir 4090
sazo 4059
se (soi) 4064
se (sein) 4067
secodre 4095
secorrir 4097-8
seda 4074
segle 4105
segon 4085
segre 3224, 4083,
-88
segur 4078
seis 4089
seissanta 41 61
sela 258, 4100
selha 4104
semana 41 1 2
semblar 4073
semenar,senient 150,
4113-5
sen 1 195, 3742
senepia 4120
senglar 41 10
senher,-or 325,4121-2
sentir 4141,-50
sera 4152, -54
serment 4030
sermo 4032-3
serp 4191
serpilhar 4039, -41
serpol 4038
serrar 401 5, -17
servar 3864, 4045,
4129
servir 4047-8
sesteir4i66, -68
sèt 736, 4138
sét 4068
setembre 4139
séu 654
*seune 657
si (affirm.) 592, 601,
640
si (conj.) 658
signar 630
*siringa 650
sirvent 657
sobrar 4198
sobre 4200, -16, -25
sobrepelitz 4040
socha 4146, 4273
sofrir 4204
sojornar 4201
sol (sol) 4171, -81,
4240
sol (seul) 4241
.soledre 4245
solelh 1877, 4242
som, so(m)nar 865,
4208-9
soma 4205
sonar (sonner) 3769,
4253, -5S-7
sonh 4294
sopa 4210- 1, 2<j4
sor 4184
sorceir 656
sort, -tir 4185, -88.
4219
sort, sorda 4206, -1 5
sospeitos 4260
280
GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
sospirar 4264
sostre 4228
sotil 4275
sotz 4220, -47, -83
soven 4280
sovenir 4281-2
suc 4235
sufir 4231
suja 4229
sulpre 660
sus 694-5, 4197,
4258
sussar 4132, 4266
suzar 4284, -87
tabor 4308
tacha (clou) 4374
tacha (tache) 4373,
-76, -78
taco 4398
tais 4385
taisar, taisser 4429
ta!, tau 4432-3
talhar 3749-50,4315-
17, -21, -87,4440,
298
talo 4314
talpa 4727
tamis 4322-3
tan 4303,-24
tant664, 3311,4301-2
tao 4449
tapisseir 4336
tardar, tart 4338, -42
-4, 2i)J
tarir 4380
tartari 4361
tartra 4372
tas 4300, -65
tassa 4364
tastar 4370
taula 4439, 4719-21
taur 4737
tavela 4379, 4735
tecola 4398
teira 3227, 4430
teisser 4422, -24
telh 4401-2
temprar, trempar 4480
temps 591, 2523,
3128, 3241, 4389
tenalhas 4325
tcncha 441 3
tendre (cidj.) 158
tendre (v .) 4394
tenha 4403
tenir 2796, 4272,
4386, 4405, 301-2
tentar 4412
terme 4406
terra 4340, -48, 299
tertz 1901, 4354,-56-7
test, -a 4408, -25-8,
-47 > 303
tetar 4409
teula, -e 4522-3
*teune 4799
teza 4417
tibia 1966
tieu 4781
tija 4762
timo 4766
*tindar 4749
tirar 1969, 3856,
4774-7< 33$
toalha 4739-40
tochar 4732
tomba 443 5
ton, ta 4434
tona 4725
topi 4688
tor 4691
toral, *torral 4700
torchar 4445, 4707-8
torn -nar 4690, -99
torser, iort, -:ta 1 197,
2862,4443-4,4704,
-I I-T2
tortora 4710
torment 4696-7
tossir 4713-5
tost 326, 640, 3579,
4448, 4717
tôt 2801, 4685, 4718,
-29
traînai" 4491
traire, trait 4471,
-86
trapa 4329
trassa 4461
trauchar 4526
travers 4467-70
trebalh, tra- 4451-2,
-54
trebolar 4455
trelha 4350
trenta 4481-3
très 4475
tressa 4352-3, "5 5
trestout 4503
treule 4524
trevar 4484
triar 4504
trichar 4501-2
tripa 868, 1200,
4493
trizar 4505
trobar 4518
troja 4516
trolh 4515, 4693-4
trompa 4510, -12
trompar 4509
trop 4506
tropa 4520, 4701
troque 4508
tros, -ssar 4507, 4702
trotar 4705
tu 4782, -88
tuar 4808
ueu 2009, 2394
uflar 4846
umeliar 4867
un 5035
unho, in-, 1808-9
uoit 723
urtar 4879
usar 5033
vacha 4936-8
vaciu 4907
vaissa 5037, 365
vaissela 5042
val 169, 697, 3858,
3Sà
valer 2864, 4910,-12,
5004
vanejar 49 1 5
varo 4943
vaslet 4909
*vaure 15 12, 4283
vedel 1990, 4946-7
*vedineir 4954
vegilia 4951
veire (verre) 4989-
90
veire, V. vezér
vejaire 747
INDEX
28l
velh 4996, 5028, -30
velha (veille; 4997,
5026-7
vena 4965-6
vendemia, -nha -4948
50
venir 798-9, 855, 884
venjar 4956
vent 4972, -75
ventre 491 1, -76
verai 5000
verba 4970
vere(n) 1204, 4981-3
veritat 4984
verja 4924
verm 4916, -25, -33,
-43
verruja 4922
afogar 53
aganit (moderne) ^ot,
ajostar 1063
alogar, alugar 2591
arrestar 3844
bolegar 454
bolfiga 440
bortolaiga 491
bosc497, 5 50
cabas 2017
*caca 2034
cadaula 144 1
cadeneta 2022
cagar 2031
caissa 2129
calor 2030
camba 17 14
camp 171 3 -19
cana 2059
capel 2068
cara 791, 1470
cas 2013
*cassar (couvrir) 2101
cat, -a 2105, -x7
cauna2i82
causa 2219
cavar 2026-7
vers, -ar 4470, 4928,
-30-1, -44, 362
vert 875, 4917-21,
-23
vertir 4932
vesc 1988
vesitar 4962
vespa 4986-7
vespertinar 1826
vespra 4968, -88
vessir 298
veva 4979
vezer 747, 4959, -91
vezi 4958
vi 5053, -58-9, -61
via 882, 5046, -84
vida 5054
vila 5047-8, 366-j
cigala 614
*coca 2034
empachar" 1144, -55
escarbilhat (moderne)
1722
escargol (moderne)
1724
esplech 1 172
faganas (moderne)
1213
figa 1420, -22
floc 1297
foc ] 350
fogal 1350, -1
folejar 1356
gafa 1 1 1 9
gapian (moderne) 1454
garba 1540
garra 1470 Addenda
gat 1451, 1506
gauch 1350, 1553
gaunha 1538
*gava 3623
gavel 1 509
vinha 5062-4
vint 5050-2
viola (vielle) 5086
viola (violette) 5091-4
virar 1664, 2997,
5077, -79-82
vistament 5069
viu 5072, -87
viure 3862, 5095
viveir ^71
voidar, voit 4933,
5039
volar 5006-9
voler 5003
volta 5016-7
vorma 5013-4
vos 688, 5002, -24
vostre 5019-20
MÉRIDIONALE
gavot (moderne) 1 5 1 1
*jocar (jucher) 1044
lecar 2490
mancar 2632
muscat 2942
ostau 4196
pastenaga 3246
pega 5317-8
perdigon 3203
*racanar 3709
ragamt (moderne) 3703
rasclar 3743
rega 3702
reviscolar 3861
sarga 4027
saumiera 2961
trucar 4728
vomir 374, 459
2. Types médiévaux1 d'importation
1. Sauf indication contraire.
282
GLOSSAIRE DU PATOIS DE V1NZELLES
3 . Patois actuels
acoudi 2271
acrouchouna 2084
acroupouna 2084
gaipi 897
aisse 148
alouga, -aire 2591
ancrado 73
argaut 121
artera 8851
asse 143
avarta, avata 1984
bascalha 2140
batesto, -oust, -usto
283
bedô 300
béret, -rô, -rou 335
bobo 359
bojo 365
boudenfle, -a 431
boudousco 432
bôudro 758
boueira 1776
bouira 1776
bourno 1661
bousca 550
branlabas 222
brayos 396
breta 260
breula 422
bria 267
bussa 538
caca 2041
can-calha 2040
carci, -inous 2019
cardelino 4604
carrasca, catalan 4586
cas 2013
chivau 1182
chourla 4801
couda 2271
coudaco, -asco 2272
coudenas 2276
coudours 2277
cougourlo 2080
coumessuro,counsuro
2201 bis
cousina, couina 2433
coutiga 2270
cros, crossa, croussa
2256 bis, 2364
cuéucle 2406
cute 4803
dariït 705
destressouna 865
diasso 954
djarra 1470 Addenda
draio 921
drelo, -lié 31
drulo, -lhié 3 1
eifa 1678
eiga 1445
encauso 2219
engouloupa 1128
entressouna865
escauta 1943
esclafa 1730
esfa 1678
esgarra 1676
espinta 1846
estringa 1920
esvanc 1978
esvarta, esvata 1894
faiou 1213
fali 12 18
ferbello 1412
ferigoulo 1332 Ad-
denda
fyôune 1300
gadoueiro 1445
gispa 897
gnaugna 3080
gnoc 3079
greuto 1602
groua 1609
houchi 4886
ipyarlo 1816
jour 1218
karchi 2019 Addenda
kata 2101
labri, labrit 2438
ludza 2484 Addenda
madran 2620
mançar 2719
marfi 2680
margaia 2682
margasso 2681
marman 2693
marmola 2696
morfi 2680
mougno, mouno2895
mouitou 2926 Ad-
denda. Cf. carci.
niaco 3079
niéuca 3079
ostau 4196
panlado 3164
pata 3251
patafioula 3251
pataflo, -rîot 3250
patanteino 3253
pesel, -en, -eu (pêne)
3289
petarrot 3345
pluma 3440
pourtoulago 49'
poustura 3547
poutina 361 1
pranieiro 4365
quintainô 475 1
racana 3709
rafa, rafla 3697
rampéu 3732
rascoualho 3875
raugna 3950
reboulo 3774
rega 3702
regagna 3709
revaladis 3858
revouluna 3760
ricoualho 3875
INDEX
283
roupo 393 5
saca 3985
sandroulia 3977
sauve 2792
séutralha 4228
souledre, -dras 4245
tauvero 4735
toc 4431
toustouna 47 3 3
tsapre, tsèprc 4677
vabre 15 12
vacieu 4907
vanc 1978
vara, -aia 4943
varan, -roun 4943
yufa 1678
II
NOMS PROPRES
Aeonius 133
Albiacu 343
Alcenna, Auc-, 330
Al son 335
Alvernicu 331
Amblardi /
Ambronensi 179
Anianus 8
Ard(u)enna 7;
Arvernhe 331
Asterii 11
Auliacu 348
Auzelas 1S4
Avedo 55
Avezago i; ?
Avitiacu 333
Bal bu 38
Banciacu, -o 28
Banzaco 28
Barbara iq
Bartholomeeus 27
Bellinacu 36
Bellnat 36
Bergo 23
Berlerias 3 y
Berme 31
Berta 259, 26
Berthramnus, -i 60
Bethel 32
Blasila 36
Blasius jj
Bobols 44
Boeyr //
Bohemus 5 5 1
Bonitus 4J
Boschet ))
Braciaco, -cciacu 23
Brennacu, -o 24
Brivate 43
Broliu 41
Cabraraco 312
Calmât 173
Campaniacu ;/6
Capella 318
Caprasius 126
Caprius 312
Carantomagu 314
Carantonno 314
Carniacu, -o 313,320
Casa Meiana 31$
Casaniolas 322
Càsluz 323
Cassania 321
Castelluciu. -o ;2;
Catherina 149
Celsinanicas 294
Chabrols 62
Chalmeta 328
Charlc, 319
Chasluz 323
Circou 64
Gais, Classi 20S
Clementus 132
Colongas 163
Cosa 166-1
*Cosate, Cosde i6j
Crosa 160
Cumliacensi
Cyricus 63, 64
Desiderius y 3
Doma 2J2
Ecclesia Nova 191
Elaver 3
Elisa 188
Espero,-ons 104
Evonius 133
Falgeria, Fel- 118
Ferrant 224
Ferruciacu, -o 108
Flacio, Flaiaco / 10
Flaviacu 110
Fontanellas 112
Fransa 1325, 113
Gauzbert-ri05 1
Gaviliaco 92 *
Genistinas #/
Geraldi 141,318
Germa, -anu 8j-<-jo
Gervasius 01
Gimels 68
Gimniaco 70
Giraldus 141
Gironus 142
Hyrundis 133
Jacob 999
Jaque 999
Jaubert 105 1
joan, -ana 1072, -7^ ,
99-702
Johannis 99-102
Joseph 97
Julianus 96
Justus y /
La Chassana 321
Lacus 169
Lavaur 173
Lavella iy /
Lenda / 76
284 GLOSSAIRE DU PATOIS DE VINZELLES
Leunart 2596
Licaniacensi 5,0
Limania 186
Liziniaco 90
Lodosu 179
Lopdessa 181
Mairoialu 202
Margarita 2683, 203
Maria 217, 220
Martha 212
Martinus 172, 207S-
Martres 213
Masliaco 198
Massiliacu 198
Matthaeus 214
Mauritius 228
Mermech95?
Michel 232 bis, 23 3
Monizia 172
Monte Asinario 227
Monte Ru brio 22 j
Nonate, Nonede ïfS,
228
Oleiras 347
Onfre 1619
Orbel 340
Orsonide, *Orsonate
278
*Palautia 239
Parentiniacu, -o 263
Perarios 251
Perreto 277
Per(s)zel 242
Peyroto 271
*Piro 272
Pozols 2/9
Pratalis 262
Prato Rotundo 241
Querci 2019
Reginhard-3880
Remedius 273
Riberia 274
Rigaut 30
Rocca 277
Roch 276
Ro violas, Royolas 283
Rotbertus 104, 280
Runaco 281
Sanias 287
Saturninus 284
Saugerias 292
Silvaniacu 293
Solemniacu 293
Thomas 330
Torquia 47 1 1
Trebelliacu 306
Triviliacu 306
Ucione, Utione
Vallis 13
Valssiveira 341
Varennas 337
Vazerago 362
Ventre 363
*Verecundione 4$
Verguugo 49
Vezedoni 364
Vidal 372
Vinzella 368-9
Vitalis 372
Viveriis 373
Vodabla 344
Wilhelm- 74
Ycione 134
ADDENDA ET ERRATA
Introduction .
P. 9, 1. 24, lire : Ariane .
P. 13, l. 11, supprimer mangonare.
P. 2i, n. 2, lire : viguerie.
Glossaire général
(Les chiffres renvoient aux numéros)
115. On remarquera la différence de sens avec « ardillon ;
ârdâlyu, ergot, serait-il la déformation (par étymologie
populaire) de *artelho (d. arlelh)} Cf. Mistral arteioun.
148. Doit provenir, par déformation, de acinu (La forme
phonétique serait *à%ê et nonàsê).
150. L 4, lire : sèment et non semen1.
242 bis. bârbyidiô, m., parasite du mouton. Cf. 2368 bis.
(d. barba).
243. I. 2, lire : lourdaud.
292. Représente barutel, peut-être influencé par « baril ».
Cf. 264.
310. Même racine que l'ancien français bel (auj. béton).
319. I. 2-3, lire : beignet.
325. 1.2, lire : *bïssu.
327. L'instrument est une tige en bois terminée par un cro-
chet pour attirer les branches.
335. Il s'agit probablement a l'origine d'un cri pour appe-
ler les brebis.
356. Lire : bluvèd^à.
286
ADDENDA ET ERRATA
412. Semble plutôt un dérivé de « bronze ». Cf. M. L. 1113.
495 bis. busé, m., petit récipient portatif en bois (forme
d'un tonneau un peu aplati et muni d'une anse) pour
mettre le vin ; fr. rég. « boussé » (bosseï).
520-521. Lire : bosa (au lieu de bo%a).
563. Le français et le provençal postulent È.
565. byàr est le synonyme exact de byigâ (577).
577. byigâ. On dit aussi byigâr. Cette houe, qui tend à dis-
paraître, servait spécialement à remuer le fumier.
605. Peut-être aussi une altération de « sept psaumes ».
Cf. Godefroy sealme, sialme, psalme (Suppl.).
627. Malgré le dérivé etmunà (629), qui peut être de forma-
tion récente, €tm-u doit plutôt représenter une forme mascu-
line de cimâssa < cimussa (R. XXXIII ; M.-L. 19 17).
964. Ajouter le sens « guillaume » | rabot |.
973 bis. -pj- dyirèktè, adj ., direct ; plus souvent, subst., plant
de vigne américaine non greffé .
992. Autre sens [primitif] : terrier [spécialement du lièvre].
1104. 1. 2, lire : dàrlà.
1115 bis. \ efôsà, enfoncer, v. act .
1264. L 2, lire : fente.
1275 Us. *fèsu, m., houe à une pointe : servait, il y a très
longtemps, à travailler la vigne [instrument disparu]. Cf.
byàr, byigâ, isàdâ, m$râ (fossoriu > f essor).
1332. Il v a eu contamination avec l'ancien nom du
t h y m , fer igo la (pro v . m od . ferigou lo) .
1449. Cf. Très. gat9 gâte; Aydat, Romagnat gatt, même
sens.
1470. La phonétique rattache plutôt gàràix une forme méri-
dionale outra (famille : garrot, jarret...). Pour le sens,
cf. djitna, fesses, à Saint-Yrieix-la-Montagne [common de
M. Ai Thomas |.
1535. Le mot se rattache à un type *goda, brebis > vieille
brebis. Cf. Al. ling., carte 173, points 800, 801).
ADDENDA ET ERRATA 287
1633 bis. gurgzvé, m., bruche des pois, des haricots (curcu-
lio > *gorgolb[gorgolhô]).
1665. A rejeter l'étym. seperare, J. Charles, Etym. foré-
ziennes, dans Mélanges Bruno! (contredite pour les formes
d'Auvergne et du Midi).
1919. t. lire : Très, estringa.
2019. A Saint-Yrieix-la-Montagne? kariï s'applique aux raves
durcies par la gelée [M. A. Thomas].
2212. 1. 2, lire: terme d'injure.
2484. Le mot semble plutôt dérivé de l'ancien terme dési-
gnant le traîneau et qui vit encore dans le Cantal et les
Monts Dore [At. Hng., carte « traîneau »], ainsi que dans
les patois des Alpes (lud^a), auxquels la langue des sports
a pris le mot (luge).
2926. On dit aussi mwitu à Bansat, et dans quelques vil-
lages de la région [Peslières, Saint-Julien-de-Copel...] Cf.
Ai. Hng., carte « mouton ».
2962. Le mot représente l'altération d'un type régional Hin-
grola, sous l'influence d'un adj. *mingre, auj. disparu
[Cf. vx fr. mingre] ; *lingrola paraît descendre lui-même
de *langur-ola, influencé par lingua. Voir les variantes
dans X Ai. ling., carte « lézard ».
3553. Doit être d'origine grecque (woXfôiov). Cf. M. L.
6635 et Levy polilha.
3565. Lire : pudrè.
3602. Lire : pwisu.
3756. Plutôt de rascha, d. *rasicare, M. L. 7074.
3956. Rapprocher le prov.mod. ruscle, averse (M . L. 7459 a).
4011. 1. 2, lire : sânu.
4024-25. L'astérisque doit être reporté à 4025.
4050. Peut-être sanc-sem(e)nar .
4181. Lire : sôlâmè.
4229. Aj. C. *sudia, M. L. 8425.
288
ADDENDA ET ERRATA
4247 bis. sûlyà, souiller, salir (solhar, M. L. 8418).
4247 ter. sûlyàrdâ, réduit, débarras, fr. rég. « souillarde »
(sûlya).
4646, 1. 2, lire : caseu (et non casa). Le mot paraît venu
du nord. Cf. R. XXXVIII, 450.
4954 bis. vèdyudâ, vue [bonne =, mauvaise ==],; point
de vue (p. p. v\%£).
Index.
Ajouter: Celtique: *sudia, 4229, add.
Latin : *rasicare, 3756, add.
Provençal ancien : ferigola, 1332, add.; rascha,
3756, add. ; semenar 4050, add. ; solhar,
4247 bis, add.
Provençal moderne : ruscle, 3956, add.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction i
Signes et abréviations 23
Glossaire général ........ 28
Glossaire onomastique 241
Index étymologique. 263
Addenda et errata 285
MAÇON, PROTAÏ FRÈRES, IMPRIMKURS
GLOSSAIRE ÉTYMOLOGIQUE
DU
PATOIS DE VINZELLES
SUPPLÉMENT
Depuis le jour où j'ai publié 1 mon Glossaire étymolo-
gique du patois de Virtuelles (commune de Bansat, Puy-de-
Dôme), j'ai eu l'occasion de relever sur place un certain
nombre de mots ou de sens que j'ignorais ou que j'avais
omis. Je les réunis dans le Supplément que voici. J'en pro-
fite pour corriger quelques coquilles ou lapsus et mettre au
point quelques étymologies.
Les mots nouveaux figurent sous un numéro bis (ou
ter), intercalé à l'ordre alphabétique. Pour les additions et
corrections relatives aux mots figurant dans le glossaire, je
rappelle le numéro et le mot.
Les principaux sujets qui m'ont fourni ces nouveaux
matériaux sont, à Vinzelles, Mme Henry (76 ans),
MM. Chambefort (65 ans) et E. Giraud (58 ans); à Ban-
sat, M. Bost-Boyer (62 ans).
Je rappelle que le signe * désigne les formes conjecturales,
les mots archaïques, ** les mots ou sens sortis de l'usage
depuis longtemps, \ les emprunts au français, et, parmi
ceux-ci, -j-f les néologismes.
1 . Dans la Revue des langues romanes, en 191 5
102
A. DAUZAT
GLOSSAIRE GÉNÉRAL
83. âlyid^èi. La racine du mot est gauloise, probable-
ment préceltique, comme l'indique la toponymie. Tout
au plus est-il possible que, postérieurement, une racine
germanique voisine ait influencé le consonantisme du mot.
228 bis. bânétâ, s. f., diablotin (d. bànâ, corne). Vieilli
au sens propre ; s'emploie surtout au figuré. Cf. Glossaire
onomastique 18 bis.
243. bârdô. Lire « lourdaud ». — Le mot vient du fran-
çais (bardot).
310 bis. bèlu, mignon, terme de caresse pour les petits
enfants, généralement précédé de « mon » (dimin. de
bel).
483 bis. burêtyinà et burtyinà, raccommoder ou repriser
grossièrement (bôrra + suff. -et-inar; pour le sens, cf. 469
burà et 471 burâ-eèna).
503. butèlyà, grappiller. Se dit aussi pour ramasser les
noix quand il y en a très peu.
527. bud^âdèi. Lire « cuvier » et non « chaudron ».
560 bis. bwiçâ, f., vairon (poisson).
594 bis. eâr-eênà, entourer un trou (d'étoffe) d'un fil serré
(en langage populaire de Paris : « faire un suçon ») ; —
mreèwàdâ, s. f., « suçon », en français régional sarsi (dér.
de la racine cerse).
612. Lire -eèfô et non ùfô.
666. àâdiei, danger. Ajouter : a épidémie ».
884 bis. ijqvâ, s. f. , bavard (de iijtva).
900. djêvà, juter, jaillir. Ajouter : « baver ».
924 bis. dubà, châtrer (spécialement un porc) (adobar) .
1101 bis. ïbu{àj couvrir de bouse ; par extension empldr
trer, p. ex. un mur en mettant trop de mortier Qm^â).
1114 bis. èfaryà, s. f. pl., travail (pour ferrer les chevaux)
du maréchal ferrant (fer). Cf. 1191 bis.
PATOIS DE VINZELLES IO3
1132 ter. \ekûsûnà, écussonner, greffer.
1189. etrà. Ajouter : sûletrâ (propr1 soleil entrant), cou-
chant, ouest. Cf. 4931 bis.
1191 bis. -j* ètràvâj entrave, au propre et au figuré; au pl.,
travail du maréchal ferrant (cf. 1114 bis) ; au ng., personne
empotée, lourdaud.
1191 ter. J; ètrâvà, entraver, embarrasser.
1403 bis. fwisèlei, s. m., terrine ayant au milieu une
partie renflée (sert de support à l'éclisse) (fwiséla).
1553 bis. grâfàdâ, s. f., jointée. Se dit plutôt à Bansat;
cf. le suivant (agrafar).
1565 bis. grâpàdâ, s. f., jointée (agrapar ; le patois con-
naît les deux racines graf- et grap-, cf. 1554-5, 1568-9 et
le suivant).
1568 bis. grâpyàdâ, s. f., coup de griffe ; ce qu'on prend
avec la griffe, au propre et au figuré (gràpyâ).
1683. ifâ^-eè. Wxtifàlàeè.
1690 bis. ifrânyî, déchirer (es + franher, et changement
de conjugaison).
1697 bis. igâlàsè, s. m., inondation (dér. aiga ; pour le
suffixe, cf. 1683).
1716 bis. ikâbu-eènà [s = ], se prendre aux cheveux, se
donner une peignée, spécialemeut en parlant d'enfants
(cabossa, mot disparu, et suff. -inar).
1889 bis. itâ, étang. Se dit seulement pour l'étang de
Saint-Martin-des-Plains, beaucoup plus petit que le lac (là,
2435) de la commune de Bansat (le mot vient du français;
estanh aurait donné ite).
1924. Lire itsâbulyà et non itsâbulyâ. Cet adjectif est le
participe passé du verbe (omis) itsâbulyà, arracher la che-
velure, la fane d'une plante. Cf. 4541 bis.
1927 bis. itsâlâzà, s. m., grimpereau (eschala + suff.
-arat\).
1965 bis. ityœu, s. m., été. Mot archaïque à Bansat, dis-
paru depuis longtemps à Vinzelles devant byotê, 591
(estiu).
104 A- JDAUZAT
1995 bis. iièdyij s. m., airelle noire (dér. de air a; cf.
Très, airo, airedet ; la finale ici paraît représenter -il%).
Après 2012, le K a été omis en tête des mots commen-
çant par cette lettre.
2014 bis. v) kà, chat, emploi rare et ironique (cat, M).
2104 bis. kâsuiâ, s. f., brume, serein (dekâsà, couvrir).
2424 bis. kwàdâ, s. f., trou de rocher ; abri, vieux han-
gar (cova+ suff. -ada; cf. M.-L 1796 — 2°).
2536 bis. lyâ-bôu, m., clématite sauvage, propr1 « lie-
bois ». A la réputation de porter malheur.
2575. [yivâ, s. f. limon. Plutôt que « lie », le mot me
paraît représenter une altération (peut-être par attraction
homonymique du mot suivant) de glêva (glèbe) qui serait
phonétiquement lyèvâ (cf. Très, glebo, glevd).
2575 bis. g) lyivâ, s. f., herbe, gazon.
2621. * mâdufâ, mot disparu depuis deux générations,
aurait, suivant quelques vieillards, désigné la framboise
(suivant ma grand'mère, la fraise).
2645 bis. g) màlyâ, meule pour décortiquer le trèfle ;
grande meule de paille qu'on fait après le battage du blé ;
par extension, grande meule de blé, de la forme de la pré-
cédente, que l'on fait à l'endroit où Ton doit battre le blé
quand on a défait les « pignons » (cf. 3398 plâd^ti) et
ramené les gerbes : cette coutume et ce sens datent de
l'usage des batteuses (dernières années du xixe siècle)
(forme féminine de malh <C malleu). Cf. aussi pour le
sens, 4770 tyitsu.
2645 ter. mâlyà, v., décortiquer le trèfle; quelquefois, par
extension, battre le blé (tnalhar, marteler).
2662 bis. * mânyb, s. m., ** ver à soie : n'est plus con-
servé que dans l'expression (où le sens originaire n'est pas
compris) kwà le mânyb (littéralement : couver le ver à
soie), rester hébété, ne pas bouger. Quelques vieillards se
rappellent avoir entendu dire qu'on mettait autrefois, pour
en hâter l'éclosion, les cocons sous l'aisselle des infirmes et
PATOIS DE V1NZELLES 105
des idiots, qui restaient immobiles et à qui on donnait de
la nourriture en paiement. En tout cas, l'élevage des vers à
soie, très prospère en Limagne à la fin de l'Ancien Régime,
a disparu depuis la Révolution, époque à laquelle on arra-
cha les mûriers par suite de la fermeture des fabriques de
soie de Lyon (cf. à ce sujet, le rapport de L. Lacroze
publié en appendice de Y Annuaire du département du Puy-de-
Dôme pour l'année 1830, Clermont-Ferrand) (du prov. mod.
magnan, avec changement du suffixe).
2686 bis. mârjê, adj. Se dit du lait qui renferme des élé-
ments durs en sortant du pis, et du pis qui produit ce lait
(altération de marcit).
2742. mây$â, saulaie. Mot venu de Lyon : lyonnais
tnayéri (du lat. materia), chêne étronché, branchage,
branche de saule (cf. Nizier du Puitspelu).
2834. mît fi. Ajouter : *fê pà mtîei (. . .ké), il n'est pas à
souhaiter (. . . que), synonyme de fè pà bê^wè, cf. 334.
2841 bis, fht^éjS. m., linge (un peu vieilli) (subst. verbal
de meirar ; pour le sens, cf. Fit. mutande, de mutare). Ce
mot se retrouve à l'ouest jusqu'à Gignat (tneirê) ; il est
inconnu, plus au nord, aux Martres-de-Veyre.
2898 bis. muràlyâ, s. f., vache au museau tacheté (d.
myrè, museau).
2898 ter. murâlyà, -àdâ f. (bœuf ou vache) qui a le
museau tacheté.
2973 bis. myisturnà, retourner, tripoter {mis, tornar. M.)
3080. nyonyè, lambin. Cf. l'espagnol nono.
3206. pàrdçâ. Ajouter : en particulier, perche qu'on place
horizontalement sur le char pour assujettir le foin.
3290 bis. pd\àdu, s. m., instrument pour tailler les sabots
(parador, de parar, au sens de « préparer »).
3302. pé, pied. Ajouter : pé dê pylâ, proprt. « pied de
poule », renoncule des champs.
3398. plâdzu. Ajouter : par extension, grande meule de
blé élevée dans le champ qu'on vient de moissonner (ne
se faisait pas autrefois).
io6
A. DAUZAT
3442. pôy pain. Ajouter l'expression : kw i pa dâlé lè pô,
ce n'est pas au diable (cf. dans Godefroy l'expression « hors
du pain ». — Le patoisant a la conscience linguistique de
« pain » dans cette expression ; il est vraisemblable qu'il
ne s'agit pas du Pô).
3622 bis. pyidasâ, s. f., tout ce qu'on tire du laitage :
crème, beurre, fromage (pidansa).
3627. pyikà, piquer. Ajouter : mordre, en parlant d'un
chien, etc. On excite le chien de berger contre une vache
qu'il doit ramener, en lui criant : pyikâ lâ !
3719 bis. "j* râmâlyà, remmailler (un bas).
3721. râmênà, radoter. Cf. l'expression populaire pari-
sienne o ramener sa gueule », « la ramener » ou « rame-
ner », criailler, protester.
3922 ter. * rudo, m., âtre, foyer (cf. Très, roudaii).
3973 fe. sâbutyinà, mal raccommoder, faire des « suçons ».
Cf. 483 bis et 594 bis (fr. saboter + butyinà, 516).
4028 bis. sârmâlyàdâ, s. f., femme dégingandée (d. sar-
nalha, M.) ?
4464 bis. trâtsàdâ et ff trètsàdâ, s. f., tranchée (de
guerre), néologisme de 19 15.
4479 bis. * trèmyâ, espèce de seigle qu'on semait au prin-
temps (type * tremesa, de très mes ; pour la chute du ^, cf.
mon étude sur les Régressions dans les patois de la basse
Auvergne, Revue de philologie française, 1925).
4541 bis. tsâbiplyâ, s. f., chevelure d'une plante, fane(d.
chabeL cheveu [mot disparu], avec changement de suffixe;
cf. 1924).
4549 bis. tsâdôfâ, s. f., tégument qui entoure le chenevis et
qui exhale une odeur forte.
4556 bis. tsâlôd^à, payer le droit de mouture à Tannée
(chap-lonjar ?).
4556 ter. tsâlçd^ê, s. m., droit de mouture payé à l'année
(s. verbal du précédent).
4630. tsâtâlé, f. -élâ. Ajouter : s. f. tsâtâ{èlâ, perdrix
femelle (qui sert d'appeau).
PATOIS DE VIN Z EL LES IO7
4687 bis. tumiyâ, s. m. et f., personne d'un tempéra-
ment endormi, « momie » (altération, par deux déglutina-
tions successives, de « anatomie » ; cf. Très, anatoumio et
A. Dauzat, La géographie linguistique, p. 82. A La Chapelle-
x\gnon, plus au nord, une nouvelle altération a amené
le mot à itumiyb : cf. à Vinzelles iflâd^é, ikrœu a, itârsçlê,
itsârfœ, iveke a, etc.).
4755. tyetà t3, troglodyte [oiseau]. Le mot est évidem-
ment le même que le précédent (quintal), par emploi iro-
nique.
4931 bis. vârsï, est, levant (de versar). Cf. Glossaire onomas-
tique, 361 vârsanà.
4943.. vâ~u, courtilière. Le mot, qui appartient surtout
à l'est (franco-provençal), est d'origine germanique. (Cf.
J. Désormaux, Revue savoisienne, 1922, p. 52 etsuiv.). Pour
l'Auvergne, c'est encore un mot propagé par Lyon.
GLOSSAIRE ONOMASTIQUE
18 bis. bânètâ [lâ sobriquet de femme. Cf. Glossaire
général 228 bis.
31 bis. bèsàdâ [vé lâ =], montagne assez haute qui domine
lé petit hameau de Bel Air, sur les confins des communes
de Bansat et de Lamontgie Çbesseda,avec changement de suf-
fixe, cf. 4638 pyinâtélâ; les bouleaux devaient y prédominer
autrefois : ils y sont peu nombreux aujourd'hui, les pins
formant la grande majorité des arbres actuels).
46 bis. byfâ-tsàbrâ [vé — ], lieu-dit voisin de Bel Air
(pentes couvertes de bois, de fougères, etc., défrichées
seulement en partie) (bôfa chabra ; remarquer que bufà au
sens « manger » est un néologisme, cf. Glossaire général
43 5)-
46 ter. hulà [vé lâ = ], quartier excentrique de Saint- Mar-
tin-des-Plains (y avait-il jadis un jeu de boules, jeu dis-
paru depuis longtemps dans la région ?).
io8
A. DAUZAT
49. burgôdzu, Vergongheon. Voici quelques autres formes
latines anciennes : ecclesia. . . Vergumici, Cart. 679, XIe
siècle ; villa de Burgundione, Cart. 680, année 1220 : cette
dernière forme montre bien comment le mot s'est altéré
par attraction homonymique de « Bourgogne ».
67 bis. djàvâ [lâ =], sobriquet d'homme. Cf. GIoss.
gén., 884 bis.
119 bis. gârdèlê [vé lê lieu-dit voisin de bufâ-tsqbrâ
(ci-dessus 46 bis) (le sens paraît être « petite colline » ; cf.
Très. Gardello ; suff. -ét).
134. isu [v], Usson. L'étymologie doit être Icci-one,
influencé peut-être en bas latin par la racine celtique ux-,
haut (la localité étant précisément sur une hauteur). En
tout cas, contrairement à ce que suppose Longnon {Les
noms de lieu. . . , 45), Iciomagus est impossible, du fait des
formes latines du xe siècle.
185 bis. -f libè [lâ =]. La Loi, sobriquet d'homme (cf.
A. Dauzat, Les noms de personnes, p. 174).
256 bis. plô [vé lê ==], nom de terroir, près du pi\êlyèi,
254 (plâ).
280 bis. rumâ, Rome. Se construit avec « à » : lê pàpo
^ ï â Rifmà, le pape est à Rome (du prov. Rôma).
281 bis. rud^âdyi [vé lê =], nom de terroir (pré) à la
Ribeyre (de rtidià, ronger, brouter un pré maigre, et suff.
-aâit%}.
309 bis. isâbœ [vé =}, Chambeuil, lieu-dit (pré) près
d'Aubiat (cne d'Auzat) (la phonétique ne permet pas de
postuler * Camboialos : cf. dans la région Mareugheol,
Verneuoheol, etc.).
322 bis. tsâsè [vé lê —\ le Chassaing, nom de terroir (près
de 254 et de 256 bis) (chassanh; il n'y a plus aucun chêne,
de mémoire d'homme).
350 bis. fit sa [vé /'], TOuche, nom de terroir (près de la
Croze), voisin du village (oscba ; semble bien confirmer le
sens de terre ou jardin clos, donné par Emil Levy, v° çsca).
PATOIS DE VINZELLES IO9
361. vârsana [vé là ==], lieu-dit. Ce terroir est ainsi
nommé d'après son exposition à l'est. Cf. Gloss. gin. 4931
bis, vàrse).
364 bis. vo dyur [vé lé =], nom d'une vallée escarpée, près
d'Esteil (val dur).
Noms de vaches. — Voici les noms propres les plus
fréquemment employés pour individualiser les vaches (les
désignations récentes sont précédées du signe -J--J-) : bâràdâ
(jproprf tachetée ; s'applique à une vache tachetée de blanc
sur rouge ou vice versa ; fréquent) ; f f ^rm^(charmante) ;
"j**J" florâsê (Florence, n.de femme); fri^àdâ (frisée, s'appli
quant aux poils du museau ; très fréquent) ; gri^â (grise) ;
"ffkôtèsâ (comtesse ; d'après un port majestueux) ; mârkàdâ
(marquée, cad. tachetée ; très fréquent); j mârjiyiqâ (mar-
quise ; cf. kôïesâ) ; muràlyâ (au museau tacheté ; cf. Gloss.
gén. 2898 bis) ; nï^â (noire ; un des plus anciens noms,
figure dans une chanson en français d'il y a un siècle) ;
pyid^àdâ (pie, cad. tachetée noir sur blanc, assez fréquent) ;
ryd%â (rouge; très fréquent); sârd^â (proprt. « cerise » :
d'un rouge qui est censé se rapprocher de la couleur
cerise; fréquent); vytriétâ (proprt. « violette » : d'un rouge
légèrement violacé ; fréquent).
Cet ouviage a été tiré à 100 exemplaires
Publications spéciales de la Société des Langues romanes, t. XXVI
ONOMASTIQUE
DES
TROUBA_DOURS
LISTE DES NOMS PROPRES
QUI SE RENCONTRENT DANS LES POÉSIES DES TROUBADOURS
PUBLIÉE D'APRÈS LES PAPIERS DE
Camille CHABAIVEAU
PAR
«Joseph ANGLADE
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LANGUES ROMANES
MONTPELLIER
MCMXVI
PRÉFACE
La publication de ï Onomastique des Troubadours, dans
la Revue des Langues Romanes, fut précédée de l'avant-
propos suivant, que nous reproduisons intégralement.
AVANT-PROPOS
Parmi les papiers de Chabaneau se trouvait une liste
sur fiches des noms propres qui se rencontrent dans les
poésies des troubadours. Nous .avons hésité, pendant
quelque temps, à la publier. Nous ne .savons pas si elle
est complète, et, d'ailleurs, il est difficile de faire des
listes qui le soient. Nous croyons cependant pouvoir La
publier, pour plusieurs raisons.
D'abord il semble, d'après les exemplaires des Gedichte
der Troubadours et des W'&rke der Troubadours, de
Malin, qui appartenaient à Chabaneau, qu'il ait relevé
soigneusement, tous les noms propres qui se trouvent
dans ces deux collections. Il a dû faire de même pour
le Choix des poésies des Troubadours de Raynouard.
Il semblait donc bien que Chabaneau ait relevé tous
les noms propres qui ont attiré son attention, dans les
poésies lyriques de troubadours. Nous disons poésies
lyriques, parce que La plupart des poèmes didactiques
ou narratifs paraissent avoir été laissés de côté.
D'ailleurs, quelques notes qui se trouvaient parmi les
fiches donnent les indications suivantes. Dans l'une on
lit : « Relever G. de Cabreira [P. de Corbiac rayé], G.
de Calanso. B. de Paris, Flamenca [souligné ainsi], Jaufre
[B. de Born rayé], Novas de ïherelge, Breviari, Croi-
sade [Chanson de la], Guerre de Navarre, Biographies
[des Troubadours] ».
Sur une autre fiche, on lit : « Reste à dépouiller :
Flamenca, les poèmes historiques, G. de Galanson, G.
de Cabrera, Breviari, les vies des Troubadours ».
2
VI PRÉFACÉ
Jusqu'à que] point le relevé fait par Chabaneau est-il
complet ? Il y .a évidemment des lacunes ; je m'en suis
aperçu en le feuilletant quelquefois, et ce sont ces lacu-
nes, dont je ne puis pas fixer l'importance, qui m'ont
fait hésiter d'abord à publier cette liste. Il y manquait en
particulier le relevé des noms contenus dans les Inedila
publiés par M. Appel et dans les Inedita du ms. Cam-
pori ; beaucoup de poésies déjà publiées ne paraissent
pas avoir été dépouillées. J'ai essayé de combler toutes
ces lacunes, sans me flatter d'y avoir complètement
réussi.
Cependant, je crois que cette liste rendra des services,
comme instrument de travail. Il n'y en a encore aucune de
ce genre, et nos éludes souffrent de cette lacune (1).
Evidemment, il serait très désirable d'avoir, pour l'an-
cienne littérature provençale, un Dictionnaire des noms
propres, dans le genre du Provenzalisches Supplemenl-
Wœrlerbuch, d'Emile Levy, avec citation des passages,
identification des noms, discussions historiques, commen-
taires, etc. Mais qui se chargera de cette besogne ?
Quand .sera-t^elle possible ? Et qui l'en l reprendra, après
la tourmente actuelle ? En attendant, nous offrons aux
provençalistes un simple instrument de travail, un peu
fruste peut-être, mais qu'on pourra polir et compléter
à loisir à mesure que les lacunes apparaîtront (2). Nous
serons très reconnaissants aux lecteurs de la Revue qui
voudront bien nous signaler, en cours d'impression, les
lacunes et les erreurs qui sont inhérentes à des travaux
de ce genre et qui sont peut-être plus nombreuses dans
celui-ci, par suite des circonstances. Un supplément sui-
vra sans doute ce travail ; nous faisons appel à toutes
les bonnes volontés pour qu'il ,soit complet
Il a paru, récemment, un travail de M. F. Bergert,
Die von âm Trobadors genannien oder gefeierlcn Damen,
(1) Sainte- Pal aye avait dressé une liste des nome propres ; elle se
trouve dams ses papiers.
(2) C'a t dians cette intention que noms avons laissé des blancs ape-pz
importants entre les différents articles.
PRÉFACE
VII
Halle, 1913. [Beihefte zur Zeitschrift fur romaniscke Phi-
lologie, XLVI]. Le relevé des noms des femmes chan-
tées par les troubadours paraît complet (1), et l'auteur a
ressemblé sur chacune d'elles tous les renseignements
qu'il a pu trouver. C'est un travail fort méritoire et qui
rendra de grands services. Nous y renvoyons quelque-
fois pour certains renseignements complémentaires :
formes qui se trouvent dans les variantes, différences de
graphie, etc. Nous aitons également, d'après cet ouvrage,
les noms de plusieurs femmes auxquelles il est fait allu-
sion dans les poésies des troubadours, quand elles ont
pu être identifiées : ces noms sont mis entre crochets.
Nous ne disons pas la part qui nous revient dans
ce'to publication. Elle <a consisté surtout à contrôler les
renvois qui nous paraissaient douteux, à vérifier de nom-
breux points de détail, de tout ordre, à combler les lacu-
nes, et. dans la partie purement matérielle, à compléter
les fiches, où les noms des troubadours étaient presque
tous en abrégé. Nous n'avons pas cru devoir indiquer tou-
jours par un artifice typographique (crochets, astérisques,
etc.), nos additions ou nos changements .Nous ne l'avons
fait que dans certains passages, qui nous ont paru plus
importants que d'autres. En principe, tout ce qui est entre
parenthèses a été ajouté par nous au travail primitif de
Chabaneau.
Le classement des troubadours est fait d'après l'ordre
alphabétique du Grundriss, de Rartsch. Tes pièces sont
indiquées par Le- premiers mots du premier vers.
Chabaneau avait admis, dans sa liste, les Senhals ou
noms de convention. Mais je ne crois pas qu'il les ait
fous relevés. Nous avons ajouté la plupart des autres
d'après Berge rt.
Nous avons dépouillé les ensenhamens de G. de Ca-
lanso, Fadet \oglar (éd. W. Relier), de G. de Cabreira
(d'après Milà, Trobadorcs en EspaAa, p. 265 sq.) et de
R. de Paris (d'après Rartsch, Denhmàler).
(1) Nous n'avons relevé que quelques lacunes de peu d'importance.
VIII PRÉFACE
Il est arrivé quelquefois que Chabaneau a fait ses dé-
pouillements d'après des éditions diplomatiques de manus-
crits (surtout d'après les textes publiés dans YArchiv,
tomes XXXIII et suivants), où les attributions de pièces
ne sont pas toujours exactes. Nous avons corrigé les
erreurs qui ont pu se produire de ce chef quand nous les
avons remarquées ; mais plusieurs peuvent nous avoir
échappé. En général, les renvois qui se trouvent à la fin
de chaque article du Grundriss de Bartsch permettront
de relrouver le nom du troubadour auquel la pièce appar-
tient.
Pour les troubadours dont il existe des éditions, nous
avons pu, en général, ajouter aux noms propres des ren-
seignements historiques : par exemple pour Berlran de
Born (éd. Stimming, 3e éd.), Uc de Saint-Cire, Peire
Vidal, etc. Ces renseignements, il est à peine besoin de
le dire, n'ont pas la prétention d'être complets.
En ce qui concerne les personnages historiques, comme
les rois d'Aragon ou de Casidle, les empereurs d'Alle-
magne, e'c, nous avons tâché d'établir une classification .
Abréviations. — Nous avons laissé quelques abrévia-
tions d'ouvrages ailés par Chabaneau, quand elles ne
présentent pas de difficultés.
Le nom de Bertran de Born, revenant, souvent, est
représenlé quelquefois par les deux initiales : B. B.
Nous ci Ions, quand il y a lieu, le Grundriss de Bartsch
sous la forme abrégée Gr.
On trouvera quelquefois aussi les Werke der Trouba-
dours de Mahn et les Gedichte der Troubadours du même
cités, en abrégé : M. Ged. M. W.
N. B. — Les feuilles contenant les lettres A et B ayanl
du êto tirées avant que j'aie pu terminer la révision
complètç des poésies des troubadours, les additions,
assez nombreuses, à ces deux premières lettres paraîtront
dès le prochain numéro de la Revue,
A
Le second article, contenant le complément .annoncé,
ainsi que les lettres, C, D, E, (en partie) fut précédé de
l'avertissement que voici :
AVERTISSEMENT
Nous avons dû, pour ne pas retarder trop longtemps
la publication de la Revue, donner le bon à tirer de notre
premier article de VOnomastique des Troubadours avant
d'avoir terminé la révision de leurs poésies (15 juin 1915).
Nous publions dès maintenant, sans attendre la fin de
l'impression du présent travail, le complément des lettres
A et B. En effet, VOnomastique, telle quelle se trouvait
dans les papiers de Chabanaau, était \beaucoup plus in-
complète que nous ne l'avions d'abord pensé. Dès que
nous avons entrepris la révision méthodique des poésies
des troubadours, nous avons constaté d'assez graves lacu-
nes (1) ; mais après de nombreuses additions faites sur
les épreuves, nous avons dû nous résigner à renvoyer à
un autre numéro les nouveaux articles que cette révision
nous a fait connaître. Pour les lettres suivantes, ces addi-
tions seront incorporées dans le texte, sans que d'ailleurs
nous les indiquions par un procédé typographique.
Nous avons donc revu toutes les 'poésies lyriques des
troubadours et la plupart de leurs poésies didactiques.
De ce chef, le travail primitif de Chabaneau s'est trouvé
considérablement augmenté. D'une manière générale, nos
additions sont de plus d'un tiers (2).
(1) Des poésies assez nombreuses paraissent ne pas avoir été dé-
pouillées ; dons la même pièce il arrive souvent que certains noms
n'ont pas été rele vés, sans qu'on puisse s'expliquer les causes de cet
oubli.
(2) Sur cent fiebes prises au hasard (entre Cabador et Carcasses
exclu) il y a quarante-deux fiches nouvelles.
X
PRÉFACE
M. Massô y Torrents, le catalaniste bien connu, biblio-
thécaire de VInstitut d'Estudis Catalans de Barcelone, a
bien voulu dépouiller pour nous les poésies encore iné-
dites de Serveri ou mieux Cerveri de Girone : nous lui
exprimons nos remerciements pour cette précieuse colla-
boration qui, dans les circonstances présentes, nous a
vivement touché.
Nous avons, de notre côté, dépouillé les Proverbes de
Guilhem de Cervera, ainsi que les poésies de Cerveri de
Girone contenues dans le Cançoner dels Comtes d'Urgell
(publié par M. Nicolau Llabrès pour la Societat Cata-
lana de Bibliofils, B-arcelone, 1906). Nous avons enfin
relevé les noms propres de la Faula de Torroella (même
volume) (1).
*
**
Cet .avant-propos et cet avertissement indiquent les ori-
gines 'du présent travail et nous dispensent d'y insister
plus longuement.
Notons d'abord que le complément des lettres A, B, a
été incorporé dans le texte du tirage à part.
Remercions ensuite ceux qui ont bien voulu nous signa-
ler, en eours d'impression, les erreurs, les additions,
suppressions, etc. ; parmi ceux-là, M. A. Jeanroy a mar-
qué un des premiers à nous faire part de ses précieuses
observations : je l'en remercie bien vivement.
De même M. C. Fa,bre, directeur de l'Ecole Normale
d'instituteurs du Puy-en-Velay, a tien voulu me communi-
quer une série d.e corrections et de remarques sur les
noms propres qui se rencontrent chez les troubadours du
Velay et en particulier chez Peine Gardenal ; je suis très
reconnaissant à cet excellent provençaliste d'avoir bien
voulu, au milieu de ses occupations professionnelles si
(1) M. A. Jeanroy a bien voulu, un des premiers, nie signaler
quelques additions : on les trouvera accompagnées de son nom dans
a liste suivante.
PRÉFACE XI
absorbantes, -consacrer une partie de son temps et de son
zèle à une œuvre d'intérêt général.
Xous espérons pouvoir publier plus tard un complément
ou un supplément ; mais des œuvres importantes ont été
publiées sans index des noms (propres, comm îles Leys
d'Amors el le Breviari d'Arnor et cela ne facilite pas notre
travail.
Comme nous l'avons -dit plus haut, nous avons relu
toutes les poésies lyriques des troubadours et la plupart
des poés'es didactiques ; parmi les poésies lyriques nous
avons dû laisser de coté la plupart de oeliles de G. P. de
Cazals, qui attendent toujours un éditeur, quoiqu'elles ne
soient contenues que dans un seul manuscrit : un très petit
nombre d'autres (une demi-douzaine environ) ont été aussi
laissées de côté, parce qu'elles ont été imprimées dans des
recueils qui ne sont -pas à notre portée, ou parce que nous
n'avons pas su les retrouver.
Les troubadours sont cités par ordre alphabétique, d'a-
près la liste du GrundHss de Bartsch qui aurait besoin
d'ailleurs d'être refaite ; cependant il s'est produit des
confusions dans les citations des premières lettres (A-B),
où nous avions essayé d'abord un classement chronolo-
gique : nous y avons renoivé pour les lettres suivantes ;
mais pour ne pas compliquer ila composition typogra-
phique, déjà assez difficile, nous n'avons pas cru devoir
tout changer dans le texte 'des premières lettres ; on vou-
dra b'en être indulgent pour ce défaut avoué et expliqué.
★ ★
Xous ne reviendrons pas sur d'autres défauts qui sont
inhérents à tout travail de ce genre, et qui peuvent être
plus grands dans celui-ci étant donné ses origines et sur-
fout los circonstances actuelles. C'est ainsi qu'on remar-
quera sans peine un certain manque d'unité dans l'appel-
lation des troubadours (mais sur ce point l'unification de
l'onomastique usuelle est encore «à faire), des attributions
inexactes, parce que, à défaut d'éditions critiques^ les
XII
PRÉFACE
exemples ont été pris souvent dans un seul manuscrit, etc,
etc. Beaucoup de noms propres ne sont pas identifiés et
un trop grand nombre sont encore suivis d'un point d'in-
terogatioo.
Mais ceci dit el reconnu, il nous paraît que cet instru-
ment de travail doit être appelé à rendre des services. Un
autre, plus complet, ne sera possible que lorsque nos
troubadours auront été tous édités d'une manière critique:
or cette tâche est loin d'être dans les perspectives les plus
prochaines.
J'ajouterai que la rédaction du présent travail s'est
effectuée principalement pendant les années 1914 (fin) et
1915, au moment où les esprits et les cœurs étaient tour-
nés vers d'autres buts. Si nous l'avons mis sur pied ce-
pendant, au milieu de la tourmente, ce n'est pas que nous
ayons recherché cette ataraxie qui parut le comble de la
sagesse à certains philosophes de l'antiquité, mais bien au
contraire parce que faire connaître le passé d'une provin-
ces les plus belles de la « douce France » nous a toujours
paru être une œuvre éminemment patriotique, n'en déplai-
se aux ignorants et aux sots ; les événements n'ont fait
que fortifier notre conviction. La haute personnalité mo-
rale qu'est la France date de loin. Il faut l'aimer dans son
présent comme dans son passé, dans ses provinces de
l'Est comme dans celles du Midi, dans tout ce qui a fait
d'elle un foyer d'intelligence et dé poésie rayonnant sur
le monde.
J. Anglade.
Toulouse, mai 1916,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
LISTE DES NOMS PROPRES
QUI SE RENCONTRENT DANS LES POÉSIES
des Troubadours
A
Aaron. — Gué Folqueys, Los VII gougz (C. Fabre).
Abdenago. — P. d'Alvergne, Dieus vera vida.
Abel. — P. de Corbian, v. 17. P. Cardenal, Razos es ;
Tostemps azir. Peire Vidal, Bem pac d'ivern e d'estiu.
R. de Vaqueiras, Ar vei escur e trebol cel. Zorzi, Atressi
com lo gamel.
[Abilais (Var. Albinais)]. — G. Ademar, Lanquan vei
florir lespiga. (Il s'agit d'Albi: il faut lire qu'Albi lais.)
Abiro. — Matfne Ermengauid, Temps es quieu mo sen
espanda.
Abraam. — P. de Corbian, 17. Rostang Beren^uier, Si
com trobam clar el vielh testament. Zorzi, Atressi com
lo gamel. Gavauda, leu no sui pars als autres troba-
dors. F. d-e Marseille, Senher Dieus. G. de Cervera,
Prov., 679.
3
2 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Absalon. — Arnaut de Marueil, Tan mabellis em plaiz
(Epitre). P. de Corbian, 20. Zorzi, S'ieu trobes plazer
a vendre. B. de Paris.
Achilles. — B. de Paris.
Acra. — Cornet (père), Un sirventes.
Acre. — B. d'ALamanon, Qui que sesmai. Boniface de
Castellane, Sitôt no m'es fort gaiai. M. de Montaudon,
Vautr'ier fui en paradis. Peirod, Pos flum. Jordan. R.
de Vaqueiras, Ar vei escur e trebol cel. Ricas Novas,
Pos partit an lo cor. Rostang Berenguier, Pos desamar.
Toimiers, Si col flacs molins. F. de Lunel, Roman.
Adam. — A. Daniel, Lo ferm voler. B. de Bondeilhs,
Tôt aissim pren. B. de Boni, Mout me plai quan vei.
B. Carbonel, Dieus [es Adam. Cercamon, Lo plaing
comenz. F. de Marseille, Vers Dieus. G. de Poitiers,
Farad chansoneta. G. de Caibestanh, Ar vei quem ven-
gut als jorns loncs. Gâ valida, Patz pas sien ven del
senhor. Idem, Un vers farai pos me someill. R. d'Au-
remga, Ar quan semblol foill del fraisse. Serveri de
Girone, Del mon volgra. P. de Corbian, 1. Zorzi,
Alressi com lo gamel. Dante de Majano, Sel fis Amors.
G. de Cervera, Prov., 327, 396, 398, 399, 452. P. d'Au-
vergne, Ab fina pia. P. Cardenel, Vera vergena. R.
Jord.an de St-Antonin, Non puesc mudar. Serveri, De
Deu zio's deu ; Perque nom daram ; Totz hom. Id.,
Mal dit, 86, 383, 390. Tenson de P. ïrabustal et de
l{ûynaut de Très Sauzes.
Adamelon. — B. de Paris.
\d astres. B. do Paris. (C'est, d'après M. Jeauroy, la
l'orme du ms. ; B.n lscJi imi})rime Odastres.)
Ademar. — rrenson avec R. de Va(iueiras.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ADONELLA. Cf. DONELLA.
3
Aelis de Montfort. — B. de Born, Domna.
Aenac. — Troubadour cité par R. Vidal, Abrils issia,
v. 1189. P. Cardenal, Un sirventes ai en cor. (Aenac est
aujourd'hui Eynac, commune de Saint-Julieri Chapteuil,
Haute-Loire. Cf. Annales du Midi. XXI, 1909. C. Fa-
fa re).
Aeneas. — G. de Calanson, Fadet, 110-111.
Aengris. — Richard d'Angleterre, Dalfin, ieus voill
deresnier.
Aenric. Cf. Enric.
Aereill (?). — G. de Berguedan, Bernartz, ditz de Bais-
seil. Lire Creill, Cresseill ?
Aeson. — G. de Calanson, Fadet, 79.
Africa. — Raimom de Tors, Ar es dretz queu chant'e
parle. G. de Cervera, Prou., 1074.
Agaitz (Saill d'). Cf. Saill.
Agalborgen (Na Galborgen). — Gui de Cavaillon, Man-
tel vil. Cf. Galborg.
Agamemnon. — G. de Calanson, Fadet, 190.
Agen. — B. de Born, Quan la novela flors. Monge de
Montaudon, Pois Peire d'Alvergn a chantât.
Agenes. — Bertran et Mateus, Seigner Bertran, per la des-
conoissensa. Pierre III d'Aragon, Peire Saivatge, en
4 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
greu pezar. B. A. Moncuc, Er quan li rosier. G. P. de
Gazais, Enqueras sil plagues. Uc de Saint Cire, Un
sirventes voill far. Comte de Foix, Mas qui a flor.
Ager. — Serveri, Testament.
Agnes. — C. de Poitiers, En Alvergne. Un vers farai.
R. d'Orange, Parliers... eu chan. Agnes, servante,
dans Carbonel et Rocin (Gr. 82, 13). N'Aines dans
Rioas Novas, Un vers comensar. N'Anhes de Roea-
coart, B. de Born, Dona puois de mi. N'Agnes, R. de
Vaqueiras, Truan, mata guerra. N'Aynes d'Arc, Guil-
lem de la Tour, Pos N'Aimerics. Agnes de Gimel,
Comte de Poitiers, Companho ferai. N'Agnes de Lenta,
R. de Vaqueiras, Truan, mala guerra.
Agneseta. Cf. Bergert, p. 92, 94.
Agnesina (N). — Rofin, Rofin, digatz. Agnesinna de Polo-
gnac, Albertet, En amor trob; cf. Bergert, p. 92. A. de
Salussa, A. de Belenoi, Tant er d'amor.
Agot, Agout. — G. del Baus, En Gui a tort. Ricas Novas,
Un vers voit comensar. N'Agout (ou N'Amieu), Blac^is-
set, Guerra mi plai. Raimon Agout, Cadenet, De nulla
ren. E. de Barjols, Una vahmta. G. Raidit, A b cantar
me dei ; Ab cossirier ; Ar es lo mons vermels ; D'un
dolz bel plazer; Ges nom tuelh; Jauzens ab gran; Mon
cor e mi ; Per loi del temps ; Pel messatgier ; Sitôt
nonca ; D'un'amor. P. Vidal, Ges car estiu. Trobaire
de Viillarnaut, Un sirventes.
Agradiva (N'). — Sordel, Qui se membra. Id., Aitant ses
plus. Id., Ensenhamen. (Celte dame doit être1 identifiée
avec Guida de Rodez ; Cf. Annales du Midi, 1912,
l>. 328. C Fabre.)
Agremon.
nortz.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 5'
— Guilhem de Berguedan, Joglars not desco-
Aguilar (Posson d'). — R. de Vaqueiras, Senher mar-
ques.
Aguilo (Guerau de). — Serveri, Testament.
Agust César. — G. de Cenera, Prov. 184, 547.
Aguolan. — G. de Cabrera, Cabra.
Aia. — Anonyme, Cour d'Amour. P. Raimon, Ar ai ben
d'amor. G. de Cabrera, Cabra. Poais de Capdueil, Hu-
mils et francs. P. de Marseille, Belha domna.
Aicelis ( = Ezzelin). — G. Raimon, Cant eu venc d'On-
garia. (Aucune pièce de G. Raimon ne commence
ainsi. C'est la pièce Gr. 229,3 : ce vers est le premier
de la deuxième strophe). Aizeuin : Uc de Saint Cyr,
Canso quer l.eu.
Aicelma. — Tan son de Guizenet et d'En Raembaut. (Ber-
toni, Canz. di B. Amoros, n° 344).
Aido. — R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Aigar. — B. de Born, Rassa tan creis.
Aigla (L'). — Aicart del Fo&sat, Entre dos reis.
A iglentina (la piucela). — R. de Vaqueiras, A^on puesr-
saber.
Aigleta. — R. de Vaqueiras. Honrat Marques. Cf. Ber
gert, p. 68. G. de Cabrera, Cabra
Aiglina, Ailina (N'). — Marcabru, Viverns vai.
6
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Aiglina de Sarzan. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
(Sarzana est dans le district de Cevante, prov. de
Gênes.)
Aiglon (rei) ( = EgIon, Juges, III, 15). — P. de Cor-
bian, 19.
Aigolan. — P. Gardenal, Per fols tenc.
Ailina. Cf. Aiglina.
Aillans. — Doit être lu dans P. Vidal, Bon Aventura,
d'après F. Torraca, Pietro Vidale in Italia (Extr. des
Atli R. Accad. Anch. Lett. Bell. Arti, Nuova Série, voi.
IV, 1915, p. 229-230). La conjecture parait juste. Ail-
lans est un bourg du Piémont, à côté de Asti.
Aima (N') de l'Espatla. — R. d'O ratage, Escoutatz.
(Espatla est plutôt un nom commun ; cf. Appel, Prov.
Chr.3, n° 36).
Aiman (N"). — R. de Durfort, Turc Malec.
Aimàr. — G. de Cabrera. G. del Baus, Bem meraveill.
Aimars. — B. de Born, Ges eu nom desconorl. Id., Un
surventes faiz. E. de Barjols, Bels Gazanhs. R. de Va-
sirvenles falz. E. de Barjols, Bels Gazanhs. R. de Va-
Limoges?), B. de Born, Bem plaiz car. \' Aimars (de
Poitiers), B. de Boni. Ouan la novela flors. G. de
Borneil, Plaing e sospir. G. de Sant Gregori, Ben
grans avolesa. Cf. encore Gr. 4.
Aimens. — P. Cardenal, Gel que je. (Ce n'est pas pro
bablement un nom propre.)
\ i m i : K i< (\"). — P. Rogier, Per [ar esbaudir (AirrieHcs
lo tos, c'est-à-dire Aimeric de Lara, neveu d'Ermeiv
gard<>). R. de Vaqueiras, Vel rei d'Aragon. (Le même
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
sans doute ; cf. Milà, p. 88 el Anglade, Mél. Chaba-
neau, p. 739.)
Aimeric (roi de Hongrie). — P. Vidal, Ben viu a grau
dolor.
Aimeric [de Belenoi]. — Teuson avec Arnaut Catalan.
Aimeric (de Montréal?). — R. de Miraval, A Dieu me
coman.
Aimeric (de Narbona). — Durand de Pernas, En talent,
Ane mais ; Tant m'es Vonratz. Aillusion ? Cf. G. Riquier,
Ail in grans com devers, v. 179 et sq. G. Riquier, Al
car onratz senhor (Aimerics lo vielhs). P. Vidal, Pos
ubert ai. R. Gaucelm, Qui vol aver complida. R. de
Tors, Per Vavinen Pascor. R. de Vaqueiras, No ma-
grada.
Aimeric de Pégulhan. — Anon., Ane al temps d'Arlus.
G. Figueira (Cf. Gr., 10, 9), Ane tan bel cop ; ici.,
N' Aimeric queus par (Gr. 10, 36). G. de la Tour, Pos
N' Aimerics. Fortunier, Si N' Aimerics te demanda (est-
ce bien Aimeric de Pégulhaoi ?). Foxa (Joan de) le cite
deux fois : cf. Romania, IX, 54, 68. Contre Aimeric de
P., cf. Uc de Saint Cyr, Antan fez i\oblas. Aimeric se
nomme encore dans ses tensons avec Albert, Bertran
Daurel, Eilias, Gaucelm Faidit, Guilhem Raimon ; Gr.
10, 3, 6, 13, 35, 37.
Aimeric (N'). — Aimeric, PeHre del Puey. (Le trouba-
dour Aimeric ; cf. Chabaneau, Biogr. des Troubadours,
p. 299.)
Aimeric. — G. de Cabrera, Cabra.
Aimiers. — Zorzi, En tal désir.
Aimo. — A. de Belenoi, Arum destreign. B. Marti, Ouan
lerba. G. de Cabrera, ( 'ultra
8 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ai mon (la terra Sanh). — B. de Born, Quan la novela
flors. (C'est-à-dire l'Angleterre ; Stimming, B. de Born,
3e éd., p. 177.)
Aimonet (jongleur). — R. de Vaqueiras, Senher marques.
Ainaut. — P. de Marseille, Lautrier.
Aines, Ainesina. Cf. Agnes, Agnesina.
Aiols, Aols. — Bonafe, Sen/i' En Blacatz. R. d'Orange,
Apres mon vers. Cf. Ajol.
Aire (La ciutat d'). — B. de Born, Un sirventes fatz.
Aix, Aies (lo senher d'). — B. de Born, Pois Veniadorns.
Aix (le juge d'), B. Garbonel, Si anc nul temps. Aix,
R. d'Orange, En aital rimeta. Complainte du roi
Robert.
Ajanes = Agenes. — Peire III d'Aragon.
Ajol. — G. de Cabrera, Cabra.
Akis. — G. de Ca Lan son, Fadet, 138.
Alais, Alazais. — Cf. Azalais.
Alaisina Yselda. — A. Yselda, A Na Carenza.
Alaman. — Anon., Ja no eugei. A. de Pegulhan, Cel que
s'imis ; En aquel temps. B. de Born, Mon chan fenisc.
Calega Panza, Ar es sazos. F. de Lune!, Al bon rei
Gavauda, Senhors, per los voslres. G. de Poycibot,
S'ieu anc' jorn. G. de Borneil, Dels bels digz (Il s'agit
de Frédéric Barberousse). G. de Calanson, Bels senher
Dieus. G. de Sont Desdier, S'eu tôt me soi. Joan d'Au-
busson, En N'icolet. L. Cigala, Se mos cfians fos (Il
y ftsi oiestion aus,^i rie Yemperaire, sans rtoute d' Aille-
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 9
magne : Frédéric II ?). P. Cardinal, Per fols tenc. P.
de Marseille, Ab marrimen. P. Vidal, Bon aventura ;
Ben viu a gran dolor. P. de Casteilnou, Hoimais nom
cal. Pistoleta, Ane mais nuls hom. Peire Bremon, Pus
partit an. R. de Beljoc, An Peire myer (il y est question
de Frédéric II). R. de Vaqueiras, Senhor marques. R.
de Tors, Ar' est ben dreitz. Un Templier, Ira e dolor.
Alama.vda. — B. de Born, D'un sirventes nom cal. G. de
Borneil, Sius quier conseil. Bernart Arnaut d'Arma-
gnac. Cf. Gr., 244, 12 (Guiraut d'Espanha), où on lit
Na L'Amada ; Bergert, p. 58. P. Cardenal, A totz farai.
Alamanha. — B. de Born, Bem platz. Id., Ieu chant.
G. de Berguedan, Un sirventes ai. P. Vidal, Ma volun-
tatz. R. Vidail, Abrils issia. R. de Vaqueiras, Aras pot
hom. Id., Garlambei. Tomiers, De chantar (Frédéric II).
R. de Mira val, Qui bona chanso. P. de la Caravana. Al-
baric, Amie Guibert. P. de Marseille, Ab marrimen.
G. Riquier, De far chanso. Id. Temson avec le comte
Henri et le sieur d'Alest. Anonyme, Bona dompna. B.
A. d'Armagnac, Lombartz. Frédéric de Sicile. L. Cigala,
Sludi fil rom., V, 46. P. de Capdueil, Ladregz solatz.
(Le mot se retrouve dans la biographie de Pons de Cap-
deuil et appartenait à un chant non retrouvé du poète.
C. Fabre).
Alamano. — B. d'Alamanon, Amies Guigo; Ja de chantar.
Alamany (Guiraut). — Serveri, Testament.
A lanes. — Bertran de Born, Pois lo gens. (Il faut lire
Alaves, les habitants de la province d'Alava, en Na
varre).
Alanso. — Faure et Faleonnet.
Alap. — Durand de Paernas, En talent.
10 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Alaps. — B. de Born, Ane nos pot far. (Il s'agit d'AIep,
en Syrie ; Stimming, B. de Born, 3e éd., p. 189.)
Alari (Sant). — G. Riquier, G. de Mur, ehausetz. G.
de- S. Gregori, Dreg e razos.
Alaves. Cf. Alanes.
Albaire (Don Sabuc, fil d'). — Anon., Dol me las dens.
(C'est une strophe de P. Vidal, Ges pel temps fer e
brau.)
Albaxa (Alibe la longue). — P. de Corbian, 32.
Albaxha. — B. Carbonel, Si anc nul temps. P. Vidal.
Mout es bona terra. Pujol, Cet qui salvet.
Albar. — P. Vidal, Ges pel temps. r
Albaric (Bertran). — Guibert.
Albaric (N ). — Uc de S. Cire, Un sirv entes (Alberic da
Romano). Cf. encore, Uc de S. Cire, Messonget et Su-
chier, Denkmâler, I, 320.
Albaric le Borguognon. — G. de Cabrera, Cabra.
Alberjatz. — Tenson d'Alberjatz et de Gaudi.
Albert (N') (marques). — R. de Vaqueiras, Senher mar-
ques. Tenson entre lui et R. de Vaqueiras, Aram di-
gah. N'Albert. G. de Berguedan, Amie marques.
Albert (N'), de Sisteron. — G. Ademar, Tant es d'amor.
Tenson d'Albert et du Monge. Tenson de G. Faidit et
d'Albert de Sisteron.
Albert. — A. de Pégulhan, Albert, chausetz ; Amies
N'Albert. (Cf. sur cg |>'Lrsonnnge G. Bertoni, Ricerche
sui trovatori minori di Genoua, lre éd., p. 20 du tirage
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
11
à part). Tenson avec S. Doria (le même ?). G. de Ber-
guedan, Un sirventes ai. Simon Doria, N' Albert.
Albertet. — Tenson d 'Albertet et de Raimbaut.
Albertet. — Tenson d'Albertet et de En Peire. Cf.
encore Uc de l'Escure, De mots ricos. Cf. A. Jeanroy,
Poésies provençales inédite*, p. 35 du tirage à part.
( liabaneau voulait lire Albertet de Savoya. Le ms. a
Albertet de Sa.
Alberu. — R. Vidal, Abrils issia. (Alberu est un ancien
château ruiné du pays d'Urgel, près de Castillon, et non
Aubière, dans le Puy-de-Dôme, comme le dit W. Bobs.
C. Fabre).
Ami. — G. Ademar, Chantan dissera. Cf. supra, Albilais.
A [ juges. — P. Vidal, Mos cors salegra. Cornet père,
Un sirventes. G. Ademar, Chantan dissera. G. Ri-quier,
Oui a sen. M. de Montaudon, Vautre iorn.
Albricx (X'). de Romans ? — Uc de S. Cire. Messongel
un sirventes. (C'est Alberico de Romano, cf. supra,
s. v. Albaric.)
Albi sson. — Dauphin d'Auvergne, Reis pois. Ai.buzon
(pros e valens vescontessa d'). G. de Puycibot, Una
grans amors. Gui d'Ussel, Ben feira chansos.
Albusson (Joanet d'). Cf. Jôanet d'A.
Albusson. Cf. Joan d'Albusson, d'Aubusson.
Alcais. — P. Cardenal, Li clerc si fan pastor.
Alcuba. — Allusion à Ilolophcrne ? P. de Bussinhac,
Sirventes et chansos (en Valcuba al rei)
Alda. — Zorzi, Alressi corn lo gamel. cf. Auda.
12
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Aldaer. — G. de Cabrera, Cabra.
Aldenai. — Guiraudo, Gr. n° 239.
Aldeon. — G. de Cabestanih, Gr. 242, 7, v. 58. (Les
mss. donnent des textes différents : Malleon A C I,
Aldeon R, om. H V.)
Aldric, Audric. — Marcabrun, Sen4i En Aldric.
Alduardo (En). — Marcabru, p. 283. (Ce renvoi ellip-
tique désigne YArchiv, T. 50, p. 283, où se trouve 4e
texte d'une cobla que Chabaneau veut attribuer à un
autre Marcabrun ; Biogr. p. 365.)
Alegret. — B. de Ventadour, Amors et queus. Marcabru,
Bel m'es.
Alegret. — Se nomime à la fin de Ara pareisson.
Alengri. — P. Cardenal, Las amairits (autre forme,
Ysengri) ; Li clerc si fa\n pastor ; Senher N'Eble ;
Tan son valen. Cf. Rainart d' Alengri.
Alest = A Cales. — J. Boneil, S'ira d'amor. (Ms. U).
Alest (Lo senher d'). — Tenson avec G. Ri-quier.
Alest. — G. de Bornai 1, L'aulr'ier.
Alexandre. — Anon., Ben es nescis. Anon., Lo sen vol-
gra (allusion). Ja de razon. Anon., Très causas son.
A. de Pégulban, Ara par ben ; En aquel temps. A. Da-
niel, Er vei vermeills. B. Albaric, Ieu ame lal. B. de
Born, A tolz die. G. Faidit, Forlz chauza. G. Fabre,
On mais vei. Deux Guillcims, Guilh&mS prims iest. G.
Magret, Vaiga puz\a. G. de la Tor, De las donas
(M;. lin. Gedichte, 11, 233). Guionet, En Raymbaul
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 13
pros dona. G. Riquier, Tien son avec Heinri de
Rodez et Marques. N'At de Mous, éd. Bernhardt,
IV. Palais de Savieza. P. Cardenal, Tostems vol-
gram. P. de Corbian, 33. P. de Ladils, Mossen Ramon.
P. Vidal, Ben viu a gran ; Sim laissava. P. de Cap-
dueil, Ar nos sia capdels ; Tuit dison. R. de Vaqueiras,
No magrada ; Senher Marques. Rostang Berenguier,
Si com trobam. Ug. de S. Donat, Sirventes avols. G.
de Calanson, Fadet, 95-96. G. de Cabrera, Cabra. G.
Aug.ier, Sirventes avols, Gr., 205, 6. G. de Cervera,
Prov., 901, 903, 1031, 1050, 1080, 1081. P. de la Mula
Ja de razos. S. de Girone, Baile, \uige ; Si cel que ditz.
Tenson de Mainard Ros et de Gui, Gr. 191, 1.
Alexandre (Bels). — Il s'agit d'une dame : G. le Ros,
A la mia fe. Ara sabrai.
Alexandri. — Alexandri, En Blacasset.
Alexandria. — P. Raimon, Lo doltz chans. A. d'Orlhac,
Ay Dieus. R. de Vaqueiras, Non puesc saber. Tem-
plier (Un), Ira) e dolor. Cf. encore Alixandra.
Alfar (Hugonet d ). — R. de Vaqueiras, Honratz mar-
ques. Cf. Far.
Alfonso [X]. — Serve ri, Mai dit.
Algais (Los). — B. de Born, Al dous nou. Eble d'Ussel,
Ges vos port mon escien. P. Cardenal, Razos es.
Algarbi, Algaravia. — G. Riquier, El nom del ver Dieu ;
Sitôt ses grans. Uc de S. Cire, Guillem Fabres. cf. en-
core N'At de Mons, I, v. 1257.
Algaya. — G. de Montanhagol, Gr. 225, 8 ; éd. Coulet,
VIII, tornada.
14 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Alguessa. — Tomiers, Si col flacs. (Frontière d'Espa-
gne, -mais où ?)
Algunes (Cointat d'). — A. dau Luc, En chantarel.
[Alice de France]. — B. de Born, Gr. 80, 40 (allusion).
Aliar. Cf. Albar.
Alio. — P. Vidal, éd. Anglade XXXIII, 54 (Gr. 364, 16).
(Llo dans les Pyrénées-Orientales).
[Alix, sœur de Philippe-Auguste]. — B. de Born, Gr.
80, 40.
[Alix de Roussillon]. — G. de S. Desdier, Gr. 234, 16 ;
cf. Bergert, p. 18. Ann. du Midi, 1911, p. 172, C. Fabre.
Alixandra (rime : andra). — P. Raimon, Lo dolz chan
(au lieu de la forme Alexandria).
Allidus. — Torroella, Faula, 243.
Alm, Alms. — Bonafe, Senti EnBlacatz.
Almensor. — P. Cardenal, Quan son al refreitor. R. Vi-
dal, Abrils issia.
Almaria. — Isnart, De'l sonet.
Almars (Domna N'). — Gastelloza, Ja de chanlar.
Almucs. — Tenson d'Almux et d'Iseut de Capnion.
A.loitz. — H. de Vaqueiras, Truan, mala guerra. Cf.
Eloitz.
Alos. Cf. Arnaut d'Alos.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Alrigs. — R. de Tors, Amies Gauselm.
15
Alucx- — B. de Paris.
Alverxhatz. — B. de Ventadour, Be m an perdut ; Co-
nort eras sai ; Lo rossignols. M. de Montaudon, Aissi
cum cel qua estât : Pos Peire d Albernhe. Peirol, Ab
gran loi ; La gran alegransa. Ricas Novas, Pus partit.
G. de Cabrera, Cabra.
Alverxhe. — Albertet, Monge, digatz. Cadenet, No sai
col conseil. Comte de Poitiers, En Alvernhe (= Farai
un vers). G. de Borneil, Leu chansoneta. J. d'Aubus-
son, Vostra dona. Moine de Montaudon, L'autre /orn.
R. Vidal, Abrils issia (Alvernhet ?). Uc de S. Cire,
Una danseta. P. d'Auvergne, Dejostals breus ; cf. en-
core Auvergne.
Alverxhet. Cf. supra l'exemple de R. Vidal.
Alvtra. — R. Vidal, Castia-Gilos.
Alzoxa (Peiras d'). — G. P. de Casais, D'una leu chanso.
R. de Miraval, Chansoneta jarai.
A.MADA. Cf. ALAMANDA.
Amador. — G. Figueira, Ane tan bel cop.
Amalbec. — P. Cardenal, Cel que [es. Il s'agit de El
Malek el Moadden, sultan de Damas en 1219, cf. la
Prise de Damiette, publiée par P. Mever, Bibl. Ec. Ch.,
XXXVIII (C. Fabre).
Amalric (N'). — Folquet de iMarseille, Car no mahelis
salutz. (N'A. de Narboxa), G. Riquier, Al pus noble,
ai pus valen. (N'A. de Narboxa, fils du premier), G.
Riquier, Tant m'es honratz. (Ex Amalric), G. Riquier,
Per re non puesc. Joan Esteve, Aissi col malanans.
16 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Amalric (de Narbonne). — G. Riquier, Aissi pert poder;
En re ; Amors, pus a vos ; Nom sai oVamor ; Ab lo
temps • Bem merœvelh ; Bem volgra ; Pies de trislor.
Amanieu. — Uc de Murel, Ges sitôt bos pretz.
Amanieu (D'Armagnac ?). — P. Cardenal, Tendas e
traps.
Amanieu (De La Broquera). — Ameus de la Br., Quart
reverdejon.
Amanieu de Lebret. — R. de Cornet, Aras quart vei.
Amanieu [De Sescas]. — A. de Sescas, A vos qu ieu am.
Cavalier Lunel, Uautrier mentre quez ieu.
Amatieus del Palars. — R. Vidal, Abrils issia. (W.
Bohs : Na Maheu de Palars.)
Amblartz (N'). — B. de Born, Ges de far sirvenles.
Amelis. — Uc de la Bacalaria, Per grazir la borta estrena.
G. de Cabrera, Cabra.
Amia (Doussa). — Sordel, Gr. 437, 1.
Amic. — G. de Cabrera, Cabra.
Amic. — P. Vidal, Bcls Amies cars.
Amic (Mais d'). — La Loba de Pennautier, dans R. de
Miraval. (Gr. 406, 4, 9, 24, 34, 37, 38, 44, 46 et Be sai
que ; cf. Berge rt, p. 32.)
Amic (Mon Amic). — D. de Pradas, Ta\nt sent al cor.
ÏH. El temps quel rossinhols.
Amic (Mon Car). — P. Vidal, Ajostar e lassar.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 17
Amics (Badocs). — G. de S. Desdier, Pois major dol (C.
Fabre).
Amics Privatz. (Les deux interlocuteurs se donnent ce
nom.). — Anonyme, Amics privatz, gran guerra.
Amic (Senher). — G. de Berguedan (?), Arondeta de ton
chantar.
Amier. — G. de Calanson, Fadet (ms. D).
Amieu. Cf. Blacasset, s. v. Agout. Cf. Aven et Ugo
d'Aven.
Amilhau. — Sordel, Plagner.
Amilhautz. — Sordel, Puois nom tenc
Amilheta. — Pujol, SU mais d'amor. Cf. Bergert, p. 56.
Amon. — G. de Calanson, Fadet, 95, 193 R. Cf. Aven.
Amon. Cf. Cesto d'Amon.
Amorat. — Torroella, Faula, 598.
Amorat (L'). Lamorat? — Zorzi, SU mous fondes.
Amoravis. — Marcabru, Emperdire per mi. G. de Ber-
g-uedan, Un trichaire.
Amphion. — G. de Calanson, Fadet, 94.
Ampurda (Comtat de). — Serve ri, Testament.
Ampuries. Cf. Dalmau d'Ampuries.
Amsiza (Mère ot fille). - R. de Vaqueiras, Truan mala
guerrtf
4
J° ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ananias. — G. de Cervera, Prov., 900.
Anauga. Cf. Arnaut.
Ancelme (En). — Reforzat, D'un cavalier.
Anço. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Anda. Cf. Auda.
Andalozitz. — Gavamdan, Seignors.
Andoart. — Serve ri, Pus U rey laxon la ley. Cf. encore
Ardoartz.
Andrieus del Palais. — Terramagnino, Romania, VIII,
v. 191, 192 (2 citations).
Andrieu, Andrieu de Fransa, Andrieu de Paris. —
Albortet et Gaucelm Faidit, tenson. Aimeric de Belenoy,
Ja ner crczutz. Aimeric de Pégulhan, Qui sofrir ; S'ieu
tan ben ames. Artaud ap. J. de Nostredame, éd. Cha-
baneau-Ainglade, p. 180. B. de Paris, Guordo, ieus
fas. B. de Pradas, Sitôt m'ai. Blaeatz et Pistoleta,
tenson. E. de Barjols, Bon' aventura. F. de Romans,
Ma bela domna. G. Faidit, Cora quem des. G. de Ber-
guedan, Lai on hom. G. Magret, Atrestan bem tenc.
G. de la Tor et Sordel, tenson, Us amies. Giraut et
Peironet, tenson. Jordan de CofoJen, Ane mais. Pons
de Capdoil, Domna en pren. R. de Vaque! ras, Non
puesc saber. Raimon Bistortz d'Arles, Non trob qu'en
re. Raimon Jordan, Vert son li ram. Uc de la Baca-
laria, Per grazir. Uc de Pena, Cora quem desplagues.
Descort anonyme, Si trobes (Archiv, 34, 430). Anon.,
De tan tenc per nesci. Anon., Lai uns fins preç. (Rev.
I. mm., XX, 130).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 19
Axdrieu, Mon Andrieu. — P. de Capdeuil, Aissi m'es ;
Ben es fols ; Liais amies. Ici., Ja non er hom. Id., De
totz chaitius.
Andrieu (Sant). — A. de Pegulhan, Ara parra. Marca-
brun, D'aisso lau Deu. G. de la Tour, De San Martin.
P. de Corbian, 25. R. de Caste-lnou, Er'a ben dos ans.
Uc de l'Escura, De mois ricos.
Andrieu (Lo ney = de Hongrie). — Complainte du roi Ro-
bert.
Andrivet — R. de Paris.
Andrivet. — Tenson de Peironet et de Guiraut ; cité déjà
au mot Andrieu.
Androin (lo fols). — P. Milo, Dels loglars, ms. A, n° 561
(A. Jeanroy).
Androinel. — Anonyme (P. de la Muta), Ja de razon.
Anduza. — Daude d-e Pradas, Ben ay Amors. Uc Brunet,
Pus lo dous temps.
Anduza (B-ernart d'). — R. de Vaqueiras, Leu sonei
(Guilhem d'A.), G. Riquier, Ane non aigui.
Anfelis. — G. de Cabreira, Cabra ioglar.
Anfos. — G. de Cabreira, Cabra.
Anfos (La fiilha N'). — (Peut-être la comtesse d'Urgel.)
A. de Marsan, Qui conte.
Anfos (d'Aragon ?). — B. de Rovenac, Ja no vuelh.
Anfos [infant d'Arago]. — Serveri, Mig vers faray.
20
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Anfos de Barbastre. — R. Vidal, Casiiagilos.
Anfos (de CaeSSlé; Alfonse VIII). — A. de Pégulhan.
En aquel temps ; Eissamen com Vazimans. B. de Born,
Miei sirventes. G. Adeinar, Non pot esser. G. de Ca-
breira, Barts<ch, De'nkmaeler , p. 89. G. de Calanson,
Bel semblan. R. de Miraval, Baiona per sirventes. Per-
digon, ContrAmor. R. Vidal, Casiiagilos. P. Vidal,
Mout es bona ; BorC aventura ; Quant no m'es ; Dieus
en sia grazitz. G. de S. Desidier, El temps.
Anfos (de Castille ; Alfonse X). — B. Calvo, En luec de
verjan ; Enquer cab sai ; Tant auta domna. F. de
Lunel, Al bon rey. G. de Mur, G. Riquier, segon.
G. Riquier, Al plus noble ; Creire man jag ; Grans
afans es; Iverns nom te; Senh En Jorda; S'ieu ja tro-
bat. G. Riquier, Ab pauc ; Si jam deu ; Qua\r dreytz ;
De midons ; Mout me tenc ; Humils forfaitz ; Jhesus
Cristz ; Ogan no cugey ; Karitatz ; Voluntiers ; Razos
m'aduy ; Los bes ; Christias ; Quim disses ; Jamais
non er ; Res nom val ; Per re no puesc ; Pus Dieus
m'a dot ; Suscription de la Declaraùo, éd. Pfaff, p.
182, et declat^atio, passim ; Tan pciit vei. Paulet de
Marseille, Ab marrimen. N'At de Mous (Ed. Bernhardt,
I, 2, 1248). Zorzi, SU mons fondes.
Anfos (rey). — Serveri, Pus li rey laxon lai ley (sans
doute Alfonse X).
Anfos (Rei). (Alphonse II d'Aragon). — G. de Bomeil,
Car non ai loi ; Id., Ges de sobrevoler ; Id., Solalz,
pis e chantars. G. Adémar, L'aiga puia [= G. Magret,
L'aiga pueia]. P. Vidal^ Be m agrada. Id., Bon' aven-
tura. Id., Deus en siai. Id., Mout es bona terra. Id.,
Quant hom es. Pools Barba, Sirventes. R. Vidal, Abrils
issia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 21
Anfos (V). (Alfon.se de Léon ?). — Miarcabru, Per l'aura
freida ; Id., Auiatz de chan.
A. \r os (rei). Lequel ? — Moine de Montaudon, Senher
s'aguessetz. P. Cardenal, De sirvenles (Dans cet exem-
ple et dans l'exemple précédent il s'agit d'Alphonse
YIII ; C. Fabre). Pistoleta, Se chantars. R. de Castel-
nou, Mon sirvenles tramet. Gavauda, Lo vers.
Anfos. — Cercamon, Lo plaing comenz. G. de Cabrera,
Cabra Joglar.
Anfos (Comte). — Tenson de Gui et Falco. Moine de
Montaudon, Pois Peire (Le même'?).
Anfos (comte de Toulouse ?). — Mareabru, Aujatz de
chan. Cf. supra N'Anfos.
Anfos (rei). — Perdigon, Entr'Amor.
Anfos (Mossen). — R. Comnet, 4.
Angevi. — ■ A. dau Luc, En chantarel. B. de Born, Pois
als baros ; id., Quan la novela jlors. Comte de Poi-
tiers, Pois de chantar. Joan Estève, Francs reis. Mar
enbrun, Assaitz m'es bel. P. Rxiimon, tenson avec B. de
Gourdon. Richard d' Angleterre, Ja nuls om. Gavaudan,
Senhors. P. Cardenal, Las amairitz (parlar angevi).
Cf. Angovfnc.
A.nt.ieus (Angers). — Aimeric de Belenoi, Ja n'er cre-
sut. Alegret. Aissi cum cel. Anonyme, Domna vos ma-
retz. Berna rt de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Born,
D'un sirvenles nom cal. Id., Mon chan fenisc. Id.,
Pots als haros. Dauphin d'Auvergne, Reis pois. P. Ro-
irier, Ja no creirai (=A. de Betlenoi). P. Vidal, De
chantar. Cf. Folco d'Angieus.
22 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Anglaterra (Rei d'). — Anonyme, Ane no eugei. CL
encore Ai mon et surtout Englaterra.
Angles (Anglais). — Anonyme, Ane no eugei. Cavalier
Lunel, L'autrier menire. Raimon de Cornet, El dugatz.
Id., Per lot lo mon. Guiraut de Calanson, Bels senher
Dieus. P. de Ladils, Mossen Ramon (rei angles). Ri-
chard d'Angleterre, Ja nuls om. Cf. encore Engles.
Angles. — Serveri, Can aug en cort.
Anglesola. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Anglesola (Guilhem de). — Serveri, Testament.
Angovenc. — Monnaie d'Anjou ? A. Daniel, L'aura
*amara ; cf. Appel, Prov. C/ir.3, n° 25.
Anjau. — B. de Born. D'un sirventes ; Ges de disnar.
Comte de Poitiers, FaYai un vers. (Coms d'A.), Gui-
raut d'Espagna, Pueis 'e?ra sui ab senhor. Marcabru,
Assatz m'es bel. R. de Tors, Ar es ben dreit. P. Carde-
nal, Bel m'es. Uc de S. Cin: , Un sirventes. Marcabrun,
Lo vers comens. Pons d'Ortaffa, Si ai perdut.
Anjers. — Tenson de Rostang avec Dieu. Cf. Garin
d'Angers.
Anjou (Coms d'). — P. de Marseille, L'autrier.
Anna. — G. de Cervera. Prov., 955.
Anna (Santa). — F. de Lunel, Romans de mondana vida.
Anoilla (Castel de) ou Noilla. — G. de Berguedan,
Chanson ai.
Anonay. — Uc de S. Cire, Una danseta.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 23
A.NRÏCH. — Serve ri 5 Pus U reu laxon la ley.
Anseis. — G. de Cabrera, Cabra joglar.
Anselot. — P. Cardenal, Tendus e traps (Lanselot ?).
Axsessina (La gent). — A. de Pegulhan, Pos descubrir.
Cf. Assessis.
Antecrist. — G. Faidit, Ara nos sia guitz. Granet et Ber-
tran, tenson. B. d'Alamanon, Pos anc. G. de Borneil,
Tais gen.
Antelmë. — G. de Cabrera, Cubru.
Antic (N'). — G. de Borneil, Ai com aven.
Antigona. — A. de Mareuil, Dona genser.
A.xrioc. — Anon., Sui e no sui.
Antioca, cha. — E. Cairel, Pois chai. Marcabrun, Pui
in nomine. Uc de la Bacalaria, Per gruzir. Uc de Peu
na, Cora quem desplagues. G. de Cabrera, Cabra.
Antiphanor. — A. de Carcasses, Papagai.
Anton. Cf. Gintartz d'Anton.
Anton a (Bueve d'). — P. Cardenal, Uarcivesque de Nar-
bona. G. de Berguedan, Sirventes. Cf. encore BovEb
D'A.
Antonh (N'). — A. de Mareuil, Tant mubellis.
Aod (L'esquerrais). — P. de Corbian, Tezaur, v. 19.
Aon (S.). — M. de Montaudon, Fort m'enueju.
Aorlhac. — Bonafos e Gava ire, Bonafos eu vos envil.
24
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Apcher (Comtor d'). — Cornunal, Comtor d'Apcher re-
buzat. Torcafol, Cornunal en rima.
Apchier. Cf. Garin d'Angers.
Apoloines de Tir. — A. de Marsan, Qui conte. G. de
Cabrera, Cabra. Arnon., A chantât m'er.
Apoloini. — B. de Paris.
Apostoli (L'). — L. Ci'gala, Si mos chans fos. G. de
Cavaillon, Seigner coms. P. Vidal, A per pauc. P. Car-
denal, De sels quavetz.
Arvbit. — A. de Segret, No sai quim so. E. Cairel, Qui
saubes. Gavaudan, Senhors. G. Figueira, Del preveire
major. G. de Borneil, A Vonor Dieu. G. de Calanson,
Bels senher Dieus. Peirol, Quant amors. R. de Vaquei-
ras, No magrada.
Arago. — An on., D'amar m estera. A. Daniel, L'aura
amara. B. d'Auriac, Nostre reis. B. de Born, Lo Coms;
Pois lo gens. M. de Montaudon, Aissi com cel quom
mena. P. Raimon, Non puesc sofrir. P. Vidal, De
chanlar. Id., Deus en sia. R. d'Eiras, Coms procnsal.
R. Vidal, Castiagilos. Uc de S. C'wc,Nulla ren. Cer-
camon, Lo plaing comenz. G. de Berguedan, Be volria.
S. de Girone, En mag. A. de Pégulhan, En aquel
temps. Cf. encore Erangos. Comte de Foix, Frances;
Mas qui a flor. G. de Calanson, Fadet, 83-84. G. de
Borneil, Ara quan vei ; Qui chantar sol. G. de Calan-
son, Bels senher Dieus. G. Riquier, Pus sabers. R. tce
Miraval, Cel cui jois. Serveri, Iram lunya ; Entr Arago
e Navar. Id., Testament ; Faula.
Arago (Enfant d'). — B. de Rovenac, Bel m'es. G. Ri
qtiier, De far chanso. P. do Marseille, L'autr'ier.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 25
Aragon (Rei d'). — (Les fiches de Chabaneau n'étaient
pas classées par noms de rois. Nous les avons clas-
sées d'après Milà, Chabaneau (Biogr.), Diez et les édi-
tions de troubadours, quand elles existent. Mais nous
n'avons pas besoin d'avertir que l'identification est loin
d'être sûre dans des cas assez nombreux. Nous met-
tons un point d'interrogation après le nom du trou
badour, quand cette identification nous paraît trop dou-
teuse. Voir maintenant A. Jeanroy, Les troubadours en
Espagne, Ann. du Midi. 1915. p. 141).
[Alfonse II d'Aragon, I de Barcelone. 1162-1196'. — A.
de Mareuil, .46 grant onor; La franca captenensa. B.
de Born, Quart vei pels vergiers. G. de Berguedan
(Pierre II ?), Lai on hom ; Joglar, not desconorlz.
G. de S. De&dier, El temps quan vei. G. del Luc,
Ges si tôt. G. d'Ussel. Si ben partetz. F. de Marseille,
Ben an mort : Oimais non conosc (Pierre II ? Cf. éd.
Stronski, p. 183). P. Raimon, Atressi com la candela.
Xon puesc sofrir. P. Rogier (A. de Belenoi), Ja non
creirai. P. Vidal, Ajostar ; Per ces dei ; S1 eu fos en
cort. Pistoleta, Aitan sospir ; Ane mais nuls hom ; Ja
nulz amanz ; Se chantars. R. de Vaqueiras, Del rei d'A-
ragon. (Peut-être encore A. Daniel, Uaura amara, v.
37).
[Pierre II, 1196-1213]. — A. de Pegulhan, Car fui de
dur a )Ordansa ; De finamor ; En aquel temps ; En
greu pantais ; Nuls hom non es ; Pos descubrir : Pos
ma bela mala ; S'ieu ben tan. Anonyme, Arondeta.
A. de Sarlat, Aissi mou. Albertet de Sisteron (Pierre II
ou Jacme I ?), .46 son gai. S. de Marvejols. Ab greu
cossire. E. Fonsalada (?), De bo loc movon ; En cor ai
que comens. G. de Puycibot (?), Quar fui de dura (A. de
Pegulhan): S'ieu anc jorn. G. de Borneil, .46 semblan;
Era quan vei. G. de CaLanson (?). En Aragon al joven
rei; Sitôt laura. P. de Bergerac, Bragairac. R. de Mi-
26 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
raval, Aissi com es genser; Cel que jois tain; Ef ab la
forsa. Uc de S. Cire, Un sirventes. (Add. P. de Chap-
teuil, So qiïom plus vol ; allusion dans Perdigon, En-
tfamor. C. Fabre).
[Jacme I, le Conquérant]. — A. de BeJenoi, Aissi col près;
Meravill me. A. de Seiscas (Pierre III ?), Donzela ; En
aquel mes. B. Calvo, Un nou sirventes. B. de Castil-
lane, Era pueis ivems. Daspol, Seinhos aujas. Engles,
A la cort fui. G. Anelier, Vera merce. G. de Monta-
nhagol, Ges per malvestat; heu chansonela. G. de Mur,
D'un sirventes. G. Riquier, Guilhem de Mur. Nat de
Moins, La valors es grans. Pons Barba, Sirventes non
es. Serveri de Girone, Del mon volgra. Sordel, Pla-
nher vueil ; Puois non tenc ; Oui se membra. Uc de S.
Cire, N'Ugo vostre semblan (variantes de T). (Une fiche
de Chabaneau ajoute : Lo bon reis oTArago et renvoie
. à Jaufre s'agit-il du roman de Jaufre. B. 'de Rouvenac,
D'un sirventes ? (Allusions dans la tenson d'En Engles,
Meyer, Dern. Troub., § III, et dans la tenson d'En Peire
et de Guilhem, § VI. C. Fabre).
[Pierre III]. — B. Carbonel, Ane de joi (Il s'agit de Jacme
I. C. Fabre). P. de Marseille, Uautrier. P. Salvatge.
Paul Lanfranc de Pistoja.
Arago (rei d') ( = Pierre III). — F. de Lunel, Al bon rei,
Milà, Trov. en Espana, 2e éd., p. 215 ; allusion dans
G. Anelier, Ara faray nom, Raynouard, IV, 272 Vera
merces. Il s'agirait aussi de Pierre III dans At de Mons,
éd. Bernhardt, III, IV ; cf. préf., p. IX. (A. Jeanroy.)
Pour Serveri de Girone, cf. infra.
Ahago (rei d'). — ( = Alphonse II). G. de Borneil, Ab sem-
blan ; Bëm plaina. Pons Barba, Sirventes (se rapporte
à Alfonse II et non à Jacme Ier, d'aiprès Milà, p. 432).
Serveri, Horn no pot far (Jacme lor). Serveri, Mal dit,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 27
Test, (il s'agit de Jacme Ier). Olivier del Temple (Jacme
Ier). S. de Girone, Del mon volgra ; i'1 s'agit sant doute
plutôt de Pierre III que de Jacme Ier. Id., En mal pimh;
Cuenda chanso (allusion) ; A vos me suy (allusion) ;
Pus semblet Genicr (allusion) ; il y a des allusions
à Pierre III dans la plupart des poésies de Serveri.
Aragon (rei d'). — Perdigon. Entr Amor. Lequel ?
Aragon (Reine d'). — A. de Belenoi, Aissi col près. B. de
Born, Pois lo gens (la reine Sanche). P. Vidal, S'eu
fos en cort (Sanche). A. de Seseas, En aquel mes.
Aragones (Reis). — Anon., Vai Hugonet. B. Calvo, Un
nou sirventes. B. d'Auriac, Nostre reis. Cadenet, S'ieus
essai. G. Riquier, S'ieit ja trobat. R. de Miraval,
Baiona per sirventes. R. de» Vaqueiras, Ja hom près.
R. de Cornet, Per tôt lo mon. P. Vidal, Tant an ben
dig. G. de Calanson, Una doussa res. Paud Lanfranc
de> Pistoja. R. de Vaqueiras, Ja hom près. S. de Giro-
ne, Mant rie.
'Aragones. — B. de Born, A tornar m'er ; Guerr e pan-
tais ; M oit m'es descendre ; Pois lo gens. Gavauda,
Senhors. G. Magret, Ma domnam ten près. P. Vidal,
Baros Jésus : Neus ni gels ; Tant an bel dig. Tonner s,
De chantar. Uc de St Cire, Bem meravill. Anon., Ja
non eugei. P. Bremon, Pus partit an.
Aramon Luc d'Esparro. Cf. Luc d'Esparro.
Arans. — B. de Born, Ane nos poc far. (Aram est le
nom biblique de la Syrie ; cf. Stimming, B. de Born,
3e éd., p. 189.)
Arc (D'). — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Archimalec — P. Cardenal, Cel que je.
28 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Archimbaud (de Périgueux, les deux frères). — B. de
Born, Fulheta. N'Arquenbaultz. B. de Born, Un sir-
ventes fatz. (Archambautz, Stimrning, B. de Born,
3e éd.)
Architricli. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida. Gui Fol-
queys, Los VII gaugz, v. 205 (C. Fabre).
Arcona. — G. dau Luc, Ges sitôt.
Ardison. — Amie d'Uc de S. Cire ; Berget, p. 109.
Ardit (N'). — B. Ca'lvo, S'eu dirai. G.-P. Gazais, Ab lo
pascor ; A favinen mazan ; A trop gran fereza ; Ar-
mes bel ; Aras pos vei ; Bem plagr'oimttis Bernart ;
Enqueras ; Per re.
Ardoartz. — Serveri, Hom no pot far. Cf. Andoartz.
Arech. — Torroella, Faula, 599.
Argensa. — A. de Belenoi, Pos Dieus. G. de Borneil,
Tôt suavet. G. Faidit, Sitol nonca. B. de Palazol, S'ieu
anc per fola. Ponson, Valent domna. P. Vidal, Tarn
an ben dig. Ricas Novas, Lo bels terminis. Sondai,
No puesc mudar. Sicart de Marvejols. Tomiers, De
chantar. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Argentiera (L'). — G. d'Apchier, Cominal vielh flac.
Argentos. — B. de Born, Cazutz sui.
Argileu. — B. de Paris.
Argo. — G. de Calanson, Fadel, 76. (Argus, ibid., 73 D).
Argus. Cf. Argo, Arjus.
ONOMASTIQUE DES TRO
Arias. — Perdigon. Contramor.
Ariel. — B. de Paris.
Aripodes. — B. de Paris.
Aristotils. — Tenson des deux Guillaum.es. Anon.
Pcdais de Savieza. Anon., Gr., 461, 169. G. de Cervera,
Prov., 1081. S. de Girone, Un vers farai.
Arjus. — G. de Cabrera, Cabra.
Arles. — Anon. Uautrier fui. B. d'Alamanon, De Var-
civtsque ; Ja de chatitar ; Pois chanson. Complainte
du roi Robert. Daude de Pradas, Ab lo dous temps.
G. Faidit, Si anc nuls hom. G. de Borne il, Ben deu en
bona cort. G del Olivier, Aitan leu com ha. P. Cardenal,
Be volgra. P. Vidal, Ajostar. R. de Tors, Ar es dreitz.
Templier, Ira e dolor.
Arman (Comte). — P. Vidal, Neus ni gels. (Comte Ala-
manni, homme d'état génois.)
Armanhac. — A. de Sescas, En aquel mes. (Armalhac
— Armanhac). P. Cardenal, Tendas e traps. R. de Cor-
net, Amors corals ; Lo mieus sabers. (B. d'A.). R.
Vidal, AbÀls issia.
Armenyach ( = Armagnac). — Serveri, Testament.
Arnaldon. — Anon., Vautrier fui (Gr. 461, 147).
Arnaudo, Arnaudon. — G. de Berguedan, Ara mens ;
Talans m'es près.
Armaya (?). — G. Faidit, Si anc nulhs hom (Texte de
Raynouard, III, 292. Blaya, ms. G. et Q. Maya, texte
d,e V, Archiv, 36, 486).
IQUE DES TROUBADOURS
a. — Lombarda.
Arnaut. — Lomibarda.
Arnaut. — B. de Born, Bel m'es (jongleur). R. de Va-
queiras. Tuit me pregon. Uc de S. Cire, En vostr'ais me
farai vezer. Anon., Uautrier fui à C. P. de Marseille,
L'autrior. (N'A. cel d'ANAUGA (?)). G. de Berguedan,
Un sirventes voill. Tenson d' Arnaut et du comte de
Provence, Gr. 184, 1.
Arnaut (N'). — Tenson avec B. de la Bazta. Tenson
entre Foie, Arnaut et Guilhein.
Arnaut (d'Alos). — G. de Berguedan, Un sirventes voill.
Arnaut (marques de Bellanda). — B. de Born, D'un sir-
ventes nom cal. (Arnaut de Beaulande ; fils de Garin
de Montglane.)
Arnaut (de Castelnou). — R. Vidal, Abrils issia, v. 795.
Arnaut Daniel. — M. de Montaudon, Pois Peire. A. Da-
<niel, Chanson doil mot ; En est sonet ; L'aura amara ;
Lo ferm voler.
Arnaut Daunis. — R. de Cornet, Peu Trencavel.
Arnaut Escolier. — Turc Malee.
Arnaut Guillem de Marsan. — R. Vidal, Abrils issia,
880.
Arnaut (joglar). — G. dau Lue, Ges sitôt.
Arnaut de Maroiee. — M. de Montaudon, Pois Peire.
\{. Vidal, Mahn. Ged. II, 20. (A. de Mareuil est cité
quatre fois : v. 45, 007, 1019, 1224.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 31
Arnaut Plagues. — Uc de S. Cire, Messonget un sir-
ventes.
Arnaut Romieu. — Uc de Lescura.
Arnaut (Seigner). — Tenson entre Foie, Arnaut, Guilhem.
Tenson entre Arnaut et Guillem.
Arnaut del Vilar. — G. de Berguedan, Eu non cuidava.
Aron. — G. de Cervera, Prov., 1081.
Arons. — P. de Corbian, 18, 22.
Arpi (N'). — P. de Bussinhac, Quan lo dous temps.
Arraz (la candda de). — Serveri, Si cet que ditz.
Arrens (Rens ?). — G. de Durtfort, Car soi petit.
Arselot. — G. de Cabreira, Cabra joglar.
Arsen. — G. de Poitiers, Companho forai. P. Cardenal,
Varcivesque (Los filhs AT Arsen). (Plutôt Ansen ; il s'agit
des fils d'Anseïs de Carthage. C. Fabre).
Arsos (don). — Serveri, Can aug en cort.
Artal (d'Arago). — A. de Sescas, En aquel mes.
Artasenes. — G. de Calanson, Fadet, 103 D.
Artaut. — G. de Berguedan, Juglar not desconorts.
Artaxerces. — G. de Caianson, Fadet, 103.
Artes (Comte d'). — P. de Marseille, Vautfier. Paul
Lanirane de Pistoja.
Artesa (Terra). — B. de Born, Pois als baros.
32 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Artimalec. — Marcabru^ Sentier N'Alric. P. Cardenal,
Cel que fe (Nom de Adhil-Malek, prince de Karak, en
Palestine, qui s'empara du sultanat d'Egypte en 1200 ;
C. Fabre). Cf. Archimalec.
Artona (Localité du Puy-de-Dôme, au nord de Riom). —
Dauphin d'Auvergne, Vergonha.
Artus. — Anon., Ane ai temps. A .de Marsan, Qui conte.
A. de PeguLhan, Can que feses ; Totas honors. B. de
Born, A totz die ; Gent part. B. de Paris, Guordo. G.
Faidit, Fortz chausa. G. de Cabreira, Cabra ioglar.
G. de Calanson, Bels senher Dieus. G. Riquier, Tenson
avec le comte Henri et le S. d'Alest. Marcabru. Al prim,
comens. Mathieu de Quercy, Tan sui marritz. Montan
Sartre, Coms de Tolzan. P. Gardenal, Al nom del
senhor. P. Vidal, Ges pel temps ; Pos tornalz. R. de
Pons, Senher Jaufre. l\. de Cornet, Amors corals. R.
de Cornet père, Un sirventes. R. de Vaqueiras, Aram
requier. Sordel et Aimeric, tenson. Peut-être G. de
Cabrera ; cf. Birch-Hirs|cihfeld, p. 54. Serveri, Can aug
en cort.
Artus (Joglanet). — Dauphin d'Auvergne, Jogïaretz.
Artus (Lo rey). — Torroeila, Faula, 184, 223, 310, etc. ;
dix-neuf citations, cf. l'index de l'édition Llabrès.
Artuzet. — B. de Born, Quan vei.
Arumalec. — G. de Cabrera, Cabra.
Arver. — Tenson d'Arver et d'En rie.
Asahel. — G. de Calauson, Fadet, 119-120.
Ascalona. — G. Figueira, Un nou sirventes.
A SC AXIS.
112.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 33
— P. de Corbian, 32. G. de Calanson, Fadet,
Aspa. — P. Vidal, Drogoman senher.
AiSPiNEL. — B. de Paris.
Assaracus. — G. de Calanson, Fadet, 76.
Assessis. Cf. Ansessina. — Bernart de Bondeilhs, Toi
aissim pren.
Assilian (Azille, départ, de l'Aude). — G. Riquier, Qui
a sen.
Assur. — Un Templier, Ira e dolor.
Ast (Asti). — B. de Castellane, Guerra e trebal. F. de
Lunel, Al bon rei. P. Vidal, Pos ubert ai. Cf. encore
Cartentrasteno.
Ast (?). — P. Vidal, Tari mi veiran. Le texte est douteux;
cf. mon édition.
Astarac. — A. de Sescas, En aquel mes (Mascarosa d').
Id., El temps de Nadalor. Bernard de Tôt lo Mon, Los
plazers. G. Anelier, Clercs e Frances. Id., El nom de
Dieu. Id., Ara fai. G. Riquier, D' Astarac venia. Id.,
A Sant Pos. Id., Coms d' Astarac. Id., Lo mons par
enchantatz. <Id., Tenson avec le comte Henri et le sei-
gneur d'Alest. R. Vidal, Abrils, v. 878.
Astarac (Coms d'). — G. Riquier, Coms d' Astarac.
Astavana. — A. de Marsan, Qui conte.
Astruc (Mon). — Zorzi, S'ieu trobes.
Asturis (?). — G. de Berguedan. Un sirventes (aip. Milà.
p. 300. Keller lit Turx).
34 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Atalanta. — A. Daniel, En breu.
Ateon. — B. de Paris.
Ates (d'Apt?). — Pujod, En alque'l sonet.
Atz. — ( = Azzo ?). L. Cigala, Estier mon grat. Cf. Cres-
cini, Manualetto. Index.
Aubion. — G. de Cabrera, Cabra.
Aucadel (Senhor d'). — Mareabru, Lo vers comensa.
Auda. — G. de Salignac, Aissi com cel. P. de Capdueil,
Per joi damor. R. de Vaqueiras, Truan. Cf. Alda.
Audeta (?). — Anon., Ouafot escavdlcai. (Le ms. a et
aud'ta ; est-ce taudeta, toseta?)
Audiart. — A. de Bele-noi, Aissi com om près. Bernard
et Blacatz, (Gr. 97, 12). Cabrit et Ricau, Cabrit el
meu vejaire. Ricas Novas, Ries près ferms. P. Bre-
moin ou P. Raimon, Pois lo bels temps. P. Vidal,
Ben a'ia. P. de Capdueil, Aissi mes près. Id., Ja
non es hom. Id., S'ieu fis ni dis. R. de Mira-
vial, Aissi com es gensers. Id., Bel m'es quieu
canl. Id., Ben a/a/ messagiers. Id., Cel que no vol.
Id., Ckansoneta farcti. Id., Er ab la forsa. Cel cui /ois ;
Dels quatre mestiers ; Enquer non a gaire ; Pos (mas)
ogan ; Tut cil que van. (Audiart de Malamort), B. de
Born, Dona pois de mi. Pour d'autres allusions possi-
bles, cf. Bergert, p. 64. (( ï. nu^si la biographie de Pons
di' Capdueil ; c'était la femme du vicomte Roucelin de
Marseille (1192-1210) ; C. Fabre).
Audibert. — Gavauda, Aras quan plou.
A i'diekw. — A. Daniel, En est souci. R. de Miraval,
Tais vai mon chant.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Auditz. — R. de Vaqueiras, Truan.
35
Audoartz. - — A. de Pegulhan, Totas honors. P. de La-
dils. Mossen Ramon (Roi des Anglais). Paulet de Mar-
seille. Vautrier. (Ad. A. de Segret, No soi quim so ; il
- agit d'Edouard 1er d'Angleterre ; 1272-1307 ; C. Fabre).
Audric. — P. d'Auvergne, Deiostals breus.
Aufelis. — G. de Cabrera, Cabra.
Aug (= Auch). — P. Cardenal, Tendas e traps.
Augier (Le paladin). — G. de Borneil, S'ara no poja. R.
de Miraval, Ben ajol messagier. B. de Born, Volon-
tiers feira. G. de Berguedan, Mal o fe. Auzers (?), G.
Figueira, Ane tan bel cop. Auziers, Sordel, Sitôt rnas-
nail. G. de Cabrera, Cabra.
Augier (Guillem). — G. Augier, Berlran, vos canar ;
Guilhems, prims lest.
Augustes (Sans). — Cornet père, Un sirventes.
Augusti. — Anon., Palais de Savieza.
Auliver. — Paves.
Aunis. — Cercamon, Lo plaing comenz.
Auramala (Marques Colrat d'). — P. Raimon, Si cum
celui. (Na Maria d'A.), Albertet, Ab joi comensi ; En
Peire dui pro. G. Adeniar, Tant ai d'amor.
Aurelh. — G. de Calanson, Fadet, 175 D.
Aurel (Bertran d). — Tenson d'A. de Pegulhan avec
G. Raimon.
36 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Aureilla (?). — Bilacatz, Ben fui mal.
Aureilha (N'Estrabalh d). — P. Carderaal, El mon non
a (C. Fabre).
Aurelius. — G. de Calanson, Fadet, 178.
Aurenga ( = Orange). — A. de Porcairagues, Ar em al
freg temps. B. de Born, Ouan vei lo temps. R.
d'Orange, Companho. Id., Si de trobair agues. R. de
Vaqueiras, Aram requier. Uc de S. Cire, Qui vol terra.
R. d'Orange, Ar quan semblol ; Pos tais sabers. P.
Vidal, En une terra estranha. (Lo mieg prince [d' Au-
renga]. Ricas Novas, Vil sirv entes.
Aurien (N'). — Nom de ferhorie qu'il faut lire probable-
ment Na Urien (Urienne). Guigo, tenson avec B. d'Ala-
manon, Vist ai, Bertran. Amie ou parente de Guida de
Rodez (C. Fabre).
Auriflama (N'). — Anon., P. Meyer, Dern. Troub.,
p. 122.
Auriols (N'). — B. de Born, Ane nos poc far.
Auruzon. — G. de Cabrera, Cabra.
Aus. — B. d'Alamanon, Pueis chanson.
Austor (Senher N'). — Anon., Non puesc mudar.
Austorc del Boi (SenJi' En). — G. Riquier, p. 255. (Cf.
J. Anglade, G. Riquier, p. 177.)
\ustoret. — I{. do Vaqueiras, Del rti d'Aragon.
Ai storica. — Zorzi, SU mons. Même nom ? (duc d'Ks
thic), Anon., Ja no eugri.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 37
Autafort. — B. de Born, Ges defors. Id., Ges eu nom
desc.
Alt Ram. — F. de Marseille, Vermillon.
Autaves. — P. Vidal, Drogoman senher.
Autier (X'Azalais d'). — Uc de S. Cire, Ane non vi. (Elle
est l'auteur d'un Salut, publié par V. Crescini, Zeits.
rom. PhiL, XIV, 130-132. Cf. Bergert, p. 48-49. Elle
fut en relations avec Clara d'Anduze.)
Autrejatz (Mos). — G. d'Espagne, Pos ses par ; S'ieu
en Pascor. Dona\, si tôt ; Gen mausi.
Ai vergne. — Richard d'Angleterre, Dalfin.
Auzers, Alziers. Cf. Augers, iers.
Alzoxa. — G. de Berguedan, Sirventes.
Ayaxres (reis). — G. de S. Desdier, Los grieus désirs.
\ \ KV'i i (Mon). — R. de Vaqueiras, Garlambey ; j'ai iden-
tifié ce personnage Jans mon étude sur Pons de Mon-
tlaur ; c'est Guilhem du Baux (C. Fahre).
Averz (de Coissax). — G. de la Tor, Pos N'Aimerics.
Aven (var. Amon). — G. de Berguedan, Joglar not desc.
A via. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
Avcard [dix Fossat]. — Tenson de Ayeard et de Girard.
(Suchier, Denkm., I, 297.)
Avignon. — B. d'Alamanon, Ja de chanlar. Id., Pois
chanson. Complainte du roi Robert. G. Figiœira, D'un
sirventes. Gui de Cavaillon, Seigneiras e cavals. Na
38 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Gormonda. P. Gardenal, Be volgra. Marcabru, Aujal:
de chan. P. de Castelnou, Hoimai nom. Tomiers, De
ehantar. (Comtesse d'), Si col flacs. Uc de S. Cire,
Xulla ren. Id., Un sirv entes. Comte d'AviNHo = de
Toulouse, P. Vidal, Ajostar et lassar.
Azai.aïs, àlazaïs, Alaïs. — G. Ri-quier, tenson ave:- Peire
Torat. (Servante) Carbonel et son rocin. (Dona A.). Gui
dTssel, Ges de ehantar. (_Y) G. de la Tor et Sordel.
Us amicx e uiï amia. (\ ) P. de Capdueil, De totz chai-
tius. Azalais (d'Assilhax), G. Riquier. Oui ai sen. (D'Au-
tiers. Uc de S. Cire. Ane non vi temps. (De Boissazo),
R. de Miraval. Entre dos volers. (La même ?), Id., Cet
que joi tainh. Id.. Er ab la forsa. Id., Forniers p?r. Id..
Lonc temps ai agutz (A. de Burlatz ou de Béziers),
cf. Bergert. p. 20-21. et Burlatz. (A. de Castel et de
Massa). Albertet, En amor. (A. de Magon, sœur de
Béatrix), G. de la Tor, Pos WAimerics. (A. de Mer-
cuer), P. de Capdueil, Gr. 7. (A. Porceletta, peut-être
la femme de Barrai) (Chabaneau), Guionet, Pomairol
dos baros. (A. de Saluzze). P. Vidal, éd. Anglade,
xxxiv. xxxvii. (Allais de Vidallaxa), Uc de S. Cire, Si
ma domna. (La même ?). Xicolet de Turin. N*Uc de S.
Cire sabers. (A. de Villafraxca ?), cf. Bergert, p. 80.
Azaut (Mon). — P. de la Garda, D'un sirv entes a far.
A/km ar (Y]. — B. de Born, Un sinentes cui. Id., Ges
de far. Id., Senher en eoms. P. Cardenal, Un sirventes
fas. (Ce personnage est vraisemblablement le troubadour
Guilhem Adcmar. de Meyrueys : il tensonna en 1202.
avefi H. de Vaquoiras et Pcrdigon : C. Fabre).
A/.emar (\') de Peitiels. — R. de Vaqueiras. Leu sonet.
Azii.lers. — Roslang, Bels senher Dieus.
AziI.I.ERS. Cf. RlCHAVAL.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 39
Aziman. — B. de Yentadour. Ges de ehantar : Pos mi
preiatz ; Lanquan vei. B. de Boni. Dona pois de me.
F. de Marseille. Ai quan gen vens. Id.. Amors merce.
Id., Ben an mort. Id., Cuntar mi torna. Id.. En ehan-
tar maven. Id.. Greu fera nuls. Id.. Ja no cuig hom.
Id., Mout i fetz gran peeat. Id.. Oimais noi conosc.
Id., Per deu amor. Id., S'at eor plagues. Id.. Sitôt
me soi ; Tostemps. G. Faidit. S'om pogues partir. Per-
digon, Los mais dxamor.
B
Babel. — Zorzi. Atressi com lo gamel.
Babiloma. — P. de Corbian. 17. 21. R. de Yaqueiras.
Conseil don. (Me. Bibolonie).
Babo (Castel). — R. de Vaqueirc.s, Senher marques. Sor-
del, Lo reproviers, éd. Lollis. VII, 32 (A. Jeanroy).
Bafomet. — A. d'Orlhac. Ay Dieus. Calega Panza. Ar es
sazos. Daspol, Forts tristors. Gavauda. Senhors. Un
Templier, Ira e dolor.
Baga. — S. de Girone. Près d'un (ardi.
Baiart. — B. de Born. Un sirventes cui (nom d'un che-
val).
Baigna, Bayona. — P. Card-enal. L'areivesques de Xar-
bona ; Falsedatz e desmezura. R. de IVfi naval, .4 Dieu
me coma\n ; Baiona. per un sirventes.
Bais. — Ricas Xovas, Pois nostre tems. (Senhor de), P.
de Bergerac.
Baisseil. — G. de Berguedan. Bernartz ditz de B.
40 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Baiveira. — An on., Ja de razon.
Baivier. — P. Carden,al, Ane no vi.
Balaguier. — Albertet, Ab son gai. P. Vidal, Drogoman
Sentier. Bertran Araaut de 'Moncuc, Er quan li rozier.
Balairis (Na). — Enri-c, Amie Arver.
Balangiers (Maestreis) = Bérenger de Tours ? G. de
Borneil, S'anc [orn cégui.
Balba (la res). — B. de Castellane, Sitôt no m'es.
Baors. — Torroella, Fauia, 582.
Bar (Bari). — A. Daniel, D'autra guiza. R. de Vaqueiras,
Leu sonet. (Le premier exemple m'est signalé par
M. Jeanroy.)
Bar (Nicolas de). Cf. Nicolas de Bar.
Barabos. — R. d'Orange, Amors cum er.
Barachi. — G. de Calanson, Fadet, 133 R, 139.
Baraselo. — Bertran et Matous, Seigner Bertran.
Barbari. — B. de Born, Bem platz (monnaie). R. de Va-
queiras, Domna tant vos ai. P. Cardenal, Tan son valen
(C. Fabre).
Barbaria. — R. de Tors, Per Fawnen Pascor. G. dau
Luc, Si per malvatz.
Barbastre. — R. Vidal, Castiagilos.
Barbazan (Tibaut de). — P. de Ladils, Mossen Ramon.
Barcelona, Cf. Barsalona.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 41
Bareira (Guilhem). — Bonafé, Seigji' En Blacatz.
Barjols. — Blacas, Ben fui mal conseillatz.
Barleta. — G. Figueira, Un nou sirventes.
Barxabo. — R. de Tors, Amies Gauselm.
Barral. — Anon., Bem meraveil. Durand de Paernas,
En talent. F. do Marseille, Chantar mi torna ; Si com
ce\ qu'es tan. P. de Marseille, Ges pels crois ; Razos
non es ; Sitôt non fas. P. de Chastelnou, Hoimais nom
cal. P. Vidal, Baros de mon dan ; Mos cors salegra ;
Tart mi veiran. R. de Vaqueiras, Garlambei. Ricas
Novas, En la mar major. Sordel, Sel que maji.
Barrau. — Cercamon, Lo plaing comens.
Barsalona. — A. de Sescas, En aquel mes. G. del Baus.
G. de Berguedan, Eu non cuidava; Sirventes. Marcabni.
Al prim comens ; Emperaire per mi. P. Raimon, Pos
lo prims vérins. P. d'Alvergne, Bel m'es qui a son.
R. Vidal, Abrils issia, 868. R. d'Orange, Car dous e fi.
R. de Vaqueiras, Tuit me pregon. (Chabaneau ajoute :
Ges sitôt, mais stans autres indications = Guiraut de
Luc, Gr. 245, 1). Serveri, Testament.
Barsalona (Bisbe de). — Serveri, Testament.
Barsalona (Comte de). — Serveri, Mal dit.
Barsalona (Sacrista de). — Serveri, Testament.
Barsalones. — B. d'Auriac, Nostre reis. B. de Boni,
Pois lo gens. G. de Berguedan, ^Imic Marques. R. de
Mirava.l, Baiona per sirventes.
Barsueis. — A. dau Luc, En chantarel.
42 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Barut (Lo don de). — G. Figueira, Ja de far ; Un nou
sirventes. P. Cardenal, De paraulas.
Bas. — S. de Girone, Près d'un iardi.
Bas (Vez comte sa de). — Serveri, De Pala a Torosela.
Basadel (?). — Blacasiset, Oimais.
Bascles. — S. de Mauiléon, Domna be sai.
Bascol de Cotanda. — R. Vidal, Castiagilos.
Basi. — G. de Cervera, Prov., 1176.
Basin. — G. de Galan;so,n, Fadet, 196. Cf. Bazil.
Bastarda. — R. de Vaqueiras, Truan mala guerra.
Bastart. — P. Rogier, Per far esbaudir. Cf. Castart.
Bai t an. — Baussan, Baussan, respondetz mi.
Baudouis (Coms). — G. Faidit, Era (ara) nos sm guitz.
Bauduis. — B. de Born, Volontiers feira.
Baus (Lo). — B. d'Alamanon, Un sirventes ; Qui que
s'esmdi. R. de Vaqueiras, Leu sonet. Cf. encore Au-
deiart. P. de Marseille, Razos non es. Perdigon, Ben
dizon ; Entr'Amor (C'est Uc du Baux ou Guilhem du
Baux ; C. Fabrc). P. Raimon, Pos lo bels temps.
Baus (Sentier, don ciel) (= G. d'Orange). — G. de Ca-
vaillon, Seigneiras e cavals. P. de Marseille, Ar quel
joni. R. de Vaqueiras, Garlambey.
Baus (Bertran del). — R. d'Orange., Anz que l'aurai
Baus (Bertran del). — P. de Chasteln ou, Hoimais nom cal.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 43
Bals (Guilhem del). — R. Vidal, Abrils issia, v. 783.
Torniers, Si col flacs.
Baus (Hugueta del). — Pujol, Dieus et Amors. Cf. Ber-
gert, p. 56, 57. Cf. Pujol, SU mal d'amor.
Bals (Qo del). — Aimeric, Pare de/ Pitei. Perdigon,
Rem cug, Ben ajol mal. R. d'Orange, Ans que l'aura
bruna. Sordel, No puosc mudar.
Baus (Rambalda del). — R. de las Salas, Nom pose
partir.
Balsenc. — Compl. du roi Robert.
Baut de Fora (?). — R. de Miraval, Chansoneta farai.
Baza, Bazan. — Marcabru, Ans quel terminis ; Doas cui-
das.
Bazatz. — B. de Born, D'un sirventes nom caï. P. de
Ladils, Verais Dieus.
Bazil. — G. de CaLainson, Fadet, 196 D. Cf. Basin.
Bearn. — Anon., Palais de Savieza. B. de Born, Pois
Ventadorns ; Quan vei. 01. de\l Temple, Estai aurai.
(Midonz de Béarn = Garsenda de Béarn), B. d'Ala-
manon, Mout m'es greu.
Bearne (Gaston de). — Serveri, Testament.
Beatrix. — Anon.^ La gaia semblansa. A. de Belenoi,
Nuls om en re. A. do Pégulhan, Ades vol ; De tôt en
tôt ; En amor trop ; Qui la ve en ditz. E. de Bar-
joLs. Amors, bem platz ; Ben deu hom ; Morir po-
grieu. Blacasset, Bem plai (Gr. 233, 1); Lonjamen m'a
trebalhat (Gr. 10, 33) ; Danse anonyme, La gaia sem-
44 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
blansa. G. Raidit, Cascus hom deu. G. Ademar, Tant
es d'amor. G. de la Tour, En vos ai mesa ; Pos N'Ai-
merics (B. d'Auramala). P. de Capdeuil, Ben sai que ;
Si totz los gaugz. R. de Va-queiras, A vos bona dona ;
Ja no cugei vezer ; Savis et fols ; Truan. Ramberti,
Tôt m'era de chantât. Tenson de Jaufre et d'Elyas.
Uc de Murel.
Beatrix (d'Est). — A. de Péguihan, Ades vol ; Albert
chauzets ; (var. B. de Loben ?), Atressim prcn ; Cel
que s'irais ; Chantar vuelh ; Loniamen m'a ; Manias
vetz ; Per solatz d'autrui ; Qui la ve. G. de La Tour,
Pos N'Aimerics. Ramberti, Al cor mestai ; Eu sai ;
Ges de chantar. Totz m'era. P. Raimon, Tostemps.
Cf. encore Mon Restaur et Bergert, p. 81-85.
Beatrix (de Lunel). — F. de Lundi, Per amor.
Beatrix (de Mangona). — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
(Peut-être A. de Pegulhan, De tôt en tôt ; cf. Bergert,
p. 77, pour d'autres allusions possibles.)
Beatrix (de Montserrat). — R. de Vaqueirais, Aram re-
quier. Cf. encore supra à Beatrix, R. de Vaqueiras.
Beatrix (de Narbona). — Sail d'Escola, De ben gran joi.
Cf. Anglade, Mél. Chabaneau, p. 744-745.
Beatrix de Savoye, comtesse de Provence. — Cf. Ber-
gert, p. 44, &q. Il résulte des recherches de Bergert que
Béatrix de Savoye serait la Beatrix nommée dans les
trois chansons d'Elias de Barjols, citées plus haut, au
mot Beatrix. De môme pour A. de Belenoi, Nuls hom ;
Pons de Capdueil (cf. les deux exempJes cités au mot
Beatrix) ; G. d'Espagne, Sa gaia ; Uc de la Bacca-
Laria, Digatz Bcrtran, et peut-être Uc de Murel.
Les allusions faites à Béatrix de Savoye, sans -qu'elle
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 45
soit nommée formellement, sont nombreuses : les voici,
également d'après Bergert : A. Catalan, Ane per nulh
temps. A. de Belenoi, Tant es d'amor. A. de Sisterom,
En amor trop. B. d'ALamanon, Mout m'es greu. E. de
Barjols, Pus vei. F. de Romans, En chantan. Guigo de
Cabanes, Vist ai. G. de Borneil, Gent mestara. Ricas
\ovas, Ben es razos ; Tu'it van. Uc de S. Cire, De vos
me sui.
Pour Béatrix II de Provence, mariée à Charles d'An-
jou, cf. Berenguiera.
Beatrix (de Tiern). — Gui d'Ussel, N' Elias de vos (chan-
tée aussi par P. de Maensac ; cf. Chabaneau, Biogr.,
p. 265.)
Beatrix (de Vianes). — Albertet, En amor. (Cf. B. de
Sayoie.) Cf. encore Gr. 70, 5; 22. (Cf. encore des allu-
sions dans : Peirol, M'entencion ; B. cFAlamanon, Mout
m'es greu ; Biographie de Gaueeran de S. Desdier et
dans la chanson du même ; C. Fabre).
Bec d'Austor. — A. de Cominges, Bem plai.
Bechal (d'Esmongats ?). — Blacatz, Ben fui mal con-
seillât!.
Be Coxve. — G. de Bornei], Cdsrdaïllac.
Bederres, Beders. Cf. Bezers, Bezerres.
BEGuiwr.r;. — B. d'Ailamanon, Nuls hom. (C'est Guida de
Rodes ; < f. Ann. du Midi, ch. VII ; C. Fabre).
Begi inas. — P. Gardenal, Ab votz dangel.
Beira. — B. de Born, Senher En Coms. (La Vêzère ? Cf.
Stimming, B. de Born, 3e éd., p. 209. Thomas lit Ri-
bairac.)
46 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Beiriu. — J. Rudel, Quan lo rias, Marcabru, Emperaire
per mi. B. de Born, Greu mes. P. Vidal, éd. Anglade,
XVI.
Bel-Sostenh' Amors. — G. Hue d'Albi.
Bel Aiman. — = Bel Diaman, ap. G. Faidit, S'om pogues
(ras. V) ; Bergert, p. 117.
Bel Alixandre (dame). — G. lo Ros, A la mia fe,
Amors.
Bel' Amia. — B. Calvo, S'ieu ai perdut. M. de Foissan,
Be volgra. G. de S. Desdier, S'en tôt me soi.
Bel Bericle. — R. de Barbezieux, Atressi com Folifans.
Bel Bezart. — A. de Marsan, Qui conte.
Bel Carboncle. — A. de Mareuil, Sim destrenhetz.
Bel Castella. — E. de Barjols, Bels Gazanhs. A. de
Pégulhan, Si com V arbres.
Bel Castiat. — P. Vidal, éd. Anglade, IV, VII, X, XIII,
XV, XVIII, XXV, XXVI, XXVII.
Bel Cavalier. — R. de Vaqueiras, Aram requier ; Aras
pot om ; Domna, tant vos ai ; Eras quam vei ; Eisa-
men ai guerrejat ; Ja no eugei vezer ; No m'agrada ;
Savis e fols ; Truan.
Bel Cembeli. — B. de Born, Dona puois de mi ; Ges de
disnar.
Bel Clerc. — A. de Tinlignac, Lo joi comens.
Bel Conort. — Danse, Mort m an li semblan. Rostang et
Berenguier, Toi en aissi.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 47
Bel Cors cortes. — P. de Capdeuil, Aissi m'es près.
Bel Cristalh. — Cavalier Lunel, Si com lo iorns ; Totz
hom que vol.
Bel Déport. — G. Riquier, Amors rnauci ; Ben deu
esser ; Creire m'an fag ; Grans afans es ; G. Riquier
a cela ; G. Riquier, si beus (tenson avec P. Torat) ;
Iverns nom te ; Per proar ; Pus aman ; Razon et
mandamen, etc.
Bel Désir, Bel Desirier. — D. de Pradas, Ben deu
esser. Ricas Novas, Ls covinens.
Bel Diamant. — G. Faidit, S'om pogues. G. de CaLan-
son, El mon non pot aver.
Bel Dous Amic. — R. de las Salas, Sim fos grazitz.
Bel Esgart. — A. de Mareuil, La grans beutatz. Az. de
Porcairagues, Ar em ail freg temps.
Bel' Esmenda. — B. d'Alamanon, Mout m'es greu.
Bel Esper (Mon). — Perdigon, Tôt Van mi ten ; Trop
ai estât.
Bel Estar. — R. de Vaqueiras, Senher marques.
Bel Gazanh. — E. de Barjols, Gr. 132, 5. G. Faidit,
Gr., 167, 59.
Bel Joi \ovel. — Daude de Pradas, El temps quel ros-
signols ; Pos merces.
Bel Mtralh. — B. de Born, Domna, puois de me.
Bel Nom. — Castelloza, Ja de chantar.
48 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bel Papagai. — G. de Borneil (ou G. Augier), Quan vey.
Bel Plazer. — A. de Belenoi, Ara rriagfobs.
Bel Proensal. — G. d'Espagne (?), Dona, sitôt ; Ges
ancara ; Na Ses Mer ce.
Bel Rai. — J. Estève, Aissi cum cel ; J. Estève, Cossi
morria ; El dous temps ; Lautrier ; Ogan ab freg ;
Sim vai be.
Bel Rus. — L. Cigala, Joios d'amor farai.
Bel Senher. — B. do Born, Ges de disnar ; Dona puois
de mi.
Bel Senher. — G. de Borneil, A be chantar, v. 40 ;
Alegrar ; Los aplechs ; heu chansoneta.
Bel Vezer. — B. de Ventadour, Ab [oi mou ; Be m' an
perdut ; Quan par la flors ; Quan vei la flor ; Lo genl
temps de Pascor.
Belvezer de Belcaire. — B. de Ventadour. Lo rossi-
gnols.
Belcaire. — B. de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Venta-
dour, Be man perdut. B. de Born, A tornar m*er.
Dauphin d'Auvergne, Vergonha. G .de Berguedan, Un
trichaire. G. de Borneil, Aram sim [os en grat ; Ben
deu en bona cort. Marcabru, Aujatz de chan. Montan,
Coms de Tolsan. Ponson, Valent domna. R. de Mira-
val, Bel m'es quieu chant ; Berlran si fossetz. R. de
Vaqueiras, Garlambei. Sordel, Pueis nom tenc. To-
miers, De chanldv. R. de Castelnou, Aras pus ai loc. P.
dWlvergne, Gent es.
Bela Capa. — Blaicalz, Lo bel dous temps.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 49
Bela Guarda. — F. de Marseille, Pos entremes.
Belencer. — Anon., Zeits. /. rom. PhiL, 4, 519.
Belenguiera, Belingueira. Cf. Berengueira.
Belestar. — R. de Vaqueiras, Honratz marques. Cf.
supra Belh Estar.
Beli. — P. Vidal, Aiostar e lassar. (lbelin, entre Jaffa
•et Asealon ; cf. Thomas, Romania, 1914, p. 596.)
[Belissenda]. — Nom de la vicomtesse de Polignac célé-
brée par Guilhem de S. Desdier ; elle s'appelait aussi
Marqueza ; C. Fabre.
Belin (le mouton). — Isnart, Del sonet.
Beljoc. — A. de Pegulhan, Per razo. P. Vidal, Pos
ubert (var. Belloc).
Bellanda. Cf. Arnaut de B.
Bellpuig (Beltran de). — Serveri, Testament.
Belmon. Cf. Peire Belmont.
Belmont. — P. Cardenal, D'Estève de Belmont. Cf. C.
Fabre, Annales du Midi, XXI, 15 sq.
Belpoi. — P. Vidal, S'eu /os en cort.
Belvis. — S. de Girone, Entre Caldes ; Entre Lerida.
Ben Aie. — P. Vidal, Pos ubert di.
Ben s'eschai (Mon). — A. de Mareuil, A guiza de.
Benastruc. — G. -P. de Gazais, Aras pos vei.
6
50 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Benauges. — Savaric de Mauléon, Ben fai granda (la
pièce est d'Ue de S. Cire ; Le ms. donne Benaven); Gau-
célm très /ocs ; Savaric eus deman.
Benaven. — A. de Pegulhan, Per razo. P. d'Alvergne,
Chantarai. Cf. Benauges.
Benc (Lo). — R. de Vaqueiras, Honratz marques.
Benezet (Sant). — P. Cardenal, L'aifar del comte.
Benjamin. — G. de Gênera, Prov., 931.
Benvengut (nom de femme). — A non., En aqutst son.
Berart. — R. de Vaqueiras, Honratz marques.
Berart (de Montdidier). — B. de Born, Volontiers f&ira.
Marcabru, Al départir. P. Vidal, Drogoman. R. de Va-
queiras, Honratz marques. G. <de Cabrera, Cabra.
Berart de Montleyder. — Serveri, Mal dit.
Berautz. — B. de Born, Volontiers feira. (Cf. Berart
de Montdidier.)
Berenc. Cf. Brengs.
Berbesil. — G. du Luc, Si per malvatz.
Berenguier. — A. de Mareuil, Tant mabellis. B. de
Boita, Un sirventes farai (n'est pas de B. de Boni,
d'après Stimming). G. de Borneil, S'anc jorn. J. Motte,
Non es razon. P. d'Ortaffa, Aissi cum la naus. Rodri-
gos, Ar chauzetz. K. de Tors, De Vergullos. Coms B.
P. de Chastelnou, Hoima;s nom cal. Tenson de Peyre
Trabustal H ée Raynaut de Très Sauzes. (Allusion à
Raimon-Béren'guier III, père d?Alfonse II, R. Vidal,
Abrils issia, v. 8(15; C. Fabne),
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 51
Berenguier de Besaudlxes. — B. de Boni, Pois lo gens.
Bercxguier d'Extexsa. — R. Vidal, Abrils, 819 ; mort
en 1208.
B. de Moxclar. — G. de Berguedan, Bernartz ditz de
Baisseil.
B. de Robiax. — R. Vidal, Abrils issia, v. 881.
B. de Tarascox. — P. Trabuslal, Amix Baynaut.
B. de Tors. — G. de S. Gregori, Noit e jom. Cf. Bom,
VII, 454. (A. Jeanroy).
[Berexguiera de Castille, mère de Ferdinand III, allu-
sions dans Sordel, Plagner vuoill ; B. de Castille,
femme d'Alfonse VII de Castille et Léon, Marcabrun,
Emperaire].
m
Berexguiera, Belenguiera. — Danse anon., Non puesc
plus sofrir ; Pos ses par. G. de Borneil, S' eus quier
conseil. G. d'Espagne, Dona, sitôt nous es ; Gen mau-
ci ; Ges encara ; Na ses merce ; Non puesc ; Pos ses
par ; Oui en Pascor. Autres allusions, Bergert, p. 58.
Berga. — G. de Berguedan, Trop ai estât. Serve ri, Tes-
tament.
BERGONHA. Cf. BORGOGNA.
Bergogno. Cf. Faure de Bergogno. M. Jeanroy me si-
gnale : Pujol, Cet qui salvet (Studj fil. rom., VIII, 452).
Bergonhon. Cf. Borgogxon.
Bergi edan. — B. fie Born, Ouan la novéla fions. G. de
BerguedaTï, Cavalier ; Bem volria ; Un sirventcs voill ;
Be fo fer ; De Bergueda.
52 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Berlai de Mosterol. — B. de Born, Mout m'es. (Giraud
Berlai, de Montreuil-Bellay, Maine-et-Loire.)
Berlanda. — R. de Vaqueiras, Truan (D'après le nis, M).
Berlenda. — L. Cigala, Eu non chant ; Studj fil. rom.,
V, 53.
Bermay. Cf. Bretmar.
Bernado. — Tenson de Tomas et do Bernado.
Bernadon. — G. del Baus, En Gui.
Bernarda. — Loinbarda.
Bernardos. — B. de Born, Lo coms (B. IV de Comniin-
ges) ; Pois Venladorns (Bernard IV d'Armagnac). R.
Vidal, Abrils issid, v. 883 (B. IV de Comminges).
Bernart. — A. Daniel, Pois Raimons. B. de Palazol, Ah
la fresca ; De la gensor. G. de Poitiers, En Alvergne.
G. de Berguedan, Chanson ai. L. Gatelus (son jon-
gleur). Marcoat, M entre mobri. M. de Montaudon,
Pois Peire. R. de Vaqueiras, Leu sonet. F. de Lunel,
Al bon rey. G. de Cabrera, Cabra. Lonibarda. Tenson
entre Bernart et Blacatz. Tenson entre Bernart et
Elyas. Tenson entre Bernart et Gaucelm. Tenscm entre
Bertran et Bernart. Guigo, Ar parra. R. de Durfort,
Bernart (Sant). — Calega Panza, Ar es sazos.
B. d'ARMANHAC. — R. Vidal, Abrils issia, v. 879.
B. de Baisseil. — G. de Berguedan, B. ditz de Baisseil.
\\. de là Barta. Tenson avec Amant. Id. Tensoin avec
G. P. de Cazals.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
53
B. de Cornil. — Turc Malec, Tenson avec R. de Durfort.
B. de Fosc. — Uc de S. Cire, Un sirventes.
B. del Gal. — R. d'Orange, Ans que l'aura.
Berxart Martin. — B. Martin, Companho per.
B. d'Olargue. — G. Riquier, Tant m'es plaaens.
B. Otho. — B. de Born, Lo coms m'a mandait. (Bernard
Atho, vicomte de Nimes ? Stimming, B. de Born, 3e éd.,
p. 154.)
Bernart Razim. — Tenson de Magret et de G. R. d'Apt.
B. de Saissac. — P. d'Alvergne, Chantarai.
B. de Ventadour. — B. de Ventadour, Ara no vei luzir;
Chantars non pot. Tenson de B. de Ventadour et de
Lemozi. P. d'Alvergne, Chantarasi. Tenson avec Peire
d'AIvergne. Tenson avec Peirol. R. Vidal, En aquel
temps, cité une première fois (Mahn, Geai. II, 24) et
une deuxième (Ibid. p. 25) sous La forme B. Il s'agit
dans .cette deuxième citation non relevée par Grœber,
Liedersammlungen, p. 638, de la pièce Lonc temps.
Enfin B. de Ventadour est encore cité deux autres fois
dans La même nouvelle de R. Vidal, Mahn, Ged. II, p.
27 et 28.
B. Vidal. — Serve ri de Girone, Sitôt s' es braus.
Bernison. — G. de Cabrera, Cabra.
Berra. — B. Carbonel, Matas de vetz. Faure>t Falcon-
net. G. de Berguedan, Mal o je ; Sirventes ; Talans
m'es près. (Sonhor de Berra : B. Carbonnel, Mahn.
Ged., 1077; il s'agit de Barrai du Baux; C. Fabrc).
54
Berreta. —
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
G. Figueira, Un nou sirventes.
Bersendeza (la gent). — Anon., Finamens.
Berta. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics. R. de Vaquei-
ras, Truan. Cf. Berge rt, p. 73.
Berta (Fraire). — Tenson de Maistre et de Fraire Berta.
Bertalai, Bertolai. — G. de Borneil, Gen nïaten ; Quan
brancal brondels, Isnart, Del sonet. Anon., Gen me
nais (Lai Markiod).
Bertaldo. — R. de Vaqueiras, Honratz marques.
Bertau. — Marcabrun, Dons cuidas.
Bertolai. Cf. Bertalai.
Bertolmieu (comte). — [P. Vidal], Ma volontatz.
Bertolmieu. — A. de Sescas, A vos qiïieu am.
Bertran. — Aimeric, Peire del Puey. Anon., Bem mera-
veil. A. Daniel, Lancan son passai. B. de Born, Ges de
far ; S'ieu [os aissi. E. de Barjols, Bels Gazanhs. Gra-
net et Sordel, Pos al comte. Granet et Bertran, tenson.
G. de Borneil, Lo douz chant ; Quan creis ta' fresca.
G. Ademar, Quand la bruna biza. G. de S. Didier, Aissi
cum es bella ; Bes m'es oirnais ; Compaignon ; Domna
ieu vos sui ; El mon non a ; Estât aurai ; PÏr Dieu,
Amors. G. Raimon, Nobs de Biguli. J. Rndel, No sap
chantar. Ogier, Era quan Viverns. R. Vidal, En aquel
temps. R. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon. Sordel, Ber-
tran. Tenson de Bertran et de Javare. Guilhem Augier,
Beriran, vos canar. P. Bremon, Pus partit an. R. de
Miraval, Bertrans, si fossetz, Tenson de G. Raimon et
• le Mola. G. de Boraueil, \<>s pot so/rir, éd. Kotlsèn,
n° 09.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
55
B. d'Alamanon. — Blacasset, Oimais no er. Ricas Xovas.
Pus partit an. Sordel, Lai al comte. B. d'Alamanon,
Amies Guigo ; Bertrans, lo joy ; Doas domnas ; Vist
a£, Bertran. Tenson de Bernart et de Bertran. (Cf.
encore les tenions Grasset et Sordel. Grasset et Bertran,
citées à Partiale précédent ; C. Fabre).
Bertran [Albaric]. — Tenson de B. Albarie et de Gui-
bert.
B. d'Aurel. — G. Figueira, Ane tan bel cop ; N?Aime-
ries queus.
B. d'Avignon (= B. de Folco ?). — G. de Cavaillon
Doas coblas.
B. del Baus. — R. d'Orange, Ans que> l'aura bruna.
B. de Born. — B. de B., Ges de far sirvenles (il se
nomme lui-même). E. de Barjols. Bels Gazanhs. R.
Vidal, So fo.
Bertran (Carbonel). — B. Carbonel. Aissi cum cel :
Cor digas me.
B. de Cardaillac. — P. d'Alvergne, Chantarai.
B. Daurel. — A. de Pegulhan, Bertran Daurel. Cf. supra
B. d'Aurel.
B. de Folco. Cf. B. d'Avignon.
B. de Gourdon. — Tenson de Bertran et de Mathieu.
B. d'Opian. — G. Riquier, Amors pus a vos ; Auzit ait
d'tr ; L'autre \orn anava ; Oui a sen ; Tant m'es pla-
zens.
B. [de Preissac ?]. — Tenson de Bertran et de Gausbert.
56 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
B. del Pojet. — B. del Pojet, Bona domna.
Bertran de Sant Felitz. — Il y a deux tensons d'Uc de
la Bachellerie avec Bertran ; dans la seconde Bertran
de S. Felitz est appelé seulement Bertran.
B. de Sayssac. — R. de Mira val, A Dieu me comain. R.
Vidal, Abrils issia, v. 888.
B. de la Tor. — E. de Barjols, Bels Gazanhs. B. de la
Tour, Mauret.
Bertrand.*. — G. Ademar, Quan la bruna biza.
Besaudun. — R. Vidal, Abrils issia, v. 11.
Besaudunes. — B. de Born, Pois lo gens.
Bethléem. — J. Ruided, Quan lo rossinhols. P. d'Alver-
gne, Dieus vera vida. R. de VaqueiraiS, Aras pot hom.
Anon., Finamens. P. d>e Capdueil, Ar nos sia.
Béton. — G. de Cabrera, Cabra.
Bezers, Beders. — G. de Borneii, Er auziretz ; Quan lo
freitz. G. d'Apchier, Cominal vieilh flac. G. Augier,
Quascus plor. G. Figueira, D'un sirventes. R. de Mira-
val, Cel que joys. Sicart de Marvejols. Turc Malec. Uc
de S. Cire, Un drventes. (Comtessa de B.), G. de Ber
guedan, Reis, sanc nul temps. Cf. encore Azalais de
BuRLATZ et Berge rt, p. 20.
Bezerres. — Ricas Novas, Pus partit an.
Biacht. — Marcabru, Archiv, T. 50, p. 283. (Cf. supra
s. v. Alduardo.)
BlARNE. Cf. BEARN.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 57
Biblis. — A. de Mâffeuil, Dona genser ; Tant m'abellis.
Jaufre, ap. Suehier, Denkm, p. 306. G. de Cabrera,
Cabra. G. de Calanson, Fadet, 149.150.
Bidaus. — A. de Marsan, Qui conte.
Biguli. Cf. Obs de Biguli.
Bilexa. — S. de Girone, En may.
Bilhaire. — G. de Berguedan, Un trichaire.
Blma de Canas. — Tenson entre Raimon et Lantelm,
Gr. 283, 2. Cf. Bergert, p. 59.
Biolh. — P. Vidal, En una terra ; Tatrt mi veiran.
Blacas. — Aimeric, Peire del Puey. A. de Pegulhan,
Ane maris de joi. Anon., Gasquet, vai t'en. B. d'Ala-
manon, Mout m'es gréa ; Qui que s'esmai ; Un sir-
v entes. Blacatz et Pélissier, tenson. Cadenet, De nulla
ren ; S'ieu trobava. E. de Barjols, Amors be mavetz ;
Ben deu hom ; Car comprei ; Puois vei. F. de Romans,
En chantan. G. Figueira, Ja, non agrobs ; Pel loi del
bel. Isnart, Trop près. J. d'Albusson, Dona de chan-
tar. L. Cigala, Homs que domna. P. Guilhem, En Sor-
del que vos es. Peirol, Ben no val hom loves. Pistoleta,
Segner Bl. Pujol, SU mais d'amor. R. Vidal, Abrils
issid, v. 782. Rieas Novas, Pus partit. Sordel, A^o puesc
mudar. Planher vuelh. Tenson entre Blacas et Bonafe.
Tensons de Jaufre et d'Elyas, de Biacatz et de Raem-
baut, de Blacatz et de P. Vidal, de Blacatz et de G. de
S. Gregori, de Blacatz et de Bernart.
Blacasset. — Alexandri, En Blacasset. Tenson avec Uc
de Ma ta plan a.
Blacs. — R. de Va<:njeiras, No magrada.
58 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Blaia. — B. de Castellane, Sitôt no mes fort. G. Faidit,
Bem platz e m'es gent ; De faire chanso. G. de Ber-
guedan, Un sirventes ai. G. du Luc, Si per malvatz.
Cf. encore Armaya.
[Blanca. Mère de Saint-Louis]. — Sordel, Gr. 437, 24.
Blancaflor. — Cour d'amour. Novela del papagai. A. de
Belenoi, S'a mi dons. A. de Mareuil, Dona genser ;
Tant mabelis. P. Cardenal, Cel que je. Comtesse de
Die, Estai ai. F. de Bomans, Cantar voit. G. de Ca-
breira. Guilhem, Evesque d'Albi, Valors e beutatz. G.
Faidit, Tan me creis. Jaufre, Suchier, Denk.. p. 306.
P. de Capdeuil, Domnco eu pren. Tenson de Pisloleta et
B la cas. Pujol, SU mais d'amor. R. de Vaqueiras, Leu
pot hom. S. de Girone, En may. (Cf. encore Flamenca»,
v. 4477, ap. Birch-Hirchsfeld, p. 32.) Anon., Finamens.
TorroeHa, Fauta, 239.
Blandra (Coms de). Cf. l'article suivant.
Blandrate (Geoffroy de). — FoJquet de Romans fut en
relations avec lui ; ils échangèrent des coblas ; M. W.
III, 105. (Il s'agit du comte de Flandres).
Blanqueta de Crexel. — Serveri, De Pala a Torosela.
Blaquerna. — R. de Vaqueiras, Senher marques.
Blascol Romeu. — G. de Bcrguedan, Joglar not desc.
P. Vidal, De chantar.
Bles. — Marcabru, D'un estrun.
Bi.es (Comte de). — G. Faidit, Ane nom parti.
Bley (^Blois). Cf. Partonopeus de Bley.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 59
Blieu. — B. de Castellane, Si tôt no mes.
Bliobe. — Torroella, Faula, 593.
Blizox. — R. d'Orange, Ans que Vaura bruna.
Boazo. — Uc de S. Cire, Un sirventes.
Bocaleo. — R. de Vaqueiras, Senher marques.
Boeci. — P. de Corbian, 27.
Bofil. — Tenson de G. Riquier et de Bofîl.
Bogia (Lo rei de). — R. de Tors, Per Vavinen paseor.
Bohot (Booz). — P. de Corbian, 19.
Boissazo (X'Azalais de). — R. de Miraval, Entre dos
volers. Cf. Boazo.
Bolen (La reina de). — A. de Pegmlhan, Destreilz, co-
chatz.
Boi.oes. — G. de Calanson, Fctdet, 178 R.
Bologna. — P. d<e la Caravana.
Bolterra. — G. de Berguodan, Mal o fe ; Talans m'es
près.
Boxafe. — Tenson de Blacatz et de Bonafe.
Boxafos. — G. de Bornei!, Razon e luec. Marcabrun,
Gr. 31 ; éd. Déjeanne, N° XXXI (nom de femme). Ten-
son de Bonafos et de Cavaire.
Boxasa (En). — Anon., En Bonasa.
60 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bona-Nasoues. — G. Ademar, Gr. 3.
Bon' Aventura. — G. Raidit, Pel pi del temps. Rich. de
Tarascon, Ab tan de sert. J. de Cofolens, Ane mais
aissfi.
Bon'Esmenda. — Izarn Rizol, Ailas tan sai.
Bon Respieg. — R. d'Orange, Peire Rogier.
Bon Vezi. — G. de Poitiers, Ab la doussor. (Est-ce bien
un senhal ? Cf. Bertoni, Zeits. rom. PhiL, XXXV, 541,
n. 2.)
Bonet Costanti. — G. Riquier, Al car onrai senhor.
Bonifaci. — B. d'Alamanon, De la sal.
Bonifaci Calvo. — L. Cigala, Estier mon grat. Zorzi,
Moul fort.
Bonifassi (VIII, pape). — Cornet père, Un sirventes.
Bonifaz de Monferrat. — L. Cigala, Estier mon grat.
Bonrepaus. — P. Vidal, Pos ubert ai. (Bonreipos, Haute-
Garonne).
Borbonos. - P. Vidal, Bon aventura ; Quant om es.
(Var. Borboillos).
Borc. — Rostang, Bels senhers Dieus.
Bordales. — Cornet père, Un sirventes. Cf. Peire de
Bordales.
Bordel. — B. de Boni, D'un sirventes nom cal.
ONQMASTIQUE DES TROUBADOURS 61
Bordel (Roi de). — G. de Berguedan, Un sirventes ai.
G. de Borneil, Dels bels digz.
Bordel (Lo senhor de). — • B. de Born, D'un sirventes ;
Ouan la novella flors ; Mout m'es deissendre. G. de
Borneil, Lo doux chant.
Borderguatz — P. de la Caravana, D'un sirventes.
Bordels. — G. de Borneil, Quan lo glati.
Borga (Xa). — Gavauda, Gr., 7.
Borgogxa. — J. d'Aubusson, Vostra domna segon. B. de
Born, Ieu chant ; Senher En Coms. P. Cardenal, D'Es-
teve. Tomiers, Si col flacs.
Borgognox. — B. de Born, Pois als baros. B. Folcon,
la no creirai. E. Cairel, Pos chai. N. de Turin, Nicolet,
gran. Pujol, Cel qui salvet. R. do Vaqueiras, Senher
marques. Kieas Novas, Pus partit. Pierre III, Peire
Salvatie. Comte de Foix, Frances ; Mas qui a flor.
Cf. encore Albaric.
Borgoixhos. — Pujol ou Bkcasset, SU mais d'amor,
texte de M, dans Appel, Prov. Chr.3, n° 84.
Borgues (Lo) (qui dépouilla G. d'Orange). — R. de Va-
queiras, Tuil me pregon.
Borxeira (Giraut de). — Trobaire de VilLarnaut, Mal mon
grat.
Bornel. — P. d'Alvergne, Chantarai.
Borrel. — Tenson de Tomas et de Bernado.
Borsi. — G. IX, En Alvergne. (Texte de C de Un
vers jarai ; mais est-ce un nom propre ?)
62 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bort (ciel rey d'Aragon). — Rostang Berenguier, Pos
desamar.
Bossagas (Claude de). — R. Menudet, Ab gran dolor.
Botenan. — B. de Born, Greu m'es deiscendre.
Botona (La). — G. de Luc, Ges si toi m'ai.
Boves d'Antona. — Giraut del Luc, Ges si lot mai. Cf.
suipra Antona. (Cf. P. Meyer, Daurel, p. XXII, n. A.
Jeanroy).
Bovon. — G. de Cabrera, Cabra.
Bragairac. — Dalfi d'Alvergne, Pos sai etz vengul.
M. de Moutaudon, Pois Peire.
Bragen (après qu'il a été «question de Tristan et dTseult).
— Peiro], Dal/in, sabriatz me.
Braiman. — B. de Born, Mon chan fenisc. Ricas Novas,
Pos partit. G. de Cabrera, Cabra. (G. de S. Desdier,
S'eu tôt me soi ; C. Faibre).
Bramanso. — A. dau Luc, En chantarel. F. de Lunel, Al
bon rey. R. de Vaqueiras, Senher Marques. Sav. de
Mauléon, Domna sai be.
Bramar (?). -- G. de Cabrera, Cabra.
Brandit/. — B. de Born, Ara sai eu. R. de Vaqueiras,
No magradaK (Brindisi).
Braz Cort. — G. de Berguedan, Talans.
Bratz Saint-Jortz. I{. de Vaqueiras, No magrada.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 63
Breissa. — T en son de G. Figueira et d'A. de Pegulhan.
Cf. encore Bressa.
Breissax. — L. Cigala, Lantelm.
Brelaxda. — - R. de Vaqueiras, Truan.
Bremar. — G. de Borneil, De soldatz. (ajouter G. de Bor-
neil. Totz temps me sol ; Chabaneau, Revue, 25, 210 ;
A. Jeanroy).
Brexcx (Var. Berexs). — P. Raimon, Era pueis Viverns.
P. Vidal, Son ben apoderatz. (Brens, dans le départe-
ment du Tarn.)
Bresaina. — G. de la Tor, Un surventes ; Pos nAi-
meries. Uc de S. Cire, Si madona Notais. (Doxella de
Bresaixa, c'est-à-dire de la région de Bresciia. Cf. sur
cette personne l'édition d'Uc de S. Cire, par S. de
Grave et Jeanroy, p. 154). Cf. Donella.
Bresca. — B. de Rouvenac, Una sirventesca.
Bresilianda. — B. de Born, D'un sirventes nom cal ;
Gent part.
Bressa. — P. de la Caravana ( = Brescia).
Bret. — P. de la Mula, Una leg vei.
Breta (lenga). — P. Cardinal, Las amairitz.
Bretagna, Bretanha. — B. de Born. A totz die ; Ieu
chant : Pois dis haros ; Rassa tan creis ; Senher En
Coms. F. de Romans, Luzens lares. G. Ricpuier,
Enric el le S. d'Alest. Matieu de Quercy, Tan sui mar-
ritz. P. Vidal, Ges pel temps. P. de Capdeuil, Liais
amies. P. de Corbiac, 33. Tomiers, De ehantar. Uc de
64
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
S. Cire, Un sirventes. B. A. d'Armagnac, Lombarda.
J. Rudel, Quart lo rius. Torro.ella, Faula, 524.
Bretmar. — G. de Borneil, Toztemps. (Autres formes,
Bermay, Gormay.)
Breto. — B. d'Alamanon, Ja de chantar. A. dau Luc,
En chantar el. B. do Born, Geni part ; Ges eu nom
desc. ; Mon chan fenisc ; Quan la novella {lors ; A totz
die. B. de Rovenac, Ja no vuelh. G. Faidit, Quom que
mos chans. Gavaudan, Senhors. G. Ademar, Ben
agrops. G. de Berguedan, Lai on hom. J. Estève,
Frdncs reis. P. Cardinal, Ane no vi. Montagnagol, Per
lo mon fan. Pierre III. P. Vidal, Mout es bona terra ;
Pos tornatz. R. de Vaqueiras, Senher marques. Ricas
Novas, Pus partit. Elias Fonsalada, De bon loc. G.
de Cabrera, Ca\bra. P. Vidal, Ajostar. Serverd de Giro-
ne, Cant aug en cort. Tenson de Jaufre et de Rainaut
de Pons, Xorroella, Faula ; cf. au mot Artus dans
l'index de l'édition Ldabrès.
Bretona. — P. Cardenal, Varcivesque de Narbono (C.
Fabre).
Bretus. — G. de Calanson, Fadet, 184 D. Cf. Brutus.
Brian. — E. de Barjols, Bels Gazanhs.
Brion. — R. d'Orange, Gr. 24.
Briva. — P. d'Auv., Chanlarai.
Broil. — G. de Berguedan, Sirventes.
Bruna de Castel. — G. de la Tour, Pos n'Aimerics.
Bruna (lo fils Na), var. Marcabruna. — Marcabrn, Dire
vos voill.
Bruxel. —
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tenson de Blacatz et de Bonafe.
65
Bruxequelh (Vicomte de). — B. de Tôt lo Mon, Be m'ah
gradal temps.
Brussa. — G. Figueira, N'Aimeric queus.
Bruto (le Brut d'Angleterre). — P. de Corbian, 33.
Brutus. — G. de Calanson, Fadet, 130 D, 184.
Budel. — G. Figueira, Ane tan bel cop.
Buf d'Axtona. Cf. Axtoxa, Boves, Bovox.
Burbax. — R. de Vaqueiras, Conseil don.
Burcx (Burgos). — B. de Born, Ieu chant. Paulet de
Marseille, Ab marrim^n.
Burlatz (La comtesse de). — y\non., En aquest gai son.
Pons de la Garda, Tan son apessatz. (Allusions : G.
d'Apchier, Cominal vielh flac. Il s'agit d'Adélaïde,
fille de Raimon V. de Toulouse et de Constance de
France. Elle fut .célébrée par A. de Mareuil et le roi
Alfonse II cTAragoo.
Burlatz (Lo vescomte de). Alias Tortatz. — Cadenet,
De nulla ren.
BUVALEL. Cf. BUDEL et LAMBERT.
66
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
C
Cabador (?). — G. d'Apchier, Vieil comunal.
Cabanas. Cf. Guigo [de Cabanas]
Cabaretz. — R. de Miraval, Qui bona chanso.
Cabestanh. — P. Vidal, Neus ni gel. (Le mêime nom se
retrouve dans Pons d'Ortafa (Gr. 379, 1). Barbieri
donne Monpeslier au lieu de Cabestanh. Cf. Bergert,
op. laud., p. 105-1060
Cabra Boc. — G. de Cabrera, Cabra.
Cabra Juglar. — G. de Cabrera, Cabra.
Cabreira, Cabrera. — B. de Born, Quan la movella flors.
G. dau Luc, Ges si tôt. Marcabrun, Hueymays dey. S.
de Girone, Près d'un jardi.
Cabreira (Midons de). — P. Vidal, Quant om onraiz.
Peut-être Marquesa, fille du comte d'Urgel, Ermen-
gaud VII, qui épousa Pons Guiraut de Cabreira ; P.
Vidal, éd. Anglade, p. 180.
Cabreyra (Vezcomtesa de). — Serveri de Girone, De
Pàla a Torosela.
Cabrera (Guerau de). — Server^ Testament.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 67
Cabreira (Pons de). — G. de Berguedan, Bem volria.
Cabrera (Ramon de). — Serve ri, Testament.
Cabrens. — S. de Girone, Près d'un {ardi.
Cabrier. — G. Amiel, Un vers.
Cabreira (d'Urgel, nom d'homme). — Marcabrun, Uey-
mais.
CABRIL. Cf. MONCABRIL.
Cabrit. — Tenson de Cabrit et de Richard de Tarascon.
Cadeira (la). — Blacas, M. W., 2, 142.
Cadenet. — Tenson de Guionet et de Cadenet.
Cadonh. — B. B., Quan vei lo temps. G. de Borneil,
Ans que veigna.
Caersi. — B. de Born, Pois als baros. Cadenet, De nul-
la rer* (Domnas de Caersi). J. Rudel, No sap chantar.
M. de Monta udon, L'autre iorn. Uc de S. Cyr, Seigner
vescoms.
Caersinat (malastruc). — Turc Malec, En Raimon beus
tenc.
Caïeas, Cayphas. — Guillem Godi, SU gens cor. Anon.,
Tôt enaissi (Gr. 461, 235). P. Cardenal, Un eslribot.
68 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Caïm, Caï, Caym. — A. Daniel, Chanson doil mot. G. de
Cervera, Prov., 868. G. de Montanhaigol, Bel m'es. G.
Rjainol, Magret, pujat m'es. Marcabru, Bel m'es ; Pax
in nomine, P. Cardinal, Atressi com per fargar ; Tos-
tems azir ; Un sirvcntes ai en cor. P. de Corbiac, 17.
R. Cornet, Quar vey lo mon. R. de Vaqueiras, Er vei
escur. Cf. Stœssel, Bilder und Vergleiche, p. 49. Ser-
ver! de Girone, Obra sobtil.
Caire, Cayre. — E. Cairel, Qui sa\ubes. R. de Vaquei-
ras, Conseil don. Cf. encore P. Cardenal, Li clerc si
fan, v. 50, var. dans la Chrestomathie d'Appel. Ricas
Novas, Pos partit.
Cais de Botz. — G. de Berguedan, Talans mes près.
Cajarc. — B. de Born, Non puosc mudar.
Calabra. — R. de Tors, Ar er ben dretz.
Calabran (nom d'homme). — Ricas Novas, So don me.
Cf. Calabren.
Calabren. — R. Novas, So don me cudava.
Calabria (lo duc de), fils de Robert. — Compl. Rob.
CALANSO. Cf. GuiRAUT, GlRAUT DE CALANSO.
Calatagiro. — R. de Vaqueiras, Senher marques... no.
Cai.atrava (Bonome de). - (Uguet) II. de Mataplana,
Comelreus voil} Reculaire.
Calcan. — G. de Cabixîira, Cabra [oglar.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 69
Caldes. — S. de Girone, Entre Caldes.
Caleon. — Anon., L'altrier fui a C.
Cales. — J. Bonel, S'ira d'amor.
Calveira. — G. Augier, Bsrtran, vos canar.
Camaleiras (?). — P. Cardinal, Uafar del comte Guio.
Cambrais. — B. de Born, Al dous nou. G. de Cabrera,
Cabra.
Cambrezis. — Gavaudan, Senhors.
Camelieiras. Cf. Camalieiras.
Camilla. — G. de Calanson, Fadet, 116.
Campaxes. — R. de Vaqueirias, No magrada. R. de Bar
bezieux, Tuii demandon.
CampagxNa (jongleur ?). — G. de Puicibot, Hueymais de
vos.
Campaxha. — B. de Born, Ieu chant. J. Estève, Francs
reis. [P. Vidal], Cor quom irobes.
Cananillas. — Ricas Novas, En la mar major.
Canas. Cf. Bima.
Canaves. — P. Vidal, Bon aventura. R. de Vaqueiras,
Truan.
Canda. — B. de Born, D'un sirventes.
Canego (mon). — B. Dauriac, Nostre reys.
Canet. — S. do Girone, Près d'un jardi.
70 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Canet (Senyor de). — Serveri, Testament.
Canilhac (En). — B. de Paris, Gordo ieu fas.
Canilhac (Marques de). — Serveri, Sitôt s'es braus. (Cf.
encore Guiraut Riquier, Senh' En Enric ; Guir'cùut Ri
quier, a ceia que amatz ; De so don yeu soy doptos.
Voyez notre étude sur Guiraut Riquier, p. 175, 179,
181, n° 2. Le personnage s'appeille Marques de Canil-
lac et non le marquis de C an iMac).
Canineus. — A. de Belenoi, Ja no er credut. P. Rogier,
Ja no creirai. P. Vidal, Ane no mori.
Canpendut (Senher de). — Folquet de Luneil, Guiraut
dorJab beutat. (Cf. sur ce personnage : J. Anglade,
Le troubadour Guiraut Riquier, p. 104.)
Canpiduelh (Gels de). — [P. Vidal], Cor quom trobes.
Cans. — B. de Born, Ane nos poc far.
Canso (Na). — Perdigon, Los mais d'amor. (Il s'agit
d'une chanson personnifiée.)
Cantacabra. — G. de la Tour, Pos n Aimerics.
Caortz. — B. de Born, Non puosc mudar. Uc de S. Cire,
Un sirventes.
Cap de Porc. Cf. Gui.
Cap Florit = Camp Florit (le paradis). — F. de Romans,
M. W., 3, 96.
Capa. — Albertet, Solatz. (Plutôt Gaucekn Faidit ; cf.
Bergert, op. laud., p. 112.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 71
Capa (Bela). — Blacatz, Lo bels clous temps; Seigri En
Blacatz. (Le premier exemple seul a été donné sous
Bela Capa.)
Capairo. — G. Ademar, Ben for oimais.
Capitanis. — Paves, A ne de Rolan. (Cf. encore, à pro-
pos du capitaine général de Florence, G. Riqûier, Tant
m'es Vonratz.)
Capnion. Cf. Iseut de Capnion.
Capo dofi e grec. — P. CardinaJ , Cel que je.
Captan. — G. de Cabrera, Cabra.
Car Amic. Cf. Amic
Caracosa de Cantacabra (Na). — G. de la Tour, Pos
îiAimerics. (Fille d'Albert Malasipina ; mariée entre
1212-1218 au marquis de Gavi. Bergert, op. iaud.,
p. 87.)
Garais. — B. de Born, Ane nos poc far.
Caraman. — P. Vidal, Aeus ni gels ; var. Cabeslanh.
Caraul. — G. de Berguodan, Mal o fe.
Carbon (Mon). Cf. Carboncles.
Carboncles (Bels). — A. de Mareuil, Sim destreignetz.
(D'autres mss. ont Mon Carbon, Bergert, op. Iaud..
p. 21).
Carcasses. — Anonyme, Vai Hugonet. B. A. de Moncuc,
Er quan li rosier. B. de Rovenac, Ja no vuelh. Oade-
net, De nulla ren (texte de P, Carcassi). Comte de
Foix, Mas qui a flor. M. de Montaudon, L'autre jorn;
72 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pois Peire. Peire III, Pere Salvatge. P. Vida), Mos
cors salegra ; Per pauc de chantar ; Tant an ben.
R. de Miraval, A Dieu me coman. Sicart de Marvejols.
Uc de S. Cire, Un surventes.
Carcassona. — Sifre et Mir Bernart. R. de Miraval,
A dieu me coman ; Bel mes quieu cant. P. Vidal, Ma
voluntatz.
Cardaillac. — Dalfi d'Alvernhe, Pos sai etz vengut. G.
de Bornerl, Cardailhac, per un sirventes. P. d'Alver-
gne, Chantarai.
Cardenes. — M. de Monta udon, Pois Peire.
Cardo (Cartz). — Serveri de Girone, Cuenda chanson.
Cf. encore Cardona et Cartz.
Cardoil. — B. de Boni, A totz die. Cf. Cardueil.
Cardona. — B. de Rovenac, Bel mes. G. de Berguedan,
Bcm volria ; Sirventes. P. Vidal, Pos ubert ai. (Dans
P. Vidal, il s'agit peut-être d-e Cartona, en Italie).
R. Vidal, Abril issia. S. de Girone, A vos me soi ;
Can aug en cort ; Entre Lerida ; En mal punch ; Près
d'un jardin. Cf. encore Cartz et Cardo.
Cardona (Berenguer de). — Serveri, Testament.
Cardona (R.). — Dans la Suscription du planh de Ser-
veri de Girone, Ioys ne solas (Estudis Universitaris
Catalans, vol. III (1909), p. 255). Cardones (Le), ibid.
Raymon [de Cardona], S. de Girone, Si per tristor, ibid.
p. 259. Cf. encore Cardona (Ramon de) dans Serveri,
Faula.
Cardueil. — G. de Cabrera, Cabra. Cf. Cardoil.
Carenza (Na). — Alaisina Isekla, A Nd Carenza.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 73
Carl (pro). — Câbla <de Sordel, en français, Sordel.
P. 282. (Il s'agit de la pièce : Non sai que \e die;
dans la suscription on lit que Sordel la composa pro
Karl ; publiée dans VArchiv, 50, p. 282.)
Carlades. — B. de Born, Pois lo gens.
Carlas. — G .d'Apchier, Cominal vielh flac.
Carle, Carles ( = Charles Ier d'Anjou). — Aicart del
Fossat, Entre dos reis. Anonyme, E s'ieu agues perdut.
A. de Segret, No sai quim so. B. Zorzi, SU mons fon-
des. B. de Castellane, Sitôt no m'es. Compl. Rob. Ca-
lega Panza, Ar es sazos. F. de Lunel, Al bon rey. G.
d'Espagne. Ben volgra sesser pogues ; S'ieu en pascor
no cantava. (Ainsi débute ce chant dans le Parnasse
occitanien, où Ghabaneau a dû prendre la citation.
Le texte de C est : Qui en Pascor non chantci (Appel,
Prov. Ined.). L. Cigala, Studj fil rom., V, 46. P. de
Chastelnou, Hoimais nom cal.
Carle (Comte). — Granet, Comte Karle.
Carle (Lo reis de). — R. de Tors, Ar es dreit.
Charles (II de Provence). — Jacme Mote d'Arles, Non
es razon.
Carles ( = Charlemagne). — Anon., Ja de razon. Anon.,
Palais de Savieza. G. de Cabrera, Cabra. G. de Cer-
vera, Prov., 1076. B. Born, Ieu chant ; Non puosc mu~
dar ; Nostre senher. B. de Castellane, Sitôt no m'es (?).
G. Faidit, Fortz chausa. G. de Borneil, Si per mon So-
bretotz. G. de Berguedan, Sirventcs. P. de Corbiac, 33.
P. de Ladils, Mossen Ramon. R. Cornet, Iratz e
fel. R. de Vaqueiras, No magrada.
Carle Martel. — P. Cardinal, Per fols tenc ; Qui voira
sirventcs. P. de Corbian, 33.
74 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Carle Martel (frère de Robert). — Compl. Rob.
Carles (lequel ?). — Serveri de Girone, Pus li rey laxon
la ley. Id., Mal dit.
Charles. — • Tenson de Mainard Ros et de Gui.
Carlo. — B. de Born, Pois Verdadorns. Cf. G. de Ca-
breira, Cabrai.
Carme. — S. de Girone, Près d'un iardi.
Carmenzon. — G. de Berguedan, Bem volria.
Carn et Ongla. — (Cheval du comte de Provence). Comte
de Provence, Carn >et Ongla.
Carnalamada ?. — Anon., La gaia semblana. (Sic Cha-
baneau ; la pièce est de G. d'Espagne et il faut sans
doute lire Car AT Alamada ou Alamanda. Cf. Berge rt,
op laud, p. 58).
Carpentras. — P. Cardinal, Be volgra. Uc de S. Cire,
Un sirventes.
Carret. — B. de Bondeil, Tôt aissim pren. F. de Romans,
Aucels no trob ; Cantar voil ; Quant eug chantar. G.
de la Tour, Pos N'Aïmerics. Palais, Bem plai lo chan-
tar. (N'Ot del Carret, Cf. A. Restori, Nozze Battistelli-
Cielo, p. 5).
Carret (Comtessa del). — A. de Belenoi, Tant es d'amor.
Albertet. En amor. Cf. encore Contenson del Carret.
Garros. — Serveri, Testament.
Cart. — M. de Montaudon, Seignar saguessetz.
( art ( = Quarto, Italie). Cf. l'article suivant.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 75
Cartentrasteno. — R. de Vaqueiras, Senher Marques
(Lire Cart entr'AsT e No, comme l'a démontré M. Cres-
cini dans son mémoire : Araïstrigo, Cartentrasteno,
Padoue, 1887, Cart = Quarto, No = Annone).
Gartona (?). Cf. au mot Cardona, l'exemple de P. Vidal.
Cartones. — Variante pour Tortones (autre var. Car-
cones) dans la tenson d'Albert de Ma'Laspina et de R.
de Vaqueiras, Appel, Prov. Chrest., n° 90.
Cartz. — Serveri de Girone, Manhs ricx ; Baile, \utge
(La Dorials Cartz) ; A greu pot hom ; Un vers farai.
Id., Testament ; Si tôt s es braus ; Totz hom.
Casalot (Sufia de). — G. de la Tour, Pos n Aimerics.
Casellas. — G. de la Tour, Pos n' Aimerics. (Caselle,
province de Turin. Gf. Bergert, op. ld\ud., p. 105.).
Caslar (le). — Az. de Porcairargues, Ar em al jreg
temps.
Caslatz. — Daude de Pradas, Ben ayamors. Faure et
Falconet.
Cassa. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Cassias. — G. de Calanson, Fadet, 185 (ms. D).
Castanhier. — Albert Malaspina, Aram digatz.
Castart. — P. Rogier, Per far esbaudir (Mis. N ; éd.
Appel Bastart, forme de tous les autres mss.).
Caôtel. — Albertet, En amor. Cf. aussi Bruna. G. de la
Tour, Pos n Aimerics.
Castel-Babo. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... no
Sordeil, Lo reproviers. Cf. encore Babo.
76 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Castelbon. — Comte de Foix, Mas qui a flor.
Oastel de Bruna. — G. de la Tor, Pos N'Aimerics.
Castella (rei de) ; Castellan, Castelan (rei). — (Nous
avons essayé de classer les citations se référant aux
mêmes rois de C asti lie ; mais, comme pour les rois
d'Aragon, nous ne sommes pas sûr d'y avoir toujours
réussi ; nous mettons un point d'interrogation pour
marquer nos doutes).
[Alfonse VIII de Castille, 1158-1215]. — A. de Pegulhan,
Destreitz cochatz (Id. Si cum Varbres. Le ms. c donne
re(i)s Castellan(s). Cf. Bergert, op. laud., p. 113).
B. de Born, Mieg sirventes. F. de Marseille, Oimais
noi conosc. G. de Berguedan, Mais volgra chantar ;
Reis s'anc nul temps ; Un sirventes ai. G. de Calian-
son, Li mey dezir (Alphonse IX ?) ; Bels Senher Dieus.
Allusion à Alfonse VIII : Aimeric de Belenoi, Ane
puois que.
[Ferdinand III, roi de Castille et de Léon (à partir de
1230) 1217-1230-1252]. — A. de Belenoi, Ane puois que
joi (Il s'agit plus probablemnt d'Alfonse VIII ; cf. su-
pra). Daude de Pradas, Amor m'envida. G. du Luc,
Si p-er malvatz (?).
[Alfonse X, 1252-1284]. — B. d'Alamanon, Lo segle ; D'un
sirventes. B. Carbonel, Aissi com cet quentrels.
B. Calvo, Enquer cab sai ; Mout a que ; Qui a talent ;
Tant auta domna ; Unnou sirventes ; Una gran desmez.
E. de Barjols, Amors bem platz (cf. l'édition Stronski,
p. 98). F. de Lunel, Al bon rey. G. de S. Desdier, El
temps quan vei. G. Riquier, El nom del ver ; Fis e ve-
raijs ; Voluntiers ; Razns m'aduy ; Los bes ; Christias ;
Ouim disses ; Fortz guerra ; D'Astarac ; Pus Dieus m'a
dat ; Sitôt ses grans. (Pour Les allusions possibles dans
Guiraut Riquier, cf. notre étude sur le troubadour, pre-
mière partie, ch. V, VI ; on trouvera p. 107-108 (notes)
une liste des troubadours -qui ont été en relations avec
Alfonse X.) Montagnagol, Ar ab lo coinâe Pascor ;
Nulhs hom no deu ; Per lo mon [an ; Qui vol esser.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 77
P. Bremon, Pus pcàrtit an. [P. Vidal], Ma voluntatz.
R. de Tors, Ar es ben dreit ; Ar est dre'iï. Serveri, Su-
chier, Denkm. Id., Un vers vuyll. Id., Reys Castelas.
iota res mor et fina — Mas non la res per qui vos etz
chantans (Ms. Gil y Gil). Sordel, Planher vueil. Ser-
veri, Mal dit ; Testament. Uc de l'Escura, De mots
ricos. Cf. encore R. de Tors, Per Vavinen Pascor.
Castella (l'enfant de). — Az. lo Nègre, Eram vài mais.
Castella ( = CastilIe). — Anon., L'autrier al quint ; Ja
non cugei (?) ; Mout aurai estât. A. de Belenoi, Pos
Dieus. A. Plagues,£e volgra mi dons. B. de Born, Quain
vei. F. de Lunel, Al bon rey ; Si com la [uelha. G. de
Berguedan, Lai on hom. G. de Cervera, Prov., 1076.
G. Riquier, Al plus noble ; Humils forfaitz ; Grans
afans; Pus Dieus ma dut. Marcabru, Al prim comens ;
Emperaire per mi. Paulet de Marseille, Ab marrimen.
P. Gardenal, Tan son valen. P. Vidal, Bem pac ; Deus
en sia ; Quard om es. S. de Girone, Entre Lerida ;
Voletz aver. Sordel, Planher vuelh.
Castelan, Castelans, Castellas. — Gavaudan, Senhors.
G. de Borneil, Dels bels digz. G. Riquier, Qua>r dreytz;
Per re non puesc. Anon., Qui vol conqixerer (Gr. 461,
214). Montagnagol, Nuill om no val. P. Bremon, Pus
partit an ; Ries près ferms. P. Cardinal, Senher nE-
ble ; Tan son valen.
Castelana (?). — Anon., Lauirier fui a Caleon.
Castelas (Bo,^. — G. de Berguedan, Un sirventes ai.
Castelas (Un). — R. Vidal, So [o eï temps.
Castellas (Bels). — E. de Barjols, Bels Gazanhs. (A. de
Pégulhan, Si cum V arbres. Cf. Bergeret, op. laud., p. 113).
Castellana. — P. Vidal, Caramiga. Ricas Novas, Ries
près ferms. Tenson d'En Aliberjaiz et de Gaudi. Cf.
encore Castelana.
78 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Castellane. Gf. Guigo de Galpert.
Castelbon (vescomte). — G. de Berguedan, Bem volria.
Castellar (Pons del). — G. de Berguedan, Ben ai auzit.
Castellauli. — Serveri, Testament.
Castellauli (Guilhem de). — Serveri, Testament.
Castellet (Jasibert de). — Serveri, Testament.
Castellot. — B. de Born, Quan ve[.
Castelnou. — B. de Lamanon, Amix Guigo. G. de Ca-
vaillon. S. de Girone, Près d'un lardi.
Castelnou. Cf. Arnaut de Castelnou.
Castellnou (Dom de). — Serveri, Testament.
Castelnou (Guill'liem de). — R. Vidal, Abrils i^sicu.
Castelnou (La moiller d'En). — R. de Miraval, Aras
no men puesc. Cf. Andraud, p. 188.
Castelvielh (Albert de). — R. Vidal, Abrils issia, 804.
Castiatz (Mos). — P. Vidal, Bels amies ; Be magradal ;
Nuls om nos ; Plus quel paubres ; Quant hom onratz ;
S'eu fos en cort ; Son ben apoderatz ; Tant ai ; Tan
mi platz. jjjf
Castilho. — R. Vidal, Abrils issia. (Il s'agit de Pons de
Casiillon et de son fils Ugo ; v. 636, 623, 824).
Castillo (Miquel de). — G. Riquier, A. Miquel de Cas-
tiîlo. Le même ? G. Riquier, Falco, dona avïnen. (Cf.
sur Miquol de Castillo notre étude sur Guiraut Riquier,
p. 77, n. 3 et p. 98, 99.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 79
Castras (Guilhem de). — Pujol, SU mal d'amor.
Castrasoritz. - — B. de Born, Pois lo gens.
Catala, Catalan. — A. de Belenoi, Pos Dieus ; Monye,
digatz. B. d'Auriac, Nostre reis. B. de Born, A tornar
m'er ; Lo coms m'a mandat; M oit mer descendre; Ouan
vei. B. de Rovenac, Bel mes. Frédéric de Sicile. G. de
Borneil, Tôt soavet. G. de Berguedan, Ara mens. G. Ri-
quier, Pus astres. Tenson de Riquier et Jaufre. R. de
Miraval, Baiona per sirventes. Peire et Guilhem, En
aquel son. Peire Bremon, Ricas Novas, Pos partit ;
Ries près ferms. P. Vidal, Baros Jésus. R. de Miraval,
Grans mestiers. S. de Girone, Joys me solaz (Estudis
Universitaris Catalans, vol. III (1909), p. 255) ; Sitôt
s 'es braus.
Catalan (nom propre). — Tenson de Vaquier et de Cata-
lan.
Catalana. — An., L'altrier fui a Caleon. A. de Sesoas,
En aquel mes. B. de Born, Ges de disnar. Pons de la
Garda, Totz temps. R. d'Orange, Parliers, eu chan.
Ricas Novas, -Ries près ferms.
Catalonha, Cataluenha. — B. de Born, Senher en coms.
G. Ri-quier, Pus astres. Maiestre Matieus de Caersi, Tafnt
suy marritz. M. de Montaudon, L'autre jorn. P. Bre-
mon, Un vers voil. P. Vidal, Baros de mon dan. R.
Vidal, En aquel temps. Ricas Novas, Un vers voil
comensar. S. de Girone, Joys ne solaz (Estudis Univer-
sitaris Catalans, vol. III (1909), p. 255). Cf. encore, id.,
En Mai. Tomiers, De chantar. Cf. Appel, Prov. Chr.3,
p. 108.
Cato. — Aimeric, Peire del Puei. B. de la Fon, Leu
chansoneta. B. Carbonel, Cor, digas mi. G. d'Autpol,
L'autrier. G. de Cervera, Prov., 512. G. de Borneil, Un
sonet fatz. G. de Cabrera, Cabra. G. de Calanson, Fa~
80 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
det, 199 (m s. D). Reue, ( = Dona Sancta Maria, ap. Su-
chier, Denkm., p. 235, v. 686.). Serveri de Girone, ap.
Suchietr, Denkm., p. 269, v. 496. Serveri de Girone,
Iram lunya.
Catola. Cf. Uc Catola.
Caudaiga. — Peire Duran (ou plutôt Uc de Mataplana).
Caulec, Chaulec. CI. Chantart de Caulec.
Caumus. — G. de Cabrera, Cabra.
Caussada. — M. de Monta uidon, Pois Peire.
Cavaillon. Cf. Gui de Cavaillon.
Cavalho, Cavaillos. — P. Cardinal, Be volgra. Uc de
S. Cire, Un sirventes.
Cavaire. — Tenson de Cavaire et de Folco. Tenson de
Gavai re et de Bonafous.
Cavaliers (Bels). — (Senhal employé par R. de Vaquei-
ras pour -désigner sa dame, Gr. 392, 2, 3, 4, 9, 13, 18,
20, 24, 28, 32. Est-ce Béatrix de Montferrat, comme le
veut la biographie provençale ? Cf. Borgert, op. laud.,
p. 70, 71, 72).
Cavaliers (Francs). — (Forme donnée par les mss. AIR
au lieu de Bels Cavaliers dans le n° du Gr. 392, 3 ;
cf. supra).
Cazals. Cf. Peire de Cazals.
Cebrefoil. — L. Cigala, tenson avec Lantelm (allusion
au Lai du Chèvrefeuil).
Cecilia, Cessilia es Secilia. — Compl. Rob. R. de Tors,
Ar es ben dretz.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 81
Cecilia (\a). — Guionet, En Raimbaut.
Cécilian (rei). — R. de Tors, Ar es ben dreit.
Cembelis. — B. de Boni, Damna pos de mi ; Ges dt
disnar.
Cents (Mon). — F. de Romans, Tornatz es. G. Figueira,
Oucûn cug chantar. R. de Yaqueiras, Truan.
Centeylles (Bernart de). — Serveri, Testament.
Centolhs (En). — B. de Boni, Ges eu nom desc.
Centonges. — B. de Boni, Ieu chant. Cf. encore San-
tonge.
Centurios. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Cercamon. — (Il se nomme) Cereamon, Lo plaing co-
menz ; Quant Vaura doussa ; Puois nostre temps.
Cercamon (?). — G. de Berguedan, Cavalier.
Cerdaia. — G. de Berguedan, Consiros.
Cerdanha. Cf. Serdanha.
Certan. — Cf. Gr. n° 112 et 457, 24.
Cerveri [de Girone]. Cf. Ser\eri.
Cerveillo. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
Cerveyra (Gltlhem de). — G. de Cervera, Prov., 1656.
Cerveyra. Cf. Ramon de Cerveyra.
Cervia (Dom de). — Serveri, Teslatnent.
82 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Cervillon. — G. de Berguedan, Sirventes. Cf. /l'article
Cerveillon.
César. — G. de S. Didier, Los grieus désirs. B. de Paris,
Gordo. Marcabru, Senher XAldric. P. de Corbiac, 36.
Perdigon, Aissi cum cel ( = A. de Mareuil).
Cesaria, Cezaria. — Templier, Ira e dolor.
Cest (En). — Tenson d'Isnart et de Pelestort.
Cesto (d'Amon). — P. Cardinal, Tostemps azir.
Ceva. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Chablais. — G. de Borneid, Aital chansonetai.
Chabress (En). — Rostang, Bels senher dieus.
Chaill. — Rich. d'Angleterre, Ja nuls om.
Chales. — B. de Boni, Dona puois de mi.
Chaletz. — Jordan Bonel.
Cham. — B. Zorzi, Atressi con lo gamel.
Chambra (La bella de la). — B. de Lamanon, Mout m'es
greu. (Appartient peut-être à la J'amille savoisienne
Cambra. Cf. Bergert, op. laud., p. 106.)
Champagna. — R. de Vaqueiras, Aras pot om. Cf. Cam-
PANHA, CAMPANES.
Chans Mesclatz (jongleur). — Perdigon, Entr'amor.
(Est-ce bien un jongleur, comme le croit Chabaneau,
n'est-ce pas plutôt un chant mêlé ?).
Chantart de Caulec. — Dauphin d'Auvergne, Uevesque
Iroban.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 83
Chanzis. — B. de Boni, Bem platz car.
Charanta — B. de Born, Ane nos poc far.
Chardo. — Tenson del Chardo et d'En Ugo.
Chartres. — B. de Born, Greu m'es deicendre.
Chassier. — G. d'Apchier, Cominal vidh flac.
Chiechas (?). — Tenson du Dauphin d'Auvergne et do
Perdigon. Cf. Appel, Prov. Chrest. 3e éd., p. 135.
Chinon. — B. de Born, Non puesc mudar ; Pois Venta-
dorns. Rich. d'Angleterre, D al fin.
Chtva. — B. de Born (apocryphe), Un sirventes farai.
Chlodomer, Chlodomir. — G. de Calanson, Fadet, 169
(ms. D).
Chosroes (?). — G. de Calanson, Fadet, 172.
Cibilia. — G. Riquier, El nom del ver ; Sitôt s'es grans.
Cistel. — G. Figueira, D'un sirventes.
Ciu (L'encantaia). — A. Daniel, Ab plazer. (Sic Cha-
baneau ; la pièce est de Uc Brunet ; il y est fait allu-
sion à Parthonopeus de Blois et à la cité enchantée.
Trois mss. attribuent cette pièce à Arnaut Daniel. Cha-
baneau & peut-être pris l'indication à Mahn, Ged. 5.)
[Clara d'Aaduze]. — (Allusion à cette trobairitz dans le
Salut d'Azalaïs d'Autier ; cf. supra à ce mot).
Clarasvals. — B. de Born, Pois Ventadorns.
Clarens. — B. de Born, Pois Ventadorns.
Clar Esgar. — Guilhem Fabre, Pus dels ma'iors.
84 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Clarmon. — B. de Paris, Guordo, ieu [as. M. de Mon
taudon, Pois Peire.
Clarmon. Cf. Eble.
Clarmon (l'Evesque de) — Dauph. d'Auvergne, Vergo*
nha.
Clarmon (Guillem de). — G. de Berguedan, Amies mar-
ques.
Clarmons. — Serveri de Girone, Can aug en cort.
Clar vis (Mon). — Anon., Clara dompna. P. Meyer, Les
derniers troubadours de la Provence, p. 122.
Glavài. — P. Vidal, Pos ubert ai. (Peut-être Chivasso
en Italie ; cf. notre édition.)
Clavais. — G. Faidit, Si tôt nonca.
Clément (papa). — Compl. Rob.
Cleopatras. — A. de Mareuii, Tant m dfoellis em plqlz.
Clercx (Bel). — A. de Tintinhac, Lo vers comens en
un bel mes.
Clergart. — Tenson de N' Elias d'Ussel avec Gui d'Us-
sel (Gr., 136, 6).
Cliges. — Jaufre, Suchier, Denkm.
Clivert (Mon). — G. d'Apchier, Mais albergiers.
Clodoger (Çlovis). — P. de Corbian, 33.
Clonic (Le nionge de). — E. Cairel, Pos chai.
Çoanet (Joannet d'Aubnsson ?). — G. Figueira, Ane tan
bel cop.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 85
Coares. — A. dau Luc, En chantarël.
Cobeitosa de tôt be (Na). — Rofin, Rofin, digas.
Coberlanda. — B. de Born, D'un sirvenies nom cal.
Cobloy. — B. de Paris.
Codolex, Codolet. — G. Riquier, À Miquel de Castilho
Cofolen. — Guillaume IX, Companho jarai.
Cofortz. — G. de Borneil, Ab semblan.
Cogot de Savoia. — G. de Berguedan, Trop ai estât.
Coindia (Na) (personnifiée). — Cour d'amour, 886.
Coine. — R. de Vaqueiras, Segner Coine.
Goi&san (Verza de). — G. de la Tour, Pos nAimerics.
Cf. encore Averz de C.
Col de Crotz. — G. de Berguedan, Talans m'es près.
Coljan ( = Couchant). — R. Rascas, Lancan lo douz
temps.
Colliure, Cogliure. — B. de Ventadour, Ai sieu po-
gues (attribué aussi à Daude de Pradas). M on tan Sar
tre, Coms de Tolsan.
Colmis. — B. de Lamanon, Pois chantar.
Colombier (Cel del). — B. de Born, Rassa, mes.
Colonha. — A. de Sescas, Avesque ieu am. (Raynouard,
Lex. linm. I, 502). G. Riquier, Sim fos sabers. Jean
d'Aubusson, En NicoUt. M. de Monta udon, Bem
enue\a. Tomiers, Si col flacs.
86 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
CoLRAT. Cf. CONRAT.
COLRADI. Cf. CONRADI.
Comborn. — B. de Born, Pos Ventadorn.
Combrailla. — G. de Borneil, Qui chantar sol.
COMBRAILLAS. Cf. Gui DE CoMBRAILLAS.
Comeyl (Pere). — Serveri, Testament.
Como. — E, Caire), Estât ai.
Compenha. — B. de Born, Mon chan fenisc.
Complit Flor. — G. Figueira, Ane tan bel cop.
Composte lla. — G. Riquier, D'Astarac ; Al pus noble.
Paulet de Marseille, Ab marrimen. P. Cardinal, Un
surventes trametrai. P. de Corbian, 25. P. Vidal, Bem
pac. Serveri, Mai dit ; Testament.
Coms, Comte. — Nous donnons les mentions relevées
par Chabameau, mais i'I est bien évident que sur ce
point eliles ne sont pas complètes.)
Coms (lequel ?). — Ad. Jordan, Sitôt mai. G. del B-aus,
En Gui a tort.
Comte. — Marcabru, Pax in nomine. (Il s'agit de Guil-
laume VIII de Poitiers ; cf. éd. Dé je an ne, p. 235.)
Comte (probablemnt de Provence). — Cadenet, Bc fui
conoissen. II. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon. Sordel,
No puesc mudar ; Puois nom tenc.
Coms e Marques. — B. de Lama non, Pois chanson.
(C'est Charles d'Anjou, qui avait pris les titres du
comte de Toulouse ; cf. éd. De Grave.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 87
Comte (de Toulouse ?). — A. de Pegulhan, Si tôt mes.
Durand de Paernas, En talent ai. (Plutôt comte de la
Marche. Cf. Jeanroy, Ann. du Midi, XVI, 314.)
Comte (en Verones). — Uc de S. Cire, Messonget. (11
s'agit du comte de Rizzarde di San Bonifacio, beau-
frère d'Ezzelino ; cf. éd. S. de Grave, p. 157.)
Comte (Li dui). — Durand de P., En talent. Guigo, Visl
ai Bertran.
Comtessa (même observation que pour Comte).
Comtessa. — F. de Romans, Ieu no mudaria. G. de S.
Didier, Puois firJ amors. Gui d'Ussel, Ja non cuidei.
P. Raimon. Enqueram vai. (Est-ce la comtesse de Tou-
louse ?). Ricas Novas. Tui van canson. (Il s'agit ic;
de la comtesse de Provenee.)
Comtessa suer (de Champagne ?). — Rieh. d'Angleterre,
Ja nuls om .
Comtessa (?). — Uc de la Bacalaria, Digatz B. de S.
Félix.
Comtessa. — Sordel, Atrestan dei.
Comtessa. — Sœur de Guilielma, citée dans la tenson
de Vaquier et Catalan.
Comtessa. — Pons de Capdoill, Jeu non er. Peut-être
Béatrix de Savoie, d'après C. Fabre, cité par Ber-
gert, op. laud., p. 47.
Comunài^ Cominal. — G. dfA»pchier, Aîssi con hom.
L'autrier trobei. Mais albergiers. M os Comundls. Vieils
Comunals. Torcafol, Comunal.
Cours. — G. Riquier, Tant m'es lonratz. (Il s'agit du
conseil do Florence, il Comune.)
88
CONHAC.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
— B. de Born, Greu mes deiscendre.
Conhat (Mon). — G. Faidit, Ara cove.
Conogutz. — G. del Baux. (Gr. 209, 1= Gr. 457, 6 ? A.
Jeanroy.)
Conqrt. — B. de Ventadour, Conort, era sai eu ; Gen
estera ; Ja mos chanîars; Tuit cit. G. Faidit, Ane nom
parti. (Dans d'autres cas, il est difficile de dire si le
mot conort représente un s-enhal. Cf. Bergert, op.
'laud., p. 37-38).
Conortz (Bels). — Anon., Gr. 461, 166. Rostang Beren-
guier, Tôt enaissi con es.
Conrad. — B. de Born, Ara sai eu ; Folheta vos. (C'est
Conrad, dit le Marquis de Tyr, fils de Guillaume IV de
Montserrat. Cf. B. de Born, éd. Thomas, p. 82.)
Conratz, Colrat. — Aicart del Fossat, Entre dos reis.
B. de CasteMane, Era puais iverns. (Peut-être Corra-
din. Cf. Appel, Prov. Ined., p. 348.) Calega Panza,
Ar es sazos. Isnart, Trop près. L. Gatelus.
Conrat Malespine. — Albertet, Mout es greus. Anon.,
Ades vei pe'iurar.
Conrat (manques). — BLacasset, Si com celui. P. Vidal,
Estât ai gra\n sazo. (Il faut lire onrat marques et non
conrat marques, comme l'avait noté Chabaneau. Ll s'agit
du marquis de Montserrat, Boniface I,)
Conrat (le sen-hor), père de Sahatja d'Auramala. — Al-
bertet, En amor. G. Adémar, Tant es d'amor. (Il s'agit,
dans ces deux derniers exemples, de Conrad I, mar-
(fuis de Male&pina. Cf. Bergert, p. 85.). Colrat d'Au-
ramala ; cf. encore /Iuramala.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 89
Contenso. — ■ Sordel et Bertran, Doas douas amon. (Cf.
Berge rt, op. laud., p. 88).
Conradi, Colradi. — B. Zorzi, S'ieix trobes. L. Gâte lu s,
Cora quveu. Paulet de Marseille, Ab matrrimen.
Constans. — G. de Bormeil, Oui chantar sol. Mareabru,
Al départir ; Dirai vos ; Per savi. R. Bistors d'A., Aissi
com arditz. R. d'Orange, Car dous •<? fi.
[Constansa d'Aragon]. — Femme de Pierre III d'Aragon.
Allusions dans G. Riquier, Gr. 248, 66 et dans S. de Gi-
rone, En may, can per la calor. (Berge rt, op. laud.,
p. 6.)
Costansa, Costanza [d'Aragon]. — G. Faidit, Ane nom
parti. (Probablement Constance d'Aragon, fille d'Al-
fonse II, sœur de la comtesse Eléonore de Toulouse.
Cf. Bergert, op. laud., p. 25.)
Constansa. — P. Vidal, Car'amiga. (Fille d'Alfonse VII
de Cas'tille, mariée à Louis VII, roi de France.)
Constansa. — R. d'Orange, Car dous e fi.
Constanza [d'Est]. — R. Bistors d'A., Aissi col fortz ; Ais-
si com arditz ; Qui vol vezer. (Dans ces trois passa-
ges il s'agit de Constance, fille d'Azzo VII d'Esté. Il
est fait allusion à une autre Constance d'Esté, fille
d'Azzo VI, marquis d Este, dans Rambertino Buva-
lelli, S'a mon Restaur. Bergert, op. laud., p. 94.)
Constaxti. — B. de Bondeils, Tôt aissim pren. P. Cardi-
nal, Las amairitz. P. de Corblan, 33. B. de Paris. G. de
Cabrera, Cabra. Cf. encore Bonet Constanti (ms. Con-
TASTl).
Constantinople. — R. de Vaqueiras, A^o m'agrada. B. de
Paris.
90 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Contenions del Carret (Na). — G. de la Tour, Pos
N'Aimerics. Cf Bergert, p. 88.
Cor (Bon). — Raimon Jordan, Vert son li ram.
Coras. — B. de Born, Ane nos poc far. (Loea/lité imcon-
nue, cf. éd. Thomas. Andresen propose de lire Eboras
= York, d'après Stimming, B. de Born, 3e éd., p. 190.)
Corbarans. — P. Cardinal, Per fols tenc.
Corbian. — P. de Corbian, 12.
Corçari. — Serveri, Testament.
Cordoa. — Marcabru, Emp. per mi. G. Riquier, El nom
del ver ; Sitôt s' es grans.
Corinthis (Epistola al s). — G. de Cervera, Prov., 601.
Cornil. — A. Daniel, Pois Raimons, R. de Durfort, Turc
Mdlec.
Corniliel (Lo gaian). — P. de Corbian, 33 (?).
Corno (Mon senhor). — E. Cairel, Estât ai dos ans.
Coron. — B. Zorzi, Non lassarai.
Corona (jongleur). — B. de Ventadour, La doussa votz
ai auzida ; Per descubrir.
Corrossana. — B. de Born, Ges de disnar. Daudé de
Pradas, Bela m'es. Marcabru, Bel m'es quan.
(Oits Car (Na), dame de Joan Miralhas. — R. Gaucelm,
Joan Miralhas. (Cf. encore' G. d'Espagne, Ges anca'ra ;
Pos ses par.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 91
Cors Cortes (Bels). — P. de Capdeuil, Aissi m'es près.
Cors Covixen (Na). — Danse, Er amor soi gai. [G. d'Es
pagne, Gr. 244, 8.]
Cort (Braz). — G. de Berguedan, Talans.
Cortes (Mon). — B. de Ventadour, Non es meravelha.
Corteson. — A. de Pégulhan, Per razo. B. de Lamanon,
Amix Guigo. Faure et Falconnet. Gui de Cavaillon,
Seigneiras e cavals.
Cortz. — S. de Girone, Près d'un iardi.
Cosselh fol. — (Surnom que l'auteur se donne à lui-
même) Daude de Pradas, No cuidei mai ; En un sonel
gai. (Chabaneau a encore noté : Fols cosils, Albertet,
Un sonet ; mais c'est la même pièce, Gr. 124, 10, que
les mss. A et O attribuent à Albertet.
Cossezen, Coyden. — P. d'Auvergne, Chantarai.
Cossiriers (surnom ?). — G. de Borneil, A penas sai co-
mensar
Cotanda. — R. Vidal, Castiagilos. Cf. encore Bascol.
Cotellet. — A. de Segret, No sai quim.
Cozer' (?). — Marcabrun, Al départir.
Cozden. Cf. Cossezen.
Cozin. — Gaucelm, Cozin.
Crau. — P. Vidal, Drogoman. Sordel, Quan quieu chan-
tes.
92 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Cremona. — B. B., Cortz e guerras. F. de Lunel, Al bon
rey. G. de la Tor, Un sirventes fa\rai. G. Figueira.
Un nou sirv.
Crémones. — Calega Panza, Ar es sazos. Tenson de Ber-
tran et d'un comte, p. 271. (Sic Chabaneau. Il s'agit de
YArchiv, T. 50, p. 277, tenson de B. d'Alamanoin.)
Crespin en Valei. — B. de Boni, Pois als baros,
Crest. — Tenson d'Isnart et de Pelestort.
Creveira. — P. Vidal. Quant om onratz.
Crexel. Cf. Blanqueta de Crexel.
Crisostomus. — G. de Cervera, Prov., 663.
Cristalhs Bels. — Cavalier Lunel, Si com lo iorns ■
Totz hom que vol.
Cristalh (mon) (la dame d'Enveyos). — G. Riquier, Aras
s esjors, Enveyos.
Cropafort (Na). — Marcabru, Hueymais dei esser.
Croz. Cf. Col de Croz.
Crotz del ris. — Peirol, Cora quem fezes.
Cruilles (Senyor de). — Serveri, Testament.
Cruisa. — B. de Born. Molt m'es descendre.
Cruylas. — S. do Girone, Près d'un iardi.
Cuendis. — A. de Mareuil, Tan m'abellis.
Cumania. — J. d'Aubusson, \ ostra dona segon.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 93
Comeige (Comenges ?). — Anon., Palais de savieza.
Comenges (coms). — A. de Pégulhan, En greu paniais.
A. de Sescas, En aquel mes. B. de Tôt lo Mon, Los
plazers. Folquet de Lunel, Guiraut pus em. Montagna-
gol, On hom a mais.
Çumenge (Bernados de). — R. Vida], Bartsch, Denkm.
Cumenge (comtessa de). — A. de Pégulhan, Car fui do
dura.
Cunis (?). — B. de Castellane, Guerra e trebalh
Cuniça (\a). — P. Guilhem de L., Qui Na Cuniça
guerreja. Uc de S. Cire, Peire Guilhem de Luzerna.
G. de la Tour et Sordel, Us amix et un amia.
(Sous la forme na coma dans le ms. E. Conha apparaît
encore dans la tenson de Joanet d'Aubusson et de Sor-
del (ms. Câmipori). D'autres allusions à Cunizza appa-
raissent dans Joanet d'Aubusson, Gr. 265, 3 ; Reforzat,
D'un Cavalier joglar (ms. Câmpori). Cf. Bergert, op.
laud., p. 94).
Curban (Seignor de). — Bilacasset, Guerra mi plai.
D
Dagon. — G. de Calanson, Fadet, 191 ; 199 ; 199 (ms. R).
Daire, Dari. — Anon., Ja de razon ; Qui vol conquerer;
Très causas son. E. Cairel, Pus chai la fuelha. G. Fai-
dit, Fortz chausa. G. de Cabrera, Cabra. G. Riquier,
G. de Mur, chausetz. Ogiers de S. Donat, Sirventes
avols {Gr. 205, 6). Peire de la Mula, Ja de ràzos (Dari
lo ros). P. Vidal, Ane no mori ; Ben viu a) gran.
Dalferan — B. de Ventadour, Amors e queus es.
94 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Dalfin, Dalfin d'Alvergne. — B. de la Tour, Maurel al
dalfi. Tensons du Dauphin d'Auvergne avec Uc et avec
Peirol. Dalfînet. E. de Bar jais, Bels Gazanhs. Tensons
de G. Faidit et d'Uc de la BacheLlerie, de G. Faidit
el Perdigon. G. Faidit, Tôt so que pert. G. de Borneil,
Cardalhac, per un sir. ; Leu chansoneta ; Per solatz
reveillar. Guiraudet lo Ros, Aujatz la derreira chanso.
P. Cardenail, Quis vol tal fays. P. Pelissier, Al dalfin
man. Peirol, A b gran loi ; Cora quem feses ; Dalfin,
sabriatz me ; Dels sveus tortz ; Pos de mon joy ; Quant
amor. R. Vidal, Bartsch, Denhm., p. 166. Rambaut,
Alberiet dos pros cav. Rich. d'Angleterre, Dalfin, ièus
voil. Uc de la Bacalaria, Faidit. Uc de S. Cire, N'Ugo,
vostre semblan. Un comte, En Giraldon, un joc. Vesque
de Glarmon, Per Crist.
Dalfi (de Vienne). — Granet, Comte Carie. P. Cardenal,
Quis vol tal fais. Trobaire de Villarnaut, Un sirventes.
Dalmas de Tiert (Los treis senhors d'En). — G. de Ber-
guedan, Un sirventes ai.
Dalmau d'Ampuries. — Serve ri, Testament.
Dalmau (de Castellnou ?). — Serveri, Testament.
Damasc. — P. Vidal, Sim laissava. R. de Vaqueiras, No
magrada.
Damiata. — B. de Born, Fulheta, gres autres. Gormonda,
G. Figueira, D'un sirventes. Ogier, Era quan Viverns.
Peirol, Pos flum Jordan. Tomiers, De chantar.
Danes. — G. de Cabrera, Cabra.
Damas. — B. de Paris.
Daniel. — P. d'Auv, Dieus vera\ vida. P. de Corbian, 21.
P. Vidal, Bem pac. Pujoi, Cet qui sahet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 95
Daracus. — G. de Câlanson, Fadet, 176 (ms. R).
Dardanus. — G. de Calanson, Fadet, 11 D (Darnus R).
Dardasier. — G. Ri-quier, G. Raynier, pus non puesc.
G. Riquier et Torat, Guiraut Riguier, si beus.
Darnais. — G. de Cabrera, Cabra.
Darnelh. — G. Figueira, Un nou sirv.
Daspol. — Tenson de Daspol avec Dieu.
Datav — Matfre Ermengaut, Temps es quieu.
Datz mos (surnom ?. — P. Cardenal, Tendas e traps.
Daucadel. Cf. Aucadel.
Daude (de Borsagas). — R. Menudet, Ab gran dolor. (Cf.
Borsagas, où il faut lire Daude et non Claude.)
Daude [de Carlus]. Cf. Diode de C.
Daude de Pradas. — Cité par G. de Dole, Ja'hrb., XI,
165.
Daurabel. — P. Vidal, Pos ubert ai. (Tarabel, Haute-
Garonne).
Daurde. — Faure et Falconet.
Daurel, Cf. Bertran D.
Daurelj. — G. de Cabrera, Cabra. G. de Calanson,
Fadet, 175 R.
ÙAURELA (?). Cf. ESTREBAL DaURELA.
Daurostre. — Guillaume IX, Farai chatisonela.
96 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
David. — G. de Gênera, Prov., 632, 719, 929, 947, 1032.
G. de Borneil, Ara quart vei reverdezitz. G. de Cabrera,
Cabra. G. de Berguedan, Mal o je. G. Biquier, Ara
sesfors, Enveyos. P. Cardenal, Veraj Xerg&na. P. de
Corbian, v, 22. Peirol, Quant amors. Serveri, Suchier,
Denkm. Id., Mal dit. Uc Catola, Amie Marcabrus.
Décors (mon). — B. de Ventadour, Ja mos chantars.
(Peut-être Béatrix de Vienne, fille du dauphin de
Vienne, Gido V (1146-1162). Bergert, op. laud., p. 23).
Dedalus. — G. Magret, Ma\ donam ten près. B. de Paris.
G. de Calanson, Fadet, 35. B. de Cornet, D'orne suptil.
B. de Barb., Altressi com Voïifans (Autres mss. Ica-
rus, Lo Magus.)
Del Boy. Cf. Austorc.
Deliech (Mon). — (Danse anonyme (G. d'Espagne ?), Ben
volgra, Cesser poges. (Suchier, Denkm. I, 229).
Denisenc (Lo port). — Gavaudan, Desempa\ratz.
Dens de Boial. — G. de Berguedan, Talans.
Déport (Belh). — (Voici le relevé des mentions qu'on en
trouve dans G. Biquier : Gr. 248, 1, 9, 10, 21, 23,
24, 29, 33, 49, 50, 51, 53, 56, 60, 64, 65, 71, 78,' 80,
82, 85, 89; tensons 248, 39; 358, 1; épître Al noble mot,
éd. Pfaff, p. 124).
Deportz (Don). — G. Faidit, Af es lo mons.
Desbosch (àrnau). — Serveri, Testament.
Désir (Bel). — Daude de Pradas, Be deu esser ; El temps
quel ross'inliols sesgau. (Cette dernière pièce, qui man-
que dans le Grundriss de Bartsch, a élr publiée dans les
Gedichte <l<> Mann, n08 1049-1050. Bergert, op. laud.,
p. 115, n. /.) Peire Bremon, Us covinens. (Cf. encore
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 97
des allusions dans Gr. 330, 2 et 330, 3.) Gaucelm Fai-
clit (Razon e mandamen) emploie le mot Belh Désir
en s'adressant sans doute à Raimon Jordan, vicomte de
St-Antonin, qui, de son côté, paraît s'adresser à lui en
l'appelant Mon Désir.
Désir (Mon). — Cadenet, Ab leyal cor. Cf. encore l'arti-
cle précédent.
Desirada (Xa). — B. Martin, Bel mes Van latz.
Désirât (Son). — A. Daniel, Lo jerm voler. (Est-ce B. de
Born ? Cf. éd. Canello, p. 2.)
Desirier (Mon). — G. Faidit, Trop malamen.
Destinan (?). — B. de Ventadour, Quand la vertz.
Dezastruc (Bel). — Ue. de S. Cire, Ane enemic.
Dezirier (Bel). — R. Jordan, Vas vos soplei.
Deufranon. — G. de Calanson, Fadet, 79, R.
Deukalion (?). — G. de Calanson, Fadet, 79.
Devt. — G. de Calanson. Fadel, 140 R (Dun D).
Dezlor (Simon). ■ — Serveri, Testament.
Dia. — P. Cardinal, Be volgra. G. Figueira, Un nou sir-
ventes. (Xom d'une femme.)
Diable (Mon). — R. d'Orange, Si de trobar asgues.
Diable. — H. de Mataplana, Raynouard, Ch. V, 221.
(Jeu soi el Diables.)
Diaman (Bel). — G. Faidit, S'om pogues. G. de Calanso,
El mon non pot. (Bergert, op. laud., p. 117. indique
encore : Gr. 243, 13, mais ce dernier numéro n'existe
pas dans le Grundriss.)
2
98 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Diaman (Mon). — P. Raimon, Ar ai ben d'amor.
Diana (Na). — G. de Cervera, Prov., 538.
Didon. — Jaufre, Suchier, Denkm. G. de Calanson,
Fadet, 144-146.
Dies ( = Dias). — Ad. lo Nègre, De solatz. Voy. Roiz.
Diego (Don). — A. de PeguLhan, En aquel temps. P. Vi-
dai, Car' amiga. R. Vidal, Abrils issia-
Conha, Conja. Cf. Cunizza.
Dieus. — M. de Montaudon, Autra vetz, t-enson avec
Dieu. (Il ne nous a pas paru utile de relever les autres
exemples de ce nom.)
Dieus d'amor. — A. de Pegulhan, Us jois novels.
Diez (Lop). Serveri, Testament.
Duo (Goms de). — B. de Boni, Ges eu nom desc.
Dieu d'amor (surnom d'Am. de Sescas). — A. de Sescas,
El temps de nadalor.
Dinnadans. — Torroella, Faula, 595.
Gui de G'iotos.
Diode [de Carlus]. — Tenson de Daude de Carlus et de
Diomedes (?). — G. de Calanson, Fadet, 104-105.
Discordia. — G. de Calanson, Fadet, 90.
Ditis. — G. de Calanson, Fadet, 148 D.
DoaiiS. - I). de Born, Al dous nou.
Dobra (Lo reis de ) ( = Douvres). — A. Daniel, Doulz
brais.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 99
DoDiNELL. — Torroella, Faula, 600.
Dodoyr (?). — G. de Calanson, Fadet, 169 R.
Doec. — G. de Calanson, Fadel, 134 D. (Doer R).
Dofi. — P. Cardinal, Cel que je.
Dolax. — R. de M ira val, Lonc temps.
Doma (Domine, Dordogne). — A. Daniel, L'aura.
Domanz (Ciutat de). — A. dau Luc, En chantarel.
Domas. — Marcabru, Pax in nomine.
Dombre (= Seigneur). — F. de Marseille, Senher Dieus.
Domein Serena. — Marcoat, Mentre m'obri. (Autre for-
me, Sarena.)
Domelis (?). — G. de Calanson, Fadet, 184 R.
Domengier (Bel). — P. de Capdoil, Tan m'a donat.
Domerc. — R. d'Orange, Car dous. Gavaudan, Lo mes.
Domerga. — R. d'Orange, Car dous e fi.
[Domitilla et Domicella]. — (Il serait fait allusion à ces
deux dames, la première, femme d'Ailbert I d'Anzisa,
la seconde, sa fille, dans R. de Vaqueiras, Truan, mala-
guerra. Bergert, op. laud., p. 73.)
Dona de Pretz. — A. de Sarllat, Quan si cargol.
Donella (Na). — Nicolet de T., N'Uc de S. Cire, sabers.
Uc de S. Cire, Na Maria de Mons ; Si ma dona N'Aïais.
Donella ou N'Adonella de Bresaina. — G. de la Tour,
Pos nAimerics. Cf. Id. Un sirventes.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
B. de Born, Ane nos poc far ; Senher en
Dovox. — G. de Cabrera, Cabra.
Dragon. — G. de Calanson, Fadet, 80 D.
Dragon (?). — G. de Calanson, Fadet, 83-84.
Dragoxet. — R. de Vaqueiras, Garïambei, Leu sonei. (Il
s'agit de Dragonet de Montdragon, cite souvent dans
l'Histoire générale de Languedoc, T. VI, VIII. Cf.
Appel, Prov. Ined., p. 348).
Dreit n'avetz (Mon). — P. Rogier, Ges non puesc.
Drogomans (En). — P. Vidal, Ajostar ; Drogomans se-
nher. Cf. encore éd. Anglade, n° XLV1II.
Droguitz. — R. de Vaqueiras, A'o magrada. (Cf. Chaba-
neau, Rev. I. rom., XXI, 240 et Tobler, Zeits. rom.
PhiL, VI, 121. A. Jeanroy.)
Dromos. — P. Cardinal, Be volgra.
t Du atx. — Sen eri, Testament.
Duc (Le fil del). — P. de Cols, Si col solelh.
Dugat (d'Aquitaine). — R. Cornet, El Dugatz.
Duxox. — Corr. Guion ? R. Vidal, Abrils issia, 784. (Il
est qualifié de senhor dWlvernha.)
Durax. — Gui d'Ussel, L'autre jorn per.
Duratz. — E. Cained, So quem sol dar.
Durban. — Tonson entre Blacatz et Péilissier. Cf. Peire
de Durban.
Durensa. — A. de lielenoi, Pos Dieus. Blacatz, En Fol-
100
DORDONHA.
coms.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 101
quel, be sapchatz. B. de Lamanon, Pois chanson. F. de
Romans, En chantar voil. Lanfranc Cigala, Lantelm
(Est-^e un nom propre ?). P. de Chastelnou, Hoimais
nom cal. P. Vidal, Ab Vaien ; Mout es bona terra. R.
de Barbezieux, Lo nous mes. T rotai re de Villarnaut,
Un sirventes.
Durfort. — Serve ri, Testament.
Durtz (Gausseran et Raymon). — B. de Born, Quan la
novdla flors. (Cf. encore Raimon Drut, R. de Miraval,
Forniers. A. Jeanroy.)
Dyonisi. — Anon., Palais de Savieza).
E
Ebdomo ? — Cf. R. de Vaqueiras, Segner Marques... no,
in Appel, Prov. Chr. 3e éd., aux variantes.
Eble (N'). — Frédéric de Sicile.
Eble (N'). — Tenson de Joan Lag et de Eble.
Ebles (N'). — J. Estève, Dui Cavalier (Juge d'une tenson)
Ebles (iY). — Tenson d'Elias d'Ussed et de Gaucelm Fai-
dit, Appel, Poésies inédites, p. 37. Cf. encore Ebles
d'Ussel]. Tenson d' Ebles et de GuiLlem Gasmar.
Ebles (de Clarmon). — P. Cardinal, Tostems az'ir. (Cf.
\|)peil, Prov. Chr., à la fin des variantes de cette pièce.)
Eble (Seigner). — P. Cardinal, Senher nEble. (Sans
cloute Le même que le précédent.)
Eble (de Saxcha = Sagna). — P. d'Auvergne. Chantarai.
Cf. Tenson d'Ebles de Signa et de Guillem Gasmar.
Ebles (d'Us-sll). — Eble d^Ussel, N' Ebles pos endeptalz.
1
102 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Eble (de Ventadour). — G. Cabreira (Chabane.au ajouta
entre parenthèse : B. de Ventadour, Marcabrun.) Cf.
Eblo.
Eblo, Eblon. — B. Marti, Quan Verb'es. G. de Cabrera,
Cabra. B. de Ventadour, Lo temps vai e ven.
Eblo (N'). — Cercamon, Lo plaing comenz. E. de Bar-
jols, Dels Gazanhs. (C'est Eblon de Ventadour, cf.
Stronski, E. de Barzoïs, p. 150.) G. de Cabrera, p. 89.
Marcabru, L'iverns vai.
Eblon (de Ventadour ?). — G. de Borneil, Leu chan-
soneta.
Eblon de Sagnas. — Garin le Brun, Nueit e fora.
Ebraia (lei). — G. dau Luc, Si per malvatz.
Ebres. — A. Daniel, Ans quel cim.
Ebreu. — Tenson d'Aycart [del Fossat] et de Girard (Su-
chicr, Denkm., 1, 297).
Ebrio (de Brio ?). — R. d'Orange, Compainho.
Ector. — B. de Castellane, Era pueis iverns. P. de Mar-
seille, L'autrier
Ector (Le fraire d'). — R. Jordan, Quan la neus chai.
Egiptè. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida. P. de Cor-
bian, 18.
Egipte (Rei d'). — G. de Cervora, Prov., 834.
Egun. — G. de Cabrcira, p. 89. (Il s'agit do Bartsch,
Denlcm. ; le texte porte ni de negun. Egun doit être
une conjecture de Chabaneau.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 103
Eirek. — G. de Galanson, Fadet, 170.
Eissiduelh. Cf. Gui d'Eissiduelh.
Elbexga. — R. de Vaqueiras, Senher marques... ar.
Elena. — Anon., Si trobes. A. Daniel, Can chai. A. de
Mareuil, Bel m'es quan ; Dona genser ; Tati m'a-
bolis. A. de Marsan, Oui conte. B. de La Barta et G. -P.
de Gazais. Tenson entre Arnaut, Foie et Guillem. Guio-
net, En Raymbaut pros dona. G. de Borneil, Car non
ai joi. R. Jordan, Quan la neus chai. Ramberti de Bu-
valel, Pois vei quel temps. S. de Girone, En may. Cf.
encore BreviaH d'amor, 27852. Torroella, Faula, 245.
Lena (Elène). B. B., Cazutz sui. Lana (Elena). B. B.,
Ges de disnar.
Elengri. — P. Cardenal, Li clerc, variante du vers 6 ;
ci'. Appel, Prov. Chr., n° 76. Autre forme Elzemgri.
Eli (ras. EU). — P. de Corbian, 19.
Elia, Elias. — Marcabru, Estornel (Lo peiro Elia). Ogier
Xiella (Xovella), Per vos bella. P. de Corbian, 21.
Elyas (V entremis). — Pujol, En aquest Sonet.
Elias (N') (son jongleur). — Ramberti, Tôt ruera de
chantar.
Elias, Elyas. — Tenson avec A. de Pegulhan. Tenson
de> Bernart et d' Elyas. Tenson de Jaufre et d'Elyas.
Tenson de Gui d'Ussel et d'Elyas, Gr., 194, 2 et 194,
17, 18.
Elias Cairel. — Tenson d'E. Cairel ot d'Isabella.
Elias (Gausmars). — P. d'Auvergne, Chantarai
104 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Elias (Rudel). — Dalfi d'Alv., Pos sai etz vengul.
Elian (Mont) ( = Montmelian, Savoie). — G. Faidit, Ane
nom parti.
Elidus. — Brev. d'Amor, 27840.
Eliodorls. — G. de Cervera, Prov., 651.
Elionor (femme de Raimon V, comte de Toulouse, 1 194
1222). — A. de Beilenoi, Aissi col près ; Nuls Jwm ;
Per Crist. [A. Plages] Ben es razos (C'est une pièce
de Peire Bremon.). [A. Catalan, Si la belam. Cf. infra,
Elias de Barjols.] A. de Pegulhan, Dcstreiiz ; Gai so-
frir. Peut-être allusion dans De Berguedan (Bergert,
p. 26). Gadenet. S'ieu pogues; Ueymais (oimais) mau-
retz. Elias de Barjols, Si la belam (Eléonore d'Aragon,
comtesse de Toulouse). G. de Puycibot, S'eu anc /oni.
G. de Berguedan, Reis s'anc nul temps. (?) R. Vidal,
Castiagilos. Allusion clans R. de Miraval, Bel in es. Au-
tre allusion (?), Guilhem des Baux, Gr. 200, 2.
Elionor | d'Apchier]. — G. Riquier, Gr. 248, 36.
Elionor [d'Aquitaine]. — (Allusions : Cercamon, Gr. 112,
1 et Ab lo Pascor. Cf. encore B. de Born, Ouan vei. Au
sujet de Bernart de Yenkidour, cf. Bergert, p. 11, 12.)
Elis, Hells, Aelis (Na). — B. de Born, Cazutz sui ; Dona
puois de mi. B. de Ventadour Bels Monruels (Est-ce
la même ? Ce n'est pas sur). G. Faidit, Ara nos sia
guitz. M. de Montaudon, Autra vetz. Raimon Jordan, vi-
comte de Saint-Antonin, aurait composé en son hou
Q-eur sa chanson : S'en [os ; Bergert, p. 15. 11 s'agit,
dans les citations qui précèdent, d'Elis de Montfarl ;
Bergert, p 14.
Elis, Helïs. — P. Rogier (ou B. de Ventadour), Belh
Monruelh. l e de la Bacalaria, M. W., 3, 212.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 105
Elis (comtesse de Flandres). — G. de S. Desdier, Los
grieus désirs. Allusion probable dans Sordel, Bel Ca-
valier. Cf. Bergert, p. 19.
Eliseu, Heliseu. — G. de Cervera, Prov., 657 P. de
Corbian, 21.
Eloitz. — R. de Vaqueiras, Truan.
Eloitz. Cf. Aloitz et Bergert, s. v.
Elveyra. — Serveri, Testament.
Elvïra, — R. Vidal, Cartiayjïlos .
Elvïra (de Sobiratz). — ■ A. de Belenoi, J'a ner crezut.
A. de Pégulhan, Eissamen. A. de Sarlat, Fis et leials.
Elzemgri. Cf. Elengri.
Emanuel. — P. d'Auvergne-, Lauzatz sia.
E.mbiers (en). — Anon., Non puesc mudar.
Emenidus. — R. de Vaqueiras, Aram requier.
Emila (de Ravenna). — A. de Pegulhan, Albert chau-
zetz.
Emilla. — A. de Pégulhan, Ses mon apleg.
Emperador, E.mperaire. — A. de Pegulhan, Ara parra :
Cel que s'irais ; Totz hom c'aisso ; Tolz hom que
(Il s'agit de Frédéric II). Anon., Qui vol conquerer
(emp. que venquet Daire). Arnaut Peire d'Agangc, Quart
lo temps braus. A. d'Orlhac, Ay Dieus. B. de Born,
Cori c guerras. E. Cairel, So quem sol dur. Emperaire
(ou airitz ?) Folquet de M., Chaniar mi torna. (Stronski
106 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
écrit : emperaire. Il s'agit d'Henri VI ; cf. éd. Strons-
ki, p. 178 et sq.). F. de Romans, Aucëls no irob ; Can-
tar voil; Quan cug chantar; Tornatz es. Gavaudan, Patz
passien. G. Figueira, D'un sirventes ; Ja de far ; Quan
cug chantar ; Un nou sirventes (Frédéric II). Tenson de
Joan Lag et de E'hle. L. Cigalla, Si mos chans fos (Fré-
déric II). P. d'Auvergse, Bella nies (Frédéric I). P. de
la Caravana. P. Rogier, On hom a mais. P. Vidal, Per
pauc de chantar. (Pour d'autres exemples dans P. Vi
dal, cf. l'édition Anglade, à l'Index des noms propres.)
Peirol, Pos flum Jordan. P. de Cap deuil, En honor
ciel. R. de Vaqueiras, Senlier mdrques... no (Alexis III
de Constantinople). R. de Tors, Per Vavinen pascor
(Il s'agit du roi de Castille. Alphonse X). Jean d'Au-
busson, En Nicolet. Marcabru, Emperaire per vostre.
pretz (Alfonse VII, roi de Castille). Ogier Novella, Per
vos bella d. G. Faidit, Al semblan. G. de Cabestanh,
En p&ssamen (Darius).
Emperaire (de Roma). — Sordel, Planher vuelh. R. de
Vaqueiras, Valen marques.
Emperairitz. — A non., H ai dolcha doua. (Est-ce la même
que la suivante, femme de Guillaume VIII de Montpel-
lier ?)
Emperairitz. — Anon., Hai dolcha dona. (Est-ce la même
Marseille, Tan mou de ; Us volers. Bergert indique
encore G. de Borneil, Gr. 242, 75, sans doute d'après
Stronski, F. de Marseille, p. 14*, où se trouve la
même erreur ; c'est 242, 71 qu'il faut lire ; cf. d'ail
leurs Stronski, ibid., 154.
Empurias (Coins d"). — A. de Sescas, En aqud mes.
Ena, Enan (Na). Cf. Ina.
Rnavanza. — Rostang, Bels senher Dieus.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Excaxtarelh. — A. de Pegulhan, Li fol eil put.
107
Excexsal. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
[Endia de Lisla]. Cf. Bergert, p. 33.
Exe as. — A. de Marsan, Oui conte. A. de Mareuil, Tant
m'abellis. G. de Calanson, Fadei, 110. Jau/re, ap. Su-
chier, Denkm. P. de Corbian, 32.
Exegau (En Egau ?). — (\'ar. Si balau se mengau). Mar-
cabru, Doas cuidas. (Il n'est pas sûr que ce soit un
nom propre.)
Exemia (Dolz'). — Sordel, Bel m'es ; Er encontrdl temps.
(Est-oe Guida de Rodez ? Cf. Bergert, p. 53.)
Exexda. — Uc de S. Cire, Servit aurai.
Exfan (Senher N'). — Anon., Senher N'Enfan.
Extrazion. — G. de Calanson, Fadet, 76 D.
Exr.iATERRA. — Anon., Bona dompnal A. de Sescas, En
aquel mes. B. de Born, Ieu chant. Dauph. d'Auvergne,
Vergonha. G. Figueira, D'un sirventes. (Bei d'Eng.
Il s'agit de Jean Sans Terre.) J. d'Aubusson, Nostra
dona segon. J. de Cofolens, Non estarai. P. de Cor-
bian, 33. R. de Vaqueiras, Aram requier.
Engles. — Anon., Ja no eugei. B. de Born, D'un sirven-
tes nom cal ; Cent pari ; Guerra e pantais ; Mon chan
fenisc. Gavaudan, Senhors. G. de Montagnagol, Bel
m'es. G. de S. Desdier, S'en tôt me soi. G. de Calan-
son, Bels senher Dieus. P. d'Auvergne, Belh m'es. Pei-
ne dcl Vilar, Sendatz vermeils. P. Vidal, Per pauc de
chantar. P. Bremon, Ricas Novas, Pus partit. R. de
Tors, Af es dreif. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Engles. Cf. Merli.
108 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Engles. — Tenson d'Engles. Cf. P. Meyer, Dern. Troub.,
p. 31 sq. G. del Baus, Bem meravill. Tenson d'En-
gles et de R. de Vaqueiras. (Ces deux pièces n'en
forment qu'une. Cf. Seilbaeh, Streitgedicht, p. 119).
Engles. — R. de Vaqueiras, Aram requier ; Del rei d'Ara-
gon ; Engïes, un novel ; Kalenda makja ; No m'agrada ;
Truan ; Tuit me pregon, Engles.
Engles (Bel Dous). — R. de Vaqueiras, No magrada.
Engles (rei). — A. dau Luc, En chantctirel. B. Zorzi, Non
laissarai (Henri III). B. de Rovenac, Ja no vuelh ;
D'un sirventes (Henri III ?). B. de Ventadour, Ges
de chantar (Henri II ?) ; Lanquan vei per. B. de Born,
Ges de far s. (Henri II) ; Si tuch li dol (Planh sur la
mort du rei jove Henri). B. de Castellane, Era pueis
iverns (Henri III). Durand de P. En taient (Henri III).
G. Faidit, Fortz chauza es (Richard) ; Mas la bela. G.
Anelier, El nom de Dieu. G. de S. Didier, El temps quan
vei cazer (Henri III). G. Riquier, Sieu \a trobat. G. du
Luc, Si per malvatz. F. de Mars., Chantar mi torna
(Richard). L. Cigala, Si mos chans fos (Henri III).
Paul Lanfranc de Pistoja (quel roi ?). P. de Capdeuil,
En honor del. P. Vidal, Bonaventura (Richard) ; Ma
voluntatz (La pièce n'est pas de P. Vidal.) Sordel,
Planher vuelh (Henri III).
Engles. — P. Cardenal, Aquesla gens. Cf. encore Peire
Durban, Peironet et Peire del Vilar.
Englesa. — A. de Sescas, En aquel mes. P. Cardinal,
Aquesta gens ; Ab volz d'angel (lana engleza).
Englezas (Las estorias). — P. de Corbian, 33.
Engolesme. — B. de Born, Pois Ventadorns ; Sieu fos
aissi.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 109
Engolesme (Comte cl'). — M. de Montaudon, Aissi com
cel com mena.
Engolesme (Comtessa d'). — Albert, Gaucelm Faidit.
Engolmes. — B. de Born, Ieu chant. Cadenet, S' eus
essai. Gereamon, Lo plaing comenz. Dauph. d'Auv.,
Reis pois. M. de Montaudon, Aissi com cel qu'a estât.
Uc de S. Cire, Un s irvènt es. Amens de la Broqueira,
Quan rexerde'ion. (Porta-joya d'Engolmes).
Engolmes (Comtessa d'). — Cadenet, S'ieus essai. (Ma-
thilde, comtesse de la Marche et d'Angoulême, morte
en 1208 ?). Cf. la tenson de Gaucelm Faidit et de Albert
de Sisteron, où il est question d'une comtesse d'An-
goulême.
Engolmesa. — B. de Born, Pois a/s baros. P. Cardenal,
Aquesta gens.
Engolmezi (li trei comte fat). — B. de Born, Ges eu
nom desc.
Enida. — G. Raimon de Gironela, Gen m'apareill, Anon.
Gr., 461, 92 (Henida). R. de Vaqueiras, Calenda maya.
Enjan (Ses). — Elias de Barjols, Amors, que vos.
Enjensa (B. d'). — R. Vidal, Denkm.
Enocs. — G. Adémar, Ben fora oimais. Ogier Niella,
Per vos bella. P. de Corbian, 17.
Enrr . — Marcabru, p. 283. (Il n'y a aucun Enric dans
l'édition Déjeanrae, sauf au n° XX bis, où plusieurs
mss. donnent Anric, Enric, pour Audric. Cbabaneau
a pris cet exempile à la pièce (non authentique ?) de
110 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Marcabrun, Be jora ab lui (Gr. 293 10), qui a été pu-
bliée dans YArchiv, t. 50, p. 283.)
Enric (lemp. n'). — A. de Pegulhan, En aquel temps.
B. de Born, Bem platz car. E. Cairel, Pois chai. P. Vi-
dal, Ben viu a grdtn (Henri IV, empereur).
Enric. — B. de Born, D'un sirventes nom cal (Henri
le Jeune, roi d'Angleterre). R. Vidal, Abrils issia, v. 277,
862. G. de Calanson, Bels s entier Dieus. Peire del
Vilar, Sendatz vermeils.
Enric (lo reis) (= Henri II d'Angleterre). — B. de
Born, Pois als baros. R. Vidal, Abrils issia, v. 188,
272, 859.
Enric (lo reis) ( — 11. III d'Angleterre). — A. de Se-
gret, No sai quim so. B. de tôt lo Mon, Los plazers
(Gf. pour ce dernier exemple infra : Coins Enrix). P.
Gardenail, Aquesta g'ens.
Enrics (marques). — Palais, Bem plai lo chanlar.
Enric (coms). — P. Vidal, Pos ubert ai ; Neus ni gels
(le comte Henri de Malte). Cf. sur ce personnage :
F. Torraca, Atti R. Accad. Arch. Lett. Bell. Arti (de
Naples) Nuova Série, IV, 1915, p. 239 sq.
Enric (coms). — R. de Vaqueiras, No magradw. (Est-
ce le même personnage que plus haut ?).
Enric (coms) ( = Henri II, comte de Rodez ?). —
B. do tôt lo Mon, Los plazers ; Mais fregz. (Cf. La
note de Âippel, Prov. Ined., p. 47.)
Enric (comte de Rodez). — Tenson de G. de Mur et de
G. Riquier, Gr., 226, 1 (Il y est appelé simplement
senh&r). Autre tenson des mômes, Gr. 226, 8. G. Ri-
quier, Guilhem de Mur, chauzetz ; De so don yeu ;
Senh' En Enric, us reys ; SenK En Austorc (allusion).
G. Riquier, Als subtils aprimalz ; No eugei mais.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 111
Exric (don). — ■ Ga/lega Panza, Ar es sazos. (Est-ce le
même que le suivant ?).
Exric ( = Henri de Castille). — F. de Lunel, Al bon rey.
Paulet de M., Ab marrimen. R. de Tors, Per l'avinen
pascor. Zorzi, SU mons fondes.
Exrics (lo sors). — B. de Born, Pois ah baros. (Il faut
lire Guérie, cf. éd. Thomas : c'est un personnage de
Raoul de Cambrai).
Exric (?). — L. Cigala, (N)anric (Manric ?), no magrada.
Exric. — Tenson d'Enric et de Arver.
Exric [de Savoxa]. — Padais, Bem plai. (Cf. sur ce per-
sonnage A. Restori, Nozze Battistelli-Cielo, p. 5.).
Exsexhat (X'). — A. de MareuiiL, En mon cor ai.
Extexsa (Berexguer d'). — Scrveri, Testament.
Extexsa (Berxat Guilhem d'). — Serveri, Testament.
Exueis. — Raimon, p. 263. (Sic Chabaneau. Il s'agit
de la pièce Se Vestanqer, Gr. 293, 3, qui se trouve
publiée dans YArchiv, 50, 263.)
Enveios. — G. Adémar, Ben agrops. G. Riquier, tenson
avec Enveyos.
Envejat. — G. de Borne il, Al plus leu. (Attribué par
d'autres mss. à G. de Cabestanh ; cf. Berge rt, p. 117.)
Eqlechs. — Torroella, Faula, 595.
Eranberg. — G. de Cabrera, Cabra.
Erancos (?). — A. dau Luc, En chantarel. Le ms. porte
alonrcttepangoê ; lire Aragos ?
112 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Erdaguon (?). — G. de Calanson, Fadet, 191 D.
Erecs. — Anon., Donna per vos ; Si trobes. L. Cigala,
lenson avec Lantelm. G. Raimon de Gironela, Gen
m'apareil. R. de Vaqueiras, Calenda mctya. G. de
Cabrera, Cabra.
Ereubut (mon). — P. Raimon, Enqueram vai recalivan ;
Nom puosc sofrir.
Ermenda. Cf. Esmenda.
[Ermengarde de Foix ?]. — Sordel, Lai an Peire.
[Ermengarde de Narbonne]. — Cf. Tort-N'avetz et Ber-
gert, 10 et suiv. Ermengarde n'est pas nommée, mais
elle est assez clairement désignée dans les poésies sui-
vantes ; Peire Rogier, Gr. 356, 4, 5, 6, 9. P. d'Al-
vergne, Gr. 323, 2. G. de Borneil, Gr. 242, 42. B. de
Ventadour, Gr. 70, 23, peut-être encore Gr. 70, 25.
Azalaïs de Porcairagues. Cf. sur tout ceci Bergert,
p. 8-10 et Angilade, Mélanges Chabaneau, p. 742, sq.
Peut-être encore faut-il reconnaître Ermengarde dans
la velJia rica dont parie P. Vidail ; cf. éd. Anglade,
Index. A moins qu'il ne s'agisse d'Eléonore d' Aqui-
taine, comme dans B. de Born, Quan vei, v. 43.
Ermenia. — P. Cardenal, Cel que je.
Ermenis. — Templier, Ira e dolor.
Ermessen. — G. IX, En Alvernhe. Gui de Cabanes, Amie
Guiga.
(Ermessen d'Avignon]. — Aurait été chantée par B. de
Palazol ; Bergert, p. 39.
M u mi; s si: n de Castëlbon ?]. — Peut-être allusion dans
R. de Miraval, Gr. 406, 12. Bergert, p. 50.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 113
Ermita (Y). — P. de Maenzac ou Gui d'Ussel, Estât
aurai.
Ermitan. — Tenson de Blaeatz et de Bonafe (Gr. 97,
10).
Erodes. — G. de Gervera, Prov., 184, 823.
Erois (Ector ?). — P. Cardinal, Tostems volgram.
Eros ( = Hérode). — Anon., Sui e no suy. A. de Mareuil,
Tan m'abelis. P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Errer. — G. de Calanson, Fadet, 170 D.
Ertz (L'). — G. d'Espagne, S'ieu en pascor. (Il s'agit soit
de THers, petite rivière qui se jette dans la Garonne,
au dessous de Toulouse, rive droite, soit de l'Hers,
autre rivière du même nom, mais plus importante,
affluent de la rive droite de l'Ariège.)
Esael. — G. de Galansoi^ Fadet, 119 D. (Issael R ).
Esau, Esahu. — G. de Gervera, Prov., 528. P. de Cor-
bian, 18.
Esaudun. — B. de Born, Pois al baros.
Escalona. — G. de Borneil, Quan brancél brondels. Gi-
raut del Luc, Ces si tôt. P. de Corbian, 19.
Escaneus. — G. de Calanson, Fadet, 112 D.
Escaronha, Escaruenha. — A. de Marsan, Qui conte. (Il
s'agit probablement de la femme de Bernart de l'Isle-
Jourdain (mort avant 1189). Escaruenha était née vers
1125. Peut-être est-ce la même qu'a chantée G. de Bor-
neil, qui ne la nomme (Tailleurs qu'une fois. Mais les
noms S-enher} Bels Sen}i<Jr, Set/urs, Flors de Lis, Jois,
pourraient désigner Escaruenha. Cf. Bergert, p. 40-41.)
Pi. Vidal, Abrils issia. G. de Borneil, Uautrier.
10
114 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Esclarmonda. — Montagnagol, Ges per malvestat ; Leu
chansoneta ; Non an tan dig ; No sap per que.
Esclarmonda de la Tor. — P. de Ladils, Amors tostems.
Escorailla. — G. de Borneil, Qui chantar sol.
Escotz. — P. d'Auvergne, Dejostals breus. P. Cardin.nl,
Ane no vi. Peire del Vilar, Sendatz vermeils.
Escriptura (L'). — Montagnagol, Per lo mon [an. P. Car-
denail, Totz lo mons.
Escristatitz (?). — P. Cardenal, Tostemps volgram (il
s'agit probablement de Tristan).
Escriva (Bartomeu). — Serveri, Testament.
Escudier (L'). — P. Vidal, Una chanson. (Il s'agit de
YEscudier qua la taula mori. C'est le même person-
nage que Gauzeris ; cf. Zeitschrift f. rom. Ph\l. XXIV,
49.)
Escudier (mon). — A. de Malespine, Aram digatz. B. de
Ventadour, Pus mi preiatz senhor.
Esdras. — P. de Corbian, 21.
Esengrin. — Rich. de Tarascon, Cabrit dl meu. Tenson
de Taurel et de Falconet.
Esgar (Bel). — Az. de Porcair., Ar em al freg temps. A.
de Mareuil, La grans beulatz. ( Barge rt indique encore,
p. 119, Arnaut de Mareuil, 30, 6, mais c'est 16, qu'il
faut lire, c'est-à-dire la pièce citée ci-dessus.)
Esgar (Clar). — G. Fabro, Pus dels majors.
Esg art (Na dolz). B. de Ventadour, Estât ai com om
èsperdiit.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
115
Esgart (Belh Dous). — P. Espanhol, Com selh. Entre
quem pas.
Esimbart. — G. de Cabrera, Cabra.
Esixgri. Cf. Elengri, et P. Cardenal, Las amairitz, va-
riantes du v. 2, dans Appel, Prov. Chrz.
Esmai (Na). — P. de Maensac, Estai aurai. (La pièce
semble de Gui d'Ussel, Gr. 194, 7).
Esmena. — A. de Mareuil, Donna genser.
Esmenda (Belh'). — B. d'Alamanon, Mout mes greu.
(Mss. H, G : Ermenda; Mss. DIKR : Esmenda).
Esmenda (Bona). — Izarn Rizols, Allas ! tan suy.
Esmilla de Ponçon. — G. de la Tour, Pos nAimerics.
(Femme du marquis Pons de Ponzon (non loin de
Gênes), morte avant 1231 ; Bergert, p. 85).
Esmilla de Ravena. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Tenson d'Albertet de Sisteron ave-c A. de Pégulhan,
Gr. 10, 3; cf. encore A. de Pégulhan, Gr. 10,47, str. 6,
et Guillem Augier Novella, Gr. 205, 5. (Elle était La
deuxième femme du comte Pierre Traversara, mort en
1225. Bergert, p. 79).
Esmonga'jz. Cf. Blchal d'E.
Espagna. — Albertet, Trop es de mi. Anonyme, Bona
dompnai ; Anon., Gr., 461, 42. B. de Ventadour, Ben
cugei. B. de Yenzac, Pos vey lo temps. B. de Paris.
B. de Born, Jeu chant. B. Calvo, Ai Dieus. Cercamon,
Lo plaing comenz. Comte de Provence, Carn et Ongla.
liaudé de Pradas, Belha m'es. Comte d'Empurias, A
Vonmt réï. F. de Marseille, Ja no volgra. Oimais
noi conosc. Gavaudan, Senhors. G. de Berguedan, Un
116 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
sirventes ai. Un sirventes voill. G. de Cabrera, Cabra.
G. de Borneil, No sai rei ni emp. Si cors non esta tan
dreig. Tôt suavet. G. de Calanson, Belh senher Dieus.
G. Magret, L'aiga pue^a. Ma) donam ten près. G. Ri
quier, Enric et le s. d'Alest ; Sitôt s'es grans ; Senh En
Enric3 us reys ; Guiraut Riquier, segon vostre escien.
Isnart, Del sonet. J. D'Aubusson, Vostra dona segon.
Marcabru, Emp. per mi. Pax in nomine. Mayestre Ma-
tieus de Caersi, Tant suy marritz. M. de Mautaudon,
Uautrier. Palais, Bem platz lo chantar. Paul Lanfranc
de Pistoja. Paulet de M., Ab marrimen. P. de Corbian,
33. P. Vidal, Ges pel temps ; Per pauc de chantar ; Plus
quel paubres (4 reis d'Espanha). Peifol, Pos flum
Jordan. Pujol, Cel qui salvet (Aur d'Espanha). R. de
Vaqueiras, El so que pus niagensa (Caval d'Espanha) ;
Senher Marques ...no. R. Novas, En la mar ma{or. R.
Vidal, Abril issia. R. de Vaqueiras, Aras pos om. R. de
Miraval, Tôt cant eu. Serveri, Mal dit, Testament. Uc
de S. Cire, Seigner vescoms.
Espanha (Reina d'). — G. de Cervera, Proi;., 1030.
Eispanhol. — B. de Born, Quan vei..
Espanhols. — Gavaudan, Ieu no sui par. L. Ci gala, Si,
mos chans fos. Paulet de Marseille, Ab marrimen.
R. de Tors, Ar es dreitz. R. de Vaqueiras, Senher
marques ...no. Zorzi, SU mons fondes.
Esparnon (Guilhem d'). — B. FoLcon, Ja no creirai.
Esparo (Luc d'). — B. de Born, Lo coms ma mandat.
KS,,A;S> _ G. de Borneil, Be for oimais ; Tôt suavd.
Espatla (N'Ayna). — R. d'Orange, Escoltatz. (C'est pro-
bablement un nom .commun.)
EôPAZA. —
Isnart, Trop respont.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
117
Espeil (Senyor d"). — Serveri, Testament.
Esper (Bon, Bel). — G. Faidit, Vonratz jauzens ; Mout
menugei ; Soïaz. (Il s'agirait de Jordana d'Embrun ;
Bergert, p. 35). Cf. encore le même Senhal, dans Per-
digon, Tôt Van ; Trop ai ; cf. encore du même trouba-
dour : Los mais damor.
Esperansa (Bona). — F. de Marseille, Ja non aug hom.
ESPIA. Cf. GuiLHELME DE l'EspIA.
Espital. — Comtesse de Die, Amies, ab gran. Daspol,
Seinhor au\atz. Peirol, Pos flum Jordan. R. de Cas-
telnau (P. Cardenal), Mos sirventes tramet. Rostanh
Rérenguier, Si con trobam. Sordel, Cël quem afi.
Esquia de Menerba. — (C'est ainsi que s'appelait la mar-
quise de Minerve, chantée par R. de Miraval, Gr. 406,
38. Cf. aussi Gr. 242, 61, poésie attribuée par deux
manuscrits, à G. de Bonneil (C R), et par R2 à Guil-
lem Augier. Bergert, p. 34).
ESQUILEBOS. Cf. ISCALIBOS.
Esquileta (N'). — Guigo de Cabanas, N'Esquileta quar ;
Per en Rog*ier. Montagnagol, Ges per malvestat.
Esquiva-Mendics. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Essabatat. — P. Cardenal, Un estribot. (Ce sont les Vau-
dois ; cf. Appel, Prov. Chr., Index des noms propres).
Essidoil. — G. de Borneil, Ges de sobrevoler. P. Vidal,
Plus quel paubre. R. Vidal, En aquel temps.
Essiduelh (Gui d'). — R. de Va-queiras, Ja no eugei
vezer.
118 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Est. — Anon., Valtrier fui a Caleon. A non., Nuls hom
non deu. G. de la Tour, Pos n' A'imerics . Ram»berti, Al
cor m estai) ; Eu sai la flor ; Ges de chantar ; Tôt niera
de chantar.
Est (Na Beatrix d'). — A. de Pégulhan, Manias vetz.
P. Raimon, Tostems aug dire. Cf. aussi l'article Est.
Est (Na Constanza d'). — (Fille d'Azzo VI et d'Alice,
qu'il épousa en 1204). R. Bistors d'A., Aissi col fortz.
Est (Johana d'). — Anon., Ualirier fui a C. À. de Pé-
gulhan, D'aisso don Iwm. B. de V-entadour, En aguesl
gai sonet. G. de la Tour, Chanson.
Est (Marques d'). — A. de Pégulhan, Ane no eugey ; En
aquel temps ; S'ieu anc chantiei (Planh). Anon., Nuls
om no deu. Cavaire, Cavaire. Ferrari et R. Guilhem.
F. de Romans, Far vuelh. G. de S. Gregori, Dreg e
razos. G. de la Tour, De S. Martin.
Estampa (Lo bon rei d'). — A. Daniel, Doutz Irais.
Estampa (Lo bon marques a 1'). — A. de Pégulhan, Per
razos. G. de la Tour, De S. Martin.
Estanh (P. d'). — G. Riqukr, Enric (de Rodez), et Mar-
ques, tenson. (Cf. notre étude sur Guiraut Riquier et
Annales du Midi, 1911, p. 339).
Estanquer (L'). RàMion, P. 263 ( = Archiv, T. 50,
p. 263.)
Estefania (N'). — G. de Berguedan, Eu no cuidava.
(G. de B. fait encore allusion à Estefania dans les pièces
suivantes : Gr. 210, 2, 7, 19. Elle était de la famille
Berga. Il n'est pas sûr que ce soit la même personne
qu'Estefania de Cerdagne, chantée par P. Vidal. Ber-
gert, p. 20).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 119
[Estefanta de Son = Usson]. — Chantée par P. Vidal,
Gr. 364, 16 et 24, la .seconde fois sous le nom de Bels
Sembelis
Est-oui-la. — Legs d'Amors, I, 318.
Estela (L'). — A. Daniel, Doutz braits.
Estela (Cil d'). — R. de Vaqueiras, Tuit me pregon.
Ester. — P. de Corbian, 21.
Esteve. — J. Esteve, Dui cavalier. (Il s'agit de Joan
Esteve lui-même.) Marcabru, Al départir.
Esteve (Mon). — G. IX., Pos vezem.
Esteve (N'). — Anonyme, A b la gensor que sia.
Esteve (de Belmont). — P. Cardinal, D1 Esteve de Beî-
mont ; El mon no a leo; Un sirventes ai en cor; Un sir-
ventes trametrai. Cf. supra Belmont.
Esteve (P.). — G. Riquier, Al car onrat senhor. (Cf.
notre étude sur Guiraut Riquier).
Estiers (nom propre ?). — G. Figueira, Del preveire
major.
EsTOL de Laxgre. — B. de Born, A totz die.
Estor de Mares. — Torroella, Faula, 599.
Estornel (N'). — R. de Vacjueiras, Senher N'Aymar.
Estort de Vertfoill. — L. Cigala, tenson avec Lantelm
(fardas d'E. de V.).
Estout. — G. de Cabrera, Cabra.
Estranh (nom propre ?). — P. Vidal, Neus ni gels.
120 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Estrebesquiu, Estrebeschaire . — B. Marti, Quan ferba.
Estrebal Daurela (D'Aurela ?). — P. Card-enal, Un sir
ventes trametrai.
Estrelps (Mos). — R. de Vaqueiras, Er vei escur.
Estric (Duc d') (?). — Anon., Ja non cugei.
Estrieu (N'). — P. d'Auv., Al decebrar.
Estuis (Mos). — ■ G. Faidit, Per Vesgar. R. de Miraval.
Be magradal bel temps.
Etiocles. — A. de Mareuil, Tant m'abdlis.
Etobia (R-ei d'). — R. de Vaqueiras, Dél rei d'Aragon
Etz (Flum d'). — G. -d'Espagne, S't'eu en pascor non can-
tava. (Cf. supra Ertz).
[Eudoxia]. Cf. Emperairitz.
Eurialus. — G. de Calanson, Fadet, 181-183.
Eva. — Albertet, En amor. B. Garbonel, Dieus fe Adam.
Gavaudan, M. W., 3, 24. G. Ademar, Tant er iïamor.
G. de Cervera, Prov., 397, 399, 439. L. Cigala, En
chantan. P. de Corbian, 14. Serveri, Mal dit.
Evangelistes. — Serveri, Oracio de toi dia.
Evelin (Coms d'). — B. Carbone], Aissi com am ; Per
es fias s ar ; Si anc nul temps. (Il s'agit de Bertran III,
1282-1335 ?).
Evelli (Coms d'). — (Bertrand des Baux ?). ? Compl.
Kob. Cf. l'article suivant. Gf. encore Veli.
Evn.ri (Cel d') ( = d'Avëlino). — Compl. Rob.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 121
Eyssi. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... ar.
Ezechiel. — P. de Corbian, 21.
Ezelgarda (N*). — P. de Valeira, Ja hom ques vol.
Ezengri. — Cabrit et Ricau, Cabrit al meu vt\aire.
Ezzelin, Ezzelino. Cf. Aicelis.
F
Fachuratz (En). — B. de Ventadour, Be rrïan perdut.
Faensa. — G. de Borneil, Tôt suavet (var. Fransa). Uc
de S. Cyr, Hugonet vai.
Faidida (Na). — B. de Born. Dona puois de mi.
Faidit (allusion à son nom ?). — G. Faidit, Sitôt nonca.
Faidit. — P. Cardinal, Tostemps azir (Tornada, va-
riantes in Appel. Prov. Chr.z).
Falcembril. — G. de Calanson, Fadet, 197.
Falco. — Tenson de Gui et de Falco, Gr. 191, 2.
Falco. — G. Riquier, Falco, dona avinen.
Falcona (Na). — G. del Baux, Bem meravill ( = 392, 31
R. de Vaqueiras, Tenson avec EngLes. Cf. Zingarelli,
Engles nelle rime di B. de Vaqueiras, Cividale del
Friuli, 1910, p. 7. Extrait de la Miscellanea en l'hon-
neur de Crescini).
Falcoxet. — Faure et Falconet, En Falconet bem platz.
Taurel, Falconet.
Falec. — G. de Calanso, Fadet, 133.
122 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Falquet (ms. Falket). — Falquet de Romans, Aissi
com.
Falquet de Romans. — F. de Romans, Nicolet.
Falsabrin. — G. de Calanson, Fadei, 197. Cf. Falcem-
bril.
Fanjau. — B. de Born. Ges de disnar. P. Vidal, Mos cors
s'alegra.
Faoele. — G. de Cabreira, Cabra.
Far. — G. Faidit, Del gran golfe. (Détroit de Messine,
Appel, Prov. Chr.3, Index des noms propres). E. Gai-
rel, So quem sol. P. Cardinal, Domna que va. Hugon-
net del Far. Cf. Ugonet.
Farao. — Anon., Sui e no sui. Marcabru, Emperaire, per
mi. P. d'Auv., Dieus vera vida ; Lo Senher. P. de
Corbian, 18. Serveri de Girone, Hom no pot far. Tor-
roella, Faula, 70.
Fariseu. — G. de la Tour, De S. Martin.
Faure de Berguonho. — Faure et Falconet.
Felip (Lo rei). (= Philippe-Auguste). — A. de Belenoi,
,1a no er credut. P. Rogier, Ja no creirai (Sic Chaba-
n^au. La pièce est d'A. de Belenoi, Gr. 9, 11. Cf.
Appel, Leben und Lieder des Troubadours Peire Ro-
gier, p. 81). B. de Born, Al dous nou ; Aral sai eu ;
Torfz e guerras ; Non puesc mudaïr ; Notre Senher;
Pos a/s baros ; Pois Ventadorns ; Ouan vei lo temps
(n'est pas de B. de Born) ; S'ieu fos aissi ; Volontiers
feira. P. d'Auvergne, Lo Senher. Vesque de Clermont,
Peire de Maen$ac ges.
Felip (rei). ( = P:hilippe le Hardi). Daspol, Fortz
tristors. (i. Riquier, A cel qui deu voler. R. Gaucelm,
Ah gratis trebo&hs.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 123
Felip (rey de França). — Serveri, Mal dit (Pas d'allusion
à un roi particulier).
Felip (rei de Fr.). — P. de Ladite, Mossen Ramon. (Phi-
lippe VI de Valois ?).
Felip. — G. de Calanson, Fadet, 96.
Felipa. (Na). — Ad. lo Nègre, Eram vai. Arn. Plages, Be
volgra midons (Peut-être, ici et plus haut, Arnaut
Phelippa, femme ■d'Aimar II de Poitiers, comte de Valen-
tinois et de Die (1189-1250) ; Berge rt p. 54). G. Ri-
quier, Qui a sen. Trob. de Villarnaut, Mal mon gral
(Probablement, dans ce dernier cas, Philippe d'Anduze,
femme du vicomte de Narbonne Aimalric ou Aimeri IV ;
cf. G. Riquier, Qui a sen).
Felis, Feris. — G. de Calanson, Fadet, 149.
Felises. — P. Cardinal, Cel que je.
Fexestra d'Aur. — R. de Cornet, Razos ni sens.
Femcs. — P. Vidal, Pos ubert ai. R. d'Orange, Apres
mon vers. R. de Barbezieux, Atressi com Vorifans.
Fenics (Bels). — R. Bistors d'A., Aissi col fortz.
Fenissa. — Jaufre, Suchier, Denkm.
Feris. Cf. Felis.
Ferbagutz. — R. de Vaqu-eiras, D'amor nom lau.
Ferrairi. — Tenson entre Raimon Guillcm et Maistrc
Ferrari.
Ferrans (Reis). — A. Daniel, Douiz brais. (Ferdinand II
de Léon et Galice ? Cf. Lavâud, A. Daniel, p. 78-79).
124
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ferrans (Rei). — G. de Borneil, Ges de sobre voler.
(Ferdinand III de Castille, le Saint ?). G. Adémar,
S'ieu conogues. (Cf. Milà, Trov. en Espana, p. 153 et
seq.).
Ferran (fils du roi de Castille). — G. de Calanson,
Bels Senher Dieus.
Ferran (Don) (on Castella). — F. de Lunel, Al bon rey
Ferran lo cortes (Comte). — R. Vidal, Abrite issia.
V. 769. (Ce serait un membre de la famille de Lara ;
cf. Cornicelius, ap. W. Bohs, Abrils issia).
Ferrando (Don). — Serveri, Testament.
Ferras. — Gavaudan, Senhors. (Nom de peuple, à la
suite d'ar&gones, castelias, non traduit par Milà, Trov.,
p. 129).
Figueira. — G. Figueira, Un nou sirv. Tenson de G.
Figue ira avec A. de Pégulhan. Sordel, Si tôt massail.
Cf. encore Nauzer.
Filhol (jongleur). — J. Rudel, Quan lo rius. Perdigon,
EntrAmor.
Filipon. — G. do Gabreira, Cabra.
Fill. — Serveri, Mal dit, Oracio de tôt dia.
Fills. — Torroella, Faula, 64.
Filopat. — R. de Vaqueiras, Valen marques.
Finar (lo). — R. do Vaqueiras, Honratz marques.
Finibus terrae. — B. de Born, Ieu chant.
Fion. Cf. Seon.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 125
Flamenc. — E. Cairel, Pos chai. P. Cardinal, Las amai-
ritz (parlar flamenc).
Flandres. — A. Daniel, Er vei vermeils. B. de Born,
Mon cfian fenisc. R. de Vaqueiras, Aras pot om. Sor-
del, Dui cavalier. Uc de S. Cire, Un sirvenles.
Flandres (Comtesse de). — G. de S. Didier, Los grieus
désirs.
Flandres (Comte de). Cf. Blandrate.
Flandres (Comte de). — Calega Panza, Ar es sazos. R.
de Vaqueiras, Senher marques (Baudouin IX).
Flwis. — G. de Calanson, Fadet, 100.
Flors. — Aicart del Fossat, Entre dos reis. J. Èstève,
El dous temps.
Flor de Lis. — B. de Born fils, Un sirventes voil. Ton-
son entre Simon Doria et' Lanfranc, Senh'En Lan-
frdnc, quar etz sobresabens (Bertoni, n° V) et autre
tenson des mêmes, Bertoni, Trovatori minori di Geno-
va, 2e éd., n° III.
Flor de Paradis ( = La Vierge) . — Bartsch, Denkm.,
p. 63.
Flors (de Pretz). — Simon et Lanfranc, Car es tan co-
noissens.
Fi. or (Mi rions Ver a). — P. de Ladils, Al mes de Junh;
Amor tostemps ; Dins en mon cor. Flor bona, flor
gentil, P. de Ladiis, Per gran amistansa.
Flors (Vermeilla). — B. Zorzi, Sitôt mestauc.
Florensa. — G. Riquier, Tant mes Vonratz. Paves, Ane
de Fiolan. R. de Tors, Amies Gaucelm.
126 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Florentis. — P. Vidal, Quor quom trobes. (La pièce
n'est pas de P. Vidal). R. de Tors, Amies Gauselm.
Floris. — A. de Belenoi, S'a mi dons. A non., Papa gai.
Anon., Si trobes. (Je n'ai pas retrouvé cette pièce).
A. de Mareuil, Tant mabellis. Comtesse de Die, Estât
ai. Anon., Cour d'amour. F. de Romans, Caniar voil ;
Ma bela domna; Una chanso. G. Faidit, Ges nom toilh
G. d'Anduze, Bem ditz. G. de Cabreira, Cabra. G.
Evesque d'Albi, Valors e beutatz. Isnart, Del sonet,
Jaufre, Suchier, Denkm. P. Cardinal, Cel que fe. Pis-
toleta et B Laça s. P. de Ca\pdeuil, Damna, eu pren
(Epître en vers ; n'est pas de Pons de Capdeuil).
Pujol, SU mal d'amor. (Ou Blacasset ; cf. Soltau, Bla-
catz, Berlin, 1898, p. 47 sq.). R. de Vaqueiras, Leu
pot hom. Arnaut, Segner A. (tenson avec Foie et Guil-
lem). Torroella, Faula, 239. S. de Girone, En may ; En
breu sazo. Uc de La Bacalaria, Per grazir. (Cf. sur Flo
ris et Blancafor : V. Crescini, // cantare di Fiorio e
Biancifiore, Bologna, 1889, p. 1-24. Scelta di curios.
lett. Disp. 238).
Florissen. — A. de Mareuil, Tant mabeilis.
Floriven. — B. de Paris.
Foces (Ato de) . — Serveri, Testament.
Foill. — A. de Belenoi, Nuls om pon pot.
Fois, Foys. — Anon., Paldis de savieza. G. Riquier,
Ane mais ; Tdnt mes ïonralz. Montagnagol, Bel mes
quan. P. Raimon, Era pueis Viverns. P. Vidal, Pos
ubert ai.
Fois (Coms de). — B. de Born, Lo coms ma mandat
(Roger Bernard I). R. Vidal, Abril issia, v. 634 (Rai-
mon Roger). A. de Pégulhan, Gaucdm Faidit de dos
(Raimon Roger). P. Cardinal, Tendas e traps (Raimon
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
127
Roger ?). Uc de Murel, Ges si tôt (peut-être Roger IV,
1241-1265. Cf. Appel, Prov. Ined., p. 349). G. Riquier,
Ane mais per aital (Roger Bernard III, 1265-1302).
Serveri de Girone, Hom no pot far (le même sans
doute). Serveri, Testament. Trob. de Villarnaut, Mal
mon grat (Le même ?). P. Vidal, Estât ai gran (allu-
sion à un Comte ros ; est-ce le comte de Foix ?). To-
miers, Si col flacs.
Fois (Ma donna de). — Sordel, Lai an Peire Guilhem.
(Probablement Marguerite de Montoade, femme du
comte Roger Bernard III de Foix. Peut-être Ermen-
garde de Foix, mariée en 1232 à Roger-Bernard II,
comme le veut de Lollis, suivi par Bergert, op. ïaud.
p. 51).
Fois (Costansa de). — A. de Sescas, En aquel mes
(Fille de Roger-Bernard III, mariée en 1278 ou 1279
à Jacques, fils du roi d'Aragon).
Fol (?) (Senher En). — R. d'Orange, SU cors es près.
Folcaus. — B. de Boni, Quan la) novdla flors.
Folco. — Tenson de Bonafous et de Folco, Tenson
de Folco et de Cavaire.
Folco ( = Folquet de Marseille). — P. Vidal, Ajostar.
Folco d'Angieus. — Comte de Poitiers, Pois de chantar.
Foloo de Vhxaret. — Rost. Bereng., Si con trobam.
Folcleis. — G. de Cabreira, Cabra.
Folha. — G. de Borneil, Nulha res ; Quan creis.
POLHETA. Cf. FuLHETA.
128 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Folquet. — Blacatz, En folquetz sapchatz (= Gr. 97, 2
et 156, 4). B. de Born, Quan mi perpens (n'est pas
de B. de Born).
Folquet (m s. Folcet). — Folquet, Porcier.
Folquet de Lunel. — F. de Lunel, Roman. Tenson de
G. Riquier et de Folquet, Guirautz domna ab beutat
granda ; autre tenson, Guiraut, pus em.
Folquet de Marsilla. — M. de Monta udon, Pois Peire.
(Cf, aussi P. d'Alvergne, Chantarai, aux variantes de
la str. 10. Appel, Prov. Chr.3. Cf. aussi supra Folco).
R. Vidal, So fo el temps. Tenson de F. de Marseille
et de Tostemps.
Folquetz (de Mars. ?). — R. de Vaqueiras, Non puesc
saber.
Folquier. — G. de Cabreira, Cabra. G. dau Lue, Ges
si tôt.
Fonchau. — P. Vidal, Son ben apoderatz (Abbaye de
Pontchaude, Hérault).
Fons Ebraus (= Fontevrault). — B. de Born, Quan vei.
Fonsalada. — B. de Ventadour, Ges de chantar. Uc do
l'Escura, De mots ricos ( = Elias F.).
Fontanas (Johan de). — G. Gras, Mossen Ramons. (M.
encore Guilhem de Fontanas.
Fora. Cf. Baut de Fora.
Forcalquier (Senher de). — Faure et Falconnet. P.
Vidal, Son ben apoderatz. R. de Vaqueiras, Gdlop e.
trot ; Ges sitôt. (C'est la même pièce).
Fores. —
Uc de S. Cire, Una danseta.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 129
Foria. — G. de Cervera, Prou., 558.
For m axes. — - G. de Cabreira, Cabra.
Formus. — G. de Cabreira, Cabra.
Formers. - — Jongleur instruit par R. de Miraval : For-
mer per mos enseignamens.
Fort (Ramox). — Serveri, Testament.
Fos. — B. Carbonel, Amor per aital.
Fraga. — Giraut del Luc, Ges sitôt.
Fraga (Dom de). — Serveri, Testament.
Fraire. — Anon., Fraire, Biv. fil. rom., I, 39. B. de
Born, Ouan mi perpens ; Ouan la novela. P. de Cap-
deuil, Miels com no pot.
Fraire (Senhal ? ). — P. Vidial, Ges pel temps. Quant om
onralz. Tant an ben.
Fraire (Messatgier bel). • — R. de Miraval, Enquer non
a g aire.
Frairi (personnifié). — M. de Montaudon, Manens e
frairis.
Fraisse (Sier Peire de). — G. Riquier, Ara s'esfors, En-
ueyos.
Franc. — Gavaudan, Senhors. P. d'Auv., Al decebrar.
P. Cardinal, Cel que je. P. de Conbian, 33 (Estorias de
Francx). R. Gaucelm_j Ab grans Ireballis. Templier,
Ira e dolor.
Francs (Bels seigner). — G. de Borneil, S'anc jorn agui.
Fransa. — Anon., En aquest son ; Ja non cugei. Anon.,
n
130 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Fonça (sic) nuls hom (Archiv., 34, 376). A. de
Pegulhan, Ab marrimen. Albertet, Monge digatz. A. de
Se se as, Dona per cui. B. d'Alamanon, Berlrans lo jois;
D'un sirventes ; Ja de chantar ; Puohs chanson. B. de
Born, Ieu chant ; Mieg sirventes ; Mon chan fenisc ;
Pois als baros ; S'ieu fos aissi. B. de Paris. B. A.
d'Armagnac, Lombartz. B. Carbonel, En aiso truep.
(Autre ms. : En aisso vd. Câbla LXVIII de l'édition
Jeanroy, Annales du Midi, 1913, p. 177). B. Carbone!,
Aissi cum sel, c'dtrob. Per espassar. B. de Ventadour,
Tant ai mon cor. Cereamon, Car u&y fenir. Compl. Rob.
Coimtesse d© Die, Fin loi. Gavaudan, Senhors. G. Fai
dit, Ane nom parti. G. Augier, Bertran, vos c'anar.
G. de Cervera, Prov., 982. G. de Borneil, Plaing e sos-
pir. G. de Bergued-an, Anne marques. G. Figueira,
D'un sirventes. G. P. de Cazals, Bem pMgroimais. G.
Riquier, A sel que deu ; Pus Dieus m'a dat ; Senti En;
Enric, us reys. Gormomda. Isnart, Dei sonet. J. d'Au-
busson, Vostra dona. J. Estève. Aissi col malanans. L.
Gigala, Studj fil. rom., V, 46. Marcabru, Bel m es; Emp.
per mi. Per l'aura freida. Pois l'iverns. Moter. Paul
Lanfrane de Pistoja. P. d'Auvergne, Belh m'es ; De/os-
tals breus. P. Cardinal, leu trazi ; Quis vol tal ; Ten-
das e traps. P. Vidal, Bem pac ; Car'amiga. Per pauc
de chantar. Quant om onratz. Una chanson. Peirol,
Pos flum Jordan. R. d'Eiras, Coms proensai. R. Bis-
tors à'k.,Qui vol vezer. R. de Vaqueiras, Aram requier.
R. de Vaqueiras, Aras pot om. Ben sai e conosc ; En
Ademar, chauz'dz. R. Jordan de Sant Antonin, No
puesc mudar. R. de Tors, Amies Gaucelm. G. Riquier,
Enric et le S. d'Alest. S. de Girone, Entre Lerida.
Tomiers, De chantar. Tomiers, Si col [lacs. Torcafol,
Comunai en rima. Uc de S. Cire, Un sirventes ; Ten
son d'Uc avec le vicomte de Turenne, Bartsch, Gr.
457, 14 ( = 460, 1).
Fransa (rcis de). — B. de Born, Al dous nou. Comte de
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 131
Poitiers. Pus de chanteur. (Il n'y que le mot rdte,
mais il s'agit sans doute du roi de France Louis VI,
1108-1137). (Je ne sais quels rois sont désignés dans
les trois exemples suivants :) B. de Ventadour, Tuit
cit. G. de Berguedàn, Consiros. G. de S. Didier, El
temps quan vei. L. Cigala, Quan vei far. F. de Mar-
seille, Chantais mi torri (Philippe-Auguste). P. Vidal,
Car amiga ; Tant ai longament (allusions au roi de Fr.
Ges pel temps, v. 55 et A per pauc, v. 17-19. Il s'agit
dans tous ces cas de Philippe- Auguste.) Peiroi, Pos
de mon joi. P. Cardinal, Qui voira sirventes (Aquest rei
fat, Louis VIII). B. de -Lama non, Pois chanson (Lo fils
del rei de Fransa, c'est à dire, Charles Ier). Daspol,
Fort: trvstors (Saint-Louis). G. Riquier, S'ieu ja tro
bat (Philippe III le Hardi). R. de Cornet, El dugatz ;
Per tôt lo mon.
Fransa (Rei de). — P. de Ladils. (P. de Ladils écrivait
entre 1325 ou 1330 et 1355 ; il s'agit peut-être de Phi-
lippe VI de Valois, 1328-1350).
Fransa (Reyna de). — A. de Pégulhan, Hom ditz. G. de
la Tour, Bon aventura. G. Faidit, Coras quem. (Il
s'agit de la reine de France aimée d' And ri eu) (Chab.).
G. Riquier. (Ep. IV, écrite en 1267. Il s'agit de (Mar-
guerite de Provence, femme de Saint Louis).
Franses (Rei). — B. de Born, Ara sai; Nostre senher; Vo-
lontiers feira (Philippe Auguste). A. de Pégulhan, To-
tas honors (Saint-Louis). B. de Rovenae, Ja no vueîh
(Saint-Louis). G. Riquier, S'ieu [a trobat. J. Estève,
Francx reis (Philippe le Bel). L. Cigala, Si mos chans
fos (Saint-Louis). (Cf. encore L. Cigala, fragm. inéd.,
Studi. fil. rom. V. p. 45). Paul Lamfrane de Pistoja.
Sordcl, Planher vuelh (Saint-Louis). G. Zorzi, On hom
(Saint-Louis). Uc de S. Cire, Un sirventes (Saint-Louis).
Auon., Ane no eugei. (Ne se trouve pas parmi les ano-
nijma de Bartsch). [P. Vidal] Ma volontatz. P. de Cap-
deuil, En honor dél. Serveri, Testament.
132 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Franses (parlar). — Anon., Can vei la flor. Torcafol,
Cominal. (Les Français parient comme des porcs rutz).
G. de S. Grégori, Dreg e razos (En frances).
Franses — Anon, Hugonet vai ses b. Anon., Ja no cugei;
E si eu agues; Quan vei la flor. A, dan Luc, En chanta-
rel. A. de Pégulhan, Ab marrimen. Tenson entre Albert
et lo Monge. A. de Mareuil, Mout eron. B. A. de Moneuc,
Er qu'an li rosier. B. d'Auriac, Nostre reis. B. de la
Barta, Foilla ni flor. B. de Born, Gent part ; Guerra e
pantais (ces deux pièces ne sont pas de B. de Born) ;
Mout m'es ; Puois als baros ; S'ieu fos. B. de Caste 1-
lane, Si tôt no m'es fort. B. de Lamanon, Pois chainson.
B. Folcon, Ja no creirai. Calega Panza, Ar es sazos.
Cavalier Lunel, Lautrier mentre. Cercamon, Lo plaing
comenz. Comte d'Empurias, Al onrat rei. Comte
de Foix, Mas qui a flor. Durand de P., En talent. E.
Cairel, Pos chai. Gavaudan, Senhors. Gui de Cavail-
lon, Doas coblas ; Seigneiras e cavais. G. de Calanson,
B&ls senher Dieus. G. A ne lier, Ar faray, sitôt ; El nom
de Dieu. G. Figueira, D'un sirventes. G. de Poitiers,
Farai un vers. L. Cigala, Raimon Robin. (Cf. encore
L. Cigala, Studj fil. rom., V, 52). Marcabru, Corteza-
mens ; Pax in nomine. Montagnagol, Bel mes ; G&s per
malvestat. Montan Sartre, Coins de Tolsan. Paulet de
Marseille, Vautrier. Peire et Guilhem, En aquel son-
P. Cardinal, Ab votz dangel ; Aquesta gens; Be volgra;
Falsetatz (Frances bevedor) ; Per fols tenc ; Tarta-
rassa ni voutor. P. Vidal, Per pauc de chantar. R. de
Vaqueiras, Senher marques ; Tuit me pregon. R. de
Miraval, Bel mes quieu chant. Ricas Novas, Pus par-
tit. Kieh. d'Angl., Delfin (Fransois). Un Templier, Ira
e dolor.
Fr ansks (Seinher). — A. de Mareuil, Aiss*i com cet qua-
ma.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Fraxses (Mon). — A. de Mareuil, Franqueza ; Mont eron
dous ; Si com li peis. B. de Ventadour, Bel m'es quieu
chant ; Conort eras sai eu. G. de Borneil, Amors e cals
/ois.
Franseza. — A. d'Orlhac, Ay Dieus. P. Cardenal, Ab
votz d'angel (sdlat à la franceza).
Frédéric (Barberousse). — B. de Born, Be1m platz car ;
Cortz e guerras. B. de Venzac, Bela nïes la jlors. G.
de Borneil. Dels bels cHgz. G. Figueira, Un nou sir-
ventes. (Allusion à Frédéric II et à son avi, Frédéric
Barberousse). Peirol, Pos flum Jordan. P. Vidal, Pos
ubert ai. R. de Vaqueiras, Guerra ni plag. R. Vidal,
Abrils issia, V. 858.
Frédéric ( = Frédéric II). — (Nous mettons ensemble les
pièces où il est nommé et celles où se trouvent des allu-
sions le concernant : le tout d'après F. Wittenberg, Die
Hohenstaufen im Munde der Troubadours, Munster,
1908). A. de Pégulhan, Ara parra ; Cel que s irais ; En
aquel temps. A. d'Orlhac, Aij Dieus. B. de Ventadour,
En aquest gai sonet ( = P. Guilhem de Luzerna, Gr.
344,3). E. de Barjols, Ben deu Jwm (allusion). E. Cairel,
So quem sol. E. Cairel, V'&laire mes. (Sic Ghabaneau ;
il s'agit de la pièce Qui saubes dar, Gr. 133, 11, qui,
dans H, commence par Vefdire m'es ; cf. Archiv, 34,
396). (Autres allusions : Freitz ni neus ; So quem sol).
F. de Romans, Aucels no trob ; Cantar vuoil ; En
chantan ; Far vuelh ; Ouan cug chantar ; Una chanson
sirventes. G. de Puycibot, Car nom abellis ; S'ieu anc
jnrn. G. Figueira, Del preveïre major ; D'un sirventes ;
Ja de far un sirventes ; Totz hom qui ; Un nou sir-
ventes. Gormonda. L. Ciga'la, Estier mon grat ; Si mos
chans fos. Montagnagol, On mais a hom ; No sap per
que. Ogier (Auigier Novella), Tostemps ; Per vos bela.
(Il s'agit encore de Frédéric II, 'qui portait le nom d.r
son grand père Roger II de Sicile. F. Wittenberg, op
134 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
laud., p. 84). P. Cardinal, Ieu volgra ; Li clerc si fan.
Pons de Capdeuil, En honor del paire (Le roi d'Apu-
lie = Frédéric II) ; So qiïom plus vol (allusion). Cf. sur
ces deux passages : F. Wittenberg, op. laud., p. 53. R.
de BeljO'C, A penre nier. Sordel, Planher vuelh. (Cf.
aussi P. Bretmon. Pus partit an et la discussion de F.
Wittenberg, op. laud., p. 75). Tenson entre Albert et
S. Doria. Tenson entre Joan d'Albusson et Nieolet de
Turin. Tenson entre Taurel et Faleonet. Tomiers, De
chantar. Uc de S. Cire, Un surventes. (Ajoutons enfin
deux pièces anonymes : Nuls om no deu d'amie et
Senher AT En/ans, dans lesqueles un Frédéric est nom-
mé, sans que nous puissions dire dequel il s'agit.)
Frédéric III (de Sicile). — Comte d'Empurias, A Vonrat
réi. Cf. l'article suivant.
Frédéric (lequel ?). — Comte d'Empurias. Serveri de
Girone, Pus li rey laxon la ley.
Frédérics (duc d'Autriche). — B. Zorzi, SU mons [ondes.
Frissa. — Ricas Novas, Pus partit.
Friza. — B. de Ventadour, Tant ai mon cor. P. Vidal,
Bon aventura. Marca'bru, Bel m'es qu'aki lo rana. P. Car-
dinal, Las amairitz (Lenga freza). Peirol, La gran al-
e grains a.
Frizon. — G. de Cabrcira, Cabra.
Frizon (Guondalbo lo). — G. de Cabreira, Cabra.
Fulheta (jongleur). — B. de Born, Fulheta ges autres
vergiers ; Fulheta vos. Cf. Foliieta.
Fixa. — S. de Girono, Près d'un jardi.
Fuxa (Arnau de). Serveri, Testament.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
135
G
G. (Messie r). — Réponse du Bort d'Aragon à Rostang
Bérenguier ; il faudrait R., comme le fait observer
P. Meyer, Dern. Troub., p. 89, n.
Ga (mots commençant par). Cf. aussi Gua.
Gabriel (ange]). — L. Cigaila, En chantan d'aquest.
Gaifier. — Marcabru, Doas cuidas. G. d'Apchier, Vau-
trier trobei.
Galaubet. — Uc de Lescura.
Galborg (i\a). — Gui de Gavai! Ion, ManM ail. (Il s'agit
de Galborgen ou Agalborgen ; cf. ce dernier mot).
Galceran (Guilhem). — Serveri, Testament.
Galcot. — Torroella, Faula, 597.
Gales, Galecs. — A. Daniel, Dous braitz. P. Cardinal,
A ne non vi. P. del Vilar, Sendatz vermeils.
Galpert. Cf. Guigo de Galpert.
Galur (Jutge de). — Anon., Per so non voil.
Galvains. Galvanh. — Anon., Cour d'amour. Anon. Lo
sen volgra. (Gr. 461, 154). A. de Pégulhan. Era par ben;
lo .temps. (Le sir\rentés est de B. de Born le fils, Gr.
81,1. Cf. B. de Born, éd. Stimming (1913), p. 47). G.
d-e Borneil, C'en m'estava (G. de Borneil parle du Cu-
gnatz de Galvanh). G. de Cabrera. Cabra. P. Cardinal,
Tostems volgram. P. de Ladils, Mossen Ramon. P. Vi-
dal, Xeus ni r/els. R. de Vacmeiras, Ja no eugei vezer.
Anon., Ane no eugei. (Est-ce la même pièce que la pré-
130
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
cédente, qui est anonyme dans 0 ? Cependant, elle y
commence par : Ja non cuidei ; cf. Archiv, 34, 371).
Serveiï, Li cavaler. Torroella, Faula, 580. Uc de S.
Cire, Ane enemic.
Galhac. — P. Vidal, Mos cors salegr'al
Galiâna. — Marcabru, El mes quan. (Cf. à propos d'une
autre Galiana, aimée par Uc Brune ne et le coin le
Henri II de Rodez, Bergert, p. 31).
Galias. — G. de Calanson, Fadet, 136 R.
Galic. — Gavaudan, Senhors. G. de Borneil, Sim sen-
tis. P. d'Auv., De'iostals breus.
Galier. — P. Cardinal, Tendas e traps.
Gallisia. — G. Riquier, Sitôt s' es grans.
Gamexon. Cf. Agamemnon.
Gan. — B. B., Mon chan fenisc.
Ganelon, Gainelo. — Lantelmet d'Aguillhon. G. de Ca-
brera, Cabra. P. Cardenal, Atressi com per fargar ;
Un sirventes ai en cor. R. de Gastelnou, Er a ben dos
ans.
Ganyanda. — Torroella, Faula, 588.
Gap. — R. No vas, En la mar ma'ior.
Gapenses. — B. d'Alamanon, Pois chanson. P. Cardinal,
A totas parti. R. de Vaqueiras, D'amor nom iau. Trob.
de Villarnaut, Un sirventes.
Garçen. -- Bort del rei d'Arago, Un iuoe novel. ( = R.
R^renger, A.b dous désir).
Garcin. — Anon., Can vei la flor.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 137
Garda, Guarda. — A. de Péguilhan, Per razo.
Garda (Bella). Cf. Bella Garda.
Garda-Cors. — B. de Lamanon, Oui que s'esmai.
Garda-Cors (XTa). — Sa varie, Gaucelm, très jocs. Uc de
S. Cire, Ane enemics.
Gardon*. — P. Cardinal, Domna que va. (Anonyme. Gr.
461, 96 ; se trouve dans T, parmi les poésies de P.
Cardenal).
Gari. — Guillaume IX, En Alvernhe.
Gari, Guari (Mon). — Rf Jordan, Per solaiz ; Ouan la
neus chay ; S'ieu fos encolpatz ; Vas vos soplei ; Vert
son U ram.
Garix (d'Anjers). — Rostang, Bels senher Dieus. (La piè-
ce est parmi les Anonyma de Bartsch, Gr. 461, 43 ; elle
est publiée dans Suchier, Denkmaeler, p. 336. P. 556
Suchier se demande si le Garin, dont il est ici question,
ne serait pas Garin d'Apohier).
Gario (Xa). — Serve ri, Faula.
Garlanda (Cils de). — B. B., D'un sirventes nom cal. (Cf.
Thomas, D. de Bom, p. 18).
Garoxa. — R. de Cornet, Iratz e jels.
Garoxda (Taïga de). — G. de Berguedan, Arondeta. (Gr.
461, 28).
Garraigxos (?). — Blacas, Ben fui mal conseillait.
Garriet. — Torroelia, Faula, 599.
Garsenda. — R. de Vaque iras, Truan.
138 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Garsenda de Béarn. Cf. Béarn.
Garsenda de Nems (Nimes). — Allusion dans F. de Mar
serlle, Gr. 155, 22, Tan m'abelis.
Garsenda de Provence. — Allusions dans Elias de Bar-
jols, n° V, VI, VII, VIII de l'édition Stronski. Cf. pour
d'autres allusions probables dans Gui de Cavaillon et
R. de Barbezieux (?), Bergert, p. 42-43.
Garsia Ramitz (lo bons reis). — B. B., Pos lo gens.
Garsion. (Jongleur) — B. de Ventadour, Acosselhatz
mi (Gr. 70, 6, Aram conseUlatz).
Gasc. — M. de Monta udon, Gasc pec laitz joglars. ( = G.
de Puyeibot. Gr. 173, 4).
Gasc (lo). — Peirol, Pos flum Jordafa.
' Gasca. — A. de Sescas, En aquel mes.
Gasco. — B. de Born, D'un sirventes nom cal ;'Guerr'e
pantais ; Lo coms m'a mandat ; Mon chan fenisc ; Pois
Ventadoms (Lo ries veseoms dels Gascos). Cercamon,
Lo plaing comenz. Comte de Foix, Mas qui a flor.
Gavaudan, Senhors. G. de Berguedan, Ara mens. G.
de Cabrera, Cabra. (Il s'agit d'un jongleur). G. IX,
Pos de ehantar. G. de Borneil, Qui chantar sol ; Si
sotils sens. Montagnagol, Nuills om no val. M. de Mon-
taûdon, L'autre pm. Peire III, Pere Salvatge. R. de
Vaqueiras, Senher marques ...no. R. Cornet, El dugatz.
Fticas Novas, Pus partit. Ri-ch. d'Angleterre, Ja nuls
om.
Gascona. — A. de Sescas, En aquel mes.
Gascont^a, Gascuenua. — A. de PéguLhan, Pos descubrir.
A. de Marsan, Qui coule. Albertet, Monge cauzetz
(Tenson d'Albert et du Monge). A. de Sescas, En aquel
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 139
mes. B. B., Senher en coms. Bernatz de Tôt lo Mon,
Lo plazers. B. Calvo, Mout a que. Marcabru, Al prim
comens.
Gaspar. — Peire del Vilar, Sendatz vermeils. R. de Va-
queiras, Aras pot om.
Gasquet. — Fortunier.
Gasquet. — Anon., Gasquet. (Attribué à Blacatz, Gr.
97, 5).
Gastinel (lo). — R. de Vaqueiras, Garlambei. ( — Gr. 392,
14).
Gastines. — P. Cardinal, Aquesta gens.
Gasto. — A. de Sescas, En aquel mes.
Gasto. — Mateus et Bertran, Senher Bertran.
Gasto. — P. Cardinal, Tendas e trc&ps.
Gastos (Pros coms). — ■ P. Duran de Limos, De far un
vers.
Gasto (de Béarn). — A. de Pégulhan, S'ieu ben tan ;
Pos descubrir (Eloge de G. de Béarn). B. B., Ges eu
nom desconort ; Quart vei ; S'ieu fos aissi. Serveri,
Testament. (Probablement aussi le Monsegn En Gasto,
cité par Serveri dans Can era paucs ; La razos ses iay).
"Gasto (de Béarn). — R. Vidal, Abrils issia.
Gasto (de Foyssii). — Anon., Paldis de Savieza.
Gaucelm, Gauselm (jongleur). — R. de Tors, Amies el
Gauselm.
Gaucelm (lequel ?). — G. Faidit, Coras quem des.
140
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Gaucelm (lequel ?). — Tensons de Gaucelm et de Ber-
nart, de Gaucelm et de Cozin, de Gaucelm et de Pei-
rol, de Gaucelm et de Peire de Mont-Albert. R. de
Tors, Amies Gaucelms.
Gaucelm (Na). — Folquet de Marseille, Tostems si vos
sabez.
Gaucelm Faidit. — A. de Pégulhan, Gaucelm Faidit. G.
Faidit, Aram digatz. Tenson d'Elias d'Ussel et de Gau-
celm Faidit (Gr. 136, 2). G. Faidit et Perdigon. P.
d'Alvergne, Chantarai (ap. Appel, Prov. Chr. 3, var. str.
XV). Perdigon et le Dauphirr, Perdigon, ses vassalatge.
Tenson de G. Faidit et d'Uc de la Bachellerie. M. de
Montaudon, Pois Peire. R. Vidal, So fo el temps.
Gauch de cor (Na). — Zorzi, SU mons fondes.
Gaudairenca. — P. Durand, D'un sirventes mes près.
(Sic Ghabaneau. Le sirventés est de Hue de Mataplana.
Il est attribué à P. Duran par R, et c'est sous ce nom
•qu'il se trouve dans Raynouard et Roehegude. Cf. An-
draud, R. de Miraval, p. 134, n. Cf. aussi Bergert, p.
108-109).
Gaudi. — Tenson d'En Aliberjatz et de Gaudi.
Gaudierna (Na). — Uc de Mataplana, D'un sirventes. (Cf.
la remarque à l'article Gaudairenca. Roeliegude donne
Caudaioa d'après R. Gaudierna est la forme donnée par
A, que Ghabaneau aura relevée dans VArcîiiv, 34, 195).
Gaug de Cor. Cf. Gauch.
Gaujos Palaytz. — Cavalier Lunel de Monlecli, Mal veg.
I i \i ME. Cf. JAUME.
Gausbert. — BerLran, Gdusbart (Gr. 75, S) (Jausbert G).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 141
Gausbert. — • Tenson de Gaubert et de Peire Bremon. (La
forme donnée par île ms. est Iosbert).
Gausbert. — Gavaudan, Aras quart plou.
Gausbert de Pueycibot. — Tenson de Bertran et de
Gausbert (Gr. 75, 3).
Gauseran. — G. de Berguedan, En Gakiseran. (Ms. de
Saragosse, Rev. L. Rom. XIII, 64).
Gauseran. — Tenson de Gaucelm et de Cozin.
Gausseran Durtz. — B. B., Qualn la novella jlors.
Gauseranda (de Lunel). — Montagnagol, A Lunei lutz.
(Cf. pour d'autres allusions probables dans B. d'Ala-
rnanon, Bergert, p. 52).
Gauzens = Gauzeris. — Tenson de Pistoleta et Blacatz.
Gauzeris (l'escudier). Gf. l'article précédent.
Gal/ion (Ma dona). — A. de Marsan, Qui conte.
Gavardas. — B. B., Pois Ventadorns.
Gavaretz. — P. de Durban, Peironet. (Même nom que
Peire de Gavaret ; cf. le sirventes de P. de Gavaret,
qui commence par Peironet, en Salaries).
Gavauda. — Gavauda, Crezens. Guigo, Vist ai, Bertran.
(Ou B. d'Alamanon, éd. S. de Grave, XI). M. de Mon-
taudon, L'autre jorn. P. Cardinal, Tain son valen ;
Senher XEble (N'est pas de P. Cardenal).
Gayeta. — B. Carbonel, Un sirventes de vil razo. Pro-
bablement Gaëte, en Italie. G. Figueira. Un nou sir-
ventes
Gayranda. — B. de Paris.
142 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Gazanhs (Bels). Cf. Belhs Gazanhs.
Gazanhat (Mon). — P. Vidal, Quant om onratz ; Son ben
apoderatz ; S'ieu fos en cort.
Gazar (?). — J. d'Aubusson, Vostra dona.
Gazardon. — Anonyme, ap. Monaci, f&sti ant. prov.,
n° 60, p. 118, 1. 25 ; d'après cet anonyme, Perdigon au-
rait chanté une dame de ce nom ; Berge rt, p. 39.
Gedeon. — P. de Corbian, 19. P. de Corbian, Domna deis
angels.
Gelida (Senhor de). — Olivier del Temple, Estât aurai.
(Beltran de Gelida ; Gelida est une localité de Catalo
gne ; Cf. Milà, Trob. en Espana, p. 366, noie).
Gelmars (la dona d'en). — R. Vidal, Abrils issia.
Gelus. — G. de Calanson, Fadet, 131 R.
Gen Conquis. — A. de Mareuil, A grant honor ; Aissi
cum mos cors ; Ane vas amor ; Si cum li peis. (Peut-
être Azalaïs de Burlatz, Diez, Leben und Werke, 121 ;
Cf. Bergert, p. 21 ; d'après ce dernier iâ n'y a pas de
motif suffisant pour ou contre cette identification).
Gènes (?). Cf. A gènes.
Genier. — Serveri, Pos semb'let Genier amors.
Geniure (la reine). — Anon., Hai dolcha dona. (Epître ;
■cf. Bartsch. Gr., p. 41 ; publiée dans YArchiv, 34,
427).
Genoa, - B. de Castellanc, Gucrra e trebalh. G. Figueira,
Un nou girventes ; Ges sitôt (sans indication dans Cha-
baneau ; c'est la pièce de Guiraut de Luc, Gr. 245, /).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 143
Genoes. — Alb. Marques, Aram digatz. (Tenson entre
Albert, marquis de Maiasipine' et Rambaut de Vaquei-
ras). B. B., Guerr e pantais. B. de GastelLane, Guerra
e treb. F. de Lunel, Al bon rey. L. Ci gala, Studi fil.
rom., V, 52. Pujol, Ad un nostre. P. Vidal, Bon aven-
tura ; Aetts ni gels ; Quant om es. R. de Vaqueiras,
Bela, tant vos ai ; Mout jort. Zorzi, On hom.
Gexoes. — A. de Mareuil, Franquez e ; La [ranca ; Mout
eron. (Dans les exemples d'Arnaut de Mareuil il s'agit
d'un senhal).
Gexoesa. — Albertet, Domna pros. B. Calvo, Ces no m'es.
R. de Vaaueiras, Bela, tant vas ai. (Cf. Bergert,
p. 104).
Genon. — G. de Calanson, Fadet, 80 R.
Gensana (\a). — R. Vidal, Abfils issia. (Il s'agit proba-
blement de Jussiana, épouse de Pons de Mataplana,
mort en 1197. Cf. Milà, p. 280. Elle est chantée encore
par Guilhem de Berguedan, Ben ai auzit ; cf. Bergert,
p. 40).
Ge.nt Apresa. — R. de Cornet, El mes dabril.
Gent Esquia. — R. de Mira val, S eu en chantar. (Il s'agit
sans doute d'Esquia de Minerve, chantée aussi par
Guilhem Augier (ou Giraut de Borneil), Quan vei lo
dous temps. Cf. Bergert, p. 34 et Andraud, B. de Mira-
val, 93. n. 1).
Gent Esquiu. — R. de Miraval, Baiona. (Probablement
le mari de Gent Esquia de Minerve ; cf. Bergert,
p. 34).
Gentil cors (Na). — A. de Pegulhan, Atressim pren.
144 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
[Gentils de Rius]. — Dame .aimée par A. de Belenoi. ElLe
vivait en 1258 ; cf. Ghabaneau, Hist. Gên. Lang., X,
258, n. 1 et Bergert, p. 51.
Gerona. — Giraut del Lue, Ges sitôt. Serveri, Testament.
Gerones (contrée). — Serveri, Francs reys humils. Cf.
GlRONES.
Gevan ( = Jaen). — G. Riquier, Sitôt s1 es grans.
Gibel. — Marcoat, Mentre mobri.
Gibeli. — Calega Panza, Ar es sazos.
Giborg (Na). — J. Bonel, S'ira cVamor. Cf. encore Gui-
BORS et TlBORS DE MoNTAUSIER.
Giborg. Cf. Guiborg.
[Gidas de Mondas]. — Citée dans la biographie de Gui
d'Usseil, par qui elle aurait élé aimée ; elle y est dési-
gnée comme nièce de GuiiUiem de Montpellier ; cf. Ber-
gert, p. 30.
GlGELMS. Cf. GuiLHEMS (dos).
Gilabert. — Serveri, Testament.
Gilbelina. — R. de Vaqueiras, Truan. (C'est une faute
de lecture qui se trouve dans Malin, Werke, I, 368,
pour Guilhelma de Ventimilha ; Bergert, p. 74).
Gilos (Mon). — A. de Marsan, Oui conte.
Gimel. — G. IX, Companho jarai.. ( = Gimel, Corrèze.)
Gintartz Danton. — P. Raimon, Pos lo prims verians.
Girard. — Tenson d'Aycart (del Fossat) et de Girard
(Suchier, Denkm., I, 297).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 145
Girart. — P. Cardinal, Per fols tenc.
Girart (la seror d'En). — A. de Marsan, Qui conte.
Girart de Roussillon. — G. de Cabrera, Cabra.
Giraut. Chercher à Guiraut.
Girbaudo (fils de Ginhaut). — P. d'Auvergne, M. W., I,
97. (Est-ce un nom propre ? Chabaneau écrit à la suite:
« Coquin, fils de coquin ? »).
Girbert. — P. Guilhem, Eu chantera.
Giroxda. — Marcabru, Bel m'es can. Sordel, No puesc
mudar.
Giroxes. — Serveri, Si tôt s es braus. R. de Miraval.
, Baiona. Cf. Gerones.
Giscarda. — B. Arn. d'Armagnac, Lombard volgr'ieu.
Cf. Guisoarda.
Gislis. — G. de Calanson, Fadet, 182 R.
Gisortz, Giortz. — B. B., Al dous nou ; Ieu chant ; Non
puosc mudar ; Pois als ; Volontiers peira. Dauphin
d'Auvergne, Reis pois. Zorzi, Aisi col juocs.
Gizart (Mon). — E. Cairel, Pos chai.
Gleyza (la). — Uc de S. Cire, Un sir ventes. P. Vidal, A
per pauc.
Glorieta. — Az. de Porcairagues, Ar cm al freg temps
Uc Brunet, Cortezamen.
Glotos. Cf. Gui de G.
12
146 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Godefre (comte). — F. de Romans, Nicolet gran. (Est-
ce Geoffroy de Ohâlons, demande Chabaneau ?).
Godefre de Gamberes. — R. Vidal, Denkm.
Golfier de las Tors. — B. B., Rassa tant creis. G. Rai-
dit, Chant e déport. G. Magret, Trop miels mes près.
Uc de Penna, Cora quem desplagues. (Cf. sur la lé-
gende de Golfier de Lastours A. Thomas, Romania,
1905, p. 55-65).
Golias.. Cf. Galias.
Golias. — G. de Caianson, Fadet, 136 D. P. de Corbian,
20. Rost. Bereng,. Pos de s'amor.
Gombertz del Baus (los dos). — B. de Lamanon, Qui que
s'esmai.
Gorda. — R. de Vaque ira s, Par lier s.
Gordo. — B. B., Pos Ventadorns. B. de Paris. Matteus
et Bertran (Allusion à la vente de Gourdon). P. Cardi-
nal, Rel mes qu'ieu bastis (rauba de Guordo, Malin
Ged., III, p. 54 ; Cf. ci-dessous rauba) Gordona). R.
d'Orange, Parliers eu chan. Uc de S. Cire, Un sir-
ventes. Cf. encore la tenson de Peine Raimon et de Ber-
tran de Gourdon.
Gordo (Guilhems de). — B. B., Un sirventes cui.
Gordo (Na). — A. de Sescas, En aquel mes.
Gordona (rauba). — R. de Miraval, A Dieu me coman
Cf. supra Gordo.
Gormay. — G. do Borne il, Totztemps, Ms. C.
( rORMON.
- B. de Paris. G. de Cabrera, Cabra.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 147
Gormoxt. — P. Cardinal, Per fols tenc.
Gossalbo Rozitz. — P. d'Auv., Chantarai.
Gostia (En). — P. Cardenal, Un siruentes fauc.
GoURDOX. Cf. GORDO.
Gr. (Coms). — P. Cardinal, Tendas e traps.
Gragnol. — B. B., Pos Yeniadorns.
Graigxolet. — R. de M ira val, Aras no m'en puesc.
Granada. — G. Riquier, D'Astarac ; S'ieu la irobat.
Granet. — Tensons de B. d'Alamanon et de Granet, De
vos mi rancur ; Pos anc nous vaï.
Graxmo\ (los fraires de). — G. Faidit, S'om pogues.
Grazal (lo San). — Anon., Anc no eugei.
Grec (Emperaire, emperador). — A. Daniel, Dous braitz.
B. Zorzi, Mout fort. R. de Vaqueiras, Senher marques
...no.
Grec, Grecs. — B. B., Pois lo gens. Calega Panza, Ar
es sazos. G. Figueira, D'un sirventes. G. de S. Gregori,
Dreg e razos (Senher cui son Grec). L. Cigala, tenson
avec Lantelm. P. Cardinal, Anc no vi ; Gel que je.
P. de Corbian, 33 (Estoria dels Grecsj. P. Vidal, Ma
volontatz.
Grecia. — R. de Vaqueiras, Valen marques.
Grega. — E. Cairel, Ara no vei.
Grezeis.* — R. de Vaqueiras, No magrada.
Grézex. — R. d'Orange, Gar douz -e feinz. R. de Vaquei-
ras, Truan.
148 ONOMASTIQUE DES TROl'BADOURS
Gribert. — G. de Cabrera, Cabra.
Grifos. — R. de Vaqueiras, Conseil don ; Senher mar-
ques ...no. R. de Miraval, Chansoneta farai (L'emperi
dels Grifos). P. Vidal.
Grima (Na). — Gavauda, Lo vers dei far.
Grimoartz. — J. Ruxlel, Lanquan lo temps.
Grimoart Gausmar. — P. d'Auvergne, Chanterai. (Cf.
l'éd. Zenker).
Grina (?) — A non., Finamem e jauzens (Lai). (Bartsch
considère le mot comme un adjectif signifiant triste ;
Zeitschrift rom. Phil., I, 77).
Grius. — P. Vidal, Ges car estius.
Groing del Viragut ? — Uc de S. Cire et Giraut (tenson
Gr. 241).
Gronh (Lo) ( = Logrono). — B. B., Quan vei lo temps.
G. Amiel, Un vers. Paulet de M., A b marrimen.
Guaieta. — G. de Cabrera, Cabra.
Gualaubert. — Uc de l'Escura, De mots ricos. Cf. en-
core Galaubert.
Gualopin. — G. de Cabrera, Cabra.
Guarditz ( = Kurdes). — E. Cairel, Qui saubes dar.
Guari, Gari. — R. Jordan, Per quai forfait ; Per solcAz;
Quan la neus ; S'ieu fos ; Vert son H ram. G. de Ca-
brera, Cabra. G. IX, En Alvernhe.
Guari (?). — P. Duran, Mi dons (la garda guari ; mais
est-ce un nom propre ?).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 149
Guarsi (nom propre) ou gart si ?. — G. P. de Cazals, A
iavinen mazan.
Guasmar. — G. de Cabrera, Cabra.
Guerau (de Queralt ?). — Serveri, Testament.
Gi erau d'Urgell. — Serveri, Testament.
Gueric. — B. de Born, Pos aïs baros. C'est un person-
nage de Raoul de Cambrai.
Guerrieira (Ma). — G. de Borneil. Bes cove pois.
Guerrier (Mon). — Aymar de Roeaficha. Si amors fos.
Gui, Guis. — B. B.. Bem plaîz car. E. Cairel, Pos chai.
G. de Borneil, Oui chantar sol. J. Estève, El dous
temps. P. Bremon. Un sirventes vucl jar (Uc de S.
Cire. Il s'agit de Gui de Cavaillon). P. de Corbian,
27. (Chabaneau ajoute d\Arezzo ?). P. Vidal, Drogoman
senher. Tenson de Gui et de Falco. P. Bremon, Un
vers voit. Tenson de Mainard et de Gui, Gr. 191, ?.
Uc de Penna, Cora\ quem desplagues. Uc de S. Cire,
En vostre ais.
Gui Cap de Porc. ■ — G. de Durfort. Quar say petit. Cf.
Hist. gén. Lang. X, 356.
Gui de Cavaillon. — B. Folco d'Avignon, Ja no creirai.
G. de Cavaillon, Mantel vil. Faure et Falconnet. G. del
Baus, En Gui. Cf. supra, au mot Gui, l'exemple de Uc
de S. Cire.
Gui de Co.mbrailla (lo coms). — G. de Borneil, Oui chan-
tar sol.
Gui d'Essiduelh. — H. de Yaqueiras, Ja no eugei vezer.
Cf. encore Essidueil.
150 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Gui de Glotos. — ■ Tenson de Daudé de Carlus et de
G. de Glotos. (Glotos = Egletons, Corrèze).
Gui Guerra. — Uc de S. Cire, Un sirventes.
Gui de Guibelhet. — Ricas Novas, Pus partit.
Gui de Montelh-Azemar (=de Montélimar ? Cnescini,
Manualelto, Index). — R. de Vaqueiras, Senher Mar-
ques... remembrar.
Gui de Nantoil. — A. de Pégulhan, Lonjamen ma. R.
de Vaqueiras, Non puesc saber.
Gui d'Ussel. — Albertet, Un sonet. Daudé de P., En un
sonet. Peire d'Ussel, En Gui d'Ussel. R. Vidal. So jo
el temps. Serveri, ap. Suchier, Denkm., v. 391. Ten-
sons avec Elie d'Ussel, Gr. 129, 1, 2, 3, 4. Tenson de
G. d'Ussel et do Maria de Ventadour. Tenson de G.
d'Ussell et de Rainaut.
Guibelhet. Cf. Gui de Guibelhet.
Guia. Cf. Guida.
Guia ( = Aquitain). — B. de Boni, Ieu chan ; Mon chan
fenisc.
Guiana. — B. A. de Moncuc, Er quan li rosier. B. B.,
Ouan lo temps. G. de Berguedan, Un Trichaire. J. Ru-
de 1, Quan lo rius. Marcabru. Per l'aurai freida ; Assalz
m'es bel ; Pax in nomine. P. de Ladils, Mossen Ra
mon. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Guianes. — Peire del Vilar, Sendatz vermeils.
Guia (Na) ( = Guida ?). — Montagnagol, On hom a mais.
Tenson de B. Albaric et de Guibert. Cf. Guida.
Guibert. — Tenson avec B. Albaric. Uc de S. Cire, ten-
son avec le vicomte de Turenne (Var. Guibertet).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
151
Guibors. — Jordan Bonel, S'ira d'amor. (Le ms. a a
Guibors, U Oiborg ; iil s'agit de Tiborc de Montausier,
chantée aussi par B. de Born ; Bergert, p. 24).
Guida (de Rodes). — B. de Lamanon, Mout m'es greu. (La
même ? Montanhagol, Non an tan dig ; On mais a. Cf.
éd. Coulet, p. 118. Bergert voudrait voir, après Coulet,
dans la dame chantée par Montanhagol, une comtesse
de Comminges, Guida, épouse de Roger, qui vivait en-
tre 1240-1260. Cf. sur Guida de Rodez, Bergert, p. 52,
et surtout C. Fabre, Un épisode de la Divine Comédie
qui se relie au Velay. (Extr. du Bull. hist. de la Soc.
scient, et agr. de la Haute-Loire. Le Puy en Velay,
1911). Cf. encore Guiza.
Guiet. — R. de Vacpieiras, Honratz marques.
Guigo. — B. de Lamanon, Amix Guigo ; Vist ai, Bertran.
Guigo, Ar parra. Guigo, tenson avec .loris. Ogier,
Tostemps. P. Cardenal, Tostemps azir. (Variantes de la
tornade. Appel, Proi\ Chr.). P. Vidal, Drogoman. Ten-
son de Rodrigos et de Rfaimon].
Guigo (ms. Gigo). — Trobaire de Villarnaut, Un sirven-
tes mou. (Guigue VII, de Vienne, 1237-1269 ; Appel,
Prov. Ined., p. 350).
Guigo ( = Gui de Cabanas). — Tenson d'Esquileta et de
Guigo.
Guigo de Galpert, c.-à-d. de Castellane. — Le Comte de
Provence et Carn et Ongla.
Gi igo del Tornel. — P. Cardenal, Tostemps azir. (Var.
de la tornade, ap. Appel, Prov. Chr. ; renvoie à 0.
Schultz, Prov. Dichterinnen, 12, 13).
Gi iguenet. — t Tenson de Guiguenet et de Guillem.
152 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Guilha. — R. de Vaqueiras, Truan. (Cf. encore tenson df.
Pre-bost de Valensa et de Sa varie, tornade ?).
Guilhalmet. — Tenson de Guilhalmet et du Prieur.
Guilhalmi. — Cercauion, Car vei jenir (Guilhalmi appelle
Cercamou mdistre).
Guilhalmi. — Uc de S. Cire, Un sirventes.
Guilhalmona. — P. Vidal, Car amiga. Tenson de Taure!
et de Falconet. Cf. encore Guyllelmona.
Guilhelma. — A. de Mareuil, La cortezia. R. de M ira val,
Tais va mon chan. Tenson de Vaquier et de Catalan.
Guilhelma (femme de Gaucelm Faidit). — Tenson d'Elias
d'Ussel et de Gaucelm Faidit. (Gr. 136, 2).
Guilhelma (Dona de la Ilha, filha d'En Gasto). — A. de
Sescas, En aquel mes.
Guilhelma [de Benauges]. - — Savaric de Mauléon, Dom-
na ; Gaucelm. (Cf. sapra Benauges et Bergert, p. 29).
Guilhelma de Rodier. — Anon., Quan Proenza. (Même
personne que la suivante ; cf. Schultz-Gora, Prov.
DicJiterinnen, p. 15).
Guilhelma (de Rosers). — Tenson de L. Cigala et de
Rosers.
Guilhelma de Tolon. — Guionet, En RaimbatiL
Guilhelma de Venta-Milha. — R. de Vaqueiras, Truan
Guilhelme. — B. B., Quan vei lo temps.
Guilhelme Bertran. - - R. de Born, Cel que chan[a. (Ami
de B, <lc- Boni ; cf. éd. Stimming8, i>. 199).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 153
GriLHELMETA. — Blacatz, Peirols, pos vengutz (Probable-
ment la nièce de Blacatz, épouse de Jaufre de Trels,
mort en 1234 ; Bergert, p. 51).
Guilhelmi. — Uc de S. Cire, Un sirvenles. B. de Mira-
val, Tostemps estseing.
Guilhem. — G. Augier, Guilhems, prims iest. P. Vidal,
De chantar. Beforsat de Fore., En aquest so. Qualifié
de trobador ; tenson entre Arnaut, Foie et Guillem.
Tenson entre Arnaut et Guillem. Tenson de Guillem et
d'Oste. Tenson de Guillem et de Guiguenet. Tenson de
Guillem et de Bichard. Serveri, Testament.
Guilhem (lequel ?). — Blacasset, Amies Guillem. (La
pièce, qui ne se trouve que dans F, vient après une
série de pièces de Guilhem de Montagnagol).
Guilhem (père de Guillem Paies). — G. de Berguedan,
Cavalier.
Guilhem (dom). — F. de Marseille, En chantan.
Guilhems (dos). — Tenson entre ces Guilhems et Bai-
naut.
Guilhem Ademar, Azemar. — G. Ademar, Ben foroimais;
Chantan dissera ; < 'omensamen ; S'ieu conogues. M. de
Montaudon. Pois Peire. B. Vidal, So fo el temps.
Guilhem d'Anduza. Gf. Anduza.
Guilhem (Arnau). — Serveri, Testament.
Guilhem Arnaut. — B. de Vaqueiras, Leu sonet.
Guilhem Augier (le troubadour ?). — Témoin avec Bar-
rai fies Baux <'l Sordeil, à un acte do 1257. (Pas d'autre
indication dans Chabaneau. G. Augier est cité dans B.
del Pojet, Le sirventes.)
154 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Guilhem ( = Guillaume d'Orange). — B. de Born, D'un
sir ventes. B. de Born (?), Quan vei ïo temps.
Guilhem d'Aurenga. — B. do Born, A totz die. Uc de
S. Cire, Qui vol terra.
Guilhem del Baus. — R. de Vaqueiras, El so que pus
magensa.
Guillem de Castras. — Pujol, SU maïs damor. (Cf. en-
core Castras et Zeits. rom. Phil., IX, p. 118).
Guilhem de Clarmon. — G. de Berguedan, Amie mar-
ques ; Ben ai auzit ; Juglar not desconortz. Cf. encore
Clarmon.
Guilhem l'Enoios. — Paves, Ane de Rolan.
Guilhem de l'Espia. — P. Bremon lo Tort, En abril.
Guilhem Fabre. — B. d'Auriac, En Guillem Fabre. B.
Carbone!, Joan Fabre ieu ai. Uc de S. Cire, Malin, Ged.,
IV, 43. (Cf. sur Guilhem Fabre notre étude sur Deux
troubaViours Jiarbonnais. Les éditeurs d'Uc de S. Cire
ne croient pas que le G. Fabre, cité par ce troubadour,
soit le même .que le troubadour narbonnais ; mais les
raisons alléguées nous paraissent insuffisantes).
Guilhem de Fontanas. — G. Gras, Mossen Ramon.
Guilhem del dui praire. — Tenson de G. Figueira avec
A. de Pégulhan. (Il est qualifié de maître de Sordel ;
peut-être, dit E. Levy, est-ce Guilhem de la Tour).
Guilhem Gasmar. — Tenson de Guillem Gasmar et d'Eble.
Guilhem Gauta Segnada. — A. de Pégulhan, Ane tan
bella.
Guilhem de Gordo. — B. B., Un sirventes cui. Cf. en-
core GORDO.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 155
Gltlhem de Lodeva. — J. Estève, Aissi cum selh ; Ara
podem ; Cossi morria ; El dous temps ; Francs reis :
L'ùutrier cl gai temps ; Ogan ab ferg ; Planhen plo-
ran ; Sim vai be.
G. Magret et G. Rainol d'At. — Ils s'accusent récipro
cfuement d'avoir jeté le froc aux orties ; Malin, Ged., 3,
171. Chabane.au ajoute : « en parler à propos de Ca-
brit ».
Guilhem [Malaspina ?]. — Anon., Qucùnt escavalcai (Le
ms. a Guillem ma sina).
Gltlhem Malaspina. — A. de Pégulhan, Ara parra ; Mari-
tal vetz. A. de Sisteron, En Peire (Est-ce le même ?).
G. de Borneil, Non 'es savis ni gaire ben après (P. Vidal).
Cf. encore Malaspina.
Guilhem de Moncada. — Montagnagol, Ges per malv es-
tât.
Guilhem de Montaxhagol. — Cité dans la suscription du
planh de Pons SantoLh de Toulouse. Blacasset, Amies
Guilliem.
Guilhem de Montmaurel. — B. de Born, Moût m'es dei-
sendre.
Guilhem de Montpellier. — G. de Calanson, A cela cui
am. R. de Vaqueiras, Leu sonet.
Guilhem s Moyses (var. Marques). — ■ M. de Montaudon,
Pois Peire.
Guilhem de Mur ou de Murs. — G. Rkjuier, G.
de Mur, que eu\a far ; G. de Mur, chaiizetz ; Guiraut
156 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Riquier, pus ques sabens ; De so don yeu ; G. Riquier,
segon vostre escien ; Senti En Austorc. Tenson de G.
de Mur et de G. Riquier, Gr. 226, 7. Tenson, Gr. 226, 5;
226, 7 ; 226, 8.
Guilhem Paies. — G. de Berguedan, Cavalier.
Guilhem de Poitiers. — Chabaneau a relevé une allusion
au chat, dans G. Faidit, M-afon, Werke, II, 103 ( = Ber-
nât, Gaucelm, non puesc), et deux citations dans B.
Carbonel, Bartsch, Denkm., 47, 19 ; Chabaneau ren
voie encore à Ste Agnès (Mystère de), v. 1113.
Guilhem Raimon. — Tensons de G. Raimon et de Pouzet,
de G. Raimon et d'Aimeric de Pégulhan.
Guilhem Raimon d'Auzona. Cf. Auzona.
Guilhem Rainol [d'Apt]. — Tenson de Magret et de G.
R. d'Apt. Cf. supra G. Magret.
Guilhem Rentin (?). — Tenson de Taurel et de Falco
net.
Guilhems de Ribas. — M. de Mautaudon, Pos Peire. P.
d'Auvergne, Chantarai.
Guilhem lo Ric (a Gardona). — R. Vidal, Abrils issia.
Guilhem de Rofian. — G. Riquier, Al noble mot onrat.
Guilhem (Romeus ?). — P. Vidal, De chantai.
Guilhem de San Dksdier. — M. de Montaudon, Pois Pei-
rc. II. Vklal, So fo cl temps. (Chabaneau ajoute : Gues-
sard, 75). Tenson de G. de S. Desdier et de la Dona.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 157
Tenson de G. de S. Desdier et de Marques Lanza.
Guilhem de S. Gregori]. — Tenson de G. de S. Gregori
et de Blaeatz.
Guilhem de Savasona. — G. de Berguedan, Amies Mar-
ques.
Guilhem de Tarascon. — G. de Berguedan, Mal o fe.
Guilhem Testapelada. — G. Figueira, Ane tan bel cop.
Guilhem de Torroella. — Torroella, Faula, 175, 498,
820.
Guilhem [de la Tour]. — G. de la Tour, Seigner N'Im-
beft. Tenson de G. de la Tour et de Sordeil.
Guilhem d'Urgel. — Serveri, Mal dit.
Guillelmona de Palau. — Serveri, De Pala ai Toros<ela.
Guillermes. — G. de Cabrera, Cabra.
Guingnaur (?). — G. Faidit, Pel joi dei temps.
Guio (comte). — P. Cardinal, Uafar dël comte.
Gûio (comte). — Rich. d'Angleterre, Dal[in.
(\\ io, (ii ion, Guios. — B. B., Un sirventes fatz. Dauph.
d'Auvergne, llcis pois. G. de Cabrera, Cabra.
Guio Cap-de-Porc. Cf. Gui Cap de Porc.
158 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Guio de Lantoil ( = Nantoil). — G. de Berguedan, Sir-
ventes.
Guio de Mayensa. — B. de Paris.
Guionet. — Guionet, En Raimbaut pros dona. Tensons de
Guionet et de Cadenot, de Guionet et de Raembaut,
Tenson de Mainard Ros et de Gui ; cf. Gui.
Guionet, Gui. — Tenson de Pomairols et de Guionet.
Guionet (jongleur). — R. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon.
Guiot. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... remem-
brar. (Peut-être le même que Gui de Monlelh-Azemar,
dit M. Crescini, Manualetto, Index ; cf. Gui de M. A.).
Guiraldon (m s. Giraldon). — Tenson de Guiraudo avec
un comte, Gr. 239.
Guiralot (fraire). — R. de Cornet, Al bo relegios.
Guiran (En). — Tenson de Vaquier et de Catalan.
Guiraudet lo iRos. — G. lo Ros, Au\îatz la derreira chanso.
G. Riquier, Senh En Jord'cù. M. de Montaudon, Pos Pei-
re. Terramagnino, Romania, 8, 190. R. Vida), Ged. 2,
29. B. Zorzi (?).
GuiRAUDEZ. - R. de Vaqueiras, Leu Sonet.
Guiraut, Giraut. Dauphin d'Auvergne, Pos sai eh
vengut. \\. d'Orange, Als durs mis. lie Brunei, Plu*
lo dons lanjts. Tenson entre Guiraut et Uc de S. Cire.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Guiraut Amic. — G. de Montanhagol, .4 Lunel.
159
Guiraut ou Guiraut de Borneil. — G. de Borneil, Aram
platz (tcnson avec Linhaure); Bem plairia; Sius quier
conseil ; Sim sentis ; P. d' Auvergne, Chantarai.
Guiraut de Borneil. — B. Vidal, So fo el temps. Deux
citations, la première sous le nom de Guiraut tout court.
Guiraut de Bornieira. — Trob. de Villarnaut, Mal mon
gral ( = Giraut de Borneil).
Guiraut de Cabreira. — G. de Calanson.
G. de Calanso. — G. Biquier, Als subtils aprimatz.
Guiraut de Jorba. — G. de Berguedan,' Chanson ai.
Guiraut de Linhan (bourgeois de Béziers). — B. Gaa-
celm, Cascus planh lo sieu.
Guirautz al Mirail. — B. de Vaqueiras, Leu sonet.
Guiraut de Papion. - — A. de Sarlat, Quan si cargol ram.
Guiraut Biquier. — G. Biquier, .46 lo temps agradiu ;
L'autre j>>rn ; Qui a sen ; L'autr'ier ; Gaya pastorela ;
L'autrier trobei ; D'Astarac ; A Sant Pos ; Al pus
noble ; Al noble mot onrat ; A se'l qui deu ; Al car
onrat senhor ; Pus Dieu m'a dat saber ; Sitôt s'es grans;
AU sul)lils aprimatz ; tenson avec Senh' En Jorda ;
tenson avec FoLquet (de Lunel) ; tenson avec Enveyos ;
Guilhem de Mur, que cu[a far ; Senli En Enric ; Gui-
raut lliquier, a sela ; G. de Mur, chauzetz ; G. Riquier
160 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
pus ques sabens ; Coms dAstarac, ab la gensor ; De
so don yeu ; Senli En Enric, us reys ; G. Riquier,
segon vostre escien ; G. Riquier, dkAz me ; Guiraut,
pus em ; Senli En Austorc ; A Miquel de Castilho ;
Falco, dona avinen ; G. Raynier, pus non puesc ;
Guiraut Riquier, si bens es luenh ; Auzti dti dir Bofil.
Cf. encore Tenson de G. de Mur et de G. Riquier, Gr.
226, 1 ; Gr. 226, 7, 8.
Guiraut (Riquier, de Narbona ?). — Serveri, Faula, v.
258. (Les deux vers cités ne paraissent pas être de Gui-
raut Riquier. Le texte ne nomme que Guiraiats — Us
trobayres azautz).
Guiraut [de Salignac]. — Tenson de G. de Salignac et
de Peironet.
Guisan (port de). — B. B., Mon chan fenisc.
Guischarda. — B. de Born, Ai ! Lemozis. (Cf. encore
Giscarda et, pour d'autres allusions probables dans B.
de Born, Bergert, p. 17. Guiscarda de Beljoc était ma-
riée avec le vicomte Archambaud V. de Comborn ; elle
mourut en 1221. Peut-être A. Daniel l'a-t-il chantée
sous le nom de Mielhs-de-Ben ; Bergert, ibid.).
Guiza (Na). — P. Rogier, On hom a mais. Cf. Guida.
GUONDALBO. Cf. FRIZON.
GlJOSSALBO RoiTZ. —
P. d'Auvergne, Chanlarai.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 161
H
Halais de Yidalla.yy ; cf. Bergert p. SI, 92. 9S. et supra s.
v. Alazais.
Hector. — B. de Paris.
Heralh de Polinac. — F. de Marseille, Pos cutremes
(aulne ms. Berald).
Hero (Hérode). — P. de Corbian, 24, P. d'Auvergne,
Dieus vera vida : Cf. encore Eros.
Hero (Héro). — R. Jordan. Ouan la neus.
Hesioxe (?). — G. de Calanson. Fadet, 79 (allusion ?).
Holofer.yes (?). — G. de Calanson, Fadet, 174-175 (ms.
lorfenes, lofenes).
Huelix. — G. de Calanson. Fadet, 167.
Hugoxet del Far. — R. de Yaqueiras, Senher Marques.
Cf. encore Far.
Hugueta, Hugeta del Baus. Cf. Bals (Ugueta del).
)
Icarus. Cf. R. de» Barbezieux, s. v. Dedali s. G. de Ca-
lanson, Fadet, 86.
IGNAURE. Cf. ISNALRE et LlGNAURE.
Ilha (I^a). — G. Rkjuier. D'Astarac ; A San Pos (L'Isle
en Jourdain, Gers). A. de Sescas, En aquel mes.
13
162 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ilha (Guilhelma de la). Of. Guilhelma.
Ili (Lo riu d'). — J. Rudel, No sap chantar (ms. C).
Ima (?). Cf. Aima et.Berge.rl. p. 28.
Imbert. — G. de La Tour, Senher N'Imbert
Imil (Nom ide femme) — G. Augier Novella. Ses aiegratge.
Cf. Bergert, p. 77.
Ina. — Cf. Bergert, p. 27. Il s'agit de la dame citée dans
les numéros suivants du Gr. : 29, 15 ; 397, 1 ; 447, 1.
India. — P. de Corbian, 24.
India de l'Isla. — Cf. Bergert, p. 33.
Inglaterra. — Jordan Bonel, Non estarai.
Innocens (Pape).' — A. de Pegulhan, Ara pctirra. Contre
Innocent IV, cf. B. d'Alamanon, D'un sirventes.
Iolen, Yolen (L'emperaïritz). — E. Cairel , Vejaire m'es.
IOSBERT. Cf. GAUSBERT.
IpRrs (?). — G. de Calansom, Fadet, 148 (Ditis D, Teris R).
Ipocras. — Anon., Palais de Savïeza. G. de Calanson
Fadet, 137. P. Raimon, Enqueram val Anon., Dona
Santa Maria, ap. Suchier, Denkm., I. 235.
Ipolite. — G. d'Anduze, Bem ditz (Sens ditz)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 163
Irène de Constantinople. — Allusion dans R. de Vaque-
ras, Honratz marques.
Irlan. — B. de Boni, Mon chan fenisc. Peire del Vilar,
Sendatz vermeils.
Irlanda. — B. de Bo>rn, D'un sirventes nom cal. Daude
de Pradas, Puois Amors. G. Uc d'Albi, Quart lo braus
jregz. Perdigon, Aissi com cel. Zorzi, Atressi com lo
gamel.
Irlanda (Rei d'). — P. Cardenal, A toi jarai.
Irlandes. — G. de Cabestanh, Al plus leu (le ms. a donne
seul Islande s, les autres Irlandes). Il s'agit d'un fau-
con. Cf. l'édition Langforss, Ann. du Midi, 1914, p. 199.
Isaac, Isac. — P. de Corbian, 17. P. d'Auvergne, Cui
bons vers.
Isabel, Isabella. — E. Caire], Estât ai dos ans ; Mout mi
platz. Tenson d'Elias Gairel et d'Isabella. R. d'Orange,
Parliers. Cf. encore : Anon., Amors m'a fag>, publié par
F. Novati, Romania, XXVII, 144. Berge rt, p. 5.
Isart. — P. d'Auvergne, Bel mes dous chans.
Iscalibos. — Toroella, Faula.
Isembart. — B. de Born, Pos als baros ; Fuîheta, vos.
P. Cardenal, Per fols tenc.
Ïsingrin. — Isnart d'Entravenas, Del sonet. P. de Bussin-
hac, Quan lo dous temps. P. Cardenal, Quan son al
refreitor ; Quais aventura.
164 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Iseut, Yzeut. — Anon., Dona pos vos ai. A. de Carcasses,
Papagai. A. de Mareuil, Tant mabelis ; Dona genser.
B. de Boni, Dona, puois de' mi. B. de Ventadour, Tant
ai mon cor (Iseut la blonda). F. de Marseille, Meravilh
me. G. de Cabrera, Cabrai P. Cardenal, Cel que je
(Iseut la blonda). Peirod, Dalfin, sïAbriatz mi. P. de Cap-
deuil, Astrucs es cel ; Domna, eu pr<en. R. d'Orange.
No chant per ausel. R. de Vaqueiras, Engles. Zorzi,
Atressi com lo gamel. Roman de Jaul're, ap. Suchier,
Denkm. Allusions dans A. de Pegullian, Ades vol ; P.
de Gapdeuil, Qui per nesci ; Pistoleta, Àr agues eu.
Cf. encore Isolt.
Iseut de Capnion. — Tenson d'Almuc et d"Iseut de Cap-
nion.
Isla Bochart ( = LTsle Bouchard, dép. d'Indre et Loire).
— B. de Born, Pois Ventadorns.
Islanda. — G. de Calanson, Fadety 147 D.
ISLANDES. Cf. IRLANDES.
Ismael. — G. de Calanson, Fadei, 48.
Isnart. — E. de Barjols, Puois vei. Tenson d'Isnart et de
Pelestort.
Isnaure, Isgnaure, Ignaure. — G. Faidit, Mon cor e mi ;
Pël loi del, temps ; Sitôt niai tarzat. Cf. Linhaure.
Isolt. — Anon., Cour d'amour. F. de Romans, Aucels
non trob. P. de Corbian. Cf. Iseut.
[srael. Mareaibru; Ouan Vaurà doussa. P. d'Auvergne,
Dieus vera vidai P. de Corbian, 18. P. Vidal, Bem par.
h u n. P. de Caipdieuil, Be sai que.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 165
Iphis. A. de Mareuil, Tan mabelis.
Itis (?). — G. de Calamson, Fadet, 148 (Ditis R),
Ivan. — A. de Marsan, Oui conte. A. de Pegulhan, Ara
par ben. B. de Paris. G. de Borneil, Gcn mestava,
M. Jeanroy me signale un Ivan mentionné dans N' Elias
Cairel, de Vamor, comme abbé ou prieur de couvent,
d'après Schultz, Dichterinnen, p. 22, et Bertoni, Trova-
tori dltalia, p. 472.
Izar.v — Tenson de Ruflan et d'Izarn.
J
Jacme (Reii) ( = Jacme 1er d'Aragon, 1213-1276). — B. d'Ala-
manon, D'un surventes. B. de Rovenac, Ja no vueih. B.
de Boni, Un sirventes [ai. Durand de Paernas, En
talent ai. F. de Lunel, Ouan beïitatz. M-aiestre Maliens
de Que.rcy, Tant suy marritz. Montanhagol, Bel m'es.
Olivier del Temple, Estât aurai. Peire Base, Ab greu
cossire. S. de Girone, En breu sa\zo; S'ieu fos tan ries;
Si per tristor (Estudis Universita\ris Catalans, III (1909),
p. 258).
.1 a me (d'Arago. rei dels Cicilians). — Amanieu de Sescas,
Dona per cui.
Jacme (Enfant). — P. de Marseille, Aras ques (C'est le fils
du roi Jacme 1er).
Jacme (Maistre; jongleur), — R. de Tors, A totz maritz.
Jacme Grill. — Tenson de Simon et de Lan franc, Tan
es t(tn conoissens. Simon Doria. Senli'En Jacme Grill.
Jacob. — P. d'Auvergne, Oui bons vers. P. de Corbian.
17. P. Vidal, Bem pac.
166 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Jacobi, Jacopi. — Anon., Quant escavalrfai. G. Figueira,
Ane tan bel cop. P. Garde n al, Ab votz d'angel.
Jacobina (de Ventamilha). — R. de Vaqueiras, Honratz
marques. (Fille du comte de Vintimille Guido Guerra
(1157-1162); Bergert, p. 07).
Jaen. Cf. Geyan.
Jaian ( = Goliath). — G. de Borneuil, Ara quan vei.
Jau (Mo-nge de). — P. d'Ortaffa, Si ai perdut.
Jaufre. — Anon., Amors manda. G. de Borne il, Un sonet
falz. Tenson de G. de S. G ré go ri et de Blacatz. Tenson
de Jaufre et d'Elyas.
Jaufre. — P. de Ladils, Mossen Ramon.
Jaufre (Senh'En). — G. Riquier, SenliEn Jdujre.
Jaufre (Coms = Geoffroy, comte de Bretagne). — B. de
Boni, D\in sirventes nom cal ; Pois lo gens ; Quan la
novda flors ; Senher En coms. G. Faidit, Mout m'enu-
get ; Forlz chauza. G. de Calanson, Bels Senher Dieus.
Palazol, S'ieu sabia. P. Vidal, Plus quel paubres. Peire
del Vilar, Sendatz vermeils. l\. Vidal, Abrils issia.
Jaufre (de Pons). — Tenson de Jaufre et de Uainaut de
Pons.
Jaufre Rudel. — Ma rea bru, Cortesamen. Tenson de Gi-
raut de SaLignac et de Peironet. Tenson de Rofin et
dTzarn.
JaufRezet. — Tenson d'Elias do Barjols et de Jaufrezet
(Jaufrezet = R)efo.rzat de Tretz).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
j al mes (rei). Cf. Jacme.
IG7
Jauris. Cf. Joris.
Jausbert. — G. de Cabrera, Cabra.
Jauzida (Na). — R. die Castelnou, Aras pus ai luec ; De
servir a bon senhor.
J avare. — Tenson de Bertran et de J avare, Gr. 75, 4.
Jazon. — G. de Calanson, Fadet, 80 R.
Jeremias. — P. de Corbian, 21
Jérusalem. — A. Daniel, Dous braitz (lo rei qui ten J). F.
de Marseille, Vers Dieus. G. Figueira, Un nou sirventes.
G. de S. Desdier, El temps quan vei. L. Cigala, Si mos
chans [os. P. d'Auvergne, Dieus vera vida. P. de Cor-
bian, 19. R. de Vaqueiras, No nïagrada. Ricas Novas,
Pus partit an. Rostang Berenguier, Pos desamar.
Jezabel. — P. de Corbian, 19.
Joachim. — P. de Corbian, 21.
Jgan. — J. Estève, Dui cavalier (Juge d'une tenson). Ten-
son de Maistre et de fraire Berla. R. de Mira val, Ane
trobar. R. de Vaqueiras, Del rei d'Arago.
Joan (Jongleur). — G. de S. Desdier, Dona en vos.
Joan Fabre. — B. Carbonel, Joan Fab^-f /'frère de Guilhem
Fabre).
Joan (Fraire). — G. d'Autpoul, L'autrier (Appel, Prov.
Ined., p. 122).
168 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Joan Imbert. — - Peire et Guilhem, En aquel son.
Joan Lag. — Tenson de Joan Lag et d'Eble.
Joan Miralhas. — - R. Gaucelm, Joan Miralhas.
Joan (Prestre). — G. Faklit, Ane nom parti. J. Estève,
Dui cavalier. Serveri, Volgragesson.
Joan de Rofian. — G. Riquier, Al noble mot onrat.
Joan Ses Terra. Joan (rei). — B. de Born, Cortz e guerras;
Ieu chant; Quan vei lo temps. M. de Monitaudon, Seigner.
P. d'Auvergne, Lo S^nher. Peirol, Pos flum Jordan
(Même pièce, allusion à Joan : Nom clamarian Sarmzis
Joan, Malin, Wcrke, II, 9). R. de Vaqueiras. Leu
pot hom.
Joan de Vallari. — Bertran, Sordel, lo joi. Granet et
Sordel, Pos al comte. (Cliabaneau «e demande si le Joan
cité dans J. Esteve, Dui cavalier, ne serait pas le même
personnage).
Joana, Jotiana. — Uc de S. Cire, Ses désir (var. de la
sir. VI, éd. Jeamroy De Grave).
Joana d'est. — (Femme du Marquis d'Esté, Azzo VII,
morte en 1233). G. de la Tour, Canson ab gais motz.
P. G. de Luserna, En aquest gai. Bergert (p. 95) relève
d'antres citations ou al.lusious : A. de Pegulhan. Iïaisso
don hom; Cet que sirais (d'après un envoi qui ne se
trqiwe que da/ns le me. 0). Dans nue autre pièce d'Aï-
meric, Per razo natural, une allusion paraît aussi se
rapporter à Joana d'Est et la Joana citée dans Anon.,
L'îputrier fui a Caleon, est, la même personne. Cf. sur
tout ceci Bergert, p. 95 97.
Joanet (d'Albusson.) — Ricas Novas, En ht mar major.
Tenson de J. d'Albusson et de Nicolet. Cf. aussi Coannet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 169
Joanni. — Ricas Novas, Un vers voil comensar.
Joannitz. — Anon., Cour d'Amour.
Job. — P. d-e Corbian, 21. P. d'Auvergne, Cui bons vers;
Dieus vera vida. II. Berenguier, Si corn trobam.
Joglar. — A. Daniel, Ar resplan. G. Anedier, Clercs e
France s.
Joglar (Senhal). — Se trouve, d'après Bergert, p. 120,
dans les pièces suivantes de R. d'Orange : Gr., 389,
1, 5, 11, 12, 16, 18, 19, 20, 27, 30. 33. 39.
Joglar (Senhcil). — B. Zorzi, S'ieu trobes; SU mons
fondes.
Joglaret. — Anon., Joglaret. R. Vidal. En aquel temps.
Joglaret. — Tenson de F o le on et de Cavaire.
Joios. — Joio« de Toulouse, L'autrier cl do us temps.
Joios (Jongleur ?). — G. de Borneil, Ar auziretz; Ben deu;
Ges de sobrevokr ; Jois e chans. M'amigam mena.
Jois (Fis). — B. de Ventadour, Estât ai com hom. Per-
digon, Ben aiol mal; Entramor. Peirol, Car niera de loi.
Jois (Mois). — B. de Ventadour, Bels Monruels. G. de Bor-
neil, Allai cansoneta (Peut-être Esearuenha ; cf. Bergert,
p. -il). P. Bremon, M en oill an.
Jois Novels. — A. de Pegulhan, Us /ois novels. Daude
de Pradas, En un sonet; Pos Amors.
Jolivetz. — Tenson de G. Riquier et de Jaufre.
170 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Jonas. — P. d'Auvergne, Lo Senher.
Joncada (Allusion au coup). — R. de Tors, De Vergulhos.
Jonquera. — B. d'Alamanon, De ïarcivesque.
Jorba. Cf. Guiraut de Jorba.
Jorda (En). ■ — G. Riquier, tenson avec Senh'En Jorda.
Id., Coms cVAstarac. (Il s'agit du Seigneur de l'Isle-
Jourdain.)
Jordan (Seigner). — B. A. d'Armagnac, Lombartz.
Jordan. — R. de Vaqueiras, Aras pot hom. S. de Girone,
Totz hom.
Jordan (Flum). — Anon., Finamens. G. de Oalanson,
Bels senher Dieus. Peirol, Pos flum Jordan. R. d'Orange,
Amors cum er.
Jordana ( = Jordan, Jourdain). — Marcabru, Bel m'es
quan.
Jordana d'Ekrun. — Serait le nom de la dame chantée,
sous le nom de Bon Esper, dans Gaucelm Faidit, Gr.,
167, 33, 40, 55, d'après Bergert, p. 35.
Jordon (Mon). — G. de Borguedan, Arondeta.
Joris. — Tenson de Guigo et de Joris.
JoSAPHAtS. — Marcabru, Pax in nomine. P. d'Auvergne,
Lauzatz sia.
Josep, .Tozep. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Josue. — P. de Corbian, 18.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 171
Joves (Reis). — B. de Born, Cortz e guerras; Mon chan
fenisc. G. Faidit, Fortz chauza (Henri au Court Mantel).
Tomiers, De chantar (Lequel ?).
Jozi. — Tenson d'Esquilha et de Jozi.
Judas. — B. Marti, A Segnors; Quant la plueja. Cer-
caanon, Puois notre temps. Eble d'Ussel, Gui, eus
port. Guilhem Godi, SU gens cors. G. de Ca^anson,
Fadet, 180 R. Joan Esteve, Franx reis. L. Ci gala, Ges
eu non sai. P. Cardenal. Tartarassa; Un siruentes ai.
P. de Corbian, 19. Peire Milon, Si com li metge. R. de
Vaqueiras, Senher Coine.
Judas Mazabieu. — P. de Corbian, 22.
Judeu, Judieu, Juzieu. — A. de Belenoi, Ja no er credut.
À. de Pegulhan, Ara parra. B. d'Alamanon, Qui que
sesmai; De la sal (dans ce dernier exemple il s'agit
d'une conjeeture de l'éditeur S. de Grave, p. 51). B. de
Born, Quan vei. G. Magret, Atrestan. G. de la Tour,
De S. Martin. Genevs. G. de Bergueidan. Trop ai estât.
M. de Montaudon, Aissi com cet qu'a plag,. P. Cardenal,
Mon sirventes tramef. P. Vidal, Ane no mori ; Do chan-
tar. R. de Vaqueiras, Ara pot hom. Tenson d'Aycart
[del Fossat] et de Girard (Suchier, Denhm., I, 297).
Zorzi, On hom.
Judeva, Juzeva. — J. Rudel, Quan lo rius. P. Vidal,
Cafamiga.
Judith. — P. de Corbian, 29.
Julius. — G. de Calanson, Fadet, 177.
Jussiana (?). — Bergert, p. 40, à propos de Gexsana. Cf.
JUZIANA.
172 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Jutje. — J. Esteve, Dui cavalier.
Jlzet. — G. d>e Calanson, Fadet, 174 (Juzei D).
( = Judith ?).
Juziana. — G. cle Berguedan, Ben ai auzit. Cf. supra Jus-
siana. C'est la femme de Pons de M a ta plan a; M il à,
p. 280.
Juzisi ( = Le Jugement dernier). — Cercamon, Ab lo pas-
cor. F. de Marseille, Senher Dieus. F. de Romans,
Ouan lo dous temps (allusion).
L
Labadol (?). — P. d'Auvergne, Bel m'es.
Labinia de Gavais. — C'est ainsi que s'appelle dans T
Bi.nta de Canas. Cf. ce mot.
Lac a. — R. de Vaqueiras, Ar vei escur.
Lacassanha. — B. de Born, Bem plaiz car.
Laflor (Labor ?). — A non., Palais de Savieza.
Lafrancos de Mar. — Teuson d'Albert de Malaspina el de
R. de Vaqueras. Cf. sur Lafrancos de Mar P. Rajna,
Romania, XVII, 179, n. 2.
Lairatz. - R. d'Orange, Als durs crus.
Lamays. — G. de Borneil, Dels bels digz.
Lambert. — G Figueira, Ane tem bel cop.
Lambert. - A de Pégulhan, Bertram Dcùurel.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 173
Lamberti de Buyalel. — P. llaimon, De fin amor.
Lambrot. — G. de Calanson, Fadet, 152 H H (Nembrot D).
[.a me iras. — P. Vidal, Bon aventura. Il faut lire Lave-
riaxs, d'après F. Torraca, Pietro Vidal in Italia, p.
229. Auj. Lavriano, rive droite du Pô, à 30 kil. de Turin.
Lamorat. Cf. Amorat.
Lana. — B. de Born, Ges de disnar (Au lieu de Lena, à
cause de la rime ; Bergert, p. 22).
Landa. — B. de Born, D'un sirventes nom cal. G. de Ca-
lanson, Fadet, R. Cf. Islanda.
Landric. — Anon., Cour d'Amour. P. de Marseille, Belha
domna. P. R. de Toloza, Ar ai ben d'Amor. P. de Cap-
deuil, Humils e francs.
Laxdrox. Cf. Londre 2.
Lanfranc. — S. Doria, Car es tan. Cf. infra.
Lanfranc (Cigala). — Tenson de L. Cigala et de Lantelm,
L. Cigala et de Guilhelma de Rosers.
Lanfrancqs de Mar. Cf. Lafraxcos de Mar.
Laxselot. — P. de Ladils, Mossen Ramon. Uc de Pena,
Si anc me [e. Cf. encore Anselot, Laxsolet.
Lansolet. — G. de Calanson, Fadet, 146 R. (Laniolet D).
Lantelm. — Te usons de L. Cigala et de Lantelm, de Lan-
telm et de Raimon.
Lanza, Lansa (Marques). — P. Vidal, tenson avec Manfred
174 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Lanza ; Pos ubert ai. Cf. encore Manfrei et Marques
Lanza. Uc de S. Cire, Tant es de paubre.
Laon. — B. de Paris (M s laov\ d'après M. A. Jeanroy).
Laraus. — B. de Born, Quan vei (Habitants de Lara).
Lari. — G. de C a la n s on, Fadet, 121.
Laroca. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Latin. — Calega Pansa, Ar es sazos. Frédéric de Sicile.
G. Figueira, D'un surventes. L. Cigala, tenson avec Lan-
telm. R. de Vaqueiras, No magrada. Tenson d'Aycart
del Fossat et de Girard, Suphier, Denkm., I, 297.
Laucata. — R. d'Orange, Als durs crus. Cf. Leucata.
Laudun. — B. de Born, Pois Venladorns.
[Laura de San Jordan]. — - Belle-sœur de Barrai de Mar-
seille, courtisée par Folquet de Marseille ; Bergert, p.
54.
Laurac. — P. Vidal, Mps cors salegra. (Lainrac, dép. de
l'Aude, arr. de Caistelnaudary).
La us anna. — G. de Berguedan, Consiros.
Lautrec. — G. Riquier, Qui a sen ; Senh'En Jorda.
Lavaur. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Lavinia. — A. de Mareuil, Tan m'abelis.
Lazer. — Anon., Fuy e no suij. P. d'Auvergne, Dieus
vera vida. Peire Vidal, Una chanson. Pons de Capdeuil,
En honot del paire. Cf. Lebros. A. de Mareuil, Tan
m'abelis.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS ITT)
Leander, Leandier, ( = Léandre). — R. Jordan, Quan la
neus chai.
Lebret (XAmamel). — ■ R. L'omet, Aras quan vei.
Lebros ( = Lazare). — R. Cornet et P. de Ladils, Frayre
Raimon.
Leida ( = Léda). — A. de Mareuil, Domna genser.
Leial, Leyal (Lo). — R. de Miraval, A penas sai ; Be ma-
gradal bel temps ; Enquer non a gdire.
Lemotges. — B. de Born, Senher En Coms. Peire et Guil-
lhem, En aquel son. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Lemozi. — À. dau Luc, En chantarel. Albertet, Monge,
digaiz. B. de Born, Ai Lemozis ; Bem platz car ; Cel qui
cam\a ; Ges de disnar ; Ges eu nom desconort ; Ieu
chant; Qudn la noivia flors. B. Carbonel, D'ornes atrobi.
B. de Yentadôur, Tuit cil. Cercamon, Lo plaing comenz.
F. de Marseille, Ja no lolgra. G. Faidit, Del gran golfe;
D'unamor ; Era nos sia guitz. Guillaume, comte de Poi-
tiers, En Alvernhe ; Pus de chant ar. J. d'Aubusson,
Vostra dona segon. M. de Montaudon, L'autre jorn. P.
d'Auvergne, Chantarai. R. Vidal, En aquel temps. Uc
de S. Cire, X'Ugo vostre semblan.
Lemozi. — Tenson de B. de Yentadôur et de Lemozi.
P. de Ladils, Mossen Ramon.
Lena. — B. de Born, Chazutz.
Lendin. Cf. Lentïn.
Lexgadoc. —
Le.ntin ( = I>entini, Sicile). —
Marques.
R. de Yaqueiras. Senher
176 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Léo, Léon. — Anon., Gr. 461, 169. G. de Cabestanh, Al
plus leu (al leon — a Léon ?). G. de Berguedan, Lai on
hom, G. Magret, L'aiga pue^a. G. Riquier, Per re nom
puesc ; Pas Dieus nia dal ; Sitôt s es grans ;Scnh En
Jorda. P. Vidal, Deus en sia. Recula ire, Cometreus voil
(als bos om&s de Léon). R. de Vaque irais, Aras pot hom.
Uguet (?) ; Cf. Milâ. p. 323, n.
Léon (Roi de). — B. Calvo, Un nou surventes (Alfonse X).
E. de Barjols, Amor, bem platz. E. Caire], Abrils ni
may. F. de Lunel, Al bon rey (Alfonse X). P. Vidal,
Baros Jésus; Neus ni gels. R. Vidal, Castiagilos.
Léon (Roy a urne de). - — Marcabru, Aujatz de chan.
Léon (Senhor de). — Ricas Novas, En la mar major.
Le one s. — J. Estève, Francs reis.
Leonor, Lionor. Cf. Elionor.
[Léonore de Castille]. — R. Vidal, Castiagilos.
Lerga. — G. de Berguedan, Trop ai estât.
Lerida. — A. de Sescas, A vos quieu am. A. de Mareuil,
Razos es. B. de Born, A tolz die. G. de Berguedan,
Reis s'anc nul temps; Sirventes. G. de Cabestanh, Aissi
com cet. Miaieelre Matieus de Querey, Tan suy marritz.
Mareabrum, Estornel. Olivier del Temple, Estât aurai.
S. de Giron e, Entre Lerida. Cf. encore Leyda, Lerida.
Leucata. — R. d'Orange, Ah durs crus. B. de Born,
Fuiheta gos. Cf. Laucata.
Leus. — G. de Ca/la/nsom, FadcL 188 !). Cf. encore ihid..
131 D. (Crlus R).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 177
Leyda. — A. de MaffeuAl, Dona genser.
Lezixha. — B. de Born, Non puesc mudar; Pois Venta-
do rns. (Lusignan, Vienne).
Lezoic (Rei). — Serveri de Girone, Pus li rey laxon la
ley.
Licomedes. — G. de Calanson, Fadet, 108 (Nicomedes D).
Ligxaure. — G. Faidit, Per Vesgar ; Si anc nuls hom ;
Una dolors esforsiva. Teinson die G. Faidit et de Per-
digon.
Lignaure, Linhaure, Ignaure. — G. de Borneil, Aram
platz; Er auziretz; Ges do sobrevoler; S'anc iorn agui.
Tenson de G. de Borneil et de Linha'ure.
Limos. — B. de» Hovenac, Ja no vuelh, (Limoux, Aude).
Linaura. — A. de Marsan, Qui conte.
Linhan (Guiraut de). — R. Gaucelm, Cascus plmh. (Li-
gnan, arr. de Béziers, Hérault).
Lioxas. — G. de Cabrera, Cabra.
Lioxor. Cf. Elionor.
Lirida. — S. de Girone, Cant aug en cort. Cf. Lerida.
Liron. — Uc de S. Cire, Physica.
Lissel. — R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Ltvf.rxa. — B. A. d'Armagnac, Lombartz.
Ltverxos. — G. Ri-quier, SenKEn Jorda. (Livernon, Lot).
14
178 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Liziart. — G. die Calansoii, Fadet, 155. Cf. Luziart.
Loba (La). — P. Vidal, De chant ar;. Estât ai gran sazo;
Mos cors salegra; Tart mi veiran.
Lobat (En). — P. Cardenal, D'un sirventes far. R. die
Vaqueiras, El so que plus. Cf. Corniiicelius, So [o et
temps, p. 99. R. Vidal, Abrils issia. Tenson d'Albert
et du Monge.
Lobata. — R. d' Orange, Als durs crus.
Lobeo. — M. de Montaudon, Pos Peire.
Lobieira. — G. de Rorneil, Eautrier.
Lodaro. — P. Vidal, Ajostar. Cf. A. Thomas, Bomania,
1914, p. 595.
LODEVA. Cf. GUILHEM DE LoDEVA.
Lodoic, Lozoïc, Loïc. — R. de Barri, Quam vei lo temps.
P. de Corbian, 33. R. de Vaqueiras, Guerra ni plag;
No magrada.
Lodoic (Rei). — (Louis VII). G. de Rorneil, Sim sentis fi-
zels. Marcabru, A ïa fontana. P. d'Auvergne, Dejos-
tals hreus. P. Vidal, Pos ubert ai; Ben viu a gran dolor
(dans cette dernière pièce il est question du filh de
Eodoi<\, c'est-à-diire de Philippe Auguste). ( = Louis
VIII). G. Figueira, D'un sirventes. Gormonda. Tomiers,
De chantar. ( = Louis IX). A. de Seg.net, No sai quim so.
Daspol, Foriz trisjôrs. G. Riquier, A cel que deu voler;
Al car onral Senhor (allusion). R. Cornet père, Un sir-
ventes. R. GauceLm, Ah grans treballis. Zo.rzi, Non
la)issarai.
LaÈR. - G. de Cabrera, Cabra.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 179
Loerexc (Lorrain). — 13. de Boni, Mon chan fenisc. G.
de Cabrera, Cabra.
Lo magna. — B. A. d'Armagnac, Lombtùiz. Cf. encore
Oth de Lo magna.
Lombarda. — B. A. d'Armagnac <et Na Lombarda. Cf
Bergert, p. 51. H. de Aliraval, Bertr'ubis, si fossetz.
Lombardia. — A non., Vautrier fui a Caleon; Fonça (sic)
nuls hom (Archiv, 34, 376). A. de Pegulhan, Ara par
ben. Albertet, Atrestal; Solatz. Albert Marques, Aram
digatz. A. Catalan, LanquoHm venc. B. A. d'Armagnac,
Lombariz. B. de Boni, Ieu ch'ctoit. Calega Panza, Ar es
sazos. F. de Luneil, Al bon rey. F. de Romans, Una
chanso sirventes. G. Faidit, Cascus hom; Chant e de-
part. G. Figueira, Ane tan bel cop; ,1a de /air. G. de
Borneil, Gen m'estava. G. IUquier, Sitôt ses grans;
SenliEn Enric. Isnart d'Entravenas, Del sonet. Joan
d'Aubusson, En Xicolet. L. Gatelus. Com qu'ieu. M.
de iMontaudatï, Se\igner, s'aguessetz. Ogier Novella,
Per vos doussa\. P de La Cavarana. P. Cardenal, Be
volgrw. P. de Corbian, 32. P. Vidal, Baros de mon dan;
Bon aventura; Car'amiga; Tant ai. Pisioleta, Seignet
Blacatz. R. Vidal, Abrïls issia. Ricas Novas, Lo bels
terminis. Templier, Ira et dolor. Tomiers, Si col [lacs.
R. de iMiraval, Bertrans, si fossetz. Uc de S. Cire, Si
ma dona N'Alais.
Lombart. — B. A. d'Armagnac. B. de Born, Cortz e
guerras. Elias Cairel, Pos chai. F. de Lunel, Al bon
rey. F. de Romans, Una chanso s>irventes; Tornatz es
en pauc. G. Faidit. Sitôt nonca. G. Figueira, Ja de
far; Quan eug chantar; Un nou sirventes. Palais, Molt
meno\a; Molt se fera. P. d'Auvergne, Chanlarai. P. de
[a Cavarana, D'un sirventes. P. Cardenal, Per fols tenc.
P. Vidal, Bonavêntura; Tant an ben. R. de Miraval,
Amors ne fai; Bertnms, si fossetz. R. de Tors, Ar es
180
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
dreitz. R. do Vaqueiras, Seigner Marques... no; Truait
Ricas Novas, En la mar major ; Pus partit. Cf. encore
LONGOBART.
Lombers. — G. Ademar, Quan la bruna biza. R. de
Mdraval, Er ab la for-sa; Forniers, per mos. R. Carnet,
Ab tôt mo sen; D'orne soptil (il est question du Senhor
de Lombers).
Lombric. — (Sirventes contre lui). Esperdut, Qui non di-
ria. Cf. P. Vidal, Pos ubert ai.
Londre, Londres. — B. de Born, Ane nos poc. far; Un
sirventes fatz. G. de S. Gregori, Dreg e razos.
Londre (Na Salvagia de). — Cf. Lantelm et Raimon. Cf.
aussi infra Salvagia; le m,s. a l'appeille Salvaria da
Landron; Bergert. p. 59.
Longis. — G. d'Ieras, A Dieu en cuy. P. Guilheim, Ai
vergena en cuy. Pons de Gapclueil, Ara nos sia.
Longobart. — P. Cardenal, Per fols tenc.
LORFENES. Cf. HOLOPHERNES.
Lous (Lupus). — B. de Born, Un sirventes fatz. (Plutôt
Bas, Boisoin de ïurenne ; cf. éd. Slimming, 1913, p. 196).
Luc. — L, Cigaila, Ai maire.
Luc d'Esparro. — B. de Born, Lo coms m'a mandat. Cf.
/\]{Amon Luc d'Esparro.
Luca, Lucas. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida) (Lo voutz
de Lucas, Luca. Cf. sur le Vou de Luques W. Fœrster,
Mél. (liabaneau).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 181
Luxa (Lima ou Limi, Lunigiane). — G. de la Tour, Pas
N'A'imerics.
Lunapampa. — A. Daniel, Doutz braitz.
Lunel. — B. d'Alamanon, Amies Guigo; Mout m'es greu
(Dona de Lunel). F. de Limai, Non pot aver; Pe~ amor
(Cf. Beatrix de Lunel) ; Roman. J. d'Aubusson, Vostra
dona. M. de Montaudon, Aissi coin cel quom mena.
Montagnagol, A Luneï latz. Pujol ou Pujolos, SU mais
d'otmor. (Lunel, ch. 1. d'arr., Hérault). G. Gausseranda
de Lunel, Beatrix de Lunel.
Luques. — Anon., Nuls hom no deu.
Luresaxa ( = Lun.igiana). — L, Cigala, Eu non chant.
Luzan (?). — G. de Berguedan, Bem volria (Cridar luzan;
■est-ce bien un nom propre ?).
Luzerna, Luserxa. — A. Daniel, Ans quel (dm ; En est
sonet. A. de Pégulhan, Li fol eil put. Peine Guilhem de
Luzerna, Bes met en gran ; Qui Na Cuniça. Uc de S.
Cire, Peire Guilhem de Luzerna.
Luzia (Miqx&ei de). — P. Vidal, Bem pac. Cf. notre intro-
duction à l'édition de R. de Barbezieux.
Lu zi art. — G. de Calanson, Fadet, 155 (Lussiart R).
M
Mabila. — Tenson de Jaufre et d'Elyas.
M\p,rr.T.\ (Na). — G. de la Tour, Pos N'Aimerics. Cf.
Berger! , p. 80. Cadenet, No sai cal conseil (de ma fil-
lia la comtessa =Mabilla. ?),
182 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Macabieu. — G. de Calanson, Fadet, 127 D. (Macabuou
H).
Madalena. — S. die Gi raine, En may. Cf. Magdalena.
Madian. — P. de Corbian, 19.
Maensac. Cf. Ugo de Maensac.
Maerna. — G. Rainol, Magret puiat m'es.
Magalona. — G. dau Luc, Ges sitôt. F. de Lunel, Ro-
man (allusion à l'évêque de Maguelonine).
Magdalena. — Anon., Flor de Paradis. Gormonda.
Magon. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Magret. — Tenson de Magret et de Guilhem Rainol
d'Apt.
Magus. — (= Simon le Magicien ?). Cf. R. de Barbe
zieux, s. v. Dedalus.
Maheu (Na). Cf. Amatieus. Cf. Maier.
Maheu de Galars. — R. Vidal, Abrils issia.
Maheut dl Montagnac-Turenne. Cf. Bergert, p. 17, 24,
39.
Maier (Na). — B. de Born, Ges de disnar. Berger!, p. 23,
serait disposé' à voir dans celte forme une corruption
de Maeut.
Maiestrës (R-eis dels). --.(-= Les ménestrels ?) M. de
Moifctaïudon, Gasc, pecs laitz.
Mailoli. — B. de Born, Mailoli.
Maimona. —
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
G. dau Luc, Ges sitôt.
183
Maixard (Macnard) Ros. — ( = N'Esperd'ut de Pons?). Ten-
son de Mainard et de Gui, Gr. 191, 1.
M aines. — B. de Boni, Mon chan fenisc.
Mainiers (Beus). — Perdigon, Trop ai estât (Yar. Rai-
nier).
Maires de Dieu. — R. GauceLm, Ab gratis trebalhs.
(Xous n'avons pas relevé les autres exemples; Cf.
Maria, Saxta Maria).
Mairoxa. — Dauphin d'Auvergne, Yergogna.
Mais d'Amic. — R. de Miraval, Amors me jai; Ben aiol
cortes; Era magrobs.
Maistre. — Cercamon, Ouan vei fenir.
Maistre. — Tenson de Maistre et de frère Berta.
Malafos. — Senhal dans Gavauda, Gr., 174, 4, 7, S.
Malamort. Cf. Audiart.
Malcoratz (Mos). — Anon, Amies privatz.
M ales (?). — A. dau Luc, En chantarel. Le mot rime
avec un mot en — os ; lire Malos, Maleos ?
Malbspina. — A. de Pegrilban, Li fol eil put; Per razo.
Albertet, Ab {oi comens. F. de Romans, Una ehanso
sir ventes. P. Rai m on, Ara pos iverns. R. de Vaque iras.
Hon ratz mdrques .
Malespina (Guilhem). — A. de Pegulhan, Atressim pren;
18 4 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
En amor trob; Era par ben; Lon\amen ma; Per
solatz. A. de Sisteron, Ab loi comensi. Cf. supra Guil-
hem de Malaspina et d'article Malespina. Cf. encore
Maur, P. Vidal, éd. Anglade, xxxiv, 51 et xxxv, 1, où
il est peut-être fait allusion à Malespina. Cf. enfin Mar-
ques.
Malgrat de.Totz. — P. de La Cavarania.
Malhorca, Malhorga. — Compil. Rob. Olivier del Temple,
Estât aurai. Serveri de Girane, Axi com cel; Nuylls
hom savis (rei de M.); Un vers vuyll (rey Jacmes).
Malleon (?). — G. de Cabestamh, Al plus leu (Gr., 242,
7); les mss. donnent Aldeon, mais R Malleon. Cf. su-
pra Aldeon et Kolisen, Mél. Chabaneau, p. 424. R. de
Rorn, Estai aurai. G. de Puycibot, Mer ces es.
Malmiros, Malmeiros. — R. de Rorn, Bem platz.
Mal Seniior (Mon). — R. de Rorn, Rassa, tan creis (Est-
ce bien un senhat ?).
Malta. Cf. Mauta.
Mal Tortel (E,n). — Faune et FalconeL Cf. P. Vidal, Pas
ubert ai.
Malut. — G. Rainol, Auzir cugei (Mon cosin Màlut),
Mandacairel. — Comte de Poitiers, Compaigno non pose.
Manens (personnifié). — M. de Montaudon, Manens e
frairis.
Manere. Cf. Matfre.
Manha. — P. d'Auvergne, Lo Senher.
Maxric (?).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
— L. Ci gala, (M)anric no magrada.
185
Mansel, Mansei. — B. die Boni, Pois als baros; Quan la
novela. G. de Borneil, Ben niera bel.
Mans (Lo). — A non, Donna, vos mavetz.
Manta. — B. de Born, A ne nos poc far.
Mantel. — Senhal de la dame chantée par R. de Mira-
val, Gr., 406, 4, 19, 24, 27, 31, 34, 46 et dans Ben §ai
que per aventura. Cf. Anidraud, R. de Miraval, p. 110.
Mantoan. — P. de La Cavarana.
Mantoana. — P. de la Ca varans. Ue de S. Cire, Una
danseta.
Manuel. — P. d'Auvergne, Lahzai sia Manuel. (Il faut
lire plutôt Emmanuel).
jjÊm ■
Manuel (Empereur). — B. de Born, Pois lo gens. J.
dWubusson, Vostra dona segon. P. Vidal, Bem pac;
Pos ubert ai.
Mar Major. — 11. de Barbezieux, Lo nous mes. R. Novas,
En la mar major.
Maraboti. — Gavauda, Senhors.
Maracdes. — G. Faidit, Al semblan del rei (nom d'horn
me); Ara nos sia guilz.
Marc. — B. de Paris. L. CigaLa, Oi maire.
Marca, Marcha. — A. dau Luc, En chantarel. A. de
Pegulhnn, Quan que fezes. Montanhagol, Bel m'es quan,
Uc 'de S. Cire, Si ma dona N'Alais.
186 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Marcabru. — Il se nomme dans Les pièces suivantes, éd
Déjeanne : 2, 4, 6, 9, 12 bis, 14, 17, 18, 19, 20, 20 bis,
22, 23, 25, 31, 32, 33, 35, 36, 39, 40, 41. G. de Ca-
brera, Cabra. Guiraïuit de l'Olivier, So nos retfai.
Marcoat, M entre mobri. P. d'Auvergne, Bel mes
quan. R. Jordan, No puesc mudar. R. Raacas, Lan-
quan lo douz temps. Allusions au vers du Lavador: G.
Magret, No valon v&. G. de Borneil, En un chantai
(Md'hu, Ged. III, 98). Allusion à un vers de lui: B. Car-
boneJ, Bartsch, Denkm., (56) 22.
Marcabruna. — Marcabru, Dirai vos.
Marchari. — G. de Cabrera, Cabra.
Marco. — ■ An on., Seigner Ma/Vo, ou Très causas son
(même pièce).
Marcoat. — Marcoat, Vna re.
Marcos. — Anon., Cour d'Amour.
Marcolf. — R. d'Orange, Apres mon vers,
Marcon. — G. de Cabrera, Cabra. (= Marculfe, d'après
V. Cresicini, qui renvoie à Birch-Hirschfeild, 37-38).
Marcueil. — G. de Cabrera, Cabra.
Marcus Crassus. — P. de Corbian. 32.
Marescal (Lequel ?). — R. de Vaqueiras, Conseil don.
Marescot. — G. de Calanson, Fadet, 151.
Mareut. — G. de Cabrera, C ahra.
Margarioa. — A. de Relenoi, Nom 1<ii**a. A. de S<^s
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 187
cas, En aquel mes. B. Marti, Quan ïerba (Ici nom de
de lieu ? T'as Margarida).
Margarida (d'Albusso). — (Femme du vicomte Rainaud
VI d'Albusso, qui régna de 1201 à 1245). Gui d'Ussel,
Aram digatz; Si bem partetz. AH usions dans Pons
de Capdeuil, G. de Puycibot (Una grans amors). Cf.
Bergert, p. 42. Chantée aussi (mais non citée) par Gau-
celm Faidit; Bergert, ibid.
Margarit. — R. Vidal. Abrils issial
[Marguerite de Provence, femme de Saint-Louis]. — G.
Riquier, A sel que deu voler.
[Marguerite de Castille]. — Fille de Constance de Cas-
tille, elle fut mariée à Henri II, roi d'Angleterre (mort
en 1183), puis à Béla, roi de Hongrie. Allusion dans
P. Vidal. CarWmiga (la filha Na) Cdnstanzâ).
[Marguerite de Montferrat]. — Allusion dans Elias Cai-
rel, Pas chai.
[Marguerite de Savoie]. — Femme de Thomas I de Sa-
voie, morte en 1257. Chantée par Elias de Bar fois.
Bon aventura. Pour d'autres allusions possibles (A. de
Sisteron), éL Bergert, p. 44.
Maria. — (Nous groupons les exemples où ce nom n'est
accompagné d'aucune autre indication; mais il es! évi-
dent que plusieurs de ces exemples se rapportent aux
• noms cités dans les articles suivants). Bieiris de Ro-
man. Carbone! et Rocin (Servante). G. de Puycibot.
Amors sa vos; Sieu vos voit. M. de Montaudon, Ades
on hom; Aissi com sel qu'a estât; Ara pot ma donna;
S'ieu vos voit. B. Palazol, Ab lai fresca. Pons de Cap-
deuil, En tailla guisam mena; Ja non es hom. R. de
Me renias. Savane de Mauléon. Gaucclm très jocs.
188
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Maria. — Femme de B. d'Alanianon. Blacasset, Oimais
non er.
Maria d'Auramala. Cf. Maria de Mons.
Maria (Comtessa). — A. de Peguilham, Pos ma bela ma-
la. (Peut-être Maria d" Aragon, femme de Pierre II
d'Aragon; cf. Bergert, p. 33-34. Pour d'autres adlusions
probables, cf. ibid.)
Maria de Mons. — Uc de S. Cire, Na Maria de Mons.
Cf. Bergert, p. 98; sans doute la même personne que
Mark d'Auiramiala; cf. supra Auramala.
Maria la Sarda. — (Marie de Sard.aigne, mariée en 1202
à Boniface de Saluzzo; Bergert, p. 67, 72). B. de Va
que iras, Truan.
Maria de Ventadour. — Cf. Bergert, p. 15, 16 etc. Gau
celm Faidit, Gr., 167, 4, 15, 17, 20, 26, 27, 32, 33, 34, 38,
37, 52. Elias d'Ussel, N'Elias de vos voil. Gui d'Ussel,
Ades on plus; Ane no eugey; L'autre jorn. G. de Ca-
lanson, Una doussq res. S avarie, Savaric eus deman.
Uc de S. Cire, Ugo vostre semblan. C'est probablement
à la même dame que sont adressées les chansons du
Moine de Montaiidon citées à l'article Maria, ainsi que
celle de B. de Palazol; Bergert, ibid. Peut-être aussi
Maria de Ventadour est-elle chantée sous le nom de
Maria par G. de Puvcibol; cf. supra Maria et Bergert,
p. 31, qui renvoie à Sehultz-Gora, Prov. Dichterinnen,
p. 9, 22. Cf. enfin imfra Ventadour.
Maria (Verges). — B. Trobel, Aissi eom cel. B. de Ven-
zae, ho pair'el filh. F. de Luincl. Domna bona. F. de
Marseille, Scnhcr Dieus. P. Cardenal, Vera vergena.
P. 'porbian, 17. Perdiigon, V'&rges. Cf. encore San-
ta Maria.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 189
Mariboxda. — P. CardenaL Cel que fe.
Marinier. — B. de Born, Ane nos puoe; Bem platz car;
Rassa tan creis.
Markiql. — AïKxn., Gen me nais.
Maroc, Marroc. — Gavauda, Senhors. G. Ademar, Ben
fofoimais. 0. Xiella, Per vos bela domna. P. d'Au-
vergne, Bel mes quan. R. Vidal, Abrils issia
Marol. — B. de Born, Ane nos poc far.
Maroouexa. — Gavauda, Senhors.
Maroquin (Rei). — G. du Lue, Si per malvatz.
Marques (Lequel ?). — A. de Sisteron, Domna a vos. E.
de Barjols, Bon aventura. Marcabiru, Pax in nomine.
P. Vidal, Pos ubert ai. Uc de S. Cire, Messonget, un
sirventes.
Marques (\om de personne). — G. Riquier, De so don
ieu; SenKEn Enric, Guiraut Riquier, a sela que amatz.
Cf. notre étude sur Guiraut Riquier.
Marques. — G. de Berguedan, Amies marques.
"Marques Lanza]. — Tenson de G. de S. Desdier et de
Marques Lanza. Cf. supra Lanza et Merkel, Manfredi l
e Manfredi II Lalncia, Turin, 1886.
Marques (Albert Malespina). — R. de Va-queiiras, Senher
Marques.
Marques (de Mataplana ?). — G. de Berguedan, Ben ai
auzit; Tdlans m'es près.
190 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Marques (de M on tf -errât). — F. de Romans, Una chanso
(Guillaume IV de Montferrat). G. Faidit, Ara nos sia
guiîz. G. Adémar, U'aiga pue\a (?). J. d'Aubusson et
Nicolet de Turin. L. Cigaila, Estier mon grat (Boniface
II de M antf err.at). Peirol, Quant amors (Conrad de Mont-
ferrait. d'après Creseini, MahuaUUo, Index). P. Vidal,
Bonaventurà. R. de Vaque ira s, Senhor Marques; Truan
(Boniface I do Montferrat).
Marques (de Provence). — Marcabru, Fax in nomine (H.
Berenger IV de Baiicelone).
Marques (Comte de Toulouse). — (Raimon VI ?) Aniom.,
Ugonet, vai ses bistensa.
Marquesa, Marqueza. — - A. de Seseas, En aquel mes.
G. de Berguedan, Refis, sanc nul temps (Il s'agit d'A-
zalaïs de Béziers, Berge rt, p. 25). G. Riquier, S&nfi
En Jorda.
Marquesa (= Béatrix de Viennois, fille du marquis Guil-
hem IV de Montferrat). — Peirol, Ben cuiava; Men-
tencio. Bergert, p. 91.
Marquesa (de Polignac). — G. de S. Desdier, Be chan-
tera. Bergert, p. 18.
Marquesan. — (Habitent de la Marche de Trévise). P.
de la Cavarana.
Marqueseta. — G. de la Tour, Treva. (Te texte n'est pas
sûr; voir les différentes leçons et conjeictu.re.s dans Ber-
gert, i>. 84-85).
Marsala. — G. deil Baus, En Gui a tort.
Marsan (Am. G. do). — R. Vidal, Abrils tisia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 191
Marseliia, Marcelha. — B. de Roveraac, Una sirvenles-
ca. B. d'AlamaiMm, Ja de chantar. B. de Bonn, Un sirven-
irabûca (vescoms de Marseille ?); ibid. (Allusion à un
chanoine de Marseille); Un sirventes. CompI, Bob. G.
tes f'arai. Un sirventes. B. Carbonel, Ais&i com cel que
del B-aus, En Gui a tort. G. dau Luc, Ges sitôt. P. Car
denal, Be volgra. P. Vidal, S'eu fos en cort. Peirol,
Tors, Per Vaninen Pascor. Roforzat, D'un cavalier.
Pos flum Jordan. R. de Vaqueiras, Gartambci. R. de
Sordel, Lo reproviers; Planher vueil; Puois nom tenc.
Marsaxs. — B. de Bonn, Pois Ventadorns.
Marselhes. — B. d'Alamianon, Pois chanson. Compl.
Rob. P. Cardenal, Ab voiz d'angel (allusion au fin
cuir Marseillais).
Marselion. — G. de Cabrera, Cabra.
Marsilis. — B. de Paris. P. Cardenal, Per fols tenc.
Martça. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
Martel (MarteJ, Lot). — B. de Born, Quan la novda;
m oit m'es deiscendre. Tendon de Guilhem et de Ri-
chard.
Martin. — R. d'Ornnge, Car dons e fi. Rostang, Bels
Senher Dieus.
Martin Algai. — l'e de S. Cire, Segner Vescoms.
Mascaroza (d'Asta.rac). — A. de Sesioas., En aquel mes.
Pour M a se a rose d'Armagnac, Cf. Berge rt, p. 30.
M \s\n t. — R. d'Alnmanon, Slcu agues virât. G. Ade-
mnr.Yo pot esser. G. de Borneil, Bes cove pois. P.
d'Auvergne, Bel mes quan. R. de M ira val, Bel mes
qu'ieu chant. R. Vidal, Abnls issia.
192
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Massa. — A. de Sisteron, En Amor. E. Cairel, Era non
vei (Marques de Massa). G. Ademar, Tant es d'amor
(dona de Massa). P. de la Cavarana (Chabaneau note :
Malgrat de Totz (Cf. suipra) = Guillaume, marquis de
Massa).
Masisot. — A. de Marsan, Qui conte.
Matafelo. — B. de Born, Pois Ventadorns.
Mataplana. — ■ G. de Berguedan, Amies marques; Chan-
soneta. R. Vidal, Abrîls issia.
Mataplana (Pons de). — G. de Berguedan, Consiros (Cf.
aussi l'article précédent).
Mataplana (Uc, Ugo, Uget de). — R. Vidal, Abriïs issia;
En aiquel temps. R. de M ira val, Grans mestiers.
Matfre, Marfre, Manfre (Rei). — A. de Pegulhan, To-
tas honors (Planh). G. Figueira, Ja de jar un sirven-
tes. L. Gâte lu s. P. Vidal, Cor quom trobes; Ma voïon-
tatz. P. de Casteilnou, Hoimais nom cài (Cf. Poile).
P. de Marseille, L'autrier. R. de Tors, Ar es ben dreit
Matfre. — P. de Ladils, Mossen Ramon.
Matfre. Cf. Marques Lanza.
Matfre (Ermengaul). — Malin, Ged., I, p. 245 (= Bre-
viari a" Amor).
[Mathilde, comtesse d'Angomlème]. — Cadenet, Seus es-
sai. La môme ? G. Faidit, tensoin avec A. de Sisteron,
Gr., 167,25; cf. Bergert, p. 42.
[Malthide, femme de» Henri le Lion, due de Saxe]. —
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 193
Chantée par B. de Born, sous le nom de Srfissa, dans
Cazutz suy ; Ges de disnar ; cf. aussi supra Majer et
Bergert, p. 22.
Matieù, Mateu. — L. Cigala, Oi maire. Tenson de Ber-
tran (de Gourdon) et de Mathieu (Gr., 75, 6).
Matieus (de Caersi). — Maiesta Matieus de Caersi, Tan
suy marritz.
Maudom (?). — Pujol, Sel qui sdlvet (Ms. Senamaudom).
Maur. — B. d'Alamanon, Qui que s'esmai. P. Vidal, Pos
ubert ai. (Tl s'agit peut-être du marquis de Malaspina ;
cf. éd. Anglade, p. 182. Ce serait plutôt Manfredi Lan-
cia, d'après Torraca, Pietro Vidal in Itdlia, in Atti B.
Accad. Arch. Lett. Bell. Arti, Nuova Série, vol. IV,
1915, p. 246 sq.). R. de Vaqueiras, Aras pot hom.
Mauran. — G. de Cabrera, Cabra.
Maurelhas. — R. Vidal, Abrils issia.
Mauren. — B. de Ventadour, Bel mes quieu chant.
Malrestain. — A. dau Luc, En chantarel.
Mauret. — B. de la Tour, Mauret. B. de Castellane, Eras
puois ivems. Gf. Mauri.
Malretainha. — F. de Marseillle, Ja no volgra.
Mauri. — B. de Castellane, Sitôt no m'es. B. de Born,
Bassa, tan creis. P. d'Auvergne, Sobrel vieil trobar
(Mauri et Miro).
\I urina. — Evesqne de Clermont, Per Crist. Bergert, p.
48.
15
194 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Mauta. — P. Vidal, Neus ni g<els.
Mauzac. — P. Cardenal, Va far del comte (lo barrey de
M.). Dauph. d'Auvergne, Vergonha.
Ma yens a. Cf. Guio.
Méandres. — A. Daniel, Ar vei vermeills.
Mediona. — G. dau Luc, Ges sitôt.
Meisso. — B. d'Alamanon. Amies Guigo (Cf. éd. de Gra-
ve, p. 81. Il s'agirait de Mison, près de Sisteron. Cf.
encore Mison).
Melan. — G. Figueira, Ja de far un sirventes. Cf. encore
P. Vidal, Tart mi veiran ; le texte est douteux.
Melchior. — R. de Vaqueiras, Aras pot hom. Peire del
Vilar, Sendatz vermeils.
Meleagre. — A. Daniel. En breu.
Melgones (Melgoires). — Ber. de Peizrenger (Sols melgo
nés). Cf. Melguer.
Melguer. — G. de Berguedan, Chansoneta. Uc de S.
Cire, Un sirventes (Mauguio, Hérault) .
Melhs - M'en - Venha. — P. Vidad, Pos ubert. (Nom
de lieu imaginaire : Mieux-m'en-vienne).
Meltcadeser (Lo). — Templier, Ira e dolor ( = E1 Melik
ed Daher ; cf. C. Fnbre, Austorc d'Orlhac, p. 15).
Mfmde (Evesque de). R. de Castelinou, Mon sirventes
Tramet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 195
Mexaxdres. — G. de S. Desdier, Los grieus désirs.
Mexelau. — G. de Calanson, Fadet, 163.
Mexerba (Marquesa de). — G. de Borne il (Guilhem Au-
gier ?), Quan vei lo dous temps. R. de Miraval, S'ieu
en canton. Cette marquise de Minerve s'appelait Es-
quia ; Cf. Andraud, R. de Miraval, p. 219, Bergert, p.
30 : Minerve, arr. de Saint-Po'ns, Hérault. Cf. Gent Es-
quia, Gent Esoltu
Mexerbes ( = Le Minervois). — R. de Miraval, S'ieu en
cantan.
Meolho, Mezulhon, Miullox. — B. d'Alamanon, Amies
Guigo. Durand Sartre de Carpentras. R. de Vaqueiras,
Garlambei (lo dons de Meolho). Faure et Falconet (R.
de Meolho). R. \ovas, Vil sirveutes ( = Mevouilhon,
Var).
Mercadier. — R. Vidal, Abrils issia.
Merces (Fixa). — Perdigon, Ben aiol mal.
Merces (Mala). — G. Adémar, No pot -csser.
Merce (Ses). Cf. Ses Merce.
Mercoill. — Peirol, Ben dei < hantar.
Mercuor (Senhor de). — F. de Lunel, Tan finamors.
Merlin. — Anon., Lo sen volgra (Gr., 461, 154). B. de
Born, Greu mes deiscendre. B. de Paris (M'erlin VEn-
gles). Gormonda.
Merlon. — G. de Cabrera, Cabra.
196 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Messatgier (Surnom ?). — B. de Ventadour, Acosselhalz
mi ; Bel mes qu*ieu chant. (Ce mot se trouve dans de
nombreux envois ; mais il est difficile d'y voir un nom
ou un isurnom).
Messenc. — Gavauda, Dezamparatz (Pueg de Mezenc =
Mezenc, dans les Gévennes).
Messina. — Carbone! et Rocin. G. de Cabestanh, Moul
malegra. R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Messo ( = Methone, Grèce). — R. de Vaqueiras, Senher.
Marques (Appel, Prov. Chr. 3, n° 101, v. 30, var.)
Messonjet. — Ue de S. Cire, Messonlet.
Micolau. — R. de Vaqueiras, Garlambei.
Midrac. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Mieg Prince, — Durand Sartre de Carpentras.
Mielhs. — B. de Born, Gel que camla. Cf. encore Mielhs
de Ben.
Mielhs d'Amic (var. d'AMiGA). — R. de Mira val, S'adreg
fos ehantars.
Mielhs de Ben. — Guiisioarda de Bel j oc (Beau jeu, Rhô-
ne ?) ; cf. supra ce mot et Bergert, p. 17. A. de Pegu-
Ihan, Eissa\men com Vazimans (ne paraît pas être un
Senhal). A. Daniel, Ane ieu ; Sim fos amors. B. de
Born, Cel qui camja ; Dona pois de mi. F. de Marseille,
Ab pauc ieu. G. Raidit, Tôt so ques p&rt.
Mielhs de Domna. ■ — Senhal propre à R. de Barbezieux,
Atressi roui Tolifans ; Alressi com Persavaus ; Bem
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 197
cuidava ; Be volria ; Lo nous mes ; Pauc sap d'amor ;
Pos qu'en midons.
Mielhs de Mielhs. — F. de Marseille, Mout i feiz. R. Bis-
tors d'Arles, Archiv, XXXIII, 427.
Milan. — Albert de Malespina, tenson avec R. de Vaquei-
ras, Aram digatz. F. de Lunel, Al bon rei. G. de Bor-
neil, Tôt suavet. Isnart d'Entravenas, Del sonet. L. Ci-
gala, Estier mon grat. Peire de la Cavarana. P. Carde-
nal, Ac non vi (texte de T ; la leçoai est fort douteuse).
Tenson de Taurel et de Falconet. P. Vidal, Bonawen-
tura (Cf. encore Tari mi veiran, v. 12, où la leçon est
fort douteuse). P. Guilhem de Luzerna, En aquel gai
sonet.
Milwes. — L.Cigala, Estier mon grat. R. de Vaqueiras,
Aram digatz (v. S. var. Appel, Prov. Chr.3). Sordel,
Plagner vuelh. Uc de S. Cire, Tant es de paubr; Un sir-
ventes vueil far.
Mi eh au , Melhau ( = Millau, Aveyron). — B. de Born,
Pois lo gens ; En sirventes farai. Sorded, Pla\gner vueil.
Cf. Amilhau.
M i r.HETA. Cf. Amilheta.
Mtlida. — G. de Cabrera, Cabra.
Milmanda (Tor). — Uc de S. Cire, Oui vol terra. Cf. Mir-
MANDA.
Mteon. — G. de Cabrera, Cabra.
Mtouee. — Anon.. Quan vei la flor. Gormonrla (L'ange!
Miguel). G. Raiîiol, Quant aug chanîar. R. Gaueelm,
Qui vol aver (jongleur et ami de R. Gaucelm).
198 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Miquel de Castilho. Cf. Castilho.
MlQUEL DE LUZIA. Cf. LuZIA.
Miquel Morezi. — Uc de S. Cire, Un sirventes (Michel
Moirosino).
Mir Bernart. — Tenson de Mir Bernart et de Sifre.
Mirabel. — A, dau Luc, En chantarel. A. de Pegulhan,
Per razo. B. de Bonn, Greu m'er descendre; Pois Ven-
tadoms; Quan la novela flors.
Miralh. — E. Caire], Lo rossinhols canta.
Miralh (Bel). — B. de Born, Dona, pois de mi. R. Cor-
net père, Un sirventes.
Miral de Pretz. — B. A. d' Armagnac, Lombartz.
Miramon. — A. de Mareuil, La cortezia.
Miranda. — G. Adeiriar, Quan la bruna bisa.
Mirandol (Semhor de). — B. de Born, Molt m'es descendre.
Mir wal. — E. de Bar j ois, Bels gazasnhs. Hue de Mm la
plana, D'un sirventes (dirigé confire R. de Miraval). M.
de Monta udon, Pos Peire. R. de Miraval, Aissi com es;
Amors me fai; A penas sai; Ar ah la forsa; Ara ma-
grobs; Bel m es qu'ieu cant; Ben ajal messatgier; Ben
sai (Mahn, Ged., nP 1100); Be magrada; Cel cui /ois;
Chans cant non es; D'amor es totz; Enquer non a gmre;
Long temps; Pos (mas) ogan; S'adregz fos chamtars;
SHeu en chantar; Tal cansoneta; Tais va mos chans; Un
sonet.
Mm manda (Tor). — B. de Born, D'un sirventes nom cal.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 199
Us de S. Cire, Qui vol terra (Cette tour fut conquise par
Guillaume d'Orange).
Miro. — P. d'Auvergne, Sobre'l vieil trobar.
Misac. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Mison (Dona de). — Sordel, Tostems serai.
Miullon. Cf. Meolho.
Mûiron. — G. de Borneil, Amors e cals /ois.
Moïse. Cf. Moyses.
Mola. — Tenson de G. Raimon et de Mola.
Molierna. — B. de Born. Molt ruer descendre.
Molinatz. — P. Vidal, Quant om es.
Mo\ al. — R. de Buvalel (?), Mout chantera.
Monbel. — P. Vidal, Tant an ben dit (Peut-être Monte-
beLlo, en Italie. Cf. notre édition de P. Vidal).
Monblanc. — S. de Girone, Cant aug en cort.
Monbriso, — M. de Montaudon, Aissi com ceî qu'a estât.
Moncabril (ou Mon Cabril ?). — G. de Berguedan, Sir-
ventes.
Moncada (Guilhem de). — R. Vidal, ap. Suchier, Denkm,
Cf. encore Guilhem de Moncada.
200 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Moncada (Ot de). — G. de Berguedan, Chanson ai.
Moncal (en Montferrat). — À. de Pegulhan, Pos ma) bela
mala.
Monçat. — Tenson entre Uc de S. Cire et Giraut.
Monclar (Berenguier de). — G. de Berguedan, Bernartz
ditz de Baisseil.
Moncli. — A. Daniel, En est sonet (Var. Monclar).
Mondas. Cf. Gidas de Mondas.
Mondrago. — Pujol, SU mais âamor. R. d'Orange, Com-
panho.
Mondragon (Pons de). — R. de Vaqueiras, Garlambci. Cf.
Appel, Prov. InecL, p. 352 ; Hist. Gén. Lang., VIII.
117.
Monelhs, — R. Vidal, Abrils issia.
Monet. — G. de Poitiers, Farai un vers, v. 67, ms. C.
Nom d'un jongleur ; cf. éd. Jeanroy.
Monferran. — B. de Born, Ouan la novela flor. G.
Faidit, Ane nom parli (Plutôt Monferrat ; cf. infra).
P. Cardenal, El mon non a. R. Vidal, Abrils issia. Sa-
varic, Savaric, eus deman (Dona de M.). Uc de S. Cire,
Dois ueils e del cor (Comiessa de M. ; Berge rt, p. 28).
Monferrat. — G. Faidit, De faire chamo; Tôt me cuidiei;
Tug cil que amon. G. Riquier, S'ieu la Irobat. J. d'Au-
busson, En Nicolel. L. Cigala, Estier mon grat. Ogier,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 201
Tostemps. P. Vidal, Bon aventura. Peirol, Pos flum
Jordan. R. -de Vaqueiras, Aras pol hom ; Galop e trot ;
Ges sitôt ma dona ; Non puesc saber. Tenson de Tau-
rel et de Falconet.
Monferrat (Beatrix de). — R. de Vaqueiras., Aram
requier. Cf. encore R. de Vaqueiras, à l'article Beatrix.
Monferrat (Comtesse de). — G. Faidit, S'om pogues.
Monferrat (Doua de). — Tenson de Prebost de Valensa
et de Savaric. P. Vidal, Estât ai gran (Sœur du
Marquis ?).
Monferrat (Marques de). — An on., Gr. 461, 42 (?). A.
[aire m es. Cf. ktifra.
Monferrat (Marques de) . — Anon., Gr. 461, 42 (?). A.
de Pegulhan, Ara parra ; Pos ma bela mdla. Alber-
tet. Ab son gai. A. de Mareuiil, Sim destrenhetz. Ca-
denet, De nulla ren. E. Caire], Abril ni mai) ; Mout mi
jjlafz ; So quom sol dar. F. de Romains, Una chalnso
sirventes (Guilbem IV de Montferrat). G. Faidit, Ane
nom parti (Cf. Monferran) ; De faire chanso ; S'om
pogues partir (Senhor de M.). G. de Borneil,No sai rei
(Senhor a cui es M.). G. Riquier, S'ieu [a trobat. P.
Vidal, Baros Jésus ; Per meih sofrir ; Pos ubert ai.
R. die Vaqueiras, No magrada.
Monferriol. — G. de Salignac, Per solatz e per déport.
Monfort. — B. de Bonn, Pots V'entadorns ; Un sirven-
tes farai. G. d'Apchier (Torcafol), Membrariaus.
Monfort (Elis de). — M. de Montaudon, Autra vetz. Cf.
Elis.
202
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Monfort (Coins de). — Anon., E sieu agues pendut. B.
de Born, Ajornar mer. (La pièce ne peut .pas être de
B. de Born le père, peut-être pas même du fils. Elle a
été écrite entre 1216 et 1218. Cf. Stimming, B. de
Born, 1913, p. 47-48). P. Cardenal, Per fols ienc.
Mongalhart. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Monge. — H. de Castelnou, Mos sirventes (Monge blanc).
Id., ibid. (Monge nier).
Monge [de Mcntaudon]. — M. de Montaudon, Autra vetz;
Lautrier.
Mongibel. — P. Vidal, Pos ubert ai. E. Cairel, Pos chai.
Monjai. — P. Vidal, Pos ubert.
Monjoi. — Comte de Foix, Mas qui a flor. Pierre III,
Peire Salvalge.
Monimen. Cf. Monumen.
Monlaur. — Dominai, Comte d'Apehier Esperdut, Lo
dezirior. G. d'Apchier, Vieil Cominal. P. Vidal, Pos
ubert ai.
Monlaur. — Cominal, C omte d'Apchier. Esperdut, Lo
Hist Gén. Lang., X, 375.
Monleos. — E. de Barjols, Bels Gazanhs (Peir cui es
Monleos)
Monmaurel. — B. de Boni, Mali mes descendre ; Quan
la novela Hors. Cf. encore Guilhem de Monmaurel.
Monmeman. — G. de Cabrera, Cabra.
Monmeito. — Pierre III, Peire Salvalge.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
203
Monpas. — A. de Marsan, Qui conte. Tenson entre Arnaut,
Foie et Guilhem.
Monpeslier. — A. de SaarLat, Aissi mou. A. de Mareuil,
.4 ne vas amor (Cil cui es M.). B. de Rovenac, Ja no
vuelh. B. de Born. Rassa, m'es si ; Un sirventes farai.
B. Carbonel, Aissi ma dat. B. de Parazol, S'ieu anc.
F. de Marseille, En chantan m' ai en. Comte de Poitiers,
Ben vuelh que. G. Faidit, .46 cossirier. G. de Galanson,
.4 leis cui am. G. Riquier, Guilhem do Mur, que euja.
J. Aguila, S? eu anc per fol. Marcabru, Al départir.
Peire et Guilhem, En aquel son. P. de Bergerac. P. de
Castelnou, Oimais nom cal. P. Vidal, Drogoman. Per-
digon, Ben ajol mal. Sordel, Ouan quieu chantes (Vaur
de Monspeslier). Cf. encore Cabestanh.
Monpeslier (Guilhem de). — G. de Galanson, A leis cui
am. P. de Bergerac. R. de Vaqueiras, Leu sonet. R.
Vidal, Abrils issia.
Monreal. — (Montréal, arr. de Carcassonne, Aude). P.
Vidal, A/os cors s'alvgra ; Tart mi veiran.
Monrozier. — G. Riquier. p. 232. P. Vidal, Tant an ben
dit. R. d'Orange, Lonc temps ai estât (Comtessa de
\fonrozier = Comtesse de Rodez : Montrosier était un
château, situe dans le département actuel de l'Aveyron,
et qui appartenait aux Comtes de Rodez).
Monruel (Bel). — B. de Venta iour, Bels Monruels. G.
de Borneil, Honratz es hom.
Mons (Maria de). Cf. Maria de Mons.
Mons Antics. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Mons Cenis. Cf. Cents.
204 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Mons Judics. — P. Vidal, Pos ubert ai (Montjuich, Bar
celone).
Monsaurel. — (Montsoreau, Maine et Loire). B. de Born,
D'un sirvenies nom chai.
■Monso. — S. de Girone, Iram lumja.
MONTAGNAGOL, MoNTAGNAGOUT. Cf. GuiLHEM DE MoN-
tagnagol ; cf. encore tenson de Sordel et de Monta-
gnagol.
Montagut. — B. de Born, Lo coms m'a mandat. R. de
Miraval, Bel m'es qiïieu chant.
Montaigon. — Guirauit d'Espainha, La gaia semblansœ.
(Plac-e de Toulo'useï, auj. place Saint-Georges. Il en
est encore question dans la Ch. de la Croisade ; cf.
l'éd. P. Meye-r, II, <p. 474).
Montalbainy. — A. dau Lulc, En chantarël.
M ont aï-ban. — G. de Calanson, Fadot, 114.
Montalbeo (?). — B. de Boni. Lo coms ma mandat, (M.
A. Thomas veut lire Montarbezo, qui serait Montau-
beron, près de Montpellier. Cf. Stimniing, B. de Born,
3e éd., p. 154).
Montalbert (Peire de). — Tenson de Peine de Mont
Albert et de Gaucekn.
MONTALDO. Cf. MONTAUDO.
Montamat. — P. Vida), Pos ubert ai.
M ont an, — Rnimon Bistortz de Tlossilho. Tenson de
Sordel et de Montai i.
Montanier. — G de Berguedan, Trop ai estât.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
MOXTARBEZO. Cf. MoXTALBEO.
205
Moxtargi. — Tenson de G. de S. Desdier et de La Dona.
Montaudo, Moxtaldo. — M. de Montaudon, Fort rnen-
ueja ; L'autrier ; Pois Peire.
Montaut. — R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Moxteiax (Caste l de). — Anon., Quant oscavalcai.
Montelh, Moxteil. — R. de Miraval, Ben ajol cortes.
R. d'Orange, Parliers. R. de Vaqueiras, Aram requier.
Montesquieu. — P. Vidal, Bem pac (Monte,squieu-Voil-
veetne, Haute- Garonne ?). R. de Miraval, A Dieu me
coman.
Moxtigxac. — R. de Rorn, Eu chant quel reis (Rev. 1.
rora., LV, p. 93).
Moxti Tabor. — A. de Pegulhan, Ara parra.
Moxto. — Pons de la Garda, Mandat m'es.
Montos. — R. de Vaqueiras, No magrada.
Moxtolieu. — P. Vidal, Bem pac. (Montolieu, dép. de
l'Aude).
Monumen, Monimen. — (Lè Saint Sépulcre). F. de Ro-
mans, Aucels no trob ; Quan lo dous temps. P. Vidal,
Ane no mori ; Sim laissava.
Mon. — P. Vidal, A per pauc. G. de Borneil, Be deu en
bona.
Morers. Rostang, Bels senher Dieus.
Mornatz (Caste! de). — P. Vidal, Son ben apoderat7.
R. de Vaqueiras, Leu sonet. (M ornas, Vauclu.se).
206 " ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Moruel. — L. Cigala, Studj fil. rom., V, 52.
Mosterol. — ' B. de Boni, Molt m'es descendre. Cf.
Berlai de Mosterol.
Mot-Mi-Platz (?). — P. d'Auvergne, Lairs clars.
Moyzes. — Anon., Tôt aissi soi. B. de Paris. Calega
Panza, Ar es sazos. P. de Corbian, 18, 22 ; Domna
dels angels. P. d'Auvergne, Dieus vera vida. P. Car-
denal, Lo jorn qu eu fui natz.
Muca (?). — Temson de G. Raimon et de Mola.
Mula (Vila de). — R. Vidal. Abrils issia.
Murol. — B. de Boni, Ane nos puoe (Moreuil, dép. de
la Somme ; Stimming, B. de Born, 3e éd., p. 189).
Murs ( = Mur-de-Barrez (Aveyron) ou Mur en Provence ?).
Cf. Guilhem de Murs.
Mursia. — G. Riquier, Guilhem de Mur, que cuja far.
(Murcie, Espagne).
Mussô. — R. de Vaqueiras, Senher Marques (Modhoni,
Grèce).
N
Nabucodonosor. — B. de Paris.
Nadaul. — G. de Berguedan, Mal o fe.
Naimona (?). — G. dau Luc, Ges sitoi. Bergert, p. 20,
n° 4.
Nalnes (?). — B. Marti, Quan Verb'es (lire N'Armesen ?
Chab.).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
i\TANRIC. Cf. EiXRIC.
207
Xaxtolh, Nantoil, Nantuelh, Lantuelh. — P. Vidal,
En una terra. R. Vidal, So fo el temps. R. de Vaqueiras,
Leu sonet. Cf. encore Gui de Nantouh et Guion de
Lantoil.
Napol, Nàpols. — Compl. Roh. Tenson des deux Guilhems.
Xarboxa. — Az. de Porcairagues, Ar em al freg temps.
B. d'Auriac, En Guilhem Fabre. B. de Ventadour,
La doussa votz (Midons de Narbona). Comte de Poitiers,
Pus vczcm. Dauphin d'Auvergne, Vergonha (Lo legatz
de N.). G. Ademar, Ben m'agrobs ; Pois /a vei florir ;
Quan la bruna biza. G. de Ber-guedan, Eu no cuidava.
G. de Borneil. La flors el vergan (Midons de N.). G.
Riquier, Amors pus a vos ; Aissi com selh ; A mon dan;
Bem meraveil ; Bem volgra ; Ane mais ; Pies de tris-
tor ; Tant m'es ïonralz ; Al pus noble ; Qui a\ sen ; Pus
Dieu ma dat saber ; Als subtils aprimatz ; Guiraui
Jii'iuier, a sela ; Ane non aigui ; En re no melhura ;
Tan vei. G. dau Luc, Ges sitôt. P. d'Auvergne, Ab fina
joia (Allusion à Ennengarde). P. Cardenal, Falsedatz;
Uarcivosque de Xarbona. P. Vidal, Caramiga (Linh
de N.) ; Pos ubert ai. R. de Miraval, A Dieu me coman
Sail de Scola, De ben gran joi.
Narbones. — G. Riquier, Ab lo temps ; Aissi pert ; Pies
de tristor ; Quis lolgues. J. Esteve, Aissi col mala-
nans. M. de Monta udon, Pos Peire. P. Rogier, Tant
ai mon cor. P. Vidal, Quant om es. Poms d'Or'tafas, Aissi
corn la naus.
Narbul ( = Narbona). — Trob. de Vi Marnant, Mal mon
oral.
Narcissus. — B. de Ventadour, Quan vei la laudeta.
Peirol, Mout mentramis.
208 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Nathan — G. de Calanson, Fadet 91 R (Naitan D).
Nat de Mons.' — R. Cornet, Al noble cavalier. Il y a
aussi plusieurs citations dans les Leys d'Amors.
Nauçalem. — G. dau Luc, Ges sitôt.
Nauzers Figera ( = Guilhem Figueira). — A. de Pegul-
han. Berlran Daurel.
Navar. B. Calvo, Mout a que ; Un nou sirventes. Ga-
vauda, Senhors. G. de Borneil, Obs magra ; Si sotils
sens.
Navar (Rei). — B. de Boni, Pois lo gens ; Quan vei ;
S'ieu [os aissi. Engles, A la zor jvi Vautrier (Thibaut
IV de Champagne ; cf. P. Meyer, Dern. Troub., p. 35).
G. de Berguedain, Trop ai estât. G. de Borneil, S' ara no
poja. Marcabrun, Emperaire, per mi. Sordel, Planher
vweii (Thibaut I, Comte de Champagne). Zorzi, Non
laissarai.
Navarra. — P. Bremon, Pus partit an. S. de Girone,
EntrArago et Navarra.
Navarra (Rei de). — B. Calvo, Un nvu sirventes (Thibaut
ii).
Nazaret. — R. d'Auvergne, Dieus ver a vida.
Nebot (?). — M. de Montaudon, Gasc pecs laitz.
Negro (Prat). — F. de Funel, Roman.
Neiron (Prat). — G de Cabrera, Cabra.
Ne'ms, Nemze ( = Nimes). — F. de Marseille, Tan m'abelis.
Porns de la Garda, Farai chanso. Uc de S. Cire, Un
sirventes vueil.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 209
Xexbrot. — G. de Calanson, Fadet, 152 D.
Neptunabus. — B. de Paris.
Xeralh, Nerralh. — G. d'Apchier, Mos Cominals.
Xermessex (?). — R. de Miiraval, Tal va mon loi. Ci.
Nalnes.
Xero. — Anon., Suy e no suy. Gavauda, Lo vers dey far.
P. de Corbian, 32. Cf. Negron, Neiron.
Nersisec. — G. de Cabrera, Cabra.
Xessa. 1 — Pujol, SU mal d'amor.
Netron (Raimon de). — P. Bremon, Un vers voil.
Nicanor. — R. de Merguas, La doussamors. (Cité comme
exemple de richesse).
Xicart ( = Château de Ne-wark, en Angleterre). — M. de
Montaudon,Seigrner. Cf. Duc de la Saille, Troubadours
Cardaliens, II, 336.
Nicolau. — R. de Yaqueiras, El so que plus.
Xicolas de Bar. — R. de Vaqueiras, Aras pot hom. R.
Jordan, Amor de vos.
Xicolet. — A. de Pegulhan, Li fol eil put.
Xicolet (de Turin). — F. de Romans, Nicolet. Tenson
de J. d'Aubusson et de Nicolet.
Nicolas de Mar . — Albert Malaspina, Aram digatz. Cf.
Lafrancos de Mar.
Nil. — A. Daniel, Ans que 'cim ; Lanquan son passât. B.
de Born, Mon chan /enisc. G. de Gabestanh, Ar vei
16
210 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
quen vengut. G. de 'Born-eil, Nom platz chans. G. dau
Luc, Si per malvatz (las gens d'ouira Nil).
Nina Vitar. — Anon., P. 272. (sic Chabaneau ; =Archiv,
50, 272).
Niol. — Comte de Poitiers, Companho farai.
Niort. — B. de Born, Ges eu nom desc. (Senhor de N.).
Mareabru, Pax..
Nirmus. — G. de Calanson, Fadet, 113 D. Cf. Tornus.
Nissa. — Anon., Ja no cugei (Marques de N.). Coimpl.
Rob.
Nisus. — G. de Calanson, Fadet, 182 D.
No, Non ( = Annone, Italie). — R. de Vaqueiras, Senher
Marques. Peut-être faut-il voir ce «mot dans une poésie
de Palais, Bem plai ; Cf. Restori, A^ozze Battistelli-
Cielo, p. 11. Cf. encore Cartentrateno.
No Gonten (Segner). — G. de Borneil, M'amia.
Noe. — P. de Corbian, 17.
Nogles (?). — P. de la Cavarana.
Noilla. Cf. Anoilla.
Nom Verai. — Zorzi, Uautrier ; SU mons [ondes.
Nono Sanchitz. — A. de Belenoi, Ailas per que.
\ontron. — B. dei Boirn, Quan la\ noveîa flors. Cf.
Wl RON (?).
Norman. — A. dau Luc En chanlarel. B. A. d'Armagnac,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 211
Lombartz. B. de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Venta-
dour, Lanquan vei (duc Norman) ; Pel dois chant (Reina
dels Xormans). B. de Born, îeu thdnt; Mon cham fenisc;
Quan la novela flor. Calega Panza, Ar es sazos. Cer-
camon, Le plaing comens. Comte de Poitiers, Farai un
vers. G. de S. Desdier, S'en tôt' me soi. J. Esteve,
Francs reis. P. de la Mula, Una leg vei. Rich. d'An-
gleterre, Ja nuls hom.
Xormanda. — B. de Vantadou-r, Lanquan vei. B. de Born,
D'un sirventes nom cal.
Normandia. — B. de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Venta-
dour, Ges de chantar. B. de Born, Cazutz sui ; Ieu cha)n;
Serdier En Coms. G. Faidit, Era nos sia guitz. L. Ga-
telus. P. Cardenal, Aquesta gens ; Tais cuj;m be. Pedre
del Vilar, Sendatz vermeils. Perdigon, Aissi com cel.
R. Cornet, El dugatz. Uc de S. Cire, Un sirventes vueil.
Xoroecs. — Peire del Vilar, Sendatz vermeils.
Xortemsexs ( = Xorthampton, Angleterre). — B. de Born,
Ane nos poc far.
Noumercat. — B. de Born, Ieu chant.
Nouvic. — G. d'Apchier, Vieil Cominal.
Novelata. — Blacasset, Guerra mi plai.
Nozasech. — Trobaire de Villarmaut, Un sirventes. (Peut-
être Girard de Saciac, Sénéchal de Charles d'Anjou ?
Appel, Prov. Ined. p. 351).
Nucheira . — Calega Panza, Ar es sazos.
Nuno, Nono. — A. de Belenoi, Aram destrogn Amors,
(Var. Naimo) ; Allas per que ; Nuls hom en re.
212
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
O
Obeth. — P. de Corbian, 19.
Oblacheira (Raimon). — Bonafe, Seigner Blacatz.
Obs de Biguli (N'). — G. Raimon, N'Obs de Biguli.
Oc et No. — B. de Born, Al dous nou ; Ane nos poc far;
Cortz e guerms ; Fulheta, vos ; Non puosc mudar ;
S'abrils e folhas.
Occidens. — Alegret, Ara pareisson. P. Cardenal. Dels
quatre caps. Etc.
Octavian. — G. de Calanson, Fadet, 89.
Odastres. Cf. Adastres.
Odiart. Cf. Audiart.
Odoartz (N'). -- R. de Tors, Ar es dreit.
Ogier (Le Danois). — B. de Born, A totz die.
Ogonet. — F. de Romans, Cantar voil.
Oills de Bec. — G. de Bergucdan, Talam. Cf. Cort
(Bras), Dens de Boial.
Ou\iros. — M. de Montaudon, Vautrier fui (lo reis
cui es Olairos).
Olargues. — (Olargues, arr. Saint-Pons, Hérault). G.
Riquier, Ane non aigui. .1. Esteve, Ogan ah [reg. Cf.
en.co.ix> Bernard d'Olargues.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 213
Olimpi. — G. de Galanson, Fadet, 122 D. (Elempi R).
Olitis. — G. de Cabrera, Cabra.
Oliveira (N'). — Trobaire de Villarnaut, Mal mon grat.
Oliver. — Durand de Paernas, En talent.
Olivier. — A. Malaspina, Aram digatz. B. de Boni,
A toiz die. G. d'Apchier, L'autrier irobei. G. de Ber-
guedan, Sirventes (Son jonigleur?). G. ée Bonne il, S'anc
jorn agui. G. de Cabrera, Cabra. Paves, An*c de Rolan.
Peire -et Guilhem, En aquel son. P. Cardenal, Tendas
e traps. P. Vidal, Drogoman. R. de Tors, De Vergulhos.
S. de Girone, Baile, jutge.
Olivier de Lausana. — G. de Berguedan, Consiros.
Olivier (de Saissac). — R. de Miravad, A Dieu me co-
man; Ane trobar ; Ben ajol messatgier.
O.mer. - — A. de Mareuil, Razos es. Serveri, ap. Suchier,
Denkm.
Ongrïa, Ongaria. — B. d'Alamanon, Ja de chantar.
Compl. Rob. (rei t/'O.). E. Cairel, Vejaire nies. G. Fai-
dit, Ane nom parti. Gauioelm, Cozin ab vos. G. Raimon,
Cant eu venc. J. d'Aubusson, Vosira dona segon. P.
Vidal, Be viu a gran dolor.
Opeti. — R. de Vaqueiras, Dona tant vos ai. (Peut-être
Obizzo II Malaspina ; Crescini, Manualelto, Index).
Opian. — G. Riquier, Pus aman. Cf. encore Bertran
d'Opian.
Opida. — (Oppède, Vaucluse). P. Vidal, Son ben apo-
deraJz.
214 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Orbacha. — Tenson de Blacatz et de Bonafe (Gr., 97, 10).
Oreles. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Orestains (Var. Aristratz). — R. de Miraval,£en ajol
messatgiers.
Orgo. - — (Orgon, Bouches-du-Rhône). P. Vidal, M oui es
bona torra.
Orielus. — G. de Calanson, Fadet, 181 D.
Orien. — B. de Venzac, Lo paire el filh (Estela d'Orien).
Montagnagol, Per lo mon fan. P. Cardenal, Dels catre
caps. R. Rascas, Lanquan lo dous temps. Etc.
Oristain. — B. de Boni, A totz die. Cf. Orestain.
Orléans. — P. de Corbian, 27. «ef. Orlei.
Orlei (Segner d'). — B. de Born, Pois als baros.
Orlhac. Cf. Aorlhac.
Ormier de Crans (Rei). — G. de S. Gregori, Nueit c [orn.
Orsaut, Osisaut. — (Ossau, Basiseis-Pyrénées). Maircabni
Ai prim eomens. P. Gairdeoiail, Tendas e traps. P. Vidal,
Drogoman.
Orson. — G. de Cabrera, Cabra.
Oscoles. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Ostalrics. — G. de Berguedaii.C7i(/n.son ai. P. Vidal, Pos
uberi ai.
Ost \sv mus. — B. de liorn, Quan la novela flors.
Oste, — Tenson de Guilhem et d'Oste.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
215
Oth. — A. del Segret, No sai quim so (Mo senher N'Oth).
A. de Peg-uHian, De Berguedan (Lo cors (TEn Oth).
Oth del Carret. — F. de Romans, Aucels no trob ; Far
vueil ; Tornalz es en pauc. G. Figueira, Quan cug
chantar. Cf. encore Carret.
Oth de Lomagna. — A. de Segret, No sai quim so (Amant
Othon II, mort avant 1274 ; Appel, Prov. Ined.).
Oth de Moncada. — G. de Berguedan, Chanson ai.
Oton. — Raiimon, P. 263 (Sic Chabaneau ; iil s'agit de La
pièce de Raimon publiée dans YArchiv, T. 50, p. 263).
Outramar. — G. Figueira, Ja de far un sirvenies.
Ovidis. — A. de Martini, Mout eron. Az. de Po>rcairagues,
Ar em al freg temps. B. (nrbonel, Aissi nia dat. G.
Faidit, Ara cove (?) (Peut-être, d'après les variantes,
cf. Appel, Prov. Chr.3, var. du vers 50). P. de Corbian,
31. Cato-La, Amies Marcabrus. R. de Barbezieux, Tuit
demandon. Reue (Sic Chabanaau ; cf. Suicider, Denkm).
P
Paes. — Uc de S. Cire, Un sirvenies (Il s'agit du Pays
( Iiarirain).
Pagan, Payan. — G. Faidit, Fortz chauza. G. de S. Des-
dier, El U'mjjs. P. d'Auvergne, BéL m es quan. P. Car-
dinal, Segner .VEble. R. de Vaqueiras, Conseil don.
Pagana (Na). — A. de Marsan, Oui conte.
Paire de Bordales. — Am. de la Bnx/ueira, Quan rever-
iejon.
21 1) ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pailensa (?). — P. -Cardenal, Tostemps volgra.
Pala (PaLafrugoIl). — S. de Girone, De Pala a Torosela.
Pauais. — F. de Marseille, Ja nos cug.
Palais (Gaujos). — Cavalier Lunel, Mal veg trop.
Palamides. — B. de Paris.
Palancoz. — Tenson de Bertran et d'un Comte.
Palars. Cf. Amatieus.
Palau (?) (La de). — Tenson de G. Raimon et de Pouzel.
Cf. encore Guyllelmona de Palau.
Palavisis (Marques). — Anon., Nuls hom no d&u d'amie.
Palazi. — B. de Boni, Ges eu nom desc. G. de Bergue-
dan, Joglar not desc (Lo bon rei palà\zi).
Pale. — H. de Vaque iras, Sentier Marques.
Palenc. — B. d'Alarnanon, Seigner Coms.
Palensa. — R. de Barbezieux, Lo nous mm (Var. Pla-
senza).
Palerma. — B. de Born, Molt mes descendre (Reis de
Palerma). Gavauda, Aras quan plou. Cf. encore Pv-
lerme. R. de V.nqueiiras, Senher Marques... no.
Palerme. — P. Vidal, Bonavenlura (Regismc de Palerme).
Cf. Palerma.
Pales (?). — R. Gaujcelm, A penas vauc en loc. Est-ce
bien un nom propire ?
Palineira. — R. de Vaqueiras, Truan. (Var. Palmiera).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 217
Pallas. — G. de 'Gaflaas-on, Fadet, 109 D.
Pals. — S. de Girone, Près dun iardi.
Pamfili. — G. de Caianson, Fadet, 157.
Pampaloxa. — Peire et Guilhem, En dquel son. Cf. Luna-
pampa.
Paxperdut. — Maroabru, D'un esirun.
Papa. — ■ [R. de Barbezieux], En chantan. B. d'Alamanon,
Un surventes (Innocent IV ou plutôt Alexandre IV ? Cf.
Appel, Prov. Ined., p. 352). P. Base, A b greu cossirr.
Papagai (Bel). — G. de Banne il, Quan veg lo dous temps.
G. Augier, Cascus plor e platiK (Il s'agit probable-
ment d'Az-alaïs de Boisisazon ; Cf. Bergert, p. 35). G. de
Galanson, Ara s es ma razos.
Papiol. — B. de Born, Ane nos poc far ; Ara sai eu ;
Domna, puois de me ; Bem plaiz car ; Cortz e guerras;
Ges no mi desconort ; Non puosc mudar ; Pois als ha-
ros; Rassa tan creis ; S'abrils e folhas ; Volontiers feira.
PAPIOX. Cf. GUIRAUT DE PAPION.
Par (Li dotze). — B. de Vaque iras, Senher Marques.
Paraco (En). — R. de Mi naval, Ane trobar.
Paradis. — Gavauda, Patz passien (Paradis blanc). P.
Vidal, Baros Jésus ; Mos cors s'alegra. Etc.
Paradis (Bel). — R. de Barbezieux, Tuit demandon.
Parasol. — S. de Girone, Sitôt s'es brans.
218 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Parentisi. — B. de Born, A totz dûel Ms. Paroci. Cf. Ber
toni, Rev. /. rom., 191 -i, p. 365.
Paris. — Anon,, Ane no eugei. Alegirel, Aissi com cel. A.
de Sescas, A vos que ieu am. A. Daniel, Ans quel cim.
A. de Mareuil, Tan nïabelis. B. d'Alamanon, Pois chan-
son. B. de Born, Bem platz car. B. Carbonel, Un sir-
ventes de vil razo. B. de Paris. Compil. Rob. G. Fai-
dit, Era nos sia guitz. G. Figueira, D'un sirventes far.
G. Arniel, Un vers. G. de Borneiil, Ben m' era bel ; Car
non ai joi. Guionet, En Raimbaut, pros dona. P. Carde-
nal, Ane non vi ; Oui vol tdl fais. R. Vidal, So fo el
temps. Rica s No vais, Pus partit an. S. de Girone, En
mai ; Seyon que ditz. Temson de P. Raimon et de Ber-
tran de G ourdou.
Paris. — (En Roueirgue). M. de Montaudoii, Fort ra'e-
nueja ; Laulrier.
Paris (de Troie). — Anoin., Si trobes. A. de Marsan,
Qui conte. A. Daniel, Quan chai (Cil de Troia). G. de
Cabrera, Cabra. G. de Cailanson, Fadet, 101. Ramfoer-
ti de Buvalel, Pois vei quel temps.
Paris (?). — Ad. Jordan, Paris viscom.
Parma. — G. Figueira, Un nou sirventes.
Parnasus (Puey de). — Anon., Cour d'Amour.
Partenopes (de Blei). — A. Daniel (Uc Brunei). Ab pla-
zer.
Pastoret. — R. de Mira val, Ara m'dgr'obs ; Aissi com
es genser ; Ben aval fartes : Ben sai ; Cel que no vol ;
D'amor es totz ; fuit cil que van.
Patarin. — Comte de Foix. Frances.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 219
Paterxo. — (En Sicile). H. de Y-aque iras, Senher Mar-
ques... no.
Patras. — P. de Corbian, 25.
Patriarchuian (?). — Tenson d'Elias Cairel et d'Isabella.
Paulet (de Marseille ?). — G. Riquier, Senh'En Jorda.
Cf. note étude sur Guiraut Riquieir.
Paus. — ( = Pau). B. de Born, Quart vei.
Paves. — P. Vidal, Bon aventura.
Pavia. — Albert Marques, Aram digaîz. B. Carbonel, Un
sirventes de vil razo. Calega Panza, Ar es sazos. F. de
Lunel, Al bon rei. Isnart cl' Eiitra veinas. Del sonet. L.
Cigala, Estier mon grat.
Pazebna. — R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Pegulhan. — Uc de Lescuira, De motz ricos.
Peiracorva. — (Pietiracorva, vallée de la Trebbia, Italie).
R. de Vaqueiras, Truan.
Peirafuoc. — (Pierrefem, Var). Tenson de Perronet et de
G. de Salignac.
Peiragorc, Peiregorc. — B. de Born, Pois Ventadorns ;
Un sirvenles cui. M. de Montaudon, L'autre lorn.
IYiragorzi. — B. de Born, Ges eu nom desc.
Peiramola (?). — G. >de Bergm'dan, Bem volria.
Peiramont. — Via de S. Cire, Matin, Ged., IV, 43.
220 -ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Peire. — A. dau Li*o, En chantarel. A. de Sisteron, En
Peire. B. de Boni, Quan vei (Jongleur). Combe d'Em-
purias. Palais, M oit se feira. R. de Beljoc, En Perc
m'es lo conort (c'est une erreur ; le texte publié par
Appell, Prov. Incd., donne : A penre m'es lo conort del
Salvatge). Reforzat, D'un cavalier. Tenson de Peire
(d'Auvergne ?) avec B. de Ventadour, Gr., 333, 4.
Peire (Coms). — B. de Boni, Lo coms m'a mandat
(Pieirre de Lara, neveu d'Ermen garde de Narbonne ;
Cf. éd. Thomas).
Peire (L'Enfant Don). — An on., Ja non cugei. P. de
Marseille, L'autrier (Il s'agit, dans ce dernier cas, de
l'infant d'Aragon, fils 'de Jaunie 1er).
Peire (Infant d'Aragon). — G. Riquier, De far chanson.
Le même, devenu roi, G. Riquier, Pus sabers.
Pierre (II d'Aragon). — A. de Pégulhan, En aquel temps.
B. de Boni, Un sirventes farai (?). (P. Vidal) Ben aja
eu. P. Vidal, Pos ubert ai. R. de Miiraval, Bel m'es
quieu chant. R. Vidal, Abrïls issia. Cf. encore. Arago
(Rei d'), Aragones (Rei). Allusion : Uc de S. Cire, Un
sirventes vueil.
Peire (III d'Aragon). — F. de Lumel, Al bon rey. G. Ri-
quier, Pus sabers. S. de Girone, A greu pot hom ; Si
per trislor (Estudis Universitaris Catalans, vol. III
(1900), p. 258) ; Qui bon frug ; Tans afans ; Peccatz
mortals ; Oui vezia son dan ; Volgra midons ; bagues
tan be ; Pois ckan era] ; Us vers farai ; Axi com cel ;
En lors chantars ; Ta mal foi.
Pk ire (d'Auvergne). — B. Marli, D'entier vers. M. de
Monlaudon, Pos Peire. P. d'Alwrgne, Chanlarai pus ;
Chantarai iïaqueHz ; Gent m'es.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 221
Peire Arxaut. — Le de S. Cire, Bem meraveil.
Peire Bremox. — Faune et Falcoimet. P. d'Auvergne,
Chaniarai. Pistoleta, La ma^'er temensa (Peire Belmon).
H. Vidal, So j'o el temps. Sordel, No pusse mudar.
Tenson de Gausbert et de Peire Brernon.
Peire Cardenal. — B. Carbonel, D'ornes atrob. Uc de
Maeosac.
Peire de Cazals. — Tenson de P. de Cazals et de B. de
la Barte.
Peire de Corbian. — P. de Corbiao, 12.
Peire de Durban. — P. de Gavaret, Peironet, en Sa-
vartes.
Peire Ermexgaut. — Frère de Matfre Ermengaut, Mat-
fre Ermengaut, Malin, Ged., I, p. 215 (Breviari <$A-
mor).
Peire d'Estanh. Cf. Estante
Peire Esteve. Cf. Esteve.
Peire de Fraisse. Cf. Fraisse.
Peiregros (En). — Protecteur de G. de Burfort. G. de
DurforL Quar sa\y petit.
P. G. (= Peire Gnilhem). — Marchand drapier, à Mar-
&( iîle. B. Cnrbonel, Cor digas me ; S'ieu anc nul temps;
Un sfirventes.
Peitu; Guilkem (de Luzenna ?). — Sordel Lai an Peire
Guilhem.
222 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Peire Guilhem de Luzerna. — Uc de S. Cire, Gr., 457,
28.
Peire Lacassanha. — B. de Boni, Bem plalz car.
Pey de Ladils. — P. de Ladils, Verais Dieus.
Peire Laroqua. — M. de Moiniaudon, Pos Peire.
Peire de Maensac. — Vesque de Clarmon, Peire deMaen-
sac.
Peire de Monzo. — P. d'Auvergne, Chantarai.
Peire [de la Mula]. — Paliaiis, Molt se fera. Cf. Schultz,
Zeits. rom. PhiL, VII, 195 et A. Restori, Nozze Batlis-
telli — Cielo, p. 5).
Peire del Puei. — ■ Aimeric, Peire del Puei.
P. R. — Rofïn et Izarn (P. R. qu'onra son bon linhage).
Peire Raimon. — Temsoni de P. RaimOiii avec B. de Go>r-
do. Uc de S. Cire, Pey Ramonz ditz.
Peire Rogier. — A. de Pegolhan, Lanquan chanton. P.
d'Alvergne, Chantarai. P. Rogier, Al pareisser* ; Tan
no pieu. R. de Miraval, A Dieu te coman (Peire Rogier
de Mirapeis). R. d'Orange, P. Roger a trassaillir.
Peire Rois. — B. de Born, Quan vei. Cf. Milà, p. 99.
Peire Salvatge. — Pierre III.
Pftre Torat. Cf. Torat.
Peire Trabustal. — Temson de P. Trabustal et de
Raynaul dé Très Smizes.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 223
Peire Vidal. — M. de Montaudo-n, Pas Peire. P. d'Al-
vergne, Chantarai (Yar. à la str. XVI; Appel, Prov.
Chr.3). P. Vidal, Baros de mon dan ; tenson avec Bla-
catz. le de Lescura, De motz ricos. Cf.. encore Pier
(En), Pelizer.
Peiro. — Quartier die Toulouse. B. de Born, Lo coms.
P. Vidal, Ajostar.
Peiro. — Quartier de Constantinople. R. de Vaqueiras,
Senher Marques no.
Peirol. — A. de Sisteron, Bon* chantar. M. de Montaudon,
Pos PWre G. ciel Baus, Bem meraveil. P. d'Alvergne,
chantarai (Var. à la str. XIII). Peirol, Ben dei chantar;
('ora qu'Amors ; APentencio ai tota ; Quant Amors.
R de Vaqueiras, Tttit me pregon. Tenson de Blacatz
et de Peirol. Tenson avec Dalfîn, avec Gaucelm, avec
Senher, avec B. de Ventadour.
Peiron. — G. de Berguedan, Un sirventes ai.
Peiroxa (Xa). — Giraut del Luc, Ges sitôt.
Peiroxela. — Tenson de Cabrit et de Richard de
Tarascon.
Peiroxet. — J. Rudel, No sap< chantar, var. au v. 37, éd.
Jeanrov, p. 33.
Peiroxet. — Tenson de Peironet et de Guiraut. Tenson
de G. le Salignac et de Peironet. G. Ademar, Chantan
dissera (Jongleur). Peire de Durban, Peironet. P. de
Gavaret, Peironet.
Peitau. — A. de Sisteron, Monge digatz. B. de Born,
D'un sirventes nom cal ; Ges de disnar ; Ieu chant ;
Quart vei lo temps ; M oit m'es descendre ; Passa tan
224 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
vreis ; Senher En Coms ; S'ieu fos aissi. Cercamon,
Ab lo Pascor ; Lo plaing comenz. Comte de Poitiers,
Pas de chantar. Marcabru, Assatz m'es bel ; Emperaire
per mi ; Lo vers comens ; Pax in nomine ; Pois Viverns.
M. -de Montaïudon, Aissi com cet qua estât. P. Vidal.
Ges pel temps. R. de Vaquai ras. Ar vei escur. Ri-cas
No vas, En la mar major. Uc de S. Cire, Un sirv entes.
Peitavi. — ■ Albert et Monge, tiens on. B. de Born, Quan
la novela flors ; Un sirventes. Cercamon, Lo plaing
comenz (Lo Peitavis = Le comte de Poitiers). G.
Faidit, Era nos sia guitz. J. Rudcl, Quan lo rius. Mar-
cabru, Al prim comens. Richard d'Angleterre, Ja\ nuls
hom. Ricas Novas, Pus partit.
Peitavina (gent). — G. de Berguedan, Un trichaire.
Peiteus, Peitieus. — A. dau Luc, En chantarel. B. A.
d'Armagnac, Lombartz. B. de Boni. Pois Veniadorns.
J. Rud-el, Quan lo rius. P. Vidal, De chantar. R. de
Gasteduo'u, Er a ben dos ans. Cf. encore Azemar de P.
Peitieus (Coms de). — Cercamon, Car vei fenir. Marcabru,
Au\atz de chan; Pax in nomine. P. Vidal, Ane no mori;
Nuls hom nos pot (Richard d'Angleterre).
Peitieus (Senher de). — G. Faidit, Jauzens ab gran; Non
m'agrobs chantz.
Pelagors ( = Peiragorcs?). — A. dau Luc, En <jhantarel.
Pelardit. — Uc de Lescura, De motz rvios.
Pelaus. — G. de Calanson, Fddet, 106.
Peleas. — G. de Cala.nsom, Fadet, 74, 109 R. cf. encore,
71 D.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 225
Pelegri. — A. Daniel, Ans quel cim.
Peuestort. — Tenson dTsnar-t -et de Pelestort.
Peleus. — B. de Yentadour, Ab /oi mou (La lansa de P.)
Pelizer. — Blacatz, tenson avec Peilizer (c'esit-à-dire pro-
bablement Peire Vidal).
Pêna (Yescomlessa). — Sur ses frelations avec R. Jordan,
cf. Berge rt, p. 36.
Penacôrna. — Albert Marques, Aram digatz.
Pexedes. — S. de Girone, Entre Caldes.
Pent (?). — A. dau Luc, En chantarel.
Pepi. — G. de Calanson, Fadet, 166. P. de Corbian, 33
Peralta. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Perdiçx — B. de Paris.
Perdigon. — Dauphin d'Auvergne, Perdigon. Tenson de
G. Faidit et de Perdigon. R. de Vaqueiras, En Ademar.
R. Vidal, En aquel temps. S. de Girone, Suchier,
Denkm., 37-39 ( = Si votelz dir). Tenson de R. de Va-
queiras, Aimar de Pei tiens et Perdigon. Uc de Le s cura.
Peria. — R. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon consir.
Perizon. — G. de Cabrera, Cabra.
Perma. — Ma-ifoabrun, Ans quel terminis.
Pi;ro. — Aimeric, Peire del Puey.
17
226 ONOMASTIQUE DES TROUBÀDOURS
Perpinhan. — Pistolela, Ane mms nuls hom. R. d'Orange,
Als durs crus.
Persa (Rei de). — E. Cairel, Abrils ni mais. P. Vidal,
Ane no mori.
Persan. — B. de Bonn, Ane nos poc far. Calega Panza,
Ar es sazos. E. Cairel, Oui saubes. G. Faidit, Forlz
chaïuza. P. Cardenal, Tan vei to segle. R. de Vaqueiras,
Conseil don.
Persangua (?). Cf. Sangua.
Persaval. — A. de Pegulhan, Li fol eil put. B. Zorzi, En
tal désir. Isnart d' Entra veinas, Del sonet. R. de Vaquei-
ras, Aram requier. R. de Barbezieux, Atressi com Per-
savaus. Cf. encore Flamenca, ap. Birch-Hirsehfed, p. 48.
Persens (Na). — S. de Girone, Cuenda chanso.
Perseran. — Rich. d'Angleterre, Ja nuls hom (Cil de
Perseran).
Perses. — Templier, Ira e dolor.
Petier. — M. -de Montaudon, Be m'enueia.
Pey d'Alvergne. — B. Marti, D'entier vers far. P. d'Al
vergne, Gent es.
Philip. Cf. Filip, Felip.
Piïilipa. Cf. Felipa.
[Philippe Auguste ?]. — Cf. P. Vidal, éd. Anglade, n°
XLII, v. 41.
Phyllis (?). — G. de Calansoè, Fadet, 149. (Mss. felis,
feris).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Picardia. — B. A. d'Armagnac, Lombarlz.
227
Picart. — J. Estève, Francs reis. P. Cardenal, Per fols
lenc.
Picolet. — G. de Calanson, Fadet, 171 D. (Dido quel lel
ti).
Pier (En). — R. de Vaqueiras, Aram digatz ( = Peire
Vidal ? Cf. Sohultz Gora, Epist. di R. de Vaqueiras,
p. 157 ; d'après Cresleini, Manualetto).
Pilât. — Anon., Tout enaissi. G. Augier, Ccùscus plor.
P. Cardenal, Un estribot. Cf. encore Pons Pilât.
Pixairol. — A. de Pegulhan, Li fol eil put (Lo marques
part Pinairol).
Pinos. — B. d'Alamanon, Mout mes greu. B. de Born,
Quan lœ novela flors. Esquilha, Jozi diatz. R. Vidal,
Abrils issia.
Piramus. — A non., Papagai. A. de Ma.reuil, Tan m'abe-
lis. E. de Barjols, En atrelal (Priamus). G. de Cabrera,
Cabra. G. de Salignac, Tôt en allai esperansa (Piramo).
P. Cardenal, Cel que fe. Ruifîn et Izarn, Vos que amatz.
Pi. de Vaqueiras, Aram requier.
Pirrus. — G. de Calanson, Fadet, 107 D.
Pisa. — B. de Ventadour. Tant ai mon cor. Marcabru,
Bel m'es quan la rana. P. d'Auvergne, Chantarai pus.
P. Vidal, Bon1 aventura. R. d'Orange, Una chansoneta.
R. de Vaqueiras, Senher Marques... ar. Uc de S. Cire,
Bem meraveil.
Pisan. — Anon., Nuls hom no deu d'amie. B. de Born,
Guerra e pantais.
228
PlSSON.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
— B. Foloon, Ja) no creirai.
Pistoleta. — Tenson de Pistoleta et de Blacatz.
Plan (R. del). — Rufiiii et Izam, Vos que amatz.
Planel (Raimon de). — B. de Boni, Mailolis joglars.
Plariers. — P. Gardenal, Cel que fe.
Plasenza. — .Albert M al as p i na, Aram digatz. A. de Pegul-
lham, Per razo natural. Rieais Novas, Lo bels terminis,
Sordiel, Aylas ! e quem [an (Dona de Plasenza, ou mé-
taphore ? Chah.).
Plassa. — (Piazza, Sicile). R. de Vaqueiras, Senher Mar-
ques... no.
Platon. — A. de Mareuil, Razos es. Matfre Ermengaut,
Temps es quieu. S. de Giron©, Suchier, Denkm.
Plazer (Bel). Cf. Bel Plazer ; la pièice citée est plutôt de
R. de Mïravail; le m,s. C .seul a Bels Plazers.
Plozac. — (Pioiasaacio, prov. de Turin). G. de La Tour,
Pos N'Aimerics. Cf. Berge rt, p. 105, où est citée Aine-
sina de Plozasc (Albertet, En amor trop, str. IV (ms.
D).
Plus Adreit. — G. de Borneil, Era! quan vei.
Plus Avinen. — G. Faidit, Ara cove; Bem platz; D'un
dous bel plazer; Jauzens; Oimais tanh; Toi me cuidei.
Sur la question do savoir si ce Senhal désigne une seule
et même personne, cf. Bergert, p. 122.
Plus Car. B. Zorzi, Mal aja ce].
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 2*29
Plus Leial. — F. de Marseille, Sitôt me sui. P. de Cap-
deuil, Si com celui.
PoiG, POG. Cf. PUEG.
POILLA. Cf. POLHA.
Point. — B. de Bon de i Ils, Tôt aissim pren.
Poisson (Gaifier). — G. d'Apchier, L'autrier trobei.
Polha, Poilla. — A. Daniel, Er vei vermels. B. de Born,
Bem plcùtz car; Non puesc mudar. Daude de Piradas, El
temps d'estiu. G. de Berguedan, Chanson ai. G. Riquier,
Senh, En Jordan. laeme Mote, Non es razon. L. Gate-
lms. P. de la Cavarama. P. Vidal, Bon'aventura. P. de
Cap deuil. En honor. R. de Tors, Ar es ben dreitz. Ricas
\ovas, Pus partit an. Uc de S. Cire, Un sirventes voit.
Polhes, Poilless. — Aieart del Fosisat, Entre dos reis.
L. Cigala, Studj fil rom., V, p. 45 ; ibid., p. 48. !..
Gatelus. P. Cardenal, Per fols Une. P. de Castelnqu,
Hoimdis nom cal (Rei Poile = Manfred).
Polignac. — Cf. Heralh de Polinac. A. Catalan, Aw per
nul temps.
Politus. — G. de Calanson, Fadet, 187 D.
Polonhac. — P. Cardenail, El mon non a.
Polpitz. — Giraut de] Luc, Ges per malvatz.
Pomairoi.s (Peire de). — Temson de Pomairol et de Guio-
m (Or., 238, S = 366, 24 = 373, i).
Pompeon. — G. de Calanson, Fadet, 82 R (Pompeigon D).
Pompieu. — P. de Corbian. 32.
230 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pons. — B. de Born, Pois Ventadorns, (Pons, Charenle-
Inférieure). Garai d'Apehieir, Pos Cominal.
Pons de Capduelh. — E. de Barjols, Bèls Gazanhs. Ca-
brit et Ricau, Cabril, al meu ve\are.
Pons del Castellar. — G. de Berguedam, Ben ai auzit.
Pons de Castilho. — R. Vidal, Abrils issia.
Pons de Mondrago. — Pi. de Vaqueiras, Garlambei. Cf.
Mondrago.
P^ns de M one au r. — R. de Vaqueiras, Garlambei. Cf.
Monlaur. Tenson de N'Esperdut et de Pons de Mon-
laur.
Pons Pilât. — P. d'Auvergne, Lauzatz sia.
Pons de Serveira. — R. V 1 d ad , Abrils issia.
Pons de Teza. — Pons de la Gardia, D'un sirventes a far.
Pons Tortz. — ■ G. d'Apchier, Mos Cominals.
Pons Ugz. — G. de Berguedan, Bem volria.
Pons (Sant). — (Saint-Pons près de Marseille). Pujolos.
SU mcils damor.
Pons de Tomeiras (San). — (Snint-Poms de T ornières, Hé-
rault). G. Riquieir, A Sant Pos.
Pônsa (Na). — E. Cairtèl, Sù quem sol dar (Na Ponsa pari
Durai:). F. de Marseille, ,1a non cug hom. Bergert.
p. 25.
Ponset d'Aguilar. Cf. Aguilar.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 231
Ponso (Las douas de). — R. de Vaqueiras, Truan.
(Ponzone, prov. d 'Alexandrie, pires d'Acqui.)
Poxsox. — R. Vidal, Abrils issia).
Font d'Estura. — G. Faidit, Mout a poignat (S-cnhor del
P. d'Est. = Marquis de Moiitferrat?)
Pont Naut (Lo mostier de). — R. de Cornet, Bels sentier
Dieus.
Porc Armât (de Creimona). — G. de la Tour, Un sirveu-
tes farai.
PORCELETA. Cf. A Z AL A 16.
Porcier. — Tenson de Folquet et de Porcier.
Porfili. — ■ A. de Mnreuiil, Razos es. S. de Girone, ap.
Suchier, Denlim.
Porta Joya d'Engolmes. Cf. Engolmes.
Portogal, Portegal. — Gavauda, Senhors. Joau Esteve,
Aissi col malanrtns. Mntcnbru, Al prim comens ; Em-
peratre per mi ; Bel m'es quan la rana. Tomiers, Si
col flacs.
Ports ((h> Pyrénées). — G. Hue d'Albi, Quan lo braus.
Porus. — Tenson des deux Guilherns.
Posquieras. — Daspol, Fortz trislors.
Posso\ d'Â'nguilar. Cf. Aguilar.
Pozestatz. — G. Figuiedpa, Quan eug ehantar.
Pouzet. — Tenson de G. Ra.imon et de Pouzet.
232 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pratz (Kaimon de). — G. de Berguedan, Amies Marques.
Preacor. Cf. Peiracorva.
Prebost (de Valensa). — Tenson de Prebost de Valorisa
et de S avarie.
Prebost (Lo). — G. de S. Grego-ri, Ben grans avolesa.
(Oncle de N'Aimar).
Precalis. — R. de Yaqueiras, Valens Marques.
Preiracorva. Yarianle de Peiracorva.
Prexcipat. — R. de Tors, Ar es ben dreit.
Priamus. — B. de Paris. Cf. Piramus.
Pris (Na) (?). — P. Carde.nal, Cèl que fe (Apris ou Na
Pris ?).
Privât (Amor). — R. de Tors, Per favinen Pascor.
Proeivsa. — Anon., Gasquet, vai t'en. Anon., Ouan Pro-
ensa. Aime rie, Peire del Pue y. A. de Bedenoi, Pos
Dieus nos a. A'ibertet, Monge digatz. B. de Yentadour.
Se m an perdut; En aquest gai sonel. B. d'Alamanon.
De la sal de Proens'ai ; Pois chanson ; Oui que s'esmai.
B. de Born, Pois lo gens. Tenson entre Blacatz et Ber-
nart. Blaca.ssot, Be votgra que venques. G. Faidit, D'un'
amor; L'onratz jauzens; Pel joi del lemps. Gav-auda. Sen-
hors. G. de Borneiil, Amors -c sim ^Main: L'autrier;
S'anc jorn agui; Toi suavet. G. d'Espagne, Pus ab sen-
hor. G. dau Pue, Ges sitôt. G. Biquier, Sitôt s'es grans.
G. Figuie-ra, Ane mais de joi; Pel joi del bel. J. Moto
d'Arles. J. dWubusson, Doua de chantar; Vostra dona
segon; lensoin aviec SorddL Tonson de Jaufre ri d'Elias
fie Barjo/K L. Gigala, Eu no chant g>es; Lanfclm; S/ mos
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 233
chans fos; tenson avec R. Robin. Marcabru, Auiatz de
chain. M. de Montaudon, Segner. Montagnagnol, A Lunel
lutz. Ogier No vella, Per vos bella dona. P. de Marseille,
.46 marrimen; Aras qu'es; L'autrier; Razos non es. P.
d'Auvergne, Ab fina joia. P. Bremon, Ben es razos; Lo
bels terminis. P. Cardanal, Domna que va; Falsetatz. P.
de Castelnou, Hoimais nom cal. P. G. de Luzerna, En
aquest gai sonet; Oui Na Cuniça. P. Vidal, Ab Valen;
Bon aventura; Drogoman; Ges pel temps; Mout es bona
terra; Mout m'es bon e bel; S'eu fos en cort;
Si saubesson mei oilh; Tant ai; Tan mi platz; Tant an
ben dit. Peirol, Pos flum Jordan. Pistoileta, Segner Bïa*-
catz. Ponson, Ben dei viure. P. de La Gardia, De chan-
tar. Pujol, SU mal damor. R. d'Orange, Un vers farai.
R. d'Eiras, Coms proensals. R. de Tors, Amie Gaucelm;
Ar es ben dreit. R. de Barbezieux, En chantanz. R. Vi-
dal, Abrils issia. R. de Vaqueiras, D'amor nom lau ;
Del rei d'Aragon ; El so que plus ; Non puesc sabc-r.
R. de Mira val, Bertrans, si fossetz. S. de Girone, Apres
lo vers comença (Doctors de Proensa). Skart de Mar-
vejols. Tomiers, Si col flacs.
Proexsa (Comte de). — A. de Pegulhan, Ab marrimen.
Blacasset, De guerra fui. B. d'Alamanon, Ja de chan-
tar ; Una chanso dimeia. B. de Castellane, Guerra e Ire-
balh ; Sitôt no m'esfors. Granet et Sordel, Pos al
comte. B. -de Rouvenac, Una sirventesca. B. de Born.
Un sirventes farai. G. d'Espagne, Pus era. P. de Mar-
seille, Aras qu'es 'lo gais. P. d'Alvergne, Ab fina joia
(A ls comtes en Proensa). Pujol, SU mal d'amor. R. de
Tors, Ar es dreitz (Charles I). Sordel, Lai al comte.
Tmb. de Villaimaui, Un sirventes (Charles I).
Proensa (Comtes.sa de). — Garsende, mariée en 1193 a
Alphonse IT de Provence ; prend le voile en 1225. Cf.
^upra Garsexda et Bergeirt p. 42.
Proexsa (Comfessa de). — Béatrix de Savoie, mariée en
234 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
1219-1220, à Raiiïion Bérenger V, comte de Barcelone
et de Provence, morte en 1267. Cf. Berge rt, p. 44-46.
Nous donnons ici, d'après Bergert, la liste des poésies
où elle est nommée, en même temps que ■celles qui con-
tiennent de simples allusions. A. de Belenoi, Nulhs hom
en re (Gr., 392, 26); Tant es d'amor. A. de Sisteron,
En amor trop. Arnaut Catalan, Ane per nulh temps. B.
cTAlama^on,' Mout m'es greu ; Vist ai. Cadenet (ou
Elias de Barjols), Be fui conoissens. E. de Barjols,
Amors bem pialz ; Be deu hom ; Morir pogr'eu ; Pos
vei. F. de Romans, En chantait voit. G. de Borneil, Gen
mestava. G. d'Espagne, Sa gaia semblansa. Peire Bre-
mon, Ben es razos ; Tuit van cansos. Pons de Cap deu il ,
Ja non er hom ; Si totz los gaugz. Tenson de Uc de la
Bacalaria et de B. de Saint Félix. Uc de S. Cire, Très
enemics (Est-ce Garsende ou Béatrix de Savoie ? Cf.
éd. Jeanroy-De Grave, p. 151). Cf. encore Biatrix.
Proensa (Comtat de). — Com.pl. Rob.
Proensa (Senhoriu de). — E. de Barjols, Amors be
m'avetz.
Proexsal. — A. de Pegulhan, Ab marrimen. A. Catalan.
Amor ricx ; Lanquan vinc. B. d'Alamanon, Qui que
s'esmai; Un sir vent es; De la s al. B. Carhonel, Per es-
passar. B. de Castillane . Guerr'e frebalh : Sitôt no m'es
fort. Grainet, Comte Karle. G. de Borneil, Sim sentis.
G. Rkfuier, S'ieu ja trobat. J. Estève, Aissi col mata-
nans, M. de Monlaudon, Vautre (orn. P. de Marseille.
JMutrier ; Razos non es. Ricas Novas, Pu* partit an.
P. de Gasteikioaii, (limai* nom cal. P. Vidal, Mos cors
s'alegra. R. de Miraval, Bertran, si fossetz. R. de Va-
queiras, Rria tan vos ai ; Senher Marques. Sordel, Non
puesc mudar.
Proensàl (B^l). — G. d'Espagne, Dona, sitôt nous es :
Ges encaraï ; Pus ah senher ; Pos era sui ; Na ses
mèree ; Non puesc.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 235
Proexsals (Coms) . — L. Gigala, Si mos chans fos (Char-
ges I). Loquet Gatelus. Cora quieu fos. Montngnagno!,
Segner Sordel, mandamcn. R. d'Eiras, Coms proen-
sals. Sordel, Cel que m'afi ; Planher vuelh (Raimon
Bérenger IV).
Proexsals (Senher). — G. Riquier, S'ieu ja trobat.
Profeta (Jongleur). — P. d'Auvergne, Lo senher.
Plei, Puoi, Pueg, Pog, etc. — Dauphin d'Auvergne, Reis
pois. Gavauda, Senhors. G. de Cabestanh, Aissi cum
rein. G. Riquier, Als subtils aprimatz (La cour du Puv
en Veiay, comme dans R. de Barbezieux). P. Cardenal,
El mon non a. P. Vidai, Tari mi ueïran (Sans doute
Pennantier. Puegnautier (Aude); cf. ce mot). R. Vidal,
Cf. encore la biographie dm moine de M on tau don et
notre édition de R. de Barbezieux. Cf. aussi Peire del
PUEI.
Puegcerda. — G. de Berguedan, Talens m'es près.
Puegcibot. — Cité par Terraimagnino, Romania, VIII,
193 ; -quatre vers.
Pueg Clar. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... ar.
Pueg de Dona. — A. Daniel, Lançon son passât.
Pueg Guilhem. — B. de Born, Puais Ventadorns. Cava-
lier LiMiel de Montech. Vautrier mcntre.
Pueg Laurent (Sicart de). — G. Riquier, A cel que deu
voler (Tu\ Inurens, dans île Tara ; Cf. ,T. Anglade, du-
rant Riquier, p. 57, elfe).
236 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Puegmeisso (?). — B. d'Alaimanon, Amies Guigo. M. S.
de Grave lit Meisso (^peut-être Mison, près de Sis-
teron). Raynouard a iliu PuymeisiSO, mais S. de Grave ne
sait pas d'où Raynouard tire cette leçon.
Pl eg Olen. — P. Espanhol, Com cel que [on (L'eau de ce
puy ne bouillait pas).
Pueg Richart (?). - Temson d'Isnairt et de Pelés tort.
Pueg Santa Maria. — G. de Beirguedan, Talans m'es
près. Isnart, Del sonet (Allusion à la cour du Puy en
Velay).
Pi egverd. — G. de Rerguednn, Bem volria. P. d'Auver-
gne, Chantarai (Purvert, dép. de l'Aude).
Pujol. — Pujol, Ad un nostre.
Pujolos. — Pujolos, SU mal damor.
PUPETZ (?). Cf. POPITZ.
Qual-Ouk-Siatz (Na). — R. de Tors, De Vorgoillos.
Qualatagiro. Cf. Calatagiro.
Quartona. — R. die Yaqueiirais, Non puesc saber.
Q l ER. Cf. SOLATZ DE QlER.
Queralt. — S. de Girofle, Près d'un {ardi. Cf. encore
Guerau de Queralt.
- ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
it
H. ( = Raimon). — Gavauda, Patz passien. R. de Va
•que iras, Garlambey.
Kachel. — P. Vidal, Bem pac.
Raembal. — G. Faidit, Aram digatz.
Ragon. — • G. de Calauson, Fadet, 83 R.
Il ai (Bel). — J. Esteve, Aissi com sel; Cossi moria (Rai
employé seul) ; El dous temps ; L'aulrier; Ogan ;
Sim vai.
Haï. — G. de Cabrera, Cabra.
Raimbauda del Baus. — B. d'Alaimanon. Mout m'es greu;
tenson avec Sordel. R. de las Salas, Non puesc partir.
Kaimbauda (de Biolh). — (Femme de Guilhem Rostang,
seigneur de Biolh, auj. Deuil, Alpes-Maritimes). P.
Vidal, De mon chantar; En una terra; Tart mi veiran;
peut-être Ges pel temps; Bergert, p. 35.
Raimbaut. — G. del Baus, Bem meraveil (Ms. H Raubaut)
Raimbaut, Rambaut, Raembaut. — - G. de Cabrera, Cabra.
P. d'Auvergne, Chantarai d'aquestz. Tenson d'Albertet
et de Rambaut. Teinson de B'iacatz et de Raembaut.
Tenson de ^uiooiet et de Raembaut.
Raimbaut (d'Orange). — P. d'Auvergne, Chantarai (Cf.
l'article précédent). P. Rogier, SenKEn Raymbaut.
R. d'Orange, Be s'eschai ; Escotatz.
Raimbaut de Vaqueiras. — Tensous de R. de Vaqueiras
avec Aimar de Peiteus et Perdigon, avec Coine, avec
238 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Engleis, avec Albert de Malespina, avec G. del Bans,
avec la Génoise. R. Vidal, En aquel temps.
Haimon. — Amon., Seigner Savarks. Aimerie, Peire del
Puey, A. Daniel, Puois Diaimons. G. de Cabe,stanli, Ar
uei ; Lo dous cossire. G. de Borneil, Al plus leu. Rai-
mon, Se lEslanqer. 11. de Buvalel, Mout chanterai
Sordel, Non paesc mudar. Tenson de Lantelm et de
Haimon. Tenson de Rodrigos et de Raimon. Tenson
de Tare Malec et de Raimon. Zorzi, Totz hom quenten.
Raimon (Comité). — A. Daniel, Dous braiz e critz (Lo [il
al comte). B. de Born, Cortz e guerras (Probablement
Raimon V de Toulouse); Quan 'la novela flors (Rai-
mon V). Goraionda (Raimon VI). G. Figueira, D'un
sirvmlcs ; Un riou sirventes (Raimon VI). G. Olivier
d'Arles, Escrich truep. G. de S. Desdier, Aissi com es
bêla (La filha al pro comte). P. Gardenal, Be volgra
(llaimon VU) ; Falsedatz (Id.). R. de Minava-ljEr ab la
forsa (Raimon VI). R. Vidal,Abri/s issia (Raimon V).
Uc de S. Cire, Un sirventes. (Rjaimon VII).
Bai mon Agout. — Cadenet, De nulla ren.
Raimon d'Avinho ( = Raimon V de Toulouse). • — B. de
Born, Ges eu nom desc. Cf. B. de Born, éd. Stimming,
s. v. Raimon et la pièce Lo coms m'a mandat.
Raimon Berenguier. — (Père d'Alfonse II d'Aragon). G.
de Berguedan, Reis sanc nul temps. Ogier, Tostemps.
Raimon de Bocados. — G. de Berguedon, Un sirvenles
voit
Raimon de Cerveira. S. de Girono, Cah aug eu enri.
Raimon Durtz. B. de Bo>rn, Quan la novela [lors.
D'après Sliinrniim, B. de Born, 3e étd.. p. 178, il faudrait
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS !239
peut-être lire» d'Urtz, qui serait Urt, dans l'arrondisse-
ment de Bayoïine, ou Urtg y V'i/a/% dans le diocèse
d"Urgel.
Haimon Drut (ou Durt ?). — R. de Miraval, Former s,
per mos. Le même que le précédent ?
Haimon de Durfort. — A. Daniel, Pois Raimons. Turc
Àlalec, En Haimon, beus tenc.
Haimon Gaucelm. — R. Gaucelm, Apenas ; tenson avec
Joan Miralhas. Ilamon son frère, ibid. Cf. Bels Senher
Dieus.
Haimon Gaucelm (de Pinos). — R. Vidal, Abrils issia.
Haimon Gauseràn (de Pinos). — B. de Born, Ouan ta
navela flors. G. de Berguedan, Bem volriai (Appelé
dans la même pièce Raimon Rauseran).
Raimon Guilhem. — B. de Ro'uveinac, Bel m'es (Il ne s'agit
pas du troubadour).
Raimon Guilhem. — Tenson avec A. de Pégulhao; tenson
de Haimon Guilhem et de Maistre Ferrari.
Haimon Izarn. — G. .Riquier, Senti En Jorda.
Raimon Jordan. — R. Jordan, Raimon Jorda.
Haimon Joan. — G. Riquier, Al car onrat Senhor.
Raimon de Miraval. — P. Duran, D'un sirventes m'es
près (Sirvonfcs dirigé contre lui). R. de Miraval, Ber-
trans, si fnssetz; Tostemps essenh. R. Vidal, En aquel
temps. Uc de Mata plana. Ab plazer.
Raimon de iXetron. — Riras Nova,?. Un vers mil enmensar.
2iO ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Kaimon de Planel. — B. de Borax, Mailolis ioglars. (Un
Raimon ide PLanel, -dans le diocèse d'Agen, est eité en
1243, Hist. gén. Lang., Vlll, 1119 ; cf. encore Raimon
del Plan et Gallia\ Christiana, II, 954 E ; d'après Stim-
ming, B. de Born, 3e éd., p. 209).
Kaimon del Plan. — Temson de Rufîan et dlzarn.
Kaimon (de Pratz). — G. de Berguedan, Amies marques.
Kaimon Rainoart. — K. de Vaqueiras, El so que pus.
Kaimon Kauseran. — G. de Berguedan, Be uolria. Cf.
Kaimon Kauseran.
Kaimon Robin. — L. CigaJa, Raimon Robin.
Kaimon [de las Salas]. — R. de las Salas, tenson avec
une domna.
Raimon de S. Marti. — Rime \ova,s, Un vers voil
comensar.
Kaimon de Timor. — G. de Berguedan, Reis s'anc nul
temps.
Raimon Vidal de Bezaudun. — R. Vidal, So [o el temps.
Raimonda de Rocafoil. — Gui de Cabanas, Vist ai.
Bertran.
Raimondet. — P. Cardenal, Toslemps (Variantes de la
tornade, Appel, Prov. Chr. 3).
Raimonèt. — Ricas No vas", VU sirvenfes.
RaimuL. — (= Raimon, déformé à cause de la rime).
Trobaire (\o Villarnauit, Mal mon grat.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 2U
Raina. — Uc de S. Cire, Ane enemic (Texte du ms. E ;
cf. l'édition Je*anroy-De Grave).
IIainart. — A. de Pégulhan, De Berguedan. Tenson de
Cabrit et Ricau. G. Riquier, Senh'En Ausiore (Cf. J.
Anglade, Le troubadour G. Riquier, p. 177-178 n.).
Palais, Bem platz lo chantar. P. de Gap deuil, Domna
eu pren. R. de Vaqueiras, Garlambei. Richard d'An-
gleterre, Dadfin. Richard de Taraseon, Cabrit al meu.
Tenson de Taurel et de Falconnet. S. de Girone, Pus
semblet genier.
Rainart (= Renart). — P. de Bussinhac, Quan lo dous
temps. P. Cardenal, Per (ois tenc.
Rainart Lo Ros. — - Isnart d' Entra venais, Del sonet.
Rainaut. — Gavauda, Lo mes el temps. Tenson de Gui
d'Us sel et de Rainaut. Tenson des deux (ïuilhems et
de Rainant.
Rainaut [de Pons]. — Tenson de Jaufre et de Rainaut
de Pons.
Rainaut des Très Sauzes. — Tenson de P. Trabustal el
de R. des Très Sauzes.
FUiner. — G. de Cabrera, Cabra.
Rai.mer. — B. de Rouvenau, Una sirventesca (Jongleur).
B. de Born, Rassa. G. Rainols, Auzir eugei (Don Rai-
nier la filial = V affiliai ? lo filial ?). G. de Cabrera.
Cabra (Cf. Rainer). G. de Calanson, Fadet, 194 D. G.
Riquier, G. Raynier, pus non puesc.
Humer. — P. Vidal, Drogoman ; Pos tornatz ; Tart mi
veiran (Bel Rainier); Quant hom onratz (Mos Rainiers);
Sieu fos en cort (R. de Marselha). Cf. encore Perdigon*
18
242 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Trop ai estât, où Les mss. donnant Bels Rainiers et Beh
Mainiers, Mainer.
Rainier de Val Cortes. — A. de Pegulhan, A ley de fol.
Raino. — F a lire et Falconnet.
Raino al. — G. de Cabrera, Cabra.
LIam (Aux). Cf. Aut Ham.
Hambertin de Buvalel. — - T . Rai mon, De firïamor.
\
Rançon. — B. de Born, Non puesc mudar.
Randas. — (Randazzo, Sicile). R. de Vaqueiras, Senher
Marques... no.
Randos. — E. de Barjols, Bels Gazdnhs. Garin d'Apchier.
Gr., 105, 5. (Cf. l'édition d'E. de Bairjols pair Stronski,
Infrod., p. XI). M. de Montau-don, L'autrier fui.
Rantalis. — - Enric, Amie Arver.
Raoul de Cambrai. — B. de Born, A totz die ; Pois als
baros (Allusion : R. de Cambrai est cité, avec son oncle
Guérie, dans la razo de la pièce Al doutz nou). F. de
Romans, Ma bela domna. Isnant d'Entravenas, Del sonet.
Cf. encore G. de Cabrera, Cabra et Ch. de ïa Croisade.
v. 514.
Rasisa. — B. die Botti, A totz die ; leu chant ; Quan la
novela fiors ; Rassa, mes si son ; Rassa, tan rreis.
Rai seran. Cf. Raimon Rauseran.
Ravenna. — B. de Born, Cazutz sui G. de la Tour, Pos
N'Aimerics. cf. encore Emilia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 243
Re (En). — P. Cardinal, TosWmps vir.
Rebecca. — P. de Corbian, 18.
Recllaire. — II u guet (Uc de Malaplana).
Reforzat. — Guilhem, SenlïEn Blacatz. Gui de Cavail-
Ion, Doafc coblas jarai. Guiouet, Pomairols, dos baros.
[Reforzat de Tret.z]. Cf. Jalfrezet.
Regina, Rei.na. — A. de Belenoi, Per Crist s'ieu. B. de
Born, Molt m'es descendre {Regina d'amor); Pois lo
gens terminis (La reine Sancha d'Aragon). G. del Bans,
En Gui, a tort (Peut-être Eléonor, femme de Raimo-n V,
cornle de Toulouse). G. de Beirguedan, Un sirventes ai
(Sancha ? Cf. Bartsch, Jahrbuch, VI, 428 ; Bergert, p.
22). P. Vidal, Sien fos en cort (Sancha). Pujol, En
aquest sonet. Pour reina désignant Eléonore, comteoise
de Toulouse, cf. supra au mot Elionor des exemples
d'A. de Pégulhan, de Cadenet et de G. del Baus.
Rei. — (Nous n'avons relevé que les exemples qui nous
ont paru avoir quelque intérêt). A. de Peguilhan, Ara
parra (Li rei). B. de Born, Guerre pantais (Los dos
reis = Richard d'Angleterre et Philippe-Auguste ?). G.
Faidk, Fortz chausa (Rei love, Henri, fils d'Heri II
d'Angleterre. Cf. B. de Born, Si tuit li dol, eic). G. de
Cabestanh, Lo dous consire (Los quatre reis majors).
P. d'Auvergne, Bela m es (Philippe-Auguste et Richard).
Pujol, En aquest sonet (La seror del rei). Cf. encore
A. de Belenoi, Ane puosc que giois (Ferdinand III de
Castille), etc.
Rems. — G. de Calanson, Fadet 176 (Rens R).
Rems (Archevêque de). — P. do Corbian.
244 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Remus. — G. de Calanson, Fadet, 33. 125 {Romus R). 1>.
de Corbian 32 (?).
Ren (?). — L. 'Cigala, tenson aveic R. Robin.
Hencaut. — Faune et Faleonnet.
Renégat. — G. de Berguedan, Mal o fe.
Respieg (Bon). — R. d'Orange, Ar mer tal ; Peire Ro-
giers; Un vers farai. Alikision: R. d'Orange, Pos tro-
bars; Bergert, p. 126.
Restaur (Belh). — Sordiel, Planher vuelh; Si cfol malaus.
Restaur (Mon). — Rainberti de Buvalel, Ar quan flo-
risson; D'un salut me vord; Ges de chantar; Totz m'era;
S'a mon Restaur (Il s'agit de Beatrix d'Esté; Bergert,
p. 94).
Revelatz. — (Le diable ? Chabaneau). G. de Romeil,
Bes cove.
Revelh. — A. de Peguilhan, Li fol eil put (Lo marques
que ten Saluzza -e R.).
RlBAIRAC. Cf. BEIRA.
Ribas. — P. d'Auvergne, Chanteur ai. Cf. Guilhem de
Ribas.
Rie Aiman. — G. Ademar, Quan la bruna bisa.
Hic de Joi. — G. Faidil, De faire chanso; Solatz e chan-
tar (attribué aussi à Alberbet de Sisteiron).
I cas Novas. En Reforzat. D'un cavclier. Gui de
Cavailloii, lien avetz cbuzii.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 2-45
Ricautz [de Tarascon]. — Tenson de Cabrit et de Ricaul
de Taras cou.
Richart. — B. de Boni, Ar vert la coindeta sazos; Bel
m'es quan vei; D'un sirv entes nom cal; Mieg sirventes;
S'ieu fos a!lssi; Un sirventes de cui; Volontiers feira.
G. Anelier, El nom de Dieu. G. de S. Desdier, El
temps quan vei (Richard, frère du roi d'Angleterre,
Henri III). Peire del Vilar, Sendatz vermeils. R. Vi-
dal, Abrils issia. Cf. les articles suivants.
Richard (Comte). — A. Danieil, Doutz braitz. B. de Born,
Ges de far ; Greu m'es descendre ; Nostre Senher (cël
qui es coms e ducx e sera reis); Quan vei. G. de Bor-
neil, A Vonor Dieu. R. de Tons, Ar es ben dreitz.
Tenson de Guilheni et de Richard.
Rich\rd (Rei). — B. de Born, Ane nos puoe; Ara sai eu;
Quan vei lo temps. B. d'Alamanon, Un sirventes. F. de
Marseille, Ai quan g<ent vens. G. Raidit, Fortz chauza.
G. de Borneil, Era quan vei; Si per mon Sobretotz
(allusion). G. de Calanson, Beis Senher Dieus. L. Ciga-La,
Si mos chans fos. P. Vidal, B>cn viu a gran dolor;
Bon' aventura; De chantar; Per pauc de chantar. Peirol,
Pos flum Jordan. Richard d'Angleterre, Dalfin. S. de
Girone, Suchiar, Denkm.
Richart. Cf. encore Rigaut.
Richaval (d'Azillers). — Rostaug, Bels Senher Dieus.
Suchier, Denkm., p. 336.
Rigaut. — G. de Borneil, Qui chantar sol (Var. Richard).
Rigaut. — R. de Tors, De l'ergulhos.
Rtgaut d'Enveios. — G. de Borneil; cf. supra Rigaut.
Riom. — R. Vidal, Abrils issia.
216
RlPOLLES.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
— G. de Berguedam, Consiros.
RlQUETA. Cf. RlXENDA.
Riqueut. — G. de> Cabrera, Cabrai (C'est le type de La
Courtisane dams le plus ancien fabliau français ; cf.
Bédier, Les Fabliaux, lre éd., p. 265-269; d'après Cres-
cini, Manmaletto , Index).
Ris (Bel). — L. Cigala, Joios damor ; Un avinen ris.
Risa. Cf. Riza.
Ritxartz. — S. de Girone, Juglar, prec vos.
[Rius = Rieux, arr. de Muret, Haute Garonne]. Cf. Gen-
tils de Rius.
Rixenda. — R. die Vaqueiiras, Truan (leçon de R).
Riza, Risa. — Anon. , Or., 461, 42 (Reggio ?). P. Vidal,
Bon'aventu ra (Reggio) .
Rizart. — L. Cigaila, Studj fil. rom,, V, 45, 11.
| Rizzardo di S. Bonifacio]. Cf. Comte (en Verones).
Roain. — A. dau Luc, En chantarel.
Roms ( = Edesse). — Anon., Ja de razon. Albertet, Trop
es de mi. R. d'Aîamanon, Oui que s'esmai. B. de Born,
Al dons nou ; Ane nos pot far ; Cazutz suy. Cercamon,
Puois nostre temps. G. Ademar, Pos vei que reverdejol;
Pos ja vei florir (Chuflas de Roais). G. de Berguedan.
Quan vei lo temps. G. de Bornei,], En un chantar; Si per
mon Sobretot. Jordan Bond, Non estarai. Isn,art,Dd
sonel (Tiflas de Bonis; cf. supra ,1e second1 exemple de
G. Aderuar). P. d'Auvergne, Al decebrar del pays. P.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
247
l'ardenal, Cel que je (Trufas de Roais). P. do la
Mula, Ja de razos. R. d'Orange, Entre gel e vent. R. do
Vaqueiras, Conseil don. Tenson de Guilhem et de
Richard.
Roam. — A. Daniel, Doutz brais {Segnor de R.). B. do
Boni, Al dous nou; Ane nos poc far; Non puesc mudar.
R. de Vaqueiras, Ar vei escur.
Robert. — G. de Bergiuedan, Un surventes ai en cor. G. de
Cabrera, Cabra. M. de Montaudon, Amies Roberlz.
Robert (Rei). — Compl. Rob.
Robert Guiscart. — E. Cairel, Pos chai.
Rouerzon. — Anon., Quant escavalcai.
Wobi. — Gui d'Us sel, L'autre iorn.
Robian (Roubia, Aude ?). Cf. Berenguier de Robian.
Robion. — G. de) Baus, En Gui a tort. Gui de Cavaillon,
Seigneiras e cavals.
Rohoam. — ■ P. de Corbian, 21.
Roc aberti. — Pi. Vidial, Abrils issia. S. de Giroue, Près
d'un jardi.
Rocaberti (Vezeomtessa de). — S. de Girone, De Pala a
Tfjrosela.
Rooacoart. — (Rooliecliouart, Haute-Vienne). B. de Boni,
Donà puois de mi.
Rocafoil, Rocafuelh. — - Daude de Plaidas, Ab lo dous
U'mps ; Ben aï Amors. Puijol, Cel qui salvet. Cf. encore
Raimonda de Rocafoil.
248 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Rocafort. — A. dau Luc, En chantarel. B. de Born, S'ieu
fos ais si.
Rochamaura. — G. de BeTguedan, Bem volria.
Rochela (La). — A. idia-u Luc, En chahtarel. R. de Va-
queàiras, Senher Marques... no (Roeeetla, Sicile).
Rodes (Rodez, Aveyron). — B. de Venzac, Pos vei lo
temps. Daude de Pradas, Ben deu esser. G. de Bor-
neiil, Cardaillac, per un sirventes. Montainhagol, Bel
m'es quan. R. d'Orange, Amors com er ; Assatz sai
d'Amor. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Rodes (Bisibe de). — B. de Venzae, Pos vei lo temps.
Rodez (Comtes de). — Henri I (1214-1222). Hugues IV
(1222 ou 1227-1275). Henri II (1275-1302). Cf. encore
Enric, Uc et J. Anglade, Le troubadour Guiraut Ri-
quier, p. 169 et suiv.
Hugues IV. — B. de Venzac, cf. Uc. F. de Lunel,
Domna bona ; Non pot aver ; Per amor ; Quan beutatz;
Si com la fuelha ; Tabi fin' amors ; Romans. B. d'Ala-
manon, Un sirventes, Tenisoii de B. d'Alaimanon avec
Soirdel, Bertrans, lo joy (il s'agit de la comtesse de
Rodez). G. de Mur, D'un sirventes. G. Uc d'Albi, Quan
lo braus fregz. G. d'Espagne, Si la beia quem pfai (Hu-
gues IV ?). P. CardenaJ, Sirventes qu'es mwg.
Henri II. — B. die Tôt lo Mon, Lo plazers. B. Car-
bone], A'issi com cel ques met. G. de Mur, D'un sirven-
tes ; Guiratut Riquier, segon. G. Riquier, Lo mons par
vnchanfatz ; No eugey ; tenison avec Enric et Marques ;
Scnh'En Austorc ; Als subtils aprimatz ; Senh'En
Enric. Peire deil Vilar, Scndatz vermeils. S. de Girone,
Sitôt s'es braus.
Rodez (Comte de). — Lequel ? G. de Salicnac, Aissi com
<iel. R. de Castelnou, Mos sirventes tramet. Cf. encore
Rodez (Senhar de).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 249
Rodez (Comtessa de). — B. d'Alamanon, Sordel, lo /oi/.
B. de Paris. Gra.net, Pos al comte. R. d'Orange, Amors
com cr. Sordel, Atreslaln deu. Cf. encore Guida.
Hodez (Comtessa de). — - Fille du comte de Comming.es.
A. de Seseas, En aquel mes.
Rodez (Senher de). — Uc Bmmet, Pus ïo do us temps
(Henri I ou Hugues IV ?).
RODIER. Cf. GUILHELMA DE RoDIER.
Rodocesta. — A. de Mareuil, Dona genser.
Rodrigos. — Anon., Amies privatz. Tenson de Rodrigos
et de R[aimon].
Roec (?). — Tenson de L. CigaLa et de Lantelm.
Roexach (Jongleur). — S. de Girone, Can aug en cort.
Roergas. — Ricas Novas, Pus partit.
Roergue. — M. de Mon-taudoin, L'autre jorn.
Rofian. Cf. Guilhem et J. de Rofian. (Rofian est peut
être Rouifflac d'Aude).
Rofin. — Rofin, Rofin, digatz.
Roger, Rogjer, Rotgier. — Gui de Gabanas, N'Esqui-
l'ffta.
Roger d'Aragueza. — A. de Seseas, En aquel mes.
Roger d'Armanrac. — R. do Cornet, Paucs d'ornes vei ;
f'isfola
250 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Roger Bernât. — M. Ermengaut, Breviari, v. 7133, 9470
(protecteur du poète).
Roger (Fraire). — ■ G. de Berguedan, Un trichaire.
Roger (de iMontalbeo). — (Roger II, vicomte de Béziers).
B. de Born, Lo coms ma mandat.
Rogier (Peire). — A. de Pegulhan, Lanquan chanlon.
Rogier (de Trainac). — B. de Born, Non puesc mudar.
Roilis. — Marcoat, M entre m'obri.
Roiz Dies. — Ad. lo Nègre, De solatz. (Peut-être Rodrigo
Diaz de los 'Gaanerois, qui commandait un, corps à la
bataille de las Navas, en 1212 ; Appel, Prov. Ined., p.
353).
Rolan, Rotlan. — Anon., Bona domna ; Lo sen vdlgra.
Albert Marques, Aram digatz. Albert et le Monge,
Mongc chauzetz. Bernairt eit Guigo, Ar parra. B. de
Born, A totz die ; Mon chan fenisc. B. Carbonel, En
aisso truep ; Vil surventes. G. d'Apchier, Uautrier tro-
bei. Gavauda, A la plus long a. G. de Berguedan, Amies
Marques ; Consjros. G. de Cabrera, Cabra. G. de Sa-
liginac, Aissi com cel. Paves, A ne de Rolan. P. de Cor-
bian, 33. P. de Ladils, Mossen Ramon. P. Vîdal, Dro-
goman. Peirol, Pos flum Jordan. P. Cardenal, El mon
non a ; Per fols tenc ; Tendus e traps. R. de Miraval,
Ben aial messagiers. R. de Vaque! ras, D'amor nom
lau ; Honratz marques ; No magrada. S. de Girone,
Raile', pilge ; ïram lunya. Vasque de Clarmon, L'oms
que vol. Zoirzi, Atressi com lo gamel.
Roeandis. — E. Gaired, Po.s chai.
Rom a. — A. Daniel, En est sonet; Vaufamara. B. de
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 251
Paris. Comte de Foix, Fronces. Gormonda. G. Figuei-
ra, D'un sirventes. G. de Cabrera, Cabra. G. de Calan-
son, Fadet, 126, 165. P. de Marseille, Ab marrimen.
Peire Bosc, Ab greu cossire (L'apostoli de Roma). P.
Cardenal, Un esiribot. P. de Corbian, 24. P. Vidal.
A per pauc ; Son ben apoderatz. Marcabru, Lo vers
comens. [Audric] Marcabru, Tôt a estru. 01. del Tem-
ple, Estât aurai. Ricas Novas, Pos partit. Torcafol,
Comunal en rima. Sordel, No puesc mudar.
Roman. — A. de Sescas, Dona per cui. F. de Lunel, Al
bon rei. G. Figueira, D'un sirventes.
Romana (Cort). — Anon., Endissi com la tramontana.
Romanha. — ■ Anon., E s'ieu aghes perdut. B. de Born,
Bem platz car. G. de la -Tour, Pos N'Aimerics. G. Au-
gier, Ses alegratge. G. Magret, Ma domnam ten près.
R. de Vaqueiras, Truan ; Valen Marques.
Romani a. — F. de Romans, Una chamo sirv. Cf. encore
Romanha, le second exemple de R. de Vaqueiras.
Romeus (Juge). — Tenson des deux Gui.lhems.
Romieu. — B. de Ventadour, Ja mos chantars ; Tuit cil.
Te-nson de Carbonel et de son Rocin.
Romieu (Arnaut). — Uc de Lescura.
Romieu (Garcia, Miouel). — R. Vidal, Abrils issia.
Romulus. — G. de Calanson, Fadet, 124. P. de Corbian.
32.
Ronaz Barreira. — Marcoat, Una re.
Ronsasvals. — A. dau Tue, En chantarel, G. de Cabrera,
252 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Cabra. Tenson de P. Guiilheni cite Luzeirma et d'Uc de
Saint Cire, Qui Na cuniça (Roncisvalla, coït, de A.
Jeanroy).
Rosa (Ma). — R. de Cornet, Aras quan vei ; Per tôt lo
mon ; Pistola (Rosa de may) ; Razos ni sens (Rosa
d'Abril).
ROSERS. Cf. GUILHELMA DE RoSERS.
Rosiers (Le Rhône ?). — A. Daniel, Sols sui que. Cf.
Rozer, Rozier.
Rossia. Cf. Russia.
Rossilhon. — B. de Born, Pois lo gens terminis. R. de
Miraval, Chansonota. Cf. Girart.
Rostang. — T en s on entre Rostang et Dieu (Suchier,
Denkm., I, 337).
Rostanh. — Faure et Ealconet.
Rostanti (Mesier). — Lo Bort del rei d'Arago, Mesier
Rostanh. (Le ms. porte Mesier G.; mais il faut cor-
riger R.).
Rotgier. Cf. Roger, Rogier.
ROVIGNAS. Cf. ROVILHAS.
Rovii.uAS. — G. de Borneil, Dois bels digz.
Rozer ( = Le Rhône). — P. Vidal, Ab Valen; Tan ai lon-
gamen. Cf. Rosier, Rozier.
ROZERS. Cf. GlUEHELMA DE RoZERS.
Roxiers. — R. de Born, Quan la novela flors. P. Vidal,
Tant ai longamen.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 253
Rudel. — G. de Cabrera, Cabra.
Rufian. ■ — Tenson de Rufian et d'Izarn. Cf. Rofin.
Russia. — J. d'Aubusson, \ostra dona segon. Ricas
\ovas, Pus partit
Ruth. — P. de Corbian, 19.
S
Sabata. — G. de Berguedan, Consiros.
Sablc (fil d'Albaire). Cf. Albaire, Albar, Sauc.
Sagna. Cf. Eble de Sagna.
Saigna. — G. de Cabestamh, Al plus leu (Auzels de
Saigna). (Ce n'est pas un nom propre; le iris. Sg. porte
despdinha, les rnss. IK Sardeingna, cf. l'éd. Langforss.)
S ail d'Agaitz. — P. de Cavarana. Cf. Crescini, Manua-
letto, Index.
[Sail de Claustra]. — Allusion dans Peirol, Be dei chan-
tar. Femme de Béraud III, sieur de Mercœr. Cf. Ber
gert, p. 18.
Sail d'Escola. — M. de Montauion, Pos Peire.
Sain (Li). — B. de Boirn, A totz die.
Saine. — G. de Cabrera, Cabra.
Saints. — En Reforzat, D'un cavalier. Cf. Sain.
Sais. — B, de Born, Al dous nou; Greu m'es descendre.
^\\^\. Saissa. — G. d'Espagne, La gaia semblansa. G.
Riquier, SenKEn Jorda (Est-ce la même ?).
254 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Saissa. — B. de Borai, Cazuiz suy (La Saxonne, c'est-à-dire
Matliilde, lille du roi Henri II d'Angleterre, mariée à
Henri le Lion, duc de Saxe).
Saissac. — (Saissac, airr. de Canuasisonne, Aude). G. de
Bergueidam, Reis sanc nul temps. P. d'Auvergne, Chan-
tarui. P. Vidal, Mos cors sakgra. Cf. encore Bernart
de S. et Bertran de S.
Saisso ( = Soissons). — R. de Vaqueirais, Senher Mar-
ques.... no.
Salabier, Salavier. — B. de Born, Rassa, mes si son
( = Salisbury, Angleterre).
Saladi. — B. de Born, Ara sai eu. G. Faidit, Era nos sia
yuitz. Gavauda, Senhors. Peirol, Quant Amors. Tenson
d'Elias dTJssel et de G. Faddit, Gr., 136, 3.
S al ados. — A. de Pegulhain, En aquel temp>s.
Salamandra. — A. de Mareuil, Tan mabelis.
Salamona. Salamo. Cf. Salomo. — G. dau Luc, Gess sitôt.
Salapinel. — B. de Paris.
Salas. — Dau de die Pradias, Ben deu esser (Il y a trois
Sales, danis il>e Rouieirguie — Cf. Coustans, Livre de
VEpervier. L'une était-elle une résidence des comtes
de Rodez? Cf. Gaujal, Ess. hist., IV, 381. Chab.). R.
Cornet, A S. M. dAlbeges
Salec Malec. — Guiraut del Luc, Ges sitôt.
Salern. — A. de Pegulhan, En aquel temps. Joan d'Au-
busson, En Nicolei. Ricas Novas, En la mar major.
Salerna. — Uc de S. Cire, Peire Guilhem de L. (Metge
dû S.).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
S ALIGNA C. Cf. GuiRALT DE SalIGNAC.
255
Salmistre. — Anon., Bona domna.
Salo. — B. d'Alamanon, Amies Guigo.
Salomo. — Anon., Cour cl amour. Palais de Savieza.
Anon., Bona Domna; Lo sen volgra (Gr., 461, 154);
Mas d'una ren. A. de Pegulhan, Lanquan chanton;
Maintas vetz sui enquiritz. A. de Mareuil, Razos es.
B. Carbonel. S'ieu anc nulh temps. B. de Paris. F. do
Romans, Na bela dona. Gav-auida, Dezampœratz. Guil-
hem et Guilhem. Guilhems, prims iest. G. Olivier
d'Arles, Escrich o truep. G. de Cabrera, Cabra. G. de
Ca/la.iiison, Fadei, 93 R. G. Riquieir, Ara sesfors En-
veios. Marcabru, Uautrier; Pax in nomine; Soudadior
per cui. Maitfre Ermengaut, Temps es quieu. P. Car-
denal, Tos temps volgram. P. de Corbian, 13,20. P.
Vidal, Ajostar. Pistoleta, Ara agues eu. Pons de Cap-
dueil, Domna, eu pren. R. d'Orange, Apres mon Vers.
Rostang Berenguier, Si com trobam. S. de Girone, Su-
chier, Denkm.; Can era paucs; Totz nobles Seyner.
lk de la Baehellerie (Uc Brunet), Coindas razos. Ugo
Catola, Amies Marcabrus. Zorzi, S'ieu trobes. Cf. encore
Mahn, Ged\, I, p. 183
Salonic. — E. Cairel, Pos chai. F. de Romans, Una
clianso sirvéntes. P. Vidal, Pos uberl ai (Marques cui es
Salonics, le marquis de Monlforral). R. de Vaqueiras,
No rriagradct.
Salsas. — G. de Berguedan, Bernarlz ditz de B. Pons de
l i Cardia, Farai chanso.
Sali ssa, Saluza. — A. de Pegulhan, Li fol eil put (Lo
Marques que ten.). G. Ademar, Tant es d'amor.
Sàlutz (Bels). — Zorzi, Mal aja cel.
Salvatja, Salvatga.
- G. de la Tour, Pos N'Aimerics
256
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
(Cf. aussi du même la poésie inédite du ms. Campori,
En vos ai mesa, Siudj fil. rom., VIII, 454). L. Cigala,
Manric no magrada. Nicolet de Turin, N'Uc de S.
Cire sabers. Uc de S. Cire, En aissi com son plus car;
Si ma dona\ N'Aiais. Il s'agit, dans tous ces exemples,
de la même personne que dams l'article suivant.
Salvatja d'Auramala. — Albertet, En amor. Dans la
même pièce il est question de la sœur de Salvatja,
Béatrix; Bergert, p. 85, 86. G. Ademar, Tant es tfamor.
Salvatja de Londre. — Lantelm, Raimon una dona.
Salvatje. — L'expression Conort del Salvatje se ren-
contre plusieurs fois chez les troubadours (et aussi chez
les anciens poètes italiens) par exemple dans So-rdel,
Pos nom tenc. Cf. las exemples dans l'édition de Sordel
par de Lollis, p. 259.
Salve ( = Sauvé, Gard?). — Daude d© Pradas (?), Per lo
dous temps.
Samson, Samson. — Anon., Bona domna; Lo sen volgra.
B.' de Boni, Lo coms m'a mandai; Pois lo gens (Il
s'agit de Saneho). Gavauida, Un vers vueil far. G. de
Berguedan, Un sirventes ai a bastir. G. Riquier, Ara
sesfors, Enveios. P. de Coirbian, 19. Peyre Trabustal,
Amies Raynaut. P. Vidal, Aiostar. Serveri, Suchier,
Denkm. GaîoLa, Amies Marcabruns. Zorzi, S'ieu trobes.
Samuel. — P. de Corbian, 19.
Sancha. — (Sanche d'Aragon, femme de Raimon VII ?).
Uc de S. Cire, Nulla ren.
[Sancha, femme d'Alfonse II d'Aragon]. — Allusions :
P. Vidal, S' eu fos en eorl. B. de Boni, Pos lo gens
lerminis. G. de Berguedan, Un sirventes ai en cor.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 257
[Sancha de Provence]. — Femme de Sancho d'Aragon,
qui gouverna la Provence pour son frère Al f on se II
jusqu'en 1185. Allusion dans Rambaut d'Eiras ? Cf.
Bergert, p. 65. n. 2.
[Sancha de Sicile]. — Femme de Robert d'Anjou, Compl.
Rob.
Sancha (?). — P. de Cols, Si col solelhs.
Sanchas. — A. Daniel, Ans quel êim.
Sanchitz. Cf. Nonô.
Sancho. — R. de Vaqueiras, Del rei df Aragon. P. Vidal,
Bem pac. Cf. encore Santz et les deux exemples de B.
de Bore à Samso.
Sanciners. — Rostang, Bels senher DUus.
Sanctor. — Tenson d'Elias d'Ussel et de G. Faidit.
Sandra de Soraigna. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Sangar. — P. de Corbian, 19.
Sangla. — P. de Cols, Si col solelhs. Cf. Sancha et Per-
SANGUA.
Sanguin. — G. Rainol, Auzir cugei. G. de Cabrera, Cabra.
Sanguiniers. — G. de S. Gregori, Dregz e razos.
Sans. — R. d'Angleterre, Ja nuls hom.
Sansonha. — B. de Born, Non puesc mudar. G. de Ca-
lanson, Bels Senher Dieus.
Sanssa. — R. de Miravail,Ocms mestiers.
19
258 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Sant. — Chercher au nom de chaque saint, surtout pour les
premières lettres, les noms que l'on ne trouverait pas
dans la liste suivante.
S. Agusti. — G. de Cervera, Prou., 670, 855
S. Aimon. — B. de Born, Quart la novela flors.
S. Andrieu. — P. Cardenal, Mon sirventes tramet.
S. Antoni (Vescomis de). — M. de Montaudooi, Pos Peire.
S. Astier. — B. fde Born, Pois Ventadorns.
S. Bernart. — G. de Cervera, Prov., 282, 739, 834, 935,
1080.
S. Bertolmieu. — G. Riquier, Al car onrat senhor.
S. Cere. — Ue de S. Cire et Giiraut, te néon. Cf. S. Sere.
S. Chastes. — P. de Cardenal, Vafar del comte (Monges
de S. C).
S. Cler (?). — Calega Panza, Ar es sazos.
S. Dalmatz. — M. de Montaudon, Be menueja.
S. Daunis. — Compl. Rob. G. Faidit, Eras nos sia guitz.
P. Cardenal, Qui vol tal fais. R. de Vaqueiras, Del rei
d'Aragon.
S. Domenges. — R. Cornet, père, Un sirventes.
S. Donatz. — Aman. (G. Olivier d'Arles), Vers e»s que i>o~
na. B. Carbone 1, Trucb que (Bautach, Denkm. 8. Ed. A.
Jeanroy, cobla X).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 259
S. Esperitz. — G. de Borneil, Ben es dreitz. S. de Girone,
Mal dit : Oracio de tôt dia, efic.
S. Estier. — B. de Boni, Pois Ventadorns.
S. Faraltz. — R. de Tors, A totz maritz.
S. Felitz. — P. Vidal, Son ben apoderatz (Saint-Félix,
nom de lieu). S. de Girone, Oracio de tôt dia. Cf.
Bertran de S. F.
S. Flor (Ville). — A. de Pegulhan, Per razo nalural.
S. Franses. — Cornet père, Un sirvenies.
S. Fulcran. — R. Gaucelm, Cascus plor.
S. Gabriel. — P. Vidal, Bem pac.
S. Genis. — S. de Girone, Si cel que ditz.
S. Geromm. — G. de Cervera, Prou., 325, 372, 556, 558.
S. Gili. — P. Cardenal, Uafar del comte. Ricas Novas,
Pus partit.
S. Giroais. — Tensotn de Tomas et de Bernado.
S. Gregori. — Comte de Poitiers, Forai chansoneta. G.
de S. Gregori, Dregz e razos.
S. Guilhem. — A. Daniel, Doutz braitz.
S. Jacme. — Cercamon, Lo phaing comens. G. de Ber-
guedain, Eu non cuidava. G. Riquier, Al plus noble.
L;infranc et Simon, Car es tan conoissens. Maies tre
Matien de Ouercy, Tant suy marritz. P. Cardenal,
260 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
L'afar dël comte. P. de Corbian, 25. P. Vidal, Bem
pac.
S. Jaufrei. — P. Gardénia! , L'afar del comte.
S. Johan. — ■ Anon., Ar voi tôt quant es (Riv. fil. rom., I,
40) ; Tôt lo mon vei (Gr., 461, 237). A. de Pegulhan,
Per razo. B. de Born, Greu m'>&s deiscendre ( = Saint-
Jean d'Angély) ; Mon chan fenisc. Cercamon, Assatz
es. Gavainla, Crezens. Geneys. G. Figue ira, Ja de far
un sirventes. G. Riquier, Karitatz. Isnart, Del sonet
(L'erba San Joan). M. de Monta udon, L'autre iom. P.
Cardinal, Un estribot ; Un sirventes novel. P. de Cor-
bian', 23 (San Joan Baptista). R. Cornet, Per tôt lo mon
(San Joan de Jérusalem). R. Gaucelm, Cascus planh.
R. Jordan, Ben es camjatz. R. de Vaqueiras, Ar pren
combat. S. de Giron©, Iram lunya.
S. Jorgi. — A. de Belenoi, Coss'iros. P. de Ladils, Fe-
rais Dieus.
S. Jortz. — R. d© Vaqueiras, No m'agrada (Cf. Bratz
S. Jortz) ; Truan.
S. Julian, Joliàn. — Comte de Poitiers, Ben vueil que.
G. de Boipneil. Tôt suwet. Marcabrui, Sentier N'Aldric.
M. de Montaudon, L'autre iom. P. Vidal, Bon'aven-
tura ; Tart mi veiran. R. d'Orange, Pos trobars.
S. Launart. — B. de Bonn, Un sirventes cui. Comte de
Poitiers, En Alvernhe.
S. Lauren. — Anon., Bonn genz. G. dt'Apeihier, Cominal
vielh flac ; Mos Combinais. M. de Montaudon, Quctnl
luit aquist.
S. Loberc. — Ameus de la Broqueira, Quant reverde\on.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 261
S. Lois. — Compl. Rob. (S. Lois de Marseille).
S. Macari. — R. Corneit, A. S. Marcel d'Alb. (L'orde de
S. Macari).
S. Marc. — Anon., Vers es que bona\. B. Garbonel, Bar-
tsch, 'Denkm, 8; éd. Jeaoroy, cobla X; cf. supra S.
Donatz; ici aussi il y a uni jeu de mois. Comité de Pro-
vence, Carn et Ongla. G. Anelier, El nom de Dieu (jeu
de mots). P. de Corbiani, 25. S. de Giro-ne, Totz hom fai
mal.
S. Marcel. — M. de Montaudon, Fort menoja (ou bien
S. Marsal?) R. Cornet, A. S. Marcel d'Albeges.
S. Marsal. — B. de Boni, Ges no mi desconort. Comte de
de Poitiers, Farai un vers. G. de Borneil, Aram platz
(tenson avec Linhaure). M. de Montaudon, Fort inenoja
(? cf. supra S. Marcel). R. d'Orange, Mahn, Werhe, I,
85.
S. .Marti. — Anon. Finamens; L'autrver. G. de la Tour,
De S. Marti me clam. M. de Montaudon, Fort m^enola;
So auzes dire. P. Gardenal, Ab votz aVangel. R. Gau-
celm, A penas. R. de Miraval, Ben ajal cortes (Las
joris S. Marti). R. de Ya>queiras, Delà tant vos ai.
S. Marti (Raimon de). Cf. Raimon de S. M.
S. Marti dé Tors. — G. de Bcrgucdan, Consiros.
S. Massenz (= Saimit Maixtent). — M. de Montaudon,
Senher, s 'aguesselz.
S. Matiel. — A. de Pegulhan, Ara parra.
S. Miqt ll. — M. de Montaudon, Be m'enueià pcr S. Sal-
vaire; Fort m'ctinja; L'autre jorn. R. Gaucelm, Cascus
planh.
262 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
S. Nicolau. — A. de Pegulhan, Lanquan chardon. Cerca-
mon, Ab lo Pascor.
S. Peire. — A-non., A Deu coman. B. Carbonel, Per espas-
sar. B. de C a Stella nie, Ara puois iverns. Cailega Panza,
Ar es sazos. Gavauda, Patz passien. P. die Combian, 24.
G. Figueira. D'un sirventes far. M. de Monlaudon,
Quan luit aquist. P. d'Auvergne, Dieus cera vida. P.
Cardenal, Mon sirventes tramet; Un estribot; Un sir-
ventes novel. P. de Capdueil, En honor.
S. Pons. — Pujol, Dieus et Amors; Si mais damor (Ab-
baye, près de Mairseillle).
S. Pons de Tomeiras. — G. Riquier, A Sant Po's (Saint-
Pons, chef-lieu d'arrondissement, Hérault).
S. Privât. — Marcabru, EHornel.
S. Raphaël. — P. Vidal, Bem pac.
S. Remezi. — P. de Corbian, 33.
S. Salvaire. — Cercamon, Ab lo Pascor. M. de Montau-
don, Be nïenueja; Fort menueja.
S. Segur. — Marcoait, Una re.
S. Sere. — G. de Borneil, Car non ai loi. (La plupart
des mss. donnent Se re, mais M. Kolsen écrit Terre, qui
d 'ailleurs n'est donné par aucun ans. Autre .exemple de
S. Sert:, G. de Borneil, Be for oimais. Cf. encore
S. Cere).
S. Sever. — - B. de Born, S'icu fos aissi.
S. Tomas. — P. d'Auvergne, Lauzatz Va. P. de Cor-
bian, 24.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
263
S. To.mas (Coms de). — B. de Boni, Gent part. Ce serait,
d'après M. Thomas, un comte anglais, Ramulfe, comte
de Chester.
S. Ylaire. — Marcabrum, Al son desviat.
Santa Catarina. — Torroella, Faula, 8, 10G8.
S. Cecilia. — G. de Cervera, Prov., 392.
S. Clara. — Compl. Rob.
S. Cristiana. — G. de Berguedan, Un trichaire.
S. Fre. — P. Cardenal, L'a far del comte.
S. Maria. — ■ A non., Finamens. Calega Panza, Ar es
sazos. Compl. Rob. F. de Marseille), Vers Dieus. Fraire
Meure. G. Faidit, Cascus hom deu. Geneys. G. de Ca-
bestauh, Lo dous coss'ire (Miss. CER). G. de Borneil,
Reïs glorios. G. Riquier, Al pus noble. L. Ci gala, En
chantan; Gloriosa Santa Maria; Oi Maire. P. d'Au-
vergne, Bela mes (S. Maria d'Orien). P. Cardenal,
Un sirvmtes novel. R. Gaiicelui, Cascus plor. Sail de
Scola. De h en or an [oi. S. de Girone, Reis Castelm;
Se voletz dir. Un templier.
S. Oittera. — - R. de Vaqueiras, Aras quart vei.
S. Seglina. — (Nom de lieu). S. <de Girone, Entre Caldes.
Santonge. — B. de Born, Ieu chan. G. de Borne il, Razon
e luec. Uc de S. Cire, Un sirventes.
Santongier. — E. de Barjols, Amors que vos. G. Faidit,
Sitôt m'ai tardai; Tant ai sufert.
Santz (Dom). — P. liogier, No sai don chant.
264
Saoxa.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
— G. daoi Lue, G es sitôt.
Sara. — Gavauda, Eu no sui pars. Zorzi, Atressi com lo
gamel.
Sardenha (écrit quelquefois Serdanha). — (Sardaigne).
B. d'Alamanon, Pos anc nous valc. Tenson de Granet
et Berlran. G. de Berguedan, Un sirventes aii. G. Ma-
gret, Ma donam ten près. L. Ci gai a, Homs qwe dona;
Si mos chans fos. P. de La Cavarana. P. Vidal, Pos
uber t ai (Marques de S.). H. de Vaque iras, Honraiz
marques; Truan.
Sardo (Forme génoise). — R. de Vaqueiras, Domna, tant
vos ai.
Sarlux (Arlux ?). — Maroabrun, Al départir. Carlux,
près de Montpellier ? Cf. éd. Dejeaniie.
Sarra. Cf. Sara.
Sarragosa. — ■ B. de Born, Ra\ssa, tan creis. G. de Bor
g ue dan, Amies Marques.
Sarrazi, Sarrazin. — A. de Beleinoi, Ja non er aredut.
B. d'Alamanon, D'un sirventes. B. de Born, Fulheta,
vos; Un sirventes farai. BT de Rovenac, Ja no vuelh.
Galega Panza, Ar es sdzos. Cercamon, Lo plaint]
comenz. Daspol, Forlz iristors; Senhor auiatz. F. de
MarseilLe. Ja no volgra. G. Fiaidit, Fortz chasuza; Era
nos s va) guifz. Gavauda, Senhors. Goirmonda. G. Ade-
mar, Non pot esser; Pos vei que reverdejol. G. Fi-
gijjeira, D'un sirventes. G. de Berguedian, Un trichaire.
G. Magret, Auzir cugei. G. de Borineàl, Car non ai foi;
En un chajdar; Tais gen. G. Riquier, Bem degra; Guil-
hem de Mur, que cu/a far; Karitatz; Christias vei peril-
kar; Sùnh'En Enric. Guiraudct lo Ros, Amors me des-
trenh. .1. Rudel, Lanquan li jorn. L. Oigala, Si mos
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 265
chans fos. Marcabrun, Emperaire per mi. M. de Mon-
taudon, Aissi com cet qua plag*: L'autrier, P. d'Auver-
gne, Al decebrar ; Lo Scnher. P. Cardenal, Si tort non
ai; Senher N'Eble; Tan son va'len. P. Vidal, Ane no
mori. Peirol, Pos flum Jordan. Pons de Capdueil, So
quom plus. R. d'Orange, Amors com er. R. de Mira val.
Chans. cant non es. R. de las Salas, Nom pose partir.
R. Vidal. Abrils issfia. Teinson d'Aicart [del Fossat] et
de Girart (Suchier, Denhm.. I, 297).
Sarrazina. — J. Rudel, Quan lo rius. Tenson de Bernado
et de T orna s.
Sarzan. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics. Gf. Aiglina.
Satan. — G. de Calanson, Fadet, 92. R. de Vaqu-eiras,
Ar vei escur.
Sauc. — P. Vidai, Ges pel temps (Saùc, fils d'Albar).
Saûl. — G. de Berguedan, A/a)/ o fe. P. de Corbian, 2û.
Rostang Berenguier, Pois de la mar.
Saura. — Guigo, Vist ai Bertran.
Saurel. — G. de Cabrera, Cabra.
Su [un a. — B. Carbonel, Ronci.
Sàut. — (Pays de SauiLt, Aude). P. Vidal, De chanlar.
Sa va. — (La Save, affluent de gauche de la Garonne). G.
d'Espagne, Sieu en Pascor no cantavé.
Savaric. — Anon., Seigner Savarics. B. de Bonn, Quan
vei lo temps. G. de Puvcibol, Per amor del bel ; Una
gratis amors corals. Ricas No vas, En la\ mar ma/or.
266 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Temison de S avarie et àe Prebosit de Valeinsa. Uc de S.
Cire, Ane enemics ; Nulhs hom no sap ; Servit aurai.
Savartes. — - P. die Gavaret, Peironet, en Savartes. P.
Vidal, Quant hom es. R. Vidal, Abrils issia.
SAVASONA. 'Cf. GUILHEM DE SAVASONA.
Saves. — P. Rogier, Ges non puesc.
S avi. — (Peut-êti-e cefliui domt Fr. Michel a cité un vers.
Chah.). S. de Gironie, Suehier, Denkm., I, 540.
Savis (Lo). — Cadeineit, A Vome melz.
Savoia. — A. Daniel, Can chai. B. de Boirn, Ara sai eu ;
Fulheta vos. G. de Berguedain, Trop ai estât (Cagot de
Savoia). G. de Borneil, Gen mestava. P. Bremon, Ben
es razos ; Pos partit an. Ue de S. Cire, Un sirventes
(Il s'agit d'Amédée, comte de Savoie).
Savoia (Alberte* de). — Ue de l'Eseura.
Savoia (Com3 de). — Ë. de BarjoHis, Puois vei (Thomas
I de Savoie). P. Raiimon, Ab son gai plan (Thomas I).
Piistolertia , Mdinta gen (Thomas I).
Savoia (Comtesia de). — Albertet, Ab son gai (Marguerite,
femme de Thomais I de Savoie ? Bergert, ip. 44). E. de
Barjoîs, Bon'aventura (Béatirix de Savoie). Cf. pour
d'autres aliliisionis Béatrix de Savoie.
Savoia (Midorus die). — R. de Vaqueirais, Truan (M.argue
riile, femme de Thomiais I).
Savona. Cf. Enric de Savona.
Sebeli. — R. de Vaqueiras, Truan.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Seciatz. — G. del Baus, En Gui a tort.
267
Segon (Mon). — G. de Bonneil, Car non? ai joi.
Segui. — A. de Mareuil, Tan niabeïis. 'Comtesse de Die,
A chantdr m'er.
Segur. — B. de Born, Pois Ventadorns. G. de Borneil,
Nulha res a chantar (Crida segur) ; Tôt suavet.
Segur. — P. Vidal, Ges del joi; Pos ubert ai (Est-ce un
nom propre ?).
Seldina de Mar. — Génoise, sœur de Nicolas de Mar
(Cf. ce mot) et de Laiifranco de Mar, qui furent consuls
de Gênes entre 1187-1189. R. de Vaqueiras, Honratz
Marques.... ar; Aram digatz, Raimbaut (Allusion). Cf.
P. Kajna, Romania, XVII, 178; Schulitz^Gora, Epist.
di R. di Vaqueiras, p. 78.
Selo. Cf. Salo.
Sembeli (Bel). — P. Vidal, De chantar; Ges pel temps.
Cf. encore Estefania de So.
Semiramis. — A. de Mareuil, Dona genser.
Bemitaur. — (Minotaure). G. de Calanson, Fadei, 88.
Seneca. — Gavauda, Lo vers deg far. G. Olivier, Seneca
dis; Seneca que fo.
Senescal (Lequel?). — Calega Panz-a, Ar es sazos.
Seneses. — Uc de S. Cire, Una dansela.
Senhas (Eblon de). — G. le Brun, Nueg e jorn. Cf. Eble
de Sagna.
268 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Senhor (L'empereur ?). — P. d'Auvergne, Lo Sentier que
formel.
Senhor (Mon). — R. de Vaqueiras, Senher N'Aimar.
Sensaire. — G. de Berguedan, Un trichaire:
Seon. — G. de Calaiiison, Fadei, 94. ( = Sfchon ?).
Sepnacherib. — B. de Paris.
Sépulcre. — F. de Marseille, Oimais. Geneys. P. Vidal,
A per pauc.
Serana. — G. de Berguedan, J7n trichaire.
Serdagna ( = Cerdagne). — Maiestre Matieus de Quercv-
P. Vidai, De chantar; Ges pel temps. R. de Miraval.
Baiona, per sirventes.
Serena. Cf. Domein Serena.
Serena lo Vielh. — G. lo Ros, A lei de bon servidor.
Seror (Una). — Ramberti de BuValel. S'a Mon Restaur
(Bé&trix d'Est; Cf. Bergert, p. 82, 83). H est fait allu-
sion à la Seror de Gui de Cavaillon, dans sa chanson
Doas coblas et il semble que Falconet y fasse aussi
ailluiS'ioni; cf. Bergert, p. 109; renvoie à Sehu'ltz-Gora,
Zeits. rom. P/i/7., IX, 124. Matifre Ermeingaut adresse
une lettre à sa Cara seror. Aimeric de Belenoi, dans sa
chanson En amor trop ( = Albertet de Sistero.n, Tant
es damor) parle die Sdvaggia [d'Auirama<la] et de sa
seror. Cette sœuir s'appelait Béatritz d'Aumala ; Ber-
gert, p. 80.
Serpens (Lo). — Zor/i, Atressi com.
Serra. Marcoat, Una ren.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 269
Ferventes (Bel). — Daude de Pradas, Trop be m* estera.
Serveri [de Girbne]. — S. de Girone, Entre C aides; En-
tre Lerida; Se voletz dir; Totz hom (jeu de mots sur
ser et veri.) Autres exemples: A la pluya al ven; Apres
lo vers commewa; Com es ta mal; Entr Arago e Na-
varra: De Pala a Torosela; Francs reis humils; Gentil
domna; Pus no vey leys; Promelre ses dan; Si per nuill
temps; Tant aij el cor. Mal dit; Oracio de toi dia; Faula.
Ses Enjan (Mon). — E. de Barjols, Amors, que vos.
Ses Merce (Na). — A. de Mareuil, Cui que fin Amors.
Ses Nom. — R. d'Orange, Escotatz.
Sesaria. — ■ P. de Carbian, 19. Cf. Cesaria.
Sestairo. — R. de Tors, A totz maritz.
Sevasto. — R. de Vaque iras, Valen Marques.
Sibilla. — G. de Calanson, Fadet, 115.
Sibiuda (Na). — G. de Berguedan, Reis s'anc nul temps.
Sïcar. — R. de Vaqueiras, A^o magrada.
Sir art. — G. de Cabrera, Cabra.
Sicart del Puech Laurent. — G. Riquier, A cel que deu
valer.
Sidrac. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Sifre. —
Tenson de Mir Bernart et de Sifre.
270 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Signa. — Tenson de Giraut et Peiro.net. Cf. notre édition
de Jean de Nostredame. R. d'Orange, En axial rimeta
(d'Aix tro ansigna).
Sillinainz (?). — A. dau Luc, En chanlarol.
Simeon. — P. do Corbian, 19, Rostang Bereoguier, Si
com trobam.
Simman (?). — G. de Berguedan, Cavalier.
Simon. — R. de Miraval, Bertran, si fosseiz.
Simon [Doria]. — Simon Doria, Car es tan; N' Albert;
Segn' En Jacme Grill.
Simon de Montfort. — B. de Born, A tornar mer (La
pièce n'est pas de B. de Born). Cf. encore Monfort.
Sinagoga. — G. de Berguedan, Trop ai estât.
Sirax. — A. dau Luc, En chantarel.
Sire (En). — A. de Pegulhan (sans autre indication dans
Chabaneau). Perdigon, Verges (Lo dous sire).
Sirven. — Peirol, Pos flum Jordan.
Siurac, Sivrai. — B. de Born, Pos Ventadors. (Civrai,
Vienne).
So. — P. Vidal, De chaniar ( = Usson, Ariège). Cf. aussi
les Novas de Vheretge.
Soreiras. — G. Faidit, Jauzens ab gran.
Sobira. — G. Faidit, D'an dous bei plazer.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
271
Sobiratz (Comtessa de). — A. de Belenoi, Fins e leials :
Jal non er credut. A. de Peguilhan, Eissamen com
Vazimans. (Elvira de Sobiratz, femme du dernier comte
d'Urgel, Ermengaud VIII, 1183-1208).
Sobrecara (Aa). — Danse anon., Pos ses par.
Sobrecors (Mon). — ■ A. Dandei, Pos braitz e critz.
Sobregaug (Mon). — M. de Foissan, Be volria quar.
Sobreluenh. — G. H. de Gironela, La clara lutz ; Gen
mapareilh.
Sobrepretz (Na). — S. de Girone, Cavayers e sirvens ;
Cuenda chanso ; Manhs ricx ; Sitôt s'es braus.
Sobretotz. — G. de Borneil, A ben chantar ; Alegrar
me volgra ; Ben m'era bel ; Chant en broil ; De chan-
tar mi fora ; Era rjuan vei ; Leu chansoneta ; Lo douz
chantz ; Los apleitz ; Nulha res a chantar ; Obs magra;
Quan creis la fresca fuelha ; Qui chantar sol ; Razon
e luec ; Ses vdler de Pascor ; Si per mo.
Sobretotz. — P. Rogier, Si com celui. (P. Rogier veut
•qu'on appelle ainsi île marquis Conrad).
Solas (Lo). — G. d'Apehier, Cominaî vielh flac.
Solatz de Quer. — G. de Boirneiil, Bem plairia.
Solelha. — Anon., Domna, messatg'eu sui (Gr., 461, 60).
Someiras. — G. de Bergueidan, Chansoneta.
Soraigxa. — G. de la Tour, Pos N'Aimeries.
Sorc. — G. Rainol, Auzir cugei.
272 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Sordeu. — Anon., Ane al temps ; De tôt quant m'a ; Bern
meravef'U. A. de Pegulhan, Quan qu'eu feses ; Li fol eil
put. B. d"Alamon, Bertrans, lo /oty ; Doas domnas ;
Pos anc tious valc ; Au/s hom non dru ; Mout m'es
greu. Blacasset, De g u erra fui ; Per cinq (tenson avec
Sordel). B. die C asile liane, Ara pueis iverns. Granet,
Pos ai comte. G. Figueira, A' Aimeric queus. J. d'Au-
busson, Yostra dona segon. L. Cigala, Studj fit. rom.,
V, 47 ; ibid., p. 51. P. de Ca,stelnou, Oimais nom cal.
P. Gudlhem de Toloza. Pujol, SU mais d'amor. En Re-
formât, D'un cavalier. Ricas No vas, En la mar maior ;
Lo bels term'inis ; Pus partit an ; Sim ten amors ; Tan
fort magrat. Tendon du Comte de Provence avec Sor-
del, Gr., 437, 37 (Archiv, 50, 381). Tenson de G. de la
Tour et de Sordel, Totz hom me van. Uc de S. Cire.
Messicr Albric.
Sore d'Amors. — Anon., Cour d'Amour.
Soria. — N'Eble et son Seigneur (tenson).
Soudadier. — Marcabrun, Soudadier per cui es jovens.
Soudan, Souda. — Daude de Pradas, Bela m'es. Peirol,
Pos flum Jordan. R. de Va que iras, Aras pot hom.
Stafarda. — B. de Caste liane, Guerra e trebalh.
Sufia de Casauot. Cf. Casalot.
Sur. — A. de Pegulhan, N' Elias conseil vos deman. A.
Daniel, Dous braitz. B. de Born, Ara sai eu ; Puois lo
gens terminis. B. d'Alamanon, Qui que s'esmai. Durand
de Paernas, En talent. F. de Lunel, Roman. G. de S.
Desdier, El temps quan vei. Poire d'Alvergne, Lo fuelhs.
Peirol, Pos flum Jordan. R. de Yaqueiras, Ar vei escur.
Si ralis. - Ci. de Calanison, Fadct, 181 R.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 273
Suria. — Anon., Foula (sic) nuls hom (Archiv, 34, 376).
A. de Pegulhan, Ara parra. B. d'xAlamanon, Ja de chan-
tar. B. de- Rovenac, Ja no vuelh. Calega Panza, Ar es
sazos. F. de Lunel, Al bon rey. G. Faidit, Cascus hom;
Era nos sia guitz ; Fortz chauza ; Mas ïa bêla. G. de
Borneil, A ïonor Dieu. L. Gigaila, Si mos chans fos. L.
Gatelus. P. d'Alvergne, Lo Senher. P. Bremon, Mei
oill m gran. P. Bnemon lo Tort, En Abril quan (attri-
bué aussi à B. de Ventadour). P. Cardenal, Be voigra.
P. Vidai, Sim laissava. R. de Vaqueirai», No m'agrada.
Un Templier, Ira e dolor. Tomiers, Si col {lacs.
Surian, Suriana. — Ricas Novas, Ries près ferms. Autre
exemple douteux dans R. de Vaqueiras, Truan. Cf.
Bergert, p. 104.
Susest ( — Sussex, Angleterre). — B. de Boirn, Ane nos
poc far.
Suzanna. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida. P. de Cor-
bian, 21.
T
Tabaria (Tibériade). — P. Vidal, Sim laissava.
Tabor (Monti). — A. de Pegulhan, Ara parra.
Talairan. — B. de Born, Ges de far sirv. (Eilie V Ta-
lairan, comte de Périgord) ; Un sirventes cui.
Talés. — P. de Corbian, 31.
Talhaborc. — (Taillebourg, C h aren te- Inférieure.) B. de
Born, Pois Ventadorns.
Talhafer. — (Guillaume V TaiLlefer, romfe d'Angoulê-
me ; Stimniing, B. de Born, 3e éd., p. 159). B. de Born,
Pois Ventadorns ; Quan la novcla flors.
20
274 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tamiza (?). — L. Cigala, teanson .avec R. Robin.
Tan. — L. CigaLa, Estiers mon grat.
Tanisse (?). — R. de Tors, Per Vavinen pascor (Lo rei
Enrhc de T. corr. e rie ? Chah.).
Tantalis . — (Nom de femme). Tenson entre Enrie et Ar-
ver.
Tantalus. — Raimon et Lantelm .R. de Vaqueiras, Aram
requier.
Tar. Cf. Val de Tar.
Tarantais. — B. de Boru, Al dous nou. (Tarentaise ; la
plupart dos mss. .donnent Talantaise ; cf. Stimming, B.
de Boni, 3e éd., p. 182).
Tarasco. — B. de Boni, Lo coms ma mandat. G. Adeimar,
Ben agr'ops. Olivier, Aitan leu corn. Tenson de P. Tra-
buBtal et de Rayniaut des Très Sauzes. P. Vidal, Si
saubesson mei dill. Cf. encore Ricautz de Tarascon et
Guilhem de Tarasco.
Tarascon (Guilhem de) — G. de Berguedan, Mal o fe.
Joaui de Pennas.
Tarascona. — G. dau Lue, Ges sitôt.
Tart Si Près. — - G. de Borneill, Quan brancal brondels.
Tartaion. — Comte die Foix, Fronces.
Tartari. — Mo.nitanihiagol, Per lo mon. P. Cardeiwal, Sen-
tier X'Eble ; Tan son valen.
Tartarona. T;miii-(n1, Falconet de Guilhelmona,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 275
Tartases. — G. de Calanson, Fadet, 103 R.
ïartaz (Vicomte de). — Cadenet, De nulla ren.
Tartres. — Un Templier, Ira e dolor.
Tartz. — S. de Girone, En breu sazo.
Tarzana — B. A. de Moncuc, Er quan li rosier.
Tast e Milan. — P. Vidal, Tart mi veiran (Le texte «est
douteux ; cf. notre édition).
Tatalan. — Anon., Quan vei 'la- flor.
Taunais. — (Tonnay, Charente-Inférieure). B. de Born,
Pois Ventadorns.
Taurel. — G. Figueira, Un nou sirventes. T en-son de
Taurel et de Fadcotnet.
Tebas — B. do Paris. G. de Cabrera, Cabra. P. de Cor-
bian, 32.
Tebes. — S. de Girone, Si cel que ditz.
Tedals Alrigs. — R. de Tors, Amies Gaucelm.
Tederic. — R. Cornet, D'orne subtil.
Tefania. — Pujolos, SU mais damor (Texte de M ;
Appel, Prov. Chr.3).
Temple. — Daspol, Seinhor aujatz. Peirol, Pos flum Jor-
dan. R. de Castelnou (P. Cardenal), Mon sirvontes
tramet. Rostang Berenguier, Pos desamar (Cavalier
del T.). Sordel, Cel que mafi.
276 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Temple Salamo. — ■ Marcabru, Pax in nomine.
Templier. — Tenson de Blaoatz et de Bonafe (Gr., 97, 10)
Tempra. — B. de Born, Fulheta, ges autres; S'abrils c
folhas; Rassa m'es (Stimming lit AT Atempres).
Terensis. — B. Carbonel, Cor digas me.
Teriaca. — A. de Pegulhan, Si cum Varbres.
Teris. — G." de Calanson, Fadet, 148 R.
Termen. — (Termini, Sicile). R. de Vaomeiras, Senher
Marques.
Terra Major. — B. de Born, Cortz e guerras (Autre ex-
emple cité par Stimming, B. de Born, 3e éd., Aimeric
de Beilenoi, Gr., 9, 20, et non 10, 20, comme l'écrit
Stimming).
Terragona, Tarragona. — G. dau Luc, Ges sitôt. G. de
Berguedan, Un sirventes voil (Uarcivesque de T.).
Terre (?). — J. d'Aubusson, Vostra dona.
Terric. — G. de Cabrera, Cabra.
Tertones. — L. Gigalia, Studj fil. rom., V, 53.
Tervagan. — A. d'Orlhac, Au Dieus ! B. de Born, Ane
nos puoe.
Teza. Cf. Pons de Teza.
Tksaur (Mon). — G. Faidit, Casais hom; De faire chanso
(De cui es Monferratz); Mout a poignat; Sitôt nonca
(Mon bel T.). R. de Barbezieux (?), Pois qu'en midons.
Tibaut. Anon., Senher Savaries. B. de Born, Quart
vd lo temps. R. de Vaquciras, Guerras ni plag.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 277
Tibaut de Barbayra. — P. de Ladite, Verais Dieus. ,
Tibers. — Anon., Papagai.
Tibers. — P. de Cardenal, Cel que fe (Piramus e T.).
Tibes. — G. de Cabrera, Cabra.
Tiborc. — Uc de la Bacalaria, Digas, B. de S. F. A. de
Seseas, En aquel mes (Parente de Guilhelma, dona de
la Ilha).
[Tiborc de Montausier]. — Mariée à Wuigrîri III, comte
d'Angoulème, puis au seigneur de Montausier). Allusion
dans B. de Boni, S'abrils e fuolhas; et dans Jordan
Bonel, S'ira d'amor. Cf. Bergert, p. 24.
Tiborc de Proensa. — G. d'Espagne, La gala s&mblasa.
Tideus. — B. de Paris. G. de Cabrera, Cabra. Tenson
entre Arnaut. Foie et Guilhem.
Tiern (Beatrix de). Cf. Beatrix de T.
Tiertz. Cf. Dalmatz de Tiertz.
Ties, Tyes. — A. de Pegulhan, Cel que s irais. G. Faidit,
Al semblan dol rei lies. G. de Borneil, Dels bels digz.
P. Vidal, Bon 'aventura. Sorael, Planher vuelh. Zorzi,
SU ruons fondes.
Tigris. - — A. Daniel, Er vei vermeils.
Timor. Cf. Raimon de Timor.
Tintinhac. — A. de Tinlinhac, Lo [oi comens; Mout dezir.
Tir. — Anon., Lo sen volgra. A. de Mareuil, Tan ma-
helis. B. de Paris. Gaucelm, Cosin ab vos. G, de Ca-
278 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
lanson, Fadet, 170 R (Derrer D). R. de Vaqueiras,
Aram requier (Samit de Tir).
Tiriaca. — Donné par deux mss., A et B, à la place de
Bels Castelans on Reis Castellans, dans Aimeric de
Pegulhan, Gr., 10, 50. Cf. Bergert, p. 113.
Tisban. — A. de Mareuil, Tan mabelis.
Tisbes. — A. de Mareuil, Dona genser. E. de Barjols (ou
plutôt G. de Salignac), En atretal. R. de Vaqueiras,
Aram requier. Rufîn et Izarn, Vos que amatz.
Titagrava. — (Titgrave, Angleterre). B. de Born, Ane
nos puoe.
Titbaut. — |B. de Born], Quart vei lo temps. (Alusion à
la chanson des Aliscans ; Titbaut est un roi sarrazin).
ïoarces. — (Pays de Thouars, Deux-Sèvres). Uc de S.
Cire, Un sirventes.
Toartz. — B. de Born, Pois Verdadorns (Thouars).
Tobia. — R. de Vaquieras, Del rei d'Aragon eonsir (Rei
de T).
Toesco. — R. de Vaqueiras, Bela domna tant vos ai.
Toleta. — B. d<e Born, Pois Ventadorns; Puois lo gtns.
B. de Paris. G. de Mur, D'un sirventes [ar. G. Riquier,
Sitôt s'es grans. Marcabru, Emperaire per mi. P. Car-
denal, Las amairifz.
Touo. — (Toulon, Var). P. Vidal, Ajostar. Cf. encore
GlJILHELMA DE ToLO.
Tolomeus. — Anon., Ben es wscis (Gr., 161, 48). Peirol,
Moll ni entremis.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
270
Toloxja. — Uc de S. Cire. Un sirventes.
Tolosa, Toloza. — - A. de Pegulhan, De Berguedan. B.
de Boni, Lo coms m'a mandat; Rassa tan creis; S'ieu
/os. Blacasset, De guerra fui. Gormonda. G. de Ber-
guedan, Arondeia. G. Figueira, D'un sirventes; Nom
laissava. G. de Montanhagol, Bel m'es ; Del tôt vey.
Joios de Tolosa, L'autrier. Marcabru, Al départir. M.
de Montaudon, Fort menoig. P. d'Auvergne, Chantarai
d'aquestz. P. Cardenal, Cel jom: Tais cuja be. P. Rai-
mon, Ar ai ben d'amor. P. Vidal, Drogoman ; cf. aussi
De chantar; Xeus ni gels. R. Cornet (Als bos troba-
dors de Toloza). Sicart de Marvéjols. Sordel, Planher
vueil; Pueis trobat ai; Lo reproviers. Tenson entre
Arnaut et Guilhem, Gr., 201. 5. Tomiers, Si col flacs.
La suscription de la poésie de la comtesse de Die, ,4
iliantar nïer, est dans M : Una donna de Tolosa.
Tolosa (Comte de). — A. de Pegulhan, Amor a vos. B.
de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Boni, A tornar mer
(\est pas de B. de Boni); Guerra e pantais. Gavauda.
.1 la plus longa nuech. G. Ademar, Non pot esser (Lo
jiidlior comte de la crestiantat; est-ce bien le comte
de Toulouse ?). G. de Berguedan, Reis s'anc nul temps.
Montagnagol, bol lot vei remaner. G. de Cavailhon, Sen-
tier Coms. M. de Montaudon, Be menueja. P. d'Auver-
gne, Chantarai (Raîmon V). P. Cardenal, Be volgrà.
P. R. de Toloza, Ar ai ben damor. R. Vidal, AbriU
issia. Sordel, Lo reprovier ; Planher vueil (Raimon
VII). Zorzi, Non laissarai (Alfo-nse de Poitiers). Sus-
cription de la tenson entre Folquet et Porcier, dans
le ms. P.
Tolosa (Comtesse de). — G. de Salignac, Per solalz c
per déport {Valens rcina). P. Vidal, Estai ai gran sazo.
\\. de Miraval, Tais vai mon chan. Dans la plupart
de ces exemples il est fait allusion à une Comtessa ou
a une Reina, de même que dams l'exemple suivant : A.
de Pegulhan, Destreilz cochatz. Pour la comtesse de
Toulouse, voir surtout Elionor.
280 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tolozan (Comte). — G. Figueira, Del preveire major
Tolvera. — Dauphin d'Auvergne, Reis pois.
Tolza ( = Toulousain, contrée du Toulousain). — A. de Be-
lenoi, Pos Dieus. A. de Marsan, Qui conte. B. A. de
Moncuc, Er quan li rosier. Berenguier de Palazol,
S'ieu anc per fola. B. de Born, Pois lo gens. Gavauda,
Senhors. J. Rudel, No sap< chantar. Marcabru, Aujalz
de chan. M. de Montaudon, L'autre jorn. Montanhagol,
A Lunel lutz. P. Bremon, Pus partit an. P. Vidal, Ma
voloniatz; Tart mi veiran. Pons de la Gardia, Farai
chanso. R. Vidal, Abrils issia. Sordel, Puois nom ienc.
Uc de S. Cire, Nulla ren; Un* surventes.
Tolzan (Coins). — B. de Born, Un sirventes farai. B. Ar-
naut de Moncuc (Peire Cardenal), Ancmais tant gen.
B. d'Alamanon, Un* sirventes. J. Rudel, A^o sap chantar.
J. A gui la, S'eu anc per fol. Montagnagol, A Lunel;
Bel mes quan: Ges per malvestat. Montan, Coms de
Tolsan.
Tomas. — Tenson de Tomas et de Bernado. P. de Cor-
bran, 21 (L'apôtre Thomas).
Tomas de Neuniata. — Bonafe, SenliEn Blacas.
Tomvs (de Savoie). — L. Cigala, En Tomas.
Tomaziw. — R. de Vaqueiras, Truan.
Tomeiras. Cf. Sant Pos de Tomeiras.
Tonis. — Suscriptioiî do l'épitre de G. Riquier, Al car
onrat Senhor.
ToPiNEB (?). — G. de Bomeil, Bem plairia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 281
Tor. — Ricas Novas (Durand Sartre de Carpentras), Vil
Sirventes (Lo viel senhor del Tor).
Tor David. — (Défense de Jérusalem). Peirol, Quant
a mors.
Tor Miranda ou M ir manda. — B. de Born, D'un sirventes
(Tour de défense, à Orange; allusion à la légende de
Guillaume d'Orange).
Toran. — Rich. d'Angletere, Ja nuls hom près.
Torat (Peire). — G. Riquier, tenson avec P. Torat.
Torcho, Toicho. — B. d'Alamanon, Amies Guigo. (Cf.
l'édition S. de Grave, p. 81).
Torena. — (Turenine, Lot). B. de Born, Cazutz sui (Il est
question des trois sœurs, filles du vicomte de Turenne;
ce sont : Maeut, Elise ou Adélaïde de Montfort et Marin
de Yentadour ; <if. Bargert, p. 14 sq. et Slknoning, B.
de Born, 3e éd., p. 13) ; Cet que eam\a ; Pois Venta-
dorns.
Torena (Vescomis de). — Esquilha.
Tort vus. — P. de Ladiis, Mossen Ramon.
Tornel. — P. Cardenal, Tostemps azir (Variantes de ln
tornnda, Appel, Prov. Chr.3 (Tournel, Lozère). Cf.
Guigo del Tornel, et Ann. du Midi, 1916.
Tornes (Habitants de Tours ?). — B. de Born, Volontiers
feira.
Tornes. — Cadenet (ou M. de Montaudon), Era pot ma
domina (Contrée de Turenne).
282
ToRNUS. —
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
G. de Calanson, Fadet, 113 R (Nirmus D).
Toro. — P. Vidal, Ajostar. (ViilLe de Palestine ; cf. Tho-
mas, Romania, 1914, p. 595).
Toroinna. — (La Touraine). Ue de S. Cire, Un sirventes.
Toronet. — Blacas, Mahn, Werke, II, 132.
Torosela. — (Toiroella de Mo>n>tgri, Catalogne'). S. de
Giro-ne, De Pala a Torosela.
Torren. — S. de G ironie, Près d'un jardi.
Tors. — ■ Anon., Domna, vos mavetz. Alegret, Aissi com
cet. B. de Roven.ac, Jat no vueih. B. de Born, Al dous
nou ; Mon chan fenisc ; Quan vei lo temps. G. de Bor-
neil, Ben niera bel. P. Gardenial, Bel m'es. P. Vidal,
Bem pac ; De chantar.
Tort N'Avetz. — G. de Borneil, Per far esbaudir. P.
Rogier, Ces nom par ; Non sai don chant ; Per far
esbaudir (d. supra G. de Borneil); Tant ai mon cor.
Il s'agit d'Ermengarde de Niarbonine ; cf. J. Anglade.
Les troubadours à Narbonne (Mélanges Chabanean.
p. 739) et Bergert, p. 7, 8.
TORTATZ. Cf. BURLATZ.
Tortona. — R. de Vaqueiras, D'amor nom tau (Dona de
Tortona). Aill'Uisionjs datnis Oes sitôt et Savis e fols, du
même R. de Vaqueiras. Cf. Reirgert, p. 104, et ci-dessous
TORTONES.
Tortonbs. - - Albert Marques, Aram digatz. (Pays de
Tortona, Haute Ftalie- Var. ('<trl<>ncs, Cardones.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 283
Tortosa. — G. de Berguedan, Joglar not desc. Olivier
del Temple, Estât aurai.
Tortz (Pons). — G. d'Apchier, Cominal vieil f lac.
Tosca, Toscan. — G. Riquier, Tant m'es ïonratz.
Toscana. — An on. , Lautrier fui a Caleon. A. de Pegu-
Ihan, Ara par ben. Calega Painza, Ar es sazos. L.
Gatelus. P. Vidal, Ma volontatz. R. de Vaqueiras,
Trudn. R. de Tors, Amie Gaucelm. Uc de S. Cire, Si
ma domina N'Alais.
Tostemps. — F. de Marseille, Amors mera ; A ! quan
gen ! Sitôt me soi ; Tostemps ; Per Deu amor ; Ja nos
eug hom ; Los mais damor (L'envoi n'est pas authen-
tique ; cf. l'édition Strooski) ; Mout i felz gran pecat ;
Cantar mi torna ; Greu fera.
Tot-Mi-Plai. — Peirol, Bem cujava. (Il s'agit de Béatrix
rie Viennois, fille du marquis de Montferrat Guilhem
IV ; Bergert, p. 91). Pons de la Garda, Tan son apen-
satz ; Totztemps.
Trainac. — (Treignac, Corrèze). B. de Born, A^on puesc
mudar.
Tramontana. — R. de Barbezieux, Pois qu'en midons.
Trans. — Isnart, Trop respont.
Trebellïa. — P. Gaixlenal, Tan son valen.
Tremoleta. — M. de Monfaudoi), Pos Peire (Tremoletal
Catalas).
Trems. — Pons de (la Garda, Farai chanso.
Trencaleos. — E. de Barjols, Bels Gazanhs.
284
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tretz (Domna de). — Blacatz, Peirol, pos vengutz (Il
s'agit de Guilhelmeta, nièce de Blacatz, mariée à Go-
de froy de Tretz -eit Toulon ; Beirgert, p. 50).
Trevagans. Cf. Tervagans.
Trevisa. — Rioas No vas, En la mar malor. 0(0 de S. Cire,
Una ddn?cta.
Trevisana. — À-non., Lautrier fui a Cafeon.
Triex (En). — -P. Cardeinal, D'un sirventes far.
Trinatz. — Olivier del Temple.
Tripol. — P. Vidal, Son ben apoderatz. Peirol, Pos
flum Jordan.
Tristan. — Anou., Bona domna, vostre pretz; Cour d'A-
mour; Dona, pos vos ai; Lo sen volgra; Papagai; Si
trobes. A. de Mareuil, Tan mabelis. A. de Marsan,
Oui conte. A. de Pe-guLhan, Ades vol de Vaondansa;
Era par ben. B. de Ventadour, Tant ai mon cor (Tris-
tan Vamador). B. de Born, Dona pois de mi; M oit mes
descendre (Dans le premier exemple il s'agit de Tris-
tan, époux d'Iseut, dans le second Tristan est un senhaî
qui désigne sans doute Tiborc de Montausier; cf. les
éditions Thomas et S'timming). B. de Paris. Daude de
Pra-dais, Sitôt triai près. F. de Marseille, Meravîlh me.
F. de Romans, Aucels non trob. G. de Berguedan, Un
sirventes ai (Senhal). G. de Cabrera, Cabra. Jaufre, Su-
chier, Denhm. Ogier Novella, Per vos bela dousa (Del
broc don bec Tr.) P. Gardennl, Cel q.ue fe; Tostemps
volgram. Peirol, Dalfin, sabriatz me. Pons de Gaipdeuil,
Astrucs es cel; Domrtf* eu pren; Oui per neci- cuidar.
R&mbauit die Viaqueiinas, Engles, R. d'Orange, Non chant
per ausëL Raitmon Bistortz d'Arles, Aissi col forlz (Jeu
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 285
de mots sur Tant Trist et Tristan). H. de Mira val,
Be magra del bel lemps; Trop an chauzit. R. Vidal,
So fo el lemps. S. de Girone, Sitôt no suy (Tristayri);
Aragones eu; En breu sazo. Tenson entre Armaiult, Foie
et Guilhem. LÇc de la Ba^oalairia, Per grazir. Zorzi,
Atressi eom io gamels.
Tristan (Mon). — B. de Veautadour, Amors & queus es;
ho rossignols; Ouan voi la laudeta. Bergert, p. 126;
ZingaiieiLli, Studi Medievali, 1,337.
Troia. — B. de Born, Fulheta vos. G. de Galamson, Fa-
det, 75. G. de Cabrera, Cabra. P. de Corbian, 32. R.
de Vaqueiras, Truan.
Trut-Lut-Lurut. — Marcabru, Uiverns vai.
Tubor (?). — J. d'Aubusson, Voslra dona.
Tudela. — P. de Cardenal, El mon non a.
Tug. — P. de Co>rbian, 32 (= Titus, Chabaneau).
Tutais. — G. d'Apehier, Uautrier trobei (Var. Ruget,
Chabaneau).
Tulh. — Ainon., Palais de Savieza.
Turc. — Anon., Fonça (sic)nuZs hom (Archiv, 34, 376).
A. d»e Belenoi, Cossiros. A. d'Orlhac, Ay Dieus. A. de
Pegulhnn, Ara parra. B. d'Alamanon, Pois chanson.
GaJega P<w.a, Ar es sazos. Dauphin d'Auvergne, Reis
pdis; Vergonha (Turcs de Mairona). Durand de Paer-
n;.s, En tablent. Eliais Caireil, Qui saubes dar. Tenson
d'Elias d'Ussel et de Gaucelm Faidit (Gr., 136, 2 = 167,
13). F. de L\méi,Roman. F. de Romans, Ouan eug chan-
lar; Tornatz es. G. Faidit, Fortz vhauza. G. de Berguedan,
Un sirventes aSi. G. Figueiira, Del preveire major. G. de
28G ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Borneil, Ben es dreg. L. Cigala, Si mos chans fos.
Montagnagol, Ges per malvestat. M. de Montaudon,
Vautrier. Olivier de la Mar. Olivier del Temple. P.
Cardenal, De sirventes; Tan vei lo segle. P. Vidal,
Bem pac. Peirol, Quant amors. G. de» Capdeuil, En ho-
nor del paire. R. Gaucelm, Ab trebalhs. Un Templier,
Ira ei dolor. R. de Vaqueiras, Aras pot hom ; Conseil
don; No m'a)grada. R. d'Orange, Entre gel e vent.
Turc Malec. — A. Daniel, Pois Rainions. R. de-Durfort,
Turc Malec, a vos mi teing.
Turca. — Dame chantée par Maistre Ferrari; Bergert,
p. 99.
Turca. — Rostang Berenguier, Pos de sa mar (gens
turca).
Turnus. — G. de Galants on, Fadet, 113.
Turqua (?). — P. Cardenal, Ab votz oVangel.
Turques. — Anon, Ane no eugei.
Turquia. — B. d'Alamanon, Ja de chantar. P. Cardenal,
Be volgra; Cel que je; Tais cu/a be.
Tyes. Cf. Ties.
U
Ubert (Comte). — F. de Romans, Nicolel.
Uc. — G. d' Ypchier, Aissi con hom. Marcabru, Al dépar-
tir. Perdigon, Mais non eug (Probablement Uc del
Bans). Tenson d'Uc do S. Cire et du vicomte de Turen-
n„' (Il n<e s'agit pas d'Uc de S. Cire lui-même).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 287
Le de la Bachyllaria, Ugo. — ■ G. Faidit, N'Uc de la
Ba ihallaria.
Uc del Bals. — Pe-rdigan, Ben aiol mal. Cf. encore Uc
et Bals.
Uc Brux. — J. Rudel, Quart lo rius (Probableimenl Hu-
gues VII le Brun, de Lusignan, comte de la Marche;
cf. éd. Jeainiroy, Irndex des noms propres).
Uc Brunénc. — R. Vidal, So fo ci temps. Daude de Pra-
das,Be deu esser (Planh).
Uc Catola. — Marcabrun, tenson avec Uc Catola.
Uc Gvrmer. — R. de M ira val, Ane trobar.
Uc de Mataplana. — R. Vidal, So fo el temps ; appelé
aussi X'Ugo, ibid. cf. Uguet.
Uc (Comte de Rodez). — (Cf. supra Rodes). B. de Ven-
zac, Pos vei l'o temps; Iverns vai.
Uc de S. Circ. — Tenson d'Uic de S. Cire avec Nicolet de
Turin, avec Albéric, avec le vicomte de Turenne (deux
tensons, éd. Jeanroy, xxxv-xxxvi), avec le comité de Ro-
dez (xxxvri-xxxvm), avec Giraut, avec Certan.
Uc lo Sort. — L. CigaLa, Raimon Robin.
Ueli. — G. de Calanson, Fadet, 167, {plein D. Lire Velil).
Ufanier (?). — Sordel, Quan quieu chantes.
Uga. — Tenson do Janfre et d'Elias de Barjoils.
Ugo. B. de Vemtaidouir, Pel douz chant. B. de Born,
Geni [>ari (Hugues IX de Lusignan, Hugues le Brun).
288 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
R. de Mira val, Ane trobar. Teuson del Chardo et d'En
Ugo. Temson du Dauphin d'Auveirgne et d'Uc (Ugo) ;
of. encoure Uc de Mataplana.
Ugo d'A mien. Cf. Ugo d'Aven.
Ugo d'Aven. — G. de Berguedan, Joglar not desc. (au-
tres variantes Anieu ou Aneu; cf. Milà, p. 300, n.).
Ugo de la Bacalaria. — Tenson d'Uc de la Bachellerie
avec Beriran de S. Félix. Cf. Uc de la B.
Ugo Brun. Cf. Brun.
Ugo de Castilho (fils de Pons de Gastilho). — R. Vidal,
Abrils issia.
Ugo (de Maensac). — Uc de Maensac.
Ugoli (Sier). — Uc d© S. Cire, Un sirventes. Cf. Crescini,
Manualetto, Index et Ziin;garel;li, Intorno a due trova-
tori in Italia, p. 4-5. D'après Grescini, ce serait un mem-
bre de lia famille des Fantodini de Cerfugnaino.
Ugon. — G. de Cabrera, Cabra.
Ugonet. — Anon., Ugonet, val ses bistensa. L. Cigala,
Studj fil. rom., V, 53.
Ugonet del Far. — R. de Vaqueiras, Sentier Marques.
Cf. Far.
Uguet (de Ma.tapkiia ?). — R. d© Miravail, Cxrans mestiers
m'es. Uguet (= IIuc de Mataplana).
Ugueta. — Blacasiset, Mos volers es. Pujol, Deus es
amors; Si mais tfamor (= Huguett© des Baux et sa
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 289
sœur? Lï. Bergert p. 55, 56, qui, à propos de l'exemple
de Blac&sset ajoute qu'une alllusian à Lgueta se trouve
dans le surventes du même troubadour De guerra fui. Il
ne semble pas que les exemples de Pujol ou Pujolos se
raipp orient à Huguette de» Baux.
Llixes. — G. de Calanson, Fadet, 194, R.
Ulpiani. — Maine Ermengaut, Temps es quieu.
Uox. — G. de Calanson, Fadet, 194 R.
I'rgll. — B. de Born, M oit m'es descendre; Quant la no-
vela. Stimming, (39 éd.), p. 177. G. de Berguedan,
Un sirventes mieu voil. G. de Borneil, Ai coin nïaven.
Marcabrun. Hueimais dei. R. d'Orange, Amies Rossi-
gnol. S. de Girone, Com puseh de xantar; Près d'un
jardi. Cf. encore Guerau d'Urgel, Guilhem d'Urgeul.
Urgel (Comte d'). — B. de Born, Un sirventes farai. M.
de Montaudon. Manens e frairis. S. de Girone. Cang aug
en cort.
Urgel (Bisbe d'). — G. de Berguedan, Mal o je (Quel
évêque ?).
Urgel (Comtes<s>a d'). — G. de Borneil, Ai eom m aven.
R. Vidal, Abrils issia.
Urgoleza (Terra). — A non., Finamens.
Urgs. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Ussel. Cf. Gui, Ebles d'Ussel.
Ussoire. — Dauphin d'Auvergne, Reis pois. Richard
d'Angleterre, Dalfin.
Usson. — B. Folcon, Ja no creirai d'En Gui. Dauphin
21
290 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
d'Auvergne, Reis pois. G. del Baus, En Gui a tort. Cf.
emcoire So. (Lteison, Airiège).
Uzercha. — M. de Montaudon, Pos Peire (Uzerche, Cor-
rèze).
Uzerna. — A. Daniel, Ans quel cim (Lo palatz d'Uzerna).
Uzest. — (Uzès, Gard). R. Gaucelm, A penas vauc; BeU
Senher Dieus (Seigneur d'Uzès). G. de S. Gregori,
Dreg e razos.
Uzetge. — G. d*e Bterguedan, Chanson di. Uc de S. Cire,
Un siwentes.
Uzeus (?). — R. de Vaque iras, Engks un novel.
V
Valbona. — G. dau Luc, Ges sitôt.
Val Cortes. Cf. Raynier de Val Cortes.
Valei. — (Valois; il s'agit de Crespy en Valois, Oise),
B. de Born, Pois als baros.
Valens. — R. de Vaqueiras, Non puesc saber.
Valensa. — A. de Mareuil, Tant mabdiis. A. de Pegulhnn,
Per razo natural. Comtesse de Die. G. dau Luc, Si per
Malvalz. P. Cardenal, Be volgra; Domna que va ves;
Falselalz. Pislolela,/.a majer iemema. Trobaire de Vil-
l'àrnaul, Un sirventes (L'detz de Valensa (D'apnNs
\ppel, Prov. Ined., ce serait Philippe (1242-1267),
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
29 J
Gallia Christ, XVI, 314. D'après Crescini, Manualetlo.
il s'agirait de l'évêque Guillaume I de Savoie, frère du
(Jointe de Savoie, Amédée). Tenson de Lan franc et de
Lantelim (exempile douteux). Uc de S. Cire, Un sir-
v entes.
Valextines. — R. d'Orange, Companho.
Valexzola. — Uc de S. Cire, Bem meravic.
Valflor. — G. de Cabrera, Cabra. P. Vidal, Tant an ben
dig.
Valia. — B. de Boni, Ieu chan. (Valée, partie de l'Anjou,
près des Ponts-de-Cé).
Vallari (Joan.) — B. d'Alamanon, Bertrans, lo pi.
Valvért. — Daspol, Fortz tristors.
Vaqueira (de Lautrec). - G. Riquier, Qui a sen.
Vaouier (En). — Tenson de Vaquier et de Catalan.
Vassin. — G. de Calanson, Fadet, 196 R.
Vaudes. — F. de Lunel, Roman. Izarn, Novas. P. Carde-
ii al, A b votz d'angd.
Vegessi. — Anon., Palais de Sa)vieza.
Veilla Carcais (Na). — Montatn, Voslr'alens.
Vêlai. — G. de Borneil, Razon e luec ; 8? an* \orn (Var.
Bêlai, Reliai). P. Cardenal, Alressi com per fargar :
Tain son valen ; Senker N'Eble. P. Vidal, Pos uberl ai.
Uc de S. Cire, Una danseta.
292 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Velu — B. Carbonel, Aissi com cet quatrob' (Bcrtran III
de Baux, 1282-1335 ; cf. P. Meyer, Dern. Troub., p.
58).
Venaissi. — P. Vidal, Drogoman. Tomiers, Si col flacs.
Venasqua. — Uc de S. Cire, Un surventes.
Vencut. — H. de Vaque iras, A vos bona dona.
Vendamon (?). — G. de Berguedan, Joglar nol desc.
Vlnecian. — B. Calvo, Ges no mes grieu. P. 4e Corbian,
25. Zorzi, Moul fort ; On Jiom.
Venehca. — Gavauda, Lo mes el temps.
Vensa. — P. Vidal, Ab Valen. (Verne, Alpes Maritimes).
Ventadorn. — B. de Born, Pois Ventadorns. Cadenct,
Ara pot ma dona. G. F.aidit, Ab semblan del rei lies.
G. Raidit, Mout a poignat. Cf. encoire Bernart de V.
Ventadorn (Maria de). — (Morte en 1219). G. de Calan-
son, Una doussa res. B. de Born, Pois Ventadorns. Cf.
encore Maria de V.
Ventadorn (Vescoimlessa de). — G. Raidit, Gen fora con-
tra.
Ventadorn (Vicomte de) (?). — B. de Ventadour, Ban
eugei.
Viatamïi.a, VentAmiltïa, - B. de Cnslellane, Guerra c
trebalh, H. de Vaquieirias, Trxuùn ; Senher Marques., ar.
Cf. Guilïïelma de Ventamilha.
Venus. — G. de Galaunson, Fadcf, 105.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 293
Verdon; — P. Cardenal, Domma que vai.
Verdun. — G. de Cabrera, Cabra.
Verlais (de Mosterol). — B. de Born, Moul mes descen-
dre. (Lire Berlais ; cf. sur BenLai de Montreuill, Stim-
miwg, B. de Born, 3e éd., p. 178).
Vermeil (Lo cavalier). — - R. de Vaqueira.s, Aram requier.
Vermeilla (Na). — Tenson del Chardo et d'En Ugo.
Vermillon. — F. de Marseille, Vermillon.
Vernoil. — B. de Born, A toiz die.
Verona. — A. de Pegulhan, Per razo. Galega Panza, Ar
es sazos. F. de Romans, Far vuelh (Coms de Verona,
le comte de S. Boni face ; Chab.). Uc de S. Cire, Canson
qu'es leu (Diatribe contre le comte de Vérone).
Verones. — P. de la Cavarana. Uc de S. CirK Messonget;
Un sirvenies ; Una danseta.
Verones (Comte). — A. de Pegulhan, Ane no eugei ; S'ieu
anc chantiei.
Versiliïa. — R. de Vaqueiras, Truan (Versilia, Lunigia-
na). Il s'agit des femmes, donas, de Versilia.
Vertfolh. — P. Vidal, Pos ubert ai. Cf. encore Estort
de Vertfoill. Cf. sur Verfoill Appel, Poésies prov.
inéd., p. 120.
Verz de Coissan (Na). — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Bergert, p. 90.
Verzelai. — R. d'Orange, Pos trobars.
Vescoms (Lequel ?). — Ademar Jordan, Sitôt m'ai. G. de
Bergiiedan, Joglar not desc. G. R. de Gironela, La clora
lutz. P. d'Auvergne, Bel m'es dons. Tenson de Guilhem
et de Guiguenet. B. Carbonel, Aissi nom cel quatrob'
(Vicomte die Marseille).
294 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Vespazia. — P. de Corbian, 32.
Vesprezon. — G. de Cabrera, Cabra.
Vezi (Bon). — Comte de Poitiers, Ab la dolchor.
Vezia. — G. de Caibrera, Cabra.
Vezians. — B. de Bo^rn, Pois V'entadorns (Vezian II, vi
comte de Lo magne, 1173-1222).
Viana. — B. de Veinitiadour, Ja mos chantars. G. de Ber
gueidan, Un trichaire. J. Rudet, Quan lo rius. P. Carde -
nal, Be volgra. R. de Tors, Ar es dreit.
Vianes. — Anon., Quan vei la flor. Albertet, Monge digatz.
B. de Ventadour, Ane no gardei. F. de Romans, Una
chanso dirventes. G. de Borneil, Aital chansoneta. J.
d'Aubusson, Vostra dona se g on. M. de Montaoïdon, Aissi
com-cel qua estai ; L'autre jorn. Ogier, Tostemps serai.
P. Carde-nal, Quis vol tal fa\is ; Senher N'Eble ; Tan son
valen. P. Vidal, Neus ni gels. Peirol, Ab gran loi ;
M'entencio ai tota. Ricas Novas, Pus partit. Uc de S.
Cire, Una danseta.
Vianes (Comtessa de). — B. d'Alamanon, Mout m'es greu.
Cf. Biatritz de V. et Bergert, p. 91.
Vie. — (Vich, Catalogne). G. de Berguedan, Amies mar-
ques (Li canonge e li borges de Vie) ; Chanso ai. P.
Vidal, Ben viu a gran; Pos uberi ai.
Vida (Ma). — Uc de S. Cire, Una danseta.
Vidal (Peire). — Zoirzi, Mout fai sobriera folia. Cf. encore
Peire Vidal, et Brev. d'Amor, 28167 et 28340.
Vidal. — R. d'Orange, Car, dous e jeinz. P. Cardenal,
De sirventes suelh (Raynonard et, à sa suite, Mahn,
Werke, II, 22 7i, imprimant la mot avec une majuscule,
mais il s'agit d'un nom commun). Cf. Bernart Vidal.
Vidallana (A lais de). — Uc de S. Cire, Si ma dona
N'Alais
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 298
Vieils (de la Montagna). — A. de Pegulhan, Per descu-
brir.
Viexa. — R. de Tors, Ar es dreit.
Viena (Rei de). — Gui de GavaiUorn, Mahn, Werke, III,
71.
Vierna. — P. Vidal, Ajostar ; Bels amies ; Drogoman ;
Ges car estius ; La Imzeiel rossinhol ; Mout m'es bon
e bel ; Xuls hom nos pot ; Plus quel paubres ; Quant
om onnAtz ; S'eu fos en cori ; Sim laissava ; Tant ai
lonjamen ; Tant mi platz. Cf. Rev. des 1. rom., XIX,
149 ; renvoie à Romania, 1873, p. 96. ■
Viernença. — Cf. la biographie de Guilhem de B a la-un
et Bergert, p. 39.
Viglar, Vilar. Cf. Arnaut del Vilar.
Viguier (Lo). — G. Riquier, A Miquèl de Castilho.
Vila. — R. de Vaqueiras, El so que plus magensa.
Vilafranca. — L. Cigala, Tan franc cors. Cf. Bergert, y.
80, 81.
Vilamur. — B. de Born, Pois lo gens (Villemuir sur Tarn,
Haute-Garonne).
Vilassa. — F. de Lunel, Per amor (Vilassa neira, per-
sonne de l'entourage du comte de Rodez ; ce n'est pas
un nom propre au sens strict du mot).
Villaret. Cf. Folco de Villaret.
VlRAGUT (?). Cf. GRONH DEL VlRAGUT.
Virgili. — A. de Mareuil, Razos es. G. de Calanson,
Fadet, 158 D. Tenson des deux Guillaumes. Sùnders
Reue ( = Swc»hier Denkm.). Serveri, Suchier, Denkm.
Vtsentines. — Uc de S. Cire, Una dansela.
Vivant. — R. de Tors, De lergulhos.
596 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Vivares. — G. d'Apchier, Cominal vieil jlac. M. de Mon-
taudoifl, L'autre iorn. P. Cardenal, Be volgra.
Vivian». — B. de Bo.rn, S'abrils e foïhas (Vivien, neveu
de Guillaume d'Orange). Cf. encore Vivant et Vezians
de Lo magne.
Viviana. — G. d-e Cabrera, Cabra.
W
Wilhelmin. — R. de Miravml, Tostemps. Cf. Guilhem,
Guilhelma, etc.
Y
Ybres. — S. de Girone, Segon que dilz.
Yceut. Cf. Iseut.
Ylha. Cf. Ilha.
Yolen. Cf. Iolen.
[Yrdoina de Rodez]. — Fille de Bertran de Canillac ;
chantée peut-être pair Bertran de Paris, Guordo ; Ber-
gert, p. 53.
Yselda (Alaisina). Cf. Alaisina Y.
Ysengri. Cf. Alengri, Isengri.
Ytis. — G. de Cabrera, Cabra. Cf. Pris.
Yzarn. — Tenson de G. Riquier et de S en h' En Jorda.
Yzolt. — S. de Giron>e, Sitol no sui.
Z
Zaroes. — G. de Calansori, Fudel, 172 D.
Zemberga. G. d-e Berguedan, Trop ai estai.
Al car et Sa vi Amig
HENRI TEULIÉ
BlRLIOTECARI A l'UnIVERSITAT
DE BORDEUS
En Sovinensa de Monpeslier
mdcccxcvi — mdccccxix
LES CHANSONS DU TROUBADOUR
RIGAUT DE BARBEZIEUX
BIBLIOGRAPHIE
Anoona (d'). — Bime volgari antiche, t. III, Chiaro Davan-
zati. Id., Del Xovellino e délie sue fonti, Bomania, 1873-
1874. Réimprimé avec quelques additions dans les Studj di
critica e di storia letteraria du même, Bologne, 1880.
Anglade (J.)- — Le troubadour B. de Barbezieux (in Bévue
d'Aunis et de Saintonge, XXVIII (1908), p. 198-215) ; il a
été fait un tirage à part de 25 exemplaires. Cf. le compte
rendu de M. Paul Meyer, Bomania, 1910, p. 103, où l'on
trouvera quelques observations importantes.
Barbieri (G. M). — Origine délia poesia rimata.... p. 82,
99, 101, 180 n. 10.
Bertoni (G.). — Bertran de Born ou Bigaut de Barbezieux?
(Annales du Midi, 1911, p. 204-8). Id., in Studj letterari e
linguistici dedicati a Bio Bajna, Florence, 1911, p. 597.
Chabaneau (C). — Histoire générale de Languedoc, éd. Pri-
vât, t. X, p. 251 (Biographie), 381.
Crescini (V.). — Nuove postille al trattato amoroso d'Andréa
Capellano, §. 1-32, Venise, 1909. (Atti del Beale Istituto
Yeneto di Scienze, Lettere ed Arti, anno 1909-1910, t. LXIX,
part. sec. p. 90).
Diez (F.). — Leben und Werke der Troubadours, 2e éd., p.
429-432. Id., Die Boesie der Troubadours, 2e éd., p. 22.
Emeric-David. Cf. Histoire littéraire de la France.
Gai.vani. — Novellino provenzale, p. 35. Id., Dubbii sulla
verità délie doctrine Berticarie, Milan, 1846, p. 250-281
(à propos de la cour du Puy). Id., Osservazioni sulla poesia
dei Trovatori, p. 500 (sans intérêt).
Gahpary (A.) — Die sizilianische Dichterschule, p. 55-56
(R. de Barbezieux et Dante de Majano), p. 77 (Cols d'Aorl-
hac, Si colsolelhs, et Guido délie Colonne), p. 82-88 (R. de
4
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Barbezieux et ses divers imitateur) . Cf. dans la traduction
italienne (La scuola siciliana), les pages 108-110.
Id. Zeitschrift fur romanische Philologie, t. IX (1885), p.. 573
(à propos de l'imitation de R. de Barbezieux par deux
poètes de l'école sicilienne, Chiaro Davanzati et Bondie
Dietaduti).
Histoire littéraire de la France, t. XIX, p. 536 (article
d'Emerie David; sans importance).
Lollis (O. de). — Sul Ganzoniere cli Chiaro Davanzati, in
Giornale Storico délia lett. italiana, Suppl., I, p. 82-117.
Meyer (Paul). Cf. supra, au mot Anglade et Bévue Critique,
30 niai 1868.
Mussafia (A.). — Del codice Estense di rime provenzali.
Vienne, 1867. Mussafia cite, à la page 345, le mé-
. moire suivant : Emendazioni e Varianti cVuna Canzone
di Biccardo di Berbezillo.... par le prof. Maroantonio
Parenti (19 pp. in-8° sans lieu ni date, extrait de l'édition
faite a Lugo des œuvres de Perticari) ; c'est la chanson citée
dans le Novellino, dit Mussafia. P. 458, Mussafia donne
de cette même chanson le texte du ms. D.
Nostredame (J. de). — Vies des plus célèbres et anciens poètes
provençaux, éd. Chabaneau-Anglade, p. 145.
Parenti (Maroantonio). — Cf. supra «.a mot Mussafia.
Paris (G.). — Jaufre Budel (Bévue historique, LUI (1893),
p. 225-260; article réimprimé dans les Cahiers de la Quin-
zaine, Paris, 14 avril 1904, 14e cahier de la 15e série, p. 45-
97, et dans les Mélanges de littérature française au moyen-
âge, p. 498-538). Id., Edition du Roman de la Rose ou de
Guillaume de Dôle (Société des Anciens Textes français),
p. CXX et suiv.
Schultz-Gora (E.). — Archiv fur das Studium der neueren
Sprachen, t. XCII, p. 227.
Thomas (A.). — B. de Barbezieux et le Novellino (Gîornale
di filologia romanza, III, p. 12).
INTRODUCTION
I
Avant-Propos
Pendant! son séjour dans l'Ouest, à Àngoulême et à
Cognac, où il avait été contrôleur des télégraphes avant
d'être nommé chargé de cours à l'Université de Montpel-
lier, Chabaneau avait formé le projet d'éditer les trouba-
dours originaires de l'Aunis, de la Saintonge ou de l'An-
goumois : Jean de Cofolens, Geoffroy et Renaud de Pons,
Jean Ronel,Rigaut de Barbezieux, Savaric de Mauléon,-etc.
On trouve dans ses papiers d'assez nombreuses notes
amassées en vue rie la réalisation de ce projet.
En ce qui concerne Ri gant de Barbezieux, Chabaneau
fut sur le point de l'éditer il y a près de vingt ans; pendant
le semestre d'hiver 1895-1896, il choisit les œuvres de c«
troubadour comme sujet d'explication à la Faculté des
Lettres de Montpellier ; Henri Teulié (aujourd'hui biblio-
thécaire de l'Université de Bordeaux) et moi, nous fûmes
chargés de rassembler les matériaux nécessaires. Mais
l'entreprise ne fut pas menée jusqu'au bout et j'ai retrouvé
dans les papiers de Chabaneau les notes que nous avions
réunies il y a plus de vingt ans (1).
Telles sont les origines de La présente édition. Elles
en expliquent le caractère (2).
(1) M. G. .Bertoni a bien voulu établir pour nous le texte du
p'onh suit le comte de Provence, attribué à Riga ut de Barbezieux
par le Ms. Campori. Nous le remercions' vivement de son obligeante
collaboration.
(2) Il résulte de la lettre suivante que Rigaut de Barbezieux
avait été étudié par des érudits de l'Ouest et que l'un, d'eux,
6
RIGAUT DE BARBEZIEUX
■*
*■ *
Etablissement du texte. — Cette édition n'est pas une
édition critique ;' Chabaneau avait établi son texte d'après
probablement Gellibert des Seguins, en avait projeté une édition
Voici la lettre de Chabaneau.
Angoulême, le 14 mars 1868.
Monsieur le Député,
J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint la traduction de la Nou-
velle relative à Richard de Barbezieux que vous avez bien voulu
me permettre de vous offrir.
Le texte que j'ai suivi, le seul d'ailleurs que j'aie à ma dis-
position, est fort correct; mais je ne sais s'il est complet. Il sera
dans tous lies cas nécessaire de revoir ma traduction sur celui de
l'édition que vous reproduirez. — Je n'ai pas traduit la chanson
Altressi com Volifans parce que le texte qui s'en trouve dans la
Nouvelle italienne est très fautif et en certains endroits com-
plètement inintelligible. J'aurais pu tenter de le restituer, mais
c'aurait été peine perdue, puisque vous avez fe texte correct et la
traduction de cette chanson.
La biographie provençale de Richard ne faisant aucune allusion
à l' aventure racontée dans la Nouvelle, cette aventure doit être
tenue sans doute pour fort douteuse. Quoiqu'il en soit, il est bon
de remarquer le désaccord qui existe entre ces deux documents,
quant à la nature des rapports de notre troubadour avec sa dame.
« Jamais on ne crut dit la biographie, qu'elle lui fit plaisir d'a-
mour ». L'auteur italien dit au contraire, en racontant comment il
fut congédié : Or avenue che ritornô per prender gioia di Ici,
com'era usato.... », paroles dont île sens est aussi clair que pos-
sifre et que j'ai traduites fort exactement.
J'attends la traduction de Richard avec une impatience que vous
voudrez bien excuser, car elle naît du désir, chez moi bien naturel,
de faire quelque chose qui puisse vous être utile ou agréable. Vous
pouvez compter, Monsieur, que je la vérifierai avec le soin le plus
minutieux et qu'ancutne faute ou négligence, s'il en existe, n'échap-
pera à mon examen.
Vous penserez probablement comme moi qu'il vaut mieux faire
cet examen immédiatement, je veux dire avant l'impression, que
sur les épreuves : on n'aura de la sorte à revoir celles-ci que pour
)a correction du texte.
Je vous prie d'agréer, en attendant, la nouvelle assurance de mes
sentiments respectueux et dévoués.
C. Ohabanfatt.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
:j uniques bons manuscrits comme avaient fait, avant lui,
Rochegude et Raynouard (1); ce sont, en général, les ma-
nuscrits de Paris qu'il avait copiés lui-même, comme
B C I R T f (2); il faut ajouter J et U- Nous avons conser-
vé le texte de Chabaneau, sauf en quelques passages; des
notes expliquent chaque fois nos changements. Nous
n'avons pas cru devoir relever les variantes des manus-
crits publiés diplomatiquement (comme G, 0, a), sauf
dans quelques passages qui nous ont paru plus impor-
tants que d'autres : mais nous les avons tous consultés.
Chabaneau avait obtenu des copies des mss D, D% G
et une collation de L. M. G. Bertoni a bien voulu mettre
à ma disposition une nouvelle copie de D : je l'en remercie
bien vivement.
Chabaneau n'avait traduit que la première chanson.
Nous avons traduit les neuf autres.
Les notes de Chabaneau étaient peu nombreuses. D'ail-
leurs elles sont peu utiles, car l'œuvre de Rigaut de Bar-
bezieux ne présente guère ni de passages difficiles, ni
d'allusions historiques obscures.
Au sujet de l'orthographe, voici les réflexions très justes
de Chabaneau. « Nous avons, autant que possible, ramené
l'orthographe à l'unité. C doux étymologique est conservé
partout, excepte dans so (ço) et, en général, partout où
une cédille serait nécessaire. D et c assibilés sont toujours
remplacés par z ; s [est] toujours redoublé quand il est
dur ; s doux provenant de s [latin] toujours s.
Le z final primitif Test] représenté toujours par /z,
cptte orthographe étant ordinaire dès la fin du XIIe siècle.
Ci est toujours représenté par it, non [par] g, ch.
(1) Raynouard a publié les chansons Be volria, Lo nous mes,
Tug demandon, III, pp. 453-55-57, plus des fragments de Atressi
nom Volifanz (V, 433).
(2) Je n'ai pas retrouvé ces copies dans les papiers de Chaba-
neau ; mais je sais qu'elles existaient, les ayant eues autrefois
entre les mains. La présente édition ayant été composée pendant la
tnierre, il ne m'a pas été possible de consulter les manuscrits de
Paris, ni d'en avoir des copies. J'ai pris le texte de Chabaneau tel
qu il était, car il était prêt pour l'impression.
8
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Nous écrivons elhs, olhs, non dz, olz. Nous préférons
partout / sèche au lieu de / mouillée provenant de //,
comme el, non elh, ela non elha. Nous réduisons toujours
à / simple // redoublée {bela non bella). Pour les diph-
tongues, pas d'y. »
Il y a là un ensemble d'observations très justes
dont les éditeurs de textes provençaux devraient
s'inspirer. L'orthographe d'un manuscrit, que l'on
suit ordinairement, est la chose la plus étrange et surtout
la plus inconséquente du monde. L'orthographe d'un
manuscrit n'a d'importance que si l'on veut étudier la
langue ou le dialecte, non pas du troubadour, mais du
copiste. La plupart des bons manuscrits — sauf, mal-
heureusement ceux des bibliothèques de France — étant
publiés diplomatiquement, il est toujours facile à ceux
qui veulent étudier le côté linguistique non pas de l'œuvre
des troubadours mais de leurs copistes d'avoir recours
aux éditions des manuscrits. Quant aux textes eux-
mêmes, l'orthographe devrait être ramenée à L'unité ;J ce
ne serait pas difficile, ce ne serait pas illogique, et des
textes, qui sont après tout des textes littéraires et non
des textes d'archives, ne souffriraient nullement — bien
au contraire ! — de cette unification rétrospective.
Pour résumer la part qui revient à chacun des deux
collaborateurs de cette édition, nous dirons que le texte
a été établi par Chabancau et revu par nous ; Chabanenu
avait traduit une chanson sur dix, ainsi que la biogra-
phie provençale et la nouvelle italienne ; tout le reste,
sauf les points de détail que l'on trouvera indiqués dans
Y I nlroduciio'X. eii de», nmjs.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
II
BIOGRAPHIE
La biographie de Rigaut de Barbezieux nous est con-
nue par les trois sources suivantes : 1° la biographie pro-
vençale ; 2° la nouvelle italienne ; 3° ses poésies.
Biographie provençale (1). — « Richartz de Barbesiu si
fo us cavalliers del castel de Barbesiu (2) de Saintonge,
del evesquat de Saintas, paubres vavassors. Bons caval-
liers fo d'armas e bels de la persona, e saup miels trobar
qu'entendre ni que dire. Mout fo paubres dizens entre las
gens ; & on plus vezia de bons homes, plus s'esperdia e
mens sabia ; e t.olas velz li besoingnava altre quel con-
duises enan. Mas bon cantava e dizia son* e trvbava
avinenmen mots e sons.
Et enamoret se d'un a domna, moiller d'en Jaufre de
Tnonai (3), d'un valen baron d'aquela encontrada. E la
domna era gentils e bella, e gaia e plazens, e mot enve-
joza de pretz e d'onor, filla d'en Jaufre Rudel, prince de
Blaia (4). E quant ella conoc qu'era enamoratz cl'ella,
(1) Hist. Gén. Lang.^ X, p. 251. La première partie de la bio-
graphie est publiée d'après les rrnss. ABIKP ; la deuxième d'après
le ms. P, le seul manuscrit d'ailleurs qui la contienne.
(2) Barbezieux (Charente).
(3) Très-probablement le « Gaufridus de Tonai » ( Tonnay-Cha-
rente, arrond. die Rochefort), dont une lettre datée de Niort, de
février ou mars 1220, annonce la mort à Henri III, roi d'Angle-
terre (Royal and other hutorical letters.... of the reign of Henry
III , t. I, p. 95) ; & qui avait été en 1214, avec Sa varie de Mau-
léon & Renaud de Pons, l'un des garants de la trêve conclue entre
les rois de France & d'Angleterre. (Teulet, t. i, p. 405, n. 1033).
(4) Peut-être le même que nous verrons figurer tout à l'heure
dans la biographie de Savaric de Mauléom. Ce pourrait être un
fils du troubadour. Ce détail (filla... Blaia) ne se trouve d'ailleurs
que dans / K,
10
RIGAUT DE BARBEZIEUX
fetz li doutz semblan d'amor ; tant qu'el cuilli ardimen de
lieis pregar. Et ella, ab doutz semblan? amoros, retenc
sos precs, e los receup e los auzi, com domna que avia
voJuntat d'un trobador que trobes d'ella. Et aquest comen-
set a far sas cansos d'ella & apellava la Meillz de Domna
en sos cantans.
Et el si se deiletava molt en dire en sas cansos simili tir
dines de bestias e d'ausels e d'ornes, e de] sol e de las
estellas, per dire pins novellas rasos qu'autre non agues
ditas ni trobadas. Mout longamen cantet d'ellla, mas anc
non fo crezut qu'ella li fezes amor de la persona. La
domna mori ; & el s'en anet en Espaignn, a! valen baron
don Diego (1) ; e lai visquet, e lai mort.
II
Ben avetz entendut qui fo Ricchautz de Barbeisiu e com
s'enamoret de la molher de Jauî'ie de Taunay, qu'era
bella e gentils e joves ; e volia li ben outra mesura & ap-
pellava la Muelz de dompna, & ella li volia ben cortesa-
men. E Ricchautz la pregava qu'ella li degues far plaser
d'amor, e clamava li merce ; e la domna li respondet
qu'ella volia volontier far li plaser d'aitan que li fos onor,
e dis à Ricchautz que s'el li volgues lo ben qu'el dizia,
quel non deuria voler qu'ella l'en disses plus ni plus
li fezes con ella li fazia ni dizia.
Et aisi éistan e duran la lor amor, una dompna d'aquella
encontrada, castellana d'un rie castel, si mandet per Ric-
chaut, e Ricchautz si s'en anet ad ella, e la dompna li
coimensel a dir com ella se fasia gran meravilla de so
qu'el fasia. que tan lonjamen avia amada la soa dompna,
& ella nol avia fait null plaser en dreit d'amor, e dis qu'en
(1) Ces trois lignes seulement dans / K. Il s'agit ici de Diego
Lopez df Eïaxo, seigneur de Biscaye, cé'ébré par divers troubadours.
Cf. Milà y Fontanals, Do tos trovadores en Espafta, p. 127. Il
mourut en 1215. C'est lui probablement qui est Le héros de la dix-
septième nouvelle dtu Novettino (dans Borghini) . 7>Ua cortese
natura di don Diegio di Fienaja, nouvelle dont l'origine provençale
paraît certaine (Chabaneau).
RIGAUT DE BARBEZIEUX
il
Ricchautz era tal hom de la soa persona e si valentz que
totas las bmas dompnas li deurion far volentier plazer e
que se Ricchautz se volia partir de soa dompna, qu'ella
li faria plaser d'aitan com el vo-gues comandar, e disen
autresi qu'ella era plus bella dompna e plus alka que non
era aquella en cui el s'entendia.
Et avenc aisi que Ricchautz, per las granz promessas
quella li fazia, qu'ell dis qu'ell s'en partria ; e la dompna
li comandet quel anes penre comjat d'ella, e[l dis] que
nul plazer li faria s'ella non saubes qu'el s'en fos partitz.
E Ricchautz se parti e venc se a sa domna en cui el s'en-
tendia, e comenset li a dir com ell l'avia amada sobre
fcotas las autras dompnas del mon, e mais que si meseis,
e com ella no li volia aver fach nul plazer d'amor, qu'el
s'en volia partir de leis. Ella en fo trista e manda, e
comenset a pregar Ricchaut que non se degues partir
d'ella, e se ella per temps passât non li avia fach plazer,
qu'ella li volia far ara. E Ricchautz respondet qu'el s'en
volia partir al plus tost ; & en aissi s'en parti d'ella.
E pois quant el ne fo partiz, el se venc a la domna
quel n'avia fait partir, e dis li com el avia fait lo sien
comandamen, e com li clamava merce, qu'ella li degues
complir tôt so qu'ella li ac promes. E la dompna li res-
pondet qu'el non era hom que neguna dompna li degues
ni far ni dir plazer, qu'el era lo plus fais hom del mon,
quant el era partiez de sa dompna, qu'era si bella e si
sraia e quel volia tant de be, per ditz d'aucuna autra
domna, e si com era partitz d'ella, si si partria d'aulra.
E Ricchautz, quant auzi so qu'ella dizia, si fo lo plus tri st
hom d'H mon el plus dolenz que mais fos ; e parti se e
vole tornar a mruve de l'autra dompna de prima, ne
a quella nol vol rct.pner. don dl, per tristossa qu'en ac, si
sVn an^t or\ un boscacre. o fotz se faire una maison e
reclus se dinz. di^en -au'et non eisseria mais de laienz tro
qu oi non trobos meriv de sa dompna, per qu'el dis en
una soa chanson •
Mielz de dompna, don soi fugîtz dos anz.
12
RIGAUT DE BARBEZIEUX
E pois las bonas dompnas €ill cavalier d'aquellas en-
contradas, vezen lo gran dampnage de Ricchaut, que fos
aissi perdutz, si vengren lau on Riechautz era reclus, e
pregero lo quel se degues partir & issir fora. E Rie-
chautz disia qu'el non se partria mais tro que sa dompna
li perdones. E las dompnas el cavalier s'en vengren a la
domna e pregero la qu'ella li degues perdonar, e la
domna lor respondet qu'ella non faria re, tro que .c.
dompnas e .c. chevalier, li quai s'amesson tuit per amor,
non venguesson tuit denant leis, mans jointas, de geno-
lhos, clamar li merce, qu'ella li degues perdonar, e pois
ella li perdonaria, se il aquo fasian. La novella venc a
Ricchaut, don ell fetz aquesta chanson que ditz :
Atressi ©on l'ollifanz.
E quant las dompnas e li cavalier ausiren que podia
trobar merce ab sa cîompha, se .c. dompnas e .c. chava-
lier, que s'emesson per amor, anassen clamar merce a la
dompna de Rie-haut, qu'ella li perdones, & ella li perdo-
naria, las dompnas el chavalier s'aseimbleron tuit & anne-
ron e clameron merce as ella per Ricchaut, e la dompna
li perdonnet. »
*
★ ★
« Richard de Barbezieux était un chevalier du château
de Barbezieux, de Saintonge, do l'évêché de Saintes, pau-
vre vavasseur. Il fut bon chevalier d'armes et beau de
sa personne, et sut mieux trouver qu'entendre ni que dire.
II « disait » mal au milieu des gens [distingués] ; s'il
se rencontrait eu compagnie nombreuse et choisie, il per-
dait contenance et présence d'esprit et chaque fois il avait
besoin de quelqu'un pour le conduire et le présenter.
Mais il chantait bien el composail agréablement airs et
chansons
Il devint amoureux d'une noble daine, femme de Geof-
froi de Tonnay, vaillant baron de celle contrée. Et la
dame était belle et gentille el gaie et plaisante et très
RIGAUT DE BARBEZIEUX 1«J
désireuse de prix et d'honneur, fille de Geoffroy Rudel,
prince de Blaye. Quand elle s'aperçut de son amour, elle
lui fit si doux semblants qu'il prit hardiesse de la prier.
Et elle, avec belles façons amoureuses, retint ses prières
et les reçut et les écouta comme dame qui était bien aise
d'avoir un troubadour qui la célébrât. Il commença donc
à faire des chansons en son honneur, et il l'appelait dans
toutes Mieux que Dame.
Il se plaisait aux comparaisons tirées des bêtes et des
oiseaux et du soleif et des étoiles, pour dire raisons plus
nouvelles qu'on n'avait fait avant lui. Très longuement
il trouva et chanta d'elle ; mais jamais on ne crut qu'elle
lui fit amour de sa personne. La dame mourut et il s'en
alla en Espagne auprès du vaillant baron de Diego ; il y
vécut, et il y mourut.
«r*
Vous venez d'entendre qui était Richard de Barbezieux
et comment il devint amoureux de la femme de Geoffroy
de Tonnay, qui était belle et gentille et jeune. Il l'aimait
outre mesure et il l'appelait Mieux que Dame. Et elh
courtoisement lui voulait du bien. Mais Richard la sup-
pliait de lui faire plaisir d'amour et lui criait merci ; à
quoi la dame répondait qu'elle voulait bien lui faire plai-
sir, mais autant seulement que l'honneur le permettait, et
que s'il l'aima il autant qu'il le disait, il ne devait pas
exiger d'elle davantage.
Et ainsi demeurant et durant leur amour, une dame de
cette contrée, châte'Iaine d'un riche château, manda Ri-
chard auprès d'elle.
Richard y vint : et la dame commença à lui dire qu'elle
s'étonnait, fort que depuis si longtemps qu'il aimait sa
dame, il n'en eût encore obtenu la joie d'amour. Elle
ajouta qu'il était si «avenant de sa personne et si vaillant
que toute noble dame lui accorderait volontiers ses fa-
veurs et que, quant à elle, s'il voulait quitter sa dame,
elle lui obéirait à tout ce qu'il voudrait commander et
14
RIGAUT DE BARBEZIEUX
qu'il ne perdrait d'ailleurs pas au change, puisqu'elle
était et plus belle et plus grande dame que celle [qu'il
aimait].
Elle fit si bien que Richard, séduit par ces belles pro-
messes, consentit à tout, et pressé par elle, se rendit
incontinent auprès de Mme de Tonnay pour prendre
congé d'elle. « Je vous ai aimée », lui dit-il, plus que
toutes les autres dames du monde et plus que moi-même;
mais puisque je ne puis obtenir de vous aucun plaisir
d'amour, je suis résolu à vous quitter. » Madame de
Tonnay fut triste et navrée eh pria Richard de ne pas se
séparer d'elle, lui promettant pour l'avenir un meilleur
traitement. Mais il fut inflexible, et la quitta.
Revenu auprès de la dame dont il avait exécuté le com-
mandement, et comme il réclamait l'exécution de sa pro-
messe, il en reçut cette réponse : « qu'il ne méritait point
d'obtenir les bonnes grâces d'aucune noble dame, car il
était l'homme le plus faux du monde, lui qui n'avait pas
craint de manquer ainsi à sa foi envers sa dame, qui
était si belle et si gaie, et qui lui voulait tant de bien, sur
quelques mots d'une autre dame ; et que, comme il avait
forfait à celle-là, ainsi ferait-il à l'autre. Richard, enten-
dant ses paroles, fut l'homme le plus triste du monde et
le plus dolent qui jamais puisse être. Il partit et voulut
revenir se mettre à la merci de celle qu'il avait quittée ;
mais elle le repoussa ; et pour la douleur qu'il en eut, il
se retira dans un bois et s'y fit faire une cabane où il
vécut en reclus, disant qu'il n'en sortirait pas qu'il n'ait
obtenu son pardon de sa dame...
Cependant, les nobles dames et les chevaliers du pays,
voyant le grand dommage que leur causait l'absence de
Richard, allèrent le trouver dans son ermitage et le
prièrenl <!<■ revenir parmi eux. Mais Richard répéta qu'il
ne quitterait sa retraité que lorsque sa dame lui aurait
pardonné. Alors, dames et chevaliers allèrent la trouver
à leur tour et lui demandèrent la grâce <!<i Richard. « Il
no l'obtiendra, répondit^elle, que si cent dames et cent
chevaliers, s'aimant d'amour, viennent tous ensemble de-
RIGAUT DE BARBEZIEUX 15
vant moi, mains jointes et à deux genoux, crier merci
pour lui. » La nouvelle en vint à Richard, sur quoi il fit
la chanson qui commence ainsi :
Atresei corn l'olifanz.
Et quand les dames et les chevaliers surent qu'il trou-
verait merci auprès de sa dame à cette condition, ils
allèrent tous ensemble vers elle et lui crièrent merci
pour Richard et la dame pardonna (1). »
La nouvelle italienne (2). — « La razo qui précède
est la source principale de la nouvelle italienne si sou-
vent citée, D'una novella che avenue in Provenza alla
corte del Po (64e du Novellino dans l'édit. de Gualteruzzi),
& dont l'auteur, tout en donnant, comme il y paraît bien,
libre carrière à son imagination, a peut-être utilisé en-
core, outre la biographie du moine de Montaudon, d'au-
tres récits provençaux aujourd'hui perdus (3). Nous
croyons devoir, en conséquence, la reproduire ici :
D'un a novella ch'avenne in Provenza alla corte del Po.
Alla corte del Po di nostra Donna in Provenza (4)
s"ordinù una nobile corle, quando il figliuoilo del conte
Ramondo si fece cavalière, & invitô tutla buona gente. E
tanta ne venne per amore, che le robe e l'argento fallio.
E convenne che disvestisse de' cavalieri di sua terra, e
donasseia' cavalieri di corte. Tali rifiutaro, e tali consen-
ti ro.
In quel gijrno ordinaro la festa, e poneasi un spar-
(1) On remarquera que dans sa, traduction Chabaneau a résumé et
condensé certaine passages prolixes du texte.
Chabameau rapproche de cette vie celle de Gaucelm Faidit, à
propos de son amour malheureux, comme celui de Rigaut.
(2) Hist. Gin. Lang., X. p. 253.
(3) Cf. A. Thomas, RichaH de Bcirheziaux et le Novellino (Oior-
nali (Pi fïlologia romanza, t. 3, p. 12).
(4) Il s'agit du Puy-en-Velay. Ici le mot Provence est pris dans
sa signification la plus générale.
16
RIGAUT DE BARBEZIEUX
vier di muda in su un'asta. Or venia chi si sentia si po-
deroso d' avère e di coraggio, e levavasi il delto sparviere
in pugno, convenia che quel colale fornisse la corte in
quelle- anno. I cavalier! e donzelli, che erano giulivi e
gai, si faceano di belle canzoni el sumo e'1 motto, e
quattro approvatori erano stabiîili, che quelle che aveano
valore faceano mette re in conto. E l'altre, a chi l'avea
fatte, diceano che le migliorasse. Or dimoraro, e dicea-
no molto bene di loro signore. E li loro figliuoli furo
nobili cavalieri e costumati. Or avvenne che uno di quelli
cavalieri (pogniamli nome messer Âl aman no), uomo di
gran prodezza e bontade, amava una molto bella donna
di Provenza, la qualc avea nome madonna Grigia (1),
& amavala si celatamenle che niuno li le potea fare palc-
sare. Avvenne che li donzelli del Po si puosero insieme
d'ingannarlo e di farlo vantare. Dissero cosi a certi cava-
lieri e baroni : « Noi vi pregamo ch'al primo torneare
che si farà, chei la gente si vanti. » E pensaro cosi : Mes-
sere cotale è prodissimo d'arme, e fara bene quel giorno
del torneamento, e scalderassi d'allegrezza. Li cavalieri
si vanteranno : & elli non si potrà tenere che non si vanti
di sua dama. Cosi ordinaro.
Il torneamento fedio. Il cavalier ebbe il pregio dell'
arme. Scaldossi d'allegrezza. Nel riposare la sera, e ca-
valieri si incominciaro a vantare : chi di bella giostra ;
chi di bella donna ; chi di bello castello ; chi cli bello as-
tore ; chi di bella ventura. El cavalière non si r>o\è te-
nere, che non si vantasse ch'avea cosi bella dama.
Or avvenne che ritornô per prender gioja di lei, corn'
era usato. E la dama raccomialô. Il .cavalière sbigotti
tutto, e partissi da lei e dalla compagnia de' 3avatiçri, cV-
andonne in una foresta, e richiusesi in uno romitaggio si
eelatamente che niuno il seppe'. Or chi avesse veduto il
cruccio de'eavalieri e délie dame e délie do»nzelle che si
(1) Corr. Guigia, pour Guiza ? L'auteur aura emprunté le nom
de Guida de Rodez, sœur du comte Hugues IV, comme il a fait
celui du troubadour Bertran d'Alamanon, qui la chanta.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
1?
lamentavano sovente délia perdita di cosi nobile cava-
lière, assai n'avrebbe avuto pietade.
Un giorno avvenne che i donzelli del Po smarriro una
caccia, e capitaro al romitaggio detLo. Domandolli se fos-
sero del Po. Elli risposero di si. Et clli domandô di no-
velle. E li donzelli li presero a contare corne v'avea laide
novelle ; che per picciolo misfatto aveano perduto il fior
de' cavalieri, e che sua dama li avea dato commiato, e
niuno sapea che ne fosse addivenuto. « Ma proeianamente
un 1 orneamento era gridato, ove sarà molto buona gente,
e noi pensiamo ch'elli a si gentil ciiore che dovunque elli
sarà, si verra a torneare con noi. E noi avemo ordinate
guardie di gran podere e di gran conoscenza, che inconta-
nente lo riterranno. E cosi speramo di raguadaenare
nDstra gran perdita. »
Allora il romito scrisse a un suo amico secreto che'l di
del torneamento li trammetesse arme e cavallo secreta-
mente. E rinviô li donzelli. E l'amico forni la richiesta
del romito, che'l giorno del torneamento li mandô cavallb
& arme ; e fu il giorno nella pressa de' cavalieri, & ebbe
il pregio del torneamento. Le guardie l'ebbero veduto ;
avvisarolo ; & incontanente lo levaro in pàlma di mano
a gran festa. La gente raliegrandosi abbatterli la venta-
glia dinanzi dal viso, e pregarlo per amore che can-
tasse. Et elli rispose : lo non canberœ mai, se io non
ho pa-ce mia. » I nobili evalieri, si lasciarono
ire dalla dama, e richieserle con gran preghera che li
facesse perdoilo. La dama rispose : « Diteli cosi, ch'io
non li perdonerè giammai, se non mi fa gridare mercè a
cento baroni & a cento cavalieri & a cento dame, & a
cento donzelle, che tutti gridino a une voce : mercè ! e
non sappiano a cui la si chiedere. »
Allora il cavalière, il quale era di gran savere, si pen-
sé che s'appressava la festa délia Oandelara, che si facea
gran feshi al Po. e le buone genli veniano al monistero ;
e penso : mia dama vi sarà, e sarawi tanta buona gente,
quanto ©lia adomanda che gridino mercè. Allora trovô
una molto bella canzonetta : e la mattina per tempo salio
2
18 RIGAUT DE BARBEZIEUX
m sue lo pergamo, e cominciô questa sua canzonetla
quant o seppe il meglio, che molto lo sapea ben fare, e
diceia in cotale maniera :
Altiresi com l'oiiifans (1)....
Allora tutta la gente, quella che era nella chiesa, gri-
daro : mercè ! e perdonolli la donna. E ritornô in sua
grazia corne era di prima- »
D'UNE AVENTURE QUI ARRIVA EN PROVENCE
A LA COUR DU PUY (2)
(( Il se tint au Puy-Notre-Dame, en Provence, une noble
cour quand le fils du comte Raymond fut fait chevalier.
On invita toute la- noblesse et il en vint tant par amour
que les robes et l'argent manquèrent et qu'il fallut que le
comte prît dans la garde-robe des chevaliers de sa terre
pour donner aux chevaliers de la Cour. Quelques-uns
s'opposèrent (à ce qu'il fit cel'e largesse à leurs dépens),
d'autres y consentirent.
Le jour où l'on ordonna la fête, on plaça, comme de
coutume, un épervrer privé sur un bâton : celui qui se
sentait assez riche et d'assez grand cœur prenait le dit
épervier sur le poing, et il devait défrayer la Cour cette
année. Les chevaliers et les bacheliers, qui étaient gais
et d'heureuse' humeur, faisaient entre eux de belles chan-
sons, air et paroles, et quatre examinateurs étaient éta-
blis qui signalaient celles qui avaient du prix et, quant
aux autres, conseillaient à leurs auteurs de les rendre
meilleures...
Or, l'un de ces chevaliers (appelons-le messire Ma-
man), homme de grande prouesse et de grand mérite,
aimait une très belle dame de Provence, laquelle avait
nom Madame Grise, et il l'àimail si discrètement que
't) L'avant-dernier vers de chaque couplet de cette chanson, qui
en a cinq, se termine par le mot merce.
(2) Traduction de Chabaneim.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
11)
personne ne pouvait lui faire dire son secret. Les bache-
liers du Puy c >nvinrent ensemble de l'amener à se (van-
ter de sa bonne fortune). Ils dirent à quelques chevaliers
et barons : « Nous vous prions de faire en sorte qu'au
premier tournoi qui aura lieu, chacun se vante (de son
avantage). Messire un tel, pensaient-ils, est preux et habile
aux armes ; il ne manquera pas de bien faire au tournoi,
et, animé qu'il sera par l'allégresse, entendant les autres
se vanter, il ne pourra s'empêcher de tirer, lui aussi,
vanité de sa dame. Ainsi fut la chose ordonnée.
Le tournoi eut lieu, le chevalier eut le prix des armes;
il s'échauffa de plaisir et, le soir, lorsque, en se délas-
sant, ses compagnons commencèrent à se vanter qui
d'une belle femme, qui d'une belle joute (où il avait
triomphé), qui d'un beau château, qui d'un bel autour,
qui d'une belle aventure, il ne put se tenir de se vanter
aussi d'avoir une si belle dame.
Or il advint que, retournant pour prendre son plaisir
d'elle, comme il avait accoutumé, la dame le congédia.
Troublé et plein de douleur il s'éloigna d'elle et, fuyant la
compagnie des autres chevaliers, il s'en alla clans une
forêt et se retira dans un ermitage en si grand secret
que personne n'en sut rien. Or, qui aurait vu le tourment
des chevalliers et des dames et demoiselles, qui se
lamentaient de la perte d'un si noble chevalier, en aurait
eu grand'pitié.
Un jour, les bacheliers du Puy, 's'étant égarés à la
chasse, arrivèrent, par hasard, au dit ermitage. Appre-
nant d'eux qu'ils étaient du Puy, il leur en demanda des
nouvelles, et eux se prirent à lui conter qu'ils n'en sa-
vaient que de fort tristes, que, pour une faute légère, ils
avaient perdu la fleur des chevaliers, que sa dame lui
avait donné congé et que personne ne savait ce qu'il pou-
vait être devenu. « Mais, ajoutèrent-ils, un tournoi est
annoncé pour un jour prochain, où il y aura beaucoup de
gentilshommes et nous pensons qu'il a trop noble cœur
pour ne pas venir, n'importe où qu'il se trouve, jouter avec
nous ce tournoi. Nous avons disposé des gardes forts et
20 RIGAUT DE BARBEZIEUX
habiles qui l'arrêteront et, de la sorte, nous espérons
réparer la grande perte que nous avons faite. »
Le chevalier écrivit alors à un sien ami secret de lui
envoyer en grand mystère le jour du tournoi un cheval et
des armures et les chasseurs le quittèrent (emportant sa
lettre). L'ami répondit à la demande de l'ermite et le
jour du tournoi lui envoya armes et cheval ; il put ainsi
se mêler à la foule des chevaliers et il eut le prix du tour-
noi. Les gardes, l'ayant vu, le reconnurent, et incontinent
le portèrent en triomphe à grande fête. Les seigneurs
qui l'entouraient, dans leur joie, abattirent) la visière de
son casque et le prièrent, par amour, de chanter. « Je
ne chanterai jamais, répondit-il, si ma dame ne fait la
paix avec moi. » Les nobles chevaliers allèrent alors
trouver la dame eh la requirent avec prière de lui pardon-
ner. « Dites-lui, répondit-elle, que je ne lui pardonnerai
jamais, à moins qu'il ne me fasse crier merci par cem
barons et cent chevaliers et cent dames et cent demoisel-
les qui tous crient d'une seule voix : Merci, sans savoir
qui ils implorent. »
Le chevalier, qui était de grand sens, pensa en lui-
même que le temps approchait de la fête de la Chande-
leur qui attirait toujours une nombreuse et noble assis-
tance. « Ma dame, se dit-il, y sera et il y aura autant de
nobles personnes qu'elle en demande pour crier merci. »
Alors il composa une fort belle chanson, et, le malin
fric la fête), de bonne heure, il monta sur un lieu élevé
et commença sa chanson du mieux qu'il put, — il savait
for! bien chanter, — et cette chanson disait ainsi :
Alors, tous ceux qui étaient dans l'église crièrent ensem-
ble : merci ! et la dame lui pardonna, et il revint en grâce
auprès d'elle, comme il était auparavant. »
Ar.uisTONs historiques. — Les allusions historiques
sont rares dans l'œuvre de notre troubadour. Nous
savons seulement qu'il alla à Palencia, en Espagne, et
qu'il ;iiIitss;i une de ses plus belles chansons à une corn-
RIGAUT DE BARBEZIEUX
21
tecse « noble et gaie », qui devait être l'arrière petite-fille
du premier troubadour. Guillaume de Poitiers, Marie
(1153-1192). fille de Louis VII et d'Alienor (1).
Enfin, d'après le planh découvert par M. Bertoni,R. de
Barbezieux aurait été en relations avec le comte de Pro-
vence. Alphonse II, mort en 1209. Si Ton admbttait
l'hypothèse de M. Bertoni (Annales du Midi, 1911, p. 304),
notre trowbadbur aurait fréquenté aussi la cour du jeune
roi anglais Henri II (mort en 1183). Mais on verra plus
loin que l'attribution de ce planh à notre troubadour est
fort improbable.
La biographie provençale nous donne d'autres rensei-
gnements. En laissant de côté la partie romanesque du
récit, il reste quelques précisions qui nous paraissent
devoir être retenues.
Il est possible que Rigaut (2) fût timide dans le monde,
comme le dit la biographie provençale (3) ; mais il est
vraisemblable que ce renseignement est inventé d'après
les chansons où Rigaut parle de sa timidité.
Rigaut était, dit encore la biographie, « un chevalier du
château de Barbezieux, de Saintonge, de i'évêcbé de
(1) Alienor s'était mariée en 1137 à Louis VII, puis ellle avait
épousé Henri II d'Angleterre.
(2) Le nom du troubadour apparaît dans les manuscrits sous des
formes très différentes : Ricartz, Ricautz, Richartz, etc. La vraie
forme, attestée par les chartes, paraît être Rigaut. M. A. Thomas
veut bien me donner les renseignements suivants pour la solution
de ce petit problème d'onomastique : la leçon constante de C est
ïtigautz ou Rijautz; « j'ai noté l'existence d'un acte de 1163 où
on lit : WiV Testaudi filius Rigaudi de Berbezilho (Arch. dép.
Charente H 429, publié dans Documents hist. sur V Angoumois,
1864, I, 144) et d'un acte de 1157 émané de Gm* Taille fe* C" d'An-
goulême, en présence de Rigaudo de Bar>ezilo (copie dans Coll. de
/'érigord, à la Bibl. Nat. , T. 156, p. 77.» Chabaneau avait relevé
ces deux mentions et quelques autres; cf. infra. Chabaneau avait
aussi relevé les différents noms donnés à notre trounadour par les
divers chansonniers. La forme qui domine est Rigaut ou Ricaut.
(3) La nouvelle italienne vante sa discrétion • mais elle ne dit
pas qu'il fût timide dans le monde, au contraire ; cf. 1* fin
du récit.
22
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Saintes, pauvre vavassor (1). » Nous avons quelques
documents concernant deux de ses ancêtres : un Rigau-
dus de Berbezil (2) est témoin en 1116 à un acte en fa-
veur de Fonte vrault et un Wiielmus Testaudi, filius Ri-
gaudi de Berbezillo, est cité en 1163 (3). M. P. Meyer
conjecture que ce dernier était sans doute le père de
notre troubadour : le Rigaut de Barbezieux de 1116 pour-
rait être le grand-père dont le petit-fils aurait repris le
nom-prénom, comme cela arrivait assez souvent. Cha-
baneau de son côté a relevé le nom d'un Rigaudum de
Berbezillo, mentionné sans qualification dans une charte
de Guillaume, comte d'Angoulême, du 28 janvier 1157 (4).
Ce doit être le même personnage que celui de 1163, pro-
bablement le père de notre troubadour.
Toujours d'après la biographie provençale, Rigaut
« s'énamoura d'une dame, qui était la femme de Jaufre
de Tonnay (5), vaillant baron de cette contrée.» Plusieurs
personnages de ce nom nous sont connus par les chartes;
voici les principaux documents réunis par Chabaneau.
Un Gaufridus Tauniacensis vivait en 1097-1099, et en-
tre 1100-1107 (6). Il ne saurait s'agir de notre person-
nage. Parmi les témoins d'une charte de 1174 se trouve
un Gaufridus de Taunai (7). Celui-ci, à moins que ce ne
soit son fils, serait mort en 1220. Peut-être est-ce le
même qui est cité dans B. de Born, Pois Ventadorn. En
1214, un Gaufridus de Tonai est, avec les troubadours
Savaric de Mauléon et Renaud de Pons, garant de la
(1) Les vavassors et les comtors étaient des chevaliers d'un rang
peu élevé.
(2) Arch. hist. de la Saintonge, VII, 27.
(3) Ibid. p. 257. Les deux textes sont cités par M. P. Meyer,
Romania, 1910, p. 103.
(4) Arch. hist. Saintonge, IV, 71.
(5) Tonnay-Charente, arrondisséîfrent de Rochefort, Charente-
Inférieure.
(6) Cartulaire de N. D. de Saintes, p. 81, 84 (Chabaneau).
(7) lbid. p. 76.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
23
trêve conclue entre les rois de France et d'Angleterre (1).
C'est sans doute à ce Jaufre de Taunay que la biogra-
phie fait allusion (2).
La femme de ce Geoffroy de Tonnay, nous dit la bio-
graphie, était « fille de Jaufre Rudel, prince de Blaye. »
Ce détail ne nous est donné, il est vrai, que par deux
manuscrits, qui n'en font qu'un (IK). Mais on ne voit pas
trop pour quel motif il aurait* été ajouté, tandis que les
copistes trouvant ce détail oiseux et peu intéressant pour
eux, auraient pu le laisser de côté.
Ce Jaufre Rudel, fait observer Chabaneau, est peut-
être le même qui figure dans la biographie de Savaric
de Mauléon et pourrait être un fils du troubadour (3). On
trouve un Jaufre Rudel cité en 1227 et en 1231 (4) ; mais
il n'est pas sûr que ce soit notre personnage. En 1258
Girard do Blaye comp7ète une donation faite à une date
non indiquée par « Gaufridus Rudelli et domna Mabilia
ejus ux »r, parentes nostri (5). » Est-ce encore notre per-
sonnage ? Nous ne pouvons nous prononcer (6). En tout
cas ce litre de prince de Blaije indique qu'il était de la
famille du célèbre troubadour.
On trouvera dans un article de Gaston Paris sur Jau-
fré Rudel (7) la généalogie de la famille des « princes » de
fl) Teulet, I 405, n" 1033; d'après Chabaneau, Hist. Gén. Lang
X. p. 251, n. '3.
(2) Les seigneurs de Tonnay étaient aussi seigneurs de Didomée
ou Didonie. Un G. de Didonia est cité dans un texte de cette-
époque (1198-1213 ?) : ego G. de Didonia cum uxore mea, M. [Ma-
ria ?]... ». Cartularium Vallense, p. 22 (d'après Chabaneau). Mais
ce n'est peut-être pas notre personnage. Cf. Gifardus de Didonia,
ibid. p. 42.
(3) Hist. Gén. Languedoc, X, p. 251, n. 4.
(4) Il est témoin, avec Savaric de Mauléon et Geoffroy de Pons ;
Teulet, II, 122; Hist. Gén. Lang., X, p. 255, n. 2.
(5) G allia Christiania, II, Preuves p. 289 ; cf. encore p. 484.
(6) Cf. encore, en 1243, un Gaudrifus Budelli de Blavia, cité
dans un acte de Henri III, roi d'Angleterre ; Teulet, Trésor des
Charte,*, IT, p. 505, n° 3075.
(7) Mélanges de ïitt. fr. au Moyen- Age, p. 500.
24
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Rlaye, d'après YHistoire généalogique et héraldique des
pairs de France du chevalier de Courcelles (Paris, 1828).
En voici un extrait :
Gérard II, seigneur de Blaye,
mentionné vers 1160 et 1164.
I
Jaufre Rudel II, s. de
Blaye, existait encore en 1242.
Jaufré Rudel, le poète.
Mais Gaston Paris fait observer que Jaufré Rude], le
poète, était sûrement prince ou vicomte de Blaye et que
Gérard II ne le devint qu'à la mort du poète, en 1148.
Jaufré Rudel devrait donc remplacer Gérard dans le ta-
bleau ci-desus et prendre le titre de Jaufré Rudel II, car
il y en a eu un autre avant lui. Jaufré Rudel II (devenu
III), fds ou neveu du poète, serait le père de la dame
chantée par Rigaut.
Il faut remarquer que si le Jaufré Rudel qui vivait
encore en 1242 était le père de la femme chantée par Ri-
gaut, il devait être assez âgé. Rigauti serait mort avant
1215 (date de la mort de Don Diez Lope de Haro). S'il
a quitté la France vers 1210-1212, la fille du Jaufré Rudel
de 1242 ayant au moins à ce moment là une vingtaine
d'années, Jaufré Rudel II (III) serait né -entre 1180-1190,
ce qui n'est pas invraisemblable, mais ce qui rend peu
probable que Rigaut ait chanté sa fille ; car Rigaut paraît
avoir écrit plus tôt, s'il a vraiment été à la Cour de Marie
de Champagne (morte en 1191). Si le Jaufré Rudel de
1227-1231 et celui de 1242 n'étaient pas les mêmes et
représentaient le père et le fils (ou neveu héritier), l'âge
du père s'accorderait mieux avec les dates, vraies ou
vraisemblables, de la biographie de Rigaut.
Quoi qu'il en soit do ces conjectures, Rigaut do Barbe-
zieux adresse la plupart de ses poésies à une femme
qu'il appelle Mielhs-de-Domna, Mieux-que-Dame. Ce
nom de convention apparaît, ordinairement à la tornade,
dans les chansons suivantes : lt, sir. v, ITT (au 8e vers
de chacune des cinq strophes et au début de la tornade).
RIGAUT DE BARBEZIEUX
25
V (str. V), VI (au 6e vers de chacune des cinq strophes
et au début de la tornade), VII (à la tornade).
Ainsi Melhs-de-Domna apparaît dans cinq chansons sur
neuf.
Dans la chanson II apparaît, à côté de Melhs-de-Dom-
na, Bels Bericles ; mais il n'est pas sûr que cette tor-
nade soit authentique.
Melhs-de-Domna n'apparaît pas dans les chansons I,
IV, IX ; la première est adressée simplement à une dame
Domna, mais il y a dans la tornade (ainsi qu'au vers 42) :
melhorar ; d'ailleurs, par la simplicité de la forme, cette
pièce pourrait appartenir à la première période de l'acti-
vité poétique de Higaut .Peut-être ces trois pièces for-
ment-elles un groupe.
La chanson VIII est adressée à M os Trezaurs, mais
cette pièce ne paraît pas être de Rigaut.
La chanson X, qui est. parmi les plus intéressantes de
notre troubadour, est adressée à une comtesse de Cham-
pagne, qui pourrait être désignée encore par le Bels
Paradis de la deuxième tornade, si cette tornade est au-
thentique.
A côté do }fe!hs de Dortina apparaît un autre senhal :
M'Arma e Mon C ors (Mon Ame et Mon Corps) (1). On le
trouve, à la tornade, dans les quatre chansons suivantes :
I, V, VI, X. Los exemples des chansons V et VI sem-
blent indiquer qu'il s'agit de la même personne que
Mielhs de Domna : flans la chanson V c'est le seul
senhal qui soit à la tornado. (Melhs de Domna se trouve
dans la strophe précédente). La chose est moins claire
pour la chanson VI, où la tornade, renfermant les deux
senhals, présente quelques difficultés. Si notre interpré-
tation est exacte (voir les notes de cette chanson), il sem-
ble que Rigaut joue sur les mots dont ce senhal est com-
posé M'Arma e mon C ors. c'est Melhs de Domna, mais
c'est aussi Rigaut : par ce dédoublement Rigaut peut pnr-
(1) Nous entendons corps plutôt que cœur, l'opposition avec
arma étant plus nette ; c'est en somme l'expression corps et âmp
26
RIGAUT DE BARBEZIEUX
1er de sa dame ou de lui-même et réciproquement en par-
lant de lui-même, comme ici, parler de sa dame. En
tout cas Rigaut se trouve loin d'elle.
La chanson I nous laisse entendre aussi qu'il est loin
do son « âme- » et de son « corps », si du moins la
deuxième tornade est authentique et si le texte que nous
avons proposé est exact : « rien ne me retiendrait ici
(sai) », dit Rigaut ; malheureusement nous ne savons pas
ce que ireprésente sai : est-ce la cour de Don Lopez de
Haro ou celle de la comtesse de Champagne ?
Quant à la chanson X, adressée à la comtesse rie Cham-
pagne, elle nous apprend aussi, à la tornade, que Rigaut
laisse dans la douleur son « âme » et son « corps ».
Si on rapproche le senhal de M'Arma e Mon Cors de
Meïhs de Domna, on en arrive à conclure .que la dame
chantée par Rigaut sous ces deux' appellations doit être
la même personne. L'affection, sincère ou feinte, de Ri-
gauti pour Mieux-que-Dame et Son Ame et son Corps
semble faire l'unité de sa vie et de son œuvre.
Nous ne trouvons qu'une allusion un peu précise aux
relations de Rigaut avec Melhs-de-Domna : il avoue (II,
str. 5) qu'il l'a fuie pendant deux ans et qu'il revient à
elle vaincu et repenti. Il pourrait donc y avoir deux
séries de chansons dans son œuvre : un groupe composé
avant sa fuite, un autre après son retour. Peut-être dans
l'intervalle a-t-il composé la chanson VI, où il dit qu'il
est à Palencia et qu'il y « fait pénitence » (VI, str. 4).
La chanson III est adressée à Melhs-de-Domna pendant
qu'elle était « jeune d'ans ». (III, 66 : cf., toute la stro
phe VI). La rhanson V paraît faire allusion à la chanson
TI et par conséquent lui être postérieure : Rigaud s'y
piainl d'avoir longuement imploré la pitié (v. 3-4 requist
merœ ; cf. ch. II, v. 10, clamar merec : toute la pièce
esl d'ailleur? sur ce thème) et de n'avoir rien obtenu.
La même chanson IL où Rigaut nous parle de son
absence de deux ans. contient une allusion formelle à
une faute commise par lui et qui aurait consisté à « trop
RIGAUT DE BARBEZIEUX
c27
parler » (y. 35) par excès d'orgueil ou plutôt d'amour
(y. 30) et à proférer des « paroles mensongères et viles »
(v. 40). C'est de cette chanson, on le sait, que le biogra-
phe a tiré sa romanesque histoire. Il semble d'ailleurs
que Rigaut l'ait composée au moment de son retour
d'exil, mais quand il était encore loin de sa dame, si tou-
tefois le début de la strophe V doit être pris à la lettre.
En résumé Rigaut a dû voir d'abord Melhs-de-Domna
agréer ses chansons : la chanson III, où il fait l'éloge
des « yeux amoureux et clairs » de sa dame et consacre
une strophe à chanter sa jeunesse, pourrait être de ce
nombre. Il se serait ensuite enfui et la chanson VI aurait
été composée pendant son absence, en Espagne. La chan-
son II aurait été composée au moment de son retour.
La chanson V ferait allusion à la précédente. Quant à
la chanson VII, les plaintes sont trop générales pour
qu'on puisse essayer de lui donner une place clans la
liste que nous essayons d'établir : le fonds en est à peu
près le même que celui de la chanson V, du moins celui
des strophes II, III et suivantes sur la patience et les
suites heureuses qui en résultent pour les parfaits
amants. Venons en maintenant aux diverses questions
qui se posent au sujet de la chanson X et de la comtesse
de Champagne.
A
Cette chanson,qui fut parmi les plus célèbres de Rigaut,
comme le prouve le nombre de manuscrits qui nous l'ont
conservée, est dédiée a la comtesse de Champagne, Ma-
rio, fille cTAliénor d'Aquitaine ; cette dernière était elle-
même la petite-fille de Guillaume de Poitiers, le premier
troubadour, et avait hérité do son grand-père le goût de
la poésie et aussi celui fies aventures. Rappelons ici
quelques lignes importantes do Gaston Paris : « Le cen-
tre do l'influence provençale dans la France du Nord
paraît avoir été la cour d'Aliénbr de Poitiers, devenue
la femme de Henri II d'Angleterre, et surtout celle de
28 RIGAUT DE BARBEZIEUX
sa fille Marie de Champagne ; c'est là qu'on propagea
les idées sur l'amour qui faisaient le fond de la poésie
provençale, et qu'on essaya d'établir, dans de brillantes
réunions de chevaliers et de dames, une sorte de code
de- l'amour courtois, dont nous avons une rédaction
latine dans le livre d'André le Chapelain... Les trouba-
dours les plus célèbres, comme Bertran de Born et Ber-
nard de Ventndour, se rendaient auprès d'Aliénor, tandis
que, sous [es auspices de Marie, Chrétien de Troyes
introduisait dans les romans bretons la théorie de l'amour
que ces nobles dames prétendaient mettre à la mode.
C'est aussi Chrétien qui, l'un des premiers, composa des
chansons dans la forme de celles des troubadours (1). »
M. Gauchat s'exprime à peu près dans les mêmes ter-
mes : « Un second centre [d'influence provençale] s'est
formé à la omr de Champagne, où résidait la fille
d'Aliénor, Marie de Champagne, Rigaut de Barbezieux
doit avoir fréquenté cette cour ; aussi les mss. français
contiennent-ils six poésies de lui, sur dix qu'il nous a
laissées. Il y eut là peut-être des rapports personnels
entre les troubadours et Chrétien de Troyes, dont nous
connaissons trois poésies courtoises, qu'on peut considé-
rer comme les plus anciennes qui soient venues jusqu'à
nous. En cherchant bien, on pourrait assigner à cha-
cune des idées de Chrétien, voire à des vers ou des stro-
phes entières une origine provençale : Nus, s'il nest cour-
lois el sages, Ne puel cï Amor riens <ipprendre... Raison
li covient desprendre E mètre mesure en gages. C'est le
programme de la nouvelle école ! (2) »
Gaston Paris dit ailleurs, en parlant de Rigaut :
« Nous le voyons composer des chansons à la cour de
Marie, comtesse de Champagne, de 1164 à L191, et sans
doute vers 1170 (3). »
(1) G. Paris, La lift. fr. au m. âge, 3° éd. p. 200.
(2) L. Gauchat. Les poésies provençales conservées par des Chan-
sonniers français Eomania, 1893, p. 373.
(3) Roman de la Rose ou de Guillaunïe de Dole, Tntrod. p. CXX.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
c29
En fait, nous ne connaissons qu'une chanson adressée
à la comtesse de Champagne (Tuit demandon...) et la
date de 1170 est arbitraire. Il se pourrait que Rigaut de
Barbezieux fût venu plus tard à sa cour, car les poésies
des troubadours pouvaient s'adresser à des femmes
âgées et non pas seulement à de jeunes femmes (1). 11
faut remarquer, en tout cas, qu'une seule chanson porte
le nom de la « comtesse de Champagne » ; si les pseu-
donymes qui terminent les autres ne cachent pas son
nom — comme cela est probable — , il semble que Rigaut
aurait on peu de succès à cette cour ou qu'il y serait resté
peu longtemps, si toutefois il y a réellement séjourné.
Nous le croyons : sa poésie composée au moment où
il quitte cette cour, comme l'a observé M. Crescini en
faisant allusion au vers 44 (2), le prouve : M. Crescini
a également remarqué que c'est à la cour de Cham-
pagne que Rigaut a dû connaître la légende de
Perceval, légende qui venait d'être alors illustrée par le
poème de Chrétien de Troyes. On n'est pas d'accord
sur la date de ce poème. On sait seulement qu'il a été
composé avant 1191, date de la mort du comte Philippe
de Flandres, auquel il est dédié (3). Gaston Paris en fixe
la composition aux environs de 1175 (4). C'est après cette
date que Rigaut aurait visité la cour de Champagne. La
légende de Perceval devait encore y être dans tout son
éclat et on verFa, d'ailleurs, par les notes que Rigaut a
imité formellement et littéralement (5) le texte de Chré-
(1) Marie de Champagne avait 19 ans en 1164, donc 46 en 1191.
Cf.; V. Crescini, Nuove postïlle al tvattato amoroso d'Andréa
Capellano; p. 88.
(2) M. Crescini traduit : les Champenois (I Campanezi) ; c'est le
territoire champenois, la CJvampagne qu'il faut entendre.
(3) W. Fœr&ter, Kristian von Troyes Erec und Enide (Rom.
Bibl. n" 13) ; 2° éd., Halle, 1909, p. VIII-IX.
(4) G. Parie, La litt. fr. au m. âge, 3e éd., § 57.
(5) On ne trouve que trois autres allusions à Perceval chez les
troubadours : Zorzi, En tat dfézir ; Isnart d'Entravenas, Drt
sonet ; R. de Vaqueiras, Aram requier ; Birch-Hirschfeld (p. 48)
cite un autre exemple de Flamenca^ sans indication du vers. 1/ al-
lusion de Rigaut paraît être la plus ancienne.
30
RIGAUT DE BARBEZIEUX
tien. L'activité poétique de Rigàut se serait donc exer-
cée entre 1175 et 1215, date de la mort de Lopez de Ha-
ro (1).
A
La biographie se termine pas ces lignes : « La dame
mourut ; et lui s'en alla en Espagne auprès du vaillant
baron de Diego ; c'est là qu'il vécut et qu'il mourut (2). »
Don Lopez Diaz de Haro (Haro est une ville de Biscaye)
n'est pas un inconnu (3).
Il a joué un grand rôle dans l'histoire espagnole du
temps. En 1201, il fait des donations Importantes au
prieuré de Najera (i). En 1212, il commandait une partie
des troupes espagnoles à la bataille de las Navas de Tolo-
sa (5). Il mourut en 1215 (6).
Peire Vidal fut son protégé et a fait son éloge (7). De
même Aimeric de Pégulhan, qui dit de lui qu'il était
savis e pros (8). Raimon Vidal de Besalu s'exprime de
même : « E. W. Diégo que tant fo pros. » (9.)
La biographie et le texte de la tornade d'une chanson
de Higaut (Lo nous mes d'abril comensà) sont en contra-
(1) On rerciiairque que la seule allusion à Ovide faite par Rigaut
se trouve dans la chanson Tuit demandon; Ovide était fort à la
mode, dans la France du Nord, pendant 1-e XIIe siècle et les œu-
vres de début de Chrétien de Troyes furent des imitations d'Ovide
(cf., le début de Cligès) ; la mention d'Ovide dans cette chanson ne
me paraît pas être due au hasard.
(2) Comme plus haut, à propos de la mention de J. Rudel, ce
détail ne se trouve que dans les mss. IK, qui remontent à la même
source.
(3) Cf. sur ce personnage entre autres auteurs, C. Michaelis,
Zeitschrift f. rom. PhiJ., XXVI, 215.
(4) BibJ. Ecole des Chartes, 1883, p. 169, sq. Rapport adressé à
l'abbé de Cluny par Jémeno, ex-prieur de Notre-Dame de Najera
( Espagne) .
(5) Milà, De los trovadores en Espana^ p. 127.
(C) Dicc. geogrâfibo-historico de Espafùz, por la R. Academia de
Histoiria, Seocion II, Madrid 1846.
(7) Ed. J. Anglade, VI (Caramiga^ str. VII.
(8) En aqel temps... v. 4.
(9) Abrils issia..., v. 767.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
diction. Rigaut assure à sa dame qu'il reste près d'elle,
quoiqu'il soit en Espagne (ves Palensa, cf. la note à ce
vers) ; la biographie dit qu'il se retira dans ce pays après
la mort de sa dame.
Il semble- bien que la biographie n'ait pas inventé le
voyage et le séjour de Rigaut auprès de Lopez Diaz de
Haro ; peut-être y avait-il une allusion à ce personnage
dans une des tornades de Rigaut qui manquent à quel-
ques-unes de ses chansons, ou dans une chanson perdue-
Le détail paraît en tout cas fort vraisemblable. A queiile
époque Rigaut se rendit-il près de son protecteur ? Ici
nous cimm^s réduits aux hypothèses de Gaston Paris, qui
veut faire de Rigaut un poète du XIP siècle (1), et qui
admettrait volontiers qull est venu en Espagne vers 1180.
Cette date nous paraît beaucoup trop reculée. D'après les
allusions faites à Lopez Diaz par Peire Vidal, Aimeric de
Pégulhan et Raimon Vida'i, nous croirions plutôt que ce
personnage était dans toute sa gloire aux environs de
1200 — plutôt après qu'avant — et que c'est surtout pen-
dant la période de 1200 à 1215 qu'il a protégé les trou-
badours.
C'est pendant ceitte période que nous placerions volon-
tiers le séjour de Rigaut auprès de lui (2).
Rigaut aurait donc commencé par chanter la dame de
Geoffroy de Tonnay ; puis, la célébrité étant venue, il
serait allé à la cour de Champagne où il aurait peut-être
séjourné peu de temps. Puis, il serait allé non plus en
Saintonge, auprès des petites cours où il avait d'abord
chanté, mais auprès de ce personnage célèbre, Lopez de
Haro, qui, à l'instar des rois de Castille ou d'Aragon,
fl) Cf. supra, p. 226.
(2) Chabaneau se demande, dans une note, si Rigaut n'aurait pas
été deux fois en Espagne ; puisqu'il se retira auprès de Lopez
Diaz, c'est qu'il était déjà connu de oe personnage. Mais cette
hypothèse, qui reste vraisemblable, n'est pas nécessaire. Rigaut alla
auprès de Lopez Diaz comme beaucoup d'autres troubadours ; mais
à la différence des autres, il séjourna à sa cour et y mourut.
32
RIGAUT DE BARBEZIEUX
avait une cour de poètes à sa discrétion. C'est ainsi que
nous nous représentons la vie de notre troubadour (1).
III
HlGAUT DE BARBEZIEUX ET LE ROMAN DE GUILLAUME DE DOLE
Gaston Paris a soulevé, à propos de notre troubadour,
une question intéressante. Le roman de Guillaume de
Dole (2) renferme des citations de poésies lyriques fran-
çaises, et, sous une forme francisée, trois strophes appar-
tenant à des chansons de troubadours : une de Jaufre
lludel, une autre de Bernart de Ventadour, et une troi-
sième qu'un manuscrit attribue à Daude de Pradas, mais
que Gaston Paris voudrait restituer à H. de Barbezieux.
Rappelons que le roman do Guillaume de Dôle a été
composé en 1200 environ et que « les chansons qui y sont
citées non seulement existaient à cette date, mais étaien*
célèbres et répandues. >>.
Voici la strophe citée :
Bele m'est la voiz altane
Del roissillol el Pasoor,
Que foelle est verz, blanche flor,
Et l'erbe nest en la same.
Dont raverdissent cil vergier,
' Et j'oi (3) m'aimor tel mestier,
Que cors me garist et sane. (V. 4639-45).
Cette strophe correspond à la première strophe d'une
chanson attribuée à Daude de Pradas par le seul manus-
crit qui l'a conservée (4). La voici :
(1) Par suite la chanson n° VI serait parmi les dernières com-
posées par Rigaut.
(2) Le l?omm de la Rose ou de Guillaume de Dote... publié par G.
Servois, Paris, 1893. (Société des anciens textes français). L'intro-
duction de M. Servois est suivie d'une étude de Gaston Paris sur
les rhansons citées dams le roman (p. LXXXIX — CXXI). L'au-
iour du roman appelle cette chanson auvrignace ; celle de B. de
Ventadour est appelée son poitevin, l'autre son simplement.
(3) Sic : W a gardé le vrai texte : e Joys m'aura tal mestier.
(4) Ms C, Bibl. Nat. /. fr. 856.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
33
Belha m'es la votz autana
Del rossinhol en Pascor,
Quan fuelh'ee vertz e blanca flor
Nays e l'erbet' en la sanha
E retendeysson li vergier ;
E joys auria m tal mestier
Que tôt mi reve e -j» sana. (1)
Gaston Paris admettrait « à la rigueur » que cette pièce
fût de Daude de Prâdas et qu'elle ait pu être connue
« en France », avant 1200, date de la composition du
roman de Guillaume de Dôle, et même assez longtemps
avant ; car il fallait que les pièces provençales eussent
acquis déjà une certaine célébrité pour qu'elles fussent
admises dans un poème français. Nous connaissons peu
de chose sur la vie de Daude de Pradas : nous savons
cependant qu'il dédia un de ses poèmes didactiques, sur
les Quatre Vertus, à un Estève de Chalençon, évêque du
Puy, qui siégea de 1220 à 1231 (2). Il aurait pu composer,
dit G. Paris, « une trentaine d'années plus tôt des cham
sons qui auraient eu un prompt succès. »
Mais d'autre part la très courte biographie provençale
dit a propos de ses chansons que « no movian ben
d'amor. Per que non avian sabor entre la gen, ni no
foron cantadas, ni grazidas. » Sans doute, il ne faut pas
attribuer une importance exagérée aux paroles du biogra-
phe ; cependant, il y a là une indication qu'on ne peut
pas négliger.
Pour ces raisons Gaston Paris doute que cette chanson
soit de Daude de Pratlas, d'autant plus qu'elle est ano-
nyme dans le manuscrit W qui nous en a conservé deux
couplets (3). Et il n'hésite pas à l'attribuer à Rigaut de
Barbezieux, dont le même ms. C attribue d'ailleurs à
Daude de Pradas sa chanson Ben cuidava d'amor gandir.
G. Paris ajoute, pour expliquer cette attribution un peu
(1) Appel, Prov. In^d., p. 87.
(2) Chabaneau, Hist. Gén. Lang., X 345.
(3) Beaucoup de chansons sont d'ailleurs anonymes dans ce chan-
^nnier français.
C
34
RIGAUT DE BARBEZIEUX
inattendue : « Rigaut de Barbezieux fut très connu en
France, et cela s'explique. 11 était sainitongeais, et vint en
France, à la cour de Marie de Champagne, à laquelle il
a dédié sa pièce : Tuil demandon cfues devengut (TArnurs
qui, ainsi qu'une autre (Altresi com Volifans), est copiée
dans trois chansonniers français, tandis que quatre autres
au moins sont conservées dans doux ou dans un (1). On
place Rigaut « vers Tan 1200-1210. » (2)- Cela paraît un
peu trop récent, puisque nous le voyons composer des
chansons à la cour de Marie, comtesse de Champagne (de
1164 à 1101), et sans doute vers 1170. On s'appuie sur ce
fait que sa biographie racornie qu'il se retira en Biscaye,
chez Diego Lopez de Haro, qui mourut en 1215 (3), mais
le poète a pu mourir avant son patron- Il aurait été épris
d'une fille d'un Geoffroy Rudeî, femme d'un Geoffroi de
Tonnai, mort en 1220 ; mais c'est hypothétique : il peut
s'agir d'un Geoffroi de Tonnai plus ancien, et rien ne
prouve que cette femme fût la petite-fille et non la fille
de Geoffroi Rudel le troubadour ; celui-ci étant mon
jeune en 1147, elle serait née vers 1145, ce qui placerait
la retraite de Rigàud en Biscaye vers 1180. »
Telles sont les conclusions de Gaston Paris ; elles nous
paraissent un peu hasardeuses. Nous convenons avec lui
que l'attribution à Daude de Pradas de la chanson Belha
nïes la votz autana est fort douteuse, pour de multiples
raisons. L'autorité d'un seul manuscrit — où il y a bien
d'autres attributions erronées — , le fait que la chanson
est anonyme dans un autre, les renseignements donnés
par la biographie, l'époque où composa Daude de Prades,
qui paraît être plutôt le début du XHIe siècle que le der-
nier tiers du XILc, (tout cela est bien loin de plaider en
faveur de la paternité de Daude.
D'autre part, l'attribution à Rigaut de Barbezieux no
présenterait pas de difficultés exceptionnedles, si elle
(1) Cf. la liste dans Gauchat, Les poésies provençales conservées
dans les chansonniers français, Romania, t. XXTT, p. 364 404.
(2) Chabaneau, op. cit., p. 381.
(3) Chabaneau, p. 251, note.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
3B
était attestée. Il ne serait pas nécessaire de le faire aller
en Espagne, dès 1180, et d'ailleurs son activité poétique,
a bien pu s'étendre de 1170 ou 1180 à la mort de Lopez
de Haro. Il y a même dans la chanson quelques expres-
sions qui se retrouvent ailleurs dans son œuvre : reve
(v. 7), esbahitz (v. 32) ; peut-être cavalier (v- 34) et
Espanha (v. 32) devraient-ils être aussi relevés, l'un fai-
sant allusion à sa condition, l'autre à ses relations avec
l'Espagne ; mais on voit combien tout cela est fragile, en
l'absence d'autres preuves solides et certaines. En réalité
la pièce ne paraît pas dans la manière de Rigaut de Bar-
bezieux ; il n'y a pas sa « grâce coutumière », il y a des
allusions aux faux troubadours, allusions qui ne se ren-
contrent pas ailleurs dans son œuvre, et enfin, au point
de vue de la langue, il y a des mots rares ou inconnus :
abrosmt (v. 9), aurana (v. 22), sanha (v. 31), mot incon-
nu (1), assorizana (v. 42), seul exemple donné par
Raynouard. Toutes ces raisons plaident contre R. de Bar-
bezieux. L'attribution n'est pas « très probable », comme
l'écrivait Gaston Paris, elle me paraît au contraire très
improbable.
En revanche, une autre supposition exprimée par Gas-
ton Paris au même endroit serait plus plausible- Il vou-
drait attribuer à Rigaut la pièce anonyme Eissamen corn
la panlera, dont il ne nous reste que deux strophes (3).
La première strophe est consacrée à une comparaison
entre la panthère, qui attire les bêtes sauvages par sa
bonne odeur et sa beauté, et l'Amour. C'est bien là une
comparaison dans le goût de Rigaut ; mais ce n'est qu'une
présomption en sa faveur, ce n'est pas une preuve suffi-
sante.
(1) Cf. Lévy, 8uppi. W.
(2) Le v. 26 dans Appel est inintelligible et l'éditeur avoue qu'il
ne comprend pas son gucriior. La correction est indiquée par le
texte de W, qui est : que tuit soulaz mi sunt gerrier. Il faut donc
lire, au lieu de quar cug sol a un son guerrier j Quar tug soîatz mi
son guerrier.
(3) Bartsoh, Chr. Prov. 6* éd.. c. 252. La pie-oe se trouve dans le
m». W ; cf. Gauchat, Romania, XXII, 402.
30
RIGAUT DE BARBÈZIEUX
IV
La Cour du Puy
La Cour du Puy (1) nous est connue par plusieurs
allusions dont celle de Rigaut de Barbezieux est peut-être
la plus ancienne. On a souvent rappelé, au sujet de cette
cour, le passage suivant de la Biographie du Moine de
Montaudon : « E fo faits sentier de la Cort del Puoi Sta
Maria, e de dar l'esparvier. Lonc .temps ac la seignoria
de la Cort del Puoi, troque la cortz se perdet. Et pois el
se parti d'aqui e s'en anet en Espaingna... ». Ce texte
nous apprend trois choses : c'est que le Moine de Mon-
taudon devint le « Seigneur » de la Cour du Puy, qu'il
exerça longtemps la « seigneurie » et que la Cour se dis-
persa de son vivant. Les témoignages plus anciens que
ceux de Rigaut de Barbezieux et du Moine de Montaudon
manquant," il semble bien que cette « Cour » n'ait eu
qu'une vie éphémère.
Il y est fait allusion dans la Chanson de la Croisade,
v. 7954 :
Qui no sap cosselh pendre l'ora que l'a mestier,
Ja a la Cort del Poy no prengua l'esparvier.
Si nous voulions donner à ce témoignage une valeur
historique, nous pourrions admettre que la « Cour » exis-
tait encore en 1218. Un troubadour postérieur, Isnart
d'Entravenas, la cite, à côté de Milan et de Pavie, mais
(1) Sur la question de la Cour du Puy voir : Paul Meyer, Chan-
son de la Croisade, IL p. 399, note (on y t/rouvera réunie la
plupart des textes) ; Chabaneau, Histoire générale de Languedoc,
éd. Privât X. 269, n.3, 368, n. 2 ; de la Salle die Rochemaure,
Troubadours cantaliens, I, 285 et suiv. (peu important) ; C. Fabre
Mélanges Chabaneau, p. 258-259.
Cf. la nouvelle italienne donnée pllus haut et lia premières strophe
de la chanson Atressi com Votif anz.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
37
à la suite de personnages légendaires, comme Belin,
Isengrin, Renart, Floris :
Xi Floris qu'era amaz,
Ni Aie il ans ni Pavia,
Fïj'l Puois Santa Maria,
Ni tiflas de Roai,
Ni RaoLs de Cambrai
No i foron... (1)
Enfin une dernière allusion, plus intéressante celle-là,
à cette Cour se trouve chez Guiraut Riquier, dans son
commentaire poétique de la Chanson de Guirau's de Calar-
son sur le menor ters cïamor (A leys qiïieu am...); voici
le passage (2) :
En Guiraut (3) a prezen
Fes sa chanson retraire,
En que dis son va j adiré
Primanen e subtil,
Lai en la Cort gentil
Del Puey, qu'esser solia
Honrada, que' s fazia
Per pretz e per honor
On tug li grand senhor,
Baro e cavayer
E douas per entier
Pretz ab laus conquerer
Yen: an per vezer
La Cort onradaniens
A fair totz faitz plazens.
Guiraut Riquier parle de cette institution comme d'une
chose du passé (solia) et on peut être à peu près certain
que, &i elle avait existé de son temps, il aurait pensé à
lui adresser ses vers.
Tels sont les textes : il nous apprennent peu de chose,
comme on le voit. Chabaneau fait l'observation suivante.
(1) Selbach, Das Streitgedicht in der altprov. Lyrik, p. 110.
(2) Mahn, Werhe der Trmib., t. IV, p. 210-232 ; cf. p. 214 le
passage concernant la cour ; of. sur cette poésie didactique notre
ouvrage Le Tvouhadour Guiraut Riquier, p. 254 et suiv. La poésie
de Riquier est de 1280 environ, cel'e de Guiraut de Calanson est
d'avant 1204.
(3) Ms. Qr.
38
RIGAUT DE BARBEZIEUX
« Peut-être y a-t-il quelque connexité entre l'établissement
de cette Cour et colle de la confrérie formée dans la
même ville en 1183, et dont il est longuement parlé au
tome VI, pp. 106-109 de cette histoire. » (1) Cela n'est
pas impossible en effet : en 1183, disent les historiens, il
y eut au Puy une réunion de princes et de grands sei-
gneurs pour rétablir la paix entre le roi d'Aragon et le
comte de Toulouse. Il dut y avoir alors, et peut-être pen-
dant quelque temps après cette date, un ries bobans,
pour employer les termes dont se sert Rigaut de Barbe-
zieux. Une note des nouveaux éditeurs de YHistoire géné-
rale de Languedoc nous apprend que cette confrérie du
Puy, d'abord religieuse, devint bientôt politique ; « aban-
donnée par le clergé, elle cessa bientôt de compter. » (2j.
S'il y avait connexité entre l'existence de cette confrérie
authentique et celle d'une sorte de Société poétique, les
mots (3) de la Biographie provençale au sujet du Moine
de Montaudo'n, qui pouvait faire partie des deux, s'expli-
queraient assez bien. D'une manière générale — et pour
conclure — il semble que la Cour du Puy ait été en plein
éclat vers la fin du XIIe siècle, mais qu'elle ait eu une
existence assez brève, étant donné le petit nombre de
témoignages fournis par les troubadours du XIIIe siècle.
Quant à l'épervier qui était donné dans ces fêtes,
Paul Me ver explique ainsi cet usage : « C'était un
usage, qui du reste n'est guère attesté, jusqu'ici, que par
(1) Hist. Gén. Lang., éd. Privât. T. X, p. 269, n. 3.
(2) Ajoutons, pour être complet, que le nom de Purg Santa
Maria se retrouve dans une poésie de Guilihem de Beirguedan, mais
qu'il sert simplement à marquer, pour le poète catalan, une dis-
tance éloignée.
Que del Col de Croz
Tro al Pueg Santa Maria
N'a menz piretz en tota terra
Aitan quan mars clau ni seirra.
(Milà, Trov. en Espafla, V éd. p. 306.)
(3) Hiet. gén. Lang., X, p. 109 n. 2. « Tro que la Cortz se
pirdet. »
RIGAUT DE BARBEZIEUX
39
des romans d'aventure, de proposer, dans les fêtes, un
épervier, comme prix de la beauté. L'oiseau, posé sur
un perchoir, était à la disposition de toute demoiselle à
qui son chevalier voulait l'offrir, pourvu que celui-ci fût
prêt à soutenir les armes à la main la supériorité de sa
belle.» (1). Un passage de Rigaut donnerait peut-être
l'explication de cet usage : Amour fait comme le bon
autour qui attend qu'on l'ait lancé et qui ensuite choisit
sa proie (Chanson X., s,tr. 3) ; Amour choisit comme le
bon faucon (ibid. v. 13).
V
Style. Langue. Métrique. Musique
Style. — On a vu, dans la biographie, qu'un des orne-
ments de style les plus fréquents chez Rigaut provenait
de l'emploi qu'il faisait des comparaisons ; on en trouve
au moins dix-sept dans ses neuf chansons : comparaison
avec Perceva'l (III, 1). avec un voyageur qui passe un
pont étroit (IX, 8), avec des animaux : autour (X, 17),
cerf (II, 52), faucon (X, 13), lion (1, 1), éléphant (II, I),
le Phénix (III. 37), tigresse (V. 25) ; comparaison avec
un fleuve, la Durance (VI, 37), avec des objets inanimés:
l'année (VI, 10), la clarté du jour {IX, 1), l'étoile du
matin (III, 34), avec lVnfer (X, 37), avec la lune (VI, 45),
avec le soleil (X, 3), avec un navire naufragé (I, 23).
f /emploi de ces comparaisons étant caractéristique de la
manière de Rigaut, plusieurs chansons d'autres trouba-
dours commençant par des comparaisons lui ont été indû-
ment attribuées, comme on le verra plus loin. Il y a
quelques emplois de style allégorique (en particulier
f. 44-45), mais ils sont, en somme rares. Le style est dans
l'ensemble d'une simplicité élégante, à laquelle les compa-
(1) Chanson de la Croisade, IL p. 398, n. 2. Suit une série de
citations : Obrcs îen rie Tmves, E^c. v. 559 ot sniv. F e Bel I?>-
connu, v. 1668-1804 ; Durmart le Calais (v. 201536) ; Meraugis, p.
8-9, etc.
40
RIGAUT DE BARBEZIEUX
raisons, qui sont l'âme de toute poésie, ajoutent un char-
me de plus. Il est doux-coulant, comme aurait dit Ron-
sard ; il est la charmante parure d'idées gracieuses et
fines ; il peut passer pour un modèle du style des trou-
badours classiques.
Langue. — Il y a peu d'observations à faire sur la lan-
gue de notre poète, qui, étant d'un pays de pure langue
d'Oïl, a emprunté pour ses poésies la langue commune
des troubadours. Les nuances dialectales que l'on peut
relever, surtout d'après les rimes, ne sont ni très nom-
breuses ni très importantes. Les plus remarquables sont
les rimes en — aus, au lieu de — als, dans la chanson III.
Nous avons relevé aussi les rimes en — ia au lieu de
ida, de la chanson IX ; elles ne sont pas spéciales à la
région saintongeaise et on trouve ce traitement en Dau-
phiné et ailleurs-
Les infinitifs retrair, asfrair se trouvent dans la chan-
son VIII, dont l'authenticité est très douteuse.
Les doubles formes tenir et retener (IV, 5-6) ont été
relevées dans les notes.
Au point de vue morphologique, nous noterons l'em-
ploi de il, pronon sujet féminin (V. 40), et surtout les for-
mes variées de l'imparfait du subjonctif de saber : sau-
bis (V. 40), à la rime), saubessetz (VU, 30) et saupzelz
(X, 43). Pour la syntaxe nous relèverons l'emploi de us
avec un pluriel (III, 12, ab us dous esgartz), ainsi que
celui de quelques infinitifs pris substantivement (IV, 13,
39). Le pronom relatif est, ou paraît, supprimé (VII, 24)
et dans un cas l'accord syntaxique est fait d'après le
sens et non d'après la forme (VI, 47).
Métrique. — I. — Coblas unïssonans, de 9 vers de 7 syl-
labes :abbccddee; voir Maus, Peire CardenaVs
Strophenbau, n° 670 (3). Chabaneau remarque que la rime
en — os assonne avec les deux rimes en — ors de la fin
du couplet.
RIGAUT DE BARBEZIEUX 44
IL — Coblas unissonans, de 11 vers de 7 et de 10 syl-
labes : a bb ce 7 syll. aa dd ee 10 syll. Maus, n° 634
(unique). Toutes les rimes sont masculines-
7 K 7 7 4 6 6
III. — Coblas unissonans, de 11 vers : a b c c b a a
10 3 6 to
d d e e. Maus, n° 757 (unique).
IV. — Coblas unissonans, de 10 vers de 8 syllabes '
a bb ce bb ce b. Maus, n° 644 (unique). Toutes les rimes
sont masculines.
V. — - Coblas unissonans, de 8 vers de 8 et de 10 syl-
labes : a b b a 8 syll. c d d c 10 syll. Maus, n° 579 (4).
Une des combinaisons de rimes les plus communes,
remarque Chabaneau, imitée par B. d'Auriac (Azaïs,
Troubadours de Béziers. 2e éd.. p. 52).
7 § 7 7 a to m
VI. — Coblas unissonans, de 9 vers : a b b a b a a
10 m
c c. Maus, n° 495. Le schéma donné par Maus est inexact;
11 devrait être placé entre les numéros 485 et 486.
VIL — La métrique de cette chanson est étudiée dans
les notes. Maus, n° 151 (unique).
[VIII. — Coblas unissonans, de 9 vers de 10 syllabes.
Maus, n° 546- Toutes les rimes sont masculines.]
IX. — Coblas unissonans, de 9 vers de 10 syllabes,
a b b a c a d c d. Maus, n° 504 (unique). Mon apparaît
a la rime au cinquième vers de chaque strophe.
X. — Coblas unissonans, de 8 vers de 10 syllabes :
abbacbbe. Maus n° 505. Le schéma de Mans est
d'ailleurs faux, ou plutôt il y a une faute d'impression
(abbacbbe) qui le rend faux.
On remarquera que pour cinq chansons sur neuf
authentiques R. de Barbezieux ne paraît avoir eu ni modè-
les ni imitateurs.
Nous avons relevé les artifices métriques les plus im-
portants comme ceux de la chanson VII, ou la répétition
RIGAUT DE BARBEZIEUX
d'un mot rime, dans la chanson IX. Nous relèverons
encore le nombre inusité de césures féminines après la
quatrième syllabe atone dans les vers de dix syllabes. Il
y en a au moins trente-six exemples dans les neuf chan-
sons authentiques.
Les coupes de ce genre sont nombreuses aussi dans la
chanson VII, dont l'authenticité est très douteuse, et où
se rencontrent quatre césures lyriques italiennes.
Quant aux rimes, la plupart des observations qui s'y
rapportent, ont été relevées dans l'étude consacrée à la
langue.
Musique. — Il nous reste la musique des pièces sui-
vantes : Atressi corn Vorifans (Ms. G f° 63 a), W (f°
195 d), X f° 84 a) ; Atressi coin lo leos (Ms. G f° 60 b),
W f° 195 c) ; Altressi corn Presavaus (Ms. X, f° 85 a) ;
T uit demandon (Ms. W, f° 200 b-c). La musique de Lo
nous mes dabril comensa existait aussi, mais la plus
grande partie a disparu par suite de l'ablation d'une mi-
niature (1).
VI
Poésies attribuées a R. de Barbezieux
Le chansonnier authentique de R. de Barbezieux qui
nous est parvenu ne comprend que les dix (ou plutôt les
neuf) chansons de notre édition. Les manuscrits lui en
attribuenl d'autres : en voici la liste (2).
(1) Je dois les renseignements concernant la musique à M. le
prof. A. Restori, de l'Université de Messine (actuellement profes-
seur à l'Université de Gênes) qui, dès 1896, avait bien voulu faire
à notre intention la transcription en notation moderne. Je renou-
velle, après vingt-trois ans, «à mon éminent collègue, à qui l'on
doit les premiers travaux sur la musique des troubadours, P exprès
sion de mes plus sincères remerciements.
(2) Nous les donnons dans l'ordre "du Orundms de Bartsch.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
43
Ges per freg ni per calor (Bartsch, Gr. 5. 1) ; chanson
attribuée à Ademar de Ho ca ficha spar les mss. C R et
à R. de Barbezieux par le seul ms. M (et par g qui n'en
est -qu'une copie). Cette chanson a été publiée par Appel,
Prou. Ined., p. 3, qui fait observer que C R forment un
seul groupe opposé à M. La pièce ne paraît pas être dans
le style de R. de Barbezieux, sauf la strophe IV, où il est
qu «tien de -Miels de domna et qui, d'après l'opinion de
Chabaneau, serait interpolée. M. Appel compare cette
strophe à la str. V, v. 1-3 de la chanson Be volria. Le
Breviari d'Amor (y) nous a conservé les vers 34 à 55
(Breviari d'Amor, éd. Azaïs, v- 28942-52, 29977-87).
Lo gens temps nï abêtis e m plaz (Bartsch, Gr, 30, 18) ;
chanson attribuée à Arnaut de Mareuil par C , à R. de
Barbezieux par I K d eit a, à Uc de Pena par R, à Pons
rie Capdeuil par la table de C. Cette chanson a été pu-
bliée par Napolsky, Leben und Werke des Trobadors
Ponz de Capduoill, p. 107 et par Chabaneau,
Poésies inédites des troubadours du Périgord, p. 21.
Dans la strophe III, le poète rappelle qu'il a souffert
longtemps pour son Bel Vexer, nom donné à sa dame
par A. de Mareuil, mus inconnu comme Senhal dans
l'œuvre de R. de Barbezieux. Peut-être les expressions
Melhurar, revenir, clamar merce, de la str. I, ont-el'les
fait attribuer cette chanson à R. de Barbezieux, chez qui
on les rencontre assez souvent parmi ses pièces les plus
célèbres. Nous rappelons que les mss. I K d ne forment
qu'un seul groupe-
Si cum li peis an en Vaiga lur vida (Bartsch, Gr.,
30, 22) ; chanson attribuée par seize mss. à Arnaut de
Mareuil, par un seul, M., à R. de Barbezieux, par R2 à
Ponz de Capduoill (cf. éd. Napolsky, p. 105), par un
autre à Raimont.
Us covinens gentils cors plazentiers (Bartsch, Gr.,
330, 21) ; chanson attribuée à Peire Brcmon Ricas Novas
par les mss, A I)a I K (ces deux derniers ne formant
u
RIGAUT DE BARBEZIEUX
qu'un groupe), et par T seulement à R. de Barbezieux ;
la pièce est anonyme dans C. Il n'y a rien dans cette
poésie qui justifie son attribution à R. de Barbezieux
(sauf peut-être quelques expressions de la str. I) et Bels
Désirs ni Bels Désiriers n'apparaissaient pas comme
Senhal dans l'œuvre do notre troubadour.
Pos lo dous temps d'abril (Bartsch, Gr., 382, 1) ; chan-
son attribuée à R. de Barbezieux par le seul ms. S ; con-
fusion avec Lo nous mes d'abril comensa (n° VI de notre
édition). La pièce est de Peire de Bussinhac, auquel eVè
est attribuée par cinq manuscrits.
Si quoi soleils nobVes per gran dardât (Bartsch, Gr-,
337,7) ; chanson attribuée à Peire Cols, d'Aorlac, par les
mss. C c et à R. de Barbezieux par /. La chanson est
publiée et traduite dans les Troubadours cantaliens, par
le duc de la Salle, T. II, p. 538-541 ; cf. les notes com-
plémentaires, par M. R- Lavaud, p. 105. Si la pièce n'est
pas de R. de Barbezieux, elle est bien dans sa manière
et dans son style ; à ce titre nous la donnons en appen-
dice.
Airessi cum la candela (Bartsch, Gr., 355, î), pièce
célèbre de Peire Raimon de Toulouse (dix-sept manus-
crits) attribuée à R. de Barbezieux par le seul ms. T.
(sans doute à cause de la comparaison du début).
Atressi co'l ciignes fai (Bartsch, Gr. 356.2) ; chanson de
Peirol, à qui elle est attribuée par treize manuscrits, tan-
dis qu'un seul, T, l'attribue à R. de Barbezieux. La con-
fusion s'explique par la même raison que l'attribution
erronée de la pièce précédente.
Enfin le ms, Campori attribue à R- de Barbezieux, en
plus de Lo gens temps m'àbelis, les deux pièces suivantes:
En chantanz plaing e sospir (publiée par M. Bertoni,
dans lo volume offert à Pio Rajna) et le planh célèbre Si
luit li dot elh plor elh marrimen, que le ms. T attribué à
B. de Born et c à Peire Vidal. Les éditeurs de B. de
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Born, A. Stimming et A. Thomas, l'admettent sans hési-
tation dans les poésies de ce troubadour. M. Stronski (Le
troubadour Folquet de Marseille, p. XII), pour des rai-
sons de style et de forme, et aussi parce qu'il n'est pas
dans l'habitude des troubadours de composer deux
planhs sur le même personnage, veut attribuer ce planh à
Peire Vidal ; M. Stimming (Bertran de Born, 2e éd.
Halle, 1913, p. 22-23) n'admet pas cette attribution et je
serais volontiers de son avis, pour de multiples raisons
qu'il serait trop long de donner ici. M. Bertoni réclame
ce planh pour Rigaut de Barbezieux (Annales du Midi,
1911, p- 204-8) ; mais i'i ne donne que des raisons tirées
du style et de la forme de cette composition. « La forme,
plus douce et plus simple [que celle de B. de Born] est
dcuée de cette grâce charmante qu'ont d'ordinaire les
compositions de Rigaut. » C'est là une réflexion très
juste, mais cela ne me paraît pas une raison suffisante.
L'attribution à R. de Barbezieux s'expliquerait peut-être
par l'expression Clamem Merce (Str. V), expression ba-
nale, il est vrai, mais qui sert de thème à une pièce de
notre troubadour, à celle précisément qui a été la plus
célèbre et qui a servi de prétexte à sa biographie roma-
nesque imitée par le Novellino.
Quant à l'attribution à Rigaut du planh sur le comte de
Provence que nous a fait connaître le ms. Campori, elle
nous paraît également très douteuse. M. Jeanroy^l) a fait
valoir contre cette attribution des raisons fort convain-
cantes. La plupart des allusions historiques s'expliquent
par l'hypothèse que 'le comte de Provence loué est Rai-
mon Bérenger (mort en 1245) et la comtesse, Béatrice,
quatrième fille de Raimon (mort en 1209) et de la com-
tesse Garsende, sa femme.
Nous ajouterons que l'invocation adressée à la Vierge
médiatrice entre les hommes et son fils serait plus admis-
sible dans une pièce du milieu du XIIIe siècle -et qu©
l'invocation au pape, dans une pièce du commencement
(1) Rvmanùx, XLI (1912) p. 111-112.
46
RIGAUT DE BARBEZIEUX
du XIIIe siècle, no nous paraît pas vraisemblable du tout.
Et puis, quand on vient de relire l'œuvre si gracieuse de
Kigaut et qu'on relit ce planh plein de qualités simple-
ment « moyennes » et cTun style si terne, on a peine à
croire qu'il soit l'œuvre de notre troubadour. Sans doute
le genre du planh explique certaines faiblesses et Rigaut,
qui réussissait dans la chanson, a pu être gêné dans ce
genre, peut-être nouveau pour lui ; mais il nous paraît
qu'il aurait trouvé d'autres accents et un autre style- Cette
« impression » jointe aux arguments plus objectifs qui
ont déjà été exprimés avant nous les confirme et les rend
plus vraisemblables. Nous ne compterons donc pas le
planh clans l'œuvre authentique de Rigaut.
VII
Imitations. Influence
Rigaut de Barbezieux écrivant en langue d'Oc .au mi-
lieu d'un pays de pure langue d'Oïl ne forme pas une
exception. Il y a eu toute une série de troubadours d'ori-
gine poitevine ou saintongeaise, dont il suffira de rappe-
ler les noms : Guillaume dei Poitiers, Jaufre Rudel, Ri-
chard Cœur-de-Lion, Savaric de Mauléon, Rigaut de Bar-
bezieux, Jordan Bonel de Coffolens, Renaut et Jaufre de
Pons. La poésie provençale était née probablement dans
la contrée où les provinces du Poitou et du Limousin sont
limitrophes : les contrées voisines, dont les relations poli-
tiques et économiques avec le Poitou étaient si intimes,
subirent l'influence de cette poésie et continuèrent les tra-
ditions de ce qu'on peut appeler l'école poitevine et
limousine.
Rigaut de Barbezieux est contemporain des grands
troubadours B-crtran de Boni, Arnaut de Marcuil, Giraut
de Boroeil. Au moment où il écrivait, sa province était un
des foyers les plus brillants de la poésie provençale.
« C'est là un point d'histoire littéraire à peu près inconnu,
RIGAUT DE BARBEZIEUX
47
dit Chabaneau (1), sur lequel vous me pardonnerez en
conséquence d'insister un peu. » Chabaneau citait parmi
ces foyers : la Cour d'Angoulême avec Marguerite de
Turenne, avec Na Tibors, sa bru, les cours de Chalais et
de Barbezieux, avec encore Na Tibors, chantée par Ber-
tran de Born. Le milieu où vécut Rigaut était bien pré-
paré à écouter ses chansons ; et la poésie méridionale y
était aussi honorée, et peut-être plus, qu'en Gascogne, en
Languedoc ou en Provence.
Ce troubadour saintongeais eut même l'honneur de pas-
ser aux yeux des Italiens pour un des plus brillants re-
présentants de la poésie dite improprement provençale.
C'est «que dans son œuvre un peu brève il a su ramasser
les traits essentiels de cette poésie, ou plutôt de la théo-
rie de l'amour courtois qui en forme le fonds et qui en
fit le succès. On a vu plus haut comment l'auteur du
Novellino, après le biographe provençal, avait fait de
notre troubadour, le héros d'une aventure romanesque.
On va voir comment un poète de l'école dite sicilienne l'a
imité-
Imitations italiennes. — Ce poète est Chiaro Davan-
zati, de Florence, qui a emprunté à Rigaut de nombreux
passages et surtout des comparaisons. (2).
Après avoir cité la comparaison avec l'éléphant, M. de
Lollis relève (p. 88) une autre imitation de R. de Barbe-
zieux par Chiaro Davanzati : c'est celle du cerf qui
revient mourir aux cris des chasseurs.
Chè sicome al cervio m'adivene
Une là dov'è feruto inmantenant?.
Ritorna al grido di ohi '1 va eacciando.
Ed io a voi, amando, fo ritorno.
(Antiche rime volgari, éd. d/'Ancona, n° 239, v. 26? sq.)
(1) Dans un brouillon qui est un fragment de conférence.
(2) Le premier qui ait relevé ces comparaisons paraît être M. Gas-
pari, La Scuola siciliana. . . . p. 108-110. Cf. encore d'Ancona, Anti-
cliA rime volgari, notée, et surtout C. de Lollis Sul Canzoniere di
Chiaro Davanzati, in Giornole Storico délia letteratura italiana,
Suppl., I, p. 82-117. Nous résumons cet important article dans les
lignes qui vont suivre, en y ajoutant quelques observations.
48
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Une autre pièce de Chiaro Davanzati Troppo agio fatto
lungia dimoranza (Antiche rime volgari, éd. d'Ancona,
n° 208) est imitée de Perdigon (Trop ai estai ; cf. Gaspa-
ry- Zeitsçhrift fur rom. Phil., IX, p. 572.) Mais d'Ancona
fait observer (en tête de la chanson) que la dernière stro-
phe est imitée de R. de Barbezieux ; la voici :
Sicome non si puô irilevajre?
Dapoichè cade giuso,
Lo leofante oh'è cli gran possanza,
Mentre che gli altri oolo lor gridare
Vengnon che 'le van su&o^
E rendonli il comforto e la baldanza ;
A tal semblanza, — canzone, va in corso
Ad ongne fino amante ovumque sede,
Che degiano per me gridar merzede ;
Chè se per lor non m' è fatto socorso,
Fia i terrafin del disiperar son corso.
Peut-être aussi la comparaison avec le cygne, qui est à
la str- III de la même pièce, est-elle empruntée à la chan-
son Alressi col cignes (ai de Peirol, qui est attribuée à
R. de Barbezieux par un manuscrit (T)
Ch'io paociô corne 'i cdecier ciertamente,
Che si sforza a cantare
Quando si sente approsimar la morte.
Cf. encore du même Chiaro Davanzati la pièce n° 249
où se trouve la même comparaison :
Amor m'a dato in ta' loco a servire
Che di contrado viver mi convene,....
Sicome il ciecier quand' è al perire...
L. Peirol :
Atrcsfti col cignes fai
(Juan vol morir, chan....
Dans la même strophe de cette pièce de Chiaro Davan-
zati se trouve 'le vers suivant :
RIGAIT DE BARBEZIEUX
Corne agua pescie — prendone vivanda.
qui rappelle à M. de Lollis le début de la chanson d'Ar-
naut de Mareuil :
Si eum li peie an en l'aiga lur vida
L ai eu en joi (1).
Mais j'ajouterai que ces deux dernières poésies proven-
çales imitées en partie par Chiaro Davanzati sont attri-
buées à R. de Barbezieux par certaine manuscrits (2) et
je suis porté à croire qu'elles lui étaient attribuées dans
le chansonnier que Chiaro Davanzati avait sous les yeux.
Il en est de même pour une comparaion avec la sala-
mandre, qui est commune à Chiaro Davanzati et à Peire
Cols d'Aurillac (de Lollis. p. 96) : précisément cette pièce
est attribuée à R. de Barbezieux par un manuscrit
(ms. /)
La comparaison faite par R. de Barbezieux entre lui et
Yours (n° II de notre édition) se retrouve trois fois dans
Chiaro Davanzati (n° 254. 257. 355) : de Lollis. loc. laud.
p- 90-1.
Un sonnet tout entier du même poète est une imitation
de deux strophes de la chanson de R. de Barbezieux,
Tuil demandon qu'es devengud 'Amers : de Lollis, /oc.
laud., p. 92-3.
Dans 'le sonnet de Chiaro Davanzati, n° 353, le v. 5 :
Cbe mai non cura solazo nè riso
rappelle celui-ci de R. de Barbezieux :
Sols ses solatz, caials es mos talàns. (n* II de notre édi-
tion, v. 17).
(1) Cf. encore de Lollis. p. 90. pour la même comparaison des
poissons dans Chiaro Davanzati.
(2) La pièce d'Arnaut de Mareuil est attribuée à R. de Barbe-
sieux par le ms. M.
50
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Enfin, la comparaison avec la tigresse devant le miroir
(R. de Barbezieux, n° V) se retrouve dans Chiaro Davan-
zati (Antiche rime volgari, n° 564 ; de Lollis, loc. laud.,
p. 97) et chez un poète italien anonyme de la même épo-
que (Cod- Vat. n° XCVI, v. 21-24) ; dans les deux cas il
ne s'agit peut-être pas d'une imitation, mais d'un em-
prunt fait à une source commune, à un bestiaire. De
Lollis fait encore remarquer que dans la même pièce
anonyme du Cod. Vat. se trouve, traduite de R. de Bar-
bezieux, la comparaison avec le Phénix.
Un autre poète de la même école que Davanzati, Bon-
die Dietaiuti, a également connu l'œuvre de Rigaut de
Barbezieux et en a imité un passage ; voir îes notes de la
chanson II de notre édition.
Pétrarque semble s'être inspiré de notre troubadour
dans quelques passages d'une de ses chansons : Amor,
si vuoi cKïtorni al giogo antico. On y trouve en effet des
expressions comme les suivantes : facciamisi udir... che
cosa è Amore, qui pourraient l'appeler Tuit demandon
qu'es devengud' Amors, mais surtout des vers comme les
suivants qui semblent être un écho direct d'un passage de
Atressi com Persavaus :
PÉTRARQUE :
Fa •ch'io ti trovi al vaxoo
Onde senza tornar passô il mio core
R. de Barbezieux :
Ab us doue esgiari coraus
Que an fait lor via
Per mas olhs ses retornar
El cor
Tassoni (1) a déjà relevé le fait que plusieurs passages
de cette chanson de Pétrarque ressemblent à d'autres pas-
sages des chansons Rigaut; comme il croyait ces deux
(1) Considerazioni soprà le rime, drl Pelrarca (Modène, 1609),
p. 356.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
51
poètes contemporains, iî ne se prononce pas sur le point de
savoir quel est celui des deux qui a imité l'autre, tout en
penchant pour Pétrarque. M. S. Debenedetti (1) a fait
remarquer qu'il n'y avait, dans ces passages, que des imi-
tations partielles, lointaines même, et qu'il ne fallait pas
y attacher une importance exagérée.
Autres Imitations. — Le Breviari d'Amor cite plu-
sieurs strophes des plus célèbres chansons de Rigaut. En
voici le relevé :
Atressi com lo leos, str. IV, V (v. 29299-307 ; 29914-22).
Ben volria, str. III (v. 33616-23).
fuit demandon, str. II, IV (v. 33360-67 ; 33006-13).
Les Leys dAmors citent le premier vers de Atressi com
Vorifanz, III, p. 280 (2). La chanson y est anonyme, mais
dans la même pagie est anonyme aussi la chanson de Peirê
Vidal, Si quoi paubres, qui cependant devait être bien
connue des rédacteurs toulousains des Leys.
L'Anthologie provençale de Maitre Ferrari de Ferrare
(ms. Dc) donne des extraits de cinq chansons d^ Rigaut
(sur dix) : I, sir. II ; II, str. II, III, plus la tornada; V,
sir. III; VI, str. IV: X. str. IV. Quelques chansons de notre
troubadour se trouvent aussi, sous une forme francisée,
dans deux chansonniers français : VV et ç de Bartsch.
Terramagnino, de Pise, qui vivait dans la 2e partie du
XIIP siècle (Romania, VIII, p. 182), a mis en vers les
Razos de Trobnr de Raimon Vidal de Besalu, sous le titre
de Doctrvna de Cort. Il y cite plusieurs troubadours et
(1) Gli studi provenzali in Italia net cinquecento, p. 200.
( ) Une autre chanson dont le premier vers est cité est donnée au
même passage : En ayssi cum l'umcorns.Je n'ai pas eu la retrouver
dans Bartsch.
Ceci était écrit ii y a deux ans : depuis, M. A. Jeanroy m'a
fait connaître l'auteur de cette chanson ; elle est de Thibaut de
Champagne (Ainsi com Vunicorne sui) ; of. Annales du Midi,
juillet-octobre 1917, p. 269, n.
52 RIGA UT DE BARBEZ IEUX
•entre autres R. de Barbezieux, aux vers 292 et 356-6 bï?
de son poème.
Reigale de Berbezil, q'hono>r
Hac m oit, dîs en un dels sos canz :
Mas chansos er dorgumanz. (v. 292 — 4).
A propos de tuit, fl cite R. de Barbezieux sous la forme
suivante :
Ara doni dels retz plurals semblan,
Quar fan tuit, con dis Rigals die Valors :
Tuit demandon qu'es devengud' amors
E ieu a totz en diray la ventât, (v. 354 — 6 bis).
La première citation est empruntée à la ch. I, la
deuxième à la chanson X.
La fin du poème didactique, où l'auteur invoque Dieu
en criant : Merce, merce ! paraît à Chabaneau une imita-
tion de la biographie de Rigaut.
Nous noterons aussi qu'un chansonnier catalan impor-
tant (1), où se trouvent de nombreuses poésies proven-
çales, contient deux fois la chanson Atressi com Vorifanz.
La pièce est anonyme, si mes notes sont exactes. La pre-
mière rédaction se trouve à la page 167 : Atressi com
aurifant : cinq strophes de neuf vers, plus une tornade de
deux vers- Voici la tornade.
Tal senyor ay en que ha tant de be
Quel jorn quel vey no pux felir en re.
Le second texte se trouve à la p. 291 ; je n'ai noté que
les deux premiers vers.
Atressi oom l'orifanz
Que quant ohay nos pot levar.
La chanson y est également au complet : cinq strophes
de neuf vers, plus une tornade de deux vers.
(1) Chansonnier A de Milà, H de Massé Torrents. Cf. Anuari
Catala, 1907, p. 418. Ce chansonnier ce trouve à Barcelone à
VInatitut d'Estudis Catalans.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Je n'ai pas noté d'autre mention dei Rigaut dans les
chansonniers catalans. Mais M. Massô Torrents, biblio-
thécaire de Y Institut d'Estudis Catalans de Barcelone, m'a
signalé une imitation partielle de Rigaut par le trouba-
dour catalan Jordi de Sant Jordi (XI Ye s.). La pièce Los
Enuigs de ce poète a pour tornade, dans deux chanson-
niers, les deux vers suivants :
Tal s-enyor hay on puix dir tan de be
Que :1 jorn que -1 vey no -m pot faillir en re.
C'est la tornade de Atressi com l'orifans. « Sur la
popularité de cette pièce de R. de Barbezieux, en Cata-
logne, ajoute M. Massô. voir aussi mon édition de la tra-
duction catalane du Decameron, p. IX et 576. Il existe
une autre mention littéraire1 dont j'ai perdu la note, mais
que je retrouverai. »
Ce n'est pas tout, en ce qui concerne les imitations
catalanes. Un troubadour catalan du XIVe siècle, Bernart
de Sô, « fait le récit d'une vision (vesio), où lui appa-
raissent les différentes sortes d'amoureux et il y décrit,
sous le voile de l'allégorie, et à l'aide de Rigaut de Bar-
bezieux, les trois conditions de l'amour vrai, la loyauté,
l'humilité et l'espérance. » (T) Voici le passage de Ber-
nart de Sô-
Si pren ssmblan conort
Que feu cell trobador.
Qui sofrich per amor,
Rigaut de Barbasil,
Fin amayre jentil,
Qui dix, tan fo aclis :
No n'es nul joy ne mitre Paradis
Per qu'ieu cPones Vesperar ni V atendre.... (2)
L'auteur an >nyme de la Léandréide (XVe s.) connaissait
notre troubadour. Il parle (Liv. IV, ch. 8) de plusieurs
(1) A. Pages, Auzias Mardi et ses prédécesseurs, Parie, 1912,
p. 152.
(2) Me. Est. Aguilo (à Pa'ma), fol. 13 a, d'après A. Pages, lor
'aud. Les vers cités sont les vers 7-8 de notre chanson V.
54
RIGAUT DE BARBEZIEUX
poètes provençaux et dit en parlant de R. de Barbe-
zieux et de quelques autres:
Guiihem de Montagnagol, Per Vidal,
Monge de Montaudon, Pons de Capdueil,
Richaut de Berbecil, ciasehum trop val. (1).
Barbiieri cite plusieurs fois Rigaut dans son Origine
délia poesia rimqta ; il nous reste de la chanson Atressi
com Vortfanz une traduction qui pourrait bien être du
docte Castelvelro, ami et collaborateur de Barbieri (-2 .
La biographie de Rigaut par Nostredame n'a aucune
valeur- Il y est dit que Rigaut fut « excellent mathémati-
cien », qu'après avoir été amoureux de « Clerc de Berre,
fille d'un gentilhomme, sieur d'Estravenes », il s'enamou-
ra d'une « danioy selle de la maison de Ponteves », qui
se serait appelée Anna d'après la lettre finale d'un cou-
plet de quatre vers composé par Nostredame et attribué
à Rigaut. Nostredame lui attribue encore, suivant son ha-
bitude, un « traité » intitulé Los Guyzardons d'Amor. Il
serait mort en 1383 ! Enfin, pour couronner de tout, (3)
Nostredame fait honneur à Rigaut d'une pièce qui est de
Pétrarque (cf. supra) et où se trouvent quelques réminis-
cences partielles de Rigaut de Barbezieux.
Au XVIIe siècle, Tassoni, dans ses Considerazioni
sopra le rime del Petrarca (1609), cite plusieurs fois
Rigaut, non à propos d'imitations proprement dites, mais
(1) Chabaneau avait noté : Le and? . 21. N'ayant pas le texte de la
Léandreide sous la main, j'ai demandé à M. G. Beirtoni de vouloir
bien me donner des renseignements sur ce renvoi ; et c'est à son
inlassable obligeance que je dois le texte de la Léandreide et les
deux notes qui s'y rapportent.
Cf. Renier, Giorn. Stor. Lett. ital. XXV, 311 ; XXVI, 300.
Ces vers ont été publiés aussi par Monaci, Testi antichi pro-
venzali, Rome, 1889, p. 118.
On en trouvera le texte dans Debenedetti , GU Stiudi proven-
zali in Italia nel cinquecento, p. 291. Cf. infra aux notes critiques
sur cette chanson.
(3) Voir sur les ^inventions ridicules de Nostredame notre édi-
tion des VU*, en particulier p. 352.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
55
au sujet de certaines expressions italiennes qui lui rap-
pellent des expressions semblables chez Rigaut. Ainsi
on trouvera cité (1) le vers suivant : M'es tan greu e tan
pesans, à propos de l'italien peso ; à propos de maniera,
il dit (2) que le mot est provençal et qu'on le trouve dans
le vers suivant de Rigaut : Qu'ieu no soi ges de la ma-
niera cl ors (Tassoni écrit lors) ; à propos de souvenire,
il rappelle (3) le vers de Rigaut : me vos non cal que
damor nous sove. Enfin, il rapproche (4) des vers sui-
vants de Pétrarque : Vostrè, donna, il peccato e mio fiai
danno ; La colpa è vostra e miol danno e la pena ce vers
provençal : Mon es lo dans e vostres lo pecat, qu'il at-
tribue à Sordel et qui est de Rigaut.
Enfin Borel, dans son Trésor des recherches et anti-
quités gauloises et françoises (Paris, 1655), cite d;^ « Ri-
gaud de Berbezil, poète provençal », au mot droguemens,
les deux vers suivants de Atressi com Vorifanz :
Ma chansos mer droguemanz
Lai on ieu non aus anair.
A
Demandons-nous, en terminant, quelles sont les raisons
qui expliquent la renommée dont notre troubadour a joui
auprès de ses compatriotes français du Midi ou du Nord,
des étrangers, de ses contemporains et de la postérité.
Ces raisons noite les avons exposées ailleurs longue-
ment (5) ; et il suffira de les résumer ici.
Tout d'abord il y a peu de chansons de troubadours
où apparaisse avec plus de netteté que dans les siennes
(1) Tassoni, Consid., p. 209.
(2) P. 241.
(3) P. 146.
(4) P. 441-42.
(5) Revue de Saintongz tt d'Àuni*, XXVII (1908), p. 198-215 ;
cf. aussi J. A»glft<ïe. Les Troubadours, p. 88-95.
56 RIGAUT DE BARBEZIEUX
la doctrine de 1' « amour courtois » dont les troubadours
furent les théoriciens. L'œuvne de Rigaut, quoique brève,
pourrait former, pour employer une expression de l'an-
cienne langue provençale, un « Doctrinal » ou un « Com-
pendi » de cette doctrine. Seulement la thèse de
l'amour courtois n'y est pas exposée sous la forme didac-
tique chère aux troubadours de la décadence ; peu ou
point de raisonnements ou de démonstrations ; partout de
la poésie, un peu subtile, sans doute, mais si gracieuse
et si légère, avec un vif souci de l'originalité que nous
avons déjà relevé.
L'amour est, suivant la doctrine des troubadours, une
faveur suprême, une grâce qu'on n'obtient de la pilié,de la
« merci » de sa dame que par une patience à toute épreu-
ve- Ecoutons notre troubadour parler avec une mépri-
sante pitié de ceux qui ignorent ce précepte essentiel de
la doctrine : « Celui-là est peu savant en amour, qui ne
sait pas souffrir et attendre.... (VII.) » C'est le même thè-
me que Rigaut développe dans la plupart de ses chan-
sons. Il ne faut pas l'accuser de manquer d'invention : le
cercle d'idées où se meut son imagination ne saurait trop
s'élargir ; il est victime, pourrait-on dire, de son ortho-
doxie amoureuse. En se conformant à la conception de
l'amour que ses prédécesseurs lui ont imposée, il renonce,
comme beaucoup d'autres troubadours, à chercher la
variété et l'originalité autrement que dans la forme. Mais
il n'est idée si simple et si « banale » qui ne revête, chez
un poète bien doué, quelque couleur d'originalité. Par la
subtilité et l'ingéniosité de son esprit Rigaut a su se dé-
fendre de la monotonie.
La dame aimée étant la « maîtresse », au sens noble
du mot, on n'obtient sa pitié que par un « service
d'amour » aussi rigoureux que le service de la chevale-
rie. La loyauté est, après la patience, ou en même temps
qu'elle, la plus grande vertu de l'amant ; on peut voir
dans la chanson Tôt atressi corn la clartatz del dia, com
ment notre poète parle de sa « dame », de son « servi-
RIGAUT DE BARBEZIEUX 57
leur » et de la loyauté : les principaux traits de la théorie
de l'amour courtois s'y trouvent réunis. (1)
La femme chantée par Rigaut n'est pas d'ailleurs une
pure abstraction ; elle a des yeux <c francs amoureux ei
clairs » dont les regards — les rayons ! — ont traversé
comme des flèches le cœur du poète. Il perd le sens en
voyant son corps gracieux ; car Mieux que-Dame est
un mélange de beauté et de jeunesse aux fraiches cou-
leurs (cf. Bc volria saber cVamor, v. 36) : et les désirs
qu'elle inspire au poète ne sont pas tous d'ordre irréel
(VI, v. 45). Quelle sincérité se cache sous les déclara-
tions de notre poète ? C'est une question quelque peu
difficile — et un peu vaine d'ailleurs — de chercher à en
apprécier le degré. Les thèmes traités par les troubadours
devinrent assez vite des lieux communs et le pins obscur
versificateur de cette époque peut donner à un lecteur
non averti une impression de sincérité et d'originalité
trompeuses.
Mais nierons-nous également le contraire, et que, sous
des formes conventionnelles se cachent de la sincérité et
de l'émotion ? il me paraît impossible d'aller jusque-là et
dp dônior ces finalités, qui font les vrais poètes, à toute
l'ancienne poésie provençale.
Pour Rigaul de Barbezieux en particulier, ce jugement
serait excessif. Le souvenir des romantiques, qui nous
obsède, no doit pas nous faire oublier qu'avant eux la
passion a su se faire entendre avec discrétion et mesure.
Que l'on rolise maintenant, anrès tons ces prolégomè-
nes et en les oubliant complètement pour ne se laisser
allor qu'au charme de la poésie, l'œuvre do nôtre trouba-
dour : o\ que l'on so démande si les contemnorains et
ses imitateurs, qui le cruront ooèto, se sont fromnés. Ni
los Méridionaux du XTTTe sioole ni les Italiens du XTYe
n'otni^nt de mauvais juges en poésie.
fl) Il manque cependant, dans l'œuvre de Rigaut, telle qu'elle
no:is est parvenue, l'idée du pouvoir ennoblissant, moralisateur de
l'amour, théorie qui parait avoir trouvé son expression la plue
complète chez les troubadours de la décadence.
58
RIGAUT DE BARBEZIEl X
TEXTE
I
Atressi com lo leos
I. Atressi com lo ieos,
Que es tant fers quan s'irait
De son leonel, quan nais
Mortz ses alen e ses vida,
5 Et ab sa votz, quan l'escrida,
Lo fai reviune et anar,
Atressi po>t de mi far
Ma bona domna et Amors
9 E garir de mas dolors.
II. Totas las gaias sazos
Venon et abrils e mais :
Ben deigra venir (rimais
La mia bon'escarida ;
14 Trop s'-es Amors endormida,
Qucnr donet poder d'amar
Ses ardimen de prejar.
Ai î quantas bona s honors
1(S M'a tout femens'e paors !
III. Ries fora lo guizardos
E cars e douz e verais ;
Per que m'abellis lo fais,
Si sa merces no m'oblida.
23 Aissi com de nau perida
Don nos no pat escapar
Mas per fors a de nadar.
Alressi for'eu ressors,
27 Doirm', ab un pauc de socors.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
50
IV. Marrit mi ten ê joios,
Soven chan, soven m irais,
Soven magrisc «et engrais ;
Qu'aissi ses en mi partida
32 A mors joios'e marrida,
Que ab rir' et ab plorar,
Ab consir et ab jogar,
Mostra sas ricas valors
36 En mi entais ris els plors.
V. Totas las bêlas faissos
Del mon son en vos e mais,
Damna, qu'anc res noi sofrais.
De totas valors complida ;
41 Si fossetz d'amar ardidn,
Re noi pogr'om melhurar.
Ab tôt so etz vos ses par,
E murs e castels e tors
^o D'onor e de beutat flors.
VI. Domna, Deus vos salv e-us gar !
Qu'om re no pot melhurar
En vostras finas lauzors ;
49 Mas per vos m'auci Amors.
VII. M'arm'e mon Cors — mais non par —
Veg inz en mon cor estar,
Que sai nulh'autra ricors
Nom -tengra ni murs ni tors.
I
I. — Je suis semblable au lion, qui s'irrite si furieuse-
ment, quand son lionceau naît sans souffle et sans vie,
et qui, en l'appelant de ses cris, le fait revivre et mar-
cher ; ainsi peuvent me secourir ma chère dame et
Amour, et me guérir de mes douleurs.
60 RIGAUT DE BARBEZ IEUX
II. — A chaque gaie saison, reviennent avril et mai ;
ma bonne étoile devrait bien revenir ; Amour a trop
longtemps sommeillé ; il me donna le pouvoir d'aimer,
sans m"accorder en même temps celui d'oser supplier.
Ah ! que de grands honneurs m'ont ravis la timidité et
la crainte !
III. — Q;;eîle magnifique récompense, et douce et
vraie, j'aurais eue ! Aussi je supporte avec joie mon far-
deau, pourvu que sa pitié ne m'oublie pas ! Comme le
marin qui ne peut s'échapper de sa nef naufragée qu'en
s'efforçant de se sauver à la nage, ainsi, dame, je me
relèverais, si vous daigniez me porter secours.
IV. — Je suis triste et je suis joyeux, souvent je
chante, souvent je me désole, tantôt je maigris, tantôt
j'engraisse, car Amour s'est divisé dans mon cœur en
amour joyeux et en amour triste ; en riant et en pleurant,
en rêvant ou en jouant, Amour me montre ses nobles
qualités au milieu des ris et des pleurs.
V. — Toutes les belles façons du monde sont en vous,
Madame, et plus encore ; rien ne vous manque, pour être
accomplie. Si vous étiez assez hardie pour aimer, il n'y
aurait en vous rien à améliorer. Malgré tout vous êtes
sans égale, mur, château et tour d'honneur, et fleur de
beauté.
VI. - Dame, que Dieu vous sauve et vous garde ! Car
on ne peut, rien ajouter à vos qualités parfaites ; mais
par vous Amour me tue.
VII. — Je vois Mon-Ame et Mon-Corps — quoique
cela n'y paraisse pas — rester dans mon cœur ; car [sans
cela] nulle autre richesse, ni mur ni tour ne me retien-
draient ici.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
II
Atressi com l'olifanz
I. Atressi com l'olifanz
Que, quai) chai, no -s pot levar
Tro que l'autre, ab lor cridar,
De lor voz lo levon sus,
5 Et eu segrai aquel us,
Quar mos mesfaitz m'es tan greus e p-esanz
Que si la cortz deJ Poi e:l ries bobanz
E l'adneitz prez dels leials amadors
No*m relevon, jamais non serai sors ;
Que denhesson per mi clamar mer ce
11 Lai on prejars ni razos no:m val re.
IL E s*eu per los fis amanz
Non pose en joi retornar,
Per totz temps lais mon chantar,
15 Que de mi noi a ren plus ;
Anz viurai com lo reclus,
Sols, ses solatz (qu'aitals es mos talanz).
Quar ma vida m'es trebalhs et afanz
E gaugz m'es dois e plazers m'es dolors ;
20 Qu'eu non soi ges de La maneira d'ors
Que, qui tl bat fort ni -1 ten vil ses merce,
El engraissa e melhura e reve.
III. P>en sai qu'Amors es tan granz
Que leu me pot perdonar
25 S'en falhi per sobramar
Ni renhei com lo Magus,
Que dis qu'el era Jhesus
E voile volar al cel outracuidanz,
Mas Deus baisset l'orgolh e lo sobranz ;
62 RIGAUT DE BARBEZIEUX
30 E mos orgolhs non es res mas amors ;
Per que merces mi deu ben far socors,
Que lo.cs i a on razos venz merce
E locs on dreitz ni razos no val re.
IV. A tôt lo mon soi clamanz
35 De mi e de trop parlar ;
E s'eu pogues contrafar
Fenix, don non es mas us,
Que s'art e pois resorz sus,
E u m'arsera, car soi tan malananz,
40 Ab mos fais digz messongiers e truanz ;
Resorsera en sospirs et en plors
Lai on beutatz e jovenz e val ors
Es que noi fa] h mas un pauc.de merce
44 Que noi sion assemblât tuit li be.
V. Ma chansos m'er drogomanz
:Lai on ieu non au s anar
Ni ab dreitz olhs esgardar,
Tan soi conquis et aclus ;
E ja hom non mi escus,
50 Mielhs de Domna, don soi fugitz dos anz,
Er torn a vos doloiros e ploranz,
Aissi co:l cers que, quant a fait son cors,
Torna morir al crit dels cassadors ;
Aissi torn eu, domna, en vostra merce ;
55 Mas vos non cal, si d'amor no rus sove.
VI Tal senhor ai en cui a tant de be,
Quan m'en sove no pose falhir en re.
VU. [Bols Berirles, joi s e prefcz vos mante ;
Toi quant volh ai, quan do vos me sove.]
II
I. — Je suis comme l'éléphant, «qui, quand il tombe,
ne peut se relever, jusqu'à ce que les autres, avec le
RIGAUT DE BARBEZIEUX 63
bruit de leurs cris, îe remettent sur pieds ; je ferai donc
comme lui, car mon méfait m'est si grief et si pesant
que si la noble et magnifique cour du Puy et l'adroite
intervention des loyaux amants ne me relèvent, jamais
je n'y pourrai parvenir, si, dis-je, ils ne daignent pour
moi crier « pitié », là où raison ni prières ne me ser-
vent de rien.
II. — Et si, avec l'aide des amants sincères, je ne
puis en joie revenir, pour toujours je laisse les chansons,
car de moi il ne reste plus rien ; mais je vivrai comme
un reclus, seul, sans soulas (tel est mon désir) ; car ma
vie m'est travail et fatigue, et joie m'est deuil, et plaisir
m'est douleur. Je ne suis pas de la nature de l'ours, qui,
si on le bat et si on le traite vilement et sans merci,
engraisse et devient mieux en point.
III. — Je sais bien qu'Amour est si grand qu'il peut
facilement me pardonner, si je faillis par excès d'amour
et si -j'imitai Simon le Magicien, qui dit qu'il était Jésus
et voulut, dans son outrecuidance, voler au ciel. Dieu
abaissa son orgueil et son insolence. Mais mon orgueil
à moi n'est rien qu'amour. Aussi Merci me doit-elle
secourir, car il y a tel cas où raison doit triompher de
merci et tel cas où droit ni raison ne vaut rien contre
IV. — A tout le monde je crie merci — de moi et de
mon trop parler — et si je pouvais imiter le Phénix,
cet oiseau unique qui se brûle et puis ressuscite, je me
brûlerais, la ni je me sons malheureux, avec mes fausses
paroles mensongères et indignes ; je ressusciterais en
soupirs et en pleurs là-bas près de celle où beauté et
jeunesse et valeur sont réunies et où il ne manque qu'un
peu de pitié pour que tous les biens y soient rassemblés.
V. — Ma chanson sera mon interprète là où je n'ose
aller ni lever les yeux, tant je suis humble et repentant.
64 RIGAUT DE BARBEZIEUX
Dussé-je ne pas trouver d'excuse, Mieux-que-Dame, vous
•que j'ai fuie deux ans, je reviens à vous plein de dou-
leur et de larmes. Comme le cerf, qui au terme de sa
course, revient mourir au cri des chasseurs, ainsi, ma-
dame, je reviens me mettre en votre merci. Mais il ne
vous importe, car vous m'avez ouublié, moi et mon
amour.
VI. — J'ai un tel seigneur, et en qui il y a tant de
bien, que, quand je pense à lui, je ne puis faillir en rien.
[VI. — Belle Emeraude, joie et valeur vous maintien-
nent ; j'ai tout ce que je veux, quand je pense à vous.]
III
Atressi com Persavaus
I Atressi com Persavaus
El temps que vivia,
Que s'esbaï d'esgardar
Tant qu'anc no saup demandar
5 De que servia
La lansa ni *.l grazaus ;
Et eu soi atretaus,
Mielhs de Domna, quan vei vostre cors gen
Qu'eissamen
10 M'oblit quan vos rcmir :
E us cug pnejar e no fauc, mas consir.
II Ab us douz esgartz coraus
Que an fait lor via
Per m os olbs se s retornar
15 El cor, on los tenc tan car,
Que si:l plasia
Ou'-aitals !'<>s naos chaptaus,
Dels trebalhs e dels maus,
Mielhs de Domna, que trac per vos soven,
RIGA UT DE BARBEZIEUX
65
20 Tan greumen,
Mais am per vos morir
Que d'autr" aver nul joi, tan vos désir.
III Sil vostre durs cors fos taus
Com la cortesia
25 Que :us l'ai d'avinen pai-lar,
Leu pogratz de mi pensar
Qu'anz m'auciria
Que*Ji« preges, quar non aus ;
Qu'en mon cor tenc enclaus,
30 Mielhs de Domna. de vos un pensamen
Tan jauzen
Que, quant en re m'azir,
Del douz pensar pert l'ir'ab l'esjauzir.
IV Si com l'estela jornaus,
35 Que non a paria,
Es votre ries prez ses par,
E l'olh amoros e clar,
Franc ses feunia,
Be'ls cors plazenz e gaus,
40 De totas beutatz claus,
Mielhs de Domna, e de bel estamen,
Oue:m defen
Lo pensar d'esmarrir :
44 Don no pot hom cLeslonhar ni gandir.
V Bona domna naturaus,
Merce vos querria,
Que pogues merce trobar
Ab vos, que per autr'afar
Gaug no-jn daria ;
50 Mercerus clam e non aus,
Merees es mns captaus.
Mielhs de Domna, si merces no:us en pren.
Veramen
5
66 RIGAUT DE BARBEZIEUX
M'er per vos a morir :
55 Res mas meroes no:m pot de mort garir.
VI VieLha de sen e de laus,
Joves on jois lia,
Vielha de prez e d'onrar,
Joves de bel domnejar,
60 Lonh de folia,
Vielh' en totz faitz leiaus,
Jov'on joyenz es saus,
Mielhs die domna, vielh'en tôt bel joven
Avinen,
65 Vieiha se s velhezir
E joves d'anz e de gent aculhir.
VII Mielhs de Domna, en rei no me repen,
S'en aten
Lo joi qu'es a venir,
70 Que bon' amor gazanh' om ab servir.
III
I. — Je suis semblable à Perceval (au temps où il vivait)
qui regarda avec étonnunont la lance et le Graal,
au point qu'il n'osa jamais demander à quoi ils servaient:
ainsi, Mieux-que-Dame, quand je vois votre corps gra-
cieux, je perds également le sens en vous contemplant :
je pense à vous prier et je ne le fais pas ; je rêve.
II. — Je conserve au fond du cœur les doux regards
cordiaux qui ont traversé mes yeux sans revenir en ar-
rière et je les tiens pour si précieux que, s'il lui plaisait
[à mon cœur ?] d'avoir cette' récompense des maux et
des tourments si durs que1 j'ai si souvent soufferts par
vous, j'aimerais mieux mourir par vous que d'obtenir
nulle joie die toute' autre : tellement, je vous aime;
III. — Si votre cœur dur avait un peu de cette cour-
toisie qui vous fait si gentiment parler, vous sauriez fa-
RIGALT de barbezieux 07
cilement que je m<e tuerais plutôt que de vous adresser
une prière ; tell ornent je suis timide , car en mon cœur
je tiens enfermé, Mieux-que-Dame, un souvenir si agréa-
ble de vous que, si je m'altriste un peu, cette douce pen-
sée fait passer ma tristesse et amène la joie.
IV. — Comme l'étoile du jour qui n'a pas sa pareille,
votre mérite est sans égal : vos veux sont amoureux et
clairs, francs et sincères : votne beau corps, si gracieux
et si joli, est la source de toute beauté, M ieux-que-D ame ,
e4 de toutes belles manières ; il empêche ma pensée de
tomber dans ta tristesse dont on ne peut s'éloigner ni se
sauver.
V. — Chère et noble dame, je rechercherais votre pitié,
si je pouvais trouver la pitié près de vous (car je ne me
réjouirais pour aucun autre motif) ; je vous crie pitié et
pas autre chose ; Pitié est mon Maitre (?) ; Mieux-que-
Dame. si vous n'avez pas pitié de moi, vraiment il me
faudra mourir par vous : la pitié seule peut me sauver
de la mort.
VI. — Vous êtes vieille par 1'inteî'ligence et la renom-
mée, jeune par la joie qui habite en vous, vieille de mé-
rite et d'honneur, jeune par votre aimable galanterie,
éloignée de toute folie, vieille en loyauté, jeune d'une
heureuse jeunesse, Mieux-que-Dame, vieille en toute
belle jeunesse avenante, vieille sans vieillir, jeune d'ans
et d'accueil courtois.
VII. — Mieux-que-Dame, je ne regrette rien quand je
pense à la joie future ; car en servant on gagne le véri-
table amour.
IV
Rem ct idava d'amor gardar
I Be-m cuidava d'amor gardar
Qe ja trop no:m fezes doler ;
68 P.IGÀUT DE BARBEZIEUX
Mas eras sai eu ben de ver
Qu'us no :s pot de Leis escramir,
5 Quant eu d'amar nom pose tenir
Leis que nu :m deinha peteinter ;
E car me torn' en nonchaler,
Per trop amar m'er a morir,
Qu'autr' amors no:m pot esjauzir
10 Ne aquesta no pose aver.
11 E quant eu eug mon cors lonhar,
No l'en pose partir ni mover ;
E quant la prec del remaner,
No vol mas parau'ias auzir.
15 E donc s que' poirai devenir ?
Cossi poirai far son plazer ?
Ja per so no\m deu mal voler
Ma domna si l'am e désir,
Ni ja per aiso no m'aïr,
20 Enanz m'en deu bon g rat saber.
III Mot volgra soils ab leis éstar,
Mas non ai aize ni lezer ;
E s'autre joi no:n pose aver,
Mot me platz quant .eu la remir ;
^5 Tôt lo cor mi fai esbaudir,
Quant pose sa grant beutat vezer
E d'aitan per que*m fai parer
Ma dl>mna que:il enoi ni :I tir,
Pois que d'aire; nom pose jauzir,
30 D'aitan m'en deu, si:l platz, valer.
IV Mot me saup gent mon cor emblar
Ma domna ab un bel plazer,
Qu'anc pois per mal ni per temer
No:m pogni jorn de leis partir.
De grant dolor mi fai languir :
S'autra merce nom vol aver.
RIGALT DE BARBEZIEUX
Fara'm morir en bon esper
Cela -que^m pogra leu garir ;
E pois no :.h platz del enriquir,
40 \o:m volha del tôt decazer.
V E pois nul ben no:m vol d-onar,
Sufra qu'eu l'am ses pro tener ;
Si faz eu do tôt mon poder,
Si que y 's aùtra part no:m vir ;
45 E la noit, quant eu cuid dormir,
L'esperitz vai ab Lei jazer :
Entre mos braz la cuid tener
E del joi qu'ai plane e sospir ;
D'aitan en dei mi donz grazir
50 Qu'ai cor m'estai matin et ser.
VI. E pois qu'Amors la:m fez chauzir,
Que tota gent a en poder,
Ja no m'o deu a mal tener
Ma damna, s'en l'am e désir ;
55 E &oJ qu'o volha en gral cuilhir,
En sa merce volh remaner.
IV
I. — Je pensais bien me garder d'Amour, de manière
qu'i^'p ne me fît plus trop souffrir ; mais maintenant je
sais bien, en vérité, que personne ne peut se défendre
contre lui, puisque je ne peux m'empêcher d'aimer celle
qui ne daigne pas me retenir (pour son amant) ; et com-
me elle n<e nie témoigne que de l'indifférence, je mourrai
de trop nimor. car nul autre amour ne peut me réjouir
et je ne puis obtenir celui-ci.
[I. — Et quand jr> pf-ise m'éloigner d'elle, je ne peux
ni m'en séparer ni partir ; si je lui demande en priant
70
RIGAUT DE BARBEZIEUX
de rester, elle ne daigne pas écouter m-es paroles. Que
pourrai-je donc devenir ? Comment pourrai-je lui plaire?
Ma dame ne peut m'en vouloir, si je l'aime et si je la
désire — et qu'elle n'aille pas me haïr pour cela ! — ;
elle doit au contraire m'en savoir gré.
JII. — Je voudrais bien être seul auprès d'elle, mais
je n'ai ni occasion, ni permission ; si du moins je ne
puis avoir d'autre joie, je suis très heureux quand je la
regarde : elle me rend le cœur tout joyeux, quand je
puis voir sa grande beauté ! Et puisque ma dame me
fait paraître que mon amour l'ennuie et lui déplaît, et
que je ne puis jouir d'autre chose (que de sa vue ?), elle
me doit, s'il lui plaît, secourir d'autant plus.
IV. — Elle sut gentiment m'enlever mon cœur, ma
dame, avec un doux plaisir ; car jamais dans la suite,
ni par douleur ni par crainte, je ne pus m' éloigner
d'eille. Elle me fait languir avec grande douleur : si elle
ne veut avoir pour moi aucune autre pitié, elle me fera
mourir au milieu de mon espoir, celle qui pourrait faci-
lement me sauver, et puisqu'il ne lui plaît pas d,© m 'en-
richir (c. a. d. de me rendre heureux), qu'elle veuille au
moins ne pas m'abattre complètement.
V. — Puisqu'elle ne me veut donner aucun bien,
qu'elle souffre que je l'aime sans obtenir de profit ; c'est
ce quei je fais de toute ma force, si bien que je ne me
tourne pas vers d'autres femmes ; et la nuit, quand je
pense dormir, l'esprit va coucher auprès d'elle : je crois
la tenir entre mes bras et de la joie que j'ai je gémis et je
soupire : je <V>is être d'autant plus reconnaissant à ma
dame qu'elle! est dans mon cœur matin et soir.
VI. — Et puisqu'Amour me la fit choisir, lui qui a
tout le monde en son pouvoir, ma dame ne doit pas me
tenir rigueur si je l'aime et si je la désire ; pourvu seu-
k'.nienl qu'elle veuille accueillir mon amour a son gré, je
veux rester à sa merci.
RIO ALT DE BARBEZIEUX
V
Be volria saber d'Amûr.
Be volria saber d'Amor
>'••'. a ve ni au ni enten,
Que tant l'ai requis francamen
Merce e de re no:m soc'or.
Es lier s nom sai vas sas armas défendre
Mas ab merce, que tant li soi acilis,
Que non es jois ni autre paradis
Per qu'eu camp j es l'esperar ni l'atendre.
Ja aten hom de bon senhor
Cui serf de bon cor lia'lmen,
Quan locs ni aizes l'o cossen,
De far ben a son servidor.
E fin'arnors deu ben cel sen aprendre,
Qu'esçart qu'a dneit sion siei don devis
Ni sera francs ni liai s ni fis,
Si que nuls hom no la:n posca reprendre.
Qu'aissi ven bes après dolor,
Et après gran mal jauzimen,
E ries jois après marrimen,
E loncs rep-aus apreis lafcfor,
E grand merecs per sofrir ses comtendre ;
Qu'aissi sec hom d'Amor los dreiz camis.
E qui los sec de eor e noi gandis,
Ab tal engenh pot hom ben amor prendre
Si corn la tigr' cil mirador
Que, per remirar son cors gen,
Oblida s'ir' e son turmen,
\ i ss ; . quan v<ei Ici cui azor,
72
RIGA.UT DE BARBEZ1EUX
32
Oblit mos mais e ma dolors es mendre.
E ja negus no s'en fassa devis,
Qu'eu vos dirai qui m'a a serf conquis,
Si o sabot z conoisser ni entendre.
36
V
Mielhs de Domna, mielhs de valor,
E mielhs de tôt ensenhamen,
E mielhs de beutat ab joven
Mesclat ab tan fresea eolor,
Qu'anc nuls archiers tan dreit no saup destendre
Qu'ela plus dreit no m'ai'el cor assis
La dolza mort don eu volh estre aucis,
7<0 Si per esgart d'amor no m vol joi rendre.
VI M'arma e mon Oors volria qu'il saubis
E mon captenh a quai dolor languis
Leials amies «quan no fai mas atendre !
I. — Je voudrais savoir si Amour voit, entend et com-
prend ; car je lui ai demandé grâce si sincèrement et je
n'en obtiens aucun secours ; la pitié seule peut me défen-
dre contre ses armes ; car je lui suis si soumis «qu'il
n'est joie terrestre ni joie de paradis pour lesquelles je
voulusse échanger l'espoir et l'attente.
II. — Tout homme qui sert son seigneur de bon cœur
et loyalement attend que le moment ou l'occasion lui per-
meltent 'de lui faire quelque bien. L'amour parfait doit
bien apprendre cet usage ; qu'il prenne garde que ses
dons soient convenablement distribues ; qu'il considère
qui lui sera franc, loyal et sincère, pour que personne ne
le puisse blâmer.
III. — Car c'est ainsi qu'après la douleur vient le
plaisir, au grand mal succèdent les joies ot un long repos
suit l-o labour ; de grandes faveurs récompensent les souf-
frances subies sans se plaindre ; c'est ainsi qu'on suit
V
RIGALT DE BARBEZIEUX 73
d'Amour les droits chemins ; si on les suit loyalement et
sans s'en éloigner, avec une telle adresse on peut bien
surprendre l'Amour.
IV. — Comme la tigresse devant un miroir, qui, pour
admirer son beau corps, oublie sa tristesse et son cha-
grin, ainsi, quand je vois celle que j'adore, j'oublie mes
maux et ma douleur est moindre. Que personne n'essaye
de deviner ; je vous dirai qui m'a conquis comme un
esclave, si vous savez le reconnaître et le comprendre.
V. — Mieux-que-Dame, Mieux-que-Valeur, et Mieux-
qne-toute-Courtoisie, Mieux-que-Beauté à laquelle se
mêle la jeunesse aux couleurs si fraîches, jamais archer
ne sut t:rer plus habilement que celui qui m'a mis droit
au cœur la douce mort dont je veux mourir si elle ne
veut pas me rendre la joie avec un regard (?) d'amour.
VI. — Je voudrais que Mon-Ame et Mon-Corps sache
d'après mon état dans quelle douleur languit l'amant
loyal, quand il se consume dans l'attente !
VI
Lo NOUS MES d'aBRIL COMENSA.
I Lo nous mes d'abri! comensa,
L'auzel cliantador
Chanton, cascus per baudor,
Qu'atendut an en parvensa
5 Lo pascor :
Mielh^ de Domna, atrelal entendensa
\fr-n de vos ab joi ei ab tomensa,
Qu'après los mais qu'ai traitz durs e cozenz
0 M'en venha*! bes amoros c plazenz.
74 RIGAUT DE BARBEZIEUX
II Qu'aissi com totz l'anz s'agensa
Per folh'e per flor,
Val mais lo monz per Amor,
Et Amors non a valensa
14 Ni honor,
Alielhs de Domna, ses vostra mantenensa,
Quar de totz bes estatz gras e semensa
Et c:\ vos es valors, beutatz e senz,
18 Mas per amor es plus valors valenz.
III Tant avetz de conoissensa
Per que'us fan senhor,
Amors, Jovenz ab Honor,
E-us portan obediensa
23 Cascun jor ;
Mi-eihs de Domna, doncs volhatz qu'Amors vensa
Vaste dur cor de bela captenensa,
Que ben sabetz que bels ensenhamenz
27 Es en amor fis e comensamenz.
IV Aver coven eschazensa
A fin amador,
E prenha en patz la dolor ;
Greu er qi ab Amor tensa
32 Que non plor.
Mielhs de Domna, en aquesta crezensn
Estauc ad'es e fauc ma peinipdensa
Tan que*us plassa lo mous enansnmenz
36 De digz se>s fagz ab douz esgartz plasienz.
V Tôt atressi com Durensa
Pert en mar mnjor
Son nom, que longeis non cor,
Eissnm.on pert ses falbensa
41 Sa color,
Miieilhs de Domna, donnn vostra prezensa.
Autra beutatz, ses tota retenensa,
RJGALT DE BARBEZIEUX 75
Vos la vostra, que tant es avinenz
45 Qu'atressi creis com la lun' encreissenz.
VI Mielhs de Domna, s'eu soi sai ves Palensa,
M'arma e mos cors vos reman en tenensa,
El nom d'amie vos er obedienz,
49 Ab que cresatz de sos ensenhamenz.
VI
I. — Le nouveau mois d'avril commence, les oiseaux
chanteurs chantent, chacun par allégresse, car il semble
qu'ils aient attendu le temps de Pâques .; Mieux-que-
Dame, j'attends de vous, dans la joie et dans la crainte,
une telle affection que, après les maux durs et cuisants
que j'ai soufferts, il m'en vienne un bien d'amour et de
plaisir.
II. — Car ainsi que toute l'année s'embellit par les
feuilles et par les fleurs, le monde vaut mieux par
l'amour et l'amour n'a ni valeur ni honneur, Mieux-que-
Dame, sans votre secours, car vous êtes graine et
semence de tout bien, et en vous se trouvent valeur,
beauté, intelligence, mais par l'amour la valeur vaut
encore plus.
III. — Vous avez (nul de jugement qu'Amour, Jeunesse
et Honneur font de vous leur seigneur et vous obéissent
chaque jour ; Mieux-que-Dame, veuillez donc qu'Amour
l'emporte en noble conduite sur votre cœur dur, car
vous savez qu'une noble conduite, est, en amour, la fin
et le commencement.
IV. — Il convient que le parfait amant ait du bonheur
<"t, qifil supporte' en paix la douleur — il sera difficile que
celui qui lutte contre Amour ne pleure pas — ; Mieux-
que-Dame, je suis toujours dans cette croyance et je fais
76
KIGAUT DE BARBEZIEUX
ma pénitence, jusqu'à ce qu'il vous plaise de faire mon
bonheur en paroles, non par des actes, avec de doux
regards agréables.
V. — Comme la Durance perd son nom dans la grande
mer, car elle nie court pas plus loin, de même, Mieux-
que-Dame, en votre présence toute autre beauté perd
sûrement ra couleur et n'en retient rien, si on la compare
à la vôtre, qui est si avenante qu'elle grandit comme la
lune au moment où elle croît.
VI. — Mieux^que-Dame, si je suis ici vers Palensa,
j'envoie M on- Ame et Mon-Corps en votre possession, et
au titre d'amis, ils me seront obéissants, pourvu que vous
ayez confiance en leurs bonnes dispositions.
VII
Pauc sap d'amor qui merce non aten
I Pauc sap d'amor qui merce non aten,
Des que :1 consen qu'om sufra et atenda,
Qu'en pauc d'ora restaura et esmenda
4 Totz los mais traig qu'a faigz lonc temps sufrir ;
Perqu'eu volh mais ab fin'amor morir
Que sens amor aver lo cor jauzen,
Qu'aissim fadét Amors, primeiramen.
II Per Dieu, Amors, anz que '.m fassaîs jauzen,
Primeiramen m'auretz rendut esmenda
10 Del grant maltrag e de la long' atenda
Don mi Earetz ena>nz mos jornz morir ;
So qu'a vos platz mi coven a sufrir,
\i\ enforsatz sufr'ien patz # cosisen,
14 Que proar volh s'om conquer qui aten.
IT1 Sabetz, Amors, por qu'eu vos o cosseî) 9
Car qui aten ni fai trop long'ntenda
RIGAUT DE BARBEZIEUX 77
Greu veiretz pois n'aia qualcun' e amenda ;
18 Per qu'eu 'n'am mais l'atenclens' e:l sufrir ;
Qu'eu non volh ges désespéra tz morir,
Anz volh saber de vfos primeiramen
21 Si ja:m faretz, Amors, nul temps jauzen.
IV Des aquel jorn que-us vi primeiramen
Ab cor jauzen ai estât s en esmenda ;
Ez ane nuls hom non fes tan long'atenda,
25 Agues conort de ren mas de morir,
Ouez eu no pose ta grau dolor snfrir
Ni hom fors Deu plus en pats non aten,
28 iQuar greu a ben qui a mal no consen.
\7 Bonn donma, grand mal trai qui aten ;
Mas qui consen lo maltrag e l'atenda
[A dreg quWmors li fass' après esmenda] ;
32 E s'anc hom trais trebalh per lonc sufrir,
Tant atendrai entre viur'e morir
Tro qu>e:m fassatz d'un douz esgart jauzen.
35 Qu'ab esgarl vens Amors primeiramt-n.
VI Miels de Domna, no mi laissetz morir,
Car mais non es maltragz mas de sufrir.
Per qu'eu volgra, s' Amors vos o consen^
30 Qu'en saubessetz quai mal trai qui aten.
VII
I. — Celui-là est peu savant en amour qui n'en attend
pas la pifcfé, puisqu' Amour consent qu'on souffre et qu'on
attende; rar en peu de temps Amour répare et amende tous
les maux qu'il a fait longtemps souffrir ; c'est pourquoi
je préfère mourir en connaissant l'amour parfait que
78
RIGAUT DE BARBEZIEUX
vivre le cœur joyeux, mais sans amour : car ce sont les
sentiments qu'Amour me donna à ma naissance.
II. — Pour Dieu, Amour, avant que vous me rendiez
joyeux, vous m'aurez d'abord accordé réparation pour la
grande peine et la longue attente qui avanceront l'heure
de ma mort, Ce qui vous plaît, il me convient de le sup-
porter, et soumis j'accepte de souffrir en paix, car je
veux voir si on gagne à attendre.
III. — Savez-vous, Amour, pourquoi je l'accepte ?
C'est parce que celui qui attend — et qui attend longue-
ment — vous verrez difficilement qu'il en ait ensuite
quelque récompense. Aussi j'aime mieux l'attente et la
patience, car je ne veux nullement mourir désespéré ;
mais je veux d'abord savoir de vous, Amour, si jamais
vous me rendrez heureux.
IV. — Depuis ce jour où je vous vis pour la première
fois le cœur joyeux, j'ai été sans dédommagement, et ja-
mais nul homme qui n'aurait eu de consolation que dans
la mort ne fit si longue attente ; je ne puis souffrir une
aussi grande douleur et personne, hors Dieu, n'attend
plus patiemment, car celui qui ne consent pas au mal
obtient difficilement du bien.
V. — Noble Dame, celui qui attend supporte un grand
mal, mais celui qui accepte la souffrance et l'attente a
droit qu'Amour lui fasse ensuite amende ; et si jamais
homme a souffert pour avoir longuement attendu, j'at-
tendrai entre la vie et la mort jusqu'à ce que d'un doux
regard vous me rendiez joyeux, car c'est par un regard
qu'Amour vainquit premièrement.
VI. — Mieux-que- Dame, ne me laissez pas mourir, car
il n'ost souffrance que d'attendre : aussi voudrai s-je, si
Amour vous le permet, que vous appreniez par la quel
mal souffre celui qui attend.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
79
VIII
Pois qu'en mi dons es tan d'onor e sen
1 Pois qu'en mi dons es tan d'onor e sen,
Caps e fis es de pretz e de valors,
Be degr' haver temench(a) e paors
De falhir en dir so que no fos gen ;
5 Mas per aiso ieu de ne no m'esmai,
Ans tanh qu'eu si' ades plus fis e gai,
Qu'ins en mon cor ai tais essenhamentz
Qui:m ve de leis on es pretz e joventz,
9 Per qu'eu no pose ges nulha re falhir.
II Be dei aver bon cor e fi talen,
Pois M'os ïrezors messenha ez Amors ;
Ja dans no:m pot tener lausenjadors
De leis no diga so qifer avenen,
14 Tan m'abetlis mi dons e tan mi niai
La benenansa qu'es, aiso sapehai,
De totas soberaina e pla&entz ;
Ez am trop mais sos dolz captenementz
18 De nulha autra que:m pogues enriquir.
111 Valentz domna de grant essenthamen,
Cui Deus a datz tantz gratz e tantz honors
(Que de sa man no fez tan granz luzors
Luna ni sols no par tan resplanden),
23 Quar moilz escurs plus clar qu'ail temps de mai
Respland on es, quan par lo sol el rai,
Ieu clam merce mi dons tan dotlsamentz
De mon maltraich aissi dels granz tormentz
27 Qu'en ai sofert per leis cui tant désir.
1Y. Ar s ni eu be que dit ai faillimen,
Quar no-1 pessei, quan dis tan granz folors ;
80
RIGAUT DE BARBEZ IEl.X
A leis mi ren merce per sas dolsors,
Qu'ades de cel qu'eu dis ieu me repèn ;
32 No voi'il ja dir qu'ar ieu per leis mal trai,
Anz creis ades lo granz désirs qu'ieu ai
De leis onrar, que totz mos pessamentz
I ai mes, ja n'er de so falhimentz
36 Que m retraia d'amar lei e servir.
V. Meillz de. Do mm a, tan vos a m fin amen
No 'm pose astrair de dir vostras lauzors :
Be sai que trop plus senatz lauzadors
No pôirian retrair tôt eissamen
41 Lo pretz e*l sen e*l gai solaz que*m fai
Amar e ja de lei no mi partrai,
Montre que viu serai sos bevolentz
E totz aclis aissi enteiram»entz
45 Per La melhor qu'el mond pogues chausir.
VI Ves tramontana va tost e corren
A Mon Trezaur e di, se nom seicors,
Dan cobrara del sieu fis amadors ;
E se lui perd no Ter pros de nien,
50 Anz li er dans, quan sos ami ex, deschai ;
Meroe li clam tan mais qu'ieu dir no:l sai.
Dieus, quant veirai son bdl cors tan jausentz
Qu'ieu tan désir con lei 'star solamentz
54 Tan qu'ieu en ver ncl sai retrair ne dir.
VII Mi dans saip be mon cor senes guerentz,,
Tant a de sen e tant es conoissent,
Qu'en leis es totz lo mailtraig e*l garir.
RIGALT DE BARBEZIEUX
81
VIII
I. — Puisqu'en nia dame il y a tant d'honneur .et d'in-
telligence et qu'elle est commencement et fin de Mérite et
de Valeur, je devrais bien avoir crainte et peur de me
tromper en disant quelque chose qui ne fût pas convena-
ble ; mais pour ceci je ne me trouble en rien ; au con-
traire il convient que je sois toujours plus parfait et plus
gai, car dans mon cœur il y a telle sagesse, qui me
vient de celle où sont Jeunesse et Prix : aussi ne puis-je
me tromper en rien.
II. — Je dois bien avoir noble cœur et amour parfait,
puisque j'ai pour maîtres dans cette science Mon-Trésor
et Amour : jamais médisant ne peut me porter préjudice
au point de m'empêcÏÏer de dire d'elle ce qui sera ave-
nant, tellement ma dame me plaît et tellement son bon-
heur m'est cher : car elle est, sachez-le, gracieuse au-des-
sus de toutes les autres, et j'aime beaucoup plus ses dou-
ces manières d'agir que celles d'aucune autre qui pût me
rendre heureux.
III. — Noble dame de grande sagesse, à qui Dieu a
donné tant d'agrément (?) et tant d'honneur, Dieu de sa
main ne donna pas autant d'éclat à la lune et le soleil ne
paraît pas si resplendissant — car l'obscurité resplendit
là où vous êtes plus brillamment qu'au temps de mai.
quand le soleil paraît dans un rayon, — je vous crie pitié,
dame, bien doucement pour ma souffrance et pour les
grands tourments que j'ai soufferts pour celle que j'aime
tant.
IV. — Maintenant je sais bien que j'ai mal parlé, car,
lorsque j'ai dit de si Grandes folies, je ne les pensai pas :
je la remercie de sa douceur, car je me repens aussitôt
de ce que j'ai dit. Je ne veux plus dire que je souffre à
e
82
RIGAUT DE BARBEZ I EUX
cause d'elle, mais au contraire en moi s'accroît toujours
le grand désir de l'honorer, car j'ai mis en elle toutes
mes pensées et jamais je no commettrai cette faute de ces-
ser de l'aimer et de la servir.
V. — Mieux-que-Dame, je vous aime si parfaitement
que' je ne puis m' abstenir de dire vos louanges ; je sais
que des louangeurs de beaucoup plus de talent ne pour-
raient aussi bien dire le mérite, l'intelligence et la gaîté
que me font [vous] aimer ; jamais je ne- me séparerai
d'elle, tant que, vivant, je serai son ami et je serai com-
plètement soumis à la meilleure que je puisse choisir au
monde.
VI. — Vers le Nord va-t-en vite et en courant trouver
Mon-Trésor, et dis-lui que, si elle ne me secourt pas, elle
éprouvera du dommage au sujet de son fidèle amant ; si
elle le perd, elle n'en aura aucun profit, mais ce lui sera
un dommage si son ami déchoit. Je lui crie pitié du
mieux que je sais dire. Dieu ! quand verrai-je son beau
corps si agréable ; je désire tant être seulement auprès
d'elle, que je ne sais en vérité ni l'exprimer ni le dire.
VII. — Ma dame connaît bien mon cœur, sans qu'elle
ait besoin de garants, tellement elle a d'intelligence et de
connaissance ; car en elle est tout le mal et tout le
remède.
IX
Tôt atressi com la clartatz del dia
I Tôt atressi com la clartatz del dia
Apodera totas altras clartatz,
Vpodera, doimna, vostra beutatz
E la valors or) ppetz e'ifl cortesia,
5 Al meu semblant, totas celas del mon.
Per que mos cors plus de vos no s cambia,
RIGALT DE BARBEZIEUX
Bela domna, de servir e d'onrar,
Aissi corn cel que pass' un estre.it pont
9 Que no s'ausa nula part desviar.
II Qui dreit camin seg de re non desvia,
Perqu'eu m'en soi del lot asseguratz ;
E s'ab a m or dèu valer lialiaz,
Eu soi ben cel qui meils trobar deuria
14 Meroe del plus leial amie del mon ;
Qu'en mi non es enjanz ni tricharia,
Ni'n Irobarelz jamais gran, aiso-m par ;
Dont si *m destrui vostr'amors ni tu confon,
18 Jamais no -m vdh de servir esforsar.
III Pois anc vos vi, donna, vos ai sema
Mas una res er si vos m'enganatz :
Meus er lo danz e vostre er lo pecatz,
E pois auretz del dan una partia ;
23 Ben lo dizon luit li savi del mon
Que oel sl'I dan cui es la senhoria,
Per que m devetz, Domna, del dan gardai*,
Que vostr'om soi e per vostre -.m respon,
27 Per far de mi so qu'om del sieiu deu far.
IV Domn'etz de mi, qu'eu non aus dir amia,
Car non es ges de vers vos l'amistatz,
Per qu'eu m'en soi vor^onhos et iratz,
Car d'amor es tan pauca ma chausia
32 De vos qu'eu mais désir que re del mon ;
Qu'aissi m'a tôt Amors en sa badia
Qu'en mi non pot null' ochaizo trobar,
Ni el meu cor nuls -enjanz non s'escon
36 Que ja "m posea Amors oebaisonzr.
V Mas ieu consir si merces me valria,
0 genz servi rs o pretz o amistatz,
Que ben sl>ven trrspassa voiluntatz ;
E pot esser que merce l'en penria
84 RIGAUT DE BARBEZIEUX
41 De mi que l'am mais d'altra re ciel mon,
Ni non es drëitz, sitoL om se fadia,
Qu'om se deia per tant désespéra r ;
Quel seu respcit ai res-peit que m'aon
45 A-mors e joi, sitôt me lai Lardai*.
IX
I. — Comme la clarté du jour surpasse toutes les autres
clartés, ainsi il me semble que vous surpassez, dame,
toutes les autres femmes du monde, par votre beauté, par
votre distinction, votre mérite et votre courtoisie. Aussi
je ne cesse plus, beiile dame, de vous servir et de vous
honorer, semblable au voyageur qui passe sur un pont
étroit et n'ose s'écarter de sa route.
II. — Qui suit un droit chemin ne s'égare pas ; aussi
me suis-je complètement rassuré. Si auprès d" Amour la
loyauté devait avoir quelque puissance, je suis bien celui
qui devrais trouver pitié plus que le plus loyal ami du
monde. Car en moi 'à n'y a ni mensonge ni tromperie,
et il me semble que vous n'y en trouverez jamais le moin-
dre grain ; si donc votre amour me détruit «et me tue,
jamais plus je ne veux m'ef forcer de servir.
III. — Je vous ai servie, dame, depuis l'heure où je
vous ai vue ; mais voici cei qui arrivera, si vous me
trompez : à moi sera Le dommage, mais à vous sera la
fanle et vous aurez même une part de dommage ; car
tous lès savants du monde disent que le dommage va à
celui qui tient la seigneurie ; aussi devez-vous m'en
garantir, dame, car je suis votre serviteur, je me recon-
nais pour tel et vous pouvez me traiter comme il est
d'usage de le faire.
TV. — Vous êtes ma « dame » et je n'ose vous appeler
mon « amie » ; car de votre part il n'y a point d'amitié.
RIGAU'J DE BARBEZIEUX 85
Aussi suis-je humilié et attristé, si petite est la part
d'amour qui me vient de vous, de vous, dame, que j'aime
plus qu'autre chose au monde : car Amour me tient si
bien sous sa domination qu'il ne peut trouver en moi
aucun prétexte à reproches : el aucune tromperie dont
Amour puisse me reprendre ne se cache en mon cœur.
Y. — Mais je me demande si la Pitié me viendrait en
aide} ou le service courtois. le mérite ou l'amitié, qui
bien souvent, l'emporte sur la volonté ; et i)l pourrait se
faire qu elle prît pitié de moi qui l'aime plus qu'aucune
autre chose au monde : et ^d'ailleurs] il n'est pas juste,
même si on se fatigue à attendre, qu'on se doive désespé-
rer, car, en songeant à elle, j'ai 'i 'espoir qu'elle me comble
d'amour et de joie, quoiqu'elle me fasse bien attendre.
X
'I l [T DEMANDON Ql 'ES DEVENGUd' AmORS
1 Tint demandon qu'es devèngud5 Amors :
Et eu a todz dirai ne la vertat.
Tôt enaissi com lo solelhs d'estat,
4 Que per totz locs mostra sas resplandors
Kl ser s'en vai colgar, tôt eissamen
0 fai Amors, que, quant a 4ot cercat
E non troba ren que si' a sou grat,
8 Torna s'en lai don moc premeiramen.
11 Ounr senz e pretz e largues'e valors
E luit bon aip i eron ajoslat
Ali fin'amor per far sa voluntat,
12 E i ern jois, domnejars et honors ;
Tôt atressi com lo falcs que deisser:
Vas son au/.el quan l'a sobremontat,
86 BIGAUT DE BARBEZIELX
Deissendia ab douz' umilitat
16 Amors en cels qu'amavon leialmen.
III Amors o fai si com lo bos austors
Que per talen no -s mou ni no's débat,
Enanz aten tro qu'om l'aia gitat,
20 Pois vole pren son auzeii quand, l'a sors :
E fin' Amors aissi garda et aten
Jove domna ab enteira beutat,
On tuit li ben del mon son assemblât,
24 E noi falh g es /Vmors s'aital la pren.
VL E per aisso volh sufrir mas dolors,
Que per sufrir son maint rie joi donat,
E per sufrir maint orgolh abaissât,
28 E per sufrir venz nom lauzenjadors ;
Qu'Ovidis diz el libre que no men
Que per sufrir a hom d'amor son grat
E per sufrir son maint paubre montât
32 E sufrirs fai maint amoros jauzen.
V E doncs, domna, pois que gaugz e va<îors
S'acordon tuit -en la vostra beutat,
Com no i metetz un pauc de piedat,
36 Ab que -m fessetz al m eu maltrag socors ?
Qu'aissi com cel qu'el foc d'efern s'espren
E mor de set ses joi e ses clardat,
A très si mor, et tem n'aiatz pecat,
40 Si m'aucissetz, pois rcs no -us mi defen.
VI. Pros convtessa >e gain, ab pretz valen,
Oun tôt' avetz Campanh' enluminât,
Volgra saupsetz l'amor e l'amistal
44 Que *us port, car lais m'arm'e mon cors dol
VIT. Bels Paradis, luit li dotza renhat
Aurion \)vo àè\ votre en9enham-en.
RIGAUT DE BARBEZIELX
87
X
I. — Tout le monde demande ce qu'est devenu Amour;
a tous je dirai la vérité à son sujet. Amour est semblable
au soleil d'été, qui. après avoir montré partout ses splen-
deurs, va, le soir venu, se reposer ; ainsi Amour, ayant
erré en tous lieux sans rien trouver -qui soit à son gré,
retourne à son point de départ.
II. — Car Intelligence et -Mérite, Libéralité et Valeur,
et toutes bonnes -qualités s'ajoutaient en lui à l'amour
parfait pour faire sa volonté ; il y avait aussi la Joie, la
Courtoisie et l'Honneur ; et comme un faucon «qui fond
sur sa proie après l'avoir dépassée (m. à m. surpassée),
ainsi Amour descendait, avec douce bonté, dans ceux qui
aimaient loyalement.
III. — Amour fait comme le bon autour, qui ne se
débat ni ne s'agite de désir, mais -qui attend qu'on l'ait
lancé : puis il s'envole et prend son oiseau quand il s'est
('•levé au-dessus de lui ; ainsi Amour parfait observe et
épie la jeune dame de beauté parfaite, en qui sont ras-
semblées toutes les qualités ; Amour ne se trompe jamais
quand il la prend ainsi.
IV. — Aussi veux-je supporter mes maux : car pour
récompenses de nos souffrances nous son) données main-
tes belles joies ; la souffrance abaisse maints orgueilleux
''I vient à bout des médisants. Ovide dit dans un de ses
livres — et vous pouvez le croire — ■ que par la souf-
france on obtient la faveur de l'amour, que. pour avoir
souffert, maints pauvres sont devenus riches, et que la
souffrance remd maint amoureux joyeux.
V. ■ El puisque Joio el Mérite s'unissent en vous,
dame, à la beauté, pourquoi n'y ajoutez-vous pas un peu
88 • .RIGAUT DE BARBEZIEUX
de pitié, qui me serait si profitable dans ma détresse ?
Car, semblable à celui qui brûle au feu d'enfer, et meurt
de soif sans joie et sans lumière, ainsi je meurs ; et je
crains que vous ne commettiez un péché si vous me
tuez, moi que personne ne défend contre vous (?).
VI. — Comtesse noble et gaie, à la renommée brillante,
qui avez rempli de votre éclat toute la Champagne, je
voudrais que vous sachiez l'amitié que je vous porte, car
j'abandonne dans la douleur Mon-Ame et Mon-Cœur.
VII. — Beau Paradis, votre courtoisie serait suffisante
pour tous les douze royaumes.
APPENDICE I
« PLANH )) POUR LA MORT DU COMTE LE PROVENCE (1)
I. En chantanz [ieu] plaing e sospir
Lo gran dan q 'a Proenza près,
Qe mortz es lo meiller dels très
O'el mond poguez nuls hom chauzir.
5 Ailas ! qant ai sovinenza
Del pro comte de Provenza
(1) Ce planh se trouve uniquement dans le ms. Câmpori (a), où
il est attribué à Rigaut de Barbezieux (p. 426). J'en ai donné une
édition critique, avec tr^luction italienne, dans les Stndi lettèrari
e Unguistiei dcrficati a P. Raina, Firenze, 1911, p. 597. M. A. Jean-
roy a proposé ensuite {Jïomania, XLI, 108) quelques corrections fort
heureuses (vv. 27, 38, 56, 59) que j'accepte, natureFement, dan^
cette nouvelle reconstitution. Au v. 3, M. Jeanroy a aussi raison
d'inte. p: éfer (lo meiller) dels très « des trois meilleures personnes
du monde ». Je penx citer un exemple d'une locution analogue dans
Raimb. d'Aurenga, Escotatz, vv. 40-41 : e sut me -v partitz de ta z
très — qu e\ mon von a, mm vos, lur par (Appel, Chr. 4' éd., 77 ;
Crescini, Mélange s CJiabaneau, p. 315). M. Jeanroy (p. 111) pense
que l'attribution de a' est erronée et que le « comte » célébré est
Raimon-Berauger IV (+ 1245). Si la pièce, au contraire, appnr-
tient à Rigaut, le « comte » serait Alfonise TI (+ 1209). La ques-
tion demeure ouverte. Giulio Bertoni.
RIGALT DE BARBEZIEUX 89
Oon era francs e fis e debonaire,
Lo cor rai part, per q'ieu rio m (1) puesc eslrair.i
Non plagna-1 mal, qi qe nestia mutz,
10 O n mantener Dieu s era faits eseuU'..
11 Bel segnor Dieu(s), per mantenir (2)
Los vostre[s] s'er' eneontra mes
Cels qi s'eran per forç' empres (3
Del vostre dreg a retenir.
15 Mas era sai, ses faillenza,
Pos lo pros coms de Proenza
Es mortz} que vos en seretz demandaire ;
Pero ben sai que si *1 coms visques gairo,
C'en breu fora us chascus rccrezut/..
'20 Ah que. segnor. no'l fallis vnstr' aintz.
IIT E doues qe poiran devenir
Cavalier, donnas e borges,
Pos mortz es lo pros coms marques ?
Ni'l autre com poiran garir ?
i?5 C'ab la soa mantenen/a
Eran tuit, cil de Proenza
Onratamen i: en patz e ses mal faire ;
Pos li meillor vei qe tornan tuit vaire.
Ou'esser degran contra los malvofI]gutz.
30 E mantener los meias e'is menutz.
VT Segner Papa, a vos me gir,
Car es caps de trastotz los bos.
Que fassatz pregar e pregv^
T el qu'on la crois vol [e] mort, suffrir,
35 Per nostre torz a garenza,
Qu'ai pro conte de Proenza
(1) Ms. vôn (avec -n barré par le correcteur du rrs., P. del Nero).
(2) Ms. rnanfcn' corrigé sur mantens.
(3) Ms. forrom, près.
(4) Ms. oront eue.
(5) Ms. pro centende proenza.
90 KIGAUT DE BARBEZIEUX
Fassa perdo cl met' el seu repaire,
Pos nos (1) l'a tout, cui (2) er' en luec de paire.
Ensembre vos con era entenduz
40 Contra :1s tirans per gleiza malvoilgutz !
V. Gloriosa, plassa-us (3) d'auzir
Mos pr-ex, per (4) las vostras merces,
Si; us platz quei vostre Fil] degnes
Pregar c'ab si deî-gfnj acuïllir
45 iLo pro comte ses bistenza
E «que nos don en Proenza
Segnor leial, franc e de paz amaire
E qi am Dieu e gleiza, ses cor va ire,
C'aissi sera onratz e car tengutz
50 E per los seus e peils autres te-nzutz.
VI. Aiatz bona sovinenza,
Pros contessa de Proenza,
53 D'amar, d'onrar los bos e de ben faire,
E membre vos del comte vostre paire,
E castiatz los granz faitz e*ls menutz
56 Ouan los aures (5) per veritat saubuiz.
VII. Ben fai cel qi ben comenza,
Mas icu aug dir en Proenza
5 9 Que bos comenz (6) non pot profechar gaire
Ses bona fin, qu'eu aug a totz retraire
Oue bos fagz es oer avol fin perdutz
02 E per bona lauzatz e car tengutz.
Notes
Mm traduetiom (StUdi lett. e ling, cil., 590) doit être
corrigée dans les passages suivants :
(1) Vis. ones.
(2) Ms. qu.
(3) Ms. prr/asxmis.
(4) M s. rprr.
(?>) Ms. quon ÎOS autres.
(6) M», coms.
RIÇAUT DE BARBEZIEUX 9|
Vv. 3-4 : « la meilleure des trois personnes, qu'on put
choisir au monde, est morte ».
Vv. 11-17 : « Beau Seigner Dieu, pour soutenir vos
partisans, il (le comte) s'était aliéné ceux qui s'étaient
efforcés d'usurper votre droit. Mais maintenant je sais
assurément, puisque le comte de Provence est mort, que
vous revendiquerez ces droits » (Cf. Jeanroy, Romania,
XLI, p. 110).
V. 27 : ses mal faire « sans qu'on leur fît du mal »
(Jeanroy, p. 111).
V. 38 : « il remplaçait, pour nous, notre père ».
• Vv. 55-56 : « jugez, appréciez les fautes, grandes el
petites, quand vous les aurez sûrement connues ».
V. 59 « Un bon commencement ne peut profiter sans
bonne fin. »
G. B.
APPENDICE II (1)
I. Si co-' solelhs nobles per gran clardat
On plus es aut gieta mais de calor
E'is plus bas locs destrenh mais per s'arclor
Que ls autz que son peds venz plus atemprat,
5 Tôt enaissi Amors ab nobla cura
Aiita per pretz destrenh me plus fortmen
Que*m troba bas e a tôt son talen
No fai us ries en cui Amors pejura
Quar orgolhs i cossen.
II Be*m troba bas et a sa voluntat
Cela qu'eu am ses tola autr'amor,
Ou'enaissi -m ten en fre e en paor
Com !o girfalcs? quant a son crit levât,
14 Fai la grua, que tant la desnatura
(1) Chanson de PeiTe die Cols, d'Aurillac, attribuée à R. â<e Bar-
bezieux ; of. l'introdirotiom. Elle a été publiée dans lès Trouha-
étourê CantaHenê du duc de la Salle et de R. La v and. TT. 538-541 :
Notes Camp1., p. 106.
92
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Ab sol son crit ses autre batemen
L a fa i cazer e se s t orna s la pren,
Tôt en ai s si ma do mua noble para
18 Me lie 3x1 lasse -m pren.
ÏII Bcm li'eim pren ma domn' e:m fier e:m bal
E-jïi fa morir sospiran ses dolor
E m'rr'. lo cor ab un foc de doussor
Que m'a mes inz entre '1 cor ed costat
23 Si cod fîametz, que ses tota mesura
Art lo leo ab son espiramen.
Mas il val tan que on plus m'art soven
Plus me reviu ab una pauca cura
27 D'un dons esgart plazen.
IV. Tant es plazenz plus la vei mais m'agrat
Del seu gent cor e plus vas leis ador ;
Doncs fora dreitz que regardes s'onor,
E qu'en agues si #1 plagues pietal :
32 Que'l focs que m'art es d'un' aital natura
Que mais lo volh on p'ius lo sen arden,
Tôt enaissi co*s hanha doussamen
La salamandr'en foc et en ardura
36 En trai son noirimen.
V. Noiritz fui eu en petita edat
Que la servis e disses sa valor,
E soi plus ries de nulh emperador
Quant ela m'a de sos olhs regardât ;
41 Ou'aissi garçlan m'enantis e*m melhura ;
Mas mon cor trop vas Amor plus sufren
Que*] filh d"6] duc per Sangua la plazen,
Ou an la laisset sobro sa vestidura
45 A la fon en dormen.
NOTES
Le texte est publié d'après les mss. Cf a
V. 16. Chabaneau |U'o|)os<> : e s'estorn' es la pren
RI G AU T DE BARBEZIEUX 93
V 37. Cf. B. de Ventadour (Chab.). V. 43 Sancha ?
(Cliab.), Langua (Lavaud). Ee ms. f a Vicenïïa. V. 44.
Baiset ? (Chab.)
APPENDICE III
Chanson anonyme (1) (fragment)
1 Eissamen com la pantera
Oui porta tau bon'odor
El n si bona color
i Que non es bestia salvatge (2)
Qui per torse per outratge
Sia tan mata ni fera
Que si long com pot auzir
8 Non a nés près lei morir ;
Et en altretal semblansa
Mi ten Amors en balausa
Que "m fai segre so que non puesc aver
12 E sec mon dan per far lo seu plazer.
N Ni ja per so no -m planhera
\egun jorn de] tort d'amor,
Ans prendrai en gang dolor
10 De son gent cors de paratge,
Mas qu'el' agites en coratge
Merce, que noi es enquera.
Aissi no *m pot res garir.
20 De mon maltrait e merir
Fors ab sa simpla semblansa
El ab sa rions' aroindansa
On a tan gran beltat en son poder,
24 Per que non pose laissar de lei s veder.
(1) f!hanson anonyme que Gaston Paris voudrait attribuer à
R. de Barbezienx ; cf. Introduction. Texte d'après Ba>rtsoh . CJirest.
'Prov., 6e éd., col. 252.
(2) De/s forme® comme salvafgs (v. 4) au Heu de salvatja se retrou-
vent ailleurs chez ]es troubadours ; cf. Stimming, Berfran de Born,
3* éd. (1913). p. 211.
94
RIGAUT DE BARBEZIEUX
isroxES
/. — Atressi com lo leos.
Mss. utilisés (1) : B C I J (K) M R U «
Autres mss. : A D De G L N 0 Q S W a. (De n'a
que la strophe II, W la strophe I francisée).
Editions critiques : cette chanson a été publiée par
Rartsch, Chrest. Prov., 6e éd., d'après A B I M 0 R U
W.
Attribution : tous les mss. attribuent cette chanson à
R. de Barbezieux, sauf 0 W, où e'ile est anonyme.
0 et a ont un envoi différent de celui des autres mss.
0. Marme mon cor mais nom par
Veg inz en mon cor estar
Que sia nul autra ricos
Nom tengra ni murs ni tors.
a. Car me mon cor ies nom par
Ne ieuz e mon cor estar.
Oe sai mill autra ricors
Nom tengra ni murs ni tors.
Un envoi commençant de même se trouvait aussi dans
un ms. connu de Nostredame (probablement le Chanson-
nier de Sault), comme on peut le voir p. 146 de l'édition
Chabaneau-Anglade, où sont cités comme se trouvant
dans la « couple finale », les mots suivants : M'arma e
mon corps.
Il semble qu'on puisse rétablir ainsi le texte de ce
second envoi :
(1) Cette formule indique les manuscrits utilisés par Chabanean.
Nous en avons consulté d'autres à l'occasion.
RIGAUT DE BARBEZIEUX 95
M'arme mou cors — mais no -m (ou non) par —
Yeg inz en mon cor «estai*,
Que sai nulh' autra ricors
No to tengra, ni murs ni tors.
Nous croyons à l'authenticité de cet envoi et cette pièce
est à rapprocher des autres pièces où apparait ce senhal:
M'arma e mon Corn, c'est-à-dire des pièces V, VI, X.
IL — Atressi com l'olifanz.
Mss. utilisés : B C Da I (K) J M R U /.
Autres mss. : A De G H L N 0 P Q W X a b.
Attributions : tous les mss. attribuent cette pièce à
K. de Barbezieux, sauf O W X où elle est anonyme.
Editions critiques : cette pièce a été publiée par C.
Appel Prov. C Ju\, 3e éd., p. 70, d'après les mss. ABC
D H I O H U et par V. Crescini, Manualetto proven-
zale, 2e éd., d'après les mss. B C D I. Sur la traduction
italienne du XVIe s., cf. l'Introduction.
Les Leys d'Amors (III, 286) en citent le premier vers,
sans donner le nom de l'auteur.
Y. 8. pretz, Chabaneau a traduit par intervention, sens
qui paraît amené par l'adjectif adreit^ mais qui n'est pas
le sens ordinaire de pretz : pretz est à rapprocher de ries
bobanz, c'est le mérite, la valeur : le troubadour fait
allusion à la valeur, à la distinction des amants du Puy
autant qu'à leur adresse.
V. 11. Merces ne peut être répété : doit être remplacé
par razos : f>reHar doit être maintenu. (Chab.)
Au v. 20, je trouve, dans mes notes de cours de 1896,
l'observation suivante de Chabaneau. « Tous les mss.
donnent Dedalus [il s'agit sans doute des mss. utilisés par
Chabaneau, car a donne ycarus^ H micarus], mais un
seul ms. italien donne la leçon lo magus. Ce manuscrit
:\ été utilisé par l'auteur des Centi novelle antiche. Un ms.
96 RIGALT DE BARBEZ1EUX
analogue a été connu par le chanoine Plà. Ba.rbieri le
connaissait aussi. Ce mage était Simon le Magicien ».
Y. 37. Deux autres troubadours, Peire Vidal et
Raimbaut d'Orange, ont fait allusion au Phénix, mais
ils n'ont pas tiré de cette allusion le même parti que
Rigaut : pour les deux elle est un prétexte à un jeu de
mots (Fenics, jenir).
E volh esser en vos Fenics
Qu'autra jamai non amarai
Et en vos m'amor fenirai. (P. Vidal, éd. Anglade,
XLV, 92-94).
Plus -que ja fenis Fenics
Non er q'ieu non si' amies. (R, d'Orange, Mahn,
Ged., n° 320, str. 12).
La traduction italienne citée dans Y Introduction, et
due sans doute à Castelvetro, donne corne il Mago ;
mais cette traduction paraît faite d'après le même ma-
nuscrit qui a servi à Barbieri et ne représente pas une
leçon nouvelle.
Str. VII. Il faut rejeter cette tornade (Chab.). Elle, se
trouve dans CJ ; om. AGHa.
V. 55. M. P. Meyer (Romania, 1910, p. 104) entend :
« si vous ne vous laissez pas conduire par l'amour », ce
qui équivaut à « si vous ne me témoignez pas quelque
amour ». Les deux tornades n'ont pas été traduites par
le traducteur italien.
Sur l'imitation de cette chanson par Chiaro Davanzati
et Bondie Dietaiuti, cf. Supra, Introduction.
///. — Atressi com Persavaus
Mss. utilisés : C I (K) R T.
Autres mss. : D G N O Q S W X a.
Attribution : tous les mss. attribuent la pièce à R. de
Barbezieux, sauf O W X où elle est anonymo.
RIGAUT DE BARBEZIEUX 97
Edition d'après les mss. C I R : Rochegude, Parnasse
Occitanien, p. 276.
V. 1 «et suivants : allusion au roman de Chrestien de
Troyes, Lè Contes del Graal (Perceval), où l'on lit :
E li vaslez les vit passer
E n'osa mie demander
Del Graal cui l'an an servoit....
(Ed. G. Baist, v. 3205)
On remarquera la curieuse analogie de nosa et de no
saup du texte provençal : il semble même que la lansa
soit sortie du 3e vers ici cité : lan an servoit.
Y. 42-45. La leçon de I et T est bien différente et elle
est préférable. (Chab.) Chabaneau avait écrit au v. 43 /o
martir, qui est la leçon de la plupart des mss. Nous écri-
vons esmarrir avec Rochegude.
Y. 45. Le sens de naturaus n'est pas sûr : sincère ?
Mais ce sens ne paraît pas convenir ici : plutôt distin-
guée, noble, sens qui n'est pas rare pour ce mot.
V. 50. Ans du Lat. * alid + s, pour aliud.
V. 57. Liar se rencontre souvent avec le sens d'habiller
et desliar avec le sens contraire (Chab.). Mais est-ce bien
le sens ici ? Plutôt habiter, séjourner.
V. 62. Sans : est-ce la fraicheur de la jeunesse ou le
bonheur d'être jeune ? Nous préférons ce dernier sens.
Y. OS. ( oit. seu ? Chab.).
IV, — Bem cuidava d'amor gardar.
Mss. utilisés : CI (K) /.
Autres mss. : A D H N d.
Attribution : Daude de Pradas C, Guiîlem de la Tour
I2 K2 d ; R. de Barbezieux, les autres mss., y compris la
table de C.
7
98 RIGALT DE BARBEZIEUX
Les rimes de cette chanson sont en er, ir, sauf au pre-
mier vers de chaque strophe, qui se termine en — ar.
Sur 55 vers, 49 rimes appartiennent à des verbes (prin-
cipalement à l'infinitif), 6 à des substantifs, parmi les-
quels sont plusieurs verbes substantivés (poder, plazer).
On remarquera, aux vers 5-6, les doublets tener, tenir.
dont 1 emploi nous est d'ailleurs connu par les Razos de
trobar de Raimon Vidal de Besalu et par les Leys d'A-
mors : les formes en — ir sont considérées par les au-
teurs de ces ouvrages comme des formes françaises.
V. 13. — Del remarier ; cf. même emploi d'un infinitif
— substantif, v. 39, del enriquir.
V. — Be volria saber d'amor.
Mss. utilisés : B C I (K) M R T f.
Autres mss. : A D (Da De) G H L P 0 W a.
Attribution : P attribue cette chanson à Folquet de
Marseille ; elle est anonyme dans W ; les autres mss.
l'attribuent à R. de Barbezieux.
Cette pièce a été imitée, au point de vue métrique, par
Bernart d'Auriac, de Béziers (deuxième moitié du XIIIe
s.), dans sa chanson à la Vierge : Be volria de la
melhor ; cf. Azaïs, Troubadours de Béziers^ 2e éd., p. 52.
V. 11. Qan luocx (locs B) ni aizes lo AB : Chabaneau
préférait cette leçon (qui est d'ailleurs attestée par la plu-
part des mss.)
V, 14. Devis est le participe passé de devire.
V. 25. Voici un extrait d'un Bestiaire provençal : «Can
la I rida à sos cadels <i'ls cassadors la casson, quel volon
emblar sos tridos, els meton miralhs per aqui que els
van, e prendo sos tridos. E cant La trida a perdut sos
cadels, ela torna forsennada e sec per esclau los cassadors
<> broba los miralhs e mira se, e a tal gang, can se ve,
(pic tota sa dolor pert, el aisi s'oblida de sos tridos. »
Tnxle de A:ppell, Prov. Chrest., 3° éd.. n° 125, 1. 46. On
trouve "lie autre allusion du môme genre chez le trouba-
dour I'). Alanhan de Narbonme :
RIGALT DE BARBEZIEUX 99
Lo nions es si cnm la triga
One, miran se, sos natz layssa.
V. 30. Devis doit signifier ici devin ; le cas sujet
s'explique par l'emploi attributif du verbe se faire.
Y. 31. La leçon a serv est donnée par A B D
(a serf L): G 0 donnent aissi, R asi, W ad soi.
V. 41. Il faudrait saubes ; saubis n'est pas très correct,
mais il y en a d'autres exemples dans la poésie proven-
çale. (Chabaneau). Chabaneau a gardé cor, mais il vau-
drait mieux cors : m'arma e mos cors indiquerait l'être
tout etntier.
VI. — Lo nous mes d'abril COMENSA
Mss. utilisés : G I (K) R.
Autres mss. : D De (str. IV) G H J N 0 W. T >us les
mss. attribuent la pièce à K. d& Barbezieux, sauf W
qui l'attribue à Gaucelm Faidit.
Le texte de Chabaneau est conforme, sauf quelques
changements purement orthographiques, au texte de
Raynouard, Choix, III, 453.
V. 28. — Raynouard et Chabaneau ont : Ar si coven..
Le texte de la plupart des mss. non utilisés par Cha-
baneau est assez différent, de celui-ci : auer couen escha-
zensa De, aur couen escaçenza H, ar couen escazenssa J.
auer coue eschaenza G. aver pais es chaenza Q aûr con-
vient et cheence W. Nous lisons : aver coven escazensa*
Il y a changement de construction du verbe coven, suivi
d'abord d'un infinitif, puis d'un subjonctif.
V. 45. La luna es creissenz, Raynouard, Chabaneau ;
de même Le ms. H. I. I. creissenz /. Nous lisons en-
creissenz avec les mss. G Q.
V. 46. Palensa : Plasensa / (d'après Chabaneau), om.
R ; Meils de Dompna sius estaitz vers Plazenssa J M. d.
D. s'en soi sai vas Palenza H M. d. D. seu ichai ves
100
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Palença 0 M. de D. seu sonchai [la Ie main ichai comme
Q] vers Palenza G. iLa leçon Palensa parait sûre; on com-
prend que des copistes italiens aient écrit Plasensa, le
contraire se comprendrait moins bien. Palensa ne paraît
pas se rencontrer ailleurs chez les troubadours. Palencia
était dans le royaume de Léon, dont les rois ne sont pas
connus comme protecteurs des troubadours. Je suppose
que Rig.au t a voulu simplement faire savoir à sa dame
qu'il était en Espagne et que Palensa est surtout amené
par la rime. Voici une note de Chabaneau : « La bio-
graphie nous dit qu'ill alla en Espagne après la mort de
sa dame. Nous avons pourtant une pièce à elle adressée
et datée de Palensa, c'est-à-dire de Palencia dans Je
royaume de Léon. Peut-être vaut-il mieux lire, avec un
autre ms., Plasensa : ce serait alors soit Plaisance en
Gascogne, soit Plaisance en Italie. Rien n'empêche de
supposer que notre poète, à l'exemple des autres trouba-
dours, ne soit allé jusqu'en Italie. Mais je tiens pour Pa-
lensa. Il faudrait conclure du rapprochement de ce vers
et de la biographie que notre poète avait, une première
fois, visité l'Espagne : c'est là qu'il fit la connaissance
de don Diégo. S'il ne l'avait pas déjà connu, comment
l'idée lui serait-elle venue d'aller, après la mort de sa
dame, se retirer auprès de lui ? Cette pièce semble indi-
quer que ce serait en Espagne qu'il serait allé après son
méfait, »
V. 46-47. M'arma e mon cors doivent être considérés
comme un seu'l mot ; de là le verbe au singulier.
V. 'j8. El noms Raijnouard. Les mss. ont des leçons
diverses : el noms damia H mai la mia / mas damia G
mais damia Q. « Amia ne peut aller ici : il faut : mon
âme et mon corps, au litre d'ami, vous seront reconnais-
sants. » (Chabaneau). Nous avons en conséquence corri-
gé amia en amie.
V. 49. Creire de, cf. d'autres constructions semblables
dans Lévy, Prov. Suppl. Wœrlerbuch. Ensenhamens a
ici un sens assez vague : bonnes intentions, dispositions ?
UIGALT DE BARBEZIEUX
101
VIL — Pauc sap d'amor oui merce non atfn.
Mss. utilisés : IKd (qui ne forment qu'une famille)
Cette chanson est remarquable au point de vue métri-
[ue ; on le verra par le schéma suivant :
I i | | | ' s
S 5 f3 ï ^
S C <d 2 (=3
2 | * §
t.
Cl
<r> ce c co C
" i I * V |
102 RIGALT DE BARBEZIEUX
On remarquera que les rimes 3-4, 5-6 alternent de
strophe en strophe.
Les couplets impairs sont identiques sauf alternances
des rimes 1 et 2, 7 «et 8. De même pour les couplets
pairs. Cette symétrie n'est pas d'ailleurs absolue dans le
texte des mss., qui terminent les vers 27-28 par consen,
aten et les deux vers suivants également par consen,
alen ; tant au point de vue du sens qu'au point de vue
de la métrique, la correction que nous avons introduite
dans le texte (et qui était indiquée par Chabaneau) s'im-
pose. On remarquera que celte forme métrique est aussi
compliquée, sinon plus, que celle de la sextine, inventée
par Arnaud Daniel.
V, i. Il faudrait ici s ; ma:s quand s doit s'attacher
à une chuintante, on peut la négliger. (Chabaneau). Cf.
cependant faigz dans le même vers.
Y. 11. Ouanz I (Mahn, Ged., n° 719). Y. 13 et eu for-
satiz I et a.
V. 23. Chabaneau avait écrit senes menda ; esmenda
est réclamé par la métrique. V. 25. Proposition relative
complétive avec suppression de que. V. 20 la / et a. V.
27-30 : sur les changements introduits à la rime, cf. supra.
V. 26 qu'eu / a ; la la. Y. 28. de mal la, corr. Chaba-
neau. Y. 31. Lacune dans les ms. 1. complétée par Cha-
Oanëau. V. 35. / et a ont veric : lire vens ? Y. 36 laissai,.
/; corr. Chabaneau : en provençal l'impératif négatif se
met au subjonctif. V. 38 e cossen /.
La pièce se trouve encore dans le ms Câmpori (texte
dans Bertpni, // Canzoniere provenzale di Bernart Amo-
ros, p. 239). Mais ce texte -est identique à celui d-es mss.
/ K D ; on y trouve, en particulier, la même confusion
de rimes, aux vers 27. 28. 29. 30 et la même lacune au
v. 31. Yoici les deux ou trois variantes que j'y ai rele-
vées : v. 3 f/ticn au lieu de quom. v. 11 au anz, v. 27
sen esmenda.
RIGAUT DE BARBEZIEUX
103
17//. — Pois qu'en mi dons es tan d'onor e sen
Cette chanson ne se trouve que dans le ms L (publiée
dans YArchiv fur das Studium der nèueren Sprachen,
XXXIV, p. 429). La pièce paraît apocryphe à Chabaneau
et nous partageons son avis.
Le ms L est du XVe siècle et il est assez médiocre. Le
nom des poètes a été en général, ajouté plus :ard et ni
marge (Archiv, I. s., il8). C'est le cas pour la présente
chanson (ibid. p. 421).
La pièce est des plus banales et des plus médiocres ;
eEe ne rappelle pas, dans son ensemble, la manière compli-
quée, mais fine et gracieuse de R. de Barbezieux. Une
strophe doit avoir suffi pour faire attribuer à Rigaut la
paternité de la chanson : c'est la strophe qui commence
par Miels de Donna, senhal qui était, pour ainsi dire, la
marque propre des poésies de noire troubadour.
Il y a de nombreuses fautes contre la règle des cas.
dont quelques-unes, à la rime, peuvent se corriger : ainsi
les rimes en — ors (rimes 2,3 de chaque strophe) peuvent
se réduire à — or (notre traduction est faite d'après ces
dernières formes, mais pas dans tous les cas cepen-
dant Cl)). Ce «r_mi est aussi grave, comme l'a remarqué
Chabaneau, ce sont les formes rares ou incorrectes em-
ployées par l'auteur de cette chanson.
Voici les principales : v. 7, enservhamens au cas régime;
v. 12, lausenjadors pour lausenjaire ; v. 22, il faudrait
resplandens : v. 26, aissi pour el est inconnu en proven-
çal : v. 31. cel pour so est également inconnu. Il y a
des formes rares qui ne so rencontrent pas dans R. de
Barbezieux : v. 15, sapçhai, à la rime (quelques exemples
dans Flamenca) : v. 38/(0, astrair^ retrait, formes d'in-
finitifs très rares.
Pour toutes ces misons il nous paraît peu probable
fl) Ainsi valons paors (str. I) psnvent se réduire à valut, paar :
mais Amors (str. TT) est obligatoire et lauzenjador., si on admet la
forme de ce régime en fonction de cas sujet, doit prendre s.
104 RIGAUT DE BARBEZIEUX
que cette pièce soit de Rigaut de Barbezieux. Chabaneau
se demande si elle ne serait pas d'un auteur italien peu
familier avec le provençal correct ; il a relevé plusieurs
coupes toutes italiennes.
Chabaneau n'a pas conservé, dans son texte, l'ortho-
graphe italienne du manuscrit et il a introduit quelques
corrections peu importantes d'ailleurs. On les trouvera
indiquées ci-dessous.
V. 4. Coupe italienne (Chabaneau). La correction de
ne du ms. en en n'est peut-être pas absolument néces-
saire.
V. 8. Qim ve vas L ; peut-être daus (Chabaneau).
V. 20. Lire grat probablement ; il faudrait iant'honor.
V. 22. Luna me paraît être un cas oblique, construit
sans préposition.
V. 24. Nel rai L. Chabaneau considérait rai comme un
cas sujet et demandait s.
V. 55. Querer L.
Une hypothèse reste possible au sujet de l'attribution
de cette chanson : c'est que la strophe V soit réellement
de Rigaut et qu'elle ait été intercalée soit par le poète
anonyme, soit par le copiste. Les formes astrair, retrair,
rares, il est vrai, s'expliqueraient peut-être par l'origine
sain ton geaise de Rigaut (au vers 54 on trouve encore
rctrair) ; pour rendre plus vraisemblable l'attribution de
cette strophe à Rigaut de Barbezieux, nous pourrions
faire remarquer que le dernier vers
Per la melhor, qu'el mond pogues chauzir
se trouve à peu près textuellement dans le planh
sur le- comte de Provence (v. 3-4) :
Oe es mortz lo meiller dels très
O'e/ mond pogues nuls hom chauzir.
Mais si l'identité des ternies est assez frappante, l'ex-
pressi m est assez banale : et amis croyons que L'attribu-
tion du planh à IL de Barbezieux est très douteuse : cf
ITnIroduction.
RIO AU T DE BARBEZIEl'X
105
IX. — Tôt atressi com la clartatz dee dia
Mss. utilisés : I (K) N T.
Autres mss. : H L L2 d a et a (ms. Câmpori)..
Remarquer au point de vue métrique que mon se
trouve à la cinquième rime de chaque strophe.
V. i. EU représente e li, li étant une autre forme plus
rare de l'article féminin.
V. 6. Mos cors équivaut au pronom personnel eu ;
cependant ici il y a une nuance que ne peut exprimer le
pronom.
V. 11. J'inclinerais à traduire : je me suis assuré de
cela, c'est-à-dire que je suis un droit chemin.
V. 22. Chabaneau note sur sa copie : Pétrarque. Je
trouve aussi dans une note sur Tôt atressi com la clar-
tatz l'indication suivante, sans renvoi : « 3e strophe a été
imitée par Pétrarque. » Je n'ai pas su retrouver ce pas-
sage : cf., à propos des imitations faites par Pétrarque,
l'introduction.
V. 31. Chauzia ; Chabaneau a corrigé sur une autre de
ses copies jauzia, nui est d'ailleurs le texte de a (çau-
zia H).
V. 30. Nous considérons voluntatz comme un accu-
satif pluriel : cf. un pluriel semblable dans une chanson
d'Alfonse II d'Aragon, Bartsch, Chr. Prov., 6e éd., c. 93.
Amislatz du vers précédent paraît suspect à Chabaneau ;
il est cependant aussi dans H, où la strophe est complète,
tandis qu'aile esi incomplète dans / et dans a.
V. 44. A son égard, en songeant à elle, j'ai l'attente,
l'espoir (Chabaneau).
X. — TUIT DEMANDON QU'ES DEVENGUd' AmORS
Mss. utilisés : B C I (K) M R T LU Ç.
Autres mss. : A D De G H N (bis) P G W a.
Attributions : Folcuel de Marseille P 'ç , Peire Raimon
M, anonyme W.
106 RIGAUT DE BARBEZIEUX
L'ordre des strophes est très variable dans les mss.
Cette pièce est une de celles qui ont été le p'ius appré-
ciées, si on em juge par le nombre de manuscrits qui l'ont
conservée.
Dans le ms. r die est francisée et elle est attribuée
à Forkes (= Folquet) de Marseille, avec la mention son
poitevin. Le « compas » de cette chanson a été imité par
Folquet de Romans, Quan lo dous temps.
V. 10. aip] faitz a aips G aibs 0 aib H.
V. 16. Humilitat, bonté, condescendance ; on invoque
souvent YhumilHat de Dieu, de la Vierge (Chabaneau).
V. 20. l'es sors Chabaneau; tant er sor a, la sors GHQ;
nous préférons cette leçon.
Str. IV. Sofrir, dans cette strophe, a les deux sens de
souffrir et de patienter : ili est difficile de rendre dans la
traduction cette nuance, à cause du sens un peu imprécis
du provençal sofrir.
V. 29. Cf. Ovide, Am. II, IX, 44 (ap. W. Schrœtter,
Oi 'id und die Troubadours, Halle1, 1008, p. 43) : Sperando
cerle gaudia magna feram. Cf. encore Am., III, II, 7,
d'après Stron.ski, Folquet de Marseille, p. 78.
V. 32. E suffrir fai maint hom irat iauzart a ; e sofrirs
fai maint amoros i au zen G ; e s. f. mant amoros iaçen
Q ; e s. f. m. Amador i. H ; e s. f. m. hom irat iaçen I
De ; donex sufrirai tro que trop chauzimen Raijnouard.
Nous préférerions la leçon maint hom irat qui marquerait
mieux l'opposition avec jauzen.
V. 40. Pois vos no ni defenl a ; pois nulz jois mid'sn
G ; pois nuls jois mi lefen O ; Dois nulz nous no mi
defen H.
V. 41 et 51. Cette tornade, 1res importante, n'est pas
flous tous Los manuscrits : mois il ne semble pas possi-
ble qu'elle ne so;l pas do R. de Barbeizieux. « Cet envoi
est très important : d'abord il manque presque partout ;
il ne sn retrouve que dans les manuscrits récents. Faut-il
l'admettre comme l'œuvre de Richard ? Ou est-ce une in-
RIGAUT DE BARBEZIEUX 107
lerpolation ? La comtesse de Champagne était la fille
d'Aliénor d'Aquitaine. Elle avait hérité de sa mère un
goût prononcé pour la poésie galante. Chrestien de
Troyes avait composé beaucoup de poésies pour elle. La
comtesse de Champagne mourut en 1198 ; elle s'était
mariée de bonne heure en 1137. Ceci nous permettrait de
placer l'activité poétique de Rigaut de Barbezieux cà la
fin du XIIe siècle. Il aurait donc été contemporain des
plus grands troubadours. » (Chabaneau).
Voici les diverses leçons des manuscrits.
Hai [en marge gentiljcom tessa d'iouen — Oe loi auez
côpagnê lumiltat — Car saubtez be lamors e iamistal —
Qeus port car lais marma emon cô* dolè G ; Hai contessa
de iouen — Oe tôt aueç capâgnan lu minât — Car saubes
lamor e lamistat — Oeus port car lais marma et mon
co i' doîê 0 : Ai ai ai pros comtessa de iouen — Oe totz
auez campainn' aluminat — car saubessetz l'amor e l'a-
mistat (manque un vers) H. Nous avons préféré à la
leçon tan mal. qui ne signifie pas grand chose, et que
Chabaneau avait adoptée, la leçon m'arma e mon cors,
cette locution se retrouvant trois fois à l'envoi dans R. de
Bnrb:v.i^ux (/. str. 7 : T\ str. C : 17, sir. 6). Chabaneau
avait écrit Que Campanes avez enluminât ; nous préfé-
rons avec la plupart des mss. Que tot'avetz CampafiK
enluminai.
Le dernier envoi (v. 45-46) ne se trouve pas non plus
dans tous les mss. Bels Paradis est un nouveau senhal.
Les douze royaumes sont-ils douze tribus d'Israël ou
les douze royaumes de l'époque ? (Chabaneau). Voïci les
leçons des mss. qui contiennent cet envoi. Enparadis tut
li dozo regât — Aurion v>er d'uosfere sn:pmmi G: El paradis
tut li doche régnai — Auno pro del uostr'enseingna-
men 0 ; Bel Paravis fuit H doze reigna — Aurion pro
de] uostrVns^ingnaiwm T). L'envoi se Irouvp encore dans
les mss \ B <>\ TT A : fleh paravis, B Bels parai is.
108
KIGAUT DE BARBEZIEUX
GLOSSAIRE
Ab tôt so, I 43, malgré tout cela.
Aclis, V 6, VIII 44, soumis.
Aclus, II 28, vaincu.
Aip, X 10, qualité.
Aize, IV 22, occasion ; V, 11, circonstance, facilité.
Alen, I 4, haleine, souffle.
Anz que, III 27, avant que.
Aondar, IX 44 (non subj. prés. 3e p. sg.), donner en abondance.
Apoderar, IX 2, dépasser, surpasser.
Archier, V 37, archer.
Ardimen, I 16, hardiesse.
Ardre (s'), II 38 39 (condit. arsera) se brûler.
Arma, cf. arma awa; noms propres.
Assire (el cor), V 38, mettre (au cœur).
Aus (pour dis), III 50, autre chose.
Austor, X 17, autour.
Aver, II 15, dans l'expression de mi noi a ren plus.
Avinen [d'), III 25, agréablement.
Azirar (.s'), III 32, s'attrister.
Bobanz, II 7, richesse, splendeur.
Caler, II 55, dans l'expression mas vos non cal, il vous importe peu.
Captaus, chaptaus, III 15 gain, bénéfice, III, 51, maître, chef ?
Cassador, II 53, chasseur.
Caste! (d'onor), 1 54, château (d'honneur).
Causia, IX 31, part. pass. du verbs chauzir ; cf. la note à ce veirs.
Cazer, II 2, (ind. prés. 3 p. sg. chai), tomber.
Gers, II 52, cerf.
Cl a m anz (esser), II 34, plaignant.
Clar, III 37, clair, en parlant des yeux.
Claus (de totas bevtatz), III 403 clef.
Confondre, IX 17, détruire.
Conquer&r a serf, V 31, conquérir comme esclave.
Consentir, VII 2, employé comme impersonnel neutre.
Cortsir, I 34, rêve, mélancolie.
Contrafar. TI 36, imiter.
Cor, VIII .55^ cœur • cf. m'arma e mon cor, aux noms propres.
Corps, HT 23, TV 11, TX 6, employé, comme en a. fr., en fonction
de pronom personnel.
Cors, TT 52, course.
Dar (gang), TTT 49, donner de la joie.
D< (après comparatif), TX 41, pats.
RIGAUÎ DË BARBEZIEUX
109
Desirar, III 22, aimer.
Deslonkar, III 44, s'éloigner.
Du a tendre, V 37, tirer de l'arc.
De vis, V 30, devin.
Devis, V 14, part. pass. de de aire diviser 1
Dornnejar, III 59, courtiser les dames.
Drogoman, II 45, interprète.
Efern, X 37, enfer.
Encreisienz (luna), VI 45, qui croît.
Enforsatz, VII 13, vaincu, soumis.
Engraissai, I 30, II 22, engraisser.
Ensenhamen, V. 34. X 46, courtoisie, VI 26, conduite courtoise^
noble, VI 49 (cf. la note sur ce vers), VIII 19, sagesse.
Entendensa, VI 6, affection ?
Esbaïr (s'), III 3, s'étonner.
Escœpar, I 24, échapper.
Escarida (bona), I 13, bonne chance, heureuse destinée.
Eschaenza, VI 28, chance, bonheur.
Escremir (s'), IV 4, se défendre contre.
Escridar, I 5, appeler.
Escurs, VIII 23, adjectif substantivé V obscurité.
Esgardar, III 3, regarder.
Esgart, III 12, regard.
Esjauzir, III 33, réjouir (employé* substantivement).
Es?naiar (s'), VII 5, s'inquiéter.
Esmarrir, III 43, s'attrister.
Esser a, III 54, marque l'obligation ; ra'er per vos a morir, il
me faudra mourir pour vous.
Estamen {bel). III 41, belles manières.
Estât, VI 16, au sens de esser être.
EsteJa ; cf. lornaus.
Fariar, VII 7, enchanter.
Fadiar (se), IX 42, se fatiguer dans l'attente.
Faire, III 11. (ind. prés. 1" p. sg. fauc).
Fais, I 21, fardeau.
Faissos (bêlas), I 37, façons, manières.
Faix, X 13, faucon.
Féminin TII 38, tromperie.
Fin, fina, I 48, parfait.
Fus/ir, II 50, (pass. indéf. soi fugitz) fuir.
Gandir, ITT 44, V 23, s'éloigner.
Garir, III 55, sauver.
110
RIGAUT DE BARBEZIEUX
Gtous' III 39, amené par la rime au lieu de gais.
Grau, IX 16, grain (sert à renforcer la négation).
Grat (culhir en) IV 55, accepter, admettre.
Honora (pW, ), T. 17, honneurs.
Jornaus (estela), III 34, du jour.
Lauzors, I 48, qualités dignes de louanges, vertus.
Leonel, I 3. lionceau.
Leos, I 1. lion.
Liar (ou se liar ?), III 57, se lier, se joindre ; cf. la note
Loc, II 32, V 11, occasion.
Longeis, VI 39, plus loin (comparatif neutre).
Luna, VIII 22, lune.
Magrir, 1 30, (ind. prés. 1° sg. magrisc) maigrir.
Malananz, II à9, malheureux.
Maltrag, VII 37 et pas s., malheur.
Marrit, I 28, 32, irrité.
Mas, II 30 37, excepté.
Melhurar, I 42, 47 améliorer (v. aot.), II 22, s'améliorer, gagner.
Mer ce (penre mer ce ad dieu), IX 40, avoir pitié de quelqu'un ; cf.
encore querer merce III 46, trobar merce, III 47, clamar merce,
Mirador, V 25, miroir.
Mover, (prêt. 3e p. sg. moc) X 8, partir.
Naturaus, III 45, sincère, noble ?
Nau, I 13, nef.
Ochaizo, IX 34, prétexte à reproches ? reproche.
OcJtaizonar, IX 36, reprocher.
Olifanz, II 1, éléphant.
Om, IX 26, homme-lige.
Ors, II 20, ours.
Outracuidanz, II 28, orgueilleux.
Paradis, V 7.
Paria, ITT 35, égale.
Partir, I 31, (part. pass. partida), partager.,
Pèrida (nau), I 23, naufragée.
Prendre (en), TTI 52, se m-erces no-vs en pren, s'il ne vous prend
pas pitié, si vous n'avez pas pitié.
Prviz, TT 8, cf. la note à ce vers.
RIGALÏ DE BARBEZIEUX
111
Rai, VIII 24, rayon.
Reclus, II 16, reclus, ermite.
Renhar, Il 26, vivre.
Renhat (dotze), X 45, royaumes (douze).
Res, I 24, personne ; X 40, id. ?
Respeit, IX 44 ; cf. la note à ce vers.
Resjiondre (se), IX 26, se reconnaître.
Ressorzer, I 26, (part. pass. rèssors), II 38, (ind. prés. 3e p. sg.
resorz), II 41, (condit. lr p. sg. resorsera), ressusciter.
Retraite, VIII 54, exprimer ; se retraire, VIII 36, cesser, se retirer.
Revenir, II 22, revenir en bon point.
Sa ci, IX 23, les savants.
Segre, II 5, suivre.
Si n. V 13, habitude ?
Servir (de), III 5, servir à quelque chose.
Sobe raina, VIII 16? souveraine.
Sobramar, II 25, sur-aimer.
Sobranz, II 29, orgueil, superbe.
Sôfranher, I 39, (prêt. 3e p. sg. so frais) manquer.
Sol, VIII 22, le soleil.
Solatz, II 17, consolation, divertissement.
Sorzer, II 9, X 20, (part. pass. sors) relever.
Sovenir, 11 55 nous sove, il ne vous souvient pas ; deux vers plus
loin on trouve la construction m'en sove ; cf. encore ib'd. V. 59.
Tatanz, II 17, (à la rime), désir.
Tenensa, VI 47, possession.
Tener rur, III 15, tenir pour cher, précieux.
Tigra, V 25, tigresse.
Tirar, IV 28, déplaire.
Tolre, I 18, (part pass. tout) enlever.
Tor (d'onor), I 44, tour (d'honneur).
Traire, VI 8, supporter ; cf. encore III 19, (ind. prés. lre p. sg
trac) : traire trebalh, VII 32, supporter une peine.
Tramontana, VIII 36, vent du Nord, Nord.
Trebalh, III 18, peine.
Trespavsar, IX 39, passer au-dessus de.
Truan, II 40, misérable, méprisable.
Us, III 12, un, employé au pluriel.
Velhezir, III 65, vieillir.
Vencer, II 32, (ind. prés. 3e p. sg. venz) vaincre.
Via (faire), III 13, (faire) route.
Vil (tener), II 21, (traiter) vilement, sans ménagements.
Voler, II 28? (prêt. 3* p. sg. vole), vouloir.
Voluntatz, IX 39, (au pluriel), les désirs, la volonté.
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RIGAUT DE BARBEZIEUX
INDEX DES NOMS PROPRES
Arma (M ) e Mon cor, I, str. 7 ; V, str. 6 ; VI, str. 6 : X 4'
Mon âme et mon corps.
Bericles (Bels), II 58, beau Béryl.
Campanha, X 42, la Champagne.
Comtesisa, X 41, Comtesse de Champagne ; cf. la note.
Dedalus, cf. Magus.
Deus, Dieus, VII 27, VIII 52.
Durenza, X, 37, la Durance.
Fenis, II 37, le Phénix.
Grazaus, III 6, le Saint Graal.
Icarus, cf. Magus.
Jésus, II 27.
Magus, II 16 : cf. la note.
Mar Major, VI 38, la mer Méditerranée.
Mielhs de Domna, II 50, III 8, 19, 30, 41, 63, etc.
Ovidis, X 29, Ovide.
Palensa, VI 46, Palencia (Espagne, Léon).
Paradis (Bels), X, 45, Beau Paradis (Senhal)
Persavaus, III 1, Perceval.
Poi, II 7, le Puy en Velay.
Trezors ( Mos), VIII 10, 37, Mon Trésor (Senhal).
UNIVERSITY OF ILLINOIS-URBANA
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